Jeudi 25 janvier 1945
Commune de Woippy.
Les cartes d’alimentation seront distribuées à Woippy, aux bureaux de la mairie, le jeudi 25 janvier 1945. Pour les personnes résidant encore à Metz-Ville, s’adresser 26, rue Poncelet, chambre 3, vendredi 26 janvier 1945. Les cartes individuelles et les tickets semestriels sont à présenter. (LL)
Mardi 6 février 1945
Rapatriement des réfugiés.
Les habitants des villages de Lessy, Ban-St-Martin, Longeville-lès-Metz, Rozérieulles, Vaux, Ars-sur-Moselle, Dornot, Novéant, Woippy, Saulny, qui ont été recensés par le Service des Réfugiés, en vue de leur rapatriement, sont priés de se présenter le mercredi 7 courant, à 14 heures, aux rendez-vous suivants :
Ceux habitant Montigny : Au centre d’accueil Sainte-Famille ;
Ceux habitant Metz : Au centre d’accueil La Scala, place de la République ;
Ceux habitant Queuleu : Aux Deux Marronniers. (LL)
Jeudi 8 février 1945
Tribunal militaire.
(…) Dans la troisième affaire sont inculpés père et fils, Léon S., 47 ans, serrurier, demeurant à Woippy, son fils René S., âgé de 18 ans, apprenti mécanicien. L’inculpation est toujours la même. Vol au préjudice de l’Etat. Léon S. aurait gardé chez lui un cheval et une voiture provenant de l’armée allemande, puis un char à bancs, 1 armoire, 1 cuisinière, des effets allemands, brodequins, culottes, etc, etc.
Il aurait acheté, dit-il, le cheval à un militaire allemand pour 200 marks. Les deux bicyclettes provenaient de cette fameuse « réquisition en masse » place de la République. Comme les Allemands ne pouvaient pas s’en servir, car elles étaient en mauvais état, ils les ont abandonnées. Le fils S. reconnaît avoir aidé son père à rentrer les voitures. Quant aux conserves trouvées chez eux, elles provenaient de la Maison Pouder, à Devant-les-Ponts, où beaucoup de gens, réfugiés pendant quelques jours dans une cave se sont « servis » pour trouver un peu à manger. Les effets allemands provenaient du fort de Woippy. Le 1er septembre, déjà, voyant le fort de brûler, il y est allé pour prendre des brodequins et 5 culottes de cavalerie.
M. le Commissaire du gouvernement demande une sanction contre les inculpés, les affaires de vol et de pillage devenant trop nombreuses et sérieuses. Les vols à la Maison Pouder, se chiffrent à plusieurs millions. Le tribunal aura l’occasion de revoir à cette même audience, une autre affaire qui a trait au vol aux dépôts de la maison Pouder. Une sanction s’impose. S. père est condamné à six mois de prison ferme, son fils à trois mois de la même peine avec sursis. (LL)
Samedi 10 février 1945
Article sur Me Chavet. Dès son arrivée à Lyon, il fonda le groupement des expulsés… dénoncé… il se sauva… mais se rendit car on avait pris son fils comme otage.
Mais au camp de Woippy, ce patriote quoique infirme et âgé, dut travailler durement et bientôt les privations et un labeur qui n’était pas fait pour lui eurent raison de sa santé. Il fallut l’hospitaliser à Bon-Secours d’où il ne sortit que pour le cimetière. Décédé le 10 février 1944. (RL)
Dimanche 11 février 1945
Rapatriement des réfugiés.
Les habitants des villages de Lorry-lès-Metz, Woippy, Saulny, qui ont été recensés par le service des Réfugiés en vue de leur rapatriement, sont priés de se présenter lundi 12 février, à 14 h., aux lieux de rendez-vous suivants : ceux habitant Montigny : Au centre d’accueil Sainte-Famille ; ceux habitant Metz : Au centre d’accueil « La Scala », place de la République ; ceux habitant Queuleu : Aux deux Marronniers. (LL)
Vendredi 16 février 1945
Arrestation de deux voleurs.
La Gendarmerie de Metz a arrêté hier le Polonais S., 41 ans, cordonnier, domicilié à Woippy, qui a dérobé dans les baraquements militaires trois paires de bottes, 12 chevrons et une cuisinière. S. a été écroué. (LL)
Mercredi 21 février 1945
Service des réfugiés.
Tous les habitants des communes de Devant-les-Ponts, Woippy, Maizières-lès-Metz, Hagondange, Talange, Mondelange, Thionville, qui désirent se faire rapatrier, sont priés de se présenter mercredi 21 février, de 8 à 17 heures, au Service des réfugiés, 11, avenue Foch, afin d’y retirer un bulletin d’admission pour le départ du samedi 24 février, à 13 h. (LL)
Samedi 24 février 1945
Les cadavres de cinq « Schanzer » ont été découverts dans la forêt de Berméring.
Ils ont été abattus au début de novembre d’une balle dans la nuque.
Il y a une dizaine de jours, la nouvelle fut répandue que les cadavres de cinq « Schanzer » messins auraient été découverts dans la forêt de Saint-Avold . Nous nous sommes immédiatement mis à la recherche de renseignements sur cette affaire, mais il nous a été impossible d’obtenir le moindre renseignement dans la région de Saint-Avold, l’affaire y étant absolument inconnue. Nous étions donc dans l’impossibilité d’éclaircir le public sur cette grave affaire, nous n’avions aucune précision. Continuant notre enquête un peu partout, il nous a été enfin possible hier d’obtenir quelques détails sur cet horrible crime, qui est encore un crime de guerre laissé par les Allemands et sans aucun doute par des S.S.
La découverte des cadavre.
C’est vers la fin janvier, qu’un jeune homme, passant dans la forêt de Bermering, y découvre dans un fossé plusieurs cadavres, il s’approche… constate qu’il s’agit de civils, prévient vite le maire de la commune. En présence de deux témoins, le maire fait procéder à l’identification des malheureux couchés l’un sur l’autre et tous tués d’une balle dans la nuque.
Il s’agissait de MM. louis Kontzler, représentant à la Biscuiterie Lorraine, demeurant au Ban-St-Martin ; Kassel, demeurant à Vallières ; Jean Freihoff, Metz, sous les Arcades ; Stock, ingénieur à la Maison Schwetzler, à Metz ; et Hacquard, demeurant à Woippy. L’identification de ces malheureux ne fut pas facile, les corps ayant séjourné longtemps dans la neige et dans la pluie. M. Kontzler avait encore sa montre, son alliance, le coin d’un billet de 1000 francs et divers autres objets. Une autre victime avait encore un billet de 10 Reichsmark, mais les autres plus rien comme argent. Il faut donc conclure, et le reste du billet de 1000 francs semble confirmer cette hypothèse, que les criminels ont encore fouillé les portefeuilles de leurs victimes avant de partir.
A la « Himmler- Kaserne » de Morhange.
Les circonstances de ce drame ? Faisons un pas en arrière, M. Kontzler et les quatre autres victimes faisaient partie de l’un des derniers détachements de travailleurs forcés, ramassés par les S.A., sous la menace du fusil dans leur logement, pour être conduits ensuite à cette fameuse « Bayern-Kaserne ». Ils étaient 2 500 qui devaient prendre le chemin de Morhange, où tous furent casernés à la « Himmler-Kaserne », de laquelle nous avons déjà parlé en son temps. Vie pénible, presque sans nourriture, travail très dur, sous la surveillance de militaires allemands, notamment sur les chantiers de Nébing, où travaillaient M. Kontzler et ses camarades.
Le 10 novembre, les travailleurs purent apprendre qu’un fort contingent, tous peut-être, devaient être transportés vers Sarrable et de là en direction du Reich. Partir, au moment où les Alliés s’approchaient pour les libérer ? Non. La décision fut prise, de profiter de la première occasion pour partir, mais en groupe. Ce fut sans doute le cas du groupe de M. Kontzler. Repartir en direction de Morhange, pour attendre l’arrivée des Américains !… Hélas, si de nombreux camarades purent rejoindre Morhange ou même Metz, ces cinq malheureux Messins ont dû être surpris par un détachement de la Wehrmacht ou de la S.S., puisque les S.S. étaient casernés à Morhange et tenaient ce secteur. Ils furent lâchement assassinés d’une balle dans la nuque…
Des martyrs.
Après l’identification, les corps furent inhumés.
Cinq tombes, l’une à côté de l’autre, où reposent cinq braves Messins, arrachés par la force des leurs, car tous étaient père de famille, avaient une femme et des enfants. Ils sont morts en voulant s’accrocher à cette terre lorraine, qui comme eux avait tant souffert dans cette guerre. Ils sont morts comme martyrs. Nous nous inclinons bien bas en leur mémoire et prenons part à la douleur qui frappe si cruellement cinq familles messines. Le sans de ces malheureux retombera sur les assassins, car la justice et en marche… Les armées alliées pénètrent en Allemagne. L. E. (LL)
Voir la cérémonie en l'hommage des ces "Schanzer" messins qui a eu lieu en novembre 2003 dans la commune de Bermering : - clic - |
Mardi 27 février 1945
Les formalités à remplir au titre des dommages de guerre.
Hier, à 14 h. 30, dans le Grand Salon de l’Hôtel de Ville, M. Fleurat, chef du Service financier du Commissariat à la Reconstruction, a fait un intéressant exposé sur lequel nous reviendrons dans un de nos prochains numéros, avec plus de détails. M. Fleurat a entretenu les membres du Conseil municipal et les diverse personnalités de la ville de problèmes actuels d’une grande importance.
Il a expliqué le mécanisme de l’attribution des allocations d’attente destinées aux sinistrés. Seuls ont droit à cette allocation les propriétaires d’immeubles détruits ou fortement endommagés, non susceptibles d’être immédiatement réparés.
Il a parlé ensuite de l’allocation d’attente pour perte de mobilier. Y ont droit tous ceux qui ont perdu du mobilier, à quelque titre que ce soit. Non seulement les sinistrés de guerre pourront la percevoir, mais ceux aussi dont les réquisitions ont été impayées et ceux victimes de pillage. Il fut remarquer que ce n’est pas une indemnisation définitive, mais une allocation d’attente.
Enfin, M. Fleurat a traité de l’indemnité immobilière donnée aux propriétaires d’immeubles détruits ou endommagés. Le sinistré présentera un dossier complet ; pour un immeuble complètement détruit, la question ne se pose pas encore et ne se posera pas avant un ou deux ans. Il est préférable de réparer les immeubles le moins endommagés d’abord. Chaque sinistré devra fournir un devis des dégâts et joindre à sa demande les devis des entrepreneurs, si ces dégâts n’atteignent pas 50 000 francs. Au-dessus de cette somme, un architecte autorisé par le Ministère de la Reconstruction devra être choisi. Après quoi les services de la Reconstruction iront constater sur place la matérialité des dégâts.
Pour toutes ces catégories, des formulaires sont à disposition des intéressés à la Direction mosellane du Commissariat à la Reconstruction. (LL)
Samedi 10 mars 1945
Rien de commun. Alfred G., de Woippy, 3 rue de Nachy, n’a rien de commun avec l’agriculteur de Woippy du même nom qui a eu des démêlés avec la police pour avoir soustrait du mobilier dans une maison évacuée. (RL)
Vendredi 23 mars 1945
Du savon à barbe, s. v. pl.
La Gendarmerie de Metz a découvert hier au cours d’une enquête chez une habitante de Woippy, un carton de savon à barbe. Mme S. a d’abord prétendu, que ce savon venait de son fils en Amérique, mais les bâtons de savon portaient la marque « Rasierseife », ce qui n’est précisément pas américain. La marchandise de provenance allemande a été saisie et P.-V. dressé contre Mme S. (LL)
Mercredi 28 mars 1945
Etude de Me Thomas, notaire, Metz, Place Saint-Louis, 8.
Première insertion. Par cession du 20 mars 1945, Adolphe Poinsignon, à La Maxe, a vendu à Marcel Vécrin, à La Maxe, son fonds de commerce d’épicerie avec tous les éléments.
Oppositions à faire dans les dix jours de la seconde insertion au domicile élu en l’étude du notaire. (LL)
Deux Polonais qui avaient dérobé un certain nombre de kilos de clous aux abords du fort Déroulède se sont vus infliger 8 jours de prison.
Un cultivateur de Woippy qui s’était approprié un buffet de cuisine d’un Allemand en fuite a été acquitté. (RL)
Mercredi 18 avril 1945
Woippy. Alphonse G., accusé de pillage dans une maison abandonnée est acquitté. (RL)
Samedi 12 mai 1945
Bal de la Victoire, dimanche 13 mai Salle Natier. (LL)
Dimanche 3 et Lundi 4 juin 1945
Le marché des fraises et des fruits.
Nous avons reçu de M. de Ladonchamps, président de l’Union des Syndicats de producteurs de fraises et autres fruits de la Moselle, une lettre répondant à l’article du 31 mai. Nous ne pouvons insérer celle-ci, faute de place. D’ailleurs, elle n’apporte rien de neuf sinon que M. de Ladonchamps prétend que les prix « se tasseront d’eux-mêmes, dès que la cueillette augmentera sensiblement ». Or, il faut constater que depuis 3 semaines, les fraises sont à 100 francs le kilo et n’ont nullement envie de « se tasser ». (LL)
LE PRIX DES FRAISES.
Afin de mettre un terme aux abus déjà signalés dans le marché de la fraise, le Préfet, par arrêté du 2 juin, décide que les prix maxima de la fraise seraient :
A la production de 35 fr. le kg.
Au détail, 50 fr. le kg.
La marge commerciale sera partagée de gré à gré entre le grossiste et le détaillant.
Le producteur, vendant directement au consommateur sera autorisé à pratiquer les prix de détail.
De plus, afin d’éviter des ventes occultes, le même arrêté prévoit que tout transport de fraises doit être accompagné d’une autorisation de transport ; ces autorisations seront délivrées :
Pour la rive gauche de la Moselle, par les agents du Ravitaillement installés dans les mairies de Woippy, Ancy et Moulins-lès-Metz ;
Pour la rive droite de la Moselle, en mairie de Jouy.
Cependant les transports de fraises jusqu’à 5 kilos de seront pas subordonnés à l’autorisation de transport.
Cette mesure prendra effet du mardi 5 juin jusqu’à nouvel avis inséré dans la presse. (LL)
Mardi 5 juin 1945
Annonce : « GARDE-MALADE à demeure, diplômes non exigés, demandée chez Sechehaye, à Woippy. Ecrire ou se présenter 5, rue Sébastien-Leclerc, Metz. Tél. 21-41, 1er étage » (LL)
Samedi 9 juin 1945
Woippy. Comité de Libération. Le Comité de Libération de Woippy invite tous les habitants de la commune à assister à la réunion générale qui aura lieu ce samedi 9 juin 1945, à 20 h. 30, dans la salle de danse de Mme Natier. (LL)
Mardi 12 juin 1945
Le corps d’un détenu du camp de Woippy est découvert dans un trou d’obus.
Un crime de guerre vient d’être découvert dans l’ancien camp de concentration de Woippy. Dans un trou, provoqué par une grosse bombe, des gens aperçurent un pied humain ; le reste du corps était couvert de lourdes pierres. On enleva le pierres et on mit à jour le corps complètement desséché et nu, absolument méconnaissable d’un homme, pouvant avoir une vingtaine d’années. D’après l’enquête, il s’agit encore d’un crime de guerre des S.S. Selon les dépositions de gens habitant près du camp, le mort serait un jeune homme, évadé dans la nuit du 31 août au 1er septembre avec d’autres détenus. A cette époque, le camp fut gardé pendant 2 à 3 jours par des soldats de la Wehrmacht et c’est au cours de la nuit du 1er septembre 1944 que cette évasion des détenus put être réalisée. (LL)
Mardi 19 juin 1945
Woippy a élu la reine des fraises. La fête des fraises, qui après cinq ans n’avait plus été réalisée, se renouvelait hier dans un entrain plus ou moins gai. Le bal musette organisé à cette occasion a remporté un grand succès. A la demande de plusieurs jeunes filles, une reine fut élue : Mlle Marthe Michelet ; demoiselles d’honneur : Paulette Lurion et Marie-Louise Pette. (RL)
Mercredi 20 juin 1945
L’explosion de mines fait un mort et deux blessés à Lorry-lès-Metz.
Dimanche dernier, un troupeau de moutons paissant près de Lorry fit sauter une mine. Le berger fut blessé à la jambe et plusieurs moutons blessés ou tués.
Pendant les opérations de secours, une deuxième mine sauta, tuant cette fois M. Gérôme Victor, père de 9 enfants, et blessant M. Hoch, propriétaire du troupeau de moutons. (LL)
Samedi 23 juin 1945
Woippy fête sa reine des fraises.
La population woippycienne, voulant poursuivre ses traditions, veut fêter dignement sa reine et ses demoiselles d’honneur. A cette occasion, un char dignement fleuri, sur lequel prendront place nos demoiselles, défilera dans nos rues dimanche prochain. Quelques sociétés locales prêteront leur concours et défileront aux côtés de ce char qui, certes, fera l’admiration de nos visiteurs. Le défilé partira de la place de la Mairie, à 15 heures. Grand bal musette au Café Natier, à partir de 17 heures. Nous invitons cordialement tous nos amis à venir rehausser de leur présence cette belle fête qui promet déjà toute réussite. (LL)
Woippy aura sa fête des Fraises.
La population reprenant ses traditions fêtera sa reine et ses demoiselles d’honneur dimanche prochain. Un char fleuri promènera nos demoiselles dans les rues. Quelques sociétés locales prêteront leurs concours. Le défilé partira de la place de la Mairie à 15 heures. Grand bal musette au Café Natier à partir de 17 heures. La fête promet toute réussite. (RL)
Jeudi 28 juin 1945
Internements abusifs : Stricker Pierre et Bretberl Emile, de Woippy.
(Le journal du 20 juin indique aussi Louis Mangenot) (RL)
Samedi 30 juin 1945
Bal des déportés et des expulsés. Pour venir en aide à nos déportés, un bal aura lieu le 1er juillet salle Natier à partir de 17 heures. L’orchestre Ba Bi Ba Mu qui n’a rien perdu de son répertoire prêtera son concours à cette soirée à laquelle tous sont invités. (RL)
Mardi 3 juillet 1945
Le danger des armes à feu. Un accident mortel à Woippy.
Dimanche soir, un grave accident s’est produit 93, route de Briey . Après leur retour d’expulsion du Tarn, la famille Schlouppe a fait la visite des lieux et à cette occasion, M. Lucien Shlouppe a déterré de sa cachette un revolver qu’il avait caché avant son départ. Or, par malheur, en manipulant l’arme chargée, un coup parti, atteignant son frère M. Robert Schlouppe, âgé de 35 ans, qui fut tué sur le coup. La gendarmerie a ouvert une enquête sur cette malheureuse affaire. (LL)
Vendredi 13 juillet 1945
En gare de Woippy, un employé de la S.N.C.F., M. Nicolas Dalstein, 32 ans, originaire de Férange, a été happé par un locomotive et tué. (LL).
Vendredi 3 août 1945
Messe d’enterrement de Mme Marie-Thérèse Sechehaye née Vial, âgée de 47 ans. De la part de Jean, Anne, Colette et Claude. (LL)
Jeudi 9 août 1945
Le lundi 13 août, à 18 heures, aura lieu à la mairie les locations des emplacements pour la fête patronale. (LL)
Jeudi 20 septembre 1945
Anciens de Queuleu et de Woippy.
Tous les anciens captifs, internés par les nazis au fort de Queuleu et au camp de Woippy sont priés d’assister à une importante réunion qui se déroulera le samedi 22 septembre 1945, à 15 heures, dans la salle du café Plo. Muller, avenue Serpenoise à Metz. Ordre du jour : Constitution d’un comité définitif ; application des statuts ; but de l’amicale.
Pour le Comité provisoire. (LL)
Mercredi 3 octobre 1945
Football-Club. Le comité organise jeudi 4 octobre à 20 h. 30, au Café Natier, une réunion très importante. (LL)
Jeudi 4 octobre 1945
Recherche : Soldat Kessler Emile, dernières nouvelles janvier 1945, dernière adresse Fp 21 239. Renseignements à Mme Henriette Kessler, 32 rue de Nachy, Woippy. (LL)
Mercredi 17 octobre 1945
Avis mortuaire
Monsieur Raymond LECOMTE, Chef du Service Intérieur de la Préfecture, décédé accidentellement le 15 octobre 1945, à l'âge de 37 ans.
Samedi 20 octobre 1945
Grand bal organisé par la Formation Prémilitaire, dimanche 21 octobre, à partir de 17 h., salle Natier, orchestre de choix. (LL)
Dimanche 21 octobre 1945
Obsèques d’un fonctionnaire de la Préfecture. Hier ont eu lieu les obsèques de M. Raymond Lecomte. (LL)
Dimanche 4 et Lundi 5 novembre 1945
Etude de feu Me Bettembourg, notaire à Metz, 6, rue des Parmentiers.
Première insertion. Suivant acte reçu par Me Bender, notaire à Vatimont, gérant de l’étude de feu Me Bettembourg, notaire à Metz, le 26 octobre 1945, enregistré à Metz, le 3 novembre 1945, vol. 1083, folio 12, n°63, les héritiers de Monsieur Horst OERSTERMANN, en son vivant droguiste à Woippy, ont vendu à Monsieur Armand FOUSSE, droguiste à Basse-Yutz, les éléments incorporels d’un fonds de commerce de droguerie qui était exploité à Woippy, rue Rose-Marcus, n° 1.
Les oppositions seront reçues jusqu’au dixième jour de la deuxième insertion, en l’étude de feu Me Bettembourg, notaire à Metz, 6, rue des Parmentiers. Pour première insertion. BENDER, notaire. (LL)
Dimanche 11 et lundi 12 novembre 1945
Ci-dessus, deuxième insertion, et : L’insertion au Bulletin Officiel des vente de fonds de commerce a eu lieu le 10 novembre 1945. Les oppositions devront être faites dans les dix jours de la présente insertion en l’étude de feu Me Bettembourg, notaire à Metz, 6, rue des Parmentiers. Pour deuxième insertion. BENDER, notaire. (LL)
Dimanche 18 novembre 1945
La Société d’Horticulture et des Jardins ouvriers de France, siège social : Valenciennes (Nord), informe les nombreux sociétaires et amateurs de jardinage qu’elle vient de confier la direction de sa section de Woippy à M. Léon Henry, secrétaire de la Société « L’Elevage du menu bétail ». (LL)
Dimanche 25 et lundi 26 novembre 1945
Woippy.
- Internés et déportés. La section locale de internés et déportés politiques organise un bal aujourd’hui, à partir de 19 h., salle Natier, à l’occasion de la fête de la libération.
- Avis de la mairie. Les intéressés sont invités à consulter immédiatement les avis officiels concernant le curage des fossés, les inscriptions pour les pommes de terre, les portions communales et les déclarations pour déduction sur la taxe d’habitation. (LL)
Jeudi 29 novembre 1945
Football. Match amical Woippy-Mondelange.
En visite à Woippy, le F.C. Mondelange a fait une exhibition de bon football en battant nettement l’équipe locale par 7 buts à 1. Le jeu fut très serré et les visiteurs ne menaient à la pose que par deux buts à zéro. Après le repos, Mondelange partit à l’attaque et marque coup sur coup, amenant le score à 7 à 0, les locaux réussissant à sauver l’honneur. Très bonne partie des visiteurs. (LL)
Samedi 1er décembre 1945
Woippy.
- Fédération des Insoumis de la Moselle. Les délégués de Norroy, Lorry, Saulny, Fèves, Sémécourt, La Maxe, sont priés de passer à la permanence, dimanche matin, 2 décembre, de 8 à 11 heures, salle Natier, afin de compléter les dossiers des camarades ayant droit à la prime spéciale.
- Dans les clubs.
F.C. Woippy – A.S. Gorze.
Sont convoqués à 14 heures aux vestiaires : Bourgeois,Feyte, Terzi, Genet L., Heinfling, Verner, Genet H., Schmidt, Steff, Gusse R., Billotte . Remplaçant : Bazin. Délégué : Gusse Gabriel.
En lever de rideau à 13 heures : F.C. WOIPPY (rés.) – A.S. SABLON.
Sont convoqués aux vestiaires à 12 h. 30 : Petitjean , Gérard, Glad R., Bourgeois, Zimmer, Bertrand, Bazin, Thiriet, Vourion, Nadé, Fléres, Seingnert. Délégué : J. Hubch. (LL)
Samedi 8 décembre 1945
Woippy.
- Anciens combattants. En vue de reformer la section locale, le comité provisoire informe le A.C. des deux guerres qu’une permanence sera ouverte les dimanches 9, 16 et 23 décembre 1945, à la mairie, de 11 heures à midi, et les invitent à donner leur adhésion à ce nouveau groupement.
- Avis. Les intéressés sont priés de déposer toutes les réclamations concernant les attributions anciennes et actuelles de la liste des ayants-droit aux portions communales avant le 12 décembre, à midi, dernier délai. (LL)
Mardi 11 décembre 1945
Woippy. Familles Nombreuses. Réunion samedi 15 courant, à 20 heures, au café Natier. (LL)
Jeudi 13 décembre 1945
Woippy. Caisse de secours mutuel des anciens combattants. Les anciens membres sont invités à donner leurs noms sans retard au camarade Tiné. (LL)
Vendredi 21 décembre 1945
Avis mortuaire.
Monsieur Eugène BASSOMPIERRE, Maréchal-ferrant, Premier adjoint de la commune de Woippy, décédé subitement le 20 décembre 1945, à l’âge de 60 ans.
Domicile mortuaire, rue de Briey.
De la part de :
Mlle Marcelle Bassompierre, M. René Nisse et Mme née Alice Bassompierre, Mlle Marie-Louise Bassompierre, ses enfants ; Mme Vve Bassompierre, sa mère ; Mme Vve Gircourt née Bassompierre, et ses enfants, ses sœurs, neveux et nièces ; M. et Mme Emile Bassompierre et leurs enfants, ses frère, belle-sœur et neveux ; des familles Gircourt, Didier, Grandidier, Jean et toute la famille. (LL)
Samedi 22 décembre 1945
Programme de la semaine de Noël du F.C. Metz Amateurs.
Le 23-12-45 : Amateurs I contre F.C. Woippy I (championnat) à Woippy. (…) (LL)
Woippy. Un jeune héros.
Peu à peu, la vie reprend son cours normal. C’est ainsi que nous avons eu la satisfaction de voir la réouverture d’une droguerie dans notre localité, sous l’enseigne de « Droguerie Centrale ». M. Armand Fousse, venu s’installer chez nous, est un de ceux qui, refusant de revêtit l’uniforme vert-gris, passa la frontière pour s’engager dans la 1re armée française, faisant les campagnes de France, d’Alsace et d’Allemagne d’où il revient porteur des citations suivantes :
« Jeune infirmier, a participé avec le bataillon à tous les combats. Volontaire pour toutes les missions dangereuses. Lors du passage de la Doller, le 20-1-45, s’est dépensé sans compter et n’a pas hésité à se mettre plusieurs fois dans l’eau glacée, pour permettre l’évacuation de blessés graves. »
« Infirmier remarquable par son ardeur. Au cours de la campagne d’Allemagne, du 8 au 15 avril, s’est constamment dépensé, faisant preuve de grandes qualités de courage et de dévouement. A droit au port de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze. »
Au jeune héros, nous souhaitons la bienvenue dans notre ville. (LL)
Mardi 25 et mercredi 26 décembre 1945
Inscriptions au Registre du Commerce du Tribunal cantonal de Metz pendant le mois d’août 1945. Registre analytique.
21 431. Raison de commerce : Café Lion d’Or. Propriétaire : Wagner Henri. Objet : Café. Siège : Woippy, 12-14 rue de Metz.
21 433. Raison de commerce : Mercerie-Bonneterie Julie Gadelle. Propriétaire : Grosse Marie-Madeleine épouse Weber Charles. Objet : Marcerie-Bonneterie. Siège : Woippy, 18, rue de l’Eglise. (LL)
Remerciements.
Nous adressons nos remerciements profondément sincères à toutes les personnes, amis et connaissances, en particulier à M. le Maire, aux membres du Conseil municipal et au personnel communal de Woippy, qui nous ont témoigné des marques de sympathie et de condoléances, ainsi que pour l’envoi de fleurs et couronnes, à l’occasion du décès de Monsieur Eugène BASSOMPIERRE, Maréchal-ferrant, premier adjoint de la commune de Woippy.
De la part de … (LL)
Un homme de devoir et d’action.
LE LIBÉRATEUR du camp de Woippy.
C’est un homme comme beaucoup d’autres, un de ces hommes de chez nous, modeste, travailleur, bon père de famille, qui a ses qualités et ses défauts comme chacun de nous.
Pierre Kopp, 45 ans, habite Woippy où la guerre lui a valu d'être sinistré à 100 %. Il est père de 5 enfants et était ouvrier d'Etat à l'Arsenal I à Metz au début des hostilités. C'est aussi un ancien sportif, un ancien champion de cross du Racing de Strasbourg.
Après avoir participé au repli de 1940, tout d'abord à Mourmelon, puis à Limoges et enfin la Dordogne, il rentre à Woippy au début d'août 1940, refuse de travailler pour l'armée allemande et accepte un emploi dans une entreprise de construction qui, en 1941, participe à la construction des "Hobus-Werke". En 1943, il assiste à la formation du fameux camp de Woippy et il est à se demander encore aujourd'hui par quelle chance il a été servi pour ne pas y avoir été lui-même comme pensionnaire, car il a fait mieux que résister. Combien de prisonniers de guerre lui doivent la liberté? Passons.
Chez Hobus, il devient chef des chargements et déchargements du matériel, ce qui le mit quotidiennement en contact direct avec quelques-uns des 700 à 800 internés politiques qui sont astreints à ce travail, et plus particulièrement avec les détenus Sinteff et Pfeiffer qui sont occupés au bureau du camp. Et c'est ainsi que beaucoup peuvent correspondre et recevoir des lettres ou des journaux, voire des colis de ravitaillement à la barbe des SS. Et ce qui est encore plus osé, Kopp amène des internés jusqu'à son domicile où rendez-vous a été donné aux familles. Des mois passent, le guerre se prolonge mais les nouvelles meilleures de jour en jour. Chacun est sur ses gardes et Kopp peut-être plus que tout autre.
Le 31 août 1944, notre brave remarque une certaine nervosité au corps de garde, car le grondement du canon s'est singulièrement rapproché. Il trouve une excuse pour traîner dans les parages du camp et passer une partie de la nuit avec les gardes dont il a acquis la confiance. Vers 2 heures du matin, le commandant tente d'entrer en liaison directement avec l'usine. On ne répond plus. Il part à Metz à bicyclette chercher des ordres.
Pendant ce temps, Bachmann l'odieux dresseur de chiens, rafle bijoux et objets de valeur. Peu après, le commandant est ramené en voiture et annonce: « On part dans un quart d'heure », et donne comme dernière consigne de piller les valises des internés. Pour Kopp, c'est le moment d'être vigilant. Caché derrière une armoire de la baraque des gardiens, il a compris.
La mitraillette se fait entendre, mais c'est uniquement une feinte pour bien laisser croire qu' « on » est toujours là. Et le commandant s'en va le dernier, laissant allumé toutes les lumières.
C'est le moment que Kopp a attendu. Il pénètre dans le camp : « Debout les gars, brisez les volets et les portes ». Et les 540 internés sont bientôt dehors, fous de joie. Serrures et cadenas sont brisés, les cellules ouvertes et le terrible chien de garde abattu à la mitraillette, cependant que Sinteff, Pfeiffer et les commandants Varon et Poirier se mettent au devoir de rendre les papiers individuels retrouvés à leurs camarades. Cela se passait à 3 h 15 et bientôt, comme une nuée de moineaux, les internés s'étaient envolés.
Mais l'avance des alliés était stoppée et l'on vit revenir, penauds, quelques Allemands. Le 3 septembre, le commandant revenait avec plusieurs gardiens au camp de Woippy. Ils fouillèrent partout, mais ne trouvèrent plus âme qui vive. Quel pouvait être le salopard qui avait fait partir tout le monde ? Les soupçons se portèrent naturellement sur Kopp, mais il put se disculper! Pas pour longtemps, car le lendemain la Gestapo faisait une perquisition à son domicile. Il sortait du café Natier quand M. Copeau, l'instituteur, l'avise de ce qui se passait. Que faire ? Il se camoufle dans la campagne et, précisément, en ce 4 septembre, les teutons font évacuer Woippy par la population civile. Des affiches sont apposées sur les murs ; elles offrent 300 RM. de récompense à qui fera découvrir Kopp qui, entre-temps, a pu se réfugier à Metz, place St-Nicolas, chez sa vieille mère.
Mais il s'est trouvé encore un traître au dernier moment. Et le libérateur des internés de Woippy est arrêté le 29 octobre. Son compte est bon et il ne se fait pas d'illusions sur ce qui l'attend. A la Maison d'Arrêt de Metz, il attend anxieusement et c'est une agréable surprise qui l'atteint le 15 novembre. Il est libre. Comment ? Pourquoi ? Kopp ne cherche pas à comprendre! Aussitôt dehors; il apprend avec plus de précision ce qui se passe et se range aux côtés des FFI, tenant à apporter son concours jusqu'au bout pour la libération de la Patrie.
Et M. Kopp, conscient d'avoir accompli son humble devoir retourne à ses occupations. Mais à Woippy, il retrouve un logis complètement anéanti dans les cendres duquel se sont confondues celles du drapeau de l'Union Jeanne-la-Lorraine, pieusement conservé jusqu'alors.
Notre compatriote est maintenant rentré dans le rang et ne prétend à aucune reconnaissance, estimant modestement qu’il a fait ce que d’autres auraient pu faire aussi bien que lui. Quant à nous, nous estimons que les pouvoirs publics ne devront pas oublier que cet homme a été le sauveteur de centaines de vies française. J.-E. A. (LL)
Vendredi 28 décembre 1945
L’un des tortionnaires de Woippy sous les verrous.
Nous relations il y a quelques jours, les conditions dans lesquelles se déroula, au début de septembre 1944, la libération des internés du camp de Woippy par notre compatriote Pierre Kopp. Nos signalons que l’un des gardiens, réputé pour sa cruauté, un certain Bachmann, s’était empressé de voler les objets de valeur et bijoux des victimes du nazisme avant de partir.
On apprend, que ce Bachmann, ayant élu domicile à Longeville-lès-Metz, aurait été arrêté en Alsace et mis à la disposition des autorités judiciaires. Voilà qui ne va pas manquer de satisfaire, au moins moralement, les anciens de Woippy. (LL)