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Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1946 : Janvier - juin )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Républicain Lorrain (RL)
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
  Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

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Année 1946 ( janvier - juin )

Mardi 1er janvier 1946
UN DES CHEFS DU CAMP DE WOIPPY EST ARRÊTÉ A KAISERSLAUTERN
Les Mosellans, enfermés de longs mois au camp de Woippy, pour des motifs le plus souvent futiles, n’apprendront pas sans joie l’arrestation de l’un de leurs tortionnaires, Eugène Bachmann.
Cet individu, dont on ne sait très exactement d’où il est originaire, avait fait avant-guerre de nombreux séjours en Moselle. Dès la construction des Hobus-Werke de Woippy, il y obtint une place de gardien. Par la suite, il sollicita un engagement dans les S.D., l’obtint et par son fanatisme , sa cruauté, ses brutalités, obtint rapidement de l’avancement et fut nommé Unterscharführer du camp d’internés.
C’est lui qui détenait les clefs de toutes les cellules, lui encore qui présidait aux séances de « pelote » infligées aux détenus récalcitrants. Il se réjouissait avec sadisme des exécutions par pendaison de plusieurs prisonniers russes, aux alentours du camp. Il n’hésitait, pour un rien, à frapper brutalement les internés qui tous ont gardé de leur séjour à Woippy un souvenir des plus mauvais.
Bachmann, à la libération du camp dans la nuit du 31 août 1944, se signala par son ardeur au pillage et emporta un sac d’argent et de bijoux appartenant à ses victimes.
Pris dans une bagarre à Kaiserslautern, Bachmann fut arrêté par les autorités militaires françaises d’occupation et emprisonné.
Déféré à la maison d’arrêt de Nancy, l’écho de ses sinistres exploits vint jusqu’aux oreilles des enquêteurs qui vont recueillir tous les méfaits à son actif et en établir un dossier qui sans nul doute sera des plus volumineux.
Il a été confronté en particulier avec M. Pierre Kopp, de Woippy, qui en 1944 ouvrit toutes grandes aux prisonniers les portes du camp et que l’on surnomme depuis « le libérateur de Woippy ».
Et Bachmann avait poussé l’audace jusqu’à écrire à un ancien détenu, se rappelant à son bon souvenir (!) et lui réclamant l’envoi d’un colis ! (RL)

Samedi 5 janvier 1946
« Malgré-Nous ». Réunion générale, samedi 5 janvier à 20 h. 30, Café Natier. Tous les Malgré-Nous sont invités à se présenter pour se faire inscrire. Election des membres dirigeants de la section. (RL)

Vendredi 11 janvier 1946
Cour de justice.
5 ans de travaux forcés à un volontaire S.S. L’électricien Henri S., domicilié à Woippy, fidèle aux idées qu’il professait , signa un engagement dans la division tristement réputée « Das Reich » et combattit sur le front russe. Me Kraemer assume sa défense. Le verdict de la Cour condamne S. à 5 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour. (LL)

UN VOLONTAIRE S.S. de Woippy est condamné à 5 ans de travaux forcés.
Volontaire des S.S., Henri S., 25 ans, électricien, de Woippy, fit partie de la fameuse division « Tête de mort ». Combattit sur le front russe où il fut fait prisonnier par les Russes.
Cinq ans de travaux forcés, vingt ans d’interdiction de séjour et indignité nationale. (RL)

Mercredi 16 janvier 1946
Les « Malgré-Nous », réunis en assemblée générale le 9 janvier, ont constitué le comité provisoire suivant : Président, M. Aloïs Meyer ; secrétaire, M. André Schwerfeyer ; trésorier, M. Oscar Schaff.
Prochaine réunion samedi 19, à 20 h., Café Natier. Le président fera un exposé sur la tâche et le but de la section. (RL)

Jeudi 17 janvier 1946
Grand bal. Dimanche 20 janvier à 16 heures, salle du café du Commerce, organisé par la Société d’Aviculture « Le Progrès ». (RL)

Mardi 22 janvier 1946
Les nouvelles boîtes aux lettres.
On nous prie d’insérer :
« Depuis que les vieilles boîtes aux lettres ont été descellées, il n’en existe plus qu’une pour tout le village : celle de l’agence. Encore est-elle de couleur rouge, ce qui rappelle par trop fâcheusement l’occupation. Leurs remplaçantes sont bien arrivées il y a deux mois déjà, mais l’administration réclame un devis à l’artisan qui a bien voulu se charger de les poser. Mais celui-ci a bien autre chose à faire que d’établir ce devis, car il ne sait où donner de la tête pour dépanner les sinistrés ! Les PTT ne pourraient-ils simplifier les formalités ? ». (RL)

Mercredi 23 janvier 1946
Les titulaires d’une rente versée par l’Institut d’assurances sociales de Strasbourg ou par un autre organisme, sont priés de se faire inscrire à la mairie, avant le 26 janvier à midi. (LL)

Samedi 26 janvier 1946
« Malgré-Nous ». La section organise une grande soirée le dimanche 27 janvier, café Natier, à partir de 16 heures. (LL)

« Malgré-Nous ». La section organise, pour la première fois depuis sa fondation, une grande soirée dansante qui aura lieu dimanche 27 janvier, Café Natier, à partir de 16 heures. Toute la jeunesse de Woippy, ainsi que celle des environs, y est cordialement invitée. (RL)

Mercredi 6 février 1946
Un vaste trafic de pneus et d’essence américains découvert à Metz-Nord. Plusieurs arrestations sont opérées.
Au cours d’une opération effectuée dans une entreprise de travaux publics en cours d’installation, la société Ongaro-Brun, route de Thionville, les services de recherche de sécurité firent une fort et intéressante découverte, celle d’un important trafic de pneus et d’essence américains.
L’un des entrepreneurs, Marius Ongaro, 36 ans, reconnut avoir acheté avec son associé Marcel Brun, 36 ans, 33 pneus différents et environ 500 litres d’essence provenant des dépôts américains de Metz-Nord et de Woippy.
Ces marchandises leur avaient été fournies par le Polonais Georges Susko, 36 ans, rue Léon-Barillot, qui lui, agissait comme intermédiaire en vendant les pneus à des prix extrêmement bas. C’est ainsi que dans la comptabilité particulière d’Ongaro-Brun, il a pu être établi que ces pneus avaient coûté 4 000 fr. au maximum.
Les vols dans les dépôts étaient commis par une bande de soldats polonais qui avaient à leur tête le nommé Edouard Markus, 26 ans, arrêté ces jours derniers pour port d’arme prohibé, qui entreposaient leur butin : pneus, essence, bâches, outillage chez le garagiste Jean-Marie Lemel, route de Thionville. Or, récemment, ce dernier, avait eu le cran de porter plainte pour vol de plusieurs de ces pneus volés. Quant aux voleurs, ceux-là se gardèrent bien de signaler la récente disparition d’une trentaine de pneus entreposés par eux dans une maison sinistrée de la route de Thionville, découverte par la P.J.
Les opérations effectuées par Susko et Markus portent sur environ 150 pneus et 3 000 litres d’essence et quantité de matériel. Et il est prouvé qu’ils ont encaissé rien que 367 000 fr. sur la vente des pneus.
Tout ce beau monde a été mis en état d’arrestation. Pour certains d’entre eux, il y a des chances qu’ils n’ont pas fini de s’expliquer avec la police. (LL)

Jeudi 7 février 1946
- Groupement des expulsés. Grand bal salle Natier, dimanche 10, à 17 heures., Au profit de la Caisse de secours.
- Société d’aviculture « Le progrès ». Réunion générale samedi 9, à 20 h., café du Lion d’Or (Evrard).
- Souvenir Français. En vue de la reconstitution de la section locale, réunion dimanche 10, à 15 heures 30, au café Natier. (RL)

Mardi 12 février 1946
Les cambrioleurs de la vallée de l’Orne, de Woippy, de Metz, etc. sont arrêtés.
C’est une remarquable opération que viennent d’effectuer les gendarmes de Rombas en arrêtant une bande de malfaiteurs qui s’évertuait à rendre peu sûre toute la vallée de l’Orne et qui avait également à son actif des vols et cambriolages à Metz, à Montigny, à Woippy notamment.
Poursuivant une enquête qui leur avait déjà donné bien du fil à retordre, les gendarmes de Rombas furent amenés à pousser jusqu'à Homécourt et à ramener de cette localité deux individus, dont l’interrogatoire devait révéler l’importance de la prise. Il s’agit de deux étrangers, Antoine G., 32 ans, Allemand naturalisé, et Wenczeslaw K., 23 ans, sujet polonais, qui paraissait être les chefs d’une bande dont plusieurs membres sont déjà sous les verrous. Des révélations qu’ils firent aux gendarmes, ces deux lascars avaient commencé leur action en octobre dernier à Queuleu où ils s’approprièrent une douzaine de bicyclettes qu’ils revendirent. A Montigny, rue Franiatte, ils dérobèrent deux montres, une alliance, plusieurs bijoux. En décembre ils pénétrèrent chez Kratz et Bertrand à Woippy, où ils s’approprièrent du linge et une bicyclette. Dans la nuit de St-Sylvestre, toujours à Woippy, ce fut M. Flérès qui fut dépossédé de deux porcs et qui vient de récupérer une partie de la viande.
La bande se glissa plus au Nord et ce furent des méfaits signalés en son temps à Hagondange et à Mondelange, puis vers l(Ouest, à Amnéville, à Rombas, etc…
Les deux compères reconnaissent en tout 22 vols de bicyclettes. Quant aux autres vols et cambriolages, ils n’en ont pas tenu comptabilité et la mémoire leur fait défaut pour se rappeler de tous. En tous les cas, les victimes faisaient prime.
Un soupir de soulagement s’est élevé dans la vallée industrielle de l’Orne quand la population apprit la belle réussite des gendarmes de Rombas que l’on ne peut manquer de féliciter en la circonstance. (LL)

Samedi 16 février 1946
Les Anciens de la Marine. Grand bal, dimanche 17 février, à partir de 17 heures, salle Natier. (LL)

Mardi 19 février 1946
Engagés volontaires. Réunion d’information le mercredi 20 février, à 20 heures, au Café du Lion d’Or (Evrard). (LL)

Football-Club. Réunion le jeudi 21 février, à 20 h. 30, Café Natier, pour les membres du comité-directeur, de la commission sportive et pour tous le joueurs. (LL)

Dimanche 24 / lundi 25 février 1946
Engagés volontaires. Après l’assemblée constitutive du 20, le comité a été formé comme suit :
Président : Billotte A. ; vice-président : Hotz F. ; secrétaire : Stef E. ; trésorier : Gusse R. ; assesseurs : Gusse A., Werner E., Kleman M., Paulin J.-M.
Les inscriptions sont reçues chez le président ou le secrétaire. (LL)

Vendredi 1er mars 1946
Soirée. Le F.C.W. organise dimanche une soirée parée et masquée. A partir de 17 heures, au café du Commerce. Pour ne pas oublier la vieille tradition du village, à 15 heures précises, seront donné les « vosenotes » devant le café Natier. (LL)

Jeudi 7 mars 1946
Reconstitution du Souvenir Français. - A l’appel lancé par le comité local du Souvenir Français, une réunion présidée par M. Sechehaye, maire, a eu lieu au café Natier, le dimanche 24 février. Un certain nombre de membres avaient répondu à cet appel. Après échange de vues, il fut procédé à l’élection du comité. Président : M. Henry Léon ; secrétaire : M. Kleman Maurice ; trésorier : M. Schwingt Charles ; membres : MM. de Ladonchamps Henry, Mangenot Alfred, Poinsignon Charles, Thiriet Camille, Bayer Gustave, Flauder Albert, Zennezenne Jules ; porte-drapeau : Kopp Pierre. (LL)

Mardi 12 mars 1946
Avis de la mairie. Une nouvelle série de portions communales devant être attribuée, les intéressés sont invités à consulter la liste et à faire valoir leurs droits. (LL)

Samedi 16 mars 1946
« Malgré-Nous ». Dimanche 17 mars, de 11 h. 30 à 12 h. 30, permanence de la section locale, au café du « Lion d’Or ». Le président donnera particulièrement des renseignements sur la prime et les droits des « Malgré-Nous ». Les intéressés sont priés d’apporter la fiche de démobilisation et les photos pour l’établissement des cartes de membre. (LL)

- Adolphe K., 45 ans, chauffeur, d’origine yougoslave, passe dans quelques semaines devant la Cour de Justice. Employé à l’usine Hobus, on lui reproche plusieurs dénonciations d’ouvriers. (RL)

Mardi 19 mars 1946
Un nouveau trafic d’essence et de pneus américains.
Depuis quelques temps, la gendarmerie s’occupe d’une nouvelle affaire d’essence, il s’agirait de 2 000 litres, de pneus, une centaine, et d’autres marchandises américaines, dérobées au camp de la route de Woippy avec la complicité de sentinelles polonaises. Les principaux instigateurs, un Hongrois et un Italien, auraient revendu les denrées ailleurs. D’ores et déjà, plusieurs personnes des régions de Vigy, Ay, Talange, Thionville, etc, sont inculpées. L’enquête continue. (LL)

Jeudi 21 mars 1946
Découverte macabre. Hier matin, peu après 8 heures, M. Schneider Frédéric, 57 ans, a été trouvé pendu à son domicile, au bloc 4, à Woippy. On croit à une crise de neurasthénie. (LL)

Un quinquagénaire se pend à Woippy.
Inquiets de ne pas voir depuis quelques jours, M. Frédéric Schneider, 57 ans, s. pr., route de guerre, bloc 24, à Woippy, des voisins pénétrèrent dans l’appartement et le découvrirent pendu dans sa chambre. M. Schneider était en proie à la neurasthénie. On a conclu à un suicide. (RL)

Samedi 23 mars 1946
Le Groupement des expulsés attire l’attention de ses membres sur les affiches qui les concernent et les prie de s’y conformer.
Au cinéma familial, ce soir, à 20 heures, au café du Commerce, « Le débarquement en Normandie et la bataille de France » et « Messieurs les Ronds de cuir ». (RL)

Mercredi 3 avril 1946
Cour de justice. Chambre criminelle.
- Il brutalisait les Russes à Woippy.
Léon S. était serrurier à Metz quand ses « libérateurs » firent leur entrée en Lorraine. Se mettant aussitôt à leur service, il devint gardien au camp des P.G. Russes à Woippy et ne manqua pas de se faire les poings sur les pauvres victimes. Tous les habitants, d’ailleurs le vomissent (il en a dénoncé plusieurs). Aussi est-il condamné à 6 mois de prison, 5 000 fr. d’amende et à la dégradation nationale.
- Une histoire de sacs de blé.
Pour avoir dénoncé un patriote qui soustrayait des sacs de blé aux autorités allemandes, Nicolas M., chauffeur à Maison-Neuve, est condamné à 3 mois de prison, 5 ans de dégradation nationale. (LL)

Jeudi 4 avril 1946
Dimanche 7, café du Commerce, à 16 heures, réunion générale des combattants des deux guerres. Reconstitution définitive de la section de l’U.N.C. et élection du comité. (RL)

Dimanche 7 / lundi 8 avril 1946
Avis de la mairie. Les intéressés auxquels des bons d’achat ont été attribués (textiles et chaussures), sont priés de les retirer d’ici le 15 avril prochain. (LL)

Jeudi 11 avril 1946
- Première assemblée générale du syndicat des producteurs de Fraises, dimanche 14, à 15 h., salle Natier. Election du nouveau comité, compte-rendu des récoltes 1940 et 1945, exposé de la situation morale et financière, constitution d’une coopérative.
- En vue du recensement des « Malgré-Nous » tombés ou disparus, et afin d’obtenir le plus de renseignements possibles, un membre de la famille de chacun d‘eux, est invité à la réunion ce soir, 11, à 20 h. 30, café Evrard. (RL)

Mardi 16 avril 1946
Assemblée générale des producteurs de fraises de Woippy.
Les producteurs de fraises de Woippy se sont réunis dimanche en assemblée.
En ouvrant la séance, M. Jean Kopp, le dévoué président du Syndicat, passe immédiatement la parole à M. Séchehaye, le sympathique maire de Woippy, qui remercie les producteurs d'avoir répondu à l'appel de leurs dirigeants et présente les personnalités / MM. Driant et Keller, président et secrétaire général de la C.G.A. ; M. Mondon, vice-président de l'Union des Syndicats de fruits de la Moselle, et M. Marion, professeur d'horticulture à Metz. Il regrette que la maladie tienne éloigné M. de Ladonchamps.
M. Kopp fait ensuite un bref exposé de la situation et passe successivement la parole à MM. Driant et Keller qui rendent compte de la situation agricole en général, ainsi que des travaux des congrès de Paris et des résultats déjà obtenus par la C.G.A. M. Mondon s'étend plus particulièrement sur les cultures fraisières et d'autres fruits du val de Metz. Tous les orateurs terminent en demandant aux producteurs de se grouper et de s'unir autour de leurs dirigeants dans les syndicats et coopératives, seul moyen efficace pour défendre et sauvegarder leurs intérêts.
M. Marion, professeur d'horticulture, fait un exposé très intéressant sur la production des fruits et notamment sur la plantation des arbres fruitiers, qualités et variétés. M. Leclech, trésorier, donne connaissance de la situation financière, satisfaisante. Il est ensuite procédé au renouvellement du comité. Sont élus dans l'ordre MM. Kopp Jean, Michaux Emile, Gagneur Alfred, de Ladonchamps Henri, Henrequelle Marcel, Jungling Ferdinand, Idoux Victor, Leclech André, Natier Lucien, Thiriet Camille, Feyte Albert, Bruck Jean, Perrin Raymond, Bott François, Gigleux Charles et Bott Jean. (RL)

Mardi 23 avril 1946
Woippy. Une corde tendue en travers de la route cause la mort d’un motocycliste.
M. Alphonse Lorentz, âgé de 43 ans, chauffeur à la Sous-Préfecture de Villefranche-sur-Saône (Rhône) était venu passer les jours de fêtes en compagnie de son épouse chez des parents, à Metz, 19, rue Dupont-des-Loges.
Parti Dimanche après-midi pour faire une promenade en motocyclette dans les environs de Metz, avec sa femme, qui avait pris place sur le team-sad, M. Lorentz se trouvait sur le chemin du retour vers 16 h. 15, lorsque sur la route entre Woippy et Metz-Nord, il buta à toute allure contre une corde tendue en travers de la route. La culbute fut impressionnante et les deux occupants de la moto restèrent étendus sans connaissance sur la chaussée. Un automobiliste de passage les releva peu après et les transporta à l'hôpital Bonsecours à Metz. Lorentz y décéda dans la journée de lundi. L'état de Mme Lorentz reste grave.
L’enquête ouverte par la police de Metz n’a pas encore permis d'établir s'il s'agit d'un attentat ou d'un acte inconsidéré d'enfants ayant tendue le piège pour s'amuser. (RL)

Mercredi 24 avril 1946
APRÈS L'ACCIDENT MORTEL DE WOIPPY
Nous avons relaté le tragique accident dont fut victime, dimanche, un chauffeur de la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône, M. Lorentz. Celui-ci ayant contracté des fractures du crâne et de la clavicule, ainsi que de nombreuses contusions, décéda lundi à Bon-Secours. Son épouse ne fut heureusement que légèrement blessée au cou et a pu sortir de l’hôpital presqu’aussitôt.
L'enquête se poursuit sous la direction de M. Gassert. commissaire-chef du S.R.S. et a pour but d'établir qui a pu tendre un câble téléphonique entre deux arbres, à une hauteur de 1 m. 20. Il se peut que l'on se trouve en face d'un acte de malveillance, ne visant cependant pas particulièrement le motocycliste : en effet, les policiers de permanence, au cours de leurs investigations, ont rencontré plusieurs prisonniers allemands se promenant sans surveillance.
L'hypothèse de l'amusement criminel de gamins, inconscients des suites tragiques par leur « barrage » improvisé, n'a toutefois pas été écartée. (RL)

Samedi 27 avril 1946
Les responsables de l'accident de Woippy sont identifiés
Nous avons relaté mardi l'accident qui se produisit le jour de Pâques près de Woippy et devait causer la mort d'un motocycliste, M. Alphonse Lorentz, chauffeur à la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône. Cet accident était dû à un câble téléphonique tendu en travers de la chaussée.
L'enquête fut confiée au S.R.S. et hier les inspecteurs Reuter, Steff et Herhard, procédant par recoupements, parvinrent jusqu'à un jeune homme de Woippy qui reconnut que son frère, ses beaux-frères et lui avaient tendu le câble quelques minutes avant l'accident.
Il sera présenté devant le tribunal pour enfants. Des mandats d'arrêt télégraphiques ont été lancés contre Pierre Bertelli, 19 ans, et Aimé Boyard, 22 ans, plâtrier à Morsbronn-les-Bains, ainsi que contre Louis Boyard, 21 ans, mécanicien à Saint-Maur (Seine), qui sont inculpés d'homicide involontaire. (RL)

Samedi 27 avril 1946
Malgré-Nous. La section organise le dimanche 28 avril un grand bal, au Café Natier, à partir de 17 heures. Un orchestre de choix se fera entendre. La jeunesse de Woippy, ainsi que celle des environs y est cordialement invitée. (LL)

Dimanche 28 avril 1946
Des « Kollaborateurs » favorisaient l’évasion de prisonniers allemands.
Fin mars, le SRS découvrait dans les dépendances d’une maisonnette du chemin de la Patrotte à Devant-les-Ponts, propriété de la famille Pastant, une importante quantité de conserves américaines et de jerricans remplis d’essence. Des tuniques marquées PW orientèrent l’enquête vers le camp de Woippy et l’inspecteur-chef Eberlé et le secrétaire Gavignet acquirent la certitude qu’Eugène Pastant, 47 ans, sa fille Rolande, 24 ans et l’ami de celle-ci, le Yougoslave Simon Yanakovic, 37 ans, favorisaient l’évasion des vaincus de la Wehrmacht, dont ils s’étaient faits des amis… et même des clients.
Les P.G. apportaient des vêtements à teindre aux deux femmes et, le moment venu, les endossaient sous leurs défroques kakies. Tous les jours, un prisonnier cantonné à Thionville venait à Metz dans une voiture qu’il pilotait lui-même, passait le plus clair de son temps chez les Pastant et repartait le soir, emmenant avec lui les candidats à l’évasion. La preuve a pu être faite que 12 prisonniers au moins ont pu regagner leur « Heimat » de cette façon.
La petite maison du chemin de la Patrotte servait aussi de foyer aux PW, de boîte aux lettres pour leur correspondance clandestine, de lieu de rendez-vous, lorsqu’ils désiraient recevoir leur « petite amie » ou de cachette en attendant l’heure de l’évasion.
Pastant mère et le Yougoslave sont déjà sous les verrous pour le délit de trafic de denrées américaines. Eux, et Pastant-la-fille, laissée en liberté provisoire en raison de ses charges de famille, répondront de leur trop grande « compassion » envers les prisonniers allemands, devant le Tribunal militaire de Nancy. (RL)

Mardi 30 avril / Mercredi 1er mai 1946
- Appel de la classe 1946. Tous les jeunes gens de la classe 1946 sont invités à se réunir ce soir 30 avril, au café du Lion d’Or. (LL)
- Réouverture du Dancing « Lion d’Or », le 1er mai. Grand bal à 19 h. Orchestre Aparachini. (RL)

Samedi 4 mai 1946
* Bal. Ce soir, grand bal de nuit, salle du café du Lion d’Or organisé par les conscrits.
* F.C.Woippy. grand bal le dimanche 5 mai, dans la salle du Café du Commerce. (LL)

Lundi 6 mai 1946

En Moselle, on enregistre 168 007 NON contre 84 766 OUI.

Mardi 7 mai 1946
Résultats du referendum du 5 mai 1946 :

Arrondissement de METZ-CAMPAGNE
Communes OUI NON Communes OUI NON Communes OUI NON
Achâtel
Amanvillers
Amnéville
Ancerville
Ancy-sur-Moselle
Antilly
Argancy
Arry
Ars-Laquenexy
Ars-sur-Moselle
Aube
Augny
Ay-sur-Moselle
Ban-Saint-Martin
Bazoncourt
Béchy
Beux
Borny
Bronvaux
Buchy
Burtoncourt
Chailly-lès-Ennery
Chanville
Charleville-sous-Bois
Charly
Châtel-Saint-Germain
Cheminot
Chérisey
Chesny
Chieulles
Coincy
Coin-lès-Cuvry
Coin-sur-Seille
Colligny
Corny
Courcelles-Chaussy
Courcelles-sur-Nied
Cuvry
Dain
Dornot
Ennery
Les Etangs
Failly
Fèves
Fey
Fleury
Flévy
Flocourt
Foville
Glatigny
17
50
1641
31
225
13
161
33
36
687
39
87
125
185
22
26
29
112
44
15
7
32
24
15
15
196
20
37
31
8
7
33
12
9
105
113
27
11
4
13
91
18
49
64
23
98
43
14
5
5
42
87
720
58
238
44
141
49
41
458
51
134
170
649
88
143
53
431
36
26
64
47
32
105
75
216
85
54
33
30
52
51
45
45
142
417
146
92
7
62
94
115
45
52
54
64
62
68
50
35
Goin
Gorze
Gravelotte
Hagondange
Hauconcourt
Hayes
Jouy-aux-Arches
Jury
Jussy
La Maxe
Landonvillers
Laquenexy
Lemud
Lessy
Liéhon
Longeville-lès-Metz
Lorry-lès-Metz
Lorry-Mardigny
Louvigny
Luppy
Magny
Maizeroy
Maizery
Maizières-lès-Metz
Malancourt-la-Montagne
Malroy
Marange-Silvange
Marieulles
Marly
Marsilly
Mécleuves
Mey
Moncheux
Montigny-lès-Metz
Montois-la-Montagne
Montois-Flanville
Moulins-lès-Metz
Noisseville
Norroy-le-Veneur
Nouilly
Novéant
Ogy
Orny
Pagny-lès-Coin
Pange
Peltre
Pierrevillers
Plesnois
Pommerieux
Pontoy
46
106
64
1715
89
7
172
27
38
19
8
42
23
68
2
375
89
22
51
40
204
8
1
531
71
30
265
28
158
6
19
17
1
2015
142
20
273
23
59
27
291
4
19
10
23
77
216
55
23
15
80
199
95
1192
115
63
202
26
49
173
21
124
58
133
52
695
201
131
149
121
295
122
27
452
95
59
186
151
176
35
95
23
66
3218
185
67
435
61
172
65
273
42
70
56
144
228
162
58
89
69
Pouilly
Pournoy-le-Chétive
Pournoy-la-Grasse
Raville
Rémilly
Retonfey
Rezonville
Rombas
Roncourt
Rozérieulles
Salliy
Sainte-Barbe
Sainte-Marie-aux-Chênes
Sainte-Ruffine
Saint-Hubert
Saint-Julien
Saint-Jure
Sanry-lès-Vigy
Sanry-sur-Nied
Saulny
Scy-Chazelles
Sécourt
Semécourt
Servigny-lès-Raville
Servigny-lès-Ste-Barbe
Sillegny
Silly-en-Saulnois
Silly-sur-Nied
Solgne
Sorbey
Talange
Thimonville
Tragny
Trémery
Vallières
Vantoux
Vany
Vaudoncourt
Vaux
Vernéville
Verny
Vigny
Vigy
Villers-Stoncourt
Vionville
Vrémy
Vry
Vulmont
Woippy
 
19
12
23
13
123
26
64
1512
43
132
13
32
365
31
8
422
19
34
17
42
177
25
35
15
32
21
-
10
44
17
562
21
3
86
178
66
12
8
88
47
71
30
88
6
16
11
18
7
335
 
90
37
48
79
332
104
75
959
77
121
45
84
295
111
49
305
76
81
52
126
248
91
38
144
84
93
14
49
94
62
329
81
55
57
235
65
38
37
86
115
42
78
229
76
93
24
75
19
545
 

Mardi 7 mai 1946
Avis. Le jeudi 9 mai 1946, à 18 h. à la mairie, il sera procédé à l’adjudication, pour un an, de portions communales vacantes, de l’herbage du nouveau cimetière et de pommiers, route de Saulny. (LL)

Jeudi 9 mai 1946
Syndicat des producteurs de fraises.
Les producteurs sont invités à l’assemblée générale, dimanche 12 mai, à 15 heures, dans la salle du Café Natier. L’ordre du jour est le suivant : Transformation du syndicat en coopérative agricole locale, régie par l’ordonnance n° 45-2325 du 12 octobre 1945. Cette transformation n’a pu être décidée lors de l’assemblée générale du 14 avril 1946, les trois quarts des membres composant l’effectif syndical n’étant pas présents ou représentés, conformément à l’article 21 des statuts. Si cette transformation est décidée par l’assemblée, une assemblée générale constitutive aura lieu immédiatement après avec l’ordre du jour ci-après : 1° Adhésion à la nouvelle coopérative ; 2° approbation des statuts ; 3° nomination du conseil d’administration et du commissaire aux comptes. Vu l’importance des délibérations, le nouveau comité adresse un pressant appel à tous les producteurs pour qu’ils assistent nombreux à cette réunion. (LL)

Samedi 11 mai 1946
Soirée. A l’occasion de la fête de la Victoire, dimanche 12 mai, à partir de 17 heures, grand bal au café du Lion d’Or (Evrard). (LL)

Dimanche 14 mai 1946
A Metz-Nord les Américains détruisent le matériel de guerre.
A l’immense dépôt de matériel de Metz-Nord, les autorités américaines ont entrepris la destruction des véhicules avant de partir.
Ces tanks et ces chenillettes ainsi que les autres engins blindés avaient été proposés au gouvernement français qui déclina l’offre vu le prix trop élevé. Il est regrettable toutefois que ces véhicules encore pour la plupart en parfait état de marche, n’aient pu servir à l’équipement des nouvelles troupes qui sont en train de se recruter.
Aidés par les P.G. allemands, les Américains jettent de l’essence et des explosifs dans chaque tank et y mettent ensuite le feu. Les engins en brûlant répandant une abondante fumée qui s’étend sur une assez grosse étendue, faisant croire à des incendies.
Ainsi s’en vont… en fumée les milliards de dollars que les Américains avaient donnés pour gagner la guerre. (RL)

Mercredi 15 mai 1946
Des jeunes gens arrêtent des P.G. allemands évadés.
Le 11 mai, au soir, deux P.G.A., du camp 211, Mala Karl et Reinert Gustave, prenaient la route de la frontière quand des jeunes gens de Woippy, Scherteyer André, Proust Hubert, Mangenot Jean, Didier Marcel et Kopp Lucien les arrêtèrent et les remirent à la gendarmerie. Nos félicitations aux jeunes gens. (LL)

Dimanche 19 mai 1946
Une visite au dépôt américain de Metz-Nord où le matériel attend d’être embarqué.
Les personnes qui empruntent la route de Thionville aperçoivent sur leur droite après avoir dépassé Metz-Nord, l’immense dépôt de matériel américain duquel, par endroit d’élèvent des flammes. Les Américains détruiraient-ils purement et simplement ce véritable arsenal d’engins blindés ?
Nous y sommes allés, sous la conduite du lieutenant Elliot du 83e ord. Bataillon, qui, cicérone aimable, nous guida à travers les « rues » de cet important dépôt.
Un véritable marais.
Notre « Jeep » tangue roule, risque à chaque instant de se renverser dans les énormes ornières remplies d’un eau boueuse qui change le terrain en véritable marais.
Enfin, nous voici sur une placette. A gauche, des tanks, à droite, des scout-cars, des command-cars, derrière nous des carcasses noircies et brûlées. On se croirait sur les champs de batailles de Normandie. Des prisonniers allemands s’affairent, découpent au chalumeau, des plaque d’acier.
Que fait-on au juste ?
Par le truchement d’une interprète notre lieutenant nous donne les explications nécessaires. Ces tanks, si nombreux que nous voyons devant nous, sont plus ou moins abîmés. A l’un il manque une pièce, à l’autre sa chenille est ouverte. Alors, tout ce qui pouvait servir, tous les instruments en bon état ont été retirés, le reste livré au feu et les canons au chalumeau.
Les carcasses seront probablement vendues à la ferraille et ce métal refondu, aidera pour une infime part à gagner la bataille de l’acier engagé par M. Marcel Paul.
Les voitures seront épargnées, mais les pièces françaises ne pouvant s’adapter dessus, il paraît douteux que notre armée les acquiert.
Un horizon d’engins blindés.
Nous grimpons non sans mal sur un char brûlé qui tend vers nous un canon scié à mi-tube. Sa tourelle a disparu et à l’intérieur se « vert-de-grisent » quelques douilles.
La vue s’égare sur un horizon de voitures blindées et de tanks. Il y en a là des centaines et des centaines.
- Nous les brûlerons aussi, nous dit notre guide, pour éviter des accidents car il y a encore pour la plupart, des munitions à l’intérieur.
Certains engins récupérés sont envoyés en Allemagne ou en Amérique afin de servir à l’instruction des recrues. Beaucoup ont été mis à la disposition des troupes françaises d’occupation mais la question essence contingente les expéditions.
On embarque pour… l’Amérique.
Nous longeons maintenant une immense remise où les moteurs récupérés sont démontés, nettoyés puis graissés. Plus loin voici d’autre matériel prêt à être embarqué.
Les Américains ne détruisent que les engins inutilisables dont ils ne veulent s’encombrer.
Et sur cette vision dernière d’engins qui à la « prochaine » paraîtront sans doute démodés au règne de la bombe atomique, nous rentrons à Metz, croisant encore sur la route, un convoi de trois tanks qui viennent s’embarquer à la gare de Devant-les-Ponts. R. B. (RL)

Mardi 21 mai 1946
Malgré-Nous. Nous invitons tous les membres de la section ainsi que ceux de la localité de Lorry-lès-Metz, à prendre part à notre réunion, le mercredi 22 mai, à 20 h. 30, Café du Lion d’Or, où diverses questions importantes seront traitées. (LL)

Samedi 25 mai 1946
- Cinéma familial : Ce soir à 20 h. 30. Café du Commerce, « Sœurs d’armes ».
- Bal dimanche 26 mai à partir de 17 h., salle du Café du Commerce.
- Demain dimanche, à 15 h., au « Lion d’Or », grande manifestation organisée par le Souvenir Français à l’occasion de la Fête des Mères, sous la présidence du général Brion. (RL)

Dimanche 26 / lundi 27 mai 1946
Récolte des fraises. La saison étant sur le point de commencer, la Coopérative des producteurs de fraises informe sa nombreuse clientèle que son dépôt de ramassage sera ouvert à partir de lundi prochain, 27 courant. (LL)

Mardi 28 mai 1946
La vente des cerises est libre, mais pas celle des fraises !
La Section départementale des producteurs de fraises et fruits de la Moselle (C.G.A.) communique :
Les producteurs de fraises sont avisés que la vente des fraises n’est provisoirement pas libre et que ce fruit a été taxé à 35 fr. le kilo à la production sur tout le territoire national.
La Fédération nationale des producteurs de fruits et légumes, ainsi que la C.G.A. nationale et départementale, insistent tout particulièrement près des producteurs de fraises pour qu’ils respectent scrupuleusement cette taxe et qu’ils se conforment aux règlements en vigueur en ce qui concerne le conditionnement et la livraison.
Par contre, à titre d’essai, la vente des cerises a été laissée libre. Néanmoins, il est recommandé aux producteurs de cerises d’éviter tout excès qui risquerait de porter préjudice à la production des fruits et légumes.
En général le refus des pouvoirs publics de rendre la liberté au marché de la fraise et la menace de retaxer les légumes en sont deux preuves flagrantes.
Pour ce qui concerne les fruits, les producteurs de cerises devront se montrer très prudents si certains jours le marché redevenait meilleur. Du résultat de la campagne des cerises dépend la liberté du marché des fruits.
Cette année il est donc fait appel à l’esprit de discipline et de solidarité des producteurs de cerises pour que les producteurs de fraises ne soient pas condamnés à subir plus longtemps les rigueurs de la taxation.
- - - - -
Note de la Rédaction. On peut s’étonner avec juste raison de la non-liberté du marché des fraises dans une région essentiellement productrice de ce fruit savoureux. Les amateurs devront-ils attendre un déblocage avec distribution sur tickets-lettres de la carte de denrées diverses pour s’en procurer ? C’est un non-sens, d’autant plus que la récolte s’annonce particulièrement abondante, et le procédé risque fort de voir des tonnes de fruits se détériorer au profit de personne. Le producteur ne voir certainement rien à objecter à une taxation rémunératrice mais de grâce qu’on ne l’empêche pas de vendre quand il a l’occasion. (LL)

Mercredi 29 mai 1946
La saison des fraises au Pays Messin s’ouvrira incessamment.
Nous sommes allés rendre visite au pays des fraises, à ce coin aux verdoyants coteaux. On n'y respira pas l'odeur pénétrante et doucereuse qui s'exhalait avant-guerre de chaque rue et de chaque chemin. La gare de Woippy, centre d'expédition des fruits pourpres et délicats était morne et silencieuse.
D'abord il était encore trop tôt et seulement dans une quinzaine les fraises de Moselle viendront tacher de leurs boules rouges les marchés aux légumes et aux fruits. Et puis, la guerre est passée là aussi, et elle a semé ou plutôt saboté les récoltes futures, nos récoltes. Les fraises seront peu nombreuses cette année, car elles aussi ont souffert de l'occupant. Les champs sont cultivés toutefois avec autant d'amour que les autres années. Et, ça et là, sous les feuilles, les fraises encore verdâtres se découvrent soudain.
Un village à flanc de coteau.
Voici Saulny, dont les maisons glissent au flanc du coteau. Les récoltants gardent un espoir farouche pour les années à venir.
- Voyez-vous, nous dit M. Paulin, le maire, la situation est difficile, car la plupart des habitants furent expulsés. Sur 22 ha. de fraises que nous comptions en 1939, il n’en restait que deux en 1945. Cette année, nous en avons cinq, à peu près. Les difficultés ? Ne m'en parler pas : manque de replants, terrains pas en état, plants arrachés par les Allemands. La production tomba de 300 tonnes les très bonnes années à 7 à 8 tonnes l'année dernière et à 15 tonnes cette année. C'est déjà là un grand progrès, mais la grêle de ces jours derniers, détruisant une partie du ban, réduira la récolte. Ajoutez à cela le ver blanc et vous comprendrez pourquoi nous produirons si peu. Mais vous verrez dans trois ans…
Encore 3 ans!...
Dans trois ans c'est encore cette formule d'espoir que nous entendons comme un écho à Lorry, ou M. Marchal, qui s'occupait avant-guerre du syndicat des producteurs de fraises, veut bien nous donner quelques explications.
Nous allons le retrouver dans une magnifique ceriseraie où il est en train de faire la récolte. Les Allemands, nous dit-il, ont presque tout arraché, saccagé et seules les personnes restées sur place purent conserver une partie de leurs propriétés, mais celle-ci ne dépassait pas une moitié du patrimoine total. Les plantations, négligées pendant un an, ont eu fort à souffrir des occupants. Il faut environ 3 ans pour nettoyer les terrains. Ce qui nous manque ? La main-d’œuvre d'abord, le matériel et surtout les paniers. La grêle ici ne causa aucun dégât, heureusement.
Des fraises aux cerises.
Et comme nous 1'interrogeons sur sa récolte présente de cerises, notre interlocuteur nous réplique : « Celle-là, ça va bien». Quant aux mirabelles, la récolte s'annonce bonne. Puis soudain, pensif : « Quand expédierons-nous comme avant en Suisse, à Paris et dans le Nord ». Tout en goûtant aux « boucles d'oreilles rouges », à la saveur peu prononcée, nous gagnons Woippy où nous espérons glaner plus du détails.
Hélas ! Tout le monde est « aux champs », profitant d'une éclaircie passagère d'un temps capricieux.
Le maire et le secrétaire de mairie sont tout de même optimistes. Eux aussi pensent que dans 3 ans...
Mais pour le moment la grosse difficulté réside dans le manque de fumier que l'on trouve cependant à des prix inabordables. On regrette aussi l'absence de plants de fraises, malgré les promesses des services agricoles.
Woippy capitale des fraises.
Ici, les fraises ont eu un ennemi terrible : le ver blanc, qui, coupant les racines, causa des ravages assez importants dans les plantations renaissantes.
- Dans quinze jours, nous dit avec un sourire le maire, M. Séchehaye, vous pourrez revenir, vous en verrez des fraises.
Quinze Jours? Pourquoi pas, avec un peu de soleil. Mais déjà de vilains bruits courent. Une Sarroise se serait déjà présentée pour acheter les précieux fruits. Le trafic d'avant-guerre, où les gens de Sarrebruck venaient chercher en Moselle les fraises à pleines lessiveuses, reprendra-t-il ? Nous espérons que non.
Pour le moment, que les Messins se rassurent. Ils auront bientôt sur leur table, à la place des fraises d'importation méridionale, les fraises de Woippy, de Saulny de Lorry les fraises de « cheû no » qui seront mures dans 15 jours. R. B. (RL)

Dimanche 2 juin 1946
45 francs le kilo de fraise.
La Préfecture communique :
Afin de faciliter la circulation des fraises à l’intérieur du département au cours de la campagne, les bons de circulation nécessaires au transport de quantités supérieures à 25 kilos seront délivrés dans les postes suivants par les agents du Ravitaillement général :
Mairies de Woippy, Norroy-le-Veneur, Ancy-sur-Moselle, Moulins-lès-Metz, Jouy-aux –Arches et Sierck.
Les prix de vente des fraises ont été fixés comme suit, par arrêté préfectoral en date du 31 mai 1946 :
- Prix à la production : 35 fr. le kg.
- Prix de vente du grossiste (« expéditeur » en cas de vente sur l’extérieur, « destinataire » en cas de vente dans le département) : 38 fr. 85 le kg.
- Prix de vente au détaillant : 45 fr. le kg.
Le prix à la production s’entend pour une marchandise rendue au centre communal de collecte. (LL)

Woippy va élire sa « Reine des Fraises », et la jeunesse se promet de reprendre les joyeuses traditions d’avant-guerre. Mais un bruit court à Metz, qui désespère les gourmands. On dit que la production de fraises de Woippy aurait été vendue sur pied à la Suisse. Bonne affaire pour le gouvernement qui cherche des devises. Mauvaise affaire pour les amateurs. Aussi, souhaitons qu’il ne s’agisse que d’un canard, auquel les producteurs vont bien vite couper les aile. (RL)

Mardi 4 juin 1946
Elections
Le M.R.P. triomphe en Moselle et emporte 4 sièges.
Sont élus : SCHUMANN, THIRIET, ENGEL, SCHAFF (M.R.P.) ; KRIEGER (R.G.R.) ; GIRAUD (Indép.) ; MULLER (Comm.).

Arrondissement de Metz-campagne - Canton de Metz
Communes SFIO Comm. Krieger PRL MRP
Amanvillers
Amnéville
Augny
Ban-Saint-Martin
Borny
Bronvaux
Chieulles
Fèves
Hagondange
Hauconcourt
La Maxe
Longeville-lès-Metz
Lorry-lès-Metz
Maizières-lès-Metz
Malancourt-la-Montagne
Marange-Silvange
Mey
Montigny-lès-Metz
Montois-la-Montagne
Moulins-lès-Metz
Norroy-le-Veneur
Pierrevillers
Plappeville
Plesnois
Rombas
Saint-Julien
Ste-Marie-aux-Chênes
Roncourt
St-Privat-la-Montagne
Saulny
Scy-Chazelles
Semécourt
Talange
Vallières
Vantoux
Vany
Woippy
15
173
27
104
25
8
8
4
184
13
13
117
31
58
13
89
-
543
32
80
3
89
76
2
254
33
86
4
4
11
64
6
54
18
48
32
76
41
1423
45
60
60
35
3
47
1476
70
4
200
38
316
49
159
15
1126
95
140
27
164
22
34
1221
391
225
28
20
18
90
14
439
48
86
25
149
18
228
14
121
68
23
5
22
372
64
14
128
14
319
31
71
4
421
40
72
40
41
20
17
226
90
102
27
26
8
55
20
111
30
88
22
175
17
96
45
212
106
4
14
13
170
37
84
189
83
95
23
32
9
596
38
111
52
34
53
31
152
114
88
23
24
85
47
16
71
27
63
38
159
49
581
86
379
307
21
11
44
801
78
78
478
124
215
55
102
14
2542
23
284
103
107
140
28
679
175
148
36
31
46
179
25
221
15
127
28
316

Samedi 8 juin 1946
Bal. Dimanche, à partir de 17 heures, Café du Lion d’Or, grand bal.
Cinéma familial. Ce soir, à 20 h. 30, salle du Café du Commerce. Au programme, Raimu dans « Les nouveaux riches ». (LL)

Dimanche 9 / lundi 10 juin 1946
Football-Club. Lundi, à partir de 18 heures, au café du Commerce, grand bal. (LL)

AU PAYS DE LA FRAISE.
Que sera la saison 1946 ?
Quelques souvenirs.
Novéant-Ancy. Et voici revenu la saison des fraises, attendue avec impatience par tous les gourmets. Déjà, au marché, on voit apparaître le premiers paniers, fruits encore rares et précieux… chers aussi, hélas !
Prévisions.
La saison sera-t-elle bonne? C'est la question que nous posions, hier, à une personnalité, bien connue dans la région d'ANCY, pour son activité au sein des organisations fruitières. La réponse fut assez pessimiste, le tempe pluvieux de mai n'a pas fait de bien, paraît-il, et il serait temps que le soleil caresse nos plantations de ses chauds rayons afin de hâter la maturité. Il ne faut pas non plus s'attendre à une récolte abondante, en effet, la plupart de nos producteurs, expulsés, rentrés l'an dernier, ont trouvé leurs plantations souvent en friches ou mal soignées. Il leur a fallu défricher, rajeunir ou replanter et, cette année, si les coteaux mosellans paraissent remis en état un peu partout grâce à la ténacité et au dur labeur de nos gens, l'ensemble des plantations ne pourra rendre normalement que dans quelques années. On compte actuellement un tiers seulement de la superficie plantée capable d'un rendement intéressant. Nous serons donc encore loin, cette année 1946, des saisons record d'avant la guerre. Epoque bienheureuse , où nos belles et bonnes fraises faisaient de longs voyages et avaient les honneurs de l'exportation, sans que pour cela les marchés français en souffrent, bien au contraire.
A Novéant
En ce début de juin, autrefois, la fièvre régnait dans ce coin du val messin, surtout en gare de Novéant, centre de ramassage des fruits de la vallée Sud, où certains soirs plus de 50 wagons partaient chargés. Le record d'une saison complète de ramassage des pays producteurs environnants s'élève à plus de 2 000 tonnes de fraises, dont 600 tonnes pour la seule production de Novéant… Nous n'en demanderons pas tant cette année de disette pour être satisfaits, nos enfants, si peu gâtés en friandises, seront heureux d'en trouver quelquefois au dessert, si nos ménagères, soucieuses, sauront tirer profit de ces fraises savoureuses en confectionnant d'odorantes confitures... si le Ravitaillement Général permet, en temps utile, une distribution supplémentaire de sucre !…
Souvenirs de l'Occupation.
Mais la saison des fraises éveille en nous quelques souvenirs gais du temps de l'Occupation. Parmi tant de souvenirs sombres, celui de la ruée des affamés d'outre-Sarre, fait encore sourire aujourd'hui ceux qui sont restés au pays. En juin 1942 et 1943 (car en 1944, il n'était déjà plus question de voyager par plaisir), ce fut dans le val messin, tant à Woippy que dans la vallée d'Ancy, une véritable invasion, d'un nouveau genre, mais toujours du même côté, venant de l'Est. La fraise étant particulièrement abondante en ces chaudes années, et malgré le mirifique programme élaboré par les occupants pour les expéditions de fruits, les wagons firent bientôt défaut… et pour cause ! D'autre part, la pénurie de carburant interdisant les transports routiers, le marché des fraises se trouva brusquement renversé et les producteurs furent autorisés à vendre la récolte sur place. Dès que la nouvelle fut connue en Sarre, un flot mouvant déferla sur la campagne messine. Tout ce monde, hommes aux chapeaux verts, femmes enturbannées traînant dans leurs jupes une marmaille piaillarde et sale, encombrés de valises, seaux, lessiveuses même, enfin de tout ce qui pouvait être rempli de fraises, prenait d'assaut les trains surchargés et s'entassait dans les compartiments bondés. A la sortie, dans les petites gares du val mosellan, le préposé aux billets était débordé et levait les bras au ciel devant une telle affluence, sous l'œil narquois des gens du pays. Puis le flot humain montait, en groupes compacts, vers les coteaux et venait trouver nos braves producteurs jusque dans leurs plantations, suppliants, menaçants parfois, offrant n'importe quel prix, ou articles rares en monnaie d'échange pour quelques paniers de fraises. Vers midi, cette étonnante marée refluait vers les villages, abrutie de fatigue et de chaleur, se vautrait dans les fossés et se gavait jusqu'à ne plus pouvoir souffler de nos bonnes fraises. Enfin, nouvel assaut des trains du soir, valises et récipients emplis de fruits écrasés pour le retour dans la Heimat, de ces gens repus et satisfaits.
Cette comédie burlesque durait de longues semaines, et certains jours l'invasion était si grande, malgré la fin de saison, que l'on assista à de véritables batailles rangées autour des plantations épuisées, et la police locale dut faire appel à des renforts de Metz pour refouler les acheteurs forcenés.
- - - - - - - - - -
Nous ne reverrons plus, Dieu merci, ces fameuses cohues, qui resteront légendaires au pays messin, car, malgré les dures privations qui continuent à sévir chez nous, nous manifestons tout de même plus discrètement notre gourmandise pour la fraise. J. W. (RL)

Mercredi 12 juin 1946
La Fête des Fraises. Elle aura lieu le 16 juin avec le programme suivant :
8 h. : Match Espérance Sablon – F.C.Woippy.
10 h. : Match F.C. Metz (amat) – Devant-les-ponts.
11 h. : Relais du flambeau de la Journée de la Jeunesse.
11 h. 30 : Réception de la reine des Fraises et des personnalités et délégations invitées.
14 h. 15 : Bénédiction du fanion des Engagés volontaires et dépôt d’une gerbe au monument aux morts.
14 h. 30 : Remise du fanion.
14 h. 45 : Cortège de la Reine des Fraises.
15 h. 30 : Match des perdants du challenge.
16 h. 30 : Vin d’honneur et concerts.
17 h : Coup d’envoi de la finale des gagnants du challenge par la Reine des Fraises.
18 h. : Ouverture des bals. (LL)

Jeudi 13 juin 1946
C'est dimanche prochain que Woippy fêtera le fruit savoureux auquel la petite cité doit son grand renom. Comme aux beaux jours d'avant-guerre, un programme des réjouissances a été élaboré par la municipalité. Le matin de 8 à 10 h. deux matches de football opposeront l'Espérance du Sablon à l'équipe locale et les amateurs du F.C. Metz au « onze » de Devant-les-Ponts. A 11 h. 30, après le passage du flambeau de la journée de la jeunesse, la Reine des Fraises, les personnalités et délégations de sociétés invitées seront reçues par la municipalité.
L'après-midi, le fanion des Engagés Volontaires sera béni à 14 h. 15 et une gerbe sera déposée au Monument aux Morts. Après remise du fanion, le cortège traditionnel des chars des fraises parcourra les rues du village. Enfin, les finales des perdants et gagnants des éliminatoires du challenge seront disputées à 16 h. 30 et 17 h. Le coup d'envoi de ce dernier match sera donné par Mlle Henriette Michelet, élue reine des fraises dimanche 2 juin. La journée se terminera à 18 heures par des bals dans les différentes salles de danse. (RL)

Dimanche 16 juin 1946
Woippy. Ecole de garçons : C.E.P. post-scolaire : Présentés 3, reçus 3 : Feltz Jean, Glad Robert, Jungling Roland.
C.E.P. 1re partie : Présentés 6, reçus 6 : Arnould Michel, Bouché Pierre, Dusselle Marcel, Guédra James, Pfeiffer Lucien, Schmitt François.
C.E.P. 1re et 2ème parties (octobre 45) : Présentés 3, reçus 3 : Bertrand Roger, Massenet Louis, Thiriet Raymond ; (juin 1946) : Présentés 5, reçus 5 : Canti Roland, Flérès Marcel, Moitry Georges, Redt Victor, Schuck Hubert. (RL)

Mardi 18 juin 1946
(Sport) LES TOURNOIS.
A Woippy. C’est devant une bonne assistance que, pour la seconde fois, au stade Général-Gibon, s’est jouée la « Coupe de Woippy » offerte par M. Stef J., président-fondateur du F.C.W .
Les éliminatoires.
Woippy-Espérance Sablon : 3-2.
F.C.Metz – Devant-les-Ponts : 7-4.
Les finales.
La finale des perdants vit Sablon disposer assez facilement de Devant-les-Ponts par 5 –1. le match le plus âprement disputé fut sans contexte celui qui mit aux prises le F.C.Metz au F.C.Woippy. les joueurs locaux doivent s’employer à fond pour endiguer les assauts répétés des amateurs messins. Pourtant c’est Woippy qui l’emporta par 3 buts à 2.
Signalons à Metz, la belle partie de Guthmull, Fisch, Munier, Barotte, Génot et Wingertner ; à Woippy, toute l’équipe est à féliciter pour le cran dont elle fit preuve. La remise de prix s’effectua au cours d’un vin d’honneur qui réunit joueurs et dirigeants, et l’on se sépara pour finir cette belle fête sportive dans un des bals organisés à l’occasion de la fête des fraises. (LL)

Mardi 18 juin 1946
A Woippy…
L’équipe du pays des fraises remporte la Coupe Stef !
A l’occasion de la fête des fraises le F.C.Woippy avait organisé un tournoi de football avec la participation du F.C.Metz (amateurs), de l’Espérance Sablon et du Cercle de Devant-les-Ponts.
Les éliminatoires eurent lieu au cours de la matinée, désavantagés par un temps pluvieux. La finale se disputa au courant de l’après-midi et c’est finalement le club organisateur, Woippy, qui remporta le trophée offert par M. Stef.
Il est dommage que ces rencontres aient manqué par moment de fair-play, dû surtout au peu de sportivité de certains équipiers.
Les Eliminatoires.
ESPERANCE SABLON – F. C. WOIPPY 2-3
Match équilibré avec un léger avantage de l’Espérance. Malgré tout, Woippy marque et mène par 2-1 à la mi-temps. Les Sablonais, grâce à une très bonne entente, égalisent au cours de la seconde partie, après un arrêt de jeu d’une demi-heure, dû à une chute de pluie diluvienne. Deux joueurs de l’Espérance sont blessés, dont un gravement, et sortent du terrain. Jouant à neuf, l’Espérance concède un troisième but, quelques minutes avant la fin.
F .C .METZ – CERCLE DEVANT-LES-PONTS 7-4
Avalanche de buts explicables par un terrain très gras et une balle extrêmement glissante. Mi-temps : 4-3. En fin de partie, le F.C.M. domine plus nettement, marquant encore 3 buts, malgré la défense du Cercle et en particulier du goal et du demi-centre.
Les Finales
ESPERANCE SABLON – CERCLE DEVANT-LES-PONTS 5-2
Ce fut le plus beau match de la journée. L’Espérance domine du début jusqu’à la fin. Après une première mi-temps au cours de laquelle Mittelbronn (trois fois) et Schauer portent la marque à 4-0 en faveur de leur club. La seconde partie, jouée au ralenti, a donné lieu à une partie vraiment amicale et démonstrative. Devant-les-Ponts remonte deux buts, mais Mittelbronn clôture la marque d’un cinquième but, le quatrième à son actif.
F.C.WOIPPY – F.C.METZ 3-2
En finale des gagnants, le F.C.Woippy prend l’avantage sur une équipe jeune, handicapée par le poids, mais techniquement supérieure. Rude au jeu viril, parfois trop dur, le F.C.Woippy a su s’adjuger la Coupe Stef, malgré l’opposition des cinq juniors, dont le demi-centre Munier, Ces derniers, bien encadrés par Guthmuller, Encklé, Barotte et en particulier Grégoire, qui fit un match de toute beauté. (RL)

Jeudi 20 juin 1946
La Fête des Fraises à Woippy.
Certes, dès juin 1945, une charmante Reine de Fraises avait été élue et sa royauté éphémère fêtée tant bien que mal à Woippy.
Mais c’est le 16 juin, cette année, que la tradition fut reprise vraiment comme avant 1940. Malgré les orages de la matinée, la journée fut gaie comme autrefois et solennelle aussi.
Dès le matin, deux matches du Challenge du Football-Club de Woippy opposèrent le F.C.Metz (amateurs) à Sablon et Devant-les-Ponts à l’équipe I locale, pour la coupe offerte par M. Joseph Stef, adjoint. Pendant que le relais de la course aux flambeaux de la Journée de la jeunesse traversait les rues du village, les premiers résultats étaient acquis : Sablon et Devant-les-Ponts étaient perdants.
A ce moment, la pluie cessa enfin, comme si tout était prévu pour donner plus d’éclat à la réception de la Reine des Fraises et de M. le Sous-Préfet à la mairie.
Ils arrivèrent successivement et furent accueillis par les drapeaux des sociétés locales, sauvés de la grande tourmente, les enfants des écoles et les sapeurs-pompiers, dont les clairons saluèrent le distingué administrateur de Metz-Campagne.
M. Marchand, après avoir serré la main du maire, des conseillers municipaux, des instituteurs et des personnalités présentes, répondit aimablement à l’allocution de bienvenue de la Reine des Fraises.
C’est l’après-midi que se déroulèrent les manifestations les plus intéressantes de cette journée, prouvant que Woippy renaît malgré ses ruines.
A l’issue des vêpres, en effet, le fanion des Engagés Volontaires du village, béni par M. le curé Guénot, fut remis solennellement, dans la cour de l’église, devant le Monument aux Morts, au pied duquel une gerbe magnifique avait été déposée par une ravissante Lorraine.
M. Marchand, en le donnant à M. Albert Billotte, président des Engagés Volontaires, félicita ceux-ci de leur belle conduite pendant ces dernières opérations et de l’exemple de patriotisme qu’ils avaient donné. Après un salut au drapeau et le refrain de la « Marseillaise », M. Billotte le remercia en quelques mots émus.
Puis, aussitôt, s’organisa le cortège de la Reine des Fraises, conduit par les sapeurs-pompiers, entraîné à belle allure par l’Union Philharmonique de Sablon, et la Lorraine de Rosselange, deux des plus belles harmonies de la région et bien connues à Woippy.
Derrière suivaient les « Ames Vaillantes », « Cœurs Vaillants » et enfants des écoles, entraînant l’énorme fraise qui sert, depuis plusieurs années et qui portait une inscription amusante « Je suis enfin libérée ! ».
Les Engagés Volontaires escortaient leur fanion, porté par le sous-lieutenant aviateur Hotz, encadré d’une garde de soldats et marins décorés et ayant fort belle tenue ; puis suivaient les Maquisards de la Police, dont le groupe sympathique mettait une note grave et donnait une impression d’ordre dans ce gai cortège.
Enfin, la Reine avec sa suite, souriante, était transportée sur un superbe char attelé de quatre chevaux et fort bien garni de fleurs et drapeaux par M. Teitgen.
Après le tour habituel du village, les harmonies exécutèrent ensemble « Alsace et Lorraine », et un vin d’honneur cordial et très animé rassembla tous les dirigeants des groupements rassemblés.
La finale du Challenge, gagnée de justesse par le F.C.Woippy, par 3 à 2, termina cette belle journée, où le sport fut aussi à l’honneur, en même temps que la Fraise, débitée en détail pour les gourmets, à la Coopérative, pendant quelques heures seulement.
Mais la soirée fut encore très gaie à Woippy, où les concerts, les bals et les attractions et jeux de quilles, retinrent fort tard les amateurs. (LM)

Vendredi 21 juin 1946
Echos de la Fête des fraises à Woippy.
Le programme de la Fête des Fraises comportait cette année deux manifestations intéressantes, outre le cortège habituel de la reine.
Les engagés volontaires de Woippy devaient en effet recevoir leur drapeau, et le Football-Club de Woippy avait organisé un challenge-tournoi mettant en compétition la coupe Joseph Stef.
M. Marchand, sous-préfet de Metz-Campagne, reçu officiellement pour la première fois dans le village, y fut solennellement accueilli par le maire, entouré du conseil municipal, les instituteurs, les enfants des écoles, et salué par 1es sapeurs-pompiers, clairons sonnants, aux côtés des drapeaux des sociétés locales. La Reine des Fraises lui lut une aimable bienvenue.
C’est lui qui remit à M. Billotte, président des engagés volontaires, le fanion qui venait d'être béni au cours des vêpres par M. l’abbé Guénot, curé de Woippy, expulsé en 1940 avec la plus grande partie da la population.
Cette cérémonie devant le monuments aux morts, fleuri par une gracieuse Lorraine, prit un caractère vraiment émouvant, quand le sous-lieutenant aviateur Hotz fut chargé de porter le drapeau, encadré d'une garde d'engagés volontaires, d'une superbe tenue militaire.
Les clairons sonnèrent « Au Drapeau » et « La Marseillaise » retentit dans la cour de 1’église mutilée, au milieu des ruines des maisons détruites.
Mais aussitôt s'organisa le cortège traditionnel dans lequel figurait naturellement en bonne place le char de la gracieuse souveraine, Mlle Michelet, entourée de Mlles Bott et Hotz et d’aimables Lorraines, grandes et petites, aux ravissants costumes.
Les deux belles musiques de la Lorraine de Rosselange et de l'Union Philharmonique de Sablon jouèrent leurs airs les plus entraînants, accompagnées, dans les rues pavoisées, par les enfants des écoles encadrés par les « Cœurs Vaillants » et « Ames Vaillantes », par les engagés volontaires, les anciens F.F.I., les « Malgré-Nous » et la délégation des maquisards de la police de Metz.
Le cortège, conduit par les sapeurs-pompiers, auxquels manquent encore leurs beaux uniformes, revint à la mairie. Là, le sympathique chef de l'Union Philharmonique du Sablon fit exécuter « Alsace et Lorraine » par les deux harmonies rassemblées, cependant que les personnalités invitées se rendaient au vin d'honneur.
Les sportifs avaient moins pris part à toutes ces manifestations, suivant plutôt au terrain, le matin, les deux premiers matches du challenge du Football-Club et le passage des flambeaux de la Journée de la Jeunesse qui eut lieu au moment où 1a pluie cessait enfin de tomber à torrents vers 11 heures.
Le match final de la journée entre le F.C. Metz Amateur et l’équipe locale fut très disputé mais très intéressant tant que le public ne s’énerva pas outre mesure ! Woippy, vainqueur par 3 à 2, avait bien gagné la coupe et tout se termina cordialement par une réception des sportifs, alors que la foule des visiteurs venus de Metz et des villages voisins ouvrait les bals, écoutait les concerts et prenait part gaiement aux jeux et attractions préparés.
« Retroussons nos manches, disaient les organisateurs de la journée, et l’année prochaine nous ferons mieux encore ! ». (LL)

Vendredi 21 juin 1946
Dimanche, WOIPPY A FÊTÉ LES FRAISES.
Woippy était en liesse dimanche dernier. Comme aux plus beaux jours d’avant-guerre le petit bourg a fêté le fruit auquel il doit toute sa renommée : la Fraise.
On crut un moment que la pluie allait tout gâcher mais heureusement l’après-midi, le soleil s'associa aux habitants et permit au cortège de se dérouler normalement.
La commission des fêtes dont font partie MM. Séchehaye, maire, Steff, adjoint, et les conseillers municipaux avait organisé de main de maître le programme de la journée.
Un tournoi de football doté d'une coupe par M. Steff, opposa les excellentes équipes du F.C Metz amateurs, du Sablon, de Devant-les-Ponts et du F.C.Woippy. Il se termina - nous l'avons déjà dit - par la victoire de l'équipe locale.
La reine des fraises, Mlle Henriette Michelet, et ses demoiselles d'honneur Mlles Hotz et Jeanne Burtin étaient évidemment à l'honneur et furent reçues à la mairie, en compagnie de M. Marchand, administrateur de l'arrondissement de Metz-Campagne, par les personnalités et les sociétés locales, les enfants des écoles et la compagnie de sapeurs-pompiers.
A l'issue des vêpres, devant l'église et le monument aux morts, le fanion des Engagés Volontaires béni par M. l'abbé Guénot fut solennellement remis au président de la section M. Albert Billotte qui le transmit au porte-drapeau, le sous-lieutenant d'aviation Hotz. Conduits par l'Union Philharmonique du Sablon et « La Lorraine » de Rosselange, les « âmes et cœurs vaillants » et les écoliers, tirant le « Char de la fraise » où un énorme fruit en carton-pâte symbolisait la spécialité du pays, les Engagés Volontaires, les maquisards de la police et le char de la Reine, décoré par M. Teitgen, firent le tour traditionnel du village, acclamés par les habitants.
Cette journée mémorable, la première de ce genre depuis la libération, se termina joyeusement par des concerts, des bals dans les salles Natier et Évrard, des attractions et des concours de quilles. (RL)

Samedi 29 juin 1946
Relève-selle de la fête des fraises. Dimanche 30 juin, à partir de 17 h., grand bal avec orchestre, dans la salle du Lion d’Or. (LL)

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