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  Dernière mise à jour : 9 décembre 2014

1941 - 1945
« Le Trait d'Union - Le Lorrain des Réfugiés de l'Est »

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Année 1942

Samedi 3 janvier 1942
Les vœux de bonne année à leurs amis... à leurs compatriotes
Les expulsés de Woippy, réfugiés à Castelnau-Barbarens (Gers), envoient leurs meilleurs souhaits à leur curé, maire et amis.
M. Schwartz-Tillement, M. Lurion Auguste, Mme Gusse et ses enfants, M. Petitjean-Charaux, M. Bello-Lapied.

Samedi 14 février 1942
Le carnet familial
M. et Mme Adrien MANGENOT, expulsés de Woippy, ont le plaisir de faire part de la naissance de leur deuxième enfant, Nicole-Josette, née le 9 janvier 1942, à Alès (Gard)

Samedi 21 mars 1942
TARN. LAVAUR
Mariage. – Le jeudi 26 février a eu lieu le mariage civil, par devant M. le commandant de Saint-Salvy, maire nommé de Lavaur, de Mlle Lucie Junck, fille de Mme et M. Junck Charles, ex-représentant général de la Brasserie Amos, avec M. Deniau Robert, dessinateur à la S.N.C.F de Paris.
La bénédiction nuptiale leur fut donnée en la cathédrale Saint-Alain, de Lavaur, par M. l’abbé Holweck, curé de Fèves, lequel devant les fidèles recueillis prononça une touchante allocution, en faisant l’éloge du jeune couple et des familles respectives. La cérémonie religieuse fut rehaussée par les chants de la chorale de jeunes filles lorraines et par Me Crayol, notaire à Lavaur, qui tint les grandes orgues pour la circonstance. La quête fut faite par Mlle Colette Hotz, de Woippy, costumée en Lorraine, rappela bien des souvenirs.
La nombreuse assistance où l’on remarquait les membres du groupement lorrain, de la municipalité, de la Légion française des combattants, du Secours national, de la Croix-Rouge et des habitants de Lavaur, témoigna par sa présence, leur sympathie aux jeunes époux ainsi qu’à leurs familles, auxquels nous présentons nos vœux et félicitations.

MAZAMET – FAILLY – RETONFEY – WOIPPY
A l’approche du printemps, l’appel de la terre se fait sentir chez nos braves paysans lorrains. Davantage, ils pensent au terroir de leurs aïeux. Pour y remédier et aussi pour améliorer le ravitaillement familial, le Groupement d’entraide s’est efforcé de leur procurer un petit coin de terre. Malgré l’incompréhension de certains propriétaires et grâce aux efforts des pouvoirs publics et de notre délégué, M. Marlier, chaque personne pourra disposer d’un are. Puisse cette maigre attribution alléger un peu le ravitaillement de nos compatriotes en exil.
- D’autre part, nous sommes heureux d’annoncer la naissance d’une petite Solange au foyer de M. Parisot Paul, de Fèves (Moselle), et d’une petite Raymonde, au foyer de M. Arnould Lucien, de Norroy-le-Veneur (Moselle). Nos meilleurs vœux à ces deux familles.

Samedi 28 mars 1942
Le carnet familial
Décès. Mlle Madeleine HELLER, expulsée de Woippy, décédée à l’âge de 20 ans, à Gaillac (Tarn).

Samedi 4 avril 1942
TARN. Gaillac – Woippy
Une famille éprouvée. – Mardi 10 mars, est décédée, après une courte mais cruelle maladie, à l’âge de 20 ans, Mlle Madeleine Heller, expulsée de Woippy. Ses obsèques ont eu lieu vendredi 13 mars, en l’église Saint-Pierre, de Gaillac, au milieu d’une très grande affluence. Outre les Lorrains de la ville et des localités environnantes, de nombreux Gaillacois y prirent part, manifestant ainsi toute leur estime et leur sympathie pour la défunte et sa famille. Le drap mortuaire, ainsi que les nombreuses gerbes et couronnes étaient portées par les fillettes de l’école lorraine et par les jeunes filles lorraines et gaillacoises. La direction, ainsi que tous ses camarades d’atelier assistèrent également aux obsèques. La messe d’enterrement fut chantée par M. l’abbé Guénot, curé de Woippy. Le corps de la défunte est déposé dans un caveau provisoire du cimetière de Gaillac, en attendant son transfert en Lorraine.
Ce deuil frappe une famille déjà cruellement éprouvée. En effet, Mme Heller a perdu dans les huit mois qui précédèrent son expulsion, sa mère, son mari et son frère. Après à peine six mois de présence à Gaillac, son gendre, M. Flachet, père de deux jeunes enfants, y est décédé.
La défunte était la sœur de M. Heller Victor, employé à l’U.C.P.M.I. d’Hagondange, secrétaire porte-drapeau de la section U.N.C. de la localité, également réfugié à Gaillac avec ses enfants.
A la famille si durement frappée, nous présentons nos plus sincères condoléances.

Samedi 18 avril 1942


Samedi 16 mai 1942
Le carnet familial
Naissances
M. Jean DUVAL, de Woippy, et Mme née Francine Boudot, de Sillegny, réfugiés à Salies-du-Salat (Haute-Garonne), sont heureux d’annoncer la naissance de leur fils Serge Marcel Edouard, né le 24 avril 1942.

Samedi 7 juin 1942
TARN. MAZAMET – WOIPPY
Décès. – Le 31 mai est décédé à l’âge de 47 ans, Mme Eugène François. Ayant par son amabilité et sa serviabilité sut gagner l’estime de tous les habitants de Woippy, ceux-ci n’oublieront pas les services qu’elle et son mari ont su leur rendre avant, pendant et après l’armistice.
Une bonne partie des expulsés, presque tous, ont tenu à l’accompagner à sa provisoire demeure. A son mari si cruellement touché, nous souhaitons bon courage dans cette dure épreuve et l’assurons, encore une fois, de notre affectueuse sympathie.

Samedi 4 juillet 1942
Certificat d’Etudes
Charrette Marie-Thérèse, de Woippy, à Saint-Georges-d’Espéranche (Isère).

Samedi 11 juillet 1942
Le carnet familial
Mariages
Le 27 juin 1942 a été célébré en l’église de Notre-Dame de Chauvigny (Vienne), le mariage de M. Louis GLAD, de Woippy, chauffeur à la laiterie coopérative de Chauvigny, avec Mlle Germaine PROUST, secrétaire à la même laiterie.

Samedi 8 août 1942
MAZAMET
Succès scolaire. – C’est avec plaisir que nous apprenons les magnifiques résultats obtenus par notre école d’Alsace-Lorraine, tant au C.E.P. qu’au D.E.P.E. Ceux-ci sont une preuve de l’excellent état d’esprit qui règne dans nos écoles repliées. Quoique loin de chez eux et travaillant souvent dans des conditions anormales, nos petits élèves ont gardé ce ressort et cette vitalité qui font honneur à nos provinces. Samedi 18 juillet eut lieu, en une cérémonie toute intime, la remise des diplômes. Les lauréats avaient tenu à prouver leur reconnaissance en offrant à leur maître, M. Marlier, un magnifique souvenir. Profondément ému, l’heureux maître remercia ses élèves et leur demanda de poursuivre toute leur vie, le magnifique effort de cette année, afin que revivent une Alsace et une Lorraine plus belles que jamais.
Ont été reçus au C.E.P.E. : Fidry Paul, Robert Isabelle, Michelet Henriette, Arnould Annie, Pette Denise, Trarbach Jean, Trarbach Ginette.
Ont été reçus au D.E.P.E. : Schmitt Nicolas, Schlouppe Annie. Nos sincères félicitations.

Samedi 5 septembre 1942

Le carnet familial
M. et Mme Georges Kocher, réfugiés de Woippy, actuellement à Rabastens (Tarn) sont heureux de faire part de la naissance de leur fils Jacques Marcel, le 6 août 1942.

Samedi 24 octobre 1942
MAZAMET – WOIPPY
Décès. – Le 12 octobre, une bien triste nouvelle se répandait dans la ville. La petite Simone Schlouppe, âgée de cinq ans, venait de décéder des suites de la diphtérie.
Les obsèques de la petite défunte prouvèrent l’union de tous les Lorrains dans la douleur. Toutes les familles lorraines étaient représentées, et de nombreux Mazamétains s’étaient joints au cortège funèbre. L’école lorraine avait tenu à offrir à leur petite camarade une superbe couronne.
Puissent ces marques de sympathie adoucir un peu la douleur des parents et des grands parents unanimement aimés dans la région messine.

Samedi 7 novembre 1942
Le carnet familial
Naissances
M. Jean BILL et Mme, née Irène LAHAIRE, et leur fils Maurice, réfugiés de Woippy, demeurant à Montélier (Drôme), sont heureux de faire part de la naissance de leur fille et sœur Jeannine Monique Marie, née à Valence le 15 octobre 1942.

Samedi 21 novembre 1942
Le carnet familial
Le 31 octobre 1942 a été célébré en l’église St-Pierre, de Rabastens, le mariage de Mlle Anna WEBER, de Herbitzheim (Haut-Rhin), avec M. René DALBOUR, de Woippy. La bénédiction nuptiale a été donnée par M. l’abbé Guénot, de Woippy.

RABASTENS
Le Groupement des réfugiés lorrains réuni le samedi 7 novembre au foyer qui lui est réservé par la municipalité de Rabastens, a apporté quelques modifications à son organisation. C’est ainsi que nous voyons avec plaisir notre Groupement placé sous la haute autorité de M. l’abbé Guénot, curé de Woippy, qui sera assisté dans ses fonctions par nos compatriotes MM. Dusselle, de Woippy, Verdeille, de Dieuze, et Robert, de Norroy. Nous sommes heureux de saluer ici ces amis lorrains dont l’activité et le dévouement sont bien connus.

Samedi 28 novembre 1942
Le carnet familial
M. et Mme Paul GNAD, réfugiés de Woippy, à Lavaur (Tarn) sont heureux de faire part de la naissance de leurs jumelles Monique et Colette, nées le 2 octobre 1942.

Samedi 19 décembre 1942
MAZAMET
Depuis quelques temps le Groupement d’Entraide a déployé une grande activité. A l’approche de l’hiver il a pensé que certains problèmes devaient être résolus. Ce fut d’abord la constitution du stock familial de pommes de terre pour tous nos compatriotes. Après de multiples démarches, il réussit a procurer 50 kilos de pommes de terre à chacun de ses adhérents.
La question du chauffage vient aussi d’être résolue. Grâce à la compréhension des pouvoirs publics et au dévouement de son délégué, le Groupement a constitué un certain stock de bois de chauffage qui va être prochainement distribué.
Nos petits ne sont pas oubliés, Saint-Nicolas leur rendra visite encore cette année. Les commerçants mazametains ont répondu à notre appel et grâce à leur générosité le patron de la Lorraine visitera ses petits protégés. Malheureusement, par suite des circonstances, la grande soirée lorraine, donnée au profit de la Caisse de Secours du Groupement, qui devait avoir lieu le 9 décembre, est remise à une date ultérieure.
Le 18 novembre, à l’occasion du second anniversaire de son arrivée à Mazamet, le Groupement a fait célébrer un service funèbre solennel à la mémoire des morts des deux guerres et de ses adhérents décédés en exil. Tous les groupements constitués de la ville étaient représentés.

Samedi 26 décembre 1942

Il y avait alors grande effervescence dans l'antique cité des Médiomatriques. Depuis quelques semaines, un étrange monstre, venu on ne savait d'où, s'était niché dans les grottes de l'amphithéâtre romain à la porte de la ville ; la voix populaire l'appelait « Graoully ». Personne ne l'avait vu de près, car il semait la terreur dans toute la région et il ne se passait pas de jour qu'on n'eût à signaler la disparition de quelque bétail, votre même d'enfants ou de jeunes gens qui s'étaient imprudemment éloignés des remparts de la ville. Tout ce qu'on savait de lui, c'est qu'il était d'aspect terrifiant : un corps couvert d'écailles comme un crocodile, rampant sur courtes pattes, mais pouvant s'élever dans les airs grâce à d'immenses ailes striées de taches vertes et rouges, qui le faisaient ressembler à une immonde chauve-souris. Certains des plus téméraires l'avaient observé quand il apporta sa proie quotidienne à ses cinq petits, en tout semblables à lui. Les citadins terrifiés s’enfermaient dans leurs maisons et n’osaient plus franchir les portes de la ville.

Un certain soir approcha de la ville un pèlerin étrange, venant de Rome envoyé par Pierre le premier pape. Arrivé sur la hauteur de Gorze d'où ses yeux plongeaient sur la riche vallée de la rivière Mosella et sur la ville des Médiomatriques, Clément - c'est ainsi que se nommait l'inconnu - s'était agenouillé sur une pierre des champs qui en porte les traces encore de nos jours. Il avait prié longuement.

A peine entré dans la ville, Cément se vit entouré d'une foule anxieuse qui lui conta comment le jour même un enfant de douze ans qui s'était attardé sur le vieux pont de la Seille, avait été enlevé par le monstre. Il en fut fort affligé. Désigné par Pierre comme premier évêque de la cité des Médiomatriques, il trouva sur son chemin l'ennemi de toujours sous la forme d'un immonde dragon. Sans hésiter un instant, il se dirigea vers l'amphithéâtre et d'une forte voix somma Graoully 1e sortir de sa cachette.

Miracle inouï, il ne se passa pas longtemps et la masse immonde du dragon rampa vers lui, suivi de cinq petits monstres. Clément prit son étole, la noua autour du cou de Graoully et, comme s'il s'agissait d'une bête domestiquée, le conduisit vers la ville. Derrière leurs volets fermés avec précautions, les citadins virent passer l'étrange cortège qui traversa lentement les rues désertes. Tout bruit s'étouffa sur son passage pour ne pas éveiller la fureur du monstre ; et lorsque Monseigneur saint Clément descendit du Haut-de-Sainte-Croix vers le bas de seille, traversant une rue étroite, le tonnelier chuchota à la voisine, la bouchère : Taisons-nous ! Le nom en serait resté à la rue Taison.

Arrivé sur le pré de la Seille qui roulait ses flots ocrés, Clément, d'un large geste, commanda à Graoully d'aller ne noyer dans la rivière ; à la stupéfaction de la foule qui avait suivi de loin, l'immonde dragon, docile comme un agneau, se précipita dans la Seille, suivi un à un par chacun de ses cinq petits. Nul jamais ne les revit.
Ainsi périt Graoully, la terreur des Médiomatriques.

Clément, en souvenir, éleva un autel au milieu de l'amphithéâtre que le dragon avait hanté avec sa progéniture et, peu de temps après, de nombreux païens se firent baptiser.



Petit souvenir du Sud-ouest

Sœur Etienne-Marie, Sœur Lucie-Elisabeth, Sœur Laurence, Sœur Anne-Stéphanie (Sœur des malades)


Pour demander et écouter de la musique sur Radio-Andorre en 1942








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