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  Dernière mise à jour : 9 mars 2010

Woippy et la Révolution française
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Grâce à l'énorme ouvrage de René Paquet « Bibliographie analytique de l'Histoire de Metz pendant la Révolution (1789-1800) » - Paris, 1926, il est possible de relater quelques anecdotes woippyciennes pendant la période révolutionnaire.


Vols commis dans l'église - 9 juin 1790.
(pages 1050 et 1051)



L'église se situait dans l'enceinte du cimetière actuel

Pétition de la commune de Woippy, relative aux vols commis dans leur église. Du 9 juillet 1790.

« A Messieurs les maire et officiers municipaux de la ville de Metz,
Supplient humblement les maire et officiers municipaux de Woippy,
Disant que, dans la nuit du 8 au 9 juin dernier, on a fracturé les portes de leur église paroissiale, ainsi que la porte du tabernacle où l’on a pris et volé l'ostensoir garni de son hostie, ainsi que le saint ciboire, lequel contenait environ cinquante hosties dans le moment, deux couronnes du Saint-Sacrement, le tout en argent, ainsi que les boëtes d'onctions ; un reliquaire, lequel contenait une partie des reliques de Saint-Étienne, le tout en argent, à l'exception du pied du reliquaire qui était en cuivre ; dans une autre armoire où étaient les linges, on a pris et volé une écharpe en soie, fond blanc, brodée en soies de plusieurs couleurs ainsi qu’en or et en argent, plus une chappe en soies de plusieurs couleurs, garnie de galon et frange en or faux ; une aube de toile suisse, le tout, en bas, de linon brodé et moucheté ; deux surplis de monsieur le curé, l’un de linon et l'autre de toile suisse toute neuve ; deux autres surplis de chantre, toile suisse, un habillement de la statue de la Sainte Vierge, en soie, fond blanc moucheté, frange en or faux ; le pavillon du maître-autel même étoffe et même galon et frange, le tout estimé à la somme de 3.000 livres, lesquels suppliants déclarent qu’ils n'ont aucuns biens communaux, ni revenu de fabrique que la petite quête que l'on fait les dimanches et fêtes de 1’année, dans ladite église ; déclarent aussi que les linges volés énoncés ci-dessus ne sont point encore payés, lesquels n’ont aucun recours que d'avoir l’honneur de supplier, messieurs, pour ce qu'il vous plaise les dédommager de leur perte, soit par argent, soit en leur procurant d’autres vases sacrés dont il n'est pas possible qu'une paroisse aussi nombreuse en paroissiens, mais pauvre, puisse se passer, ainsi que d'un calice, d'un ciboire, d'un ostensoir, de boëtes d'onction, d'écharpe pour donner la bénédiction, d’une chappe pour faire les processions ; il paraît, dans ce moment, que messieurs pourraient dédommager lesdits suppliants par le moyen de la soustraction (sic) des couvents dont messieurs ont fait inventaire dans les églises.
Considérez, messieurs, et qu'il vous plaise accorder la demande des suppliants vu que 1’exposé, d’autre part, est sincère et véritable. Et ferez bien.
Woippy, le neuf de juillet 1790.
Antoine Hennequin, maire ; Nicolas Lapointe ; Michel Delatte ; Lamiable ; Noël Polin ; François Virion ; George Poulmaire ; Étienne Colson, greffier. »

« A messieurs du district de la ville de Metz.
Supplient humblement les maire et officiers municipaux de Woippy, disant qu'ils ont eu l'honneur de présenter requête à messieurs de la municipalité d’icelle ville de Metz, dans le courant du mois de juillet dernier, au sujet du vol et sacrilège qui a été commis dans leur église paroissiale, tant de leurs vases sacrés que de leurs ornements et linges, lequel vol a été estimé à 2.400 livres de laquelle requête les suppliants ont été renvoyés jusqu’au moment où messieurs et seraient en activité et n’en ont entendu aucune réponse et sont toujours restés en attendant jusqu’à ce jour.
Cependant il n'est pas possible qu'une paroisse aussi nombrable (sic) en paroissiens, puisse rester sans avoir des vases sacrés ; ils ont fait emprunt jusqu'à ce moment pour raison qu'il n'est pas possible que la communauté en achète, n'ayant ni biens, ni revenu ; c'est pourquoi ils ont eu l'honneur de présenter requête à messieurs de la municipalité de Metz et qu'ils ont l’honneur de présenter cette présente, messieurs, voyant qu’ils sont les dépositaires des restes des vases sacrés des couvents religieux d'icelle ville, espérant de leur bonté et bienfaisance qu'ils voudront bien assister la pauvre paroisse de Woippy, pour le moins de leur passer des vases sacrés tels qu'ils sont nécessaires et d'une très grande nécessité et feront bien.
Fait par le Corps municipal de Woippy, le 13 décembre 1790.
Antoine Hennequin, maire ; Jean Lamiable ; Jacques Mangenot ; N. Lapointe ; Michel Delatte ; Étienne Colson, greffier. »

On lit, à gauche, en marge de cette pièce, l'avis suivant : « Renvoyé aux suppliants pour fournir conjointement, avec le curé du lieu, un état des objets indispensablement nécessaires aux besoins de leur église.
A Metz, le 18 décembre 1790. Par ordonnance du directoire du district.
Gobert, secrétaire. »

« A Messieurs du district de Metz.
Nous soussignés, maire et officiers municipaux de Woippy, déclarons que pour satisfaire à l'ordonnance de messieurs du directoire de Metz, en date du 18 du présent mois, mise à la marge d'une requête par nous présentée à messieurs, le 13 du même mois, nous nous sommes concertés avec monsieur le curé de notre paroisse et sommes convenus unanimement que parmi les choses indispensablement nécessaires à notre église sont :
1° Un calice avec sa patène - nous observons à cet égard, à messieurs, que le calice et la patène que nous avons actuellement dans notre église, nous viennent du chapitre de la Cathédrale de Metz, lesquels nous ont été passés moyennant un récépissé qu'il a exigé de nous, à cause qu'ils étaient inventoriés, ainsi qu'une aube et un amict - il est question de savoir si ces objets nous resteront ou si nous en aurons d'autres ;
2° Un ciboire avec son voile ;
3° Un ostensoir ;
4° Des boëtes d'onction, seulement pour le baptême ;
5° Une écharpe pour donner la bénédiction.
Les choses simplement nécessaires sont :
1° Une chappe pour faire procession les jours de fêtes solennelles ordinaires ;
2° Une aube ;
3° Deux surplis pour monsieur le curé ;
4° Deux autres surplis de chantre (nous observons que ces choses sont nécessaires pour la raison que les linges ne peuvent pas toujours servir sans être blanchis ; il en faut pour servir tandis que l'on blanchit les autres.
Nous nous bornons à ce petit nombre de demandes quoique nous soyions persuadés que les autres choses qui nous ont été volées, dont nous n'osons demander le remplacement, n'étaient point inutiles ni superflues à l'église de la paroisse.
Nous observerons, de nouveau, en toute vérité, que la communauté, ainsi que la fabrique, n'ont que des dettes, qu'ils ne pourront acquitter pendant longtemps.
Ce considéré, messieurs, il vous plaise accueillir nos observations et nos demandes et y faire droit.
Fait et arrêté en la municipalité, le 19 décembre 1790.
Antoine Hennequin, maire ; N. Lapointe ; Michel Delatte ; Jean Lamiable ; Jacques Mangenot ; George Poulmaire ; Pierre Bailly, procureur ; Husson, curé de Woippv ; Etienne Colson, greffier. »

« Vu la présente requête et autres pièces jointes, le directoire du district, M. le Procureur-syndic ouï, est d'avis qu'il y a lieu d'autoriser les paroissiens de Woippy à conserver les objets détaillés audit état, que le ci-devant chapitre de la Cathédrale leur a fournis provisoirement ; à ce moyen les gardiens et dépositaires seront déchargés de la représentation d’iceux ; d'autoriser aussi les dépositaires d'ornements et vases sacrés de maisons religieuses à délivrer en présence de mon ledit Procureur-syndic ou d'un commissaire du district, les vases sacrés et ornements qui sont encore nécessaires à ladite paroisse et indiqués audit mémoire, le tout attendu qu’il est décrété par 1’Assemblée nationale que les frais du culte sont à la charge de la nation.
Délibéré à Metz, le 22 décembre 1790.
Berger ; Purnot ; Pécheur ; Bail ; Pyrot, Procureur-syndic. - Collationné : Gobert. »

« Vu la requête, d'autre part, ensemble celle du 9 juillet et 19 décembre derniers et l'avis du directoire du district de Metz, le directoire (du département), ouï M. le Procureur général-syndic, a autorisé le directoire du district à délivrer provisoirement, à la fabrique de Woippy, les objets qui lui sont nécessaires, lesquels sont désignés dans la requête y jointe du 19 décembre dernier, à charge par elle d’en faire la représentation toutes et quantes fois elle en sera requise.
Fait à Metz, le 4 janvier 1791.
Hunolstein, président ; Séquerre ; Collin ; Saget ; Thiébaut ; Flosse ; Pierron ; Poutet, Procureur général, et Hensienne, secrétaire. »
Collationné pour extrait conforme au registre ; à Metz, ledit jour et an.
Hensienne.

« Nous soussignés, maire et officiers municipaux de Woippy, reconnaissons que messieurs du directoire du district nous ont remis ce jourd'hui, en exécution du délibéré du Département du 4 janvier dernier :
1° Un ciboire en argent d'Allemagne doré, du poids de quatre marcs ;
2° Une boite de Sainte-huile d'argent, pesant six onces ;
3° Une chappe de panne rouge, bordée d'un galon faux ;
4° Un voile brodé de damas rouge ;
5° Trois aubes, toile de chanvre et un surplis même toile ;
6° Une écharpe de drap d'argent.
Lesquels objets, savoir : le ciboire provient de la sacristie de la ci-devant abbaye de Saint-Vincent et les autres objets proviennent de la sacristie de la ci-devant abbaye de Saint-Clément.
Nous susdits promettant de faire la représentation desdits effets toutes et quantes fois nous en seront requis par messieurs.
Fait à Metz, le 1er février 1791.
N. Lapointe ; Jean Lamiable ; Antoine Hennequin, maire ; Pierre Bailly, procureur ; George Poulmaire ; Étienne Colson, greffier. »



La Constitution civile du clergé - Le serment.
(page 1100)

Votée en juillet 1790, la Constitution civile du clergé organise l’église nouvelle. Les prêtres deviennent des fonctionnaires de la nation et, comme tels, astreints au serment.

Termes du serment :
« Je jure de veiller avec soin aux fidèles dont la direction m’est confiée ; je jure d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi ; je jure de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution française décrétée par l’Assemblée Nationale et acceptée par le roi, et notamment les décrets relatifs à la Constitution civile du clergé. »

Le clergé en place résiste et refuse le serment, évêque en tête. Un décret du 27 novembre 1790 déclare démissionnaires tous les ecclésiastiques fonctionnaires publiques qui n’auront pas juré dans les huit jours ; le serment ne devant s’accompagner d’aucune explication ni restriction.

Serment du curé de Woippy (avec restriction) :

« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée ; d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le roi, en tout ce qui n'est pas contraire à la doctrine de l’Église catholique, apostolique et romaine.
En foi de quoi, j'ai signé la présente déclaration faite aux officiers municipaux de cette paroisse, le 27 et réitérée le 29 de ce mois de janvier 1791.
Husson, curé de Woippy. »

La commune de Woippy souhaitait garder son curé et espérait qu’il reviendrait sur son serment avec restriction.

« Ce jourd'hui, sixième jour du mois de février 1791.
Le Conseil général de la commune de Woippy étant assemblée, pour la troisième fois, pour demander à M. Husson, leur pasteur et curé, s'il était dans l'intention de prêter son serment tel que la loi l’ordonne, les réponses qu'il a faites la première et la seconde fois sont écrites sur l'écrit ci-joint, en date des 27 et 29 janvier dernier (pièce ci-dessus) ; dans la troisième réponse qui est celle de ce jourd'hui, il a répondu verbalement qu'il ne ferait d'autre serment que celui qu'il avait écrit lesdits jours susdits et qu'il désirait vivre et mourir audit lieu de Woippy, dans sa résidence actuelle, et faire les mêmes fonctions de pasteur tel qu'il l'a fait jusqu'à présent et qu'il ne demandait point de pension et qu'il avait fait une dépense de sept cents livres dans son logement et qu'il ne demandait rien autre chose que de demeurer en icelui.
Fait par le Conseil général de Woippy, lesdits jour, mois et an susdits.
L intention de tous les paroissiens serait de pouvoir le conserver.
Signatures : N. Lapointe, George Poulmaire, Jean Lamiable, Pierre Vaugein, Dominique Barrière, François Lapied, Jacques Mangenot, Antoine Hennequin, maire ; H. Maurice, Noël Polin, notable, Dominique Mangenot, Sébastien Lemoine, P. Génot, Jean Laurain, Joseph Bourson, Pierre Bailly, procureur. »

Le souhait des paroissiens ne fut pas exaucé, M. Husson, curé de Woippy depuis plus de trente ans fut contraint de céder la place à M. Mathieu, prêtre constitutionnel.

Mai 1791.

« Nicolas Francin, par la miséricorde divine, dans la communion du Saint-Siège apostolique, constitutionnellement élu évêque du département de la Moselle, dont le siège est à Metz.
Sur la représentation qui nous a été faite par M. Nicolas Mathieu, vicaire de Saint-Victor de cette ville, du procès-verbal du district de Metz du 9 du présent mois, contenant l'élection de la personne dudit sieur Mathieu à la cure de la paroisse de Woippy et du procès-verbal du 10 du même mois, contenant proclamation de ladite élection, après avoir examiné attentivement les dites pièces et nous être instruit des titres et capacités du sieur Nicolas Mathieu, l'avons institué et instituons, par ces présentes, curé de la paroisse de Wapy (sic) pour en exercer les fonctions.
Donné à Metz, sous le seing de notre premier vicaire et le contre-seing du secrétaire de notre Conseil épiscopal, l'an 1791, le treizième du mois de mai.
Bausin, vicaire épiscopal.
Par mandement, Périn. »

« Woippy. - Extrait du procès-verbal des séances du Corps électoral du district de Metz, réuni pour le remplacement des ecclésiastiques, fonctionnaires publics, qui n'ont point satisfait à la loi relative au serment.

Du 9 mai 1791.
Le scrutin ayant été ouvert pour la nomination à la cure de Woippy, recensement, dépouillement et vérification faits, il a été reconnu que le nombre des votants étant de 59 et la pluralité absolue de 31, M. Nicolas Mathieu, vicaire de Saint-Victor, avait obtenu plus de la moitié des suffrages et a été proclamé curé de Woippy.
Signé : Jacquin, président ; Juteau, de Brye, et Bailly, scrutateurs et Saget, secrétaire. Collationné par moi, secrétaire de l'Assemblée électorale.
Saget.
Suivent les signatures olographes de Antoine Hennequiu, maire ; Michel Delatte ; Jacques Mangenot ; Georges Poulmaire ; N. Lapointe ; Pierre Bailly, procureur de la commune ; Etienne Colson, greffier. »
Ces sept personnes appartenaient, sauf le greffier, à la municipalité de Woippy.

« Extrait des minutes du greffe de la municipalité de Woippy.
Ce jourdhui 15 mai 1791, nous officiers municipaux de Woippy, nous étant rendus à l'église paroissiale avec M. Nicolas Mathieu, ci-devant vicaire de la paroisse de Saint-Victor de Metz, accompagnés de tous les paroissiens, il a été fait lecture de l'extrait du procès-verbal des séances du Corps électoral du district de Metz, réuni pour le remplacement des ecclésiastiques fonctionnaires publics qui n'ont point satisfaits à la loi relative au serment, en date du 9 mars 1791, conçu en ces termes, (il s'agit de l'extrait du procès-verbal), « le scrutin ayant été ouvert pour la nomination à la cure de Woippy, recensement, dépouillement et vérifications faits, il a été reconnu que… etc. » (voyer la pièce ci-dessus, la formule déjà reproduite). Cette pièce continue par la reproduction (voyez ci-dessus) de la nomination faite par Francin et se termine ainsi : « Ensuite de quoi M. Nicolas Mathieu a prêté le serment civique, en notre présence et en présence du peuple, aucune personne ecclésiastique de la paroisse ne se trouvant présente.
Fait audit Woippy, les jour, mois et an dits d’autre part, et avons signé :
Jean Lamiable ; Michel Delatte ; Jacques Mangenot ; Pierre Bailly, procureur ; Antoine Hennequin, maire ; Étienne Colson, greffier. »

Le curé Nicolas Mathieu renoncera à ses fonctions en janvier 1794, pendant la Terreur.



La composition des paroisses

(pages1094-1095)

Voici les noms des paroisses dont la circonscription est arrêtée par les municipalités des communes agissant d'accord avec le directoire du district de Metz. Les municipalités produisent des Mémoires où sont indiqués les motifs de la circonscription demandée ou souhaitée, savoir : Augny, Fëy, Montigny-lès-Metz, Le Sablon, Saint-Privat-lès-Montigny, Louvigny, Liéhon, Pagny-lès-Goin, Goin, Cheminot, Saint-Jure, Allémont, Fleury, Pommérieux, Pouilly, Chérisey, Ennery, qui comprend plusieurs pièces, Antilly et Buy, Flévy, Chailly-lès-Ennery et Rugy, Malroy, Argancy, Mézières, Hauconcourt, Mancourt, Amelange, Villecey-sur-Mad, Marange, Fèves, Talange, Lorry-lès-Metz, Woippy.

Je (René Paquet) reproduis textuellement la pièce relative à Woippy qui est en différend avec la paroisse de Lorry, toute proche, comme le prouve le document qui suit, émané de Lorry :

« A Messieurs les administrateurs du département de la Moselle.
Avant que d'envoyer à l’Assemblée nationale la circonscription des paroisses du département de la Moselle, nous avons l’honneur d'observer qu'il serait inconstitutionnel d'accorder à Woippy la paroisse du canton de Lorry ; deux principes sont les bases les plus sacrées de la Constitution, l'égalité et la liberté ; or, accorder la paroisse à Woippy de préférence à Lorry, c'est blesser la loi, l'égalité et la liberté ; c'est blesser l'égalité, car Lorry a cent vingt-quatre citoyens actifs, et Woippy, en comptant même près de douze ménages épars dans plusieurs endroits du ban et dont une partie est aussi proche de Lorry que de Woippy n'a néanmoins que cent neuf citoyens actifs ; l'église de Lorry est au centre du village ; celle de Woippy est hors son enceinte, éloignée d'un bon demi-quart de lieue ; or, l'égalité qui, impérieusement commande qu’à un égal nombre de citoyens on cède une égale masse d'avantages, veut aussi, qu'à un nombre supérieur, la préférence soit accordée. L'Assemblée nationale a reconnu et suivi cette conséquence dans les distributions des chefs-lieux du royaume ; elle a partout établi la ville la plus forte du département, chef-lieu du département ; la ville la plus étendue du district, chef-lieu du district ; le village le plus gros du canton, chef-lieu du canton ou de section. Ce serait donc contrarier ces principes et sa conduite en donnant à Woippy la préférence sur Lorry, d'autant plus que Lorry est directement, au centre de sa section, ayant au midi, à un quart de lieue, Plappeville et Tignomont ; au sud-ouest, à une lieue, Amanvillers ; à l'occident, à un quart de lieue et demie, Saulny et, dans la même direction, à un coup de fusil, Vigneulles ; à l'orient, à une demi-lieue, Woippy, et, au sud-est, à une petite demi-lieue, Devant-les-Ponts et, dans la même direction, à la distance de trois quarts de lieue, Saint-Baudier et ses dépendances qui, en tout, ne contenant que vingt-trois citoyens actifs, ne doit pas servir à fixer le centre.
L'égalité constitutionnelle ne souffrirait pas moins de cette préférence, à raison de la situation des deux églises, car on laisserait subsister celle de Woippy où elle est, ou on la rebâtirait au centre du village. Or, dans les deux cas, on blesserait l'égalité ; si l'on conserve cette église, n'est-il pas à craindre, qu'ayant été volée deux fois, elle ne le soit une troisième ? Cette crainte ne sera-t-elle pas d'autant plus fondée que leur église, étant mieux pourvue en ornements, tentera davantage les malveillants, et pourrait-on, sans injustice, exposer aussi légèrement les intérêts du public ? On ne peut pas non plus bâtir l'église paroissiale au centre de Woippy sans manquer à l'égalité, car l'égalité commande l'économie ; or, l'église de Lorry est solide, et, à très peu de frais, on la rendrait assez spacieuse pour contenir près de quinze cents communiants, au lieu qu'il en coûterait au moins trente mille livres pour bâtir à Woippy, l'église paroissiale.
Secondement, la préférence accordée à Woippy sur Lorry serait une faveur qui dérogerait à la liberté, car la majeure partie des municipalités de la section du canton de Lorry demande leur réunion à la paroisse de Lorry ; or, la liberté veut que l'on ait égard et que l'on ne s'oppose point aux vœux des citoyens qui ne sont contraires ni à l'ordre, ni aux lois, ni au bien public. On cesserait d'être libre dès qu'on serait contraint à une démarche ou à être soumis à une forme que le bien général n'exige point et à suivre des chemins impraticables et contre son gré.
Nous vous prions, messieurs, de délibérer sur notre représentation et d'arrêter ce qui vous paraîtra être juste.
Fait en séance municipale, à Lorry-devant-Metz, le 28 septembre 1791.
Jean-Baptiste Nourricien, maire ; Louis Guépratte, procureur ; Louis Flers, Louis Gobert, E. Ruzié, greffier. »

« Nous, soussignés, maire et officiers municipaux de Saulny, la présente pétition nous étant parvenue en communication, n'y ayant rien trouvé de contraire et ayant même ci-devant manifesté notre vœu à ce sujet, nous trouverons pour bon et stable ce que messieurs du directoire du département pourront délibérer sur l'exposé de la présente pétition, en notre faveur.
Fait en séance municipale à Saulny, le 29 septembre 1791.
L. Ravenel, maire ; Louis Watrinet, procureur ; Antoine Watrinet, N. Beurthe, officiers municipaux ; Phulpin, secrétaire-greffier. »

« Nous, soussignés, maire et officiers municipaux de Vigneulles, ayant eu en communication le délibéré de la représentation faite par le Corps municipal de Lorry, pour être adressé aux Corps administratifs du département de la Moselle, déclarons que l'exposé de la présente pétition est, dans tout son contenu, décrétable. En foi de quoi nous avons signé la présente pétition.
Fait à Vigueulles, le 29 septembre 1791.
Louis Blanchebarbe, maire ; N. Cointin, procureur ; Jean Ravenel, officier ; N. Marchal, officier ; J. Bertrand, greffier. »

« Nous, soussignés, maire et officiers municipaux de Plappeville et Tignomont, ayant eu la présente délibération en communication, ladite représentation faite par le Corps municipal de Lorry est, dans tout son contenu, décrétable et le village le plus au centre de toute la section. Et nous prions messieurs les administrateurs du département d'en suivre l'exécution sur la demande et ferez justice.
Fait en séance municipale, à Plappeville, le 29 septembre 1791.
Jean-Louis Bauchez, maire ; François Paulus, procureur ; François Virion, officier municipal. »

« Nous, soussignés, maire et officiers municipaux de Devant-les-Ponts, ayant eu en communication la pétition de la municipalité de Lorry, dans tout son contenu de la plus grande vérité et à notre pur avantage, elle a toujours été notre vœu, ainsi que nous l’avons manifesté dans notre pétition lors de la circonscription des paroisses de la ville. Et que ladite pétition soit reçue avec considération en notre faveur.
Fait à Devant-les-Ponts, en séance municipale, le 30 septembre 1791.
Jean Barbé, maire ; Jean Brûlé, procureur de la commune ; Jean Vogeain, greffier. »

Plesnois, Saulny, Sainte-Agathe, Ladonchamps-Saint-Rémy, Grande et Petite Tape.
Les habitants de cette dernière municipalité désirent « être au nombre des paroissiens de Mézières, sans rien toutefois déranger au droit que nous avons d'avoir, tous les dimanches et fêtes la messe et les vêpres chantés dans la chapelle Saint-Remy.»
Signé : Paul Leroy, procureur ; Philippe Leroy ; P. Dorvaux ; Nicolas Dosse ; Pierre Carrière. (Le nom du maire est illisible.) »

Voici maintenant, une pièce émanée de la municipalité de Woippy, en réponse aux précédentes ci-dessus :

« A Monsieur Francin, par la libre élection et communion des fidèles, évêque du département de la Moselle.
Représentent les maires et officiers municipaux de Woippy, que, suivant le simple modèle ci-joint (ce graphique est en haut de la page), ils espèrent que monsieur voudra bien daigner y jeter un regard, à l'occasion des placements des curés. Il vous plaira, monsieur, considérer ce simple modèle susdit et joint afin de vous rendre au désir des susdits représentants, lesquels, au nombre des paroissiens du lieu susdit et à l'invitation de plusieurs des lieux énoncés audit simple modèle, lesquels ne cesseront d'offrir à Dieu leurs vœux pour la sanctification de votre âme et la santé de votre corps. Fait par le Corps municipal de Woippy, le 18 octobre 1791.
Antoine Hennequin, maire ; Pierre Bailly, procureur ; Michel Delatte ; Jean Lamiable ; Jacques Mangenot ; Georges Poulmaire ; Etienne Colson, greffier. »
(Pièce grand in-quarto, à raison du dessin graphique.)

(pages 1034-1035)

Extrait du procès-verbal des séances du conseil d'administration du district de Metz relatif à la circonscription des paroisses de campagne.

« Séance du 28 octobre 1791, neuf heures du matin, ce jourd’hui : La séance ouverte par M. le président, présents au bureau : MM. Bail, Delatte, Urbain, Galland, Munier, Obelianne, Caye, le Procureur-syndic et M. Bauzin, comme représentant M. l’évêque du département de la Moselle, en vertu des pouvoirs à lui donnés.
Le Conseil, d’après les examens, recherches et vérifications faites conjointement avec M. Bauzin, pendant les deux séances du jour d’hier, a arrêté, après avoir ouï le procureur-syndic, qu’il convenait de diviser le territoire du district de Metz, non compris la ville, en vingt-trois paroisses, de placer ces mêmes paroisses dans les villages de : Mars-la-Tour, Chambley, Onville, Novéant, Gorze, Ars-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Scy, Lorry-devant-Metz, Norroy-le-Veneur, Mézières, Ennery, Charly, Failly, Retonfey, Ars-La-Quénexy, Borny, Pournoy-la-Grasse, Louvigny, Cuvry, Lorry-devant-le-Pont, Corny, Augny. »

Paroisse de Lorry-devant-Metz.
De composer la paroisse de Lorry-devant-Metz des villages de Lorry, Vigneulles, le moulin en dépendant, Plappeville, Tignomont et le surplus du Ban-Saint-Martin à droite du chemin qui conduit de Metz à Plappeville, des maisons éparses du Coupillon, La Ronde, Le Sansonnet, et autres Devant-les-Ponts, entre le chemin de Plappeville et la route de Thionville, y compris Ladonchamps, Sainte-Agathe, Bel¬levue et Le Chêne ; de Saulny avec le moulin et la Tuilerie ; Saint-Baudier, les Grandes et Petites-Tapes, les censes de la Grange-aux-Dames, Franclonchamps, Saint-Eloi, la Grange-d'Envie, la Grande et la Petite-Maxe, la Grande et la Petite-Thury, Saint-Remy et autres maisons éparses, depuis la route de Thionville jusqu'à la rivière de Moselle, dont la population est de 1.556 individus ; de placer dans cette paroisse 4 vicaires qui résideront, le premier à Lorry, pour aider le curé dans ses fonctions, le deuxième à Saulny, le troisième à Plappeville et Tignomont, pour ces deux villages, le surplus du Ban-Saint-Martin à droite du chemin qui conduit de Metz, à Plappeville, les maisons éparses du Coupillon, La Ronde, Le Sansonnet et autres Devant-les-Ponts, entre le chemin de Plappeville et la route de Thionville, y compris Ladonchamps, Sainte-Agathe, Bellevue et Le Chêne ; le quatrième à Saint-Baudier, pour ce village, les deux Thury, les censes de la Grange-aux-Dames, Franclonchamps, Saint-Eloi, la Grange-d'Envie, les deux Maxes, les deux Tapes, Saint-Remy et autres maisons éparses, depuis la route de Thionville jusqu'à la rivière de Moselle, en observant que ce vicaire sera, en outre, chargé de dire, tous les dimanches et fêtes, une seconde messe basse dans la chapelle Saint-Remy ; au moyen de quoi les cures de Saulny et Saint-Baudier seront supprimées.

Paroisse de Norroy-le-Veneur.
De composer la paroisse de Norroy-le-Veneur des villages de Norroy-le-Veneur, Haumont, Snorroy, Plesnois, Villers-lès-Plesnois, des censes de La Rue, Le Charo et Wasnanque, Woippy, Fèves, Semécourt et Frémécourt, dont la population est de 1.408 individus ; de placer dans cette paroisse 4 vicaires qui résideront : le premier à Norroy, pour aider le curé dans ses fonctions et desservir les villages et censes qui en dépendent, en observant qu'il conviendrait de continuer à Plesnois une chapelle et un logement de vicaire et qu'après cette construction, le vicaire placé à Norroy devra se retirer dans ledit logement pour desservir Plesnois et Villers-lès-Plesnois ; le deuxième vicaire à Woippy ; le troisième à Fèves ; le quatrième à Semécourt pour desservir ce village et Frémécourt ; au moyen de quoi les cures de Woippy et Semécourt seront supprimées.

Paroisse de Mézières.
De composer la paroisse de Mézières des villages de Mézières avec les censes de Brieux, Amelange, Fercaumoulin, Marange, Sylvange et le moulin de Jailly, Hagondange, Talange, Hauconcourt, le moulin et le bac, dont la population est de 1.452 individus ; de placer dans cette paroisse 5 vicaires, qui résideront : les deux premiers à Marange, pour ce village, Sylvange et le moulin de Jailly, le troisième à Hagondange, le quatrième à Talange, le cinquième à Hauconcourt pour ce village, le moulin et le bac ; au moyen de quoi les cures de Marange, Talange et Hauconcourt seront supprimées ; en observant que le village de Marange, le plus considérable de tous ceux de cette paroisse est situé à l'extrémité de l'arrondissement et que son territoire tient, des deux côtés, à celui du district de Briey. Ce sont ces considérations qui déterminent à placer le chef-lieu de la paroisse à Mézières, qui ne présente aucun des inconvénients et est au contraire situé au centre de cette paroisse.


Binaisons
(page 1096)

Du verbe biner : Dire deux messes le même jour.

« Nous, soussignés, officiers municipaux de Ladonchamps, certifions que le citoyen Nicolas Mathieu, curé de Woippy, a biné dans notre église les dimanches et fêtes pendant les mois de juillet, d’août et septembre de la présente, sans interruption.
En foi de quoi, nous avons signé, à Ladonchamps, le 29 septembre 1793, l’an second de la République française.
Gilles Valentin, maire ; François Marchal. »

En marge : Mandat délivré le 18 octobre 1793.


Le calendrier républicain et le jour du décadi
(pages 1057-1058)

Le calendrier républicain fut en usage du 6 octobre 1793 au 1er janvier 1806.
L'an I comptait à partir du 22 septembre 1792, date de la proclamation de la République qui correspondait à l'équinoxe d'automne.
L'année de 365 jours était divisée en 12 mois de 3 décades de 10 jours (primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octodi, nonidi, décadi), ce dixième jour « décadi » était chômé.
L'année se terminait par 5 jours complémentaires (6 pour les années bissextiles) dits « sans-culottides », qui deviendront par la suite des jours de fête : de la vertu, du génie, du travail, de l'opinion, des récompenses.
Selon l'heure de l'équinoxe d'automne, le commencement de l'année pouvait se situer le 22, 23 ou 24 septembre.
Le nom des mois a été établi par le poète Fabre d'Eglantine.

AUTOMNE     PRINTEMPS    
Vendémiaire (vendanges) 22 septembre - 21 octobre Germinal (germination) 21 mars - 19 avril
Brumaire (brumes) 22 octobre - 20 novembre Floréal (floraison) 21 avril - 19 mai
Frimaire (frimas) 21 novembre - 20 décembre Prairial prairie 20 mai - 18 juin
HIVER     ETE    
Nivôse (neige) 21 décembre - 18 janvier Messidor (moisson) 19 juin - 18 juillet
Pluviôse (pluie) 20 janvier - 18 février Thermidor (chaleur) 19 juillet - 17 août
Ventôse (vent) 19 février - 20 mars Fructidor (fruits) 18 août - 21 septembre

Il semble que des citoyens de Woippy vivant tout ou en partie du travail de la terre ne respectèrent pas le jour chômé et se retrouvèrent par conséquent en infraction vis-à-vis de la loi :

« Woippy, 20 ventôse an II (10 mars 1794)
Ce jourdhui, 20 ventôse an II de la République française une et indivisible, dix heures du matin, le Conseil de la commune, assemblé dans la Maison commune, instruit que plusieurs citoyens, au mépris de la loi et de la défense faite d'hier, 19 ventôse, de travailler, ce jourd'hui, jour de décade, travaillaient cependant dans leurs vignes et dans leurs terres.
Les citoyens Paulin, Guérin, officiers municipaux, Jean Vaugein, Chéret, membres du Conseil de la commune, et ce dernier, membre du Comité de surveillance, le citoyen Maurice, président dudit Comité, et Jean Virion, ont été nommés, pour signifier sur le champ, aux citoyens travaillants (sic) de cesser ces travaux ; dix d'entre eux ont obéi à la première sommation verbale ; le onzième, nommé Louis Busy, laboureur, a fait refus, ainsi que le douzième, nommé Jean Collin, laboureur, résidant à Metz ; ce dernier a dit que journellement il était en convoi pour le service de la République française et que, quand il pouvait avoir un moment, il l'occupait à cultiver ses terres. A ces causes, ledit Conseil estime que, pour cette fois, ils soient légèrement amendés. Les maire et officiers municipaux présents à la séance, ont condamné lesdits flagrants à une amende de chacun cinq livres, et à l'instant ont fait dresser le présent procès-verbal dans la Maison commune à Woippy, ledit jour :
H. Maurice ; Chéret ; Jean Virion ; Jean Lamiable, maire ; Pierre Bailly, agent national ; Antoine Thiriet ; Étienne Colson, greffier. »

La commune de Woippy, consciente du mécontentement créé par le non respect des uns et le respect des autres du jour de repos du décadi, demande au district de Metz d'être conseillée quant à son action future.

« Aux citoyens administrateurs du district de Metz.
Expose la commune de Woippy, par l'organe des maire et officiers municipaux et membres du Conseil général de la commune, que, conformément à l'article 6 du titre 2 de la loi du 4 frimaire, chaque citoyen ayant la faculté de régler soi-même ses jours de travail, une grande partie des habitants de cette commune, saisissant ponctuellement le vœu de la loi, n'observaient pas la décade, objectant que dans la circonstance présente, étant très pressés dans leurs travaux, notamment les laboureurs qui font de fréquents convois, ne pouvaient se dispenser de travailler en ce jour, à moins de voir languir les travaux ; d'autres saisissant la loi, d'autre sens, ne travaillant pas à la décade, exigeaient que leur exemple fût suivi. Dans cette alternative qui engendre, de part et d'autre, le mécontentement et qui est susceptible de produire des rixes, nous pensons, citoyens, qu'il est de notre devoir de vous prier de vouloir bien nous éclairer sur l'objet que nous vous soumettons et si chaque individu doit être tenu à chômer la décade ou doit avoir la liberté de ne la pas chômer, en prendre un arrêté qui sera le guide de notre conduite.
Fait en séance publique, dans la Maison commune, le 30 ventôse an II (20 mars 1794) de la République française, une et indivisible, onze heures du matin.
Jean Vaugein ; François Virion ; Jean-Baptiste Paulin ; H. Maurice ; François Lamiable ; François Lapied ; la marque de Jean Lacour ; Barrault ; Antoine Thiriet ; Jean Lamiable, maire ; Pierre Bailly, agent national ; Étienne Colson, greffier. »

On lit, immédiatement après ces signatures, l'avis suivant :
« Vu la pétition et la délibération jointe, du 20 ventôse, le Conseil du district, l'agent national ouï, après en avoir délibéré, considérant que la loi s'est expliquée, estime qu'il n'échet de délibérer.
Fait en séance publique du Conseil du district, à Metz, le 4 floréal an II (23 avril 1794).
Renault. »

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