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 La Maxe 

Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1870 - 1918 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Moniteur de la Moselle (MoMo)
Gazette de Lorraine (GdL)
Le Lorrain (LL) Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

Choix de groupe d'années : | 1810-69 | > 1918 |

Années 1870 - 1918


( Moniteur de la Moselle )

Jeudi 24 Juin 1875
Toulouse, 25 juin. - Une très forte crue s'est produite dans la Garonne, à la suite des pluies torrentielles qui sont tombées et tombent encore dans la vallée supérieure du fleuve.
Les dégâts matériels sont considérables, mais on n'a pas appris jusqu'à ce jour que les habitants aient éprouvé d'accidents graves. Des travailleurs militaires ont été mis à la disposition de l'autorité civile.
Depuis quarante-huit heures la pluie n'a pas discontinué.

Samedi 26 Juin 1875
Les inondations.
Toulouse, 24 juin. - Tous les ponts, excepté le pont en pierre, ont été emportés par les eaux. Une souscription a été ouverte par la municipalité pour venir en aide aux inondés.
Le canal a été rompu à Saint-Martory.
L'inondation a été terrible à Verdun (Ariège). On parle de cinquante maisons écroulées. Plusieurs personnes auraient été noyées.
La Garonne décroît sensiblement. Les eaux ont baissé déjà de 2 mètres 50.
Montauban, 24 juin. - La crue de la Garonne et du Tarn produit des effets désastreux.
La Garonne couvre, en certains endroits, une largeur de 4 à 5 kilomètres.
Les récoltes dans les propriétés riveraines sont perdues
Albi, 23 juin. - Le Tarn a monté depuis hier d'environ 3 mètres. La pluie tombe depuis le 21, à midi
Auch, 24 juin. - A la suite de pluies qui durent de puis bientôt trois jours, toutes les rivières, dans le département, sont débordées.
Le Gers est à environ 5 mètres au-dessus de l'étiage, dépassant ainsi le niveau de l'inondation de 1855. La basse ville est inondée.
Ou n'a à regretter jusqu'ici que des désastres matériels, mais ils sont considérables. Les eaux tendent à baisser.
Tarbes, 23 juin. - Le pont de sept arches qui relie les deux rives de l'Adour à Tarbes a été emporté par les eaux. Deux personnes qui s'y trouvaient ont été noyées. La crue dépasse celle de 1855.
Des sinistres sont signalés à Tournay et à Bagnères. La circulation de chemin de fer est interrompue du côté de Pierrefitte. La voie a été coupée par les eaux.
Foix, 25 juin, 10 h. matin. - Le préfet s'est rendu à Verdun. 50 maisons ou granges détruites ; 80 personnes disparues et sous les décombres avec 500 tètes de bétail environ. Hier, 24 cadavres ont été retrouvés et inhumés après avoir été reconnus. 6 blessés seulement. La troupe travaille à un déblaiement qui exigera plusieurs jours encore.
Les villages de Libastide et de Besplas entièrement engloutis. Le sous-préfet de Pamiers est sur les lieux. On ne sait encore s'il y a des morts à déplorer. Les pertes matérielles sont incalculables.

SOUSCRIPTION
EN FAVEUR DES INONDÉS DU MIDI



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Les routes et les chemins vicinaux détruits sur beaucoup de points.
Plusieurs ponts enlevés, d'autres menacent ruines. Heureusement que la pluie a cessé. Mais la neige qui est sur la montagne fait craindre de nombreux malheurs. Cependant depuis hier tous les cours d'eau ont considérablement baissé.
Pau, 25 juin. - Les eaux sont en décroissance. Les pertes matérielles sont considérables. Le chemin de fer de Pau à Toulouse est coupé en plusieurs endroits. En aval de Pau, la circulation est interrompue à Billère, mais on continue de ce point le service sur Paris.
Bordeaux, 21 juin. - Le maximum de la crue de la Garonne, dans le département de la Gironde, est attendu aujourd'hui dans le milieu de la journée. Le préfet est parti ce matin pour la Réole avec des ingénieurs. Aucun sinistre n'est signalé jusqu'à présent.

Dimanche 19 juin 1887
La Maxe. Un chien enragé a dû traverser notre village et mordre un cheval, sans que le propriétaire s'en soit aperçu. Cette semaine, les symptômes se sont déclarés subitement, et le cheval a été abattu mercredi dernier. (GdL)

Samedi 25 juin 1887
La Maxe. On nous écrit : Dans le numéro du 19 juin courant de La Gazette, on relatait un fait concernant un cheval atteint de la rage. Voici les détails à ce sujet :
Il y a quatre semaines, M. Nassoy, maréchal-ferrant, se rendit dans le bois de Pierrevillers, pour y charger des fagots, lorsqu'un chien vint rôder autour de la voiture et mordit un cheval aux narines. Ayant entendu dire que ce chien était atteint de la rage, M. Nassoy fut saisi de frayeur. Le treizième jour, l'animal refusa toute nourriture, et les symptômes se déclarèrent. On fit sortir aussitôt toutes les autres bêtes de l'écurie, et le cheval atteint d'hydrophobie fut attaché à de fortes chaînes. Mais rien ne put résister à la fureur de l'animal, qui était un magnifique hongre. Tout fut brisé dans l'écurie et dans la grange pendant les trois jours que la pauvre bête luttait contre la mort, qui vint enfin la délivrer de ses souffrances. Les constatations légales ont eu lieu par les soins de MM. Hass, vétérinaire, Lamaille et Remlinger. Une indemnité de 660 marks a été accordée à M. Nassoy par le gouvernement et 160 marks par le possesseur du chien. (GdL)

Mercredi 29 juin 1887
La rage en Lorraine. Les cas de rage se multiplient en Lorraine dans une proportion inquiétante. (…) (GdL)

Jeudi 30 avril 1903
La Maxe. (Funérailles) Lundi dernier, on a rendu les derniers devoirs à un homme bien estimé du village, en la personne de M. Eugène Joppin. C'était un homme rendant service à tout le monde. Il est mort en chrétien et bien de personnes le regrettent. Aussi a-t-on vu à ses funérailles tous les paroissiens du village et beaucoup d'étrangers. Qu'il repose en paix ! (LL)

Mardi 16 juin 1903
La Maxe. (Le nom officiel de cette localité). On pourra continuer à désigner officiellement cette localité par « Maxe » en omettant l'article « La ». (LL)

Samedi 31 août 1907
La Maxe (Un drame.). Hier matin, à six heures, M. Georges, aubergiste à La Maxe, en allant dans les champs, aperçut dans une luzernière, en face d'Argancy, tout près de la Moselle, un couple de jeunes gens gisant par terre et dont l'un poussait des gémissements. S'étant approché, il remarqua sous un amoncellement de luzerne une jeune fille de 19 ans, nommée Emilia Deli, qui ne donnait plus signe de vie ; elle tenait un revolver à la main et avait été tuée d'une balle au cœur. A quelques pas de là était étendu un jeune homme de 18 ans, nommé Godard, natif de Vantoux, blessé de trois coups de revolver. Le blessé fut transporté chez le passeur à Olgy, et le corps de la fille fut conduit à son domicile à Vantoux.
Godard ayant été interrogé, raconta que la jeune fille lui avait tiré trois coups de revolver et qu'elle s'était suicidée ensuite.
La veille, le couple était resté pendant plusieurs heures dans le débit de M. Wagner, où Godard et la jeune fille écrivirent une série de lettres. Celles-ci fourniront probablement l'explication de ce drame. (LL)

Jeudi 5 septembre 1907
La Maxe.
- (Accident). Dimanche dernier, M. Jules Demange, de Maizières, s’était rendu en voiture à la fête de la Maxe. Il avait laissé sa voiture attelée sur la route. Un enfant se trouvait sur le siège. Tout à coup le cheval s’emballa et, au tournant d’une rue, la voiture alla heurter un mur ; l’avant-train se détacha et par suite de la violence du choc, coupa net les deux jambes de derrière du cheval qui resta sur place. On rentra le cheval dans une grange en attendant l’arrivée du vétérinaire qui ne put que l’envoyer à la boucherie. C’était un jeune cheval de 4 ans. M. Demange subit une perte très sensible. (LL)

Jeudi 12 décembre 1907
La Maxe.
- (Les morts oubliés). Sur le ban de cette localité existait une tombe, contenant les restes de trois sergents-majors, un sergent des voltigeurs de la garde, trois chasseurs d’Afrique et quatre chasseurs à cheval, tombés en 1870. Durant des années la tombe de ces braves était ornée d’une modeste croix blanche. Mais celle-ci disparut un jour, emportée par une crue de la Moselle, et depuis rien ne l’a remplacée. Ces héros obscurs semblent donc voués à l’oubli si quelques initiative généreuse ne s’intéresse à eux. Bien des anciens de La Maxe se rappellent cette tombe et leurs indications permettraient de la découvrir avec facilité. Espérons que ces lignes contribueront à tirer ces braves de l’oubli et à leur procurer une demeure digne d’eux. (LL)

Vendredi 13 novembre 1908
La Grange-aux-Dames.
– (Exhumation de victimes de la guerre de 1870).
L’administration militaire a fait procéder hier à l’exhumation de plusieurs soldats français, tombés dans la journée du 7 octobre 1870, et inhumés sur las bords de la Moselle, près de la Grange-aux-Dames. Deux ouvriers, gardiens des tombes, étaient chargés de cette lugubre besogne et à midi il savaient mis à jour des ossements d’une artilleur de la garde. (LL)

Samedi 14 novembre 1908
Nos morts de 1870.
(Une exhumation inutile ?).
Sur la rive gauche de la Moselle, à quelques centaines de mètres de la ferme La Grange-aux-Dames, onze soldats français, dont trois sergents-majors des voltigeurs de la garde, tombés le 27 septembre 1870 à l'affaire des Grandes-Tappes et de La Maxe, dormaient leur dernier sommeil. Les premières années qui avaient suivi la guerre, leur modeste tombe était surmontée de la traditionnelle croix blanche. Mais un jour, à la suite d'une crue de la Moselle, la petite croix blanche eut à subir les assauts de la débâcle, elle fut brisée par les glaçons et emportée à la dérive. Quand les eaux baissèrent, le tombeau était nivelé, aucune trace ne décelait l'emplacement où se trouvaient les restes de nos héros. Et les choses restèrent ainsi un bon tiers de siècle.
Au printemps dernier, une correspondance adressée au Lorrain signalait cet état de choses et rappelait cette tombe au souvenir. Dans sa brochure « La Lorraine et ses champs de bataille », M. Jean y fait également allusion en ces termes :
« A environ 200 mètres de la Grange-aux-Dames, à proximité de la Moselle, tombe sans croix : 3 sergents-majors et 1 sergent des voltigeurs de la garde, 4 chasseurs à cheval et 3 chasseurs d’Afrique. (Monument projeté par le Souvenir Français) ».
Or, à la suite de notre article, le Souvenir français projetait de tirer ces héros de l'oubli et de leur ériger un monument digne d'eux.
Mais voici qu'une surprenante nouvelle nous parvenait mercredi matin. L'administration militaire, nous annonçait-on, faisait procéder à l'exhumation de ces soldats français. Si invraisemblable que la nouvelle paraissait, on sait que S. M. l’Empereur a exprimé à maintes reprises le désir formel qu'on ne touchât aux morts de 1870 qu'en cas de force majeure, (c'était le cas pour Mey) elle n'en était malheureusement que trop exacte, ainsi qu'une note parue dans notre édition d'hier l'annonçait.
Et voici, d'après les renseignements que nous avons puisés, de quelle manière les choses se sont passées : Mercredi matin, M, le capitaine Steinkopf, du gouvernement militaire, et deux ouvriers, arrivaient à la Grange-aux-Dames et se faisaient montrer l'emplacement où reposaient les morts. Les ouvriers, un terrassier et le surveillant des tombes militaires, se mirent immédiatement à l'œuvre, et le soir, ils avaient mis à jour trois corps, sans doute les trois voltigeurs de la garde. A la nuit tombante, les restes furent recouverts d'une légère couche de terre, et le lendemain on les inhumait à nouveau sur le même emplacement. Lorsque la fosse fut comblée, on plaça sur le monticule une nouvelle croix blanche qui, à l'heure actuelle, ne porte pas encore d'inscription.
On se demande quelle était l'intention de l'administration militaire en faisant procéder à cette exhumation. Celle-ci, à notre avis, n'avait aucune raison d'être, du moment qu'un témoin oculaire indiquait l'endroit exact ou gisaient les guerriers ; cette besogne inutile nous paraît d'autant plus évidente, que l'on a enterré les restes à l'endroit même où ils se trouvaient. Enfin, si l'intention était de recueillir les ossements, pourquoi ne pas avoir recherché toutes les victimes au nombre de onze d'après le même témoin oculaire, et ne pas avoir placé leur tombe plus haut, à l'abri des caprices des eaux ?
Nous ne voulons pas croire, ainsi que l'on serait tenté de le faire, que l'exhumation ait été entreprise pour répondre à un but de curiosité ; ce serait une profanation inqualifiable. Encore moins voulons-nous supposer que ce soit pour évincer le Souvenir français, dont on connaissait les projets, et mettre cette Œuvre dans l’impossibilité de les exécuter ; ce serait une maladresse dont nos morts de 1870 seraient les seules victimes.
Le nom de M. le capitaine Steinkopf, qui surveillait l'opération, nous est un garant que les choses se sont passées avec dignité. Néanmoins les convenances exigeaient que le Souvenir français fût informé à temps afin qu'il déléguât officiellement un de ses membres qui aurait représenté les parents des victimes anonymes.
Quoi qu'il en soit, il n'y avait pas, selon nous, nécessité de remuer ces cendres humaines et nous attendons des explications qui, nous l'espérons, viendront détruire l'impression fâcheuse que cette exhumation a produite en ville. (LL)

Samedi 15 novembre 1908
La Maxe.
– (Echos de 1870).
Le Lorrain a parlé hier de l’exhumation de soldats français tombés en 1870 à La Maxe. Cette affaire est peu connue ; les historiens en ont peu parlé, et cependant les habitants, ceux qui se souviennent, en gardent un terrifiant souvenir.
Le 27 septembre 1870, l’armée française, bloquée dans Metz depuis le 18 août, tentait une sortie sur les Grandes-Tappes et la Maxe, dans le but de se ravitailler. L’affaire réussit, les Allemands furent délogés du village que les Français quittèrent après avoir emporté une grande quantité de fourrage et de vivres. Vers 11 heures du soir, les patrouilles prussiennes s’aventuraient dans le village évacué et bientôt un fort détachement de Prussiens les suivaient. Ceux-ci faisaient évacuer les maisons et y mettaient le feu. Le village fut détruit de fond en comble. Un père qui voulut sauver son enfant dans le berceau fut frappé à coups de crosse, mais il s’élança malgré tout dans les flammes et parvint à sauver son enfant.
Les Allemands reconnurent plus tard qu’ils s’étaient mépris sur les intentions de cet homme. Les habitants de La Maxe furent emmenés jusqu’à Richemont où ils furent abandonnés à leur propre sort. Lorsqu’ils revinrent dans leur village, après la capitulation, ils ne retrouvèrent qu’un amas de ruines et de décombres. On aura une idée de ce que fut pour les habitants de La Maxe cet hiver de 1870-71, lorsqu’on songera que sur une population de trois cents âmes, on eut à enregistrer cinquante et un décès. (LL)

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