Fête des Fraises 1964
Journal "Le Républicain Lorrain" |
LA REINE DES FRAISES DE WOIPPY
Mlle Maria Arielli, entourée de ses demoiselles d'honneur,
Mlles Janine Marin et Ginette Marin.
Lundi 29 juin 1964
Woippy a vécu, hier, à l'heure de la fraise. Woippy et de nombreux visiteurs venus de toute la région messine pour assister à l'apothéose du fruit savoureux qui fait le renom de la petite cité et des localités proches.
Par exception, la pluie n'est pas venue gâcher les efforts des organisateurs et c'est à une journée grandiose qu'il a été donné d'assister en ce dernier dimanche de juin. Du haut du balcon de l'hôtel de ville, le maire de Woippy, M. Debs ; ses adjoints, MM. Hoffmann, Natier et Zimmer ; les conseillers municipaux, et leurs hôtes : MM. Mondon, député-maire de Metz ; Dœrflinger, conseiller municipal à Montigny et représentant M. Schaff, député-maire de cette ville ; Hourt, conseiller général ; Lansac, maire de Plappeville ; Joppin, maire de La Maxe ; Gircourt, maire de Plesnois ; le représentant du sous-préfet de Metz-Campagne, M. Schnitzler ; l'adjudant-chef Ballof, commandant la brigade de gendarmerie de Metz, etc., ont pu assister à un remarquable défilé de chars et sociétés musicales.
Bien des sociétés amies de l'Union, l'association omniactive de Woippy, y prêtèrent leur concours : les acrobates cyclistes de « La Flèche » de Rombas ; les colombophiles de « L’Estafette », de Rombas également ; les cavaliers du Club hippique de Saint-Remy, pour ne citer que celles-là.
Des sociétés de musique, on en compta près d'une dizaine, venues de Neuves-Maisons et de Nomeny, de Rémelange-lès-Fameck et de Vallières, de Farébersviller, de Guénange ; de Rosselange ou de Saulny.
Quant aux groupements locaux, ils avaient fait effort d'imagination pour présenter des chars dignes d'un grand corso : le Football-Club, et sa maison forte, ses hallebardiers et ses gentes dames ; les engagés volontaires... invitant leurs amis à « boire un petit coup » ; la « Détente » de Semécourt, avec son énorme futaille. Le cortège se termina par le char de la Reine, sur lequel avaient pris place Mlle Maria Ariella et ses demoiselles d'honneur.
U n corso très réussi, qu'applaudit chaleureusement une foule très dense, maintenue par le service d'ordre assuré par la gendarmerie, sous la direction du maréchal des logis-chef Ploujoux.
Mais la Fête des fraises, à Woippy, ce n'est pas uniquement cela... c'est aussi une fête foraine, une fête sportive, avec challenge, sur le terrain des sports, une fête des grands et des petits. Une fête qui, commencée samedi soir, ne s'est terminée que la nuit dernière avec le bal de clôture.
( Reportage photographique René Jouaville )
|
Journal "Le Lorrain", |
Lundi 29 juin 1964
Certains affirment avec humour que cette année l'ardeur du soleil va faire - rien n'est moins sûr - tourner les fraises en confiture. Ce qui est certain, en tous cas, c'est que cette mélasse se trouvait hier à Woippy, sous les pieds des milliers de personnes venues prendre part à la trente-quatrième fête des Fraises et assister à son spectaculaire défilé. C'était, en effet, le goudron de la route qui fondait tant il faisait chaud.
On était venu de partout à Woippy, hier après-midi. Des villages environnants, bien sûr, mais de Metz aussi et en foule, maire en tête, M. Mondon avait, en effet voulu venir goûter luimême la qualité du produit, roi de la journée, celui qui fait la renommée de la cité : les fraises. Il les trouva fraîches et fondantes. Hier, on les distribuait gratuitement sur le parcours du cortège, par petites barquettes de carton, au hasard des mains tendues.
Le gros morceau : le défilé
Tout avait, en fait, commencé la veille, à travers les rues. Pendant près d'une heure et demie, les officiels le suivirent du balcon de l'hôtel de ville. Quant aux visiteurs, à l'appel des cuivres ils abandonnèrent manèges et stands forains dressés le long de la rue, pour se masser sur le parcours, formant une longue et dense haie multicolore. Les enfants obligeaient leur père à les faire grimper sur leurs épaules pour mieux voir, d'autres jouaient des coudes pour s'approcher plus près, tandis que les adultes se hissaient sur la pointe des pieds au passage des chars et des formations musicales.
Les acrobates de Rombas, juchés sur le guidon de bicyclettes aux roues décorées de feuilles bariolées, ouvraient la route à la clique de Neuves-Maisons. Le premier char, celui du Football-Club de M. Weber, fit son passage. Il représentait un énorme château-fort à pont-levis, escorté de gens d'armes et de damoiselles à hennin moyenâgeux.
La danse du maire
Deux groupes, amateurs probablement de bon vin, les Engagés Volontaires de Woippy et de Semécourt, présentèrent deux chars suggérant « la détente » qu'offrent les délices bachiques. L'Union Vallières était suivie d'une énorme fraise de près de trois mètres de circonférence. C'était de circonstance !
Vint alors le Groupe folklorique des Quatre-Bornes. Il s'arrêta devant les officiels pour présenter une danse : « Celle que préfère le maire », tonitrua avec malice le haut-parleur du commentateur.
La Société d'aviculture « Le Progrès », de Woippy, avait fait les choses magnifiquement. Son char, c'était un immense panier à fraises reproduit remarquablement. Il était plein de fleurs que de jeunes garçons lançaient à la volée à la foule, enchantée de l'aubaine.
Escortée par les cavaliers de « La Saint-Remy », la reine, trônant sur son char, entourée de ses demoiselles d'honneur, fermait la marche.
La reine : du football au bal
La fin du défilé ne devait d'ailleurs pas achever le rôle de cette souveraine. Maria Arielli devait encore donner, à 16 h. 30, le coup d'envoi du match de football opposant, au stade Gibon, les équipes finalistes. Tâche sympathique comme celle d'ouvrir le bal qui devait avoir lieu au même endroit, après la partie, dans un « salon » démontable.
Il y eut aussi un lâcher de pigeons. Des volatiles appartenant à la Société colombophile de Rombas, qui les avait prêtés.
Quant aux manèges forains, pris d'assaut par les jeunes, sitôt le défilé éloigné, ils tournèrent à la lumière artificielle, tout comme les couples au bal, jusqu'à une heure fort avancée.
Au vin d'honneur, offert à l'hôtel de ville aux officiels, M. André Debs, maire de Woippy, entouré de ses adjoints MM. Jules Hoffmann, Maurice Natier, René Zimmer et des conseillers de la commune, accueillit M. Mondon député-maire de Metz ; M. Micolas Hourt, conseiller général du canton d'Albestroff, mais enfant de Woippy ; M. Schnitzler, secrétaire général de la sous-préfecture, représentant M. Faure, sous-préfet de Metz-Campagne ; M. Maxime Bidon, président du Crédit agricole ; les maires des communes voisines MM. Lansac (Plappeville), Gircourt (Plesnois) et Wiltzius (Semécourt) ; M. Henri Léon, président du Souvenir Français et de l'Entente des Sociétés ; l'adjudant-chef Ballof, de la compagnie de gendarmerie de Metz, etc.
Les aviculteurs locaux sont toujours de la fête.
La foule était dense, malgré un soleil accablant, sur le parcours du défilé.
Reine et demoiselles d'honneur se rendant à la réception à l'hôtel de ville. (Photo J.-E. A.)
Mardi 30 juin 1964
A l'issue du défilé dominical, M. DEBS, maire, entouré de plusieurs de ses collègues du
pays messin, a tenu à accueillir la reine des Fraises et ses demoiselles d'honneur à l'hôtel
de ville et à remercier les organisateurs de la manifestation. (Photo J.-E. A.)
|
Programme de la Fête des Fraises 1964 |
|
|