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  Dernière mise à jour : 9 février 2020

La route de Briey
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4 - Le moulin dit « le moulin haut »
Tout le XIXème siècle

Nous avons vu, page précédente, que le moulin haut a été acheté le 14 juin 1791 par Joseph Blanc et son épouse Jeanne Badé (pour la somme de 19 300 livres).
Ils se substituaient à Nicolas Lapointe, marchand de bois, demeurant à Woippy, et Marie Burthe sa femme, qui en étaient adjudicataires le 5 mai 1791. Vu l'intervalle très réduit entre ces deux dates, tout juste cinq semaines, l’adjudication avait peut-être été faite en accord pour être cédée aussitôt ?
La vente se composait : « du moulin situé au ban de Woippy appelé le moulin haut, ensemble un grand jardin partie en pâtures et le surplus en potagers et chènevières, une grande pièce de pré aboutissant sur l’écluse dudit moulin, une pièce de terre labourable située de l’autre côté de ladite écluse et un terrain situé au-dessous dudit terrain, et toutes les appartenances circonstances et dépendances dudit moulin ».
Pour voir la vente : - clic -
Cette description est certainement explicite pour l'époque mais aujourd'hui, rien ne vaut un croquis ou un plan !
Ce n'est qu'en 1809 que le premier plan apparaît :


En 1809, tous les terrains compris entre les deux bras du ruisseau des Roches et le ruisseau du moulin appartiennent au meunier Joseph Blanc, sauf la partie à l'extrême gauche (n° 39) qui est une friche communale.

À cette date, petite présentation de la famille Blanc :
Joseph Blanc est né vers 1744 à Lorry-devant-le-pont (futur Lorry-Mardigny), il est meunier. En 1776, à Lorry-devant-le-pont, il a épousé Jeanne Badé, née vers 1756.
Ils ont quatre enfants : Joseph, né le 4 avril 1779 ; Madeleine, née le 2 octobre 1781 ; François, né le 14 septembre 1786 (tous trois nés à Lorry-devant-le-pont) ; et Marie, née à Woippy, le 25 novembre 1796.
Joseph et François travaillent avec leur père au moulin et sont célibataires.
Madeleine s'est mariée en 1802 avec François Mathieu et habite Lorry-devant-le-pont. Elle aura cinq enfants (Marguerite, Marie-Madeleine, Pierre, Madeleine et Louis) et décédera le 21 décembre 1829.
Marie se mariera en 1816 avec Jacques Reitter, et aura quatre enfants (Jean l'ainé, Marie, Louis-Pierre, Jean le jeune). Veuve dix ans plus tard, elle se remariera en 1828 avec Dominique Vignon et mettra au monde trois autres enfants (Dominique Etienne, Marie Rose et François). Elle décédera le 25 novembre 1838.

Le moulin au fil de l'eau...

Janvier 1817. La brèche dans le lit du ruisseau du moulin.
Par suite de pluies diluviennes, une brèche considérable s'est formée dans le lit du ruisseau à environ 540 mètres avant le moulin haut. De ce fait, toute l'eau s'écoulant par cette brèche, le moulin haut et aussi le moulin bas n'ont plus d'eau et sont en chômage.
Par un courrier au Préfet de la Moselle, Joseph Blanc expose la situation et souhaite la réparation rapide de cette brèche « attendu que les eaux venant du ruisseau et tombant dans cette brèche avec force et par torrent entraînent des masses de terre considérables et dégradent entièrement les propriétés ».
Cette supplique est transmise à l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, qui la transmet à l'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, invité à se rendre sur place pour visiter les lieux et faire son rapport. Ce dernier propose la réparation de la brèche par la commune et la construction en dur d'un déversoir. Les frais de cette construction étant partagés entre la commune, les meuniers du moulin haut et du moulin bas. En outre, le curage en amont du ruisseau, sur le ban de Saulny serait à réaliser de toute urgence.
À la suite de ce rapport et des plans proposés par l'ingénieur ordinaire, quelque peu modifiés par l'ingénieur en chef, le Préfet de la Moselle édite le 4 mars un arrêté qui ordonne la réparation de ladite brèche et la construction d'un déversoir (aujourd'hui au niveau de la Fontaine Dagobert).
Voir tous les documents de cette affaire : - clic -

28 décembre 1820. Joseph Blanc (père) rédige son testament.
Sentant sa mort prochaine, le 28 décembre 1820, Joseph Blanc, ... Lequel étant malade de corps mais sain d’esprit ainsi qu’il est apparu aux notaire et témoins soussignés, a dicté au notaire en présence desdits témoins son testament...
« Je donne et lègue à ladite Jeanne Badé, ma femme, la propriété de tous les biens meubles et effets mobiliers qui m’appartiendront à l’époque de mon décès, et en outre l’usufruit du moulin que nous avons acquis ensemble à Woippy, et des jardins, terres et prés y attenants. »
Voir le testament : - clic -
Le lendemain, 29 décembre, Joseph Blanc rendait son dernier soupir.

1822 et 1824.
Le moulin est reconstruit presque tout à neuf.

25 avril 1828. Inventaire des biens de la succession de Joseph Blanc.
Depuis le décès de Joseph Blanc, son épouse et ses quatre enfants sont en indivision.
En conséquence, le 25 avril 1828, en prévision de la liquidation de la succession et en présence de toutes les parties accompagnées de leurs avoués, un inventaire est effectué par Me Roget, notaire à Metz.
Jusqu'à présent, aucun document ne décrit complètement les lieux. Grâce à cet inventaire, nous pouvons nous faire une idée des « appartenances et dépendances » :
Le moulin et la partie habitable ne forment qu'un seul bâtiment. L'habitation se compose d'un vestibule qui donne accès à la cuisine prenant jour sur la cour, ainsi qu'à deux chambres, l'une prenant jour sur le ruisseau et garnie de deux alcôves, l'autre prenant jour sur le jardin. Dans ce vestibule, un escalier (ou une échelle -type de meunier- ?) permet d'accéder à la chambre à l'étage et aux greniers.
L'inventaire cite en outre, une écurie avec grenier, d'autres écuries, une grange, une cave et un jardin.
Voir l'inventaire : - clic -

1er et 18 août 1829.
Adjudications préparatoire et définitive de la vente par voie de licitation des biens dépendants de la succession de feu Joseph Blanc.
Il ne sera ici question que des biens immobiliers, les deux maisons à Woippy et le moulin haut.
Voir la totalité des adjudications : - clic -
Résultat des adjudications :
- Une maison à Woippy, près du pont : La veuve Blanc adjudicatrice pour 5 huitièmes et ses deux fils pour 3 huitièmes;
- Une autre maison à gauche du pont : Même partage 5/8 et 3/8.
- Le moulin haut : Même partage 5/8 et 3/8.
La rédaction de la liquidation de la succession a lieu le 19 mai 1831.
Voir la liquidation : - clic -
Le moulin est exploité en commun par les deux fils et leur mère.

9 juin 1831, Jeanne Badé vend des propriétés lui appartenant à Lorry-devant le pont.
Voir la vente : - clic -

9 novembre 1832.
Jeanne Badé rédige son testament :

... Laquelle étant indisposée de maladie corporelle seulement, mais cependant saine d'esprit, mémoire et jugement, ainsi qu'il apparut aux dits notaire et témoins, a requis le même notaire, présent les témoins, de rédiger ses dispositions testamentaires ainsi qu'il suit :
« Je donne et lègue par mon présent testament, à François et Joseph Blanc, mes fils, collectivement, par préciput et avant partage de ma succession, la propriété du quart des biens meubles et immeubles que j'ai et posséderai au jour de mon décès, à charge par eux de payer, par le produit de ce quart, à Jean Reitter mon petit-fils, une somme de mille francs, et à Marie Madeleine Mathieu, aussi ma petite-fille, une autre somme de quinze cents francs, auxquels j'en fais don et lègue par préciput. »
Et ce même jour, elle vend à ses deux fils :
« Le tiers qui appartient à la venderesse, indivisément avec les acquéreurs propriétaires des deux autres tiers, du moulin dit le moulin haut situé à Woippy, de tous les bâtiments, terres et prés qui y sont attachés et généralement de toutes ses aisances. »
(Jeanne Badé ne possédait pas le tiers du moulin mais les cinq huitièmes, cette « erreur » sera reprise et rectifiée lors de la liquidation de sa succession.)
Trois jours plus tard, le 12 novembre, Jeanne Badé quitte ce monde, elle a 76 ans.
Voir les trois documents ci-dessus : - clic -

8 mars 1834. Liquidation de la succession de Jeanne Badé.
Comme précédemment, il se sera question ici que des biens immobiliers.
Résultat de la liquidation :
- Les deux maisons à Woippy près du pont, Joseph et François sont propriétaires des cinq huitièmes (5/8).
- Ils sont propriétaires chacun pour moitié du moulin haut, qui sera exploité en commun.
Voir les documents : - clic -

Juillet 1838
Jean Barrière, le meunier du moulin bas au centre du village se plaint au préfet qu'il n'a plus d'eau pour actionner la roue de son moulin. Les meuniers du moulin haut ayant pratiqué des saignées dans la rive du ruisseau du moulin pour irriguer leur pré. Il est donc obligé d'attendre que le moulin haut moule pour que lui puisse travailler.
Les frères Blanc ont déjà été plusieurs fois condamnés pour ces faits. Le Sieur Barrière demande de nouveau que justice soit faite.
Voir son courrier adressé à la préfecture : - clic -

Août 1838. Joseph et François Blanc envisagent de construire, à environ 60 mètres en aval du moulin haut, un second moulin.
La chute d'eau du moulin actuel étant de 6, 80 m, en la réduisant de moitié, de même que le diamètre de la roue qui est de 6, 50 m, il y aura une tête d’eau suffisante pour le moulin projeté.
Dans leur demande à la Préfecture de Metz, ils envisagent aussi de construire un pont sur le ruisseau, qui jusqu'à présent se passe toujours à gué.
Et l'affaire est à l'étude...

Janvier 1839. Une nouvelle brèche dans le lit du ruisseau du moulin.
Les frères Blanc exposent les faits au préfet et précisent entre autres que la construction du déversoir prévu par l'arrêté du préfet de 1817 est restée en suspend...
Voir le courrier : - clic -

Août 1839.
Les autorités se rendent sur place pour étudier la situation.
Le déversoir aurait pu (ou pourrait) être construit, car d'après les arrêtés préfectoraux de 1817, la dépense est prévue d'être répartie entre le moulin haut (3/6èmes), premier intéressé, le moulin bas situé au centre de Woippy (1/6ème) et la municipalité (2/6èmes). Mais ces deux derniers ne veulent toujours rien entendre ! En définitive, les frères Blanc « ont déclaré être dans l’intention de faire le déversoir en entier à leur compte ».

1839, 1840, 1841, 1842, 1843, l'affaire du second moulin suit son cours !...
Enfin ! 12 juin 1843, l'autorisation royale, signée par le roi Louis-Philippe est accordée. Les frères Blanc en ont connaissance début juillet.
Ouf ! Après cinq années d'attente, leur second moulin va enfin pouvoir être construit.
Voir tous les documents : - clic -

6 février 1852. Décès de Joseph Blanc, âgé de 71 ans.
Les deux frères étaient depuis le décès de leur mère, propriétaires chacun par moitié du moulin haut, des deux maisons à Woippy, et de différents jardins, prés, vignes, bois, etc., répartis sur les bans de Woippy et de Saulny.
François Blanc en est héritier pour un tiers (les deux autres tiers revenant à ses neveux et nièces). Désirant faire cesser cette indivision, l'ensemble est vendu en licitation le 3 juin 1852. Il devient alors l'unique propriétaire du moulin haut en septembre 1852 (à liquidation de la succession).
Voir les documents : - clic -

À cette date, François Blanc a 66 ans passés, ne pouvant certainement plus s'occuper du moulin et de ses dépendances, un bail de fermage d'une durée de douze années est signé le 30 octobre 1852 par Jean Vignon et Anne Ladaique, son épouse.
Voir le bail : - clic -
François Blanc est maintenant propriétaire à part entière. Mais à quoi bon avoir travaillé toute une vie et aujourd'hui être seul et surtout sans descendance ! Ses neveux et nièces seront ses héritiers. Eh bien non !
Après la publication des bans à Woippy les dimanches 10 et 17 avril 1853, François se marie le jeudi suivant 21 avril, avec Marguerite Jacob (elle est fille de meunier), âgée de 32 ans, née à Rustroff et demeurant à Woippy.
L'année suivante, le 7 mars 1854, une petite Marie Léonie vient au monde. Trois ans plus tard, un garçon dénommé François voit le jour le 29 janvier 1857, malheureusement, il décède le 29 juillet 1959, à deux ans et demi.
Le 20 avril 1861, un troisième enfant vient au monde : Emile. D'après les archives consultées, il sera agriculteur et on le découvrira mort dans le grenier de sa demeure le 12 janvier 1895, à l'âge de 33 ans (lieu non indiqué).
Marie Léonie se mariera le 10 mars 1873 avec Clément Mayot, né à Plantières. Leur descendance est toujours présente à Woippy, de même qu'à Pange.
Voir un début de généalogie : - clic -

6 janvier 1857. Le déversoir...
Suite à la visite d'un employé de l'administration, il est demandé de réimplanter une pierre de taille en amont de la tête d'eau du moulin avec une rainure indiquant la nouvelle hauteur d'eau. Cette hauteur d'eau se fixant toujours par une brèche pratiquée sur la rive gauche du ruisseau au début de la propriété délimitée par une borne. Et en outre, cette brèche devra être remplacée au plus vite par un déversoir en pierre de taille de 3 mètres de longueur (La construction de ce déversoir était indiquée dans l'ordonnance royale du 12 juin 1843, les frère Blanc ont passé outre l'article 3 de ladite ordonnance !)
Le mois suivant, le 22 février, l'arrêté préfectoral tombe : les travaux prescrits devront être exécutés et terminés pour le 1er mai 1857, faute de quoi, les deux moulins seront mis en chômage.
Le contrôle des travaux est réalisé le 19 octobre suivant par l'ingénieur des ponts et chaussées. Et comme on dit de nos jours : tout est OK.
Depuis l'arrêté préfectoral de 1817, il aura fallu attendre 40 ans pour voir enfin le déversoir construit (Et par les frères Blanc !). Il n'est pas sûr que celui actuel de la Fontaine Dagobert soit d'origine.   Voir les documents : - clic -

Juillet 1870
Des barrages ont été établis sur les ruisseaux de Lorry et de Saulny. Les moulins de Woippy n'ont plus d'eau. Ils sont en chômage.
Le ruisseau est à sec 1500 mètres en amont du moulin haut. Un barrage a été établi sur le ruisseau de Lorry et cinq sur le ruisseau de Saulny. Toutes les eaux se déversent dans les champs appartenant aux différents propriétaires des lieux. Un arrêté du préfet en date du 23 juillet 1870 ordonne leur destruction.    Voir les documents : - clic -

1877
Construction du fort de Woippy, route de Lorry,
« Fort Kameke » depuis l'ordonnance impériale du 8 mai 1877. Le moulin haut se trouve situé dans la première zone de servitudes du fort (moins de 600 mètres). Dans cette zone, toute construction est interdite. Les deux moulins, les bâtiments et les terrains perdent donc de la valeur.
La propriétaire des lieux, Marguerite Jacob, veuve François Blanc, demande, comme tous les autres propriétaires concernés, des indemnités à la Présidence de Lorraine. Par une lettre du 22 février 1877, elle chiffre ses dédommagements à 32 000 Mark. L'affaire se réglera le 22 septembre 1880 avec la somme de xxxx Mark.
Clément Mayot, l'époux de Léonie Blanc, est aussi propriétaire de deux terrains dans la même zone. Par sa lettre du 23 février 1877, adressée au Général Gouverneur des Fortifications de Metz, il évalue la dépréciation à 500 Mark.
Pour information, les indemnités prévues sont en principe de trois Mark l'are.   Voir les documents : - clic -

1881.
Le débit d'eau arrive « amoindri » au moulin haut et moulin bas.

Des barrages ont été (de nouveau ?) installés dans le cours du ruisseau. Des propriétaires riverains du ruisseau, à l'entrée de Woippy à la fin du ban de Saulny, demandent son curage. Le Service hydraulique de Metz, projette en outre d'agrandir le ruisseau au niveau de son entrée sur Woippy à l'emplacement du déversoir. Clément Mayot envoie un courrier au maire de Woippy quant à l'enquête de commodo-incommodo pour le curage et l'agrandissement du ruisseau.   Voir les documents : - clic -

Jeudi 2 décembre 1886
Tentative de vol au moulin haut.

Vers minuit Clément Mayot entend son chien aboyer fortement. Comme on a déjà plusieurs fois voulu voler chez lui, il se munit de son fusil et, pour ne pas chasser le voleur, il descend lentement dans la cour. Arrivé là, il ne voit personne et ne sachant de quel côté se trouve le voleur, il lui crie d'un ton ferme de se présenter sans quoi il tirera. Le voleur qui est bien caché, reste dans sa cachette, et ce n'est qu'à l'arrivée du domestique du moulin que Clément Mayot peut aller à sa recherche. Il trouve près du poulailler une corbeille contenant un couteau très tranchant, un grand ciseau et une corde de 6 à 7 mètres, très mince, mais excessivement forte. Le voleur est également trouvé et sous l'escorte des deux hommes, il est transporté à Woippy pour y être remis entre les mains de la police locale.
Clément Mayot espère qu'il n'aura probablement plus de ces visites nocturnes, qui se sont renouvelées bien des fois dans les derniers temps. (Résumé de l'article du journal Le Lorrain)

1893-1900.
Sur le plateau de Lessy, Georges Weis, entrepreneur de travaux publics, a fait bâtir depuis une dizaine d'années une ferme (la ferme St-Georges). Pour son alimentation en eau, des cuves enterrées récupèrent l'eau de pluie des toitures, mais le volume récolté étant insuffisant, un apport d'eau a été réalisé depuis des sources de Lorry-lès-Metz.
À la suite des travaux de fortification, il devient propriétaire de certains terrains expropriés à cette occasion, et en particulier l'un d'eux renferme la source du ruisseau de Lorry-Woippy. Il détourne alors à son profit tout le débit de cette source située maintenant sur ses propriétés.
Le ruisseau de Woippy n'est donc plus alimenté que par la source de Saulny. N'ayant rien relevé dans la presse d'époque à ce sujet, il faut supposer que l'eau descendant de Saulny était suffisante pour le moulin haut ?
Comme la municipalité de Lorry, celle de Woippy porte plainte et un long procès va s'en suivre. En résumé de l'affaire, l'article du journal Le Messin du 27 septembre 1900 :
« Le choléra ! Nous ne l’avons pas mais nous en sommes sérieusement menacés.
Le fameux ruisseau de Woippy, pour lequel, depuis 7 ans et plus, la commune a engagé contre M. Weis un colossal procès, est, en ce moment où j’écris, un bourbier infect. Il s’en dégage des odeurs pestilentielles ! Les riverains sont obligés de fermer leurs fenêtres, et les passants doivent se boucher le nez... les canards barbotent dans ledit ruisseau, mais pas à leur aise... les laveuses y lavent, mais il faut voir leurs mains et leur linge ; les animaux y boivent mais en frémissant. Si un incendie éclatait, c’est avec des tombereaux de terre qu’on aviserait à l’étouffer.
« Bouchez votre ruisseau ! » me disait quelqu’un tout à l’heure. « Facile à dire, Monsieur, mais quand un orage éclatera, quand une trombe d’eau descendra de Saulny, nous serons inondés à hauteur du premier étage ».
« Alors plaidez ! » « C’est ce que nous faisons... jusqu’au bout, puisque nous sommes... à Leipzig »
Savez-vous, lecteurs, que le ruisseau de Woippy est alimenté par deux sources : l’une venant de Lorry, des terres de M. Weis, l’autre de Saulny. M. Weis retient la source de Lorry et on nous dit : « La source de Saulny vous suffit ». très bien, mais voici que M. Weis fait remonter au fort de Saulny la source de Saulny d’où conclusion : gens de Woippy! c... de soif... ou du choléra !!
Pas gai ! bien triste ! il y a de quoi pleurer !...
En finissant : je ne suis ni juge, ni avocat, ni président, ni directeur, ni ingénieur, ni médecin, ni rien.
Mais voici mon vœu : je voudrais qu’à l’heure actuelle... subitement... comme une bombe... avocat, président, directeur, ingénieur, médecin, chef de police... tombent sur Woippy, mettent dix minutes à traverser le village, en longeant le ruisseau... ils en rapporteraient... je ne vous dis que çà... un nez !!!... mais un nez !!!... ou plutôt ils verraient clair... et sentiraient... »

1900. Le moulin haut ne mout plus déjà depuis un certain temps... Aucune date exacte ne peut être avancée !...
Peut-on mettre l'arrêt du moulin sur la création des zones de servitudes du fort Kameke ou sur le détournement des sources du ruisseau de Woippy par Georges Weis ? Nous ne le saurons jamais !...
Toutefois une petite approche : dans l'ouvrage de René Paquet Histoire du village de Woippy, 1878, il est indiqué à la page 72, en note (3) : « Ce moulin (haut) est situé à l'extrémité du village ; il ne fonctionne plus. »

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