Vente du 18 septembre 1839 Par devant Me Simon et son collègue, notaires à la résidence de Metz, soussignés, Ont comparu : Mr Jean Baptiste Charles Bouchotte, lieutenant colonel d’artillerie en retraite, chevalier de la légion d’honneur, Et Mme Françoise Jacquin, son épouse qu’il autorise, demeurant à Metz, rue aux Ours, Lesquels ont, par ces présentes, déclaré avoir vendu avec promesse solidaire entre eux de garantir de tous troubles, évictions et autres empêchements, À Mr Jean Pierre Etienne Bertrand, architecte de la ville de Metz, et à Mme Anne Louise Geib, son épouse, de lui autorisée, demeurant audit Metz, rue de la Pierre-Hardie, tous deux à ce présents et acceptant chacun pour moitié. Un corps de biens situé au village de Woippy sur le territoire de cette commune et celui de Devant-les-Ponts, qui se compose : 1° D’une maison de campagne située au village de Woippy dite le Rucher consistant en chambres à coucher, salon, salle à manger, cuisine, caves, greniers, cuverie, remise, écuries, bucherie, pressoir, avec un jardin anglais à la suite, où se trouve une grande bâche vitrée et autres aisances et dépendances ; 2° D’un terrain attenant à la clôture de ce jardin et longeant la palissade au sud, contenant environ quatre-vingt-huit ares ; 3° D’une grande pièce dite la houblonnière, plantée en vignes, entourée de haies, séparée de la cour du Rucher par un chemin communal et contenant environ un hectare vingt-quatre ares ; 4° De deux métairies de vignes situées sur les bans de Woippy et de Devant-les-Ponts cultivées par les Srs Lacour, Vion et Remiatte, contenant environ trois hectares. Toutes les vignes que possèdent Mr et Mme Bouchotte dans les communes susdites font partie de la présente vente à l’exception d’une pièce contenant environ quarante-huit ares entourée de murs, lieudit dans les Corps que les vendeurs se réservent. Tous les foudres, toutes les cuves et les hottes à sapin qui se trouvent dans la propriété du Rucher, appartiendront aux acquéreurs ; mais les tonneaux, les glaces et tout le mobilier sont réservés par les vendeurs. Les vitraux de la bâche déposés dans une partie de la maison quoi que n’étant pas en place font également partie de la présente vente. Tels que ces immeubles se contiennent et dans l’état où ils sont actuellement sans garantie des mesures indiquées, le plus ou le moins de contenance fût-il même de plus d’un vingtième, ne pouvant donner lieu a aucune réclamation de part ni d’autre, déclarant d’ailleurs les acquéreurs avoir parfaite connaissance du tout et s’en contenter. Mr et Mme Bertarnd seront propriétaires incommutables et entreront en jouissance desdits immeubles à compter de ce jour, en conséquence ils auront droit aux récoltes en vins et autres qui sont sur pieds, mais ils devront maintenir les conventions faites avec les vignerons et le jardinier pour cette année et pour l’année suivante, et entretenir les baux verbaux de la houblonnière et du terrain qui tient à la clôture du jardin : les loyers échéant au onze novembre prochain appartiendront aux acquéreurs et les vendeurs solderont les gages des vignerons et du jardinier pour l’année courante, échéant au onze novembre, ainsi que les contributions jusqu’au premier janvier prochain. Ces immeubles appartiennent à Mr et Mme Bouchotte, en vertu de différentes acquisitions qu’ils en ont faites et notamment la maison du Rucher et dépendances, environ un hectare de vignes et la pièce de la houblonnière de Mr Jean Michel Lefebvre, rentier demeurant à Metz et de Dme Elisabeth Simminger, son épouse suivant deux actes de vente reçus par Me Berga et son collègue, notaires à Metz le quatre et le vingt-six septembre dix huit cent dix-sept ; environ cinquante-trois ares de vignes de Dme Marie Guérin, veuve du Sr Bernard Junger, demeurant à Metz, suivant acte reçu par Me Mathieu et son collègue, notaire en cette ville, le huit juillet mil huit cent vingt-trois ; environ quatre-vingt-quinze ares de vignes de Mr Jean Nicolas Watrin père, négociant, demeurant à Metz et des héritiers de Dme Anne Hocquard, son épouse, suivant adjudication définitive reçue par Me Pontois et son collègue notaires à Metz, le dix-neuf juin mil huit cent vingt-quatre ; une partie du terrain longeant la palissade du Sr Claude Nicolas propriétaire demeurant à Woippy et Jeanne Gusse son épouse et du Sr Jean François Poulain, maire de la commune de Woippy et Dme Marie Maurice son épouse suivant deux actes reçus par Me Rollin et son confrère, notaires à Metz, le neuf et le vingt-cinq août dix-huit cent trente-quatre. Cette vente est faite franche et quitte de tous cens, rentes et redevances quelconques, à charge par les acquéreurs de supporter les servitudes passives s’il y en a, sauf à profiter de celles actives s’il en existe. Elle est faite en outre moyennant la somme de Trente mille francs, prix principal convenu que les acquéreurs s’obligent solidairement entre eux de payer et délivrer en trois termes égaux dont le premier échera dans deux ans, le second dans quatre ans et le troisième dans six ans, le tout, date des présentes. Cette somme produira intérêts à cinq pour cent sans retenue à compter de ce jour jusqu’à entier paiement. Ces intérêts seront versés annuellement et décroîtront à mesure des versements partiels. Il sera libre aux acquéreurs de devancer l’époque des paiements en prévenant les créanciers trois mois d’avance. Les versements du principal et des intérêts auront lieu à Metz en la demeure de Mr et Mme Bouchotte, en numéraire espèces d’or ou d’argent au cours de ce jour et non en papier monnaie, bons, ni effets d’état, quand bien même ils auraient un cours forcé. Pour sûreté de ladite somme de trente mille francs et des intérêts qu’elle produira, les immeubles vendus demeureront spécialement et par privilège affectés et hypothéqués, et dans l’inscription d’office il sera fait élection de domicile en l’étude dudit Me Simon. À l’instant Mr et Mme Bouchotte ont remis à Mr et Mme Bertrand qui le reconnaissent, une expédition de chacun des actes de vente sus-énoncés et différents autres titres de propriété, dont décharge. Fait et passé à Metz, en l’étude pour Mr et Mme Bouchotte et pour Mr et Mme Bertrand, en sa demeure pour Mme Bertrand, l’an mil huit cent trente-neuf le dix-huit septembre, les parties et les notaires ont signé, après lecture faite. |