Le début de la route de Rombas au milieu du XIXème siècle et même bien avant...
Ci-dessus vers 1847 (le chemin de Ste-Agathe -vers Bellevue- est aussi appelé « Ancienne voie romaine »).
Les rails du chemin de fer - prolongement de Metz à Thionville - seront posés en 1853-54 et le premier train circulera le 15 septembre 1854.
La première gare de Woippy (ou halte de la Maison-Rouge) sera mise en service le 1er mai 1901 et abandonnée en 1908 lors de la construction de la nouvelle gare (toujours en service actuellement).
La première gare de Woippy (extrait d'une carte postale datée de juillet 1901)
Une vue de la première gare avec son « Café de la Gare » (propriétaire M. Flérès).
Ce premier « Café de la Gare » a été démoli en septembre 2009.
Le passage supérieur au-dessus des voies ferrées sera livré à la circulation le 10 juin 1910.
Le passage à niveau près du café Flérès sera définitivement fermé et condamné.
Et ci-dessous, le début de la route de Rombas aujourd'hui.
Tout de suite après la rue Robert-Schuman :
Le domaine de Bellevue
Sainte-Adèle
La première construction rencontrée en avançant sur la « route de Rombas » est la maison (ou la ferme ?) de Sainte-Adèle.
Dans l'un des registres des Archives départementales (30 P 746/21) on peut lire qu'en 1847,
la maison, le jardin et le terrain les entourant sont la propriété de Simon-Joseph ROGET, de Metz.
Les seules informations sur cet endroit sont issues de la presse d'époque :
Dimanche 6 mai 1934 (LL)
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• En décembre 1901, on apprend que la ferme Sainte-Adèle est inhabitée depuis longtemps et sert de refuge et d’abri aux malheureux qui courent les routes. Mais elle vient d'être louée par F. Remy, fermier de son état, qui a commandé un vitrier pour remplacer toutes les vitres cassées. Ce dernier, lors de ses travaux, découvrira un cadavre dans l'une des pièces du bâtiment.
• Pendant la première guerre modiale, par le décret impérial du 2 septembre 1915, les noms de 241 communes de la Moselle sont germanisés. La ferme Sainte-Adèle devient
Sankt Adelenhof.
• Après la période de l'annexion, la ferme Sainte-Adèle est gérée par Mme Schmitt (veuve). Le nom de cette fermière apparaît dans le palmarès du concours du Syndicat d'élevage de Woippy en 1923, 1924 et 1925.
• Le 28 octobre 1927, le journal
Le Lorrain nous fait part que « Le fermier de Ste-Adèle, commune de Woippy, M. Georges Schmitt, vient de mourir à l’âge de 31 ans, après quelques jours de maladie. Il était marié depuis un an et demi seulement et n’a pas d’enfant. Schmitt était un cultivateur laborieux et un jeune homme très estimé. »
• En mai 1938, on apprend « avec plaisir la naissance d’une gentille fille dans le ménage Albert Schmitt à la ferme Ste-Adèle. »
• En février 1948, M. Schmitt, cultivateur et propriétaire de la ferme, découvre dans son hangar le corps d'un homme pendu par une petite corde à une des poutrelle de la toiture.
• Pour terminer cette éphéméride : en septembre 1962 « Nous apprenons le prochain mariage de M. Albert Bouque, soudeur, résidant à Hauconcourt, avec Mlle Marie-Thérèse Schmitt, résidant chez ses parents à la ferme de Sainte-Adèle, annexe de Woippy. Vœux de bonheur aux futurs époux et félicitations aux familles. » (A l'occasion de ce mariage, 31,90 NF ont été remis en mairie, au profit des écoles).
Aujourd'hui, les bâtiments renferment l'entreprise FAÇAD’EST
(Passez le pointeur sur la photo)
Le Laboratoire métallurgique DAUSSAN
Du nom de son fondateur, Henri DAUSSAU, cette entreprise s'est installée route de Rombas au début des années 1950. Elle fabrique des produits réfractaires isolants pour la sidérurgue et antifeu pour le bâtiment.
En 1988, 60 000 tonnes de produits sont sortis de cette entreprise.
Le Camp militaire
Le Camp du Génie militaire a été créé dans les années 1930 au moment des installations de défense de la frontière et de la Ligne Maginot
(RL, 3 janvier 1950). La date exacte d'installation nous est inconnue pour le moment.
Photo souvenir de la 125e BATR. D.A.T. de Sainte-Agathe, le 18 avril 1939
Après la seconde guerre mondiale, ce camp est utilisé par la Société Nationale de Vente des Surplus (S.N.V.S.) pour écouler le matériel militaire, la ferraille, des machines-outils du démantèlement des usines allemandes, etc.
(RL, 3 novembre 1949)
Après la signature du traité de l'OTAN (4 avril 1949), un grand entrepôt de matériel américain est installé début 1952 à la place des surplus et devient l'un des centres de ravitaillement américain pour les troupes basées en Europe.
(RL, 18 février 1959)
« En dix ans, il a décuplé sa superficie, agrandi ses entrepôts, multiplié son personnel. Il approvisionne la table des unités de la 7e Armée américaine stationnée en Allemagne et en France y compris l’aviation ainsi que les unités canadiennes. »
(RL, 23 septembre 1962)
Mais courant 1963, l'U.S. Army réétudie la méthode de gestion de ses dépôts en France et Woippy est mis en sommeil en fin d'année 1963. A cette date, le centre compte environ 140 à 150 employés civils.
(RL, 12 juillet 1963)
Au milieu de l'année 1964, le camp de Woippy est remis service des Domaines.
Aujourd'hui, c'est le 8ème Régiment du Matériel.
Etablissement Colonel Clerc.
Après ce camp militaire, tout de suite à gauche, un chemin empierré longe l'enceinte. Il donnait accès à la batterie de Ste-Agathe construite par les Allemands à partir de 1913-1914. On remarque sur le plan l'exitence d'une voie ferrée.
Un unique document découvert aux ADM à ce sujet.
Lors de ces travaux, un fond de cabane préhistorique a été mis à jour : - clic -
Le centre d'essence de la Poudrerie Nationale de SEVRAN-LIVRY
Ce dépôt était situé juste avant le rue actuelle de la Malpassante avant le garage Renault |
En 1925, la Poudrerie Nationale de SEVRAN-LIVRY demande une autorisation à la préfecture de Metz pour installer une station de pompage d'essence sur la rive droite de la Moselle au lieu dit "Le Sauvage" à Longeville-lès-Metz afin de décharger des bateaux-citernes. Et par pipe-line enterré, alimenter le centre de ravitaillement d'essence située à Metz-Nord (Ancien poste d'essence construit par les autorités allemandes en 1913-1914).
Pour voir l'histoire de ce centre :- clic -
Il est aussi prévu, depuis le centre de Metz-Nord, de continuer le pipe-line jusqu'à Sainte-Agathe pour alimenter un second dépôt d'essence en étude de réalisation.
L'autorisation d'emprunter les voies comunales pour la pose d'une canalisation souterraine et d'installer un dépôt à Sainte-Agathe est donnée par le maire de Woippy le 3 août 1925.
Lors de l'avance allemande de juin 1940, ce dépôt, et celui de Metz-Nord, sont incendiés pour qu'ils ne tombent pas entre les mains ennemies.
Une vue d'un réservoir effondré En arrière plan, le camp militaire. |
Emplacement du dépôt de Ste-Agathe
En septembre 1939, des Woippyciens étaient mobilisés dans la garde des voies de communication (Unité territoriale). Ces deux photos souvenirs ci-après sont prises devant l'ancienne maison du garde-barrière de Sainte-Agathe (en rouge sur le plan, maison qui existe toujours au fond de l'impasse de la Malpassante. Le pont au-dessus des voies a dû être mis en service dans la même période que le passage supérieur nommé habituellement "pont de Rombas", vers 1910-1911.)
Document datant des années 1904-1905 lors du projet des troisème et quatrième voies ferrées entre Woippy et Maizières.
De g. à dr. : Charles Paulin, -?-, Adrien Paulin, Roger Natier, Gustave Schmeiser, Bacart, Emile Baugenez, -?-, Emile Brusseaux.
Sainte-Agathe
La chapelle de Sainte-Agathe (
citée dans la Chronique de Philippe de Vigneulles en l'année 1489)
Source :
Les Chroniques de la Ville de Metz, par J.-F. HUGUENIN, imprimées et éditées par S. LAMORT - Metz, 1838.
(p.493) : Le second jour de janvier, seigneur Françoys le Gournais, avec cent chevaulx et quatre cents pietons, se partirent de Mets pour aller querrir les grains qu'il avoit à Moineville et Vallerat, que le seigneur de Bassompiere avoit en volloir de alleir querrir et chairgier, dequoy ledit seigneur Françoys fut adverti. Et quant ilz vindrent audit lieu, ilz trouverent les sacques que ledit Bassompiere y avoit envoyés pour mettre ledit bleid. Si les fist emplir ledit seigneur Françoys ; et, pour celle fois, amenont à Mets, sans nul encombrief ne empeschement, vingt que cherts que charettes tous chairgiés ; et fut à luy bien besoingnié. Et ainsy que nos gens chairgeoient ledit bleid, ledit Bassompierre avoit bien quatre vingt hommes à cheval et à pied, qui voulloient aller querrir lesdits bleids. Et quand ilz oyrent les nouvelles que nos gens estoient aux champs, trop forts pour eulx, ilz retournont et vindrent courre en ung waignaige de coste
la chaippelle Ste Agasthe, entre Waippey et Laidonchamps, et enmenont le maistrier et touttes les bestes appartenant au seigneur Wairy Roucel, chevalier.
Cette chapelle est aussi citée dans le registre des Sentences des Treizes (Archives municipales de Metz, registre du 29 mars 1561 au 21 janvier 1562, cote FF 79) :
Ecrit du 12 juin 1561 : ... Mr Didier Demey chanoine de la grande église et chappelain de la chapelle de Sainte Agathe près de Ladonchamps ...
Sainte-Agathe vers 1847 (les trois contreforts de la chapelle sont représentés)
L'ancienne chapelle transformée en maison d'habitation
Dans l'ouvrage de René Paquet « Histoire du village de Woippy » édité en 1878, cette chapelle est décrite ainsi (pages 203-204) :
« Sur la gauche de la route qui mène de Woippy à Marange, on voit les restes de la chapelle Sainte-Agathe, transformée maintenant en maison d'habitation.
Sans les fenêtres carrées, garnies de volets, qui se trouvent au rez-de-chaussée, sans le toit de tuiles qui a remplacé l'ancienne toiture à pente raide, la chapelle aurait encore, à l'extérieur du moins, son aspect primitif, car les trois contreforts en pierre qui, de chaque côté, soutiennent l'édifice, sont parfaitement conservés, ainsi que les quatre fenêtres de forme ogivale qui l'éclairent au midi et au nord.
La porte d'entrée et le parvis sont aujourd'hui dissimulés par une écurie.
A l'intérieur, si nous négligeons le rez-de-chaussée, où prennent naissance deux colonnes qui se font vis-à-vis et soutiennent la chapelle, nous voyons au premier étage, converti en grenier, l'ancienne voûte intacte, ornée de nervures qui partent des chapiteaux des colonnes.
A l'extrémité de la chapelle, au-dessus de l'emplacement de l'autel détruit à présent, on remarque sur la muraille les vestiges, encore assez apparents d'une fresque grise représentant un dais frangé surmonté d'une couronne.
La longueur totale de la chapelle, mesurée intérieurement, est de 8,40 m, sa largeur de 4,40 m, et sa hauteur de 6,05 m.
Les fenêtres ogivales mesurent : 1,65 m de haut sur 0,55 m de large.
En résumé, cette chapelle est d'une architecture très simple et, hormis les nervures de la voûte, n'offre aucune trace de sculpture.
Nous ne connaissons pas la date de son érection ; elle appartenait, au XVIe siècle, au Chapitre de la cathédrale, mais nous ne savons si elle est restée en sa possession jusqu'à la Révolution. »
Aujourd'hui, grâce aux recherches effectuées aux Archives départementales par M. René Mognon, membre de la Société d'histoire de Woippy, nous savons que lors de la vente des biens nationaux, cette chapelle a été acquise le 20 mars 1791 par Nicolas Minet, jardinier à Ste-Agathe et Elisabeth Felten, son épouse « Lesquels ont dit que par adjudication du lieu du courant faite par devant MM. du directoire du district de Metz, ils se sont fait adjuger une maison, jardin derrière, une chapelle sous le titre de Ste-Agathe, et quatre jours de terre attenants, situés audit lieu de Ste-Agathe avec leurs dépendances, dépendant du ci-devant domaine du monastère des Dames Clarisses dudit Metz pour la somme de trois mille cinquante livres de prix ... »
(A.D.M. 3E 4299).
Dans un autre acte, daté du 7 juillet 1814
(A.D.M. 350 U 14), on peut lire que le 6 mars 1793, Nicolas Minet a vendu ladite chapelle de Ste-Agathe à Louis Mangenot et Barbe Minet, sa femme ...
En regardant attentivement sous la fenêtre de gauche entre les deux contreforts, on remarque quatre personnes assises sur un banc.
Il s'agit de Marie Octavie Mangenot (décédée "doyenne du village" de Woippy le 18 janvier 1940 à l'âge de 91 ans), Françoise Mangenot, Louis Mangenot et Jacques Mangenot.
Cette ancienne chapelle transformée en maison d'habitation est restée propriété Mangenot pendant plus d'un siècle. Les bâtiemnts ont été démolis dans les années 1980.
Voir une petite généalogie de la famille Mangenot de Sainte-Agathe : - clic -
Comme il est dit plus haut, cette chapelle, déjà bien avant la révolution, appartenait au chapitre de la cathédrale, comme d'ailleurs la plupart des terres du pays messin, y compris les métairies et autres domaines.
Nicolas Tadot et Abraham Jolly |
Pour preuve, le 23 novembre 1639, « Messire Nicolas Tadot, chanoine de l’église de Saint Sauveur de Metz et chapelain de la chapelle de Sainte Agathe, laisse à titre de bail pour 9 années consécutives à Abraham Joly, retondeur de drap demeurant en Franconrue, les terres et héritages dépendant de ladite chapelle de Sainte Agathe, constitués en plusieurs pièces de terres labourables ... etc ... » (
ADM 3E 3410)
En l'année 1751, le curé de Woippy, Jean-Baptiste Marchand, souhaite utiliser la chapelle de Ste-Agathe (appartenant au monastère de Ste-Claire de Metz) pour y célébrer la Ste messe.
(ADM 29 J 59)
Voir la supplique adressée à l'évêque de Metz : - clic -
Et aussi le 10 mars 1779, « Révérende Dame Louise Vernier, Abbesse supérieure du monastère de Ste-Claire à Metz, laisse à bail pour 9 années, une maison avec jardin et quatre journaux de terre labourables au lieudit de Ste-Agathe ... à Nicolas Minet et Elisabeth Felten ... »
(ADM 3E 4246)
Lors de la vente des biens nationaux, un acte indique l'acquisition d'un terrain de
46 pieds carrés à Ste-Agathe, provenant du ci-devant domaine des Dames de Ste Claire de Metz. (acquit par Nicolas Minet et ensuite propriété de Louis Mangenot et Barbe Minet.
(ADM 349 U 13)
La ferme de Sainte-Agathe
Toutes les archives existantes sur le lieu-dit de Sainte-Agathe sont comprises dans les dossiers des Archives départementales de la Moselle, séries 3E et U (Amandelleries et notaires).
Dans cet historique de la route de Rombas, trois pages leur sont consacrées : - clic -
La plupart des dossiers sont d'une écriture d'époque et souvent très difficiles à lire ou à déchiffrer.
Toutefois, quelques extraits intéressants :
Dans un bail du 22 décembre 1659, d’une durée de trois ans, on apprend que la métairie de Ste-Agathe appartient à Me Jean Jalon, avocat au parlement de Metz.
Dans ce bail, il est question de la métairie de Ste Agathe « avec toutes des appartenances et dépendances comme le tout se contient. La maison dans laquelle ledit Sr laisseur se réserve de pouvoir loger jusqu’à quinze vaches, une laie, six cochons et autant de volailles qu’il lui plaira, … se réserve ledit laisseur, la chambre du jardinier, la chambre au four, aussi la laiterie qui est dans ladite maison pour y loger son laitage, se réserve aussi la moitié de la grange et la bergerie pour y loger ses fourrages et un cent de brebis dont il entend faire nourriture… le grenier qui est au-dessus de ladite bergerie ... »
Dans un bail en date du 12 novembre 1658, au sujet des jardins de Ste-Agathe, le Sr Jalon se réserve un carreau d’asperges, un carreau d’artichauts et un carreau de melons ...
Dans d’autres baux, il est question du jardin aux mirabelles, aux pruniers, du jardin entouré de noyers dans lequel est la source de la fontaine Ste Agathe... il est question de six et de huit ruches pleines de mouches à miel ...
En janvier 1691, un bail concerne un grand jardin à arbres sis à Ste Agathe appelé le jardin seigneurial ...
Pour terminer, le bail 25 septembre 1806, indique que les propriétaires de la ferme Ste-Agathe sont MM. Jacques Henry François Lefebvre Ladonchamps, ex Général de brigade résidant à Metz rue de la Trinité, et Charles Alexandre Pierre Lefebvre Ladonchamps, ancien colonel commandant d’artillerie résidant même rue.
Il s'agit d'un corps de ferme appelé vulgairement Ste Agathe consistant en maison de laboureur, grange, écurie et autres manoirs, terres labourables, pré, paturaux, jardins, vergers, chènevières, bois pour la fouille dépendant de ladite ferme et autres héritages. (etc ...)
Le Lorrain, 7 août 1898 |
En 1847, date du plan ci-dessus, la ferme Ste-Agathe appartient toujours à la famille Lefebvre de Ladonchamps.
Dans la presse d'époque, le 7 novembre 1900, un article fait part d'un accident mortel survenu à la ferme Ste-Agathe : « M. Schwartz, âgé de 55 ans, vient de mourir à Woippy dans des conditions particulièrement douloureuses.
M. Schwartz, connu dans le pays comme un ouvrier très rangé et très laborieux, travaillait hier matin à la ferme de Sainte-Agathe, dont une partie vient d’être démolie et va être reconstruite.
Il était occupé au pied d’un pan de mur, lorsque tout à coup un craquement se fit entendre, le mur s’abattit sur lui et lorsqu’on le retira des débris amoncelés, M. Schwartz avait cessé de vivre. Il jouissait dans le pays de la meilleure réputation et de l’estime de tous et la population du pays n’a ménagé aucune preuve de sympathie à sa veuve et aux enfants si douloureusement plongés dans le deuil. » (
Le Messin)
Dans le journal
Le Lorrain du mercredi 26 juillet 1911, un article nous informe des méfaits de la foudre à la ferme Ste-Agathe : « Pendant l'orage de lundi soir, la foudre a tué trois vaches dans les parcs de la ferme de Sainte-Agathe, près de Woippy. Cette ferme est exploitée par Mme veuve Schmitt ».
Le Lorrain, Samedi 10 février 1912
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Le Lorrain, Samedi 17 février 1912
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Un petite anecdote sur le débit de boisson Kr. de Sainte-Agathe en 1925-1926 : - clic -
Sainte-Agathe et la révolution de 1789
A la date de 1789 et aussi avant, Sainte-Agathe et Ladonchamps - St-Remy forment une communauté (les Petites et Grandes Tappes en formant une autre).
Quelle est la population de cette communauté ? Sous l'Ancien régime (c'est-à-dire avant la révolution) une famille (ou un foyer) était dénommée "feu". Reste à savoir quel était le nombre de personnes par feu ? Dans son ouvrage
Woippy, village du pays messin - 1670-1870, Pierre Brasme indique un nombre entre 4 et 5. En se basant sur cette indication, la communauté de Ste-Agathe-Ladonchamps qui indique 15 feux lors de la rédaction de son cahier de doléances, totalisait donc environ 70 personnes.
A partir du mois de mars 1789 les "Villes, Bourgs, Villages et Communautés" de France doivent rédiger un cahier de doléances en prévison de la réunion des Etats généraux prévue à Versailles les 4 et 5 mai 1789.
La communauté de Ste-Agathe-Ladonchamps nomme deux députés et rédige son cahier de doléances : - clic -
A noter que ce cahier de doléances et à peu près identique à celui de Woippy.
Par le décret impérial du 9 février 1810, Sainte-Agathe et Ladonchamps seront réunies à la commune de Woippy, y compris les fermes des Petites et Grandes Tappes, ainsi que Thury, comprenant Les Maxes (Grande et Petite), Saint-Baudier, la Grange-d'Envie, la Grange-aux-Dames et Franclonchamps.
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Cet acte du 25 avril 1813 fait mention de cette réunion (ADM. 349 U 13) :
... Louis Mangenot, jardinier, demeurant à Ste-Agathe, commune de Ladonchamps, maintenant réunie à celle de Woippy, et ... |
La fonderie Cosar et Domer
Après la Grande Guerre de 1914-1918, la ferme Ste-Agathe (qui n'est certainement plus en exploitation) intéresse une entreprise pour y installer une fonderie-émaillerie.
Journal Le Messin, 4 décembre 1921
Registre de commerce de Metz.
Aujourd'hui a été inscrit au Registre des Sociétés : Vol. VIII, numéro 187, concernant la raison sociale :
Cosar et Domer, à Woippy-lès-Metz.
La Société est une société en nom collectif. Sont sociétaires personnellement responsables : 1° Nicolas Cosar, industriel à Montigny-lès-Metz ; 2° Julien Domer, ingénieur à Woippy.
La Société a été constituée le 1er septembre 1921. Elle sera représentée par les deux associés en commun ou séparément.
Metz, le 29 septembre 1921. Tribunal de Bailliage. |
Journal Le Lorrain, 24 juillet 1924
Aujourd’hui a été inscrit au Registre des Sociétés : Vol. IX, n° 175, la raison sociale :
Cosar, Donner et Cie à Woippy, au lieu-dit Usine Sainte-Agathe. Société en commandite par actions, régie par la législation française. La société a pour objet :
a) la fonderie de fonte mécanique et commerciale ;
b) la fonderie du cuivre et bronze ;
c) l'émaillerie, y compris la fabrication des cuisinières et plaques émaillées avec inscriptions, des ateliers mécaniques et usinages ;
d) le nickelage ;
e) la sablerie.
Le capital social est fixé à 1 million de francs divisé en deux mille actions de 500 fr. chacune.
Le contrat de société est du 17 février 1922, modifié le 24 novembre 1923.
Les sociétaires personnellement responsables sont :
1° Nicolas Cosar, industriel à Montigny ;
2° Julien Domer, ingénieur à Woippy, usine Sainte-Agathe.
La société est administrée par un ou plusieurs gérants à nommer par l'assemblée générale.
A été nommé premier et unique gérant : Monsieur Julien Domer, ingénieur à Woippy, usine Sainte-Agathe.
Le ou les gérants ne pourront engager la société pour une somme supérieure à 5.000 fr. sans le consentement du conseil de surveillance.
La durée de la société est fixée à trente ans.
A l'expiration de la société ou en cas de dissolution anticipée, la liquidation est à faire par les gérants auxquels il est adjoint, si l'assemblée le juge convenable, un ou plusieurs co-liquidateurs nommés par elle.
Metz, le 24 mai 1924.
Apports en nature :
MM. Cosar et Domer, agissant au nom et comme seuls membres de la société en nom collectif Cosar et Domer, font conjointement apport à la présente société des biens dont la désignation suit :
1° Le matériel et les objets de nature mobilière et immobilière devant servir à l'exploitation de l'usine, ainsi que le mobilier des bureaux ;
2° L'outillage ;
3° Les conventions qui ont été passées par la société Cosar et Domer, soit pour des approvisionnements, soit pour des ventes.
En représentation des apports qu'ils possèdent, il est attribué à la société Cosar et Domer 440 actions de 500 francs entièrement libérées de la présenté société.
Le premier conseil de surveillance se compose de :
1° M. Joseph. Hoffmann, propriétaire à Montigny ;
2° M. le Dr Jean Boisselet, médecin à Metz ;
3° M. Jean-Baptiste Klein, propriétaire à Metz-Sablon.
On peut prendre connaissance au Tribunal des pièces produites à l'appui de la demande en inscription. |
Plan de l'usine Cosar et Domer
La fonderie (de g. à dr.) : René Conselin, Joseph Hubsch, Gaston Remiatte, Ferdinand Volken et Alphonse Boutter.
Samedi 10 mars 1923 (Le Messin) |
Samedi 9 avril 1927 (Le Lorrain) |
Samedi 5 octobre 1935 (LL)
Les vestiges de l'usine Cosar et Domer en 2000
et ci-dessous en octobre 2012
La zone industrielle de Sainte-Agathe
1999, l'entreprise Malézieux s'installe...
Aujoud'hui, début 2014
Le dépôt de carburant de la société des pétroles SHELL-BERRE
En face de la nouvelle zone industrielle ci-dessus, le vendredi 9 novembre 1962 en après-midi, la société des pétroles Shell-Berre inaugurait son nouveau dépôt de carburant mis en service deux mois plus tôt.
La capacité totale de stockage était de 7.500 mètres cubes répartis entre 3 bacs de 1.620 mètres cubes, 4 bacs de 650 et 2 bacs de 50 mètres cubes.
Le 7 août 1975 vers 1 h 45 du matin, ce dépôt fut incendié par un réseau terroriste qui, la veille avait incendié le dépôt de Florange.
Pour voir les articles de journaux d'époque : - clic -