Saulny dans les années 1960
Vendredi 20 octobre 1922
Bénédiction du drapeau de la Société Sainte-Jeanne d’Arc.
– Le 15 octobre, par une belle après-midi d'automne, la Société de musique de Saulny, jusqu’ici La Jeune Lorraine en passe de devenir la Société Sainte-Jeanne d’Arc, faisait bénir son drapeau. Comme toujours en pareille occasion, la fête a débute par la réception des Sociétés de Lorry, Woippy, Norroy, Plappeville, etc. Mais ce qu'il y avait de particulier ici, ce fut la façon toute cordiale dont les Sociétés ont été accueillies par les habitants de Saulny. Avec quelle joie les paroissiens n'ont-ils pas entendu à la cérémonie religieuse la parole si ardente de leur ancien curé, M. le chanoine Étienne qui, lui aussi, a dû être heureux de parler de l'amour du Drapeau pour lequel il a souffert jadis. En recommandant à la jeunesse de rester fidèle à leur drapeau, il leur dit aussi de rester fidèle aux traditions religieuses de leur pays et à la France, que ce drapeau représente.
Les chants liturgiques ont été exécutés avec maîtrise par la chorale Saint-Brice. Pour la remise du drapeau, M. Paulin, maire et président de la Société, a prononcé un discours très distingué. Il a souhaité la bienvenue aux Sociétés étrangères, remercié le comité d'organisation de son dévouement et a rappelé le souvenir des membres de la société tombés sur les champs de bataille. Son discours a été vigoureusement applaudi.
Après l'audition de la « Marseillaise » a eu lieu le défilé, suivi d'un concert donné par les Sociétés.
Le soir, une belle séance théâtrale terminait cette splendide fête, à la satisfaction de tous. Les nombreux assistants n'ont pas ménagé leurs applaudissements et ont adressé aux jeunes artistes leurs plus sincères félicitations « Vivat, crescat, florcat ! ».
Un spectateur. (LL)
Dimanche 19 juillet 1925
Saulny.Un garçonnet d'une douzaine d'années, de Saulny, avait entrepris d'accompagner quelques temps les coureurs du tour de France, se dirigeant de Metz vers Dunkerque. Chute de Casanno et du jeune garçon... (LL)
Mercredi 2 novembre 1949
INAUGURATION de l’église paroissiale restaurée de Saulny
Les habitants de Saulny garderont longtemps dans leur mémoire le souvenir de la journée du 30 octobre 1949, vécue tout entière sous le double signe de la beauté et de l'amitié. Cette fête du Christ-Roi aval été choisie pour reprendre officiellement possession de l'église paroissiale, livrée depuis deux mois aux décisions des architectes et aux mains des ouvriers.
UN VÉRITABLE JOYAU
Comme tant de nos églises lorraines, celle de Saulny avait fini par perdre sa beauté primitive sous un amas de peintures, de statues que chaque génération se faisait un devoir de rendre plus écrasant, trop souvent au mépris du bon goût et de l'esthétique Avec un souci évident de beauté vraie et un sens liturgique qui l'honore, M. l'abbé Ruer entreprit, avec ardeur, une rénovation qui s'avère parfaitement réussie et permettra aux paroissiens de Saulny d'éprouver une légitime fierté pour le joyau qu'est devenu leur église.
Sous la conduite éclairée de M. Voltz, et l'aide de M. J. Robert, fresquiste, on commença par débarrasser le lieu saint de plâtres et de peintures qui recouvraient un admirable appareil de pierre du XVe siècle, et rendaient comme invisibles de très belles boiseries du chœur. La disparition de l'accessoire a permis la mise en valeur de ce qui fait l'essentiel de nos églises. : l'autel majeur Vers lui dorénavant tout converge.
PREMIÈRE MESSE
C'est à cet autel que Mgr Schmit, vicaire général, célébra la première messe, dégageant le sens profond de cette cérémonie au cours de l'homélie qu'il prononça après l'Évangile.
Les chants liturgiques étaient assurés tant par la schola paroissiale des jeunes filles de Saulny que par la chorale mixte de Knutange, venue avec son curé pour rehausser par une riche polyphonie la splendeur de cette journée de fête.
CÉRÉMONIE AU CIMETIÈRE
Après la grand'messe, toute l'assistance se groupa au cimetière autour des plaques commémorant le sacrifice des enfants de Saulny du¬rant les trois dernières guerres. Après avoir déposé une gerbe, M. Paulin, maire de Saulny, prononça une délicate et émouvante allocution qui fut suivie d'une prière pour les morts.
Enfin, l'Harmonie Municipale, qui avait déjà accompagnée d'un morceau la montée du clergé vers l'église, exécuta la « Marseillaise ». Puis, tous se dispersèrent à la fois recueillis dans le souvenir des disparus et heureux de voir les responsables de notre génération prendre ainsi à cœur ce legs à la fois spirituel et matériel de nos pères dans la joie.
Les membres de la chorale de Knutange, aimablement reçus dans une quinzaine de familles de Saulny, se retrouvèrent aux vêpres où, une fois de plus, ils édifièrent l'assistance par l'exécution d'œuvres de Stolhwerck et d'autres maîtres contemporains. (RL)
Lundi 19 septembre 1960
Les paroisses de SAULNY et des QUATRE-BORNES ont accueilli leurs nouveaux curés : M. l’abbé CROSIA et M. l’abbé LEIDWANGER
Deux paroisses de la région messine ont accueilli hier leur nouveau pasteur : Saulny, M. l’abbé Crosia ; les Quatre-Bornes, M. l’abbé Leidwanger. Et ces deux cérémonies d’installation ont été suivies dans l’un et l’autre lieu par la grande majorité des fidèles venus faire connaissance avec ceux qui, désormais, auront la charge de leurs âmes.
… à Saulny
Dans le calme et coquet village de Saulny, accroché à flanc de coteau, dans la verdure, toute la population était présente sur la place de la Mairie, attendant M. l’abbé Crosia, ancien curé de Moulins-lès-Metz, nommé à un poste privé de titulaire depuis six ans, la paroisse étant administrée depuis par les Pères missionnaires de Vigneulles, puis par le curé de Norroy-le-Veneur, M. l’abbé Sander. Il y avait là le maire de Saulny, M. Henri Mouton ; son adjoint, M. Ebting, et les conseillers municipaux ; l’instituteur et l’institutrice, M. Fritz et Mme Simonin ; le président M. Spies, et les membres du Conseil de fabrique ; la chorale que dirige M. Schenké, organiste ; la société de musique « La jeune Lorraine » avec son drapeau, son président M. Singery, et son chef M. Muller. De son côté, Moulins avait délégué à Saulny quelques-uns de ses paroissiens.
C’est entouré de M. le chanoine Blanchebarbe, curé-archiprêtre de St-Vincent, qui devait procéder ensuite à l’installation du nouveau curé ; de M. le chanoine Frankum ; de M.M. les abbés Sander, curé de Norroy, et Arnould, professeur au petit séminaire de Montigny, que M. l’abbé Crosia fut accueilli par la population et la municipalité. Il entendit tout d’abord un gentil compliment, accompagné d’une gerbe de fleurs qui lui remirent de gracieuses fillettes, Geneviève Tritz, Marie-Joëlle Domange et martine Weyland, puis M. Mouton, au nom de ses administrés, lui souhaita la bienvenue, dit combien il se réjouissait de voir à nouveau un prêtre à la tête de la paroisse ainsi que sa fierté que ce soit à la fois un ecclésiastique dévoué et un grand patriote. Tous ces sentiments furent concrétisés par un cadeau.
Le nouveau curé de Saulny assura l’assistance de son émotion devant la sympathie qui déjà l’entoure, et la remercia de son accueil si chaleureux. Puis, conduit par la « Jeune Lorraine », le cortège se forma pour se diriger vers l’église où M. l’abbé Crosia fut installé dans ses nouvelles fonctions au cours d’une messe solennelle.
A Saulny, de haut en bas : M. l’abbé Crosia, entouré des prêtres qui l’assistèrent ; M. Mouton souhaitant la bienvenue au nouveau pasteur ; la population du village avec, au premier rang, les enfants des écoles.
… aux Quatre-Bornes
Jusqu’à présent, la paroisse Ste-Bernadette, dont la modeste chapelle se dresse en bordure de la limite des territoires de Metz et de Woippy, était desservie par le curé de cette dernière localité, M. l’abbé Bémer, ou son vicaire, M. l’abbé Fristot, nommé depuis à Bellecroix. Elle a maintenant un titulaire en la personne de M. l’abbé Leidwanger, jusqu’à présent aumônier de l’école préparatoire Chambière après avoir été vicaire à Ste-Ségolène.
Là encore, diverses personnalités donnèrent un cachet officiel à la cérémonie et l’on notait parmi elles MM. le Dr Wolf, adjoint au maire de Metz et président de l’Union départementale des associations familiales ; Badé, conseiller municipal et président du groupement d’action catholique ; Kieffer, conseiller municipal ; Debs, maire de Woippy, etc.
Pour la réception à la porte de la chapelle, M. l’abbé Leidwanger était entouré de son ancien curé, M. l’abbé Bormann, archiprêtre de Ste-Ségolène, et de M. l’abbé Château, curé de Devant-les-Ponts, lorsqu’arriva M. le chanoine Blanchebarbe.
Les « cœurs vaillants », dont les responsables sont José Kublere et Patrick Petsch, ainsi que les « âmes vaillantes » dirigées par Marie-Claude Lebrun, Chantal Boillot, Annie Obringer et Josette Noisot, formaient une double haie d’honneur, et après un chant de la chorale paroissiale, dirigée par M. Leroy – l’organiste de la paroisse étant Mlle Ravenel – M. Lebrun, président de l’association Ste-Bernadette, ainsi que du comité de réception, dans une brave allocution d’accueil constata : « L’église était au milieu du village, mais le pasteur n’était pas au milieu de son troupeau. Il en va différemment maintenant que vous êtes là… »
Enfin, le nouveau curé des Quatre-Bornes entendit un compliment, gentiment dit par le jeune Christian Meyer, et reçut une gerbe de la petite Marie-Jeanne Laurent. La cérémonie religieuse qui se poursuivit à l’intérieur de la chapelle fut suivie d’un vin d’honneur. (RL)
Mardi 14 mai 1991
« La Jeune Lorraine » - Un drapeau voyageur
Après 46 ans d'absence, le drapeau de la société de musique « La Jeune Lorraine de Saulny » regagne ses pénates.
En 1913, à Saulny, une société de musique baptisée « La Jeune Lorraine » se créait, mais cet orchestre était pauvre. Aussi, grâce à la générosité des villageois, un magnifique drapeau sur fond bordeaux, orné de lettres dorées et brodé, vit le jour aux alentours des années vingt.
La disparition
En 1945, durant la guerre, un soldat américain (pourtant nos alliés), charmé par lui, le déroba dans des conditions douteuses, fier de son trophée de guerre. Cette disparition consterna la population.
La curiosité étant un vilain défaut, son fils en hérite. Mais, mal lui en prit, il s'adresse au consulat de France à Chicago afin de connaître le vendeur de cette œuvre et la signification des inscriptions. Le consul écrivit donc au maire de notre village, en 1990.
La valeur ! Mais elle n'est que sentimentale. Ce qui appartient à Saulny doit revenir à Saulny ! M. l'Américain, sachez que bien mal acquis ne profite jamais. Il aura fallu un an de démarches, de discussions et même d'un appel téléphonique de Chicago.
Le retour
De l'ambassade de France aux Etats-Unis jusqu'au ministère des Affaires étrangères à Paris, notre drapeau voyage dans une valise diplomatique, et de là, Michel Ravenel, chauffeur de M. Chérèque, le ramène dans sa Lorraine natale, à la mairie de Saulny.
Les retrouvailles
Pour ce fanion, devenu célèbre, il fallait une présentation officielle au public. Chose fut faite lors du concert de printemps. Il trônait sur un présentoir à roulettes dans un encadrement de verre, éclairé par un spot. Les anciens de la Jeune Lorraine le retrouvèrent, la larme à l'œil, tandis que les villageois l'examinèrent avec curiosité. (RL)