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Août 1751
Supplique adressée à l'évêque de Metz par le curé de Woippy Jean-Baptiste Marchand
pour l'utilisation de la chapelle de Ste-Agathe
(Source : A.D.M. 29 J 59)

A son Excellence Monseigneur
Monseigneur de St Simon, Evêque de Metz, Comte et pair de France, etc.

Supplie humblement Jean Baptiste Marchand, prêtre et curé de Woippy, disant qu’il y a sur les terres de sa paroisse près du chemin de Thionville, une ferme appartenant à plusieurs particuliers de Metz, où loge une veuve de laboureur, cultivant la métairie, avec un grand nombre d’enfants et de domestiques, et de plus deux ou trois autres maisons, où il y a aussi beaucoup d’enfants, près desquelles il y a une ancienne chapelle, consacrée à Dieu sous l’invocation de Ste Agathe, que les religieuses Ste Claire de Metz disent leur appartenir, et où elles envoient chaque année leur père confesseur célébrer la messe. Le suppliant ayant remarqué que les jours de fête et dimanches, ces enfants et domestiques étaient pendant les beaux temps à la campagne pour avoir soin de leurs bestiaux, et que lors qu’il faisait mauvais, ils étaient souvent contraints de garder la maison à cause de la difficulté des chemins et l’éloignement de l’église de Woippy, qui est hors du village premièrement du côté opposé, se contentant pendant la plus grande partie de l’année d’entendre quand ils le peuvent une messe basse célébrée fêtes et dimanches, ou à la chapelle de St Remy ou à celle du château de Ladonchamps, et par là sont privés du secours de la parole de Dieu, et de toute instruction ; c’est ce qui avait fait penser au suppliant à y aller quelques fois célébrer la messe, des jours ouvriers et dans des temps où il sait qu’on est le moins occupé à la campagne, pour avoir occasion d’assembler ensuite ces enfants et domestiques, et leur faire une instruction familière ou catéchisme, et pout ce sujet, il s’était présenté à la supérieure des religieuses de Ste Claire, pour la prier de lui accorder la permission, ce qui lui a été refusé. C’est ce qui l’oblige d’avoir recours à l’autorité de votre Excellence dans la confiance que toujours plein de zèle pour le bien et le salut de vos ouailles, vous voudrez bien Monseigneur approuver et soutenir celui du suppliant à l’égard de la petite partie de votre troupeau que vous avez confié à ses soins.
Le suppliant ajoute à cette raison qu’il a demandé à votre Excellence la permission de dire la messe dans la chapelle de Ste Agathe, une autre qui n’est pas moins forte, c’est que lorsqu’il est appelé pour administrer les sacrements dans ces fermes et maisons il ne lui est pas possible de les y porter avec la décence convenable, à cause l’éloignement et la difficulté des chemins à la moindre pluie, surtout dans des temps d’hiver, au bien que célébrer la messe dans cette chapelle et y laisser la Ste Eucharistie, il sera en état d’administrer le St Viatique au malade, avec plus de décence et d’édification.
Ce considéré Monseigneur, il vous plaise ordonner qu’il sera permis au suppliant de faire instruction ou catéchisme, célébrer la messe, et déposer la Ste Eucharistie pour servir de Viatique aux malades dans la chapelle de Ste Agathe, qui est sur le terrain de sa paroisse, que les religieuses Ste Claire de Metz seront obligées d’y laisser à cet effet un calice, linges, et ornements nécessaires, qu’elles remettront ay suppliant une clé de ladite chapelle, si … … la laisser à un gardien résidant sur les lieux qui sera tenu de la lui ouvrir toutes les fois qu’il se présentera pour faire quelques une des fonctions de son ministère ; le suppliant et ses paroissiens seront obligés de continuer leurs vœux pour la santé et prospérité de votre excellence.

Soit communiqué à la Supérieure et aux religieuses du monastère de Ste Claire de cette ville, pour y répondre par écrit dans huitaine ; et sur leur réponse à nous rapportée être statué ce qu’il appartiendra. Donné à Metz le 17 août 1751.
Signé : Cl. de St Simon, Evêque de Metz (1733-1760)

Les abbesses et religieuses urbanistes du monastère de Ste Claire de Metz qui ont eu communication de la requête ci-dessus et des autres parts, disent pour réponse qu’elles seront toujours disposées de coopérer au zèle qui fait agir le suppliant, et consentiront volontiers que pour le bien et l’avantage de ses paroissiens il fasse dans la chapelle de Ste Agathe à elles appartenant, les instructions qu’il jugera à propos, que même il y célébré la Ste messe, qu’à cet effet, elles en laisseront la clé à leur fermier qui en sera la gardien, et qui lui ouvrira la porte toutes les fois qu’il se présentera, mais qu’elles sont hors d’état d’y fournir un calice non plus que les linges et ornements nécessaires qu’elles y font porter et rapporte les jours qu’elles y font célébrer la Ste messe #
Fait et arrêté capitulairement en notre monastère à Metz ; le vingt août mil sept cent cinquante et un.

Sr Vernier, abbesse ; Sr François ; Sr Bever ; Sr Lemoine ; Sr Antoine ; Sr Grandjean ; Sr Chautan ; toutes mères discrètes.

# que M. le Curé de Woippy ne désirant l’usage de cette chapelle que pour le plus grand avantage de ses paroissiens, il paraît naturel de charger ceux-ci de la fourniture de tout ce qu’il jugera nécessaire pour le service auquel il la destine.



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