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Fête des Fraises 1935

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Lundi 1er juillet 1935 (Journal Le Lorrain)

WOIPPY a eu sa Fête des Fraises, son enthousiasme, son soleil…

Hier dimanche, Woippy était en fête. Le jour traditionnel que cette charmante localité consacre chaque année à sa principale richesse : la fraise, connut hier un succès sans pareil. Le soleil et la joie ne manquèrent pas un seul instant d’être de la partie. Il est vrai que Woippy, avec ses maisons blanches, ses vaste champs, où des milliers de points rouges montrent le nez entre les feuilles, avec son parfum de fruit mûr, est un lieu idéal pour que fleurissent la joie – après les longues journées de labeur, les incessantes difficultés de la cueillette et de la vente.. Hier, le soleil qui avait les jours précédents brûlé les nuques, malgré les « halettes », qui avait rendu si pénible le travail de champs, était devenu un joyeux camarade dont la société vous ravit.
Le matin déjà, après la grand’messe, une gerbe fut déposée au monument aux morts, au nom des sociétés locales.
Mais ce fut l’après-midi que les réjouissances battirent leur plein. C’est la société des sapeurs-pompiers, de musique et de gymnastique de l’Union de Woippy, qui se réunit tout d’abord devant le café de la Gare. Son président, M. Séchehaye, maire de Woippy, dont nous nous plaisons à louer l’amabilité et le savoir-faire, se dépense sans compter. A côté de lui, nous remarquons M. Mangenot, président de la Société de Woippy « Le Progrès » ; M. de Bonnegarde, maire de Maizières, etc.
Peu à peu arrivent les sociétés, drapeau et musique en tête, qui viennent apporter à Woippy leur précieux concours pour la fête des fraises et leur sympathie pour la capitale lorraine de ce fruit succulent. L’excellente musique de l’« Union » salue chaque société par une sonnerie « Aux Champs » et par la « Marseillaise ». Nous reconnaissons les sociétés de Saint-Eucaire (Metz), de Herny, « Renaissance » de Devant-les-Ponts, de Saint-Julien, de Maizières de d’Ars-sur-Moselle. D’autre part, de nombreuses délégations d’anciens combattants de Woippy et des environs ont tenu à participer à la fête. M. Chrisment, vice-président du groupement avicole de Metz, représentant M. le député Wiltzer, qui n’arrivera à Woippy que plus tard.
Les sociétés étant reçues, le cortège se forme. Au milieu s’avancent, offert par le garage Kuntz, sur un char – orné avec goût de fleurs, de banderoles et d’une énorme fraises – Mlle Léonie Kopp, fille du président du Syndicat, élue Reine des Fraises, et ses demoiselles d’honneur, Mlles Marthe Steffen et Marguerite Mangenot. Nous ne savons pas quel privilège a fait distinguer ces trois demoiselles, mais celui de leur beauté et de leur gentillesse suffirait à notre avis. Lentement, le cortège fait le tour du village, au milieu des acclamations de la foule, qui reçoit en guise de remerciements des sourires et des fleurs de sa majesté la reine et de ses demoiselles d’honneur.
Après quoi, le cortège s’immobilise sur la place de l’Eglise, où des forains ont établi leurs carrousels et leurs baraques. L’Harmonie de Saint-Eucaire joue alors la marche « Alsace-Lorraine » avec un entrain et un art qui enthousiasment la nombreuse foule, venue en grande partie de l’extérieur, et où les uniformes bleus des poilus n’étaient pas rares.
Et c’est le vin d’honneur dans la belle salle des fête du Café du Commerce, agrémentée de fleurs disposées avec goût. La société de musique « Avenir » de Saint-Julien exécute durant la cérémonie des morceaux dirigés avec autorité et fort bien interprétés, qui sont accueillis par de furieux applaudissements. A la table d’honneur se placent la reine des fraises, entourée de ses demoiselles d’honneur, M. Séchehaye et un grand nombre de personnalités. Une distribution abondante de limonade et de fraises est faite aux enfants. M. Séchehaye remercie chaleureusement ceux qui sont venus si nombreux à la fête de Woippy. A cet instant, entre M. le député Wiltzer, auquel de charmantes jeunes filles offrent une gerbe splendide. M. Wiltzer, très touché, remercie pour l’accueil très cordial qu’on a bien voulu lui réserver, il vient non pas en député, mais en président des aviculteurs, en Lorrain, en ami. Il adresse ses remerciements et ses félicitations à la Société d’aviculture de Woippy, à M. le maire Séchehaye, et termine sa causerie en levant son verre à la santé de la reine, à celle de M. le maire, à celle de la France.
Après un verre de bon vin gris de Moselle, tout le monde se réunit au restaurant de la Gare, où commence la Journée avicole du Groupement des Sociétés et Syndicats d’aviculture de Metz-ville et campagne. M. le député Wiltzer ouvre la séance, puis d’intéressantes conférences sont faites par M. Legendre, vice-président de la Société de Rombas (sur l’aviculture) ; par M. Chrisment, vice-président du groupement (sur l’élevage du lapin) ; par M. Vogel, secrétaire du Club colombophile (sur le pigeon). Nous ne doutons pas que ces causeries ont été suivies avec profit par de nombreux aviculteurs présents, lesquels ne ménagèrent pas leurs applaudissements aux conférenciers.
… Et le soir, toute la jeunesse de Woippy dansa joyeusement, terminant ainsi dignement cette fête des fraises et fête avicole, fête aussi de la joie. Ch. F.

Lundi 1er juillet 1935 (Journal Le Messin)
Woippy célèbre dans l’enthousiasme la traditionnelle fête des fraises
Un temps splendide, agrémenté d’une délicieuse petite brise, présidait cette annuelle fête des fraises, qui crée dans Woippy la plus joyeuse et charmante animation. Hier encore, la fête battait son plein dans l’accueillante localité, toujours parfumée des fruits odorants qui poussent en abondance dans les champs d’alentour.
Comment en serait-il autrement à Woippy, où choses et gens sont d’allure si sympathique, où il fait bon passer quelques heures au contact d’une population qui nous reçoit toujours le plus simplement mais aussi le plus cordialement qui soit ?
Fête d’été peut-être, où les jeux et les sports sont à l’honneur, mais fête patriotique aussi. A Woippy, toute réjouissance est une autre occasion de rendre hommage aux morts, de manifester son attachement à la patrie retrouvée. C’est bien dans ce sens qu’hier matin, à la sortie de la messe, la population se retrouvait tout entière autour du monument aux morts de la guerre, où une gerbe de fleurs fut déposée, cependant que l’assistance observait une minute de silence et de recueillement.
A 14 heures, les visiteurs et sociétés invitées commencent à arriver nombreux. A l'entrée de Woippy, l’Union de Woippy, au grand complet, les sapeurs-pompiers, les autorités locales, accueillent sociétés et délégations. M. Sechehaye, le toujours dévoué et très aimable premier magistrat, environné de MM. de Bonnegarde, maire de Maizières ; Mangenot, président du « Progrès » ; Christment, vice-président du Groupement avicole de Metz ; Stengler, secrétaire général du Groupement des Sociétés et Syndicats d’aviculture de Metz-Ville et Campagne, M. Sechehaye, disons-nous, a pour chaque président de société le mot aimable et cordial.
L’Union de Woippy exécute plusieurs « Marseillaise » lorsqu’arrivent successivement la « Lyre » de Saint-Julien, la Société « Saint-Martin » de Maizières-lès-Metz, Saint- Eucaire et ses pupilles, la « Renaissance » de Devant-les-Ponts, le société d’Herny.
Mais voici qu’arrive un char tout fleuri et enrubanné, monté par les soins du Garage Kuntz, de Woippy. Sous l’énorme fraise qui le couronne, a pris place la reine des fraises, Mlle Léonie Kopp, fille du sympathique président du Syndicat et conseiller municipal M. Jean Kopp, environnée de ses demoiselles d’honneur, Mlle Marguerite Mangenot et Marthe Stephen, toutes trois gracieuses et souriantes et toutes pénétrées de leur dignité.
Un cortège se forme, en tête duquel marchent les sapeurs-pompiers de Woippy, suivis des sociétés précitées et des délégations des anciens combattants de Woippy et « Relève », encadrant le char de Sa Majesté la Reine qui obtient sur son passage les plus chaleureuses acclamations.
Après un défilé dans les rues de Woippy, on se retrouve sur la place de la Mairie où la Société Saint-Eucaire se fait applaudir.
A 16 heures, un vin d’honneur est servi au Café du Commerce, sous la forme d’un petit gris de Lorraine pétillant et rafraîchissant. M. Sechehaye s’adresse cordialement à l’assistance. Il remercie tous les visiteurs et sociétés qui ont pris part à la fête. A ce moment, M. Alex Wiltzer, député de Boulay, fait son entrée. M. Sechehaye est heureux de lui souhaiter la plus cordiale bienvenue, soulignée par les applaudissements de la salle.
M. le député Wiltzer dit combien il est sensible à cet accueil que la municipalité de Woippy lui a réservé. Mais ce n’est pas le député, précise-t-il, qui vous rend visite aujourd’hui, c’est plus simplement le président des aviculteurs l’ami. Je ne sais comment vous exprimer ma gratitude d’avoir associé à cette fête des fraises, les aviculteurs si nombreux dans cette région et dont le groupement a pris un si ample développement.
M. Wiltzer tient surtout à féliciter M. Sechehaye, qui préside avec tant de distinction et de dévouement les destinées de la commune de Woippy, et à le remercier vivement.
Il termine en invitant l’assistance à venir écouter les très intéressantes causeries qui vont être faites dans une salle réservée du Café de la Gare par M. Christment, sur l’élevage du lapin, par M. Vogel, secrétaire du Club colombophile, sur le pigeon, et par M. Legendre vice-président de la société de Rombas, sur la volaille.
Mais la fête n’est pas finie. A 18 heures, un bal à grand orchestre réunit, salle du Lion d’Or, de multiples danseurs et danseuses, qui s’en donnent à cœur joie, insouciants de la chaleur et infatigables.
Bref, la fête des fraises 1935 fut une fois de plus célébrée dans l’enthousiasme et la gaieté. On dégusta beaucoup de fraises, on prit d’assaut les cafés pour faire un sort aux boissons rafraîchissantes, on se divertit fort aux attractions de tous genres, on écouta avec plaisir les flots d’harmonie que répandaient inlassablement les excellentes sociétés de musique et l’on quitta Woippy, emportant l’indispensable panier de fraises, mais aussi le plus délicieux souvenir de cette fête, qui fut couronnée une fois de plus d’un beau et légitime succès. (LM)

Mardi 2 juillet 1935 (Journal Le Lorrain)


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