De 1940 à nos jours
L'inondation de 1941
Soldats allemands effectuant une marche.
Ce matin du 16 novembre 1944, les Américains pénètrent dans Woippy par la rue de Briey (future rue de Ladonchamps), la libération du village n'est plus qu'une question d'heures.
Le panneau « Metz » rappelle l'intrégration de Woippy dans le « Gross-Stadt Metz ».
À gauche, les bâtiments de l'usine « Tréfilor », à droite, la trace du trou d'obus dans le pignon de la maison est encore visible aujourd'hui.
Dimanche 13 juin 1948 : Fête des Fraises et
inauguration de la rue Henry-de-Ladonchamps
Mardi 15 juin 1948 (
Républicain Lorrain)
Dans l’allégresse, la musique et la chaleur, WOIPPY a célébré dimanche sa traditionnelle Fête des Fraises et inauguré les rues De Gaulle et De Ladonchamps
Woippy, dimanche, était en fête et célébrait, comme il se doit, le fruit qui, à travers le monde, a fait sa réputation. Au milieu d’une foule immense, venue de Metz et des villages des environs, se déroula l’important programme prévu par les dévoués organisateurs et qui bénéficia d’un temps vraiment idéal.
Ce fut, au début de l'après-midi, dans les rues de la charmante cité, noyée de soleil, le cortège traditionnel qui, cette année, avait encore davantage d'ampleur que l'an passé, quoique les fraises aient été plus rares.
Précédé par la musique des sapeurs-pompiers de Woippy et le corps local de soldats du feu, en grand uniforme et au complet, le char des Fraises, œuvre de la Coopérative des producteurs abondamment garni de jolies filles et de paniers débordant de fruits rouges symbolisait vraiment la fraise, reine du jour.
Les musiques de Rosselange, de Devant-les-Ponts, du Sablon entraînèrent, au rythme des marches militaires les autres chars, notamment celui des Engagés Volontaires, que M. Sechehaye mit un point d'honneur à présenter de façon impeccable et que de délicieuses Madelons, accompagnées d'un petit orchestre, mettaient en valeur. Puis, des cavaliers costumés, appartenant à l’Eperon Messin, faisaient une garde caracolante au char de la Reine des Fraises, vêtue de bleu-pâle et qu'entouraient deux gracieuses demoiselles d'honneur.
Le cortège s'arrêta ensuite, afin que les autorités puissent procéder à l'inauguration des rues Henry-de-Ladonchamps et Général-de-Gaulle. Parmi les autorités présentes, nous avons remarqué autour de MM. Jungling, maire de la commune, et Kopp, président de la Coopérative des Producteurs de fraises, M. Mondon, député-maire de Metz ; le Colonel Cavarrot, représentant le général gouverneur de Metz ; le commandant Daubrée, du service du matériel, et mesdames ; MM. Bonichon, directeur des Services agricoles ; Marion, professeur d'agriculture ; Mondon, père, président de la Fédération départementale des fruits ; les maires de Saulny, Semécourt, Plesnois ; Thouvenin, représentant le maire d’Ancy ; Pierron, commissaire central divisionnaire de Metz ; Pierret, secrétaire de la Fédération des producteurs de fruits ; Driant et Keller, de la C.G..A ; Urbain, directeur de la police ; Mme de Marin, épouse de l'adjoint messin [..], secrétaire du Syndicat des […], etc.
LES DISCOURS
Après que les plaques des rues, masquées de tricolore, avaient été dévoilées, et qu’eut retenti « La Marseillaise », M. Jungling évoqua le passé, les heures angoissantes de la défaite et l’appel du 18 juin. Le maire exposa les raisons pour lesquelles la cité a donné le nom du général de Gaulle à une de ses rues. Rappelant ensuite l’œuvre de M. de Ladonchamps, ardent défenseur des producteurs de fraises et fondateur de la Coopérative, il en honora et vénéra la mémoire.
M. Mondon, député-maire de Metz, souligna la reconnaissance que Woippy doit manifester à M. de Ladonchamps et évoqua la figure du disparu qui, toute sa vie, se dévoué avec un désintéressement et une intégrité totale à la cause des producteurs de fraise. Il honora ensuite le premier résistant de France et rappela brièvement l’œuvre du général de Gaulle.
Enfin, M. de Ladonchamps, neveu du disparu, remercia les orateurs et la commune qui rendirent hommage à son oncle.
Peu après, devant le monument aux Morts, avant la remise de gerbes, le colonel Cavarrot remettait des diplômes à plusieurs habitants.
Un vin d’honneur réunissait ensuite les personnalités dans la salle de l’école des filles, autour d’une table où, bien entendu la fraise trônait en reine.
VIN D’HONNEUR
M. Leclech, de la Coopérative des producteurs, remarqua que malgré leurs déboires, cette année, les producteurs avaient voulu, comme par le passé, respecter la tradition de la fête des fraises. Après avoir brossé un tableau de la situation, il remercia les organisateurs et les personnalités.
M. Mondon répondit en quelques mots très simples et se félicita de l'union, mon seulement des producteurs, mais aussi des communes rurales et industrielles dont quelques-unes avaient dans 1a salle leur représentant. Il salua le baron Lilienkrantz et nos amis suédois, venus à la fête des fraises.
Celui-ci, à son tour, remercia le maire de Metz, se félicita d’être dans notre pays et souhaita à la France un avenir agricole heureux.
Mais si la fête officielle se terminait là, les bals et les feux, la fête foraine et ses attractions multiples se poursuivirent jusque tard dans la nuit.
Et dans les cars qui rentraient vers Metz, l'odeur des fraises s'exhalait des paniers, tandis que les voyageurs dégustaient les fruits mûrs, éphémères souvenirs d’un beau jour de fête.
Mardi 15 juin 1948 (
Le Lorrain)
(...)
LES RUES DE GAULLE ET DE LADONCHAMPS.
Cependant que la fête battait son plein, MM. Mondon, député-maire, et Kopp, président de la coopérative, baptisaient, aux accents de la Marseillaise, les rues Charles-de-Gaulle et de Ladonchamps.
Tour à tour MM. Jungling et Mondon exaltèrent le rôle des deux hommes et M. Amédée de Ladonchamps remercia par quelques paroles émues.
Les personnalités se rendirent ensuite au monument aux morts où des gerbes furent déposées par M. Mondon, Mlle Schmitt, etc… Puis le colonel Cabarot remit plusieurs diplômes d'engagés volontaires, dont un à M. Sechehaye, dont on connaît le dévouement à Woippy.
Après un vin d'honneur servi à la mairie, on assista encore à la vente des fraises et à toutes les réjouissances prévues.
La rue Henry-de-Ladonchamps à la fin des années 1950.
Quelques articles de journaux
Vendredi 9 septembre 1966
Une station-taxi vient de s'ouvrir au 2, rue de Ladonchamps (tél. 60-61-46). (RL)
Mercredi 25 septembre 1968
Une pâtisserie manquait à Woippy, et depuis le 1er janvier dernier, après la fermeture de la boulangerie Filstroff, il n'y avait plus de boulanger. Cette lacune est désormais comblée, puisqu'un enfant de la localité, M. René Weber, vient d'ouvrir une boulangerie-pâtisserie à l'angle des rues Général-de-Gaulle et Henry-de-Ladonchamps. (RL)
Le nouveau lotissement de la ZAC des Coteaux
Samedi 13 juillet 2002 (
Républicain Lorrain)
Créer une zone pavillonnaire sur la Zac du chemin de Fèves
Une réunion publique sur l'implantation de la Zac (zone d'aménagement concerté) du chemin de Fèves s'est tenue en salle Michel-Bonnet, dans le cadre d'une phase de concertation.
Les habitants de Woippy, et surtout les riverains de la future Zac du chemin de Fèves, se sont déplacés nombreux à la salle Michel-Bonnet pour écouter et engager le dialogue avec le maire à propos de l'implantation de la Zac, le projet étant toujours dans la phase de concertation.
Depuis un mois, les plans du projet sont visibles au service technique de la mairie et un cahier est ouvert pour recevoir observations, suggestions et remarques. La réunion publique complète le dispositif de la phase de concertation. Le député maire, François Grosdidier, était entouré de MM. Drouard, adjoint chargé de l'urbanisme, Daise, directeur du service technique, Casari, architecte chargé de l'étude, et d'un représentant de la SEBL, chargée de la réalisation.
En introduction, le maire a expliqué le pourquoi d'une Zac. « Woippy concentre 78 % de logements sociaux, surtout situés dans les quartiers Est. Il est difficile de trouver un terrain à bâtir. Les prix des terrains ont flambé jusqu'à 80 000 F (12 196 €). Nous souhaitons un habitat pavillonnaire espacé. La ville possède une grande réserve foncière. »
Au niveau coût et impôts, dans une commune, « habituellement quatre habitants paient pour un, à Woippy un habitant paie pour quatre. Il est nécessaire de redresser cette situation. » La construction d'une zone pavillonnaire y contribuera en partie.
Par ailleurs, le maire a indiqué que la Zac serait conduite sous maîtrise publique et que le cahier des charges confié aux aménageurs serait rigoureux. Les accès seront respectés, le stationnement prévu et des espaces verts et de jeux seront aménagés.
Les murs de la salle Bonnet étaient tapissés des différents plans sur le projet. M. Casari, architecte, a précisé que son étude était basée sur le mot « équilibrage », que le terrain était bien placé, à proximité du centre ville et encore ouvert vers l'extérieur. Le périmètre de la Zac a été déterminée après analyse des propriétés des riverains. Une voie d'accès très structurante venant du centre ville traversera la Zac en son milieu. D'autres axes d'accès d'est en ouest rejoindront le quartier du Roi vers la rue du Pâquis.
À la suite de ces informations, le public a été invité à poser ses questions. Elles furent nombreuses et parfois, passionnées. Un long débat a porté sur l'apport supplémentaire de circulation dans la rue de Ladonchamps déjà très, ou trop fréquentée, sur l'ouverture de l'impasse dans le haut de la rue du Pâquis ainsi que sur l'axe est-ouest débouchant dans le bas de la rue du Pâquis. Là, le manque de visibilité va créer un danger.
Le maire a essayé de rassurer, il a annoncé la création d'un contournement, qui sera réalisé lors de la deuxième tranche de la Zac et qui devrait absorber une part importante des flux de circulation. Les riverains n'en sont pas encore convaincus. Des réponses ont été données comme le nombre de 300 logements à construire, soit environ 1 000 habitants. Le bâtiment industriel Lebeau sera plutôt remplacé par des pavillons. Enfin, les travaux de la deuxième tranche de la Zac seront rapidement enchaînés.
Vendredi 9 février 2007 (
RL)
Une dernière visite en vingt photos...
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Une fresque historique
Jeudi 9 octobre 2003 (Républicain Lorrain)
Chantier d'insertion : une fresque historique rue de Ladonchamps
Huit jeunes de la localité participant au chantier d'insertion professionnelle ont relevé le défi qui consistait à raconter, à leur manière, l'histoire de Woippy. Le résultat est une fresque originale à découvrir rue de Ladonchamps.
De prime abord, ça ne saute pas aux yeux. La fresque réalisée rue de Ladonchamps retrace pourtant l'histoire de Woippy vue par huit jeunes de la localité participant au chantier d'insertion professionnelle. Pour bien la comprendre et en apprécier toute l'originalité il faudra descendre de voiture !
Curieusement, c'était l'un des rares endroits qui n'ait pas encore subi les outrages des tagueurs. Un long mur gris, une cinquantaine de mètres, entre la Direction départementale de l'équipement et la rue de Ladonchamps. Un espace d'expression auquel huit jeunes garçons et filles viennent de donner vie en racontant, à leur manière, les grandes étapes de l'histoire de Woippy. Ils étaient conseillés par Pierre Brasure, président de la Société d'histoire de Woippy et guidés par Richard Provenzano, artiste grapheur professionnel. Porté par l'association Pushing, le projet s'inscrit dans le chantier d'insertion professionnelle créé, au mois de mai, par l'IRFA Est-Région (Institut régional de formation des adultes) avec le financement du conseil régional de Lorraine et suivi par la Maison de l'emploi et de la formation.
S'il reste encore quelques retouches à faire ici et là pour le rendre plus lisible, le contrat est parfaitement rempli. Quinze jours et huit tableaux. De l'an 300 avant J.-C., lorsque Woippy s'appelait Wapus, à l'an 0 de notre ère sous l'empire romain, 1324, le Moyen âge, 1668, la Maison carrée, 1868, les origines bretonnes de la culture des fraises, 1870, les combats de Ladonchamps, Woippy capitale des Fraises, et, pour bien marquer leur appartenance à leur quartier, Saint-Eloy aujourd'hui. Comme sur toute œuvre d'art, les artistes qui l'ont réalisée ont apposé leur signature : Tonya, Souad, Jennifer, Sabrina, Tantzy, Sabrina, Shirley, Ludo.
Bilan d'étape
Pour inaugurer ce « chef-d'œuvre monumental », il fallait bien une inauguration officielle qu'a présidée le député-maire François Grosdidier, entouré de personnalités locales et de membres de son conseil municipal. L'occasion pour faire un « bilan d'étape ».
Située à l'entrée de la ville, la fresque historique ne manquera pas d'attirer l'attention de tous ceux qui emprunteront la rue de Ladonchamps.
Sur douze jeunes au départ, trois ont abandonné. Trois ont trouvé un emploi : un CDD pour l'un, une formation qualifiante en vue de l'obtention d'un CAP d'agent de sécurité et un stage pratique de vendeuse pour les deux autres. Quatre bénéficient d'un stage en entreprise qui devrait rapidement déboucher sur un emploi ; deux effectuent un stage d'aide-maternelle dans les écoles de la commune. Pour ces dernières, l'avenir s'annonce peut-être plus incertain mais il reste encore deux mois jusqu'à la fin du chantier d'insertion ; tout espoir n'est donc pas vain de leur trouver un débouché avant cette échéance. « Tout cela est très positif. Je note une bonne progression par rapport à la rencontre que nous avions eue au mois de juillet. Le but ce n'était pas simplement de faire un chantier, c'était que vous soyez engagés, que vous vous insériez professionnellement après le chantier. Tout cela est en bonne voie et j'en suis très satisfait ». Un discours encourageant, accompagné de chaleureuses félicitations qui sont allées droit au cœur des jeunes artistes. . .et futurs travailleurs.
Dimanche 15 novembre 1998 (
Républicain Lorrain)
Trop souvent réduite à l'expression « de Ladonchamps », la rue reliant le village au pont de Rombas évoque, pour de nombreux Woippyciens, un château disparu, pour d'autres, une bataille de 1870. Pourtant, elle ne se rattache qu'indirectement à l'un et à l'autre car, quand on la cite, on oublie trop souvent de la décliner sous son nom exact et complet, qui lui a été donné voici cinquante ans, en mémoire du marquis Henry de Ladonchamps (1883-1946).
Capitaine d'infanterie durant la Grande Guerre, Henry de Ladonchamps avait été au cours des années trente la figure marquante de la profession fraisière : président du Syndicat des producteurs de fraises de Woippy de 1927 à 1932, puis de l'Union des syndicats des producteurs de fraises et autres Fruits de la Moselle ; co-initiateur de la Fête des fraises, Henry de Ladonchamps a été l'ardent défenseur de la production et des producteurs, se dépensant sans compter pour faire gagner à la fraise de Woippy des débouchés nouveaux, contribuant ainsi à la fortune de notre célèbre fruit rouge.
Si la rue Henry-de-Ladonchamps n'est pas l'une des plus typiques de la ville, par son tracé rectiligne et par l'absence de bâtiment pittoresque, ni des plus calmes en raison de son intense trafic automobile, elle n'en a pas moins une histoire, que nous racontent certains édifices riverains. A commencer par le plus laid d'entre eux qui, à son extrémité, proche de la voie ferrée au pied du pont de Rombas, est dans un état de total abandon, menaçant ruine et d'accès dangereux : il s'agit de l'ancien café-restaurant de la Gare, construit au tout début du siècle par Pierre Flérès (la première gare de Woippy, dite de la Maison rouge, a fonctionné de 1901 à 1908, date de construction de la gare actuelle).
Allant de ce bâtiment vers le village, on trouvait jusqu'en 1967, sur la gauche, l'une des entreprises les plus actives de Woippy : la société Tréfilor, implantée en 1934 par les frères Weiller (d'origine sarroise) et qui était spécialisée dans la fabrication de grillages, de ronces, de pointes, de toiles et de câbles métalliques ; dans les années cinquante Tréfilor employait une centaine d'ouvriers et exportait partout dans le monde. Aujourd'hui, les bâtiments abritent une partie du parc de l'Equipement.
Quelques vieilles maisons bordent la rue, comme celle sise au n°44, qui date du début des années 1800 et a été la propriété de la famille Mangenot-Neu. Il s'agit d'une ancienne maison de vigneron, avec cave voûtée et sol en terre battue, une pièce à l'arrière munie d'un grand four à pain, et une grande chambre avec alcôve fermée par deux grandes portes de placard ; la cour à l'arrière de cette maison est encore pavée et présente un lourd lavoir de pierre. On peut encore signaler la maison située au n°20, dont le linteau est gravé de l'année 1798, ou celle du n°5, datée de 1834. La présence de vignerons est rappelée au n° 17 par un linteau sculpté de grappes de raisin.