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  Dernière mise à jour : 9 février 2012

La route de Lorry
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 Le cimetière 

Vendredi 3 mars 1950
LE MUR DU NOUVEAU CIMETIÈRE

C'est le 20 mars prochain, à 16 heures, que seront mis en adjudication les travaux du mur en moellons du nouveau cimetière.
On peut espérer que la clôture très désirable sera bientôt terminée. (LL)

Mardi 28 mars 1950
ADJUDICATION DES TRAVAUX DU NOUVEAU CIMETIÈRE

La commission d'adjudication des travaux du mur de clôture du cimetière a décidé d'accepter l'offre de M. V. Soma, entrepreneur à Longeville-lès-Metz, pour un prix de 894.824 francs, le devis estimatif établi étant de 1.240.786 frs. (LL)

Jeudi 4 mai 1950
Le cimetière subit un sérieux aménagement

L'entreprise S.O.M.A., chargée des travaux du cimetière, n'a pas déçu les espérances de la municipalité : la clôture du terrain sera terminée sous peu, à la satisfaction générale.
Puis l'ancien et le nouveau cimetière seront réunis par une allée large prolongeant celle qui aboutit à la porte de fer donnant sur la route de Lorry, et la circulation, ainsi que l'entretien des tombes, seront bien facilités.
Le mur qui sépare les deux terrains sera décapité, jusqu'à une hauteur de 10 centimètres environ au-dessus du niveau du vieux cimetière, recrépi et coiffé d’une chape en ciment ; enfin, les tombes des soldats français morts en 1870, et toujours soigneusement entretenues à Woippy, entourées d'une bordure solide, auront désormais un aspect meilleur encore.
Les plus difficiles devront reconnaître qu'un travail important et des plus utiles a été exécuté, cette année, par la municipalité pour que l'accès aux sépultures des familles du pays et leur aménagement soient désormais dignes de la commune. (LL)

Mercredi 4 octobre 1950
UTILES AMÉNAGEMENTS AUX CIMETIÈRES

Le chemin d'accès du nouveau cimetière est maintenant en excellent état et, pour la Toussaint, nous serons à même de constater le bon travail réalisé dans le domaine de l'aménagement de l'ensemble des cimetières de Woippy. (LL)

Mercredi 1er août 1973
EXTENSION DU CIMETIÈRE

Les travaux d'extension du cimetière communal ont démarré ce matin. Ainsi, dès le début de l'automne, 420 nouvelles concessions seront disponibles. C'est par délibération, en date du 15 mars 1972, que le conseil municipal, considérant que le cimetière actuel était devenu trop exigu, a demandé son agrandissement.
Le terrain retenu, d'une superficie de 2 800 m², jouxte le cimetière actuel, en bordure de la route départementale qui mène à Lorry-lès-Metz. Dès aujourd'hui, ce terrain sera préparé afin de permettre l'installation du chantier. Ensuite, les entreprises Salviam et Dancy entreront en action : nivellement de l'entourage ; création d'allées ; préparation des emplacements ; communication avec l'ancien cimetière, le tout devant être terminé pour le mois de septembre.
Enfin, un tronçon de route sera tracé à l'emplacement de l'actuelle ruelle des Hauts-de-Bigottes, afin de permettre l'accès à l'entrée du nouveau cimetière. Un parking pouvant recevoir une dizaine de voitures, sera également créé en bordure de cette nouvelle voie. (RL)

Mardi 12 juillet 1988
Le nouveau cimetière paysagé réceptionné

M. Sébastien Cansell, maire de la localité, ses adjoints et conseillers municipaux, ont réceptionné officiellement le nouveau cimetière paysager de la ville de Woippy. La volonté de retrouver l'esprit et la qualité des cimetières anciens a conduit la municipalité à créer un espace organisé comme un jardin avec une profusion de fleurs et d'arbres de différentes essences, à l'exemple de plusieurs nouveaux cimetières du département.
La qualité de l'environnement mise en œuvre nécessite des mesures de protections particulières et l'adhésion des familles ; le respect du caractère paysager du cimetière implique notamment la limitation de la taille des monuments funéraires, en privilégiant la décoration végétale.
Cette adhésion à la valorisation de cet environnement concernent également les entreprises de marbrerie qui proposeront aux familles un type de monument funéraire adapté et bien intégré à la végétation.
Extrait du règlement
Les concessions ne pourront être accordées qu'au moment du décès pour une période de quinze ans renouvelable et moyennant le versement d'une redevance qui, pour une concession simple, est actuellement fixée à 372 F. Les travaux de fossoyage et éventuellement de mise en place de caveaux doivent être réalisés par des entreprises agréées par la commune. Les caveaux doivent être parfaitement étanches. Ils comportent une ouverture par le dessus. Ils seront posés à une profondeur telle qu'il subsistera entre le couvercle et le niveau du terrain naturel un espace de 0,30 m minimum. Cet espace doit être rempli de terre végétale en vue de son engazonnement par la commune.
L'accès au cimetière ne pourra être autorisé qu'aux seuls camions de faible tonnage (moins de 5 tonnes de poids total en charge). Leur circulation ne sera admise que sur l'allée principale goudronnée.
La terre ne doit pas être déposée sur les allées. Le surplus doit être évacué hors du cimetière par l'entreprise. De même, il est interdit de préparer du mortier ou de façonner des pierres sur le sol des allées. A l'issue des travaux, les allées jouxtant les tombes seront remises en état par l'entreprise. Les schistes servant au revêtement de ces allées seront tenus à sa disposition par la commune.
L'accès du cimetière aux entreprises et l'exécution de travaux, ne pourront être autorisés qu'après information préalable au service de l'état civil et accord de ce service.

Vendredi 4 novembre 1988
INAUGURATION
Le funérarium à côté du nouveau cimetière

Le moment était bien choisi. En effet, l'ambiance de la fête de la Toussaint était tout à fait propice pour l'inauguration officielle du nouveau funérarium. Niché sur une petite colline dominant la cité des fraises, le funérarium se dresse à côté du nouveau cimetière paysager. C'est un bâtiment original où l'architecte, M. Dechoux, a pu s'exprimer pleinement, un endroit symbolique pour le recueillement des familles endeuillées. M. Sébastien Cansell, maire de la localité, entouré de ses adjoints et de son conseil municipal, a coupé le ruban traditionnel, en présence de représentants de nombreuses associations, des corps de métiers, ainsi que de M. l'abbé Schwartz, qui a lu à cette occasion un passage de la Bible.



Dimanche 15 janvier 1989
Funérarium : accueil et recueillement facilités

Le nouveau funérarium, situé juste à côté du nouveau cimetière paysager, est entrée en service depuis le 29 octobre, date de son inauguration officielle. Une personne chargée d'accueillir, de renseigner et d'aider les familles endeuillées vient d'être embauchée par la municipalité, permettant ainsi une mise à disposition permanente et un usage facilité de l'équipement.
Plus qu'un simple lieu de dépôt pour les corps des personnes défuntes, ce funérarium est un lieu symbolique pour l'accueil et le recueillement des familles et des connaissances. En effet, la structure d'accueil est le cadre du bâtiment ont été conçus de manière à préserver la dignité du défunt et de ses proches.
Le conseil municipal a décidé dernièrement de mettre éventuellement le funérarium à la disposition des communes voisines, dans la mesure des possibilités d'accueil. Quoi qu'il en soit, les démarches à effectuer en cas de décès dans sa famille (démarches administratives, emplacement au cimetière, mise à disposition du funérarium...) peuvent être désormais effectuées directement au service de l'état civil de la mairie.

Samedi 19 août 1989

A côté du cimetière, l'architecture d'une chapelle.

Tapis mural artistique et tentures, un intérieur qui a une âme
Le funérarium : L'alliance de l'artistique et du pratique
Répondant à la demande de la population, la municipalité de Woippy voulait que le funérarium soit un lieu d'accueil et de recueillement mis à disposition de toutes les familles endeuillées enterrant leur défunt au cimetière de la ville.
Il fallait que le bâtiment assure les fonctions d'une morgue traditionnelle. (le dépôt des corps durant les trois à six jours qui séparent le décès de l'enterrement) et soit également le salon intime d'autrefois, lorsque les proches du défunt se retrouvaient à la maison pour la veillée funèbre. Fort de ses indications, le maître d'œuvre, l'architecte Jean-François Dechoux, qui avait déjà réalisé un funérarium à Porcelette, a conçu un bâtiment fonctionnel d'où n'est pas exclue la dimension émotionnelle. Il fonctionne depuis octobre 1988 à la satisfaction générale.
Le funérarium s'intègre à merveille entre l'ancien cimetière et le nouveau cimetière paysager, lieu de paix et de sérénité. Le bâtiment, par sa forme extérieure, évoque une chapelle de campagne à laquelle on aurait ajouté une cheminée par où coule la lumière céleste. Cette impression de chapelle se retrouve à l'intérieur par la dimension réduite, mais pourtant importante du lieu. Il peut recevoir simultanément trois corps tout en donnant l'impression, à chaque famille, qu'elle est seule à occuper le bâtiment, par le jeu astucieux de tentures ocre-orangé qui découpent et organisent l'espace selon les besoins.
Signes poétiques
Le bâtiment est « un espace poétique à la dimension de l'émotion que peut susciter la séparation d'êtres par la mort », selon les termes mêmes de Jean-François Dechoux. Cela par tous les éléments qui ont été mis en œuvre pour sa construction. L'architecte a délibérément choisi d'allier matériaux bruts et travaillés : béton, pierre de Jaumont, bois, métal... Il a fait également appel à des artistes régionaux pour la décoration proprement dite. Toutes les œuvres créatrices tournent autour du même thème : la mort, bien sûr, mais vue en tant que passage, transition d'un état à un autre.
Ainsi, l'entreprise de gros œuvre Batsch Frères, de Montigny-lès-Metz, a parsemé le bâtiment de signes que chacun peut interpréter selon sa propre imagination : on peut trouver successivement-une comète, des étoiles et une flèche d'indication de sortie des âmes sur les façades du bâtiment. A l'intérieur, la parole a été donnée à six artistes. Chacun à sa manière, avec un matériau différent, a exprimé sa vision. Mady Waller a réalisé un tapis mural baptisé « Paroles de la terre » aux couleurs chaudes qui rappelle les rythmes et les cycles de la nature, l'homme au centre des quatre éléments, air, terre, mer et feu.
Marie-Christine Wohlfart s'est amusée à mettre de la lumière colorée dans les plus petits recoins par le biais de petits vitraux littéralement incrustés dans les menuiseries extérieures. Mme Neumuller a choisi le support de la céramique pour s'exprimer alors que Zuzana Jaczova a décoré les appliques de chaque niche funéraire. Quant à Michel Lelièvre et Jean-Louis Hurlin, c'est à eux que l'on doit les sculptures mêlant fer et bois, évoquant le corps de l'homme ou la marche inexorable du temps (voir le pendule face à la porte d'entrée du funérarium), tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du bâtiment.
Equipement nécessaire En quelque six mois de fonctionnement, le funérarium a accueilli quinze familles venues là accompagner leur mort. Le « taux d'occupation » peut sembler faible en regard de la dépense engagée par la municipalité (environ un million de francs), mais comme le soulignent MM. Charles Holder et René Maujard, respectivement ancien et nouveau chef du service de l'état civil, qui gérait administrativement le funérarium, on peut difficilement parler en termes de rentabilité pour ce genre de bâtiment qui correspond à un réel besoin de la population.
Aucune participation financière n'est demandée aux Woippyciens qui utilisent l'équipement. Par contre, la municipalité envisage d'en demander une, symbolique, aux communes qui décideraient de l'utiliser. Saulny a déjà déposé une demande dans ce sens.

Lundi 2 novembre 1991
Cimetière
Le voyage intemporel
Le 2 novembre, jour des défunts, lendemain de la Toussaint, le cimetière communal avait retrouvé son calme, au crépuscule naissant.
Passés les instants de recueillement sur les demeures de pierre ou de marbre de parents, d'amis, l'atmosphère sereine et paisible, le ciel chargé de nuages gris et roses, la douce fraîcheur de ce début de soirée d'automne, incitaient le visiteur attardé à une promenade tranquille et méditative dans les allées du vieux cimetière.

La tombe de Mlle Rose Marcus
Occasion aussi de retrouver une part de son passé, de son histoire, de découvrir ou redécouvrir, au hasard des stèles, des noms souvent lus sur les plaques des rues, des places de la commune : Rose Marcus, Henri de Ladonchamps, Gabriel Poulmaire, Victor Poulain, le général Gibon, Jean-Pierre Pêcheur, Ferdinand Séchehaye et d'autres encore, dont il ignorait peut-être qui ils avaient été...
Rendez-vous intemporel, opportunité de rencontres avec ceux qui firent notre histoire : la demoiselle Rose Marcus, riche héritière à qui grands-parents et parents avaient laissé de nombreuses propriétés (presque toute la rue de l'Eglise), la ferme de Saint-Eloy et… la plus grosse fortune de Woippy. Elle fit bâtir, à ses frais, entre 1848 et 1850, l'église qu'elle offrit à la commune, elle décéda cinq ans après la fin des travaux, à l'âge de 62 ans ; les Poulmaire, Georges, le père, propriétaire de l'auberge de la Maison-Rouge et premier maire nommé par le général Bonaparte, Gabriel, le fils, maire également, entre 1811 et 1821 ; Jean-Pierre Pêcheur et Ferdinand Séchehaye, tous deux issus des principales familles de notables du XIXe siècle, magistrats messins ; Victor Poulain, maire au XIXe siècle, sous la Monarchie de juillet et son aïeul, Hubert-Maurice, maire, juste avant et pendant la Révolution de 1789 et dont la tombe est la plus ancienne de la commune ; le général Gibon, commandant les 25e et 70e régiments de ligne durant les combats de 1870 et le blocus de Metz, mortellement blessé le 7 octobre de cette année-là, mort au Rucher, son quartier général, le 19 octobre, et inhumé le jour même en présence du maréchal Canrobert, vainqueur de la bataille de Saint-Privat ; le marquis Henri de Ladonchamps, militaire de carrière, capitaine d'infanterie durant la guerre 14-18, précurseur de la culture de la fraise à Woippy à la fin des années 20, président du Syndicat des producteurs de fraises de la commune de 1927 à 1932, fondateur de l'Union des syndicats des producteurs de fraises et autres fruits en 1932, décédé il y a tout juste 45 ans, le 2 novembre 1946...
Ames fugitives et parfois presque palpables qui réveillent notre mémoire individuelle ou collective, hommes et femmes illustres ou non, soldats inconnus victimes des affrontements de 70, aïeux et parents, voisins et amis, tous, au terme de ces deux journées qui sont les leurs, semblaient demander, dans une sorte d'invocation, encore un peu d'attention pour les nombreux autres jours qui composent l'année et durant lesquels certains se sentent parfois oubliés. Est-ce le vent, murmurant les feuillages, qui m'a rapporté cela, ou peut-être...

Jeudi 9 juillet 1998
Au cimetière, le funérarium devient « dépositoire »

Le dépositoire restera toujours à la disposition des familles, seules les conditions ont été adaptées à la réglementation en vigueur. 
Pour répondre aux normes, la municipalité a dû se résoudre à transformer le funérarium en dépositoire. Mesure contraignante mais de nature à minimiser les coûts financiers pour les familles.
Lors de sa dernière réunion, le conseil municipal a dû se résoudre à transformer la chambre funéraire (funérarium) du cimetière de Woippy en dépositoire. Pour bien comprendre cette décision, il est d'abord nécessaire de rappeler la définition de ces deux termes.
Une chambre funéraire est un lieu où les corps des défunts sont préparés par les employés des pompes funèbres avant d'être présentés dans des cercueils ouverts. Un dépositoire est un lieu où seuls sont admis les corps des défunts dans un cercueil fermé.
Il y a plusieurs années, les parlementaires avaient décidé, dans un souci de rendre complètement au secteur concurrentiel la gestion de toutes les opérations de pompes funèbres, de modifier les lois et règlements en vigueur.
La nouvelle loi, entrée en application cette année pour les départements d'Alsace et de Moselle, impose aux communes de nouvelles normes et un mode de gestion de l'ensemble de ces opérations. Les changements à apporter aux bâtiments funéraires seraient d'un tel montant et d'une telle importance qu'il a été nécessaire pour le Conseil municipal de prendre la décision de modifier le règlement initial du funérarium, afin de minimiser les coûts financiers à la charge des familles.
Le dépositoire ne pourra recevoir désormais que les corps des défunts dans leur cercueil fermé, et sera réservé aux seuls habitants de Woippy, aux personnes décédées dans la commune et aux titulaires d'une concession dans le cimetière. Les cercueils seront présentés dans le salon mis à la disposition des familles à leur demande. Celles-ci peuvent y faire installer les éléments décoratifs qu'elles souhaitent.



Samedi 2 février 2002

(Conseil municipal, extrait)
Rétention
« Pour vivre vieux, vivez à Woippy ! » : le maire va bientôt être obligé de prendre un arrêté interdisant de mourir dans sa commune ! Une façon plaisante pour présenter un sujet d'une extrême gravité. Dans une lettre adressée à Mine le Préfet, François Grosdidier n'y va pas parr quatre chemins. I1 explique que « dans les prochaines semaines, le cimetière de Woippy ne sera plus en mesure de recevoir les défunts de la commune. Or, nous sommes toujours dans L'attente, depuis juin 2001, du lancement de la procédure de déclaration d'utilité publique pour l'acquisition de terrains...
« Face au silence de vos services et devant l'urgence de la situation, je me vois contraint de chercher d'autres solutions, malheureusement plus coûteuses pour la commune et donc pour le contribuable...
»
Le maire demande ainsi avec insistance que cesse la politique de rétention administrative pour que ce dossier avance enfin.
Face à l'argument de la présence d'obus au Fort Déroulède pour bloquer toute possibilité d'extension du cimetière, François Grosdidier souhaiterait pourvoir en informer la population concernée, notamment les particuliers qui terminent leur habitation et pour lesquels l'État donnait l'autorisation de délivrer des permis de construire encore très récemment (12 janvier 2001 pour le dernier en date)... « En tout état de cause, je vous informe que dans quelques semaines voire quelques jours, je serai dans l'obligation de faire procéder à des inhumations en dehors des limites du cimetière actuel » a souligné le maire dans sa lettre.

Samedi 2 mars 2002

(Conseil municipal, extrait)
Les travaux d'extension du cimetière ont été adoptés à l'unanimité, malgré la grande incertitude régnant sur ce point.
A ce jour, il ne reste plus que six places au cimetière, et le temps presse pour y débuter les travaux. Mais la situation semble bloquée.
« Nous avons demandé depuis longtemps le transfert des obus. Mais à ce jour, nous sommes dans le doute le plus complet. Or, il ne reste plus que six places au cimetière. De plus, nous venons d'apprendre qu'il existerait un danger 566 mètres autour du fortin. J'attends d'ici peu les infirmations ou confirmations des services de l'Etat », souligne le maire.

Jeudi 14 mars 2002

Il ne reste que quatre places pour enterrer les morts au cimetière de Woippy. Les travaux d'extension souhaités par la municipalité sont bloqués par la présence d'obus chimiques stockés à proximité. Le dossier est toujours en examen à la préfecture de Moselle, mais le maire a décidé de prendre les devants.

Au cimetière de Woippy, les places sont comptées : il n'en reste plus que quatre. Les travaux d'extension, prévus depuis de nombreux mois, en sont toujours au point zéro. La faute aux obus chimiques stockés à quelques mètres du cimetière.
Avec ou sans accord de la préfecture, le maire de Woippy envisage l'extension du cimetière situé à proximité d'un stock d'obus chimiques.
(Photo Pascal Brocard)
L'histoire, complexe, débute au mois d'Avril 2001 lorsque la préfecture de Moselle avertit la mairie de Woippy de l'existence de 16 à 17 tonnes d'obus chimiques sur la commune. Ces obus contiennent du phosgène et de l'ypérite, plus communément appelée gaz moutarde.
Stockés dans le Fort Déroulède, à deux pas du cimetière et à quelques dizaines de mètres des premières habitations, les obus « ne représentent aucun danger » selon la préfecture. Un mois plus tard, une étude de danger est lancée par le mïnistère de l'Intérieur. Ce dernier promet le transfert des obus en 2007, date à laquelle doit être construite une usine de neutralisation dans le camp militaire de Suippes. « Nous avons alors réclamé le transfert immédiat des ces obus afin qu'ils soient stockés sur le site de Suippes en attendant leur destruction. Mais seule une partie infime a été déplacée à ce jour » assure François Grosdidier. Résultat les obus bloquent l'extension du cimetière.
François Grosdidier n'accepte pas les explications de la préfecture : « On nous affirme que les obus chimiques ne représentent aucun danger pour les personnes vivant aux alentours. Par contre, ils représenteraient un danger pour les morts ! »

« Danger pour les morts »
Et d'ajouter : « Depuis le mois de Juin 2001, il n'y a eu aucune avancée concrète. Après des événements tels que Vimy ou l'usine AZF, je pense tout simplement qu'aucun fonctionnaire ne veut prendre le risque d'étendre le cimetière ».
Du côté de la préfecture, on relativise : « Pour le moment, aucune décision n'a été prise car le dossier est encore à l'examen. Depuis le mois de juin, de nombreuses réunions ont eu lieu entre le maire de Woippy et Madame le Préfet, les ponts n'ont jamais été coupés. Cependant, c'est un dossier sensible et nous souhaitons aboutir à la décision la plus sécurisante possible », explique Jean-François Raffy, directeur de cabinet du préfet de Région.

Avec ou sans accord
« Excédé », François Grosdidier a pris la décision d'étendre le cimetière avec ou sans son accord. « Il ne reste plus que quatre places au cimetière, je n'ai plus le choix. Je suis actuellement en train de rechercher une entreprise habilitée. J'envisage le début des travaux dans quinze jours ». D'autant que la commune a déjà acquis les terrains jouxtant le cimetière en vue de l'extension.
Mais le problème ne s'arrête pas là, comme le souligne le maire : « Lors de notre dernière réunion en préfecture, M.Ganibenq (secrétaire général de la préfecture) s'est basé sur un arrêté ministériel datant de 1980, et fondé sur un décret ministériel du 28 septembre 1979. Selon cet arrêté, on ne peut aménager un lieu rassemblant des personnes sur un rayon de 566 mètres autour du dépôt d'obus ». Dans ce périmètre se situe le cimetière, mais également la maison de la petite enfance, actuellement en construction.
« Ces travaux avaient reçu toutes les autorisations nécessaires à l'époque de leur lancement. Cependant, s'il existe réellement un risque pour les enfants, je me vois dans l'obligation de faire cesser les travaux, et de demander à l'Etat le remboursement des fonds engagés ».


L'extension du cimetière - L'avancement des travaux en août 2002




Samedi 26 octobre 2002

L'association maghrébine du transfert du corps et inhumation en France procédera aujourd'hui samedi 26 octobre à 11 heures à l'« inauguration » de l'extension des deux cimetières de Woippy, rue Jean-Moulin.

Le président de l'association maghrébine du transfert du corps et inhumation en France, M. Guerbous Mohamed, M. le député maire François Grosdidier, le conseil municipal, la communauté maghrébine et chrétienne ont l'honneur d'inviter la population, place de l'Église de Woippy-village, pour assister à la bénédiction d'extension des deux cimetières de Woippy, rue Jean-Moulin. La cérémonie se déroulera également en présence des autorités civiles messines du département de la Moselle et des représentants des services consulaires et des agences de voyages maghrébins et turcs.

Une première en France
Ce cimetière d'une superficie de 980 mètres carrés, a été réalisé conformément aux lois islamiques pour accueillir les défunts de confession religieuse musulmane. En effet, selon M. Guerbous, il a été fait en sorte notamment grâce à l'aide des services techniques de la municipalité de la ville de Woippy qui en a réalisé les aménagements ; ainsi les dépouilles, lors de l'enterrement, seront orientées vers l'Est. Selon M. Guerbous, ce cimetière est une première en France.
Auparavant, son association qui existe depuis les années 1980, avait pour but d'acheminer ou de rapatrier les corps à la demande des familles dans le pays d'origine pour procéder à leur inhumation et ce, conformément aux lois musulmanes. Mais aujourd'hui M. Guerbous constate qu'il est primordial de penser à l'avenir des enfants. « Au départ, l'association avait pour fonction de procéder au transfert du corps du défunt en Algérie, au Maroc ou en Tunisie. Mais maintenant, il nous apparaît important de réfléchir au devenir de nos enfants et de nos petits enfants. D'où cette initiative d'aménager un cimetière pour la communauté musulmane en France et ou les corps seront enterrés selon les rites de l'Islam. »

Mercredi 30 octobre 2002
S'appuyant sur la législation propre à l'Alsace-Moselle, les musulmans souhaitent la création de carrés spécifiques dans les cimetières.

METZ. - En Alsace-Moselle, la confessionnalité des cimetières prévaut toujours. Fondée sur une législation d'empire (Napoléon), cette originalité française n'a pas été abrogée dans notre région. Car, quand la France a choisi la voie laïque, l'Alsace-Moselle se trouvait annexée à l'Allemagne naissante. Le texte de 1804, qui s'applique toujours, a fait l'objet de nombreuses discussions au cours du XXe siècle. Il a même généré des conflits. Aujourd'hui, ce sont les musulmans qui, s'appuyant sur cette législation particulière, réclament leur droit à un carré réservé dans les cimetières. L'affaire est sensible, puisque si Woippy a dit oui, en revanche Forbach y reste très opposée. Or la communauté musulmane souhaite inhumer ses défunts selon le rite qui est propre à sa religion et qui implique en particulier l'orientation de la sépulture.
D'un point de vue juridique, le code général des collectivités territoriales indique que : « Dans les communes où l'on professe plusieurs cultes, chacun d'entre eux a un lieu d'inhumation particulier ». Quand il n’y a qu’un seul cimetière, il doit être partagé par des murs, des haies ou des fossés en autant de parties qu’il y a de cultes. Chacun doit disposer d'une entrée en propre et les espaces dédiés doivent être proportionnés au nombre d'habitants de chaque culte. Selon le professeur de droit Bernard Zahra, spécialiste du corpus alsaco-mosellan : « Dans la pratique, les divisions confessionnelles n'ont pas systématiquement été établies. Ces divisions s'appliquent à tous les cultes, reconnus ou non. Enfin le terme « professer » doit être interprété limitativement. La création de divisions confessionnelles n'est réalisée que si une célébration régulière du culte en question est réalisée. Quelques habitants isolés ne suffisent pas à exiger la création d'un carré ».

Maire compétent
Si en « vieille France » la neutralité des cimetières est un fait acquis, en revanche, cette législation est inapplicable en Alsace-Moselle, puisque les lois de 1881 et 1884 sur l'interdiction des lieux distincts d'inhumation selon les cultes n'ont jamais été étendues aux trois départements. Dans cette affaire, tout tourne autour du terme « professer ». Or, la jurisprudence a interprété ce verbe dans le sens d'exercer publiquement. « En conséquence de quoi, l'établissement d'une division spéciale réservée à un culte dans un cimetière n'est légalement justifiée, que dans les ' communes où sont célébrés périodiquement des offices religieux qui réunissent des habitants appartenant à ce culte », indiquent les juristes de la de parties qu'il y a de cultes. Chacun Préfecture. Il découle de cette jurisprudence, qu'il appartient aux demandeurs, en l'espèce les musulmans, de s'adresser aux maires, seules autorités compétentes pour faire établir la séparation souhaitée dans les cimetières.
Sur ce sujet également, le ministre de l'Intérieur saisi par plusieurs députés de Moselle a clairement indiqué : « Les cimetières privés sont interdits. Seuls les Israélites qui bénéficient d'un décret impérial possèdent leurs propres cimetières. Quant à la situation qui prévaut en Alsace-Moselle, elle ne s'applique qu'aux cultes reconnus officiellement. La création d'un cimetière privé musulman serait doublement dérogatoire et ne peut être autorisée. Sauf à changer le régime juridique par la voie législative ». Or la religion musulmane n'est pas un culte reconnu. Elle demeure donc en marge de tous les dispositifs, sauf lorsqu'un maire accepte la création d'un carré réservé.
    M. G.

Mardi 5 novembre 2002

La municipalité a inauguré l'extension du cimetière communal qui permet désormais aux musulmans d'inhumer leurs morts selon leur rite. Le cimetière de Woippy est devenu véritablement celui de tous les Woippyciens.

A l'invitation du député-maire François Grosdidier, le conseil municipal, la communauté chrétienne et la communauté musulmane de Woippy, une foule nombreuse s'est rassemblée au cimetière de la ville, rue Jean-Moulin, pour assister à l'inauguration et à la bénédiction de l'extension du cimetière. Au côté du maire et de nombreux conseillers municipaux, on remarquait la présence du curé et des représentants de la commission islamique de Woippy. Assistaient également à la cérémonie des représentants des autorités civiles de Metz et du Département, des représentants des services consulaires et des agences de voyage maghrébins et turcs.
Le premier magistrat a expliqué la genèse du projet : « Après bien des retards liés au problème des obus chimiques, nous inaugurons enfin l'extension du cimetière, un seul cimetière qui doit être celui de tous les Woippyciens. Les musulmans en étaient exclus de fait, faute de pouvoir être enterrés selon leur rite, pour un simple problème d'orientation des tombes. Or, parfaitement intégré, comment vivre pleinement son appartenance à une communauté humaine quand on sait que l'on ne pourra pas reposer dans sa terre ? Pour tous croyants ou athées ; le conseil municipal a voulu le plus beau cimetière pour le souvenir de ceux qui nous ont précédés et à qui nous devons de vivre le présent. La vivacité de la mémoire fait la solidité des civilisations. Dans notre société qui doute d'elle-même, nous devons consolider nos racines. »
Le représentant des imams présents a pris la parole à son tour. En langue arabe, il a remercié le maire pour ses paroles et pour l'initiative d'aménager un cimetière musulman. M. Mohamed Guerbous, président de l’association maghrébine du transfert du corps et de l’inhumation en France, a traduit ses mots de reconnaissance en français.






Samedi 26 octobre 2002 - L'inauguration en images


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