Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1946 : Juillet - décembre )
Année 1946 ( juillet - décembre ) |
Mardi 2 juillet 1946
(Sport) U.D.J.L.L.
(…) Woippy champion junior.
En ce dernier dimanche de juin, le temps a été clément et le Stade Bellecroix, où, dans un cadre magnifique quelques centaines de spectateurs garnissaient les pelouses, était avant-hier le théâtre de deux rencontres, deux finales. Tout d’abord, il s’agissait de désigner le champion départemental des juniors. Les jeunes de U.S.Ban-St-Martin et du F.C.Woippy se trouvaient aux prises. Moins combatif et très souvent pris de vitesse, Ban-St-Martin dut, le score étant nul au repos, finalement s’incliner devant les représentants du pays des fraises par 4 buts à 2. … (LL)
Samedi 6 juillet 1946
Football-Club. Dimanche prochain, salle Natier, à partir de 17 h., grand bal organisé par le Football-Club. (LL)
Dimanche 7 juillet 1946
WOIPPY. Condamnation à la Cour de Justice de Metz : Simon C., 49 ans, contremaître, était membre de la NSDAP et chef de bloc. Il fournit des renseignements défavorables sur ses compatriotes. Un an de prison, 10 ans d’interdiction de séjour et dégradation nationale. (RL)
Mercredi 10 juillet 1946
Succès musical. A la Société des droits d’auteurs, M. Jean Kohl, ancien élève du Conservatoire de Metz, vient d’être reçu an qualité de compositeur. Nos félicitations. (LL)
Samedi 13 juillet 1946
Le F.C.Woippy organise un grand bal de nuit le 13 juillet, à 20 heures, salle du Lion d’Or. (LL)
Mercredi 17 juillet 1946
Un jeune homme se noie à Woippy.
Lundi, tandis qu’il se baignait seul dans l’étang de St-Remy, vers 15 heures, M. René Muller, 17 ans, apprenti-serrurier à Woippy, disparut sous l’eau et se noya. (RL)
Vendredi 19 juillet 1946
La Société d’élevage « Le Progrès » organise le dimanche 21 juillet, sa fête champêtre, au café Gouy-Hourt, route de Thionville.
Grand concours de quilles à partir de samedi soir, 20 juillet, avec de nombreux prix, dont un superbe mouton. Le dimanche, grand concert suivit de bal champêtre, à partir de 17 heures. (LL)
Renouvelant la tradition d’avant-guerre la société d’élevage « Le Progrès » organise le dimanche 21 juillet sa fête champêtre au café Gouy-Hourt, route de Thionville. Grand concours de quilles samedi soir. Dimanche, grand concert et bal champêtre à 17 heures. (RL)
Mercredi 24 juillet 1946
Woippy. Aujourd’hui, à 10 heures, un service funèbre sera célébré en l’église paroissiale à l’occasion du retour du corps de Mme Stablo, née Kohl, dont le marie est secrétaire général du Parquet d’Agen. Mme Stablo, expulsée en 1940, mourut en exil en 1943, loin de sa Lorraine natale. Nos sincères condoléances à la famille. (RL)
Samedi 27 juillet 1946
- L’adjudication de la fête patronale de Woippy et des emplacements forains aura lieu le samedi 3 août, à la mairie de Woippy, à 17 heures.
- « Malgré-Nous ». Grand bal dimanche 28 juillet, dans la salle du « Lion d’Or », à partir de 17 heures.
M. Schwerfeyer succédera comme président de la section à M. Meyer, démissionnaire, jusqu’à l’élection d’un nouveau comité. (LL)
Mercredi 31 juillet 1946
- Assemblée générale du Football-Club demain, jeudi, à 20 h. 30, au Café Natier.
- Dimanche 4 août, à 11 h., au Café du Commerce, concours de quilles organisé par les sections de Football-Club et des Engagés volontaires. Bal à 17 heures. (RL)
Mercredi 7 août 1946
Réunion du comité et des joueurs de football et de basket du F.C.Woippy, demain, à 21 heures, Café du Lion d’Or. (RL)
Jeudi 8 août 1946
Malgré-Nous. A la suite de la réunion du 2 août, la section a formé son comité définitif. Ont été élus : Président : M. Schwerfeyer André ; secrétaire : M. Thiriet Gaston ; trésorier : M. Mangenot André. (LL)
Samedi 10 août 1946
F.C.Woippy. Le Football-Club organise dimanche, à partir de 20 heures, un bal. Dans la journée, concours de quilles. Premier prix : un mouton. (LL)
Jeudi 15 août 1946
Avis de la mairie. Les personnes soumises à la vaccination antivariolique obligatoire et qui ne se sont pas présentées à la séance du 14 août 1946,pourront être vaccinées le vendredi 16 août 1946, à l’école des filles, de 13 h. 30 à 14 heures, à la mairie de Woippy.
Samedi 17 août 1946
- Permanence. M. Schaff, député-maire M.R.P. de Montigny-lès-Metz, se tiendra à la disposition des électeurs de Woippy, le samedi 17 courant, de 16 à 18 heures, à la mairie de Woippy.
- Société d’Aviculture. Aujourd’hui samedi 17 août, à 21 heures, au café Natier, réunion générale de la Société d’aviculture « Le progrès ».
A part l’ordre du jour, tirage de lapins de race. (LL)
Dimanche 18 / lundi 19 août 1946
- Avis de la mairie. Tous les enfants nés du 1-1-1930 au 31-12-1944, seront obligatoirement soumis à la vaccination antidiphtérique, antitétanique associée, le mercredi 21 août 1946, de 8 à 9 h. du matin à l’école des filles et auront à subir une analyse d’urine préliminaire indispensable. Voir les avis officiels à ce sujet.
- Le percepteur se tiendra à la mairie de Woippy le jeudi 22 août, de 8 h. 30 à 10 h. 30 pour le recouvrement des impôts et taxes et pour le paiement des dépenses publiques et communales. (LL)
Mardi 20 août 1946
Entrée en religion. Les vaillantes sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, à cornettes blanches, sont très populaires chez nous. Mais, sans doute, connaît-on moins les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus qui, dans l’Ouest de la France et jusqu’au Canada, se dévouent au soin des malades et à l’éducation de la jeunesse féminine. La maison mère de la Congrégation se trouve à la Salie-de-Viliers, dans le département de Maine-et-Loire. C’est là que, le 8 août dernier, une jeune compatriote lorraine, Mlle Céline Hébrant, originaire de Woippy, formée à l’orphelinat Sainte-Constance de Metz, prit l’habit religieux sous le nom de sœur Vincent de l’Immaculée.
A l’heureuse famille nos sincères félicitations et, à la jeune religieuse, nos vœux les meilleurs. (LL)
Mardi 20 août 1946
L’O.H.B.M. poursuit son effort… Le problème de l’habitat et les constructions de Woippy.
36 logements seront disponibles pour l’automne.
Une étude même sommaire du problème de l’habitat en révèle deux aspects :
Celui du logement : donner des assises matérielles (c’est-à-dire un toit) à tout foyer, question cruciale du fait des ruines et des difficultés nées de la guerre.
Celui de l’urbanisme : refaire et reconstruire suivant un plan social, non plus calculer un logis en fonction du rapport, mais l’évaluer en mètres cubes d’air pur, en heures d’insolation, en hectolitres d’eau courante.
Et pour ce, suivre la conclusion de Le Corbusier lors d’un dernier congrès international des architectes modernes : « Les matériaux de l’urbanisme sont : le ciel, les arbres, le fer, le ciment et, dans cet ordre hiérarchiquement et indissolublement. »
A Metz, l’O.H.B.M. possède dans les constructions de Woippy le moyen de résoudre ce double problème.
Commencées par les Allemands
Dans la banlieue messine, sur le territoire des communes de Devant-les-Ponts et Woippy, s’élève un certain nombre de constructions, tant sous formes de blocs que de pavillons.
Ces constructions ont été édifiées par la société « Heimstätte Westmark » pour loger les employés et ouvriers des industries de guerre créées par les occupants sous le nom de Hobus-Werke. Ces immeubles ont été commencés en 1943 et se trouvaient dans un état plus ou moins avancé lors de la débâcle allemande. Le plan de la société H.W.M. prévoyait un ensemble de 43 blocs comprenant 282 logements, soit :
53 immeubles à 4 logements de 4 pièces, cuisine.
9 immeubles à 2 logements de 3 pièces, cuisine.
13 immeubles à 4 logements de 3 pièces, cuisine.
L’O.H.B.M. terminera les travaux
Dès la Libération, l’Office public d’Habitation à Bon Marché de la Ville de Metz, a cru, en raison de la crise du logement qui sévissait plus particulièrement dans notre ville, devoir s’assurer immédiatement la gérance de ces immeubles qu’il obtint le 11 mai 1945 de la Direction générale de l’Enregistrement des Domaines et du Timbre.
Un constat de la valeur des constructions dans l'état où elles se trouvaient et un devis détaillé pour l'achèvement de tout le programme furent établis par des architectes messins.
Premières difficultés…
Il fallut d'abord obtenir l'expulsion des prisonniers allemands qui avaient occupé une grande partie de la cité future. Ceux-ci, loin de finir les travaux, en entravèrent la marge par des modifications qui n'entraient pas dans le plan général. Avant de continuer à construire, il fallut donc démolir. D'autre part, les matériaux faisaient entièrement défaut, bois et vitres étaient distribués parcimonieusement par les services compétents. Le manque de main-d'œuvre se faisait aussi cruellement sentir, pas ou peu d'entreprises qui acceptèrent de travailler à Woippy.
Pour comble de malchance, l'O. H. B. M. se fit « souffler» un important dépôt de matériel déposé dans les bâtiments de l'ancienne malterie de Devant-les-Ponts par les autorités militaires alliées.
Les réalisations
Malgré les obstacles qui surgissaient, l'Office s'est alors attaché à poursuivre l'achèvement des immeubles les plus avancés. 92 logements ont pu être mis à disposition des « amateurs » jusqu'à ce jour.
De plus, en raison de l'importance des capitaux à engager et qui dépasseraient plus de 100 millions, l'Office a pu obtenir, grâce à l'aide efficace du maire de Metz et de M. Berrier, inspecteur général de l'Urbanisme, l'achèvement et l'aménagement complet par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme de deux nouveaux blocs de 4 à 5 immeubles, soit 36 logements.
Les travaux de maçonnerie, menuiserie, installation sanitaire, plâtrerie, serrurerie, peinture, installation électrique, vitrerie, confiés à diverses entreprises locales, permettent l'espoir de la location de ces deux blocs pour le début de l'automne.
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Nous avons visité cette immense « cité future », ce groupe, nouvelle ruche humaine. Les blocs ou pavillons sont nettement séparés les uns des autres, plus tard de gentils jardins et parterres les entoureront. Les murs en briques seront crépis et recouverts d'un enduit dont la couleur se nuancera suivant les groupes.
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Chacun saura gré à l'O. H. B. M. de remédier, dans la plus large mesure de ses moyens, à la crise toujours plus aiguë du logement. Les efforts ne sont d'ailleurs pas terminés : les négociations pour la réalisation et l'achèvement de tout le programme se poursuivent et aboutiront certainement. Il serait plus facile et moins onéreux d'achever ces bâtiments dont les gros travaux sont terminés que d'édifier des baraquements. En guise de reconstruction, le définitif, lorsqu'il peut être exécuté, vaut bien mieux que le provisoire...
C'est bien l'avis de tout le monde… et celui de Panglos.
A. A. (RL)
Vendredi 23 août 1946
Fête patronale. Les jeunes gens de Woippy invitent la population de Metz et des environs à venir se divertir avec eux les dimanche 25, lundi 26 et mardi 27 août. Bal champêtre. En cas de mauvais temps, bal dans deux salles. Jeux de quilles : 1er prix : cochon et mouton. Nombreux divertissements. (LL)
Mardi 27 août 1946
Familles déportées. Une importante réunion des familles déportées se tenait samedi dernier, au Lion d’Or. Après différents exposés, le bureau de la section fut désigné comme suit : M. Tiné Georges, président ; M. Weinsberg Albert, vice-président ; M. Stef Louis, secrétaire. L’assemblée procéda à l’élection d’un président honoraire en la personne de M. Bach, représentant départemental de l’Amicale des Familles déportées politiques, et adopta plusieurs motions d’ordre particulier. (LL) (RL)
Mercredi 4 septembre 1946
Crime ou accident sur la voie près de Woippy ?
Macabre découverte sur la voie.
Près de Woippy gisait le corps mutilé d’une jeune polonaise de 18 ans.
Au passage allant vers Thionville, hier matin vers 7 heures, sous le pont de Bellevue, près Woippy, une voyageuse apercevait un corps humain sur la voie montant vers Metz. A la gare de Maizières, elle avisa le chef de gare qui a son tour prévint la direction de Metz. La gendarmerie de Metz alertée se transporta aussitôt sur les lieux où elle se trouva en présence du cadavre d’une jeune fille. La tête était en partie broyée et les deux mains tranchées au-dessus des poignets.
Dans un sac à main, les enquêteurs trouvèrent ce qu’il fallait pour identifier le corps. Des papiers d’identité il ressort qu’il s’agit d’une jeune Polonaise déportée de son pays par les Allemands vers la France en 1941, Vera Sala, 18 ans, laquelle avait élu domicile rue Boucherie-Saint-Georges à Metz et travaillait dans un établissement de la ville. La photo se trouvant sur sa pièce d'identité la présente comme une accorte jeune personne et certains indices révèlent qu’elle avait des relations parmi les militaires américains.
Or, le lieu où le corps mutilé fut découvert se trouve à quelques centaines de mètres du dépôt de l’armée américaine, situé sur la route de Rombas.
Suicide ? Crime ?
Les deux hypothèses s’affrontent et on craint que la seconde soit la vraie.
Au cours de leur enquête, les gendarmes ont relevé dans l’ancienne maison du garde-voie passablement endommagée, lors de la destruction du pont, des indices pouvant laisser admettre que la jeune Véra y a séjourné peu avant sa mort tragique.
D’autre part, il a été révélé que la victime n’avait pas rejoint son domicile depuis trois ou quatre jours, ce qui laisse admettre qu’elle se trouvait en galante compagnie.
A-t-elle été entraînée dans la maison inhabitée par un ami de passage ? S’est-elle, à la suite d’une quelconque raison, volontairement donnée la mort. La P.J. désignée par le parquet a été chargé de poursuivre l’enquête tandis que le Dr. Leder, médecin-légiste, a été commis à l’autopsie du cadavre. (LL)
La série sanglante continue…
La cadavre mutilé d’une jeune Polonaise gisait sur la voie entre Metz et Thionville.
Le doute plane sur les circonstances du drame.
La semaine dernière on trouvait près du pont de la Horgne au Sablon, le corps d’une homme coupé en deux. Hier matin, une découverte non moins macabre, mais assez semblable en ses circonstances, était faite à quelques kilomètres de Woippy sur la voie ferrée Bruxelles-Bâle : le cadavre d’une jeune fille, horriblement déchiqueté, gisait le long des rails.
Un corps sur le ballast.
Regardant par la portière, une voyageuse du train quittant Metz vers 7 h. à destination de Thionville, vit quelques instants après l’arrêt de Woippy, un corps étendu sur le ballast. Elle avisa le chef de gare de Maizières sitôt arrivée, et ce dernier prévint aussitôt son collègue de Woippy qui envoya trois de ses agents le long des voies.
Arrivés au P.K. 162, 250, les trois cheminots découvrirent bientôt des traces de sang puis un soulier de femme, à quelques mètres d’une main sanglante. Plus loin encore, des débris de chair et de vêtements jonchaient les traverses de la voie I de la ligne Thionville-Metz. Enfin, sous le pont de Ste-Agathe, ils aperçurent le corps d’une jeune femme, la tête écrasée sur le rail, le bras droit et la main gauche arrachés.
La victime : Une Polonaise.
Le chef de gare de Woippy, M. Moriot, averti de ceci, téléphona à ses supérieurs à Metz. Les gendarmes de la brigade messine et le Dr Coirint, médecin de la S.N.C.F., arrivèrent bientôt sur place et, en présence des autorités locales, procédèrent aux premières constatations et à l’identification du cadavre. Dans la poche de la jaquette blanche de la victime, ils trouvèrent un portefeuille contenant plusieurs photos de la jeune fille et diverses pièces d’identité : une fiche de renseignements établie par la Préfecture de la Moselle le 5 juillet 1945 au nom de Sala Wéra, née le 4 octobre 1927 à Wiezbnik (Pologne) ; un certificat délivré par le Consul polonais à Metz, n° SA 684 du 19 novembre 1945 validé d’un an, portant le même état civil complété par ces indications : fille de X et de Sala Antonina. Ce certificat attestait également que Wéra Sala avait été déportée par les Allemands en 1941. Sur d’autres papiers on trouva l’adresse de la jeune fille : rue Boucherie-Saint-Georges, n° 1, à Metz.
Le portefeuille contenait enfin une somme de 220 fr., en coupures de 50 et 10 fr. Le Parquet de Metz et les inspecteurs de la 17ème brigade mobile de P.J. se rendirent également sur place dans le courant de la journée.
L’après-midi, les restes mortels de Wéra Sala furent transportés par les sapeurs-pompiers de la ville de Metz à la morgue du cimetière de l’Est. L’autopsie sera pratiquée aujourd’hui par le Dr Leder, médecin-légiste.
Coin tranquille, mais isolé.
L’endroit où fut retrouvé le corps, sans être sinistre, n’en et pas moins assez éloigné de tout lieu habité. Le pont de Sainte-Agathe, pont routier peu important, a été provisoirement établi mais n’est utilisé que par les cultivateurs se rendant dans leurs champs. Un chemin de terre relie la route de Rombas à la voie et aboutit près d’une maisonnette d’agent S.N.C.F. démolie à moitié par faits de guerre et abandonnée. L’endroit est fréquenté surtout par les soldats américains du camp voisin qui y amènent leurs petites amies, profitant de la solitude et de la verdure.
Ce dernier fait est caractéristique, car Wéra Sala compatit nombre de G.I’s parmi ses amis. Ne possédait-elle pas une carte permanente d’entrée dans les différents bals ouverts pour le bon plaisir de nos Alliés ?
Quelles sont les circonstances du drame ?
Dans son constat, le Dr Coirint laisse planer le doute quant aux causes possibles de la mort de la jeune Wéra. Trois hypothèses, les mêmes déjà qui se présentaient pour l’affaire Manfé, peuvent être envisagées : accident, suicide, meurtre. La première, d’emblée, peut être rejetée : ni le lieu, ni les circonstances ne se prêtent favorablement à cela. Le fait aussi qu’aucun ticket de transport n’ait été retrouvé sur elle écarte définitivement l’éventualité de la chute d’un train.
Suicide ? La chose est vraisemblable. La chambre qu’elle loue est située dans un quartier très pauvre, où l’on conçoit difficilement que des humains puissent subsister. Dans son entourage pourtant, on s’étonne que pareille idée ait pu traverser la tête de la jeune fille. Manque d’argent ? Ses amis devaient lui permettre de vivre par leurs nombreux « cadeaux ». Désespoir ? sans être un « cœur d’artichaut », Wéra était éclectique dans ses amis et n’avait pas de liaison sérieuse… du moins le suppose-t-on !
Reste le crime. Sans voir toutefois dans toute mort suspecte un meurtre, il est possible d’envisager un assassinat camouflé. La chose s’est déjà vue et il semble qu’elle a été retenue par les enquêteurs. L’avenir… et les policiers nous apprendront sans doute la vérité. (RL)
Jeudi 5 septembre 1946
L’affaire du pont de bellevue.
Il y aurait suicide.
Le Dr. Leder, médecin-légiste, commis par le parquet de Metz à l’autopsie du corps mutilé de la jeune Vera Sala, dont nous relations la découverte au pont de Bellevue, près Woippy, a procédé hier matin à l’opération macabre.
Des constations faites par l’éminent praticien, il résulte que la jeune fille se trouvait dans une situation qui a dû, à la suite de l’abandon par un ami, la pousser à se donner la mort.
On admet qu’elle avait auparavant tenté au dépôt américain de s’entendre sur l’avenir avec un militaire et que c’est à la suite d’un refus qu’elle a mis son funeste projet à exécution. (LL)
Jeudi 5 septembre 1946
Le drame du pont de Sainte-Agathe.
La jeune Polonaise s’est-elle suicidée ?
La découverte sur la voie ferrée, près de Woippy, du corps déchiqueté de la jeune Wéra Sala, venant après celle, analogue, du pont de la Horgne et le meurtre du moulin de Bazoncourt, a causé une certaine émotion parmi la population messine. Un fait est là : en moins de quinze jours, trois drames ont ensanglanté la région.
Le commissaire Portmann, de la brigade mobile de P.J., a repris pour son compte l’enquête ouverte par la brigade de gendarmerie de Metz. Ses investigations se poursuivent dans le but de déterminer les raisons et les circonstances de la mort de la jeune fille. L’hypothèse d’un accident semble devoir être définitivement écartée, de même que celle du crime.
Dans les photos trouvées dans le portefeuille de la victime se trouvait, en particulier, celle d’un MP américain, avec au dos : « I love you – 25-8-46 ». Il s’agit sans nul doute de l’ami de Wéra, cantonné à Strasbourg et que la Military Police recherche sur les indications des enquêteurs.
L’autopsie pratiquée hier à la Morgue du cimetière de l’Est par le docteur Leder, médecin légiste, a permis d’établir que la jeune fille était enceinte de 7 mois et demi. Ce n’est donc pas une, mais deux victimes qu’aura fait le drame. D’autre part, Wéra Sala n’avait pris aucun aliment depuis au moins 24 heures. Ces deux constatations, jointes au manque absolu d’indice pouvant laisser croire à un meurtre, étayent la thèse du suicide. Avait-elle été abandonnée ? Voyait-elle approcher avec une anxiété croissante la date de l’accouchement que ses maigres ressources ne lui auraient sans doute pas permis de supporter avec tous les soins nécessités par son état ? Avait-elle peur de ne pouvoir ensuite élever son enfant ? On ne saura certainement jamais les raisons qui auraient pu pousser la jeune Polonaise à mettre fin à ses jours.
Certains points restent pourtant obscurs : Pourquoi Wéra Sala aurait-elle choisi un endroit aussi éloigné, alors que la voie ferrée passe juste aux confins de la ville ? Pourquoi aussi ce mode affreux de suicide qui demande un courage surhumain : les autres moyens ne manquent pas pourtant, tous aussi efficaces. Enfin, sans connaître l’état d’âme de la victime, la vie plutôt déréglée qu’elle menait n’est guère compatible avec celui d’une candidate au suicide.
Le geste n’eut pas étonné, venant d’une jeune fille de bonne famille, enceinte, et craignant avec juste raison les reproches des siens et la curiosité malsaine de ses connaissances. Mais ce n’est pas le cas de Wéra qui aurait pu trouver aide et protection chez ses compatriotes et qui, sans famille, n’avait à craindre aucune réprimande. Mais l’enquête nous apprendra sans doute le fin mot de l’histoire. (RL)
Vendredi 6 septembre 1946
Renaissance de l’église. Dans la bataille d’octobre 1944, l’église avait été sérieusement touchée, mais elle était restée debout.
Après un an de travaux, sous la direction de M. Giraud, architecte, la maison Nicolas a refait la charpente de la toiture, et la maison Berger, de Metz, vient de terminer rapidement les travaux de couverture. L’ensemble fait très bon effet. (LL)
Samedi 7 septembre 1946
Les sinistrés ont jusqu’au 1er octobre pour déposer leurs dossiers.
La Préfecture communique :
De nombreux sinistrés n’ont pu déposer leurs dossiers de dommages de guerre avant le 31 juillet 1946, terme fixé par l’arrêté ministériel du 5 janvier 1946.
Pour aplanir toutes difficultés à ce sujet, le ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme proroge ce délai jusqu’au 1er octobre 1946.
En conséquence, les déclarations et demandes des sinistrés seront reçues jusqu’à cette date qui constitue un terme de rigueur au-delà duquel les délégués départementaux opposeront une fin de non recevoir absolue aux sinistrés, à moins qu’ils ne puissent apporter la preuve d’un cas de force majeure.
Il est rappelé que la législation des dommages de guerre ne s’applique pas encore aux dommages subis par les « Evacués de la ligne Maginot » à l’occasion de cette évacuation, la date de forclusion du 1er octobre 1946 ne s’applique pas à leur cas. (LL)
Samedi 7 septembre 1946
La jeune Polonaise du pont de Ste-Agathe s’est suicidée. Le doute ne paraît plus permis.
L’enquête se poursuit afin d’apporter la pleine lumière sur la mort tragique de la jeune Polonaise Wéra Sala, au pont de Ste-Agathe.
Ainsi que nous l’avions toujours laissé supposer, la thèse de l’accident doit être définitivement écartée. Jeudi, le commissaire principal Portmann, de la P.J., qui est chargé de l’enquête, laissait supposer l’arrestation imminente d’une amie de la victime. Il semble que cette arrestation avait été décidée parce que cette jeune Polonaise avait toujours refusé, au cours de l’enquête, de faire une déclaration à la police.
D’autre part,on est parvenu, à quelques heures près, à reconstituer l’emploi du temps de la victime le soir fatal.
Wéra et son amie s’étaient rendues dans un bal polonais du camp de Woippy. Là, comme nul soldat ne voulait d’elle, en raison de son état (on sait qu’elle était enceinte de 7 mois1/2), Wéra Sala dut « faire tapisserie ». A 11 heures, l’amie la quitta pour regagner Metz. La jeune fille sortit du bal et se promena dans la campagne. Ici on perd sa trace.
On peut supposer qu’elle dirigea ses pas vers le pont de Ste-Agathe qu’elle connaissait sans doute pour y être venue précédemment « en bonne fortune ». Wéra Sala n’était pas une mauvaise fille mais une malheureuse dans le plus large sens du mot. Sans carte d’alimentation puisque son permis de séjour était périmé, presque sans argent, repoussée par son amant à qui elle demandait de l’épouser, Wéra voulut-elle soustraire à la misère deux vies, la sienne et celle de l’enfant qui allait naître ? C’est certain.
Ainsi devra-t-on écarter vraisemblablement l’hypothèse crime et le juge d’instruction clôturera l’affaire par un non-lieu. (RL)
Vendredi 13 septembre 1946
Relève-selle. Dimanche 15 septembre, grand bal dans la salle du Café du Lion d’Or, à partir de 17 heures ; un orchestre de choix se fera entendre. A partir de 11 h. 30, grand concours de quilles chez Badu, avec un mouton pour premier prix. (LL)
Samedi 14 Septembre 1946
(Avis divers). Eude de Me Lévy, notaire à Verny.
Première insertion. Suivant acte reçu par Me Lévy, notaire à Verny (Moselle), le 6 septembre 1946, les époux Joseph SCHMITT, laitiers à Plesnois, ont vendu aux époux Georges SUQUET, employé de commerce à Metz-Devant-les-Ponts, la tournée de lait avec vente de produits laitiers, dont le dépôt actuel provisoire est à Woippy, 1, rue de l’Eglise, et comprenant notamment le ramassage et la distribution à domicile. (R.C. n° A 2707). L’entrée en jouissance est fixée au 16 septembre 1946. Les oppositions, s’il y a lieu, seront reçues en l’étude de Me Lévy dans les deux jours de la deuxième insertion. Pour première insertion : G. Lévy, notaire. (LL)
Mardi 17 septembre 1946
Le crime de Woippy.
La Polonaise Vera Sala aurait été étranglée.
Nos lecteurs se souviennent de la découverte macabre qui fut faite au début de ce mois, sur la voie ferrée de Woippy à Maizières. Vera Sala, une jeune fille polonaise de 19 ans, couchée sur le ballast, avait la tête coupée, et son corps était affreusement mutilé.
Primitivement, l’hypothèse du suicide prévalut, puis celle de l’accident. Hier, des inspecteurs autorisés penchaient pour le crime. La victime, en effet, fréquentant le camp américain de Woippy, était en état d’ébriété la nuit du drame. La sentinelle à la sortie du camp se souvient d’avoir vu trois Américains la transporter, emballée dans une couverture.
Ces trois hommes, interrogés par la M.P., seraient les coupables. L’un d’eux aurait même avoué avoir étranglé la jeune fille. L’enquête continue. (LL)
Mardi 17 septembre 1946
LE DRAME DE WOIPPY
La jeune Polonaise aurait été étranglées avant d’être couchée sur les rails.
La macabre découverte faite il y a quelque deux semaines sous le pont de Sainte-Agathe, non loin de Woippy, est encore présente à toutes les mémoires. Suicide, accident, crime ?
Les raisons qui militent en faveur de la première hypothèse étaient nombreuses et les enquêteurs s’y rallièrent un instant. Véra Sala, abandonnée par son ami, vivant au jour le jour de son dur travail de femme de ménage, ne possédant pas de permis de séjour, pouvait avoir dans un moment d’abattement, décidé d’en finir avec la vie. Mais pourquoi aurait-elle choisi de se jeter sous un train ? Cette mort est par trop horrible et c’est ce qui fit hésiter les policiers chargés de faire la lumière sur les circonstances du drame.
Lorsqu’on apprit que la jeune Polonaise avait passé ses dernières nuits à boire et à danser dans les établissements réservés à l’armée américaine, on envisagea un accident, toujours possible. Sous l’emprise de la boisson, la jeune fille errant non loin du camp voisin où sont logés des troupes des U.S.A., pouvait avoir trébuché sur la voie, être étourdie par la chute…
Dans l’incertitude la plus complète, sans éléments précis, la P.J. poursuivit ses recherches, conjointement avec les inspecteurs du Criminal Investigation Departement, service de la police américaine chargée des affaires criminelles.
Le C.I.D. a pu établir maintenant une reconstitution à peu près complète des faits qui se déroulèrent dans la nuit du 2 au 3 septembre dernier. La sentinelle du camp américain aurait vu sortir de l’enceinte trois soldats portant, enveloppé dans une couverture, le corps d’une femme. « Elle est complètement ivre », expliqua l’un d’eux en passant ; « l’air frais la remettra d’aplomb ». Chargées de leur fardeau, ils s’éloignèrent et disparurent dans la nuit. Un peu plus tard, deux d’entre eux revinrent, suivis bientôt du troisième qui répondit à la sentinelle lui demandant ce qu’était devenue la femme : « Elle est sur la route, ça va mieux ». Ce même soldat ressortit vers 2 heures du matin pour « aller chercher sa couverture ». Il ne rentra qu’à 5 heures, se vantant d’une bonne fortune.
Enfin, il paraîtrait que ces soldats ayant été identifiés, l’un d’eux finit par avouer qu’il avait étranglé la jeune Véra.
Le silence le plus complet continue cependant à planer sur les circonstances exactes du drame. Sans doute sera-t-il levé dans un avenir prochain. (RL)
Mercredi 18 septembre 1946
Réunion générale des Malgré-Nous le samedi 21 septembre, à 20 h. 30, café du Lion d’Or. M. Spitz, secrétaire général de l’Union des Malgré-Nous de la Moselle, présidera la séance. (LL)
Vendredi 20 septembre 1946
Déportés politiques. Soirée dansante dans la salle du Lion d’Or, dimanche 22 septembre. (LL)
Mardi 24 septembre 1946
(Avis divers). Etude de Me LEVY, notaire à Verny.
Deuxième insertion.
Idem 14 septembre avec en plus : L’inscription au Bulletin Officiel des Ventes et Cessions de fonds de commerce a eu lieu dans le numéro du 21 septembre 1946.
Pour deuxième insertion : G. LEVY, notaire. (LL)
Mercredi 25 septembre 1946
C’est avant le passage de l’express de 1 h. 33 que se déroula le crime de Woippy.
L’enquête menée par la P.J. en collaboration avec les services américains, avance lentement. Hier seulement, le commissaire de la P.J. a pu se faire préciser l’heure à laquelle le drame a pu vraisemblablement se dérouler, sur la ballast du chemin de fer, près du pont Ste-Agathe, à Woippy
En effet, le dépôt des locomotives de Strasbourg vient de signaler qu’une de ses machines ; celle qui emportait la nuit du crime le train Luxembourg-Bâle passant à Woippy vers 1 h. 33 du matin, est rentrée au dépôt avec des traces flagrantes : un morceau d’étoffe bleue et une mèche de cheveux au chasse-pierre droit et des éclaboussures de matières cérébrales au piston droit.
Il n’y a aucun doute que c’est à ce moment, à 1 h. 33, que ce train 39A Luxembourg-Bâle, a écrasé la jeune Vera Sala, déposée une heure plus tôt à peine par des soldats américains sur le ballast de la voie de droite en direction de Metz.
L’enquête doit encore prouver que la malheureuse n’était déjà plus qu’un cadavre à ce moment, qu’elle avait donc été victime de ses compagnons de soirée.(LL)
Mercredi 2 octobre 1946
Souvenir Français. - Après six années d’épreuves, mais d’espérance, le comité du Souvenir Français de Woippy a repris, malgré des difficultés, les traditions d’avant-guerre. C’est pourquoi, le dimanche 6 octobre 1946, par une cérémonie à la fois patriotique et religieuse, il célébrera la mémoire des héros de 1870 tombés aux combats de Ladonchamps. A ce même geste, il associera les combattants des guerres de 1914-18 et 1939-40, dont les uns et les autres sont morts pour la défense de la patrie et ont droit à notre reconnaissance. Cette cérémonie, placée sous la haute présidence de M. le général Brion, délégué général départemental du Souvenir Français, commencera à 15 h., par un service religieux, célébré à l’église paroissiale. Le sermon de circonstance sera prononcé par M. l’abbé Barlier, aumônier militaire de la garnison de Metz. A l’issue de cette cérémonie, on se rendra au monument aux morts, où des fleurs seront déposées, ensuite en cortège au cimetière, où une cérémonie aura lieu sur la tombe du général Gibon, tombé en 1870, ainsi que sur les tombes des soldats de 1870. La population est invitée à assister à ces cérémonies, dont le patriotisme, plus que jamais, doit être vivant, se souvenant ainsi des années dont le boche, qui après nous avoir exilés, voulait faire de la Lorraine, une province nazie. (LL)
Concours de belote, organisé par l’Amicale des Anciens Maquisards et Résistants de la Police de la Moselle, le samedi 5 octobre, à 20 h., au Café Natier, à Woippy. 1er prix, une oie ; 2ème prix, un canard, etc. S’inscrire au secrétariat du commandant, 3, rue du Coëtlosquet, à Metz, et au Café Natier. (RL)
Jeudi 3 octobre 1946
Soirée. Dimanche prochain 6 octobre, salle Natier, à partir de 19 h., grand bal avec le concours d’un orchestre musette. (LL)
Vendredi 4 octobre 1946
Malgré-Nous. Réunion samedi 5 octobre, à 20 h., au café du Lion d’Or. Ordre du jour : 1. Organisation pour la fête de la bénédiction et remise du drapeau à la section ; 2. Désignation d’un porte-drapeau ; 3. Avantages accordés à la section. La présence de tous les membres est indispensable. (LL)
Samedi 5 octobre 1946
(Avis divers). Direction générale de l’enregistrement des Domaines et du Timbre.
Direction des Domaines de la Moselle.
Vente aux enchères publiques de matériel de récupération.
Il sera procédé à la vente : le mercredi 16 octobre 1946 :
(…) 3° A 10 h., à Metz-Devant-les-Ponts, 42, route de Thionville (ancienne firme Kallenbach : d’une locomotive, écartement 0,90, marque « Henschel & Söhne » ;
4° A 14 h. 30, au Parc militaire de St-Eloy, route de La Maxe, à Metz-Nord : de 9 lots de ferrailles diverses (tuyaux en tôle, patins, cuves, etc…) d’un poids d’environ 500 tonnes.
La visite de tout ce matériel aura lieu le lundi 14 octobre 1946, de 9 à 11 h. et de 15 à 17 heures.
Pour tous renseignements complémentaires, s’adresser au Service des Domaines, 7, rue Harelle, à Metz, bureau 22. (LL)
Woippy. Dimanche 6 octobre, salle Natier, à partir de 19 h., grand bal organisé par la section locale des Expulsés. Orchestre-musette. (RL)
Dimanche 6 / lundi 7 octobre 1946
Inscription au Registre du Commerce du Tribunal cantonal de Metz pendant le mois d’octobre 1945.
21 651. Raison de commerce : Menuiserie-Ebénisterie. Propriétaire : Hartenstein Pierre. Objet : menuiserie-ébénisterie. Siège : Woippy, 11, rue de Briey. (LL)
Mercredi 9 octobre 1946
Le cadavre du pont Ste-Agathe reste un mystère.
Après la découverte du corps de la Polonaise Vera Sala, au matin du 3 septembre dernier sur la voie ferrée sous le pont de Bellevue-Ste-Agathe, près de Woippy, l’enquête menée sérieusement par M. le commissaire Portmann se trouvait freinée par la lenteur de la procédure américaine du Criminal Investigations Division.
De son côté, la Police française eut tôt fait de reconstituer l’essentiel des faits : le corps allongé, les bras en prolongement du tronc, avaient été sectionnés par la locomotive du train 39A Luxembourg-Bâle à 1 h. 33 du matin ; la victime qui ne s’était pas placée là d’elle-même aurait été étranglée par ses derniers compagnons de soirée, dans le camp de Woippy et transportée là pour simuler un accident.
Hier seulement, le C.D.I. américain signale qu’il vient de procéder à l’interrogatoire des trois soldats qui ont aperçu les derniers la Polonaise, en particulier celui qui la quitta à 1 h., selon ses propres aveux, soit une demi-heure avant « l’accident ».
Le procès-verbal de ce dernier interrogatoire découvre plusieurs bizarreries.
Aussi, M. le commissaire Portmann, qui a de bonnes raisons de ne pas croire à un accident, ni à un suicide, mais à un crime, vient de conclure à un complément d’enquête. (LL)
Le drame de Woippy reste sans solution.
L’enquête sur les circonstances de la mort tragique de la jeune Véra Sala se poursuit, menée conjointement par le commissaire Portmann, de la P.J. et le Criminal Investigation Departement.
Du procès-verbal d’audition de la sentinelle de garde à l’entrée du camp, il ressort nettement que deux GI’s eurent, la nuit tragique, une attitude des plus suspectes. Ces deux soldats ont été arrêtés et interrogés à leur tour. L’un aurait avoué mais serait revenu depuis sur ses déclarations, niant énergiquement avoir étranglé la jeune Polonaise, sa compagne d’un soir. Il serait d’ailleurs détenu dans une prison alliée dans la zone d’occupation américaine.
L’énigme du pont de Ste-Agathe sera-t-elle un jour résolue ? (RL)
Mardi 15 octobre 1946
Jeudi 17 octobre 1946
Football-Club Woippy. Réunion du comité et des joueurs jeudi 17 octobre, à 20 h., au café Remringer. Présence obligatoire. (LL)
Mercredi 23 octobre 1946
Au registre des associations. Vol. VI, n° 2, a été inscrit ce jour :
20 343 - « FOOTBALL-CLUB DE WOIPPY »
A Woippy, 8, rue Rose-Marcus.
Les statuts ont été adoptés le 27 octobre 1945. Le Comité-directeur se compose comme suit : Président d’honneur : SECHEHAYE Paul, maire de Woippy, 16 rue de Briey à Woippy ; Président-directeur : STEF Joesph, agent de maîtrise, 8 rue Rose-Marcus, à Woippy ;
1er vice-président : LE CLECH André, ingénieur, 10 rue Maréchal-Foch, à Woippy ;
2ème vice-président : WATIEZ Charles, électricien SNCF, 31 rue de Nachy, à Woippy ;
Secrétaire : STEF Eugène, employé, 8 rue Rose-Marcus, à Woippy ;
Trésorier : GAGNEUR Julien, commis du trésor, 1 rue Ambroise-Paré, à Metz ;
Membres-assesseurs : BILLOTTE Albert, ouvrier d’Etat, 24 rue de l’Eglise, à Woippy ; HEIFLING André, armurier, 20 route de Thionville, à Woippy.
Le Greffier du Tribunal Cantonal.
Vendredi 25 octobre 1946
F.C.Woippy. Réunion obligatoire des joueurs le vendredi 25 octobre, à 20 heures, au Café Natier. (LL)
Vendredi 25 octobre 1946
OFFRES D’EMPLOIS.
La commune de WOIPPY demande un SECRETAIRE DE MAIRIE très qualifié. Ecrire à M. le Maire avec références. (LL)
Samedi 26 octobre 1946
Engagés volontaires. Réunion lundi 28 octobre, à 20 heures, café Mangenot. (LL)
Mercredi 30 octobre 1946
« Malgré-Nous ». Réunion, samedi 2 novembre, à 20 h., au café du Lion d’Or. Vu l’importance de l’ordre du jour, la présence de tous les membres est indispensable. Les insignes sont à retirer chez le secrétaire ou à l’issue de la réunion. (LL)
Jeudi 31 octobre 1946
WOIPPY. Glorieusement mutilée lors des combats de la libération, l’église de la « Cité des fraises » domine de son svelte clocher la masse des maisons qui se pressent à ses pieds. Amputée d’un clocheton, privée de son coq et de ses vitraux, sa façade éventrée, elle continue pas moins d’accueillir chaque jour les fidèles. Des ouvriers l’ont entourée d’échafaudages et petit à petit les ouvertures béantes se referment sous un emplâtre de pierres et de ciment. Chaque fenêtre a retrouvé son vitrail, la toiture ses ardoises et la croix son coq bronzé qui tourne dans le vent. Sur notre photo, le pâle soleil d’automne tente de percer les nuages et son éclat adouci entoure le fier clocher d’une auréole de lumière. Photo R.L. |
La section des Engagés volontaires organise dimanche 3 novembre un grand bal à partir de 19 h. 30, Café du Lion d’Or. (RL)
(Sport) Quelques mots sur...
F.C. Mondelange - F. C. Woippy : 6-2. Encouragés par ses nombreux supporters, le F.C. Mondelange a défait nettement Woippy. Cette dernière possède une belle équipe mais il lui manque une certaine technique. A Mondelange, les meilleurs furent Hugel, Frohberg II et Montanari. (RL)
Vendredi 1er / Samedi 2 novembre 1946
(IG). Inscription au Registre du Commerce du Tribunal cantonal de Metz pendant le mois de décembre 1945.
21 878. Raison de commerce : Louis Remiatte, Menuiserie-Ebénisterie. Propriétaire : Remiatte Louis. Objet : menuiserie-ébénisterie. Siège : Woippy, 2, rue du Rucher. (LL)
Dimanche 3 / lundi 4 novembre 1946
Woippy. Percepteur à la mairie le 22 novembre de 8 h. 30 à 11 h. (LL)
Mardi 5 novembre 1946
Nécrologie.
M. de Ladonchamps.
C’est avec une douloureuse surprise que nous avons appris hier la mort de M. Henry de Ladonchamps, dont le monde rural notamment conservera longtemps le souvenir. Le regretté défunt avait en effet la passion de sa terre lorraine, et l’a servie avec une rare compétence et un total désintéressement. M. de Ladonchamps se fit plus spécialement le défenseur des producteurs de fruits, et c’est une activité fébrile qu’il déployait dès l’apparition de premières fraises. Malgré la guerre dont il souffrit durement dans ses biens, il reprit son apostolat dès la libération, et dès 1945, il milita de nouveau pour la défense des intérêts ruraux.
A la famille de M. de Ladonchamps, le « Lorrain » présente l’expression de ses chrétiennes condoléances. (LL)
Ancien président du syndicat des producteurs de fraises de Woippy, M. de Ladonchamps est décédé hier.
Nous apprenons la mort de M Henri de Ladonchamps, une des personnalités les plus marquantes du Pays Messin. M. de Ladonchamps, ancien président du Syndicat des fraises de Woippy, avait été, à la suite d’une très longue maladie, transporté à la clinique de la Maternité puis à l'hôpital Sainte-Blandine où il est décédé hier, à l'âge d'une soixantaine d'années.
Avec lui disparaît un messin très populaire. En sa qualité de président du Syndicat des producteurs de fraises, il se dévoua corps et âme à la cause des cultivateurs de fraises du Pays Messin et put obtenir d'appréciables résultats, tant sur le marché local qu'à l'étranger, où les exportations de ce fruit délicieux avaient pris avant-guerre un brillant essor.
Les producteurs, qu'il sut défendre avec beaucoup de conscience, lui conserveront un fidèle souvenir. A sa famille nous présentons nos sincères condoléances. (RL)
Mercredi 6 novembre 1946
« Malgré-Nous ». La section organise dimanche prochain une grande fête à l’occasion de la bénédiction et remise de son drapeau. A cette cérémonie participeront diverses associations et groupements locaux et des environs. (LL)
La section des « Malgré-Nous » organise, dimanche 10 novembre, une fête à l'occasion de la bénédiction et remise de son drapeau. La cérémonie débutera par un office religieux suivi de la bénédiction et remise du fanion en présence de diverses associations et groupements. Des jeux de quilles se tiendront au café Remringer et au café Bader. En soirée, un grand gala dansant aura lieu à partir de 19 h., au Café du Lion d'Or, avec le concours des virtuoses du musette. (RL)
Vendredi 8 novembre 1946
Cous d’adultes. Les jeunes gens désirant suivre les cours d’adultes pendant l’année scolaire 1946-47, sont invités à la réunion qui aura lieu le mardi 19 novembre, à 19 h. 30, à l’école de garçons. (LL)
Samedi 9 novembre 1946
- Woippy. Les jeunes gens désirant suivre les cours d’adultes pendant l’année scolaire 1946-47 sont invités à la réunion de mardi 19 novembre à l’école des garçons, à 19 h. 30 ; inscription des candidats aux deux cours : 1° préparation au certificat postscolaire ; 2° cours supérieur, s’il y a lieu. 1ère séance, mardi 19, à 19 h.30.
- Fête patriotique du 11 novembre. Rassemblement à 9 h. 45 dans la cour des écoles, des Anciens combattants, Engagés volontaires, Souvenir Français, Déportés politiques, F.F.I Woippy. Départ en cortège pour la Messe de Requiem, à 10 h., pour les morts tombés au Champ d’honneur ; après la messe, dépôt d’une gerbe au Monument aux Morts ; allocution ; à 13 h., banquet des Engagés volontaires au Café Paulin ; grand bal au Café du Lion d’Or à 19 heures.
- La section des « Malgré-Nous » organise une grande fête, dimanche 10 novembre. En voici le programme : 14 h. 45, rassemblement des associations et groupements, à l’école de garçons ; réception des autorités ; 15 h., vêpres ; après les vêpres, bénédiction et remise du drapeau ; dépôt d’une gerbe au Monument aux Morts ; 19 h., bal avec le concours de grands virtuoses du musette. Jeux de quilles chez Remringer et Bader, à partir de 11 h. Nombreux prix. La population de Woippy est invitée à pavoiser. (RL)
Dimanche 10 novembre 1946
Malgré-Nous. A 14 h. 45, rassemblement des associations et groupements, à l’école de garçons, réception des autorités. A 15 h., vêpres avec sermon de M. l’abbé Glaenzel, curé de Lessy. Après les vêpres, bénédiction et remise du drapeau. Dépôt d’une gerbe au monument aux morts. A 19 h., grand bal avec le concours des grands virtuoses du musette (Kolb et son ensemble). Grand jeux de quilles chez Remringer et Bader, à partir de 11 heures. (LL)
Lundi 11 novembre 1946
Elections générales du 10 novembre 1946.
Le M.R.P. triomphe en Moselle
Sont élus : SCHUMAN, THIRIET, SAUDER, SCHAFF (M.R.P.) ; KRIEGER, MONDON (U.D.S.R.) ; MULLER (Comm.).
Mardi 12 novembre 1946
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