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  Dernière mise à jour : 9 décembre 2015

Le Rucher
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Le domaine du Rucher, du début XIXe siècle à nos jours


Le premier plan cadastral de la commune de Woippy a été levé en 1808. Il est communément appelé le plan napoléonien.
Les deux extraits ci-dessous comportent les propriétés contiguës au Rucher.


Désignation des parcelles composant le Rucher :

Lieudit « les Basses Chavées » (ci-dessus)
596 - le château, 7 ares 26 ca
597 - le jardin, 34 a 95 ca
598 - le canal, 1 a 48 ca
599 - le terrain planté, 97 a 48 ca
623 - vignes, 1 ha 5 a 48 ca

Lieudit « Dessous le Rucher » (ci-contre)
559 - terre, 39 a 96 ca
593 - terre, 85 a 49 ca
594 - terre, 2 ha 68 a
595 - houblonnière, 1 ha 22 a 54 ca

Plus des vignes et terres dans d'autres lieux du village (aux Hautes Chavées, aux Bigottes, sous l'Atre, derrière le Château, et à la Fin d'Emmy).

La superficie totale y compris le château représente :
6 ha 65 a 16 ca

D'après le tableau indicatif des propriétés, le domaine du Rucher appartenait en 1808, à Nicolas Melin (maire de Woippy de janvier 1808 à mai 1809) et Marie Collignon, son épouse.
Avec la disparition des documents d'archives de la période révolutionnaire, il n'est pas possible de savoir quand ils avaient acquis ce domaine qui a fait partie de la vente des biens nationaux à partir de 1791.
Cette superficie de 6 hectares et 65 ares semble représenter à peu près ce qui a été déclaré par la justice de Woippy en juin 1746 (page précédente, pièce justificative n° 4, état du trescens tenu par M. d'Hirkeim, chanoine de la cathédrale).
En octobre 1810, Marie Collignon, qui a l'entière procuration générale de son mari (ADM - 355 U 13), met en adjudication de baux 16 lots de terre faisant partie d'un ensemble de trois hectares (ou 10 jours) situé à côté de la houblonnière, ainsi que trois autres lots d'une autre pièce de terre située sous la houblonnière.
Trois semaines plus tard, ce sont six pièces de vignes qui sont mises en adjudication de baux (à la Bigotte, à la Chavée, au Cloude et sous l'Âtre), ainsi que la houblonnière plantée de houblons. (ADM - 355 U 19)
En 1813, d'après les documents d'archives, le couple se voit dans l'obligation de vendre le domaine afin, entre autres, de rembourser des prêts.
Le 1er août, le domaine est donc mis aux enchères au détail puis par lots. Les enchères débutent par les vignes, se poursuivent par les terres, puis la houblonnière, puis la maison de maître pour terminer par une pièce de terre à la fin d'Emmy d'un jour et demi.
Parmi les adjudicataires au détail des vignes et des terres on retrouve beaucoup de personnes les ayant prises à bail deux ans auparavant. Mais lors des adjudications par lots (totalité des vignes puis des terres), ces personnes n'ont aucune chance de conserver quoi que ce soit ! Par exemple la totalité des vignes est surenchérie à 3.700 francs, et les terres (en deux lots), à 10.000 et 1.450 francs.
En fin de séance, les enchères qui sont toujours provisoires, totalisent pour les six lots, 39.900 francs. Une personne surenchérit à 40.000 francs ! Aucun des adjudicataires présents ne suit et Jean Michel Lefebvre et son épouse Elisabeth Simminger deviennent donc les nouveaux propriétaires du domaine du Rucher.
Pour voir les documents d'archives : - clic -.
Elisabeth Simminger.
Ses parents sont Mathias Simminger, marchand tanneur, et Marie-Jeanne Francin, née le 7 avril 1741 à Koenigsmacker.
Marie Jeanne Francin est la sœur de Nicolas Francin (1735-1802), évêque constitutionnel de la Moselle de 1791 à 1802.
Marie Madeleine Francin, autre sœur, (1737-1818, Metz) est citée dans des actes de 1818 (testament et succession).
Voir une petite généalogie : - clic -

Ils n'en restent toutefois que très peu de temps propriétaires, car en 1817, le 26 septembre, une partie du domaine est mise en vente (la demeure et les terres attenantes - plan du haut) et acquise par Jean Baptiste Charles Bouchotte. La houblonnière qui ne faisait pas partie de la vente est acquise le 26 septembre suivant.
Pour voir les documents d'archives : - clic -.
Deux mois plus tard, J.-B. Bouchotte acquerra une propriété en haut de Nachy, puis une seconde cinq ans plus tard. (Voir les pages "Nachy")
Les terres non vendues en 1817 (sous le Rucher et à la fin d'Emmy) seront mises en adjudication en juillet 1825 par Elisabeth Simminger et acquises par Jean Nicolas Sechehaye, juge de paix à Metz, pour sous le Rucher, et François Gusse, propriétaire, pour la fin d'Emmy.

Quelques années plus tard, J.-B. Bouchotte agrandit le domaine : en juillet 1823, il acquiet en Frières, deux pièces de vignes totalisant 52 ares ; un an plus tard, en Dâle et en Frières, ce sont cinq pièces de vignes et une de terres totalisant 95 ares qui sont acquises, puis enfin, en août 1834, deux croues garnies d'arbres totalisant 62 ares situées aux Chavées. Certaines de toutes ces pièces jouxtant déjà celles du domaine.
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La propriété du Rucher est revendue en 1839, à Jean Pierre Etienne Bertrand et Anne Louise Geib, demeurant à Metz.
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Ces nouveaux propriétaires ne conservent cette propriété que quelques années et s'en séparent au début de 1847, le 20 février.
Les acquéreurs sont Jean Jules Bellon et Jeanine Joséphine Cornet, demeurant à Metz.
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Le Rucher d'après le plan cadastral de 1848 (ADM - 30 P 7462).
Deux ans plus tard, le 1er août 1849, cette propriété est acquise par Claude Joseph Henry Paquet et Julie Anne Marguerite Boussard d'Hauteroche, demeurant à Metz, place de la République.
Pour voir les documents d'archives : - clic -.
Ces nouveaux propriétaires avaient deux enfants, René, licencié en droit, avocat, né le 29 septembre 1845 à Charleville (Ardennes), premier historien de Woippy, et Elisabeth Marie Anne, née à Metz, le 20 avril 1850.
Dans son ouvrage Histoire du village de Woippy, 1878, René Paquet indique page 98, que son père agrandit le domaine, transforma complètement les jardins et éleva une élégante villa sur l'emplacement des anciens bâtiments.
Depuis l'achat du domaine en 1849 et jusqu'en 1867, Claude Joseph Henry Paquet a effectué une quinzaine d'opérations : acquisitions, échanges et ventes. (ADM - Série Q)
Pour énumérer les dates, il suffit de consulter 15 registres de la série "Q" pour découvrir la copie des actes notariés...
Il est décédé à Paris le 9 mars 1872, en sa demeure, rue Bonaparte. Après son décès, sa veuve et ses deux enfants, depuis Paris, vendent une pièce de vignes d'environ 8 ares lieudit "la Vigne du mur en Marquis Fontaine" à Henri Mangenot, jardinier à Woippy et son épouse Marguerite Roville ; ainsi que deux pièces de terre, une de 35 ares "en Marquis Fontaine" et l'autre "en Frières" de 26 ares, à Joseph Roville, ancien maréchal-ferrant à Woippy (Ces trois ventes se trouvent dans le même registre).

Madame Julie Anne Marguerite Boussard d'Hauteroche est décédée à Paris, le 12 juin 1896. Sous le pseudonyme de Rémy d'Alta-Rocca, elle a publié différents ouvrages dont plusieurs s'adressaient à la jeunesse, édités par la Maison Mame à Tours. (Ci-contre : "Avec ma marraine", 1888) - clic -
René Paquet, premier historien de Woippy et auteur de plusieurs ouvrages sur l'ornithologie sous l'anagramme de Nérée Quépat, est resté célibataire. Sa sœur, Elisabeth Marie Anne s'est mariée en 1869 à Versailles avec Auguste Fournier, architecte. Ils eurent trois enfants. Elle est décédée en 1920 à Paris.

Durant la guerre franco-prussienne de 1870, le général Gibon, nommé général depuis peu, tenait son quartier général au Rucher. Lors de la bataille dite de Ladonchamps le 7 octobre 1870, il est blessé près de Bellevue et meurt le 19 octobre au Rucher des suites de ses blessures.
Et durant la guerre suivante de 1914-1918, la demeure est occupée par les autorités allemandes et un inventaire des lieux est réalisé au début de 1916. (ADM - 14 AL 270)

Quelques vues représentant le Rucher au début des années 1900 :
 
On aperçoit en partie droite le haut de Nachy : le premier bâtiment était appelé au cours du 19ème siècle "le château de Nachy", il appartenait à la famille Sechehaye, puis à la suite, une partie du beau bâtiment dont J.-B. Bouchotte a été propriétaire de 1817 à juin 1839. (Voir les pages "Nachy")


Ci-dessous, le Rucher utilisé comme décor pour souvenir d'une campagne du 2ème régiment bavarois d'artillerie à pied.
(Carte postale datée du 6 août 1914)

René Paquet est décédé à Paris le 30 avril 1927 des suites d'une chute.
(Voir à la page "menu", Biographie woippycienne : René Paquet d'Hauteroche.

Le Lorrain, Dimanche 24 juin 1928
Le Rucher est acquis par Adrien Welfringer, menuisier-ébéniste à Metz, et son épouse Catherine, née Rouchel. Sur cette dernière, qui, dès juin 1940 fit partie d'un réseau de résistance spécialisé dans l'évasion des jeunes Lorrains réfractaires, voir Pierre BRASME, WOIPPY de 1871 à nos jours, Ed. Serpenoise, 1994, pages 256-258.
L'un de ses trois enfants, Roland, conseiller municipal, ouvrir sur le site un atelier de carrosserie.
 

 

 

Au début des année 2000, le Rucher semble déjà abandonné, et passant par hasard devant (octobre 2006), j'ai pris quelques photographies ne sachant pas quel avenir lui était réservé !...
 

L'entrée de la propriété depuis la rue Welfringer.


La demeure et son double escalier, à droite le puits, couvert d'une grille.
 
Environ deux ans plus tard (septembre 2008), ayant entendu des bruits au sujet du Rucher, une visite souvenir s'imposait :


Une porte de devant était fracturée ainsi que des volets et fenêtres
 

En passant la porte fracturée, on entre dans une pièce munie d'une belle cheminée (sol nettoyé pour la photo), munie de sa plaque.
 

Contre le mur gauche, une armoire-bibliothèque puis la double porte donnant dans le vestibule.
Sur la gauche, l'accès aux buanderies (deux pièces côté droit) et aux caves (deux côté gauche),
dont la première est voûtée, est-ce un souvenir des anciens bâtiments ?

Et sur la droite une porte donne accès à une grande pièce.

Peut-être l'ancien bureau du garage ?
 

Du vestibule, un bel escalier permet l'accès à l'étage. En haut de l'escalier, une porte.
 

Cette porte donne sur le palier permettant l'accès aux différentes pièces de l'étage : à gauche, une chambre et un petit couloir vers la cuisine,
de face, la double porte du salon, et à droite, l'escalier du grenier et la porte qui donne à la salle de bains et toilettes.
 

Suite aux infiltrations d'eau de pluie, le plafond de cette chambre "a descendu", on aperçoit une belle cheminée au mur de gauche.
Après un petit couloir muni d'un placard, la salle repas.
 

Un carrelage blanc habille deux murs, on aperçoit au fond le coin préparation-cuisine.
Cette pièce est éclairée par trois fenêtres, une à l'est et deux au midi.
 

Depuis la salle repas, on rejoint le salon muni d'un très beau parquet et éclairé par trois portes fenêtres.
Sur le mur de face, on aperçoit les restes d'une cheminée et la double porte d'entrée depuis le vestibule.
 

Du salon, on accède à une pièce éclairée par deux fenêtres. Une porte donne accès à une seconde pièce.
 

Cette dernière pièce est éclairée par deux fenêtres côté ouest (au couchant). Ici aussi, il ne reste plus grand chose de la cheminée.
Suite aux fuites d'eau du toit, le plafond et le parquet sont en très mauvais état. La porte donne sur le cabinet de toilettes.
 

Le cabinet de toilettes. Et depuis le vestibule, l'escalier du grenier.
 

Le grenier : À gauche, les combles, au milieu une pièce, à droite une autre porte sur les combles.
 

Les combles : côté gauche et côté droit.
 

La pièce entre les deux combles avec sa fenêtre de toit chien assis.
 

On quitte le grenier.
 

Le palier et l'escalier.
 


- Plan du Rucher -

- Rez de chaussée -

(Longueur de la façade : 16 mètres)
- Etage -



Un an plus tard (octobre-novembre 2009)




 
Aujourd'hui (octobre 2015)


Le bâtiment a été recrépi et la toiture remplacée.
 

 

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