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Fête des Fraises 1937

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Mercredi 2 juin 1937
Bal.
– C’est au cours du bal qu’organisent les sapeurs-pompiers le 6 juin qu’aura lieu l’élection de la reine des fraises 1937.
La Fête des Fraises. – Comme les années précédentes le comité des fêtes de Woippy, sous les auspices de la municipalité, organisera le 27 juin prochain, sa fête des Fraises.
La saison s’annonce assez brillante pour qu’il soit permis d’espérer que cette journée aura un grand succès.
L’élection de la reine des Fraises et de ses demoiselles d’honneur aura lieu le dimanche 6 juin, au bal donné par le corps des sapeurs-pompiers.
Les candidates sont invitées à remettre leurs noms à la mairie avant cette date. Dernier délai : 6 juin, à 18 heures. (LL)

Samedi 5 juin 1937
Bal.
– Le corps des sapeurs-pompiers organise demain un grand bal, au cours duquel aura lieu l’élection de la reine des Fraises 1937 et de ses demoiselles d’honneur. Toute la jeunesse de Woippy et des environs y est cordialement invitée. (LL)

Lundi 7 juin 1937
WOIPPY A ÉLU HIER SA REINE DES FRAISES
C’est à l’occasion du bal des sapeurs-pompiers de la commune, qu’hier, a eu lieu, au Café du Lion d’Or, l’élection de la « Reine des Fraises » et de ses deux demoiselles d’honneur.
Ce fut un bal plein d’entrain, auquel assistaient M. Séchehaye, maire, ainsi que plusieurs de ses collègues du Conseil municipal.
Le jury, chargé du choix des lauréats, était composé de MM. les capitaines Trévelot de Trévalot, Lemut et de Préval.
Furent élues :
Reine : Mlle Marguerite Mangenot, fille d’un cultivateur de la commune.
Demoiselles d’honneur : Mlles Thérèse et Marguerite Linder, filles d’un ouvrier d’usine.
L’assistance applaudit vivement au choix qui venait d'être fait et la soirée se poursuivit joyeusement. (LL)

Jeudi 24 juin 1937
La fête des fraises.
– La traditionnelle fête des fraises aura lieu dimanche prochain sous les auspices du comité des fêtes de Woippy avec le concours de diverses Sociétés de musique des environs et de toutes les Sociétés locales.
L’après-midi, toutes les Sociétés se rassembleront pour former le cortège de la gracieuse reine des fraises. Outre le magnifique char de la reine et de ses demoiselles d’honneur, sorti des ateliers de peinture Teitgen, les organisateurs réservent une surprise aux spectateurs. Tout ce que nous pouvons en dire, c’est qu’à Woippy, à l’instar de Marseille, on comprend la « galéjade ».
Dès maintenant, les amateurs de saine gaîté sont conviés à aller passer une bonne journée avec les « Werpoilles ». Il y aura de l’amusement pour tous, petits et grands : chevaux de bois, dégustation de fraises sous toutes les formes imaginables, achat de fraises au détail, etc., etc. Le soir, un bal conduit par des musiciens endiablés donnera de quoi se dérouiller les jambes aux fervents de la danse.
Nous y reviendrons en donnant le programme détaillé. (LL)

Vendredi 25 juin 1937
LA FÊTE DES FRAISES À WOIPPY
C’est dimanche prochain qu’aura lieu la traditionnelle fête des fraises. L’actif comité des fêtes de Woippy, sous la présidence de M. Séchehaye, maire, vient de mettre au point le programme de la journée, que nous donnons ci-dessous :
6 heures : Epreuves du Brevet Sportif Populaire, au stade Séchehaye.
14 h. à 14 h. 45 : Réception des Sociétés.
15 heures : Cortège de la Reine des Fraises et de ses demoiselles d’honneur. Le cortège se formera rue de la Gare.
15 h. 45 : Morceaux d’ensemble : Alsace-Lorraine. Démonstration gymnique par les champions de l’U.J.L.L.
16 heures : Dislocation. Vin d’honneur. Concert par toutes les sociétés participantes.
17 heures : Grand bal au café du Lion d’Or (Stoflick).
Pour les boserés et fanchettes : carrousels, balançoires, jeux divers. Pour leurs papas : jeux de quilles dotés de magnifiques prix. Pour leurs mamans : vente de fraise au détail au Syndicat des Producteurs de fraises, dégustation de ce succulent fruit, accommodé suivant les goûts, dans les cafés-restaurants.
Le Comité des fêtes, au nom de tous les Woippyciens, invite tous les amateurs de franche gaieté et d’amusements sains, à venir passer une bonne journée à Woippy, capitale des fraises. Le meilleur accueil leur est réservé. (LL)

Dimanche 27 juin 1937

Lundi 28 juin 1937


La traditionnelle Fête des Fraises de Woippy
Chaque année, Woippy célèbre avec éclat la Fête des Fraises, fortune de la commune et gloire du Pays Messin. Juste tribut de reconnaissance envers le fruit délicieux. Il dispense l’aisance sur la région. Les anciens lui eussent dédié des temples. Les modernes se contentent d’une cavalcade, de musique, de paroles officielles. Mais les fidèles viennent nombreux à ce pèlerinage orphéonique.
C’et quand la cueillette tire à sa fin, alors que les comptes faits permettent de réserver la part du plaisir, alors qu’on peut souffler un peu après quinze jours de baroud, c’est à ce moment que Woippy célèbre la fraise, ses vertus et ses mérites.
Affluence habituelle hier. Autos, motos, vélos, piétons encombrent la petite route encore toute embaumée du passage des milliers de paniers rectangulaires. Woippy est un gros et grand bourg. Trop exigu un jour par an. Les auberges pleines débondent leurs clients jusque sur la rue. On est bien content de boire un bock debout, en plein soleil, et sans respirer, car on attend après les verres.
Des forains sont venus. Les uns vendent des gaufres, d’autres du nougat et des sucettes emmanchées dans un bois d’allumettes ; il y a un tir et des manèges et… il y a la joie. Devant l’église, le cortège, à grand’peine s’assemble et s’ordonne dans le foule anarchique et joviale. C’est un miracle, mais le cortège partira en ordre. On verra bien courir le Jules ou l’Ernest, qui se sont attardés à boire le goutte pour faire descendre le civet de lapin. Ils arrivent essoufflés et rouges, le piston à la main, et s’ils ont loupé le départ, du moins ont-ils à cœur de se rattraper durant le parcours.
Le cortège est long et divers. On y compte plusieurs Sociétés. Les pompiers de Woippy marchent en tête. Les casques astiqués envoient des reflets clinquants et les pantalons frais repassés allongent des jambes d’automates. Puis voici l’Union Amicale de Herny, la Gaieté de Boussange, la Sainte-Cécile de Plantières-Queuleu. On est venu de loin honorer la fraise. Surprise, annonçait le programme… Et c’est une fraise géante, monumentale, grosse comme Monsieur Herriot et aussi ventrue. Il lui manque une chaîne de montre. Elle est portée par des moutards vêtus de rouge, sur une litière, comme une reine fainéante. On acclame l’énorme symbole et on acclame davantage le char de la Reine des Fraises et des demoiselles d’honneur. Le front ceint de diadèmes, les trois jeunes filles répondent avec beaucoup de grâce. Le char et décoré de guirlandes de fraises, bien entendu. Les cavaliers de l’Escadron Lasalle lui font escorte. Galant hommage, car à Woippy, il n’y a pas d’Oustachis et les cortèges royaux n’ont pas besoin d’être protégés.
Viennent ensuite l’Avenir de Saint-Julien, la Renaissance de Devant-les-Ponts et, pour fermer la marche, l’Union de Woippy. Les premiers sont les derniers. On sait en effet que l’Union Woippy a remporté le challenge de l’Union Jeanne-la-Lorraine.
De l’Ouest à l’Est, du Nord eu Sud, le cortège parcourt le village. Quand il arrive au bout, il fait demi-tour, et ainsi pendant une demi-heure. N’oublions pas de noter que le Souvenir Français, l’U.N.C et la Relève participent à la fête avec leurs drapeaux.
On passe devant le bâtiment du Syndicat. Sur le seuil, M. de Ladonchamps a le sourire. La saison n’aura pas été mauvaise, en dépit des menaces. On peut s’amuser sans souci. Quand on a épuisé l’itinéraire, dislocation. On se demande comment les auberges vont loger toute cette clientèle nouvelle, assoiffée par le marche en plein soleil.
Les jeunes athlètes de l’Union Woippy, sous la direction de leur moniteur, M. Copeaux, qui est aussi instituteur, exécutent dans la cour de l’église des mouvements d’ensemble, tandis qu’un vin d’honneur attire les notables. Dans la grande salle du café Natier, décorée de guirlandes, une longue table a été dressée. Le maire de Woippy, M. Sechehaye y prend place, ainsi que la Reine du jour, Mlle Marguerite Mangenot, et ses demoiselles d’honneur, Mlles Marguerite et Thérèse Linder, enfin les chefs de toutes les Sociétés qui ont participé à la fête. M. Sechehaye, qui préside la journée, remercie les artisans du succès, salue la gracieuse Reine et ses suivantes, lève son verre à la santé de tous ses administrés, de tous les visiteurs, et à la prospérité de la Fraise.
On applaudit et la fanfare attaque un chant d’allégresse.
La fête n’est pas finie. Elle commence. Le bal va s’ouvrir au Lion d’Or. On ne sait quand il finira. Les messins, qui continuent à affluer, augmentent l’animation. Les klaxons des voitures embouteillées se mêlent aux orchestrophones des manèges.
Ca va durer ainsi jusqu’à la nuit. Puis on fera la pause et par les fenêtres ouvertes on entendra les grands rires des tables familiales où le civet de midi, réchauffé, est bien meilleur.
Et la Fête des Fraises s’achèvera autour des petits verres de mirabelle qui sont, eux, de toutes les fêtes. (LL)

Lundi 28 juin 1937





LA FÊTE DES FRAISES DE WOIPPY
(De notre envoyé spécial)
Favorisée par un temps splendide, la traditionnelle et belle Fête des Fraises de Woippy s’est déroulée en présence d’une foule enthousiaste. Comme les années précédentes, le comité des fêtes de Woippy, sous la présidence de M. Séchehaye, l’actuel maire de la commune, a mis tout en œuvre pour la bonne réussite de la fête.
Nombreux étaient le visiteurs, accourus de la région de Metz, pour admirer le char-surprise.
Dès le matin, ont eu lieu au stade Sechehaye, plusieurs manifestations de gymnastique et le concours du Brevet Sportif Populaire.
Réception des sociétés
Vers 14 heures, M. Sechehaye, entouré du comité des fêtes au grand complet, recevait les sociétés venues apporter leur concours à la fête du jour.
On remarquait entre-autres, l’Union Amicale de Herny, la Gaîté de Boussange, la Société Sainte-Cécile de Plantières-Queuleu, l’Avenir de Saint-Julien, la Renaissance de Devant-les-Ponts.
Devant la gare, le cortège, précédé des sapeurs-pompiers de Woippy, s’ébranle et traverse en musique les rues du village.
Le char
La belle et gigantesque fraise fait l’admiration et la surprise de tous les visiteurs.
Encadré par deux pelotons de l’Escadron Lassalle, le char de la reine des fraises, Mlle Marguerite Mangenot, ayant à ses côtés les demoiselles d’honneur, Mlles Marguerite et Thérèse Lindner, suit le mouvement d’ensemble.
La fraise énorme est remise à M. de Ladonchamps, président du Syndicat des Fraises de Woippy, qui, dans une brève allocution, remercie les sociétés et visiteurs venus à Woippy, participer à la fête.
La fête
Devant la place de l’Eglise, les sociétés de musique exécutèrent un morceau d’ensemble « Alsace et Lorraine ».
Les pupilles de la section de l’Union de Woippy, exécutèrent une exhibition d’ensemble qui fit l’admiration des spectateurs.
Sur toutes les places de la commune, les sociétés jouent des airs connus.
Tout le monde a pu se procurer, à un prix provisoire, au Syndicat des Producteurs de Fraises, place du Champé, le fruit succulent.
Carrousels et balançoires faisaient la joie des petits, tandis que les papas s’entraînaient sur le jeu de quilles et enviaient le beau mouton. Les jeunes couples tournoyaient allégrement au grand bal organisé au café du Lion d’Or.
Enfin, rien n’avait été oublié pour cette belle journée de divertissement. F.J. (RL)

Mercredi 30 juin 1937
Echos de la fête des fraises.
– Depuis une dizaine d’années on n’avait vu tant de monde à la fête des fraises. Il est vrai que depuis longtemps, la récolte n’avait été aussi belle, que les prix étaient à la portée des bourses les plus modestes et que maître Phébus qui égaya la journée de ses chauds rayons, y était aussi pour quelque chose.
– On dit que la recette du bal a battu tous les records. Records d’affluence également, aussi est-ce dans une atmosphère plutôt… lourde qu’évoluèrent les nombreux amateurs de danse. – L‘énorme fraise, qui avait eu tant de succès dans le cortège de la reine, est suspendue au-dessus de l’entrée du Syndicat des fraises lui servant ainsi d’enseigne. M. de Ladonchamps, président du Syndicat des producteurs de fruits, a déclaré que l’an prochain on s’ingénierait à produire des fraises (il s’agit de la « belle de Woippy » dont la grosseur s’approcherait de celle du modèle exposé. Pas moinsse ! (LL)


Le char de la reine des Fraises 1937 encadré par l'Escadron Lassalle


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