Mercredi 4 octobre 2017 (RL)



L'horizon est franchement dégagé sur la départementale reliant Lorry-lès-Metz à Woippy. Les arbres et broussailles ont en partie disparu laissant apparaître un joli coin de ciel bleu pour peu que l'on arrive du petit village pour entrer dans la ville aux 14 000 habitants.
Ils seront bientôt un peu plus, à Woippy, puisqu'après douze années de tractations immobilières en tout genre, de cessions de terrains, de recherches de propriétaires, les pelleteuses et autres engins de chantier ont enfin commencé le terrassement sur le lieu-dit Les Chiloux (nom du ruisseau. Ndlr). Les tonnes de terre sont à peine bougées que déjà, la percée offre un point de vue exceptionnel sur Metz et sa cathédrale dont profiteront les 130 familles ayant déjà acheté leur maison sur site.
Aux dires du sénateur encore maire, François Grosdidier, tout serait partie comme des petits pains dans cette ville où la demande reste forte. Bien plus que l'offre... « Le PLU avait été modifié en 2003 pour rendre possible cet aménagement connu de tous. C'est une Zone d'aménagement concertée, offrant des parcelles faisant entre trois et huit ares. On ne peut plus, aujourd'hui, offrir plus de place bien que nous ayons une forte demande en maisons individuelles. Mais nous n'arrivons pas à la satisfaire. II s'agit ici d'une accession libre de constructions avec un cahier des charges plutôt rigoureux que doit respecter le constructeur ».
Le tout devra ainsi s'intégrer au style général du vieux village situé au pied de ce futur lotissement : soit du jaune de Jaumont, de la tuile rouge et du sable de Moselle. Chacun son bassin de rétention d'eau, également, qui devra être enterré. Ce n'est pas tout, les exigences au registre environnemental, ne sont pas mal non plus.
« Il y aura une préservation d'arbres remarquables de même qu'une replantation afin de permettre aux espèces de revenir nicher, ajoute le sénateur-maire écolo. Il est d'ailleurs prévu l'aménagement de deux espaces verts d'envergure non loin du ruisseau et un autre près de la maison de retraite située en contrebas (Elle a été la première tranche de ce projet d'aménagement. Ndlr). Un sentier de promenade sera également dessiné et des noues paysagères seront plantées ».
Pas de commerce
Qui dit zone d'aménagement concertée dit également zéro commerce. Un choix de la ville pour ne pas faire de l'ombre aux petits commerces installés dans le centre du village. « Les affaires sont difficiles pour tout le monde et Woippy n'échappe pas à la règle. Je n'ai jamais souhaité l'installation de commerces sur cette zone des Chiloux de même que sur la Zac des Coteaux. Car ce serait disperser l'offre et porter préjudice à l'existant qui peine déjà à joindre les deux bouts ».
François Grosdidier l'annonce d'emblée : ce sera la dernière opération de ce type à Woippy, s'agissant de l'accession à des maisons individuelles sur un tel nombre d'ares. Le Scot (schéma de cohérence territoriale. NdIr) nous impose trentecinq logements à l'hectare. Il sera donc bientôt impossible de construire sur l'ensemble de l'agglomération. Cette raréfaction de l'offre provoque un éloignement des gens qui finissent par construire à l'extérieur. Elle provoque aussi, nul ne l'ignore, une envolée des prix ! »

S.-G.SEBAOUI.

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Mardi 3 juillet 2018

 

   Suite aux premières fouilles archéologiques préventives, une seconde campagne de fouilles a été entreprise à partir du mois de juillet. Elle est réalisée par la Société Évaha (Études et valorisations archéologiques) basée à LIMOGES (87068). Les recherches sont prévues jusqu'à la fin de l'année 2018.





 
- Quelques vues des fouilles -

Mercredi 17 octobre 2018 (RL)
Sous les Chiloux, des traces du passé qui pourraient faite date
Le chantier des Chiloux, à Woippy, est une mine de trésors à lui seul. Des archéologues y travaillent après la mise au jour de traces de ce qui s'apparente à un village. Un voyage dans le temps entre le VIe et le XIIIe siècle. On embarque !

La vue vous saisit à peine un premier pied posé sur les graviers. La percée des Chiloux est franche, découpée, offre un spectacle étonnant, inattendu... Ici, les sommets des barres de Vallières et Borny, les cheminées à gauche, le disputent à la silhouette de la cathédrale Saint-Étienne et au tipi de Pompidou, à droite. Le regard se fait scanner face à tant d'immensité soudaine, face à cette vue imprenable sur le vieux village de Woippy en contre-bas, sur Metz en face, et bien au-delà, par ciel dégagé.
Ici, sur le sol de Woippy, en direction de Lorry-lès-Metz, des arbres sont tombés, des friches plus que centenaires ont été arrachées pour faire place nette jusqu'à la rue du Lavoir, et permettre à 131 maisons individuelles de sortir de terre à l'horizon 2019-2020.
Village ou lieux de stockage

80 % des maisons vendues Dix hectares de terrain encore vague qui se transforme doucement. Depuis plusieurs mois, la société Concept aménagement foncier est en charge de viabiliser l'ensemble avant que les promoteurs et autres acheteurs privés puissent y construire leur maison. Elles seront 131 au total et toutes individuelles. « L'ensemble va valoriser 1'existant, les maisons autour vont prendre de la valeur », souligne le maire de Woippy, Cédric Gouth. Trois immenses bassins de rétention ont déjà été enterrés. « Mais chaque maison disposera de sa cuve de récupération des eaux de pluie, explique Nicolas Roméo, responsable du chantier. Nous sommes très sensibles à cette question, on ne peut pas se permettre d'improviser, surtout avec cette pente. » 110 maisons sur les 131 sont d'ores et déjà vendues avec des tarifs de 100 000 à 150 000 €. Toutes sont posées sur des parcelles de 3 à 8 ares (20 000 € l'unité).

Dispatchées sur le chantier, des silhouettes accroupies de femmes et d'hommes grattent les sols asséchés. Il y a quelques mois, les fouilles préventives de Metz-Métropole ont mis au jour des traces digne d'intérêt pour l'histoire locale. Les pelleteuses ont continué à baisser les niveaux et depuis, les archéologues ont pris possession d'une bonne moitié du site. Julien, Mathilde et Gaëlle-Anne ont posé leurs règles, leurs fils et marqué d'autres zones à découvrir. « Il y avait ici trois fours, a minima, explique-t-on. On aperçoit les négatifs des traces, sur le sol. » Plus bas, les collègues s'affairent eux aussi à rendre à la lumière quelques poteaux. « Peut-être un village ou des ateliers avec des champs de graines autour et des lieux de stockage... »
Florian Bonvalot, responsable du chantier de Woippy pour le bureau d'étude et revalorisation archéologiques, Evha, a déjà quelques indices laissant augurer d'une belle découverte.
Peut-être du VIe siècle
« Nous avons peu d'objets mais quelques morceaux de céramiques qui nous parlent du VIe siècle, en plus des relevés de négatifs sur les sols, de la typographie. Si tout cela devait se confirmer par la suite, ce site fera date d'un point de vue scientifique », affirme le spécialiste.
Présents jusqu'au 21 décembre prochain, ces témoins de l'histoire vont continuer à creuser, à chercher, à dépoussiérer, à photographier, à faire des prélèvements pour analyser le tout en laboratoire. Il sera bien temps, ensuite, de quitter les lieux et d'écrire ce voyage dans le temps. De le confronter, aussi, aux avis d'autres experts. Saada SEBAOUI



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- L'origine du village de Woippy -

Bulle du pape Calixte II datée du 5 avril 1123 (Bibliothèque Nationale. Centre de conservation de Château Sablé. Sablé-sur-Sarthe. Collection Lorraine 975-N°1)

Le nom de Woippy (Guapeio en cadre) apparaît pour la première fois dans la bulle du pape Calixte II datée du 5 avril 1123. Par cette bulle, Calixte II confirme à l'archidiacre et trésorier de la cathédrale de Metz, Adalbéron, les biens donnés au chapitre cathédral de Metz. (...) C'est pourquoi nous confirmons à l'autel de votre église Saint Etienne les bienfaits qui ont été accordés par de pieux évêques à sa dotation, parmi lesquels nous mentionnons en toutes lettres l'église de Woippy avec toute sa cour et avec toutes les dépendances de cette cour, à savoir les manses, les terres cultivées et incultes, les prés, les pâtures, les bois, les forêts, les cens, les sources, les rivières et leurs cours et les dépendants, les champs, les vignes, et aussi ce qui est situé sur le territoire du village de Lorry avec tout le ban, comme cela a été concédé en toute liberté et totalité, sans nulle contestation, pour l'usage du trésorier principal et des autres sous-cousues, et comme cela a été possédé par tes prédécesseurs.(...) Moi Calixte, évêque de l'église catholique, j'ai souscrit. (...) Traduction : M. Michel PARISSE, professeur à l'Université de Paris I.

   Avec l'extrait de la traduction de la bulle ci-dessus, ainsi que les fouilles exécutées, dont les archéologues ont défini une date environnant le XIème siècle, peut-on se permettre d'affirmer que le village de Woippy aurait vu le jour à cet endroit ???
Les fouilles ont continué vers le haut de la rue de Nachy et même en dernier près de la Haute-Maison (dernières photos ci-dessus).

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- Les travaux de viabilisation du futur lotissement -
Quelques photos en ce début mars 2019