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Dernière mise à jour : 9 novembre 2010
La route de Lorry - 2 / 5 - |
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Les ouvrages militaires
En montant la route de Lorry...
La batterie
Les travaux de construction de cette batterie ont débuté en 1887.
1945, après la libération de Woippy,
En septembre et octobre 1944, des soldats allemands tués lors des combats pour la libération de Metz
furent enterrés dans le parc faisant face à cette batterie. Pour plus de précisions : - clic -
Mai 1987
La façade possédait deux pierres gravées : « 1888 » (en partie haute bétonnée - garages) et « 1890 » (en partie basse - porte en bois sous rail).
Et ci-dessous, mars-avril 1988, panorama de la démolition.
(A.D.M. 10 AL 1798) |
Fortification Metz Fort Woippy 808 frcs 646, 40 M. |
Entre la fortification impériale de Metz représentée par Monsieur Guillaume Meyer, commandant du génie d’une part et la commune de Woippy représentée par Monsieur Jean Mangenot, maire de cette commune dûment autorisé par une délibération du conseil municipal du 29 octobre 1874 approuvée par Monsieur le président de la Lorraine allemande, d’autre part, il a été convenu ce qui suit : - a, la partie du chemin de Nachy au moulin haut entre le prolongement de la limite sud de la parcelle, numéro neuf cent et onze et le prolongement de la limite nord de la parcelle numéro huit cent et trois. - b, le petit sentier, qui réunit les ruelles du haut des Bigottes au chemin de Nachy au moulin haut, commençant du prolongement de la limite est de la parcelle numéro huit cent dix jusqu’à son entrée dans le chemin de Nachy. Ce chemin sera entièrement entretenu par la fortification impériale. A l’ouest du chemin de Nachy au moulin haut sera établi au pied du glacis un sentier qui entrera près de la parcelle numéro neuf cent soixante-dix-sept dans le sentier qui conduit à la fontaine des Roches. Les habitants de Woippy auront le droit de se servir de la nouvelle route et du sentier sus-mentionné. Fait en double à Metz, le vingt neuf janvier mil huit cent soixante-quinze.
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Arnold Karl Georg von Kameke (1817, Pasewalk - 1893, Berlin) général prussien de l'infanterie et ministre de la guerre |
Paul Déroulède (1846, Paris - 1914, Nice) poète, auteur dramatique, romancier et militant nationaliste français |
CdMo : Courrier de la Moselle ZL : Zeitung für Lothringen GdL : Gazette de Lorraine MZ : Metzer Zeitung LL : Le Lorrain |
Visite du fort
(Toutes les vues ci-dessous sont extraites du site « www.festungsbauten.de »)
Verbotsschild an der Zufahrt |
Verbotsschild an der Zufahrt |
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Das Eingangstor La porte d'entrée |
Blick auf Blockhaus links und Fortportal Vue du blockhaus gauche et du portail du fort |
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Das Blockhaus mit seinen Scharten Le blockhaus (casemate) avec ses meurtrières (embrasures) |
Blick in den Graben nach rechts Vue sur le fossé côté droit |
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Blick in den Graben nach links Vue sur le fossé côté gauche |
Das entfernte Namensschild Le nom du fort (Kameke) a été enlevé |
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Eingangsportal Le portail d'entrée |
Die Poterne La poterne |
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Hohlgang hinter den umgebauten Kasematten |
Kasematte im Originalzustand Casemate en état d'origine |
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Blick auf den Kavalier Vue sur le cavalier |
Blick auf den Kavalier Vue sur le cavalier |
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Revers : talus tourné vers la campagne. (Larousse) |
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Der linke Gruson-Hartgusspanzerturm La tourelle (ou coupole) blindée du côté gauche (ouest) |
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Der rechte Gruson-Hartgusspanzerturm La tourelle blindée Gruson du côté droit (nord) |
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Grabenstreiche Coffre de contrescarpe |
Grabenstreiche Coffre de contrescarpe |
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La caponnière disparut à partir de 1885-88, par suite de l'adoption des obus explosifs chargés à la mélanite, et fit place au coffre de contrescarpe (ou coffre flanquant) placé dans le mur servant de bord extérieur au fossé. Ces coffres de contrescarpe sont protégés par un fossé (pour éviter l'encombrement des embrasures par les chutes de pierres ou maçonnerie dues aux tirs ennemis ) et correspondent avec l'intérieur du fort par une galerie (sous le fossé). Escarpe et contrescarpe : L’escarpe est celui des deux talus (ou des deux murs) d’un fossé qui se trouve du côté de la place, le côté opposé étant la contrescarpe. (Larousse) |
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Panzerbeobachter Modell 87 Observatoire cuirassé modèle 87 |
Der Sitz, mit dem der Beobachter hinaufgekurbelt wurde Le siège de l'observateur positionné par manivelle |
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Blick in die Pulverkammer Vue du magasin à poudre |
Pulverkammer Magasin à poudre (poudrière) |
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Der schmale Beleuchtungsgang der Pulverkammer L'étroit couloir éclairé d'accès à la poudrière |
Zugang zum Gruson-Hartgusspanzerturm Accès aux tourelles blindées |
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Hohlgang Accès aux caves |
Kasemattengewölbe Casemates voûtées |
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Der linke Gruson-Hartgusspanzerturm La tourelle Gruson blindée de gauche |
Quelle : Constructions-Details der Kriegsbaukunst 1878 Source : Architecture militaire 1878 |
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Panorama der Minimalschartenlafette C/78 Panorama de l'affût à embrasure minima C/78. Affût : Bâti en métal, destiné à soutenir une bouche à feu dans les manœuvres et dans le tir. |
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Rollbahnschiene zur Seitenrichtung der Minimalschartenlafette Galets et rail de roulement pour la direction de l'affût |
Pivot der Minimalschartenlafette Pivot de l'affût à embrasure minima |
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Blick in den Geschützturm auf die beiden Lafetten Vue des deux affûts dans la tourelle |
Schmiedeeiserne Verzierungen Ornement en fer forgé |
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Einzelne Rolle des Rollenkranzes Galet et sa couronne de roulement |
Hartgussplatten und schmiedeeiserne Decke im linken Turm Coquille en plaques de fonte et plafond en fer forgé (tour gauche) |
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Podium des Turmkommandanten im rechten Turm Podium du commandant de tour (tour droite) |
Podium, Decke und Minimalschartenlafette im rechten Turm Podium, plafond et affût à embrasure minima (tour droite) |
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(Rappel : Toutes les vues ci-dessus sont issues du site « www.festungsbauten.de ») |
Les deux photographies ci-dessous proviennent du site « www.fortweb.net » | |
Le diamètre de la tourelle est de 614 cm | L'intérieur d'une des deux tourelles |
Les tourelles (ou coupoles) cuirassées et la mélinite Ces tourelles cuirassées sont constituées de plaques de fonte de haute résistance, la partie supérieure (la couverture) n’est qu’en tôle de fer forgé pourvue d’une ouverture pour permettre au viseur de régler le tir qui se fait « à vue ».Ces plaques blindées sont fabriquées par l’entreprise métallurgique Gruson, à Buckau près de Magdebourg. Deux canons de 15 cm équipent ces tourelles. Ces canons sont à affût à embrasure minima (Minimalschartenlafette) développé par l’ingénieur du génie prussien Maximilian Schuman (1826, Magdebourg – 1899, Schierke, Harz). Le principe : Pour que l'embrasure de la tourelle soit la plus petite possible afin protéger au mieux ses occupants, l’axe de déplacement du canon se situe à sa bouche (située au milieu de l’embrasure) ; pour la direction, l’affût se déplace sur deux rails en arc de cercle, tandis que le réglage en hauteur est obtenu par un système de leviers. D'après des recherches sur Internet, les tourelles blindées Gruson du fort Déroulède seraient les deux seules existantes encore à ce jour en Europe. Mélinite : Les qualités explosives de l’acide picrique et de ses sels étaient connues depuis longtemps, mais sa sensibilité et surtout celle des picrates n’avait pas permis de l’utiliser dans les chargements des projectiles. C’est le chimiste Eugène Turpin (1848-1927) qui, en 1884, découvrit la quasi-inertie de l’acide picrique fondu, auquel il donna le nom de mélinite. Dès lors, la mélinite fut employée pour constituer le chargement intérieur des obus allongés (obus torpilles). Le résultat de l'utilisation de cet explosif fut une remise en question de la technique de construction de la fortification. A peine construits, des forts devenaient obsolètes... (Voir ci-après un article du journal Le Lorrain du Jeudi 16 décembre 1886 sur la mélinite) Le fort de Woippy fut donc remanié et modernisé : renforcement des abris existants par couches de béton, remplacement des caponnières par des coffres de contrescarpe, installations d'observatoires cuirassés, construction de batteries annexes et de leur magasin à munitions (ci-dessous, photographié en août 1985). Ce magasin à munitions est en correspondance avec le fossé du fort par un tunnel aboutissant sur le côté du coffre de contrescarpe (voir deuxième plan ci-dessous - 1888), l'alimentation en munitions est réalisée à l'aide d'un chariot sur rails. Ces munitions sont remontées au niveau par un petit monte-charge. La pierre gravée sur le mur de l'ouvrage indique 1888. |
Jeudi 16 décembre 1886 LA MÉLINITE Pendant que les Américains expérimentent des torpilleurs sous-marins qui défieront les filets Bullivan, les cuirassés et les bateaux canons, on vient d’expérimenter en France des obus à la mélinite. La mélinite, découverte par un chimiste français, est une poudre nouvelle ayant l’apparence de la terre glaise et douée d’une force explosive bien supérieure à celle de tous les produits inventés pour remplacer la poudre à canon. Le picrate de potasse et la dynamite qui, au moment de leur apparition, ont fait quelque bruit, ne peuvent être comparés à la mélinite ; celle-ci laisse également bien loin derrière elle le fulmicoton, la nitroglycérine, la panclastite et toutes les matières explosives. Des expériences ont permis d’établir théoriquement la force d’explosion relative de ces produits et de les classer de la manière suivante : La force d’explosion de la poudre à canon étant représentée par 1, celle du picrate de potasse est représentée par 5, celle du fulmicoton par 7,5, celle de la nitroglycérine par 10 et celle de la mélinite par 100 ! On conçoit dès lors quels ravages doivent produire dans les rangs ennemis, dans les fortifications en maçonnerie et dans les vaisseaux de guerre, des obus chargés de mélinite. Les essais faits au village français de Chavignon (Aisne), contre des murs en maçonnerie et des fortifications en terre, ont donné des résultats que l’imagination a peine à concevoir : les maçonneries ont été éventrées, offrant après le tir de larges brèches par lesquelles un assiégeant aurait pu pénétrer ; les terres des retranchements ont été bouleversées de façon à rendre toute défense impossible ! Ajoutons que les obus à la mélinite étaient lancés par un mortier de 220 mm à la distance de 2.000 mètres, qu’ils mesuraient eux-mêmes 1,95 m de longueur. Dans ces conditions, les expériences n’ont laissé aucun doute dans l’esprit des militaires et des hommes spéciaux qui y assistaient. La manipulation de la mélinite ne présente aucun danger ; elle n’est influencée ni par le froid, ni par la chaleur, ni par les chocs ordinaires. En outre, on est parvenu à régler son emploi de telle sorte que le projectile qui lui sert de véhicule éclate juste au moment voulu pour produire le maximum de son effet destructeur. Enfin, on sait que des obus chargés d’une matière trop facilement explosive éclatent dans l’âme même de la pièce, de telle sorte qu’ils ne sont dangereux que pour ceux qui s’en servent : les obus à la dynamite sont dans ce cas. Eh bien, avec la mélinite rien de pareil n’est à craindre : l’obus éclate juste au moment précis déterminé par celui qui s’en sert ; ni trop tôt ni trop tard ; ni avant d’avoir commencé sa pénétration, ni après l’avoir achevée. (Journal Le Lorrain) |
Plan du fort Kameke en 1880 lors de sa mise en service
Plan du fort après sa modernisation en 1888
Au sujet des tourelles blindées « Gruson » dont le fort Kameke est équipé, le site Internet « Conservatoire Numérique des Arts et Métiers - www.cnum.cnam.fr » reproduit (en pdf) un chapitre du livre de Julien TURGAU (1824 - 1888) : « Les Grandes usines - Etudes industrielles en France et à l'étranger », 1881. « ETABLISSEMENT GRUSON - A BOCKAU PRES MAGDEBOURG FONDERIE ET CONSTRUCTION DE MACHINES » (Tome 13, pages 1 à 32, avec croquis). - clic - |
Souvenir...
Une carte postale adressée au canonier S. en garnison au Fort Kameke.
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