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Le tramway hippomobile à Metz
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Le tramway hippomobile a été mis en service le 21 décembre 1875 avec la ligne "Gare centrale - Rue du Palais"

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Années 1878 - 1879

Sources : Gazette de Lorraine (GdL)
Collection de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz.

(1er semestre non consulté)

Samedi 3 août 1878
AVIS
La Société du Tramway messin a l'intention de se servir de locomotives pour l'exploitation de sa ligne sur la section comprise entre le point extrême de la ligne à Moulins et le bâtiment de l'octroi hors de la porte de France. Le projet des conditions pour l'admission de locomotives sur cette ligne du tramway est déposé à la Direction de la police, chambre n°2. Les intéressés y peuvent en prendre connaissance pendant vingt jours à partir du 1er jusqu'au 20 août courant inclusivement à 10 heures du matin à midi et de 3 heures à 5 heures du soir ; là de même seront reçues les observations et oppositions auxquelles le projet des conditions pourrait donner lieu.
Metz le 27 juillet 1878. (GdL)

Vendredi 30 août 1878
C'est demain jeudi, que commencera le service régulier sur la nouvelle section du tramway messin, de la rue de la Tête-d'Or à la porte Mazelle. Depuis hier déjà, les voitures ont circulé sur cette ligne. (GdL)

Dimanche 22 septembre 1878
La section du tramway comprise entre la rue du Palais et la rue Mazelle ne doit guère faire ses frais, à en juger d'après les vides que présentent à toute heure du jour les voitures qui desservent cette ligne. Et il ne faut guère s'attendre à ce que cette situation s'améliore, tant que le trajet restera circonscrit dans les limites actuelles. Que la Compagnie se hâte donc de prolonger la ligne jusqu'à Plantières, où elle doit aboutir d'après le projet primitif; ce n'est qu'à cette condition qu'elle lui donnera une réelle importance. D'ailleurs, les habitants de Plantières réclament à cor et à cris ce prolongement qui est aussi bien dans leur intérêt que dans celui de la Compagnie. Une grande partie de la population messine y trouvera également son compte. Tout le monde n'a pas le moyen de se donner le luxe d'une voiture de place pour aller au cimetière de l'Est, tandis qu'on ne regarde guère à une pièce de vingt pfennig que coûterait le parcours en tramway. Et le génie militaire, nous objectera la Compagnie; ne nous obligera-t-il pas à faire à la porte Mazelle les mêmes constructions onéreuses qui nous ont été imposées à la porte de France pour la ligne de Moulins? Admettons que cette éventualité se présente, il serait toujours possible de donner satisfaction à tout le monde: on commencerait le prolongement en dehors de la porte, et les voyageurs feraient à pied le petit trajet à travers les fortifications. Il serait toujours temps de parfaire la ligne, lorsque les recettes réalisées permettront de songer à des travaux dans le genre de ceux qu'on a dû exécuter à la porte de France. Qu'on y songe : la Compagnie y est intéressée tout autant que le public. (GdL)

Mercredi 18 décembre 1878
Samedi dernier dans la matinée, l'administration du tramway avait fait procéder, à grand frais, au déblaiement dans les rues de la ville, de la voie ferrée recouverte d'une épaisse couche de neige durcie qui entravait à tout moment la circulation. Mais la nouvelle neige tombée en abondance dans l'après-midi l'obligeait, bon gré mal gré, à suspendre le service, qui a recommencé, au moins en partie, depuis ce matin même. (GdL)

Jeudi 19 décembre 1878
Aujourd'hui (17 décembre) des ouvriers sont occupés à déblayer la nouvelle ligne du tramway de la porte de Thionville, sur laquelle devait avoir lieu cet après-midi un voyage d'essai qui nous permet de nous attendre d'un moment à l'autre à l'ouverture de l'exploitation régulière de la nouvelle ligne. (GdL)

Vendredi 21 décembre 1878
Aujourd'hui matin (18 décembre) a eu lieu à deux reprises un voyage d'essai sur la nouvelle section du tramway, de la rue du Palais à la porte de Thionville. Le trajet s'est fait sans le moindre encombre et la nouvelle voie a été reconnue parfaitement établie et par conséquent apte à être exploitée. (GdL)

Dimanche 29 décembre 1878
TRAMWAYS MESSINS
MM. les porteurs d'obligations du Tramway messin sont informés que le tirage des obligations remboursables en 1879 s'effectuera le 30 courant à 6 heures du soir dans les bureaux de la Société, rue du Palais, n° 5 à Metz. Le remboursement des obligations sorties au tirage et le paiement du coupon d'intérêt n° 5 auront lieu à partir du 2 février de 10 heures à midi. (GdL)

On nous signale un acte de probité que nous sommes heureux de faire connaître à nos lecteurs. Mardi soir, monsieur F.G. de Lessy, constatait qu'il avait perdu dans un wagon du tramway son porte-monnaie renfermant la somme de 120 mark. Son désappointement ne devait heureusement pas être de longue durée, car à peine se fut-il aperçu de sa perte qu'il eut la satisfaction de se voir restituer son bien par le receveur du tramway. Cet honnête employé, du nom de Foucque François, n'a jamais voulu consentir à accepter la moindre récompense. (GdL)

Année 1879

Mercredi 8 janvier 1879
Ce matin, la voiture du tramway allant rue du Pontiffroy s'est croisée sur le pont St-Georges avec deux chariots chargés de pierres. La rencontre aurait pu se faire sans encombre, n'eût été la présence d'une charrette de légumes et de fruits, stationnée au bord de la rampe de ce pont à double niveau, et qu'un homme était occupé à décharger. Le premier des deux chariots, en se garant pour faire place à l'omnibus, accrocha la charrette qui fut mise en pièces ; l'homme, entraîné sous ses débris, en fut heureusement quitte pour quelques contusions sans gravité. (GdL)

Vendredi 28 février 1879
La neige qui a commencé à tomber en abondance, hier après-midi, vers trois heures et demie, avait couvert au bout d'une heure à peine, toutes nos rues et places d'un épais tapis blanc qui, obstruant complètement le tramway, a obligé l'administration de suspendre son service sur toutes les lignes de son réseau. Ce n'est que ce matin, vers neuf heures, après qu'un nombreux personnel d'ouvriers eurent en toute hâte déblayé la voie, que la circulation des voitures a pu recommencer sur les lignes de Montigny et Moulins ; le service sur les sections de la porte Mazelle et de la porte de Thionville n'a pu être repris qu'à onze heures. (GdL)

Dans sa séance du 22, le Sénat français a adopté la dénomination de chemin de fer sur route, pour remplacer celle de tramway, de provenance américaine et tirée de la bande de fer dite tram, sur laquelle court le boudin de la roue des voitures. Le Sénat a pensé qu'il valait mieux parler français dans le projet de loi qui était soumis et désigner par une appellation plus longue peut-être, mais plus claire pour tous, que le mot tramway, les voies ferrées établies au niveau du sol. Le Sénat, dans cette question purement incidente et grammaticale, a agi logiquement, et il serait à désirer, dit l'Express, que chaque pays se servît de cette même locution chemin de fer sur route, traduite dans son idiome national. Depuis longtemps par exemple, les Allemands ont cessé de dire tramway, et disent Strassenbahn, équivalent à chemin de fer sur route. (GdL)

Dimanche 30 mars 1879
SOCIETE ANONYME des TRAMWAYS BELGES et ETRANGERS
MM. les actionnaires sont informés qu'une assemblée générale extraordinaire se tiendra à Anvers, le 7 avril prochain à 2 h 1/2, 21 rue Leys.
Objet : Communication du conseil d'administration, nomination d'administrateurs.
NB: MM. les actionnaires sont priés de se conformer à l'article 37 des statuts relativement au dépôt de leurs actions. (GdL)

Lundi 14 et mardi 15 avril 1879
Aujourd'hui, vers midi, au coin des rues Serpenoise et du Petit-Paris, une voiture de tramway a heurté un chariot attelé de quatre chevaux et chargé de pierres, avec une telle violence que ce dernier véhicule a eu une roue cassée et sa charge partiellement renversée. Mous ignorons à qui incombe la responsabilité de cet accident.

Mercredi 7 mai 1879
Dans une lettre de réclamation au journal, il est question entre autres de « quand une voiture croise le tramway sur le pont du Pontiffroy... » (GdL)

Vendredi 9 mai 1879
On nous rapporte qu'un accident de tramway est arrivé hier, vers une heure de l'après-midi, au moment où les nombreux élèves de l'école communale de la rue Mazelle étaient en marche pour se rendre en classe.
Aux environs du bureau de la régie de cette rue, un tramway passa sur la main d'un de ces écoliers, âgé de 7 à 8 ans, fils d'un nommé Braun, agent de police, originaire du grand-duché de Luxembourg.
Une seconde plus tôt, tout le corps y passait. La manière dont ce fait déplorable est arrivé sera éclaircie par les informations qu'a prises immédiatement le commissariat de police du quartier.
N'est-ce pas le cas de redoubler d'avis à cet endroit des dangers incessants auxquels sont exposés plus particulièrement les enfants qui habitent les rues et places où les véhicules passent si fréquemment?
La jeunesse est fort turbulente et souvent si distraite qu'elle est sourde aux coups de sifflet stridents, répétés et prolongés des conducteurs ; mais ceux-ci voyant une agglomération d'enfants entrant ou sortant de l'école, ne devraient-ils pas, sans vouloir dire que cela n'ait pas eu lieu dans le cas présent, refréner leurs mouvements, même les arrêter, en face de dangers si imminents?
Que cet accident qui, il faut l'espérer, n'aura pas de suite plus fâcheuse, soit de nouveau une leçon sévère pour tous, et pour ceux qui doivent toujours surveiller, et pour ceux qui ont constamment à craindre et à éviter. (GdL)

Jeudi 15 mai 1879
Le 15 courant, le tramway messin inaugurera son service d'été.
Le premier départ de Moulins aura lieu à 6 h 10 du matin ; de Montigny à 6 h 15 du matin. Le soir, la dernière voiture partira de Moulins pour Metz à 9 h 05.
Pendant la journée, une voiture quittera, toutes les quinze minutes, les points extrêmes du réseau. (GdL)

Mardi 29 juillet 1879
Une voiture d'un nouveau modèle vient d'être inaugurée sur la ligne du tramway de Metz à Moulins. Elle est accessible par tous les côtés et a la forme d'un grand char à bancs. Les roues sont couvertes, ce qui écarte presque toutes les chances d'accident. De nombreux curieux, dit le Vœu, ont fort admiré ce modèle de véhicule d'été. (GdL)

Mercredi 8 août 1879
On nous écrit de Longeville-les-Metz, le 2 août.
« Des sots le plus malin, c'est celui qui ne dit rien ».
C'est proverbe qu'aurait dû méditer certain conducteur du tramway messin, et les rieurs ne se seraient pas mis du côté de celui qui a l'honneur de vous adresser ces quelques lignes. On bavardait donc sur la plate-forme d'une voiture du tramway de choses et d'autres; notre conducteur était celui des bavards qui visait à obtenir le plus de succès, et ces paroles « je suis plus malin que vous » revenaient incessamment sur ses lèvres. Si bien qu'ayant remarqué une bouteille dont le goulot sortait d'un panier d'osier, notre automédon voulut savoir de quelle nature en était le contenu. - C'est de l'eau-de-vie, lui dis-je, le plus simplement du monde. Notre conducteur alors, avec vélocité qui lui fait le plus grand bonheur, s'empare de la bouteille. La porter à la bouche et avaler une gorgée du liquide, fut pour lui l'affaire d'un instant. Mais il serait impossible de vous dire la mine qu'il fit après avoir reconnu à ses dépens qu'il avait bu... du pétrole. Volontiers, il m'eût jeté la bouteille à la tête; s'il ne le fit pas, il avait sans doute ses raisons pour cela. Je ne lui ai pas intenté de procès pour s'être approprié une certaine partie de ma marchandise; je ne m'en plaindrai pas non plus auprès de ses chefs ; mais je conclus en disant qu'il y a des conducteurs qui, s'occupant un peu mieux de leur attelage, sont peut-être plus malins que celui dont il est question, et sans en rien laissait paraître pour cela. (GdL)

Mercredi 27 août 1879
SOCIETE ANONYME DES TRAMWAYS BELGES ET ETRANGERS
MM. les actionnaires sont convoqués en assemblée générale extraordinaire le lundi 8 septembre à 3 heures de relevée, rue Porte-aux-vaches, 57 à Anvers.
ORDRE DU JOUR
Exposé de la situation financière de la société et mesures à prendre en conséquence de cette situation. Nomination d'administrateurs. Les actionnaires auront à déposer leurs titres préalablement à l'assemblée contre récépissé chez M. Lauwers, comptable de la société, rue Porte-aux-vaches, 57.
LES ADMINISTRATEURS. (GdL)

Mercredi 24 septembre 1879
TRAMWAY MESSIN
Le 23 septembre, les voyages seront entièrement interrompus sur la ligne gare centrale à la place du Saulcy à partir de 6 heures 1/2 du soir.
Des voyages extra(ordinaires) à partir de 9 heures : 1° de la rue du Palais, 2° de la place du Saulcy à Moulins. Plusieurs voitures extra(ordinaires) circuleront le 24 septembre depuis 9 heures du matin jusqu'à la fin de la revue entre la rue du Palais et Montigny.
Metz le 21 septembre 1879 La Direction
(au sujet de la visite de l'Empereur)
Pour la visite de S.M. l'Empereur, l'éclairage électrique qui a complètement réussi... (GdL)

Samedi 11 octobre 1879
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Mardi 21 octobre 1879
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Jeudi 23 octobre 1879
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Mardi 28 octobre 1879
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Dimanche 9 novembre 1879
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Mercredi 5 novembre 1879
Conseil Municipal, séance du 29 octobre, extrait.
La Direction de la Société de Tramways messins est intentionnée de cesser l'exploitation des lignes secondaires allant de la porte Mazelle à celle du Pontiffroy, parcequ'elles sont peu fréquentées par la population.
Le Conseil, appelé par la Présidence à donner son avis sur cette question, l'a renvoyée de nouveau à l'examen des commissions des finances et du contentieux. (GdL)

Mardi 11 novembre 1879
Dans la séance du Conseil Municipal du 5 de ce mois, a été traitée de nouveau la question déjà discutée précédemment, de la suspension de la marche du tramway sur les deux lignes secondaires allant de la porte Mazelle et de la porte de Thionville à la rue de Palais.
M. de Féval, membre du conseil de surveillance de la Compagnie du tramway, présent à la séance, a donné des renseignements sur la position financière de l'entreprise et spécialement sur les faibles produits de ces deux lignes. Il a démontré au Conseil que la continuation de la marche du tramway sur tout le parcours actuel compromettait l'existence de cette institution.
En considération des circonstances actuelles fort désavantageuses, il a été décidé qu'il serait donné un avis favorable sur la suspension immédiate de la marche de ces deux lignes précitées jusqu'au 10 mai 1880. Le Conseil espère que par l'emploi de petites voitures à un cheval sur une seule ligne et éventuellement par l'introduction d'une machine à vapeur sur une partie de cette ligne comprise entre la porte de France et Moulins, la société pourra réduire les frais généraux d'exploitation et reprendre la marche des trains sur les deux lignes secondaires. (GdL)

M. Sendret avait annoncé qu'il consacrerait à la question du tramway un second article, le voici :
« Pour achever ce travail avec liberté d'esprit, je déclare nettement que je n'en fais ni une critique vaine, ni un moyen de polémique.
Je relate des dires dont l'exposé est celui de l'opinion publique ; je présente des faits que j'étudie avec le lecteur, sans autre désir que d'éclairer un peu la question du tramway, dont je n'honore de m'être occupé autrefois, assez, je crois, pour n'être pas resté tout à fait étranger à son succès.
Aujourd'hui cette utile institution a l'air de péricliter; je m'en préoccupe au titre qu'a tout citoyen de s'intéresser à ce qui l'entoure, et je serai désolé que l'on pût y croire autre chose. Voyons dans quel esprit de vrai patriotisme le Conseil municipal a octroyé la concession, quels considérants l'y ont déterminé, quel objectif il s'est proposé.
Le Conseil municipal avait pris en haute considération: la réduction sensible de la population, la rareté du travail, la souffrance de l'activité générale qui devait faire accueillir toute proposition tendant sérieusement à réagir contre cet état de choses. Il pensait justement qu'on ne peut jamais créer trop de voies pour la circulation économique des populations.
Par les tramways prolongés dans la banlieue, on reliait les populations urbaine et rurale, en doublant la première par la seconde, au profit commun des deux.
A Metz, c'était encore du travail pour les uns, des emplois pour les autres, du mouvement et une activité nouvelle sur tout le parcours de la ville.
Il y avait aussi lieu d'espérer que le prolongement donnerait de la valeur aux propriétés de la banlieue que les tramways desserviraient.
Voilà dans quel esprit de bonne et sage économie fut concédée l'autorisation de la grande ligne, et pourquoi les deux lignes transversales furent exigées.
Toutefois, j'avoue ne pas expliquer du tout leur arrêt en deçà des murs.
La Compagnie reconnaît que la grande ligne, complétée par ses extrémités dans la banlieue, est productive; qu'elle peut et doit être conservée; que les deux petites lignes incomplètes sont ruineuses, absorbent les bénéfices de l'autre, et qu'il faut les supprimer.
Eh bien! non, ce n'est point les supprimer qu'il faut, c'est les compléter, en les prolongeant jusque dans leurs banlieues respectives, en réalisant le programme municipal.
Nous avons dit précédemment comment le public, au nom duquel la concession privilégiée est consentie, pour lequel sont faites ces lignes -et non pour la Compagnie seule- apprécie l'argumentation de la Compagnie.
Nous n'y reviendrons pas ; mais nous affirmons que les conditions d'exploitation de la banlieue, qui rendent la grande ligne florissante, sont les seules qui peuvent et doivent rendre les autres productives.
En effet, ces lignes, en s'arrêtant brusquement au bout du Pontiffroy et à la place Mazelle, sont dans une impasse déplorable. Elles ne réalisent en aucune façon l'objectif du Conseil ; elles ne relient rien à la ville dont elles ne sortent pas ; aussi, ne les prend-on ni pour aller à la banlieue qu'elles n'atteignent pas, ni pour en revenir puisqu'elles n'y brillent que par leur absence ; donc, pour être utiles et productives, il faut les prolonger.
La grande ligne est le profit de la Compagnie ; les petites lignes prolongées seront la satisfaction du public ; elles suffiront largement à couvrir leurs frais, on peut affirmer qu'elles seront productives aussi. Menons, par la pensée seulement, la ligne du Pontiffroy devant la Mairie de Devant-les-Ponts ou de Woippy; toute la partie Nord-Est de la ville en devient tributaire, pour aller à la petite gare, aux jardinets de la porte de Thionville, à Woippy, à Lorry et aux environs, et toutes les populations de ces localités, 4 à 500 personnes à peu près, l'utilisent.
Est-ce possible actuellement? C'est tellement vrai qu'il y a quelques années, ces mêmes localités avaient insisté pour obtenir une halte sur la ligne de Thionville à la Maison Rouge. Combien, à plus forte raison, cette amélioration est justifiable pour la ligne de Mazelle qui, sortant de la ville, exploiterait Queuleu, Plantières, les Bordes par le pont Rouge, et tous les visiteurs du cimetière de l'Est; car c'est à l'entrée du cimetière au moins qu'elle doit aboutir. Je maintiens que cette ligne vaudrait au moins celle de Moulins ou de Montigny. Pour la rendre plus florissante, il suffirait que l'administration de la Compagnie, dont l'honorable chef a l'esprit d'organisation si large et si plein d'initiative, de combiner le service de cette ligne avec celui des convois funèbres, en s'associant pour cet objet à l'administration des pompes funèbres.
Le même personnel, une machine à vapeur, 200 mètres de rails spéciaux pour la montée, quelques voitures remisées en réserve en feraient les frais. On n'hésiterait plus alors, à cause de la distance et de l'heure de la journée, à dépasser la porte Mazelle pour l'accomplissement de certains devoirs de société, de famille et d'affection. Que de visites répétées on ferait à ces chères villas, dernières demeures de ceux que nous regrettons! Quelle source d'opulentes recettes seraient les jours de certaines fêtes religieuses ou patronales! On se demande vraiment ce qui pourrait arrêter...
Malgré la connaissance parfaite que j'ai du grand mouvement qui s'opère chaque jour sur la route de St-Julien, je n'en parle point par un esprit de réserve que le public appréciera. Puisque ces prolongements sont d'un intérêt vital pour la Compagnie, et d'un intérêt public, c'est à elle et à tous d'aviser.
Que les communes à desservir le demande; que les particuliers intéressés offrent de prendre des abonnements, et devant cette initiative, le Conseil municipal de Metz pourra, à son tour, de concert avec la Compagnie, s'occuper d'aplanir les difficultés de concession et d'exécution auprès des grandes administrations civiles et militaires ; peut-être même, le Conseil municipal pourrait juger opportun d'adjuger une subvention qui lui donnerait droit de contrôle.
Si, enfin, en égard au nombre restreint et insuffisant de ses membres, le Conseil municipal ne croyait point, dans sa prudence, devoir prendre une résolution finale à ce sujet, ne pourrait-il point, en attendant, ouvrir préalablement une enquête?
L'on inviterait MM. les Maires des communes intéressées à émettre l'opinion de leur Conseil, les principaux contribuables de ces communes pourraient également apporter l'expression de leurs vues personnelles ; et, quand il y aurait lieu, le Conseil municipal de Metz, complété, statuerait définitivement et en connaissance de cause.
Ce ne serait, en tout cas, que l'affaire de quelques mois que la Compagnie saurait parfaitement utiliser, pour sauvegarder l'avenir, en le préparant à la satisfaction de tous.
R. Sendret fils, industriel. » (GdL)

Vendredi 14 novembre 1879
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Samedi 15 novembre 1879
TRAMWAY
Afin de pouvoir entendre aussi la voix de ceux des commerçants de la 1° et 2° section -et leur nombre ne sera pas restreint- qui, dans l'intérêt de leur commerce, ne peuvent que désirer ardemment la suspension de l'exploitation de la ligne allant de la porte de Thionville et qui par conséquent, approuvent les démarches faites par la Direction du tramway, nous invitons tous les intéressés à se réunir vendredi 14 novembre, à 8 heures du soir, au café du Rhin, rue du Pontiffroy, 63, dans la salle du premier, en vue d'échange d'idées sur cette question. Plusieurs habitants de la rue du Pontiffroy. (GdL)

Dimanche 16 novembre 1879<br> Nous recevons la lettre suivante :
« Metz le 14 novembre,
M. le Rédacteur en chef,
Après lecture de l'article si courtois à mon égard de M. de Féval, dans le numéro du 14 courant de votre estimable journal, je vous demande une dernière fois l'hospitalité de vos colonnes pour une réponse courte dans l'intérêt de la solution de la question des tramways. Industriel, non capitaliste, je suis avant tout un citoyen de Metz, et en cette qualité j'étudie, dans la mesure de mes moyens et dans les moments que je crois opportuns, les questions d'utilité publique. Ce moment opportun est venu pour celle du tramway. M. de Féval représente son administration. Je crois représenter l'opinion publique. Nous sommes d'accord sur le but; nous cherchons les moyens de le réaliser; c'est là que nous différons : M. de Féval propose de mutiler les tramways, ce qui peut les anéantir, je demande qu'on les augmente pour les faire prospérer. Cependant, je suis heureux de constater dans les conclusions de sa lettre que nous nous rencontrons avec le public dans la pensée commune de constituer un comité d'initiative, d'étude et d'action qui, au nom de la population intéressée, sera son organe auprès des autorités compétentes, et cette pensée se traduit aujourd'hui par l'invitation suivante d'honorables citoyens, partisans et conservateurs de tout vrai progrès, favorable à la prospérité de notre cité. Que M. de Féval veuille bien la prendre en considération en se joignant à nous.
Agréez, etc... R. Sendret, fils. » (GdL)

« Metz le 13 novembre 1879
Les soussignés, considérant qu'il est du véritable intérêt de la ville et de sa banlieue d'aider au développement de l'institution des tramways messins, en les prolongeant hors des portes de Thionville et de Mazelle et en maintenant jusque là le service actuel, ont l'honneur de prier instamment leurs concitoyens de Metz, qui partagent cet avis, et MM. les Maires et membres des Conseils municipaux des communes à desservir, ou qui en sont voisines, de vouloir bien se réunir à eux dimanche prochain, 16 courant, à 2 heures 1/2 de l'après midi, à l'hôtel de ville de Metz, pour conférer ensemble sur les moyens de réaliser ce programme.
Ont signé :
E. Bedin, O. Bernard, Bouvier fils, A. Bruer, A. Chenellement, A. Chilles, Christiany, A. Donnevert, Dubrot, E. Dumagnou, Gérard, Legrand, Glavet, Gouton, G. Hameskoff, Henrich, Jacquemin aîné, Ch. Lallier, E. Legris, C. Lejeune, L. Maire, Méat, Mellein fils, Pincemaille, Ch. Quentin, Ch. Ruhlmann, R. Sendret fils, Vinclair. » (GdL)

Mercredi 19 novembre 1879
Une centaine de personnes environ avaient répondu hier à l'appel fait par un certain nombre de nos concitoyens, en vue de s'entendre dans une réunion à l'hôtel de ville, sur les démarches à tenter pour le règlement de la question du tramway.
Ce qui s'est le mieux dégagé de la discussion en cette séance, qui a toujours été d'une courtoisie remarquable, c'est la sympathie de toute l'assemblée pour l'institution du tramway, son désir de venir en aide à l'administration par tous moyens, tout en maintenant intactes les clauses et conditions de la concession.
Les faits non moins remarquables, c'est qu'elle se composait en petite minorité, il est vrai, de représentants de la nouvelle population qui, tous, dans un accord parfait avec ceux de l'ancienne, ont paru animés des meilleurs sentiments pour la défense intelligente et consciencieuse des vrais intérêts de la Compagnie, compatible avec les droits du public. Cela doit être de bon augure pour une ère nouvelle de prospérité, et nous croyons sincèrement qu'en présence de cet esprit de conciliation qui anime le Comité qui en est l'expression, l'Etat lui-même ne pourra faire à ce comité qu'un accueil bienveillant, et prendre en considération les demandes qu'il pourrait formuler dans l'intérêt de la cause.
Cette simple ébauche de la physionomie générale de la séance ne saurait être plus complète sans déflorer le compte rendu que le bureau doit adresser à la presse, suivant une décision finale de l'assemblée elle-même.
PS. Au moment où nous mettons sous presse, nous recevons une lettre par laquelle M. de Féval s'excuse de n'avoir pu assister à la réunion d'hier. « N'ayant appris cette réunion que dimanche matin et par la voie de votre journal seulement, dit notre correspondant, je n'ai pu m'y rendre, ayant depuis plusieurs jours un rendez-vous pris pour le même jour et à la même heure. Si une autre réunion avait lieu, je serais très heureux de me rencontrer avec les intéressés à cette question du tramway ; je demande toutefois à être convoqué au moins la veille. » (GdL)

Vendredi 21 novembre 1879
On nous adresse la pièce suivante :
« La réunion convoquée dimanche à l'hôtel de ville, au sujet des tramways, était relativement nombreuse. La séance ouverte à trois heures était présidée par M. Glavet. A l'unanimité, on vota la création d'un comité qui sera l'expression des vœux de l'assemblée auprès de la Compagnie, de l'administration municipale, de la présidence de la Lorraine et des autorités compétentes. Ce comité se composera : des signataires de la convocation, des membres du bureau, de MM. les Maires présents des communes intéressées de la banlieue et de M. l'ingénieur des ponts et chaussées de Metz.
Un exposé de la question des tramways, des diverses améliorations à introduire dans le service de la Compagnie, dans les rapports de ses employés avec le public, dans le matériel, fut fort apprécié. Le matériel devra se composer de plus petites voitures pour les parcours restreints; il devrait toujours y en avoir en permanence à la gare ; toutes devraient être munies d'appareil pour recevoir les bagages des voyageurs, etc, etc...
Cet exposé fut suivi d'une discussion sérieuse et animée à laquelle prirent part M. le président, MM. Lange, Pechoutre, Grégoire, de Fonton, Lambert, Dubrot, Sendret, et M. le maire de Queuleu, par la production d'une pétition des habitants de le commune, demandant à M. le président de la Lorraine le prolongement de la ligne Mazelle jusqu'au cimetière de l'Est. A quatre heures, la discussion était close, et l'assemblée, avant de se séparer, votait à l'unanimité moins quelques voix : qu'il n'y avait pas lieu de suspendre même momentanément l'usage des lignes de Mazelle et du Pontiffroy; qu'il y avait urgence à apporter les modifications indiquées et opportunité à prolonger le plus tôt possible les lignes secondaires jusqu'au cimetière de l'Est et Devant-les-Ponts.
Communiqué par le bureau
Glavet, président ; Henrich et Quentin, secrétaires.
PS. MM. les membres du comité sont priés de se réunir Samedi en huit jours, 29 courant, à huit heures du soir, à l'hôtel de ville, ancienne salle de la bourse. » (GdL)

Mardi 25 novembre 1879
A propos de la question brûlante du jour, on ne sera peut-être pas fâché de savoir ce que signifie au juste le mot : tramway, dont bien des personnes à coup sûr ignorent le sens.
Nous avons entendu soutenir très sérieusement que le tram-way s'appelle ainsi du nom de son inventeur, monsieur Tram, comme le macadam a emprunté sa désignation à l'Ecossais Mac Adam, à qui on doit l'invention. D'après les dictionnaires, tram way voudrait dire chemin à rails plats, le mot tram en anglais ayant cette signification, et l'on aurait ainsi voulu faire la distinction entre cette voie et le chemin de fer ordinaire, qui a des rails saillants. Etc... (GdL)

Dimanche 30 novembre 1879
Les membres du bureau de la réunion convoquée pour l'étude de la question du tramway messin ont l'honneur de rappeler à MM. les membres du Comité constitué à cette réunion, et aux personnes qui s'intéressent à cette question, que la prochaine réunion aura lieu demain Samedi, 29 courant, 8 heures du soir, à l'hôtel de ville, ancienne salle de la bourse. (GdL)

Mercredi 3 décembre 1879
La réunion du Comité, indiquée pour le 29 courant, relative au tramway, s'est tenue à l'hôtel de ville, conformément à l'avis donné. La Compagnie y était représentée par son concessionnaire et son directeur. Des explications échangées, il résulte clairement : que la Compagnie ne veut rien faire et ne fera rien, si on ne la dégage d'une partie des engagements de son cahier des charges (art. 1). En présence de cette façon assez étrange pour une compagnie de respecter les clauses d'un contrat, l'initiative du comité est impuissante.
L'assistance s'inspirant de la décision prise à la séance publique du 23 novembre, a décidé que le bureau serait chargé de rédiger des pétitions adressées aux autorités compétentes pour les prier de faire maintenir le service intégral des lignes, et demander à l'Etat les subventions et autorisations nécessaires à leur prolongement dans la banlieue.
(communiqué par le bureau) (GdL)

Jeudi 4 décembre 1879
Un de nos lecteurs de la banlieue nous adresse les lignes suivantes : « Me rendant l'autre jour en tramway à Metz, je vis, au grand mécontentement de plusieurs voyageurs, un citadin ( à ce qui m'a semblé), installé sur la plate-forme de devant, se faire un plaisir d'exciter et du geste et de la voix son chien, une grande et vilaine bête, contre les passants... etc... » (GdL)

Mardi 9 décembre 1879
Messieurs les actionnaires et obligataires de la Société anonyme des Tramways Belges et Etrangers (Tramways messins) sont priés de bien vouloir assister à une réunion générale, qui se tiendra à Metz jeudi, 11 décembre à 4 heures de l'après midi, à l'hôtel de Metz, rue des Clercs, n° 3.
Chaque actionnaire ou obligataire devra en entrant indiquer les numéros des titres dont il est propriétaire.
La Direction des Tramways messins. (GdL)

Jeudi 11 décembre 1879
Messieurs les actionnaires et obligataires de la Société anonyme des Tramways Belges et Etrangers (Tramways messins) sont priés de bien vouloir assister à une réunion générale qui se tiendra à Metz Dimanche 14 décembre à 4 heures de l'après midi à l'hôtel de Metz, rue des Clercs, n° 3.
Chaque actionnaire ou obligataire...
Annonce répétée le samedi 13 décembre. (GdL)

Mercredi 17 décembre 1879
Tribunal civil de Metz
Ce jourd'hui a été inscrit au registre de commerce de ce siège que par décision du Conseil d'administration de la Société par actions sous la raison sociale Tramways Belges et Etrangers à Anvers, en date des 13 janvier et 27 février 1879, M. Ch. Boehm demeurant à Metz, a été nommé directeur de la succursale de ladite société, établie à Metz sous la raison Tramways de Metz au lieu de M. de Pirch, directeur sortant.
Metz le 12 décembre 1879.
Le greffier, Lichtenhoeer. (GdL)

Jeudi 18 décembre 1879
Dimanche dernier, s'est tenue, à l'hôtel de Metz, l'assemblée générale extraordinaire, que nous avions annoncée, des actionnaires et obligataires du tramway messin.
M. de Féval a donné aux différentes personnes qui l'on interrogé des explications sur la situation actuelle de l'entreprise et sur les diverses opérations financières qui ont été faites depuis l'origine. Il a été décidé que le comité des actionnaires (déjà constitué depuis quelques jours) vérifierait les comptes généraux de la Société, qu'il se ferait envoyer d'Anvers les bilans des années précédentes et que dans une assemblée générale ultérieure, dont la date sera fixée par le comité des obligataires, il serait pris telle ou telle détermination définitive sur les propositions du comité.
La séance a été levée vers 4 heures. (GdL)

Mardi 30 décembre 1879
Le croirait-on ? Ces jours derniers, on a volé en plein jour, entre Metz et Longeville, sur une voiture de tramway, à la barbe du receveur et du conducteur qui n'y ont vu que du bleu, un sac de pain mesurant près d'un mètre de hauteur et pesant pour le moins soixante livres. Que pensez-vous de l'audace des voleurs ? M. Guérard, de Longeville, au préjudice duquel ce vol a été commis, ne revient pas son étonnement. Il y a de quoi ! (GdL)

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