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1941 - 1945
« Le Trait d'Union - Le Lorrain des Réfugiés de l'Est »

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Le Trait d'Union - Le Lorrain des Réfugiés de l'Est
Entre-Nous
La Lorraine libérée
Le Lorrain
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Année 1943

Samedi 2 et 9 janvier 1943
Le carnet familial
Naissances
Le 1er janvier 1943 a été baptisé en la basilique Saint-Amable de Riom, Henri André MANGEARD, fils de M. et Mme Mangeard, réfugiés de Woippy.

Samedi 23 janvier 1943
Le carnet familial
Décès
La doyenne de Woippy, Mme veuve SIDOT, née Catherine Mangenot, est décédée à Gaillac (Tarn), le 29 décembre 1942 à l’âge de 89 ans.

Samedi 6 février 1943
Le carnet familial
Naissances
M. René GUSSE et Mme, née Marie-Thérèse Billotte, réfugiés de Woippy, ont le plaisir d’annoncer la naissance de leur premier enfant, Eliane, née le 28 novembre 1942, à Rabastens (Tarn).
M. Georges CASTILLE et Mme, née Annette Bourgeois, réfugiés de Woippy, ont la joie d’annoncer la naissance de leur deuxième enfant, Andrée, née le 11 décembre 1942, à Rabastens (Tarn).
Mariages
Le 5 janvier 1943 a été célébré en l’église du bourg, à Rabastens (Tarn), le mariage de M. Roger MARCHAL, réfugié de Norroy-Bellevue, avec Mlle Lucette MALRIC, de Rabastens.

Samedi 13 février 1943
NOTRE CONCOURS – Saint Clément traîne le Graoully et ses cinq petits vers la Seille
En épluchant les envois de la catégorie « Ecoliers »
(…)
Les enfants SECHEHAYE de Woippy, à Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme) nous présentent un travail d’équipe, et de quelle équipe !
Quatre boserés et fanchettes, dont les âges respectifs s’échelonnent de 8 à 12 ans et qui ont dans leurs veines la haine ancestrale des vieux Woippy pour le méchant Graoully. On voit à leur manière de traiter en couleurs du plus jolis effet la bande des monstre dont le plus jeune s’attaque « in extremis » au bon Saint Clément lui-même, tandis qu’au loin, se tenant prudemment à distance, les gens du pays s’exclament et applaudissent.
(…)

Le carnet familial
Décès
A l’hôpital de Lavaur (Tarn) est décédée le 30 novembre, Mme veuve GNAD, née Augustine Laval, de Woippy, âgée de 61 ans.

Samedi 6 mars 1943
NOTRE CONCOURS – Saint Clément traîne le Graoully et ses cinq petits vers la Seille En épluchant les envois de la catégorie « Adultes »
(…)
L’équipe SECHEHAYE (Adulte). Telle est la signature de l’aquarelle qui est, sans contestation possible, la plus « dynamique » contribution du concours. L’œil se fixe sur le geste vengeur d’une crosse qui s’élève dans le ciel clair du pré de la Seille, menaçant de s’abattre dans un instant sur la troupe des Graoullys qui semblent hésiter devant la noyade collective. Au loin se dessinent les tours de la ville et la silhouette élégante de la cathédrale. Sur le pré, se tenant prudemment à distance, est accouru le bon peuple messin, brandissant des hallebardes et des haches, ou joignant les mains pour la prière. Après le travail de l’équipe jeune de la même famille, dont nous avons dit les mérites le 13 février, voici une pièce maîtresse qui dénote de la part de ses auteurs une solide haine de la terreur du pays, digne des grands ancêtres de Woippy qui avaient le redoutable honneur de porter l’effigie du Graoully dans les processions messines du moyen-âge.
(…)

Le carnet familial
Naissances
M. Gabriel GUEDRA et Mme, née Augustine Dusselle, réfugiés de Woippy, sont heureux d’annoncer la naissance de leur deuxième enfant Danielle Julienne Marie, née le 14 février 1943, à Pagny-sur-Moselle.

Samedi 3 avril 1943


Le drame sur le pré de la Seille, vu par l'équipe Sechehaye. Tout le dynamisme du chef de l'équipe
et l'esprit du vieux Woippy se reflète dans le geste vengeur de Saint Clément.

Samedi 17 avril 1943
Le carnet familial
Décès
Nous apprenons le décès survenu le 6 février à Woippy, route de Thionville, de Mme Veuve Gustave DUVAL, née Anne Seignert, âgée de 40 ans.

Samedi 24 avril 1943
NOUVELLES DE CHEZ NOUS
Autour du château de Ladonchamps
Le 10 janvier de l'an 1541, nous apprend H. Kuhn dans la M. Z. du 17 mars, a trois lieues de la ville, les paraiges de Metz sous la enduite de messire Jacques Dex, accueillirent aux abords du château de Ladonchamps (Landenfeld) l'empereur Charles-Quint qui était venu rendre visite à sa bonne ville de Metz. Un cortège solennel convoya l'illustre visiteur jusqu'au pont des Morts où l'attendait le clergé de la ville. L'empereur descendait ce jour à l'hôtel de la veuve de Philippe de Raigecourt, seigneur de Ladonchamps.
Onze ans plus tard, Charles-Quint s'approcha de nouveau de la ville, mais cette fois avec le duc d'Albe et une armée de 60.000 hommes. La place ne fut tenue que par les 8.000 hommes d'armes de François de Guise qui mit la ville en état de défense et obligea Charles-Quint à lever le siège à la fin de la même année.
Ces souvenirs historiques donnent au chroniqueur l'occasion de décrire les particularités du château de Ladonchamps tel qu'il existe de nos jours. Il nous introduit par la belle grille en fer forgée, derrière laquelle s'élèvent les murs crénelés et les tourelles du château au milieu d'un parc de verdure. Une allée traverse successivement trois fossés et aboutit au corps de logis, aux lignes sévères, qui reflètent les différentes époques de la construction, en juxtaposant avec fantaisie les styles les plus divers. Une transformation du 18ème siècle a fait prévaloir le style baroque ; et les pensées du chroniqueur remontent le cours des siècles et lui font citer les grandes familles patriciennes de Metz qui occupèrent le château, depuis les Baudoche, les Raigecourt, les Gournay et Apremont, jusqu'aux Lefèvre qui prirent le nom de Ladonchamps de leur importante propriété.
Le 7 octobre 1870 Ladonchamps fut le théâtre d'une bataille par laquelle l'armée assiégée de Bazaine essayait de se dégager vers le nord.
Exemple typique de la construction lorraine, conclut l'auteur, par la concentration intime des beautés architecturales loin du regard indiscret du passant et ne se livrant qu'à celui qui est admis dans la famille.   [Clic : Voir l'article original (En allemand)]

Petites nouvelles familiales
Nous apprenons le décès survenu le 16 février à l’âge de 21 ans, de M. Eugène PERQUIN, de Woippy – Saint-Remy. Un office a été célébré en l’église de Woippy le 16 mars.

Samedi 1er mai 1943
Le carnet familial
Naissances
Marie-Rose et Françoise BELLO, de Woippy, sont heureuses d’annoncer la naissance de leur petite sœur Paule Marie Elisabeth, née à Auch (Gers), le 12 avril 1943.

Samedi 15 mai 1943
Avis de décès
Monsieur Pierre CAVELIUS, réfugié de Woippy, décédé le 4 mai 1943. Les obsèques ont lieu à Mussidan (Dordogne).
Monsieur Alphonse HENNEQUIN, réfugié de Woippy, décédé à Gaillac (Tarn) le 29 avril 1943, à l’âge de 75 ans.
Madame veuve Lucien MANGENOT, née Clémence DUVAL, réfugiée de Woippy, décédée à Gaillac (Tarn) le 17 avril 1943, à l’âge de 67 ans.

Samedi 10 juillet 1943
Aux pays des fraises
4 heures du matin. Un vacarme assourdissant me réveille ; ça grince, ça grogne, ça piétine, ça jacasse. Un saut à la fenêtre et je contemple un défilé pittoresque : les cueilleuses s'en vont, poussant chacune une petite voiture en osier surmontée d'un châssis de bois. Dans la voiture et sur le châssis un entassement de paniers à fraises. Fréquemment un brave toutou complète la caravane.
Ces femmes, en général solidement charpentées, sont vêtues de grands tabliers-blouses en Vichy et portent des « halettes ». Les jeunes filles préfèrent mettre, si elles sont minces, une espèce de pyjama ou une culotte de sport... c'est parfois drôle...
Et le village retombe dans un calme relatif jusqu'à 10 ou 11 heures. Alors commence 1e va-et-vient des petites voitures amenant des chargements de fraises au syndicat qui centralise les achats et les ventes, et repartent bien vite chercher d'autres paniers, et ce jusqu’au soir.
Vers 17 heures, l'animation est à son comble. Toutes les petites voitures reviennent en file indienne. Au syndicat se tiennent les acheteurs en gros avec leurs camions. Des chargements complets se dirigent vers la gare où attendent les wagons spéciaux. Et en route vers Paris, la Suisse ou le Luxembourg !
Il me semble que cela doit être assez facile cette cueillette. Voyons un peu mes talents : une halette... de gros souliers... un panier. Me voici dans les champs. A perte de vue les lignes des fraisiers semblent s'allonger indéfiniment. Hum ! s'il faut aller, courbée, jusque là-bas, bien loin... mon courage est un soupçon moins fort que tout-à-l'heure. Allons-y ! « Un pied de chaque côté de la rangée, le dos bien rond, on coupe délicatement la queue de la fraise avec les ongles et on la pose dans le panier. Ne pas cueillir les vertes, ne pas cueillir les trop mûres, ne pas écraser les fraisiers, ne pas tirer sur les tiges, etc., etc., etc. » Je connais par cœur les commandements de la parfaite cueilleuse.
Au bout de quelques minutes, mes jambes me font mal. Je veux m'agenouiller. Ah, oui ! mais la jupe traîne sur les fraisiers, si seulement j’avais un pyjama. Mon courage fond à vue d'œil. Une demi-heure après, il n'en reste plus... et je vais étendre mon malheureux dos, sur lequel le soleil a versé du plomb fondu, à l'ombre des mirabelliers voisins.
Midi. L'équipe se repose tout en avalant un repas froid. On bavarde gaiement et j'apprends ainsi que le fraisier demande beaucoup de soins, que ce sont les femmes qui, en général, s'occupent de cette culture, qu'il y a des réunions houleuses et des discussions frénétiques entre producteurs et syndicat, etc., etc. Toute la vie travailleuse de ce riche et beau coin de Lorraine défile devant moi.
Le soir vient. Dans la douce fraicheur qui tombe, il fait bon se reposer. La jeunesse, infatigable, danse.
Sur un mur, des couples vont s'asseoir, des idylles s'ébauchent. Tous les ans se répètent les mêmes promesses... et le vent emporte les mêmes serments. Le cœur humain ne change pas.
... Mais que les fraises sont donc bonnes, rouges, juteuses, parfumées... !

Samedi 31 juillet 1943
NOUVELLES DE CHEZ NOUS
Petites nouvelles familiales
La famille Lapied-Tillement à Woippy fait part du décès de M. François LAPIED, décédé le 25 juin, à l’âge de 58 ans.

Samedi 21 août 1943
Le carnet familial
Naissances
Monique et Jean-Louis REMIATTE, de Woippy, font part de la naissance de leur petit frère Jacques Lorraine Marie, né à Villeneuve-sur-Tarn, le 16 août 1943.

La parution du journal s'arrête avec l'édition du Samedi 18 septembre 1943, au numéro 134.

Au mois de novembre 1943 paraît une double feuille : ENTRE-NOUS, Bulletin des dispersés.
Ne possédant que quatre numéros (jusqu'en Février 1944), il est impossible de dire si la parution a continué après cette date.
Voici le relevé pour « Woippy » :

NOVEMBRE 1943 - N° 1.
Nos deuils : Gérard CLAUDE (Woippy), le 14 septembre, 10 mois.

DECEMBRE 1943 - N° 2.
Nos deuils : Pierre SCHMIDT, fabricant de cuisinières (Woippy), 21 octobre, 67 ans.

JANVIER 1944 - N° 3.
Nos deuils : Veuve Eugénie PERRIN, née Jacques (Woippy), 7 novembre, 69 ans.
Carnet familial - Naissances : Michel Jean André LALLEMENT, (Woippy), à Castres (Tarn)

FEVRIER 1944 - N° 4.
Nos deuils : Charles WATIEZ (Woippy, La Maxe), 21 décembre, 81 ans.


Petit souvenir du Sud-ouest

Les Lorrains à Agen (Lot-et-Garonne), février 1944.


Années 1944 - 1945

Après une interruption d'un an,
« Le Trait d'Union - Le Lorrain des Réfugiés de l'Est » reparaît le samedi 30 septembre 1944 sous le titre « Le Lorrain ».


Samedi 7 octobre 1944
Nos morts
Veuve Mathilde CATTARUZZA, née Romelli , (Woippy), 29 décembre, 63 ans. Maurice GEORGES (Woippy), 7 janvier, 36 ans, inhumé à Sablon.

Samedi 21 octobre 1944
Dans les régions d’accueil
LAVAUR (Tarn)
La libération de notre ville d’accueil s’est effectuée le dimanche 20 août. Les Lorrains n’ont pas été les derniers à s’enrôler dans les groupes chargés de protéger la ville contre les colonnes allemandes. Heureusement pour nous, celles-ci ont pris d’autres chemins.
Malheureusement, la joie générale a été ternie par un accident pénible. Dieu a voulu que la Lorraine continue encore par là, son sacrifice. Le soir du 23 août, une balle de mitraillette, partie inopinément, tua sur le coup Mlle Bernadette Pelte et blessa mortellement un jeune homme de Lavaur. Bernadette, élève de l’Ecole normale d’institutrices de Sélestat, était la fille de M. Pelte, d’Ay-sur-Moselle.
- Le 17 septembre, à Lavaur, s’est éteinte, dans sa 90e année, Mme veuve Léonie Mayot, réfugiée de Woippy. La chère défunte n’a pas eu, hélas ! la joie de revoir son clocher natal. Mais ne fut-ce pas pour elle un bonheur peu commun, que de voir naître, le 2 juin dernier, le fils d’un de ses arrière-petits-enfants ? Nos sincères condoléances vont à toute la famille et principalement à M. et Mme Mangenot, qui ont su, pendant de longs mois, lui prodiguer leurs soins filiaux avec un rare dévouement.

Samedi 28 octobre 1944
Le carnet familial
Marie-Luce et Bernard TILLEMENT, de Woippy, réfugiés à Castelnau-Barbarens, ont la joie de vous faire part de la naissance de leur petit frère Jean-Claude, né à la maternité d’Auch, le 30 mai 1944.

L'Est Républicain (Nancy) du vendredi 17 novembre 1944


Samedi 25 novembre 1944


Samedi 2 décembre 1944
Le carnet familial
Décès
M. Emile GENY, ouvrier aux magasins de fourrage de l’Etat, replié à Woippy, décédé subitement à Castres (Tarn), le 29 mai 1944.

Samedi 16 décembre 1944
AUX EXPULSES
… de Woippy
Les expulsés de Woippy, domiciliés en dehors des départements du Tarn, de la Haute-Garonne et du Gers, sont priés d’envoyer leur adresse actuelle, en indiquant la composition de leur famille, à M. l’abbé Guénot, à Ste-Quitterie, par Rabastens (Tarn), en vue du rapatriement.

Samedi 23 décembre 1944


En passant par la Lorraine
Courcelles-sur-Nied
Le 4 septembre, nous avons été évacués de Woippy, presque à coups de crosses par les S.A. Avons emporté tout le linge de corps mais pas de drap ni de literie. Le train devait nous emmener en Allemagne, mais comme nous n’étions pas escortés, nous sommes descendus à Courcelles. A chaque gare il en descendait ; si bien qu’il y en a très peu qui sont arrivés jusqu’en Allemagne. J’ai pu retourner plusieurs fois à Woippy mais déjà les trois quarts du village étaient pilés. Plus de matelas, plus de draps, plus de vaisselle, un fouillis formidable. A chaque instant rafle pour les hommes qui devaient faire des tranchées, beaucoup ont été emmenés en Allemagne.

Les réfugiés fêtent la libération de METZ et STRASBOURG
LAVAUR (Tarn)
Alors que le lundi 20 novembre, les Lorrains de Lavaur, avec une ferveur exemplaire, s’étaient réunis afin de prier pour leurs morts, les nouvelles de Metz commencèrent à arriver et il devint de plus en plus certain que le dimanche suivant on pourrait cette fois fêter la libération de Metz et des villages des environs : Ay, Trémery, Fèves, Norroy, Woippy. Le temps était court pour préparer la fête, mais il y a à Lavaur des maîtres-organisateurs qui surent en peu de temps ordonner un programme précis. Grand-messe avec Te Deum, sermon de M. le curé de Saint-François, chants par l’Orphéon, cérémonie au monument aux morts, discours de MM. Junck, Worms et Parant, participation des autorités de la ville et de la population, tout contribua à faire de cette fête une belle manifestation, dont le souvenir restera parmi les plus beaux de ceux que les Lorrains remporteront de leur séjour dans le midi.
Le surlendemain, dans une réunion intime, ce fut le tour des petits d’être de la fête, Saint-Nicolas était passé. Il avait apporté d’excellentes gâteries que les enfants ont bien mérité en offrant à leurs parents et amis un choix de chants et de saynètes qui leur font honneur ainsi qu’à leur maître dévoué, M. P. Valentin.

Samedi 30 décembre 1944
EN PASSANT PAR LA LORRAINE
Woippy
Woippy a été évacué sur Metz le 4 septembre. Nous sommes à Queuleu. Obligés d’abandonner tout après avoir passé deux jours dans les jardins ! Nous sommes revenus à la maison avec la famille Glad qui n’osait rentrer dans leur maison ; nous n’avions pas mangé depuis trois jours. Nous nous apprêtions à manger quand les soldats entrèrent et par des « Raouss » nous firent partir. Le temps de rassembler ce qui nous tombait sous la main et ils avaient déjà fait des trous dans le mur de la salle à manger où ils ont tout retourné. Et nous voilà partis sur la route de Thionville en direction de Metz. L0 nous nous sommes joints aux personnes de Maizières, Semécourt, St-Privat, Lorry, Devant-les-Ponts, Ars, Grigy, Corny, Pouilly et de bien d’autres villages encore. Je suis retourné par la suite quatre fois à Woippy mais chaque fois un peu plus avait disparu de la maison : le linge, les habits, le grain, les bêtes, tout a été volé par les soldats et leurs civils ! Il n’y a plus de cuisinière, de casseroles, plus de lits, plus de tonneaux ; ils ont tout bu. Sur 48 lapins, il ne m’en reste que 9 retrouvés dans les champs. Le pauvre village a bien souffert, 80 % de démoli. Les maisons Demange, Gérard, Bader, Fontaine, les Ecos, Galleron, Perrin, Charles Lahaire, Boda, l’église et le presbytère. En Nachy, Lurion, Calmès, Ostermann, sont écroulées. Déjà, au mois de mai 15 maisons furent incendiées. Des soldats et des chevaux tués plein les rues. La pauvre Marguerite Pilla a eu les deux jambes coupées par un obus, en revenant de Metz. Vidémont, de Woippy, a été tué sur les remparts Paixhans. Il y a eu Mme Duval de Devant-les-Ponts qui fut tuée. Nous sommes presque sans ravitaillement.

Samedi 10 février 1945
En passant par la Lorraine
Saulny
Le village n’a pas souffert et seules les maisons Robinet, Gralet et Paul Ainsi que celle de Domange Adolphe dans le bas du village sont entièrement brûlées. Les autres habitations n’ont aucun mal, à part quelques tuiles enlevées et des vitres brisées. Les maisons ont été entièrement pillées, mais les meubles sont tous restés. Il reste au village deux vaches et cinq chevaux, qui ont pu être récupérés, et toutes les récoltes sont encore en terre. Quelques habitants se trouvent au village, ce sont Mouton, Henri, Robert, Auguste, Robinet, Beurthe, et la vie reprend peu à peu.

Samedi 31 mars 1945
Le carnet familial
Naissances
Mme et M. Adrien Moitry (Woippy) sont heureux de vous faire part de la naissance de leur fils Claude né le 4 mars 1945, à Gélos-Pau (B.-P.), rue P.-Mounaud.

Samedi 28 avril 1945
En passant par la Lorraine
Accident à Woippy
Un accident s’est produit sur la route de Woippy, où trois jeunes filles ont été renversées par un char américain. L’une d’elles fut si grièvement blessée qu’elle st décédée quelques minutes après l’accident. L’état des deux autres filles est grave. La gendarmerie de Metz enquête.

Samedi 2 juin 1945, N° 171.
C'est le dernier numéro imprimé à Riom (Puy-de-Dôme), Le Lorrain cesse de paraître.



Le 22 novembre 1944, la ville de Metz était libérée par les troupes alliées,
le lendemain, l'imprimerie du Lorrain éditait sa première feuille (simple) : La Lorraine Libérée.



15 numéros seront édités avant que le journal Le Lorrain (simple feuille) soit de nouveau en vente (10 décembre 1944).




Petit souvenir du Sud-ouest

Lavaur (Tarn), devant le Palais de justice, printemps 1944.
(Pour les noms de personnes, cliquez sur la drapeau)



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