• Le soleil n'était pas au rendez-vous de la fête des Fraises 1963, trente-troisième du nom. Mais la pluie n'empêcha nullement le déroulement des manifestations prévues ; la foule prit, malgré le temps maussade, le chemin de la cité des fraises pour applaudir le défilé des chars et des sociétés de musique qui parcoururent les rues du village. Stoïques, participants et musiciens supportèrent l'ondée, assez faible heureusement pour ne pas constituer un obstacle absolu.

• Les rues de Woippy, malgré cela, avaient pris un air de fête, et de nombreux manèges et boutiques foraines s'étaient installés dans le quartier de la mairie. L'éclat des cuivres et le déroulement des tambours annonça bientôt le cortège ouvert par le petit train du camp américain, aux wagons chargés de grappes d'enfants. Alertes et pimpants dans leurs costumes lorrains, les jeunes des Quatre-Bornes ont symbolisé leur province, précédant la musique troyenne et sa « mascotte » portant soigneusement couchée dans un panier d'osier, une bouteille de vin de Champagne.

• Et puis il n'y eut plus assez d'yeux, assez d'oreilles pour tout voir, tout entendre. Dans la succession des chars, des harmonies, il fallait admirer et applaudir, attraper des fleurs au vol ou tenter de happer le minuscule panier de fraises généreusement offert. Chacun dans la réalisation des véhicules fleuris avait fait effort d'imagination, de bon goût, d'humour : le Foyer des Jeunes des Quatre-Bornes, pour sa guinguette ; « La détente » de Semécourt ; les scouts de la XVIIe Metz-Woippy reconstituant la vie au camp ; « L’Estafette » de Rombas, avec son gigantesque pigeon ; le Football-Club local ; les Engagés Volontaires ; la société d'aviculture « Le Progrès » ; les « Malgré-Nous » et Réfractaires ; la société « L'Union » ; les cavaliers du club hippique de Saint-Rémy, toutes les sociétés ont apporté une contribution remarquable, en même temps que la preuve d'une parfaite entente au sein de la population et de ses groupements.

• Effort encore pour le choix et le nombre des sociétés musicales : outre la Société municipale de Troyes, on vit et entendit l'Harmonie municipale de Guénange, la « Jeune Lorraine » de Saulny, la « Renaissance » de Moyeuvre-Petite ; le « Cercle Saint-Louis » d'Algrange, la Société de Nomneny, avec son minuscule tambour, la « Lorraine » de Rosselange, la musique de la lère Division aérienne canadienne, à l'allure toute militaire.

• Malgré le mauvais temps - depuis bien des années, la fête des Fraises n'avait pas connu la pluie - ce fut une réussite certaine, grâce à la bonne volonté de tous. Le public l'a bien compris, qui ne ménagea pas ses applaudissements et s'associa très étroitement à l'ambiance générale.
Non, Woippy n'est pas prêt d'oublier la fraise, l'une de ses richesses. Avec sa société « L'Union » qui la maintient, le village continuera sans désemparer à la fêter au fil des années à venir, comme il l'a toujours fait dans le passé.