Mercredi 22 janvier 1902
La direction supérieure des Postes communique une liste au sujet de l'extension des communications téléphoniques entre 31 localités de la Lorraine et 68 localités de l'Alsace, du grand-duché de Bade, de la Prusse...
Les bureaux de poste donneront de plus amples détails. (LM)
Vendredi 31 janvier 1902
Le service téléphonique a été ouvert le 25 janvier entre Abreschwiller, Delme, Grossbliersdorf, Harzwiller, Hesse, Hundlingen, Novéant, Corny, Phalsbourg, Rémilly, Vallérysthal, Dreibrunnen, Walscheidt, d'une part et 38 communes de l'Alsace, d'autre part.
Pour de plus amples renseignements, s'adresser aux bureaux téléphoniques publics. (LM)
Dimanche et lundi 9 et 10 février 1902
Des prescriptions spéciales ont été éditées récemment pour l'utilisation du téléphone la nuit. La durée de la conversation sera de 6 minutes au moins, de 12 minutes au plus. L'abonnement ne pourra pas être inférieur à 1 mois et comptera du 1er et du 16 de chaque mois. Les heures de nuit sont, en été de 9 heures du soir à 7 heures du matin; en hiver, à 8 heures du matin. Les demandes d'abonnement doivent être adressées au bureau du télégraphe, sur les formulaires qui sont délivrés à ce bureau.
Des dispositions spéciales entreront prochainement en vigueur pour le service avec la France. Pour de plus amples renseignements, on est prié de s'adresser au bureau du télégraphe. (LM)
Mercredi 19 février 1902
On fait remarquer aux abonnés du téléphone que s'ils désirent modifier à partir du 1er avril les conditions de leur abonnement, c'est-à-dire s'ils préfèrent payer une redevance fixe ou une redevance calculée d'après le nombre des communications, ils doivent en aviser par écrit le bureau du télégraphe dans le courant du mois de février. Au cas où les conditions d'abonnement sont modifiées, il en résulte aussi un changement de numéro de l'abonné. (LM)
Mardi 25 mars 1902
Depuis le 20 mars, il est établi une communication par téléphone entre Metz et Bonn. Le prix de la conversation est de 1 mark. (LM)
Mercredi 26 mars 1902
L'administration du téléphone vient d'établir les nouvelles communications suivantes: (12) (LM)
Vendredi 4 avril 1902
Désormais, les mêmes taxes que celles en vigueur pour le service téléphonique à Metz s'appliqueront aux cabines téléphoniques de Magny, Plappeville, Vallières, Vantoux et Woippy, abstraction faite de la redevance à verser pour appeler au bureau la personne avec laquelle on désire avoir une conversation. (LM)
Samedi 19 avril 1902
L'administration a établi les communications suivantes avec le réseau téléphonique de France. Le prix d'une conversation ordinaire de la durée de trois minutes est fixée comme suit :
COTE D'OR : Aignay-le-Duc, Aisey-sur-Seine, Autricourt, Belan, Brion-sur-Ource, Courban, Grancey-sur-Ource, Montigny-sur-Aube, St-Marc-sur-Seine, Seurrre : 3, 00 marks.
ISERE : Heyrieux, Meyzieux, Norestel, La Tour-du-Pin, Verpillière : 3,00 marks.
SEINE-ET-OISE : Dammartin-en-Serve, Longues, Vigny : 3,00 marks.
SEINE-ET-MARNE : Faremoutiers : 3,00 marks.
MEURTHE-ET-MOSELLE : Mont-St-Martin : 2,00 marks.
VOSGES : St-Michel-s-Meurthe : 2,00 marks.
DOUBS : Boussières, Marchaux, Quingey, Roulans : 2,00 marks.
EURE-ET-LOIRE : Chartres : 5,00 marks.
HAUTE-SAONE : Frasne-le-Château : 2,00 marks. (LM)
Mardi 29 avril 1902
Téléphone. Les personnes chargées d'inspecter et d'entretenir en état les appareils téléphoniques du réseau de la ville sont munies de cartes de légitimation qu'elles doivent présenter en entrant dans les logements des particuliers. Ces cartes sont revêtues du sceau officiel de la direction des Télégraphes et d'un numéro d'ordre. On recommande instamment au public de ne pas accueillir des personnes qui se disent attachées à l'administration des Télégraphes mais qui ne sont pas en possession d'une carte de légitimation. (LM)
Dimanche 25 et lundi 26 mai 1902
Doléances téléphoniques. (par téléphone naturellement)
Dix heures du matin. La sonnerie retentit énergiquement, pressée, impérieuse.
- Allô! Mademoiselle.
- Allô! Le Messin.
- C'est le bureau central qui vous parle. Il s'agit d'une requête à vous adresser.
- Parlez Mademoiselle, je vous écoute.
- On fait courir de vilains bruits sur notre compte. On prétend que nous sommes distraites, pas complaisantes, que nous faisons « poser » les abonnés, que nous leur rions... au nez.
- Pardon Mademoiselle, aux oreilles tout au plus.
- Si vous voulez. Mais ces accusations sont absolument imméritées. Nous avons chacune un grand nombre d'abonnés à servir. La plupart ne cherchent pas les numéros avant d'appeler, vous tout le premier. Ensuite, il y a des Allemands qui veulent téléphoner en français et des Français qui veulent téléphoner en allemand.
Par instant, la « friture » s'en mêle, alors il ne faut pas être surpris si, parfois, nous devons imposer quelques minutes d'attente à l'abonné.
Si vous ajoutez à ces légères imperfections que, parfois, on nous demande deux communications successives sans remettre l'auditeur au crochet, ce qui laisse la communication interrompue, vous voudrez bien admettre que nous faisons notre possible pour ne pas mériter le reproche du public.
- Mais Mademoiselle, je ne sache pas que nous ayons jamais adressé de reproche.
- Certes Monsieur, mais... viande de bœuf à 40 pf la livre.
- Vous dites ?
- Pardon, c'est l'abattoir qui vous parle.
Après quelques secondes, la conversation reprend.
- Allô Monsieur, vous n'avez aucun reproche à nous adresser ?
- Aucun mademoiselle, vous avez toujours été d'une complaisance parfaite et d'un empressement sans égal, nous nous plaisons à le reconnaître.
- Savez-vous qu'il y a des abonnés qui nous disent parfois des choses très désagréables par le téléphone.
- Ce sont des grincheux, mais, en échange, il y en a aussi qui vous font des compliments.
- C'est vrai.
- Enfin Mademoiselle, c'est un certificat d'empressement téléphonique que vous nous demandez. Nous vous le donnons de tout cœur. Mais qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas !
- Si Monsieur, vous m'avez connue à Paris, au Théâtre des Nouveautés, où je suis restée bien longtemps, je suis la demoiselle du téléphone.
Et la sonnerie donna les trois coups réglementaires de la finale. (LM)
Vendredi 6 juin 1902
Câbles télégraphiques souterrains à cause du tramway électrique... (LM)
Jeudi 12 juin 1902
Le service téléphonique a été ouvert entre Strasbourg, Saverne, Wasselonne d'une part et les communes lorraines de Bénestroff, Bermering, Guébling, Vergaville d'autre part. La taxe pour une conversation de trois minutes est fixée pour Strasbourg et Wasselonne à 50 pf., de Saverne à Bermering, Guébling et Vergaville à 25 pf., à Bermering 50 pf. (LM)
Samedi 28 juin 1902
Depuis quelques jours déjà, le salon de coiffure Hector, rue Serpenoise, est relié téléphoniquement au réseau sous le numéro 463. (LM)
Dimanche et lundi 6 et 7 juillet 1902
Les relations téléphoniques de Metz et des réseaux lorrains qui y sont rattachés vont être notablement améliorés et étendus par la création de plusieurs lignes de communications importantes.
Le budget de l'exercice courant prévoit de nouveaux circuits d'aller et retour en fil de bronze de 4 et 5 millimètres d'épaisseur, sans relais intermédiaires, de Metz à Cologne, Francfort et Strasbourg, qui doivent permettre des échanges de conversations avec une série d'importants réseaux téléphoniques de l'Allemagne, du Centre et du Sud. La conduite en bronze de 5 millimètres entre Metz et Francfort aura surtout pour conséquence de rendre plus distinctes les conversations avec Berlin. En outre, on établit en Lorraine des conduites téléphoniques directes et doubles de Metz à Hayange et Château-Salins, de Sarrebourg à Deutch-Avricourt, Lorquin, Abreschwiller et Sarrunion (par Fénétrange). Enfin, 27 petites localités qui, jusqu'ici, n'avaient pas le téléphone seront dotées d'une cabine téléphonique publique et reliées au réseau général de téléphones, ce qui augmentera de plus en plus les facilités de communications verbales à la campagne. (LM)
Mercredi 9 juillet 1902
L'administration des téléphones communique la liste des nouveaux abonnés reliés au réseau téléphonique. (15) (LM)
Mercredi 6 août 1902
Monsieur le Directeur supérieur des Postes publie l'avis suivant :
« Il doit être procédé sous peu à des travaux d'agrandissement des installations téléphoniques au district de la direction supérieure des Postes de Metz, travaux dont les préparatifs nécessaires doivent être exécutés dès aujourd'hui.
Les déclarations d'adhésions au réseau téléphonique... » (LM)
Jeudi 14 août 1902
Le bureau du télégraphe nous communique la liste des nouveaux abonnés au téléphone. (10) (LM)
Jeudi 28 août 1902
On annonce de bonne source que les communications téléphoniques entre Metz et Luxembourg, désirées depuis si longtemps, ne tarderont pas à être ouvertes. Il sera établi, à cet effet, une ligne téléphonique double et directe. Rien n'est encore arrêté quant aux taxes et aux réseaux lorrains qui seront admis à communiquer avec le Luxembourg. Mais les intéressés qui, pour cette raison, tiennent à être reliés au téléphone, feront bien d'adresser, dès à présent, leurs demandes, soit aux bureaux de poste, soit, pour Metz et la banlieue, au bureau des télégraphes de Metz, attendu que, en cas de retard, les raccordements ne pourraient plus être exécutés cette année. (LM)
Mardi 23 septembre 1902
Communications téléphoniques avec la France.
A partir du 1er octobre prochain, on pourra correspondre par téléphone entre Metz, Ars, Thionville, Maizières-lès-Metz, Kurzel, Rémilly, Hagondange, d'une part, et les localités suivantes du département de Meurthe-et-Moselle :
Arnaville, Belleville, Chambley, Bussières, Conflans, Jarny, Doncourt, Favières, Marbache, Mars-la-Tour, Onville, Pagny-sur-Moselle, Pompey, Saint-Marcel, Saint-Mard, Tantonville, Trouville, Val-et-Châtillon (cette dernière localité est en communication avec Metz seulement). La taxe pour une conversation ordinaire de trois minutes est de 2 marks, à l'exception des communications entre Pompey et Metz, et Saint-Mard-Metz, Ars et Maizières-lès-Metz pour lesquelles la taxe n'est que de 1 mark. En outre, à partir du 1er octobre, on pourra correspondre par téléphone entre Metz et une série de localités des départements français suivants: Ain, Aisne, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Isère, Jura, Marne, Oise, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Vosges. La taxe pour toutes les communications avec ces départements est de 3 marks, sauf pour la Haute-Saône et les Vosges, où elle est 2 marks. Pour plus de renseignements, s'adresser au bureau du télégraphe. (LM)
Mercredi 8 octobre 1902
Pose d'un câble. On peut voir actuellement une équipe d'ouvriers de M. Heister, entrepreneur, occupée à creuser un canal à travers la Moselle, un peu en aval du Pont des Morts, pour la pose d'un câble télégraphique. (LM)
Jeudi 9 octobre 1902
Pose d'un câble sous la Moselle.
Depuis une quinzaine de jours, on pouvait voir un nombre considérable d'ouvriers occupés à creuser un fossé en aval du Pont des Morts, à travers le bras extérieur de la Moselle. Le but de ce travail était de procéder à la pose d'un câble électrique souterrain, travail qui s'effectue actuellement et qui n'est pas des plus faciles. (LM)
Mardi 14 octobre 1902
Chambre de commerce. Séance du 4 octobre.
b) La direction supérieure des Postes à Metz communique sous la date du 23 août 1902, que maintenant qu'un accord est intervenu entre l'administration des Postes et Télégraphes de l'Empire et l'administration des Finances du grand-duché de Luxembourg, au sujet des communications téléphoniques entre l'Allemagne et le Luxembourg, une nouvelle ligne téléphonique doit être, à bref délai, installée entre Metz et Luxembourg.
On prévoit que cette nouvelle ligne pourra encore être livrée dès cet automne à l'exploitation. (LM)
Dimanche et lundi 19 et 20 octobre 1902
A partir du 1er novembre, des communications par téléphone pourront avoir lieu entre Forbach, Grossblittersdorf et Sarreguemines, d'une part, et Saint-Dié (Vosges), d'autre part. La taxe pour une conversation ordinaire de 3 minutes est de 2 marks. (LM)
Mardi 18 novembre 1902
Un journaliste foudroyé par le téléphone.
Une dépêche de Francfort nous apprend qu'un journaliste de cette ville vient d'être victime d'un accident bizarre.
Pendant une communication téléphonique, il a reçu une terrible décharge qui l'a gravement blessé. Outre des brûlures à la face, il a le côté droit presque entièrement paralysé.
Cet accident -heureusement fort rare- ne peut s'expliquer que par le contact accidentel de la ligne téléphonique avec un fil transporteur de courant à très haute tension. Ce contact a pu se produire soit par la chute d'un fil aérien, soit par le défaut d'isolement d'une transmission souterraine. En outre, pour qu'une blessure aussi grave ait été causée, il faut admettre que le courant ainsi dérivé dans le téléphone avait une tension supérieure à 500 volts et que notre confrère se soit trouvé, par la position qu'il occupait sur le sol, dans le trajet même du circuit accidentel. Enfin, ce foudroiement a dû être de courte durée, car il est probable que le fil téléphonique a fondu presque aussitôt au point de contact avec la ligne à haute tension.
Quoi qu'il en soit, la perspective d'être foudroyé en prenant une communication téléphonique, manque totalement de charme. (LM)
Mercredi 26 novembre 1902
Des cabines téléphoniques publiques ont été installées à Basse-Yutz, Diesdorf et Metzerwiese. A Basse-Yutz, le service téléphonique est réglé de la même manière que pour la cabine téléphonique publique à Thionville. A Diesdorf et à Metzerwiese, des conversations peuvent être échangées avec les localités suivantes: Ars-sur-Moselle, Audun-le-Tiche, Aumetz, Bouzonville, Château-Salins, Delme, Fontoy, Hagondange, Hayange, Kédange, Kurzel, Maizières-lès-Metz, Morhange, Novéant-Corny, Ottange, Remilly, Rombas, Sarrelouis, Saint-Avold, St-Jean-sur-Sarre, Sierck, Strasbourg, Thionville, Trèves, Uckange et un grand nombre de petites localités possédant une cabine téléphonique publique. (LM)
Vendredi 19 décembre 1902
Liste des nouveaux abonnés : (7) dont n° 248, Raffinerie de Benzine à Maison Rouge-Woippy. (LM)
Dimanche et lundi 28 et 29 décembre 1902
A partir du 1er janvier prochain, les abonnés du téléphone dans les localités suivantes, Algrange, Boulay, Bouzonville, Château-Salins, Dieuze, Faulquemont, Fontoy, Forbach, Grossblittersdorf, Hombourg-Haut, Kédange, Morhange, Moyeuvre-Grande, Puttelange, Rohrbach, Rombas, Sarralbe, Sarreguemines, Saint-Avold, Sierck et Uckange seront admis à correspondre avec Luxembourg. Pour de plus amples détails, s'adresser aux bureaux de poste respectifs. (LM)
Mercredi 31 décembre 1902
A partir du 1er janvier, des communications téléphoniques pourront avoir lieu entre Bitche, Fénétrange, Puttelenge et Mohrbach, d'une part, et Saint-Ingbert et Deux-Ponts, d'autre part.
La taxe pour une conversation entre Fénétrage et Deux-Ponts est de 50 pf., entre Puttelange et Saint-Ingbert elle est de 25 pf. pour les communications entre les autres localités. (LM)
Jeudi 12 mars 1903
A partir d'hier 10 mars, les communications téléphoniques sont admises entre Metz, Algrange, Ars-sur-Moselle, Thionville, Hagondange, Hayange et Maizières-lès-Metz, d'une part, et Bruxelles, Anvers, ainsi que plusieurs autres villes belges, de l'autre.
Le prix d'une conversation de 3 minutes est fixée à 3 marks. (LM)
Mardi 24 mars 1903
Il résulte d'une statistique qui vient d'être publiée, que plus de 757 millions de conversations téléphoniques ont été échangées, en 1902, dans le ressort des Postes et Télégraphes de l'Empire. Le téléphone est donc utilisé 2.086.171 fois par jour. Les employés ou employées attachés au service téléphonique sont au nombre de 1919 à Berlin, 770 à Hambourg, 437 à Dresde, 285 à Leipzig, 227 à Breslau. (LM)
Vendredi 27 mars 1903
Chambre de commerce. Séance du 9 mars 1903.
A une lettre de la Chambre de commerce du 24 mai 1902, l'Office des Postes à Berlin répond le 12 janvier 1903 que le service téléphonique a été ouvert le 15 décembre 1902 entre Metz et les localités suivantes: Backnang, ... (LM)
o) A une requête de la Chambre en date du 6 septembre 1902, la direction supérieure des Postes à Metz répond qu'à partir du 10 mars courant, les communications téléphoniques seront ouvertes entre Metz, d'une part, et Anvers, Bruxelles, Boom, Braine, L'Allend, Capellen, Cortenberg, Court-et-Etienne, Gembloux, Genappes, Hal, Lierre, Moll, Nivelles, Turnhout, Vilvorde, Virginal et Wavre, d'autre part.
En outre, entre Algrange, Ars-sur-Moselle, Thionville, Hagondange, Hayange et Maizières-lès-Metz, d'une part, et Bruxelles, Braine, Cortenberg, Court, Gembloux, Hal, Nivelles, Vilvorde, Virginal, Ware, ainsi que les bureaux reliés par fil double à Anvers, d'autre part.
A partir du 10 courant, Rombas peut communiquer avec Bruxelles. La taxe est de 3 marks par durée de 3 minutes. (LM)
Jeudi 2 avril 1903
A partir du 5 avril, le service téléphonique sera ouvert entre Metz et Gemünd. La taxe est de 1 mark par conversation. (LM)
Mercredi 15 avril 1903
A partir du 15 avril, le service téléphonique sera ouvert entre Metz et Baldersheim, Dellweiler, Diebolsheim, Oberseebach, Rheinau (Alsace) et Riedselz, d'une part, ainsi qu'entre Dieuze, Morhange, Phalsbourg, rémilly, Sarrebourg (Lorraine) et Fénétrange, d'une part, et Dettweiler, d'autre part. (LM)
Samedi 27 juin 1903
Des cabines téléphoniques publiques ont été ouvertes à Arzweiler et Niederweiler et raccordées par Sarrebourg au réseau téléphonique. (LM)
Mardi 7 juillet 1903
Chambre de commerce, séance du 27 juin.
d) La direction supérieure des Postes avise la Chambre que les abonnés au téléphone à Corny-Novéant peuvent avoir les mêmes correspondances que ceux d'Ars-sur-Moselle, en se faisant raccorder au bureau téléphonique d'Ars. Jusqu'ici, ils y ont renoncé en raison du surplus de frais.
L'administration des Postes tâchera néanmoins d'élargir autant que possible le cercle téléphonique de Novéant-Corny, sans imposer plus de frais. (LM)
Vendredi 17 juillet 1903
Un bureau de télégraphe avec service téléphonique a été ouvert à Neufchef (Neunhäuser). Une cabine téléphonique publique y a été installée.
Le 15 juillet, un bureau de poste auxiliaire a été ouvert à Vigny, circonscription postale de Solgne.
Un service de télégraphe avec service téléphonique a été adjoint à l'agence postale de Haarberg (Lorraine). On peut communiquer par téléphone avec les localités suivantes: Alberschweiler, Château-Salins, Delme, Deutch-Avricourt, Dieuze, Fénétrange, Lorquin, Maizières-Azoudange, Metz, Morhange, Phalsbourg, Remilly, Sarralbe, Sarrebourg, Sarreguemines, Strasbourg, Saint-Jean-sur-Sarre. (LM)
Mercredi 22 juillet 1903
Les cabines téléphoniques publiques à Conthil et Wuisse ont été reliées au réseau téléphonique de Morhange (Liste des localités appelées par chaque cabine). (LM)
Samedi, dimanche et lundi 15, 16 et 17 août 1903
Liste des nouveaux abonnés au téléphone. (27) (LM)
Vendredi 28 août 1903
A partir du 1er septembre, les communications téléphoniques seront établies entre Metz, Ars-sur-Moselle, Thionville, Maizières-lès-Metz et Remilly, d'une part, et les localités luxembourgeoises Eppeldorf et Ermsdorf d'autre part. La taxe est de 1 mark pour une conversation ordinaire de trois minutes. (LM)
Dimanche et lundi 6 et 7 septembre 1903
Le téléphone dans les établissements. Les hôteliers et débitants qui ont le téléphone dans leur établissement sont exposés à être lésés dans leurs intérêts par des voyageurs et clients peu consciencieux qui, sous prétexte de demander une communication avec un abonné de la ville, se font mettre en correspondance avec une localité du dehors et « économisent » ainsi la taxe que le propriétaire de l'hôtel devra payer à la fin du mois. Le patron de l'établissement n'a pas toujours le temps de se rendre compte si le consommateur a été en communication avec un abonné de la ville ou du dehors. Dans beaucoup de cas, le client « oublie » de solder le coût de la conversation. Il est difficile d'indiquer un moyen de contrôle efficace; dans ce cas « la méfiance est la mère de la sûreté » comme dit le fabuliste. (LM)
Vendredi 18 septembre 1903
A partir du 15 septembre, les localités de Lorry-lès-Metz, le Chêne, Saulny et les Tuileries sont détachées de la circonscription postale de Woippy, et desservies par le bureau de poste de Devant-les-Ponts. Un courrier en voiture fera le service entre Devant-les-Ponts et Lorry-lès-Metz. (LM)
Dimanche et lundi 20 et 21 septembre 1903
A partir du 25 septembre, les communications téléphoniques seront établies entre Metz, d'une part, et Altzingen et Fentringen dans le Luxembourg, d'autre part. La taxe pour une conversation ordinaire est de 1 mark. (LM)
Dimanche et lundi 4 et 5 octobre 1903
A partir du 1er octobre, les communications sont établies entre Metz et Surré, localité luxembourgeoise. La taxe est de 1 mark par conversation. (LM)
Vendredi 9 octobre 1903
Chambre de commerce, séance du 26 septembre 1903.
VIII) En réponse à sa demande du 22 août dernier, le bureau des postes I (rue des Parmentiers et place St-Martin), informe la Chambre que le bureau des postes I, rue des Parmentiers n'est relié au réseau téléphonique que pour le service intérieur des bureaux de poste entre eux. (LM)
Mardi 27 octobre 1903
A partir du 25 octobre, les communications téléphoniques sont ouvertes entre Bitche, Rohrbach et Sarreguemines, d'une part, et Achern, Appenweier, Baden-Baden, Bühl, Lahr, Offenburg et Rastatt dans le grand-duché de Bade, d'autre part, en outre, entre Bitche et Rohrbach, d'une part, et Durbach, Ettlingen, Carlsruhe, Kehl, Mannheim et Steinbach dans le grand-duché de Bade, d'autre part. (LM)
Samedi 7 novembre 1903
Depuis le 4 novembre, les communications téléphoniques sont établies entre Metz, Thionville, Forbach, Gross-blittersdorf, Sarrebourg et Sarreguemines, d'une part, et Wadern (dép. de Trèves), d'autre part. La taxe est de 50 pf. pour Metz, Thionville et Sarrebourg, de 25 pf. pour les autres localité. (LM)
Vendredi 13 novembre 1903
Des cabines téléphoniques sont installées dans le bureau de poste de Téterchen, l'agence postale à Brettnach, et le bureau de poste auxiliaire à Walmünster, qui sont reliés au réseau général des téléphones. A Brettnach, les communications ont lieu dans la même mesure et moyennant les mêmes taxes qu'à Bouzonville. (LM)
Mardi 17 novembre 1903
A partir du 20 novembre, les communications téléphoniques seront établies entre Metz, Ars-sur-Moselle, Bouzonville, Delme, Forbach, Grossblittersdorf, Hagon-dange, Hayange, Kurzel, Maizières-lès-Metz, Phalsbourg, Remilly, Sarreguemines et Thionville, d'une part, et Porrentruy (Suisse) d'autre part. La taxe pour une conversation ordinaire est de 2 marks 50. (LM)
Samedi 21 novembre 1903
Le casque téléphonique.
L'administration que dirige M. Bérard, à Paris, s'occupe actuellement de l'application d'un nouvel appareil, destiné à empêcher les bruits étrangers de parvenir aux oreilles de ses clients qui font usage du téléphone. Tout le monde connaît ce supplice, surtout dans les établissements possédant un personnel nombreux. Le malheureux correspondant, pendant qu'il parle ou écoute, entend non seulement des conversations autour de lui, mais encore au bureau des téléphonistes, et jusque chez son partenaire, pour peu qu'on y soit un peu bruyant.
Le nouvel appareil, dit « casque téléphonique », sans doute parce qu'il ressemble plus à un parapluie qu'à un casque, est un engin complètement replié, en temps ordinaire, dans le fond de la cabine téléphonique, où il tient très peu de place. A-t-on besoin de téléphoner ? On tire sur une poignée et l'appareil vient entourer la tête du « parleur ».
La même opération est faite par la demoiselle du téléphone et par le correspondant, les rumeurs étrangères cessent immédiatement sur toute la ligne.
La conversation étant achevée, chacun tire sur une seconde poignée et les casques retournent à leur première position, contre le mur.
C'est simple, et assez peu pratique. (LM)
Samedi 28 novembre 1903
Depuis avant-hier 25 novembre, les communications téléphoniques sont établies entre Stadtkyll, d'une part, et Dieuze, Fénétrange et Saint-Avold, d'autre part. La taxe pour une communication ordinaire est de 1 mark. (LM)
Mardi 1er décembre 1903
A partir du 1er décembre, les communications téléphoniques seront établies entre Metz et la localité luxembourgeoise de Godbringen. La taxe est de 1 mark pour une conversation ordinaire. (LM)
Jeudi 10 décembre 1903
A partir du 10 décembre, les communications téléphoniques seront établies entre Metz et Sarreguemines, d'une part, et Alsenz, d'autre part. La taxe est de 1 mark pour Metz et de 50 pf. pour Sarreguemines. (LM)
Jeudi 7 janvier 1904
Le violant incendie de la rue de l'Abreuvoir a causé de graves préjudices aux fils télégraphiques et téléphoniques. Sur la toiture de l'immeuble incendié était posé un poteau avec des isolateurs autour desquels étaient roulés plus de cent fils. Ces différents conduits furent naturellement détruits par l'incendie et l'administration des Télégraphes dut rétablir les communications au plus tôt. On se mit immédiatement à l'œuvre et le lendemain déjà, on pouvait voir sur les toitures du voisinage des intrépides ouvriers de l'administration occupés à réparer les désastres en posant les nouveaux poteaux destinés à recevoir les fils. (LM)
Jeudi 14 janvier 1904
A partir du 15 janvier, des communications téléphoniques seront établies entre les localités lorraines et luxem-bourgeoises suivantes: Metz, Ars, Thionville, Hagondange, Hayange, Kurzel, Maizières-lès-Metz et Remilly, d'une part, Bollendorf et Hollerich, d'autre part; Kédange, Sierck, Uckange, Rombas, Algrange, Boulay, Saint-Avold, Morhange, Forbach, Grossblittersdorf et Sarreguemines, d'une part, Hollerich, d'autre part. La taxe pour une conversation est de 1 mark. (LM)
Mercredi et jeudi 27 et 28 janvier 1904
Le service de nuit au téléphone. Le
Berliner Tageblatt signale l'introduction générale du service de nuit dans les communications téléphoniques avec la Bavière, le Wurtemberg et l'Autriche. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur à partir du 1er février. Une entente vient également d'être conclue avec l'administration des télégraphes belges, et le service de nuit sera aussi introduit à partir du 1er février entre les bureaux téléphoniques allemands et belges qui sont ouverts la nuit et qui, pendant le jour, sont en communication entre eux, en tant que la chose est possible d'après les heures de service des bureaux intéressés. Pour les commencements, on n'admettra que des conversations ordinaires pendant la nuit ; elles sont soumises aux mêmes conditions que pendant le jour. Sont considérées comme heures de nuit, celles qui sont comprises entre 9 heures du soir et 7 heures du matin en été et 8 heures du matin en hiver. Information prise, ces nouvelles dispositions n'entraînent aucune modification dans le service téléphonique de Metz et de la région. (LM)
Mercredi 3 février 1904
Depuis hier, les communications téléphoniques sont ouvertes entre Metz et Bückebourg. La taxe pour une conversation est fixée à 1 mark. (LM)
Jeudi 4 février 1904
Les télégrammes tronqués, quelques conseils pour les éviter. (4 colonnes dans le supplément) (LM)
Samedi 6 février 1904
A partir du 15 février, une zone frontière sera introduite dans le service téléphonique entre l'Allemagne et le Luxembourg. Cette zone comprend, d'une part, toutes les localités allemandes dont la distance du bureau intermédiaire dans le Luxembourg ne dépasse pas 50 kilomètres. La taxe pour la conversation ordinaire est de 50 pf. Les bureaux suivants en Lorraine sont compris dans cette zone : Algrange, Audun-le-Tiche, Aumetz, Bouzon-ville, Fontoy, Hagondange, Hayange, Hettange-Grande, Kédange, Maizières-les-Metz, Moyeuvre-Grande, Rombas, Sierck, Thionville et Uckange. (LM)
Samedi 20 février 1904
Les communications téléphoniques sont établies entre Metz et Leipzig y compris Markranstädt. La taxe est de 1 mark par conversation. (LM)
Samedi 27 février 1904
Il est projeté d'étendre très prochainement les installations téléphoniques dans le district de la direction supérieure des Postes à Metz. Les préparatifs nécessaires doivent être entrepris incessamment. Les personnes désirant des raccordements au réseau téléphonique... (LM)
Vendredi et samedi 1er et 2 avril 1904
A partir du 1er avril, les localités suivantes de la Lorraine pourront communiquer par téléphone, moyennant une taxe d'un mark, avec les localités luxembourgeoises de Stadtbredimus et Greveldingen : Ars, Kurzel, Metz et Remilly ; la taxe n'est que de 50 pf. pour Algrange, Thionville, Hagondange, Hayange, Maizières-lès-Metz. (LM)
Jeudi 2 juin 1904
A partir du 1er juin, les localités suivantes : Ars-sur-Moselle, Hagondange, Hayange, Kurzel, Maizières-lès-Metz, Remilly et Thionville, seront admis à communiquer par téléphone avec la localité luxembourgeoise de Colmarberg. La taxe est de 50 pf. pour Thionville, Hagondange, Hayange et Maizières-lès-Metz et de 1 mark pour les autres localités.
A partir du 1er juin, la ville de Metz est admise à communiquer par téléphone avec les localités luxembourgeoises d'Altlinster, Colmarberg et Eisenhorn moyennant une taxe de 2 marks. (LM)
Samedi 18 juin 1904
A partir du 20 juin, des communications téléphoniques seront établies entre Ars-sur-Moselle, Hagondange, Hayange (y compris Algrange), Maizières-lès-Metz, Metz et Thionville, d'une part, et le réseau belge de Charleroi, d'autre part. La taxe pour une conversation ordinaire est de 3 marks. (LM)
Samedi 2 juillet 1904
A partir du 1er juillet, des communications sont établies entre Metz, Louvain et Malines. La taxe pour une conversation ordinaire est de 3 marks. (LM)
Vendredi 8 juillet 1904
Des communications téléphoniques sont établies entre Metz, Zwickau, Chemnitz, Dresde et Halle-s-Saale. La taxe est de 1 mark pour les communications avec Zwickau et Halle et de 1 mark 50 pf. pour les communications avec Chemnitz et Dresde. (LM)
Vendredi 15 juillet 1904
Un bureau télégraphique avec service téléphonique public a été adjoint à l'agence postale de Lorry-lès-Metz. Les communications avec le dehors sont les mêmes que pour la ville de Metz. (LM)
Mercredi 20 juillet 1904
Des communications téléphoniques sont établies entre Metz et Wildungen. La taxe est de 1 mark. (LM)
Mardi 26 juillet 1904
Flirt téléphonique. Un millionnaire de Chicago, M. Oscar Lewis, intente une action en divorce contre sa femme. Il l'accuse d'avoir échangé... un baiser avec un admirateur, non de bouche à bouche, mais de récepteur à récepteur. C'est la première fois, dans l'histoire du téléphone, que cet outil électrique aura été accusé d'un pareil rôle d'intermédiaire. On accusa longtemps le téléphone de transmettre des termes peu galants, il a pris sa revanche ! (LM)
Mercredi 24 août 1904
Allô! Allô!
Le téléphone n'a pas, à proprement parler, d'histoire et si l'adage est vrai, de même que les peuples qui n'en ont pas, les abonnés du téléphone devraient être contents de leur sort.
Hélas! tel n'est pas toujours le cas, et nombreuses sont les sollicitations qui nous arrivent presque journellement, nous priant de faire « campagne » en vue d'obtenir une amélioration dans le service.
Lorsque l'on songe qu'en 1876, Henri de Parville pouvait encore écrire avec beaucoup de raison : « Malgré les nombreux perfectionnements apportés depuis 1863, le téléphone n'a pas encore pu recevoir d'application pratique! Dix ans plus tard, Metz, après beaucoup d'autres villes, était doté du téléphone. »
Mais les pas de géant que fait l'humanité dans le domaine de la science, n'ont-ils pas pour conséquence inséparable de créer des aspirations et des besoins nouveaux et d'augmenter les exigences du public qui n'en perçoit que les résultats acquis ?
Quelle est la maison de quelque importance n'étant pas, aujourd'hui, abonnée au réseau téléphonique ? Il y a actuellement à Metz, sept à huit cents postes et chaque jour apporte à l'administration de nouvelle demandes. Dans ces conditions, n'est-il pas possible que des défectuosités soient signalées, de ci, de là.
Nous n'avons jamais marchandé à nos lecteurs notre « gracieux » concours, pour nous servir de l'expression consacrée. Nous faisons sans cesse de notre mieux et, ceci en passant, sans flatterie de notre part, nous avons obtenu des résultats très appréciables.
Dans une question aussi importante et aussi générale que le téléphone, bien que nous n'ayons vis-à-vis de l'administration aucune obligation morale ni autre, il ne nous est franchement pas possible de partir en guerre tous les matins contre la direction du téléphone, sous prétexte qu'un monsieur quelconque est mis en communication avec l'Abattoir, quand il désirait la Société Lorraine, ou qu'un autre a acheté des glucoses au-dessus du cours faute de n'avoir pas eu la communication assez rapidement.
Nous avons fait notre possible pour calmer de légitimes impatiences en promettant... une enquête.
Etant donnée la qualité considérable de l'inculpé, l'impossibilité de la faire citer à comparoir par-devant nous, Arbitre, nous nous sommes transportés chez elle. C'est-à-dire que nous avons sollicité, du directeur général des télégraphes, la grande faveur d'être autorisés à visiter sa maison. Faut-il dire que cette autorisation nous fut accordée « avec plaisir », nous a dit M. Klüpfel, le directeur supérieur, qui s'est montré l'homme le plus aimable du monde en nous faisant faire le tour du propriétaire :
Je vous avais indiqué dix heures, dans la matinée, parce que c'est le moment le plus animé de la journée. La salle des appareils présente, à ce moment, l'aspect d'une fourmilière ou d'un rucher. C'est, paraît-il, chez nous, le coup de feu. Tant pis, mais vous en verrez encore suffisamment en ce moment pour vous rendre compte de l'immense besogne qu'abat notre personnel.
Tout en causant, M. Klüpfel nous fait pénétrer, par une porte rigoureusement consignée aux simples mortels, dans la grande salle des appareils télégraphiques au premier étage.
Derrière une vingtaine d'employés occupés à expédier ou réceptionner des dépêches, nous nous arrêtons devant un tableau noir divisé en cinquante compartiments.
C'est le matériel du début; bien que le principe soit à peu de chose près le même qu'actuellement, on a dû l'abandonner devant l'affluence toujours croissante d'abonnés. Il fallait trop de place, le bâtiment n'eût pas suffit. Cet ancien système sert encore aujourd'hui aux communications de nuit, avertisseurs en cas d'incendie ou d'accidents, pour appeler les médecins. Le service, qui est permanent, est fait par des hommes.
En montant à l'étage au-dessus, le directeur nous fait observer combien la maison est insuffisante. Il n'y a de bien que la façade. En attendant l'installation dans le nouvel édifice à construire dans la ville -quand ?- il faut tirer des plans et chercher des combinaisons pour loger le matériel de service qui augmente tous les jours.
Nouvelle entrée interdite que nous violons. Cette fois, nous sommes dans le sanctuaire. La salle est plus petite que celle du premier. Divisée en trois parties dans le sens de la longueur, celle du milieu seule, qui est plus vaste, est réservée au bureau. Les côtés, qui servent de passages, d'abord, ont des destinations secondaires.
Les demoiselles du téléphone! Les voilà donc, enfin, ces petites et intéressantes personnes, ce rouage si important de la vie actuelle ! Bien qu'anonymes, nous les connaissons tous; nous ne savons ni leur nom ni leur âge, mais nous les appelons, nous leur parlons, nous échangeons avec elles des propos rapides, aimables parfois, souvent acerbes et furieux; là-bas, à l'autre bout du fil, elles tiennent une place essentielle, sont l'objet de nos préoccupations, la cause de nos agacements et, quoi qu'on pense, leur voix fluette et fraîche nous manquerait si tout à coup on découvrait la transmission automatique.
Elles sont assises sur deux rangs devant leur appareil, actives et silencieuses, dans leur uniforme bleu de roi garni de filets écarlates.
Très appliquées, c'est à peine si un mouvement de curiosité détourne leur tête du côté des intrus qui viennent les visiter. C'est un événement dans la maison.
Assises devant leurs métiers, des fils pendant au-dessus de leur tête, les mains agiles remuent des navettes, les plaçant de côté et d'autre. Dans les cheveux un cercle d'acier tenant contre l'oreille gauche le récepteur immuable; à la hauteur de leur bouche, le cornet dans lequel elles répondent; devant elles, le tableau de 100 cases où elles enfoncent les chevilles, selon la demande; et encore les manettes, les commutateurs, tout un appareil de mécanique, qu'elles manoeuvrent avec des mains fébriles; la rumeur de voix qu'on entend ne provient pas de conversations particulières entre elles, mais des communications constantes avec l'abonné; huit heures par jour elles sont là assises, l'horizon de leurs yeux borné à ces numéros, et lorsqu'on passe derrière elles, on n'aperçoit que des nuques blondes ou brunes, des cheveux en torsades ou en chignon, des dos penchés; l'anonymat se continue. La phrase de Séverine est très juste : « ... Les employés fonctionnent -je n'ose pas dire travaillent- tant l'être humain, à ce degré d'activité, d'absorption par la besogne, donne l'impression d'un rouage de machine. »
Le surveillant, à une table à part, prend des notes, s'approche de tel ou tel tableau, faisant doucement et à voix basse une observation.
Ici encore notre cicérone nous fait une description minutieuse et détaillée des appareils, nous explique leur fonctionnement.
A droite en regardant vers la place; le service de ville ; à gauche, les transmissions interurbaines et internationales.
A très peu de détails près le service est identique. Pour les communications avec le dehors les récepteurs et transmetteurs sont adaptés à l'appareil même. En plus à chaque poste, un sablier qui se renverse automatiquement, chaque fois que trois minutes se sont écoulées.
Après avoir vu fonctionner avec autant de rapidité cette machine aussi compliquée, il est impossible de ne pas comprendre que des erreurs peuvent se produire quelquefois.
Mais ces erreurs ne sont pas uniquement le fait de la demoiselle et, si prévenu que l'on soit contre l'administration, cette impression disparaît et de l'indulgence naît de la vision plus précise.
Pour ceux qui ont eu à se plaindre du retard à obtenir une communication, il faut absolument se débarrasser de l'idée saugrenue que la demoiselle fait poser l'abonné histoire de l'embêter ou de se venger d'un moment de vivacité qu'il pourrait avoir eu. D'imaginer, par exemple, qu'elle confectionne avec des reliefs de son goûter des boulettes de pain pour les lancer sur les promeneurs de l'Esplanade ou qu'elle achève un point compliqué dans son ouvrage de tapisserie !
De même que dans une bousculade, elle peut se tromper d'un cran, elle peut, simple mortelle, comme l'abonné être malade. Alors, son tableau de cent cases est desservi par sa voisine ou ses deux voisines. Celles-ci obtiennent de ce fait un surcroît de cinquante ou de cent clients à servir. C'est un surmenage qu'ignore l'abonné et, le connût-il, il ne verrait pas là un motif de diminuer ses exigences. Il paie, que l'administration s'arrange ! C'est, du reste, ce qu'elle fait.
Ainsi que j'examinais, dernièrement, à propos de la vitesse des automobiles, le cas du chauffeur et celui du piéton, il serait injuste, après avoir exposé la situation de la demoiselle, de négliger celle de l'abonné. A son tour maintenant.
Bien des erreurs proviennent du fait de l'abonné. Pour le nouveau, manque de connaissance et d'habitude. Pour l'autre, distraction, oubli, omission des prescriptions du règlement, etc.
Parmi les 7 à 800 abonnés au réseau de Metz, combien en est-il qui aient pris connaissance du règlement contenu à la page 10 du catalogue bisannuel que l'administration met à leur disposition ? Et parmi ceux qui ont lu ces lignes ou parcourues, combien les ont oubliées? Combien se souviennent qu'elles existent ?
Nous allons citer quelques-uns des cas les plus fréquents étant sujets à occasionner des erreurs de communications. Et d'abord, commençons à recommander de la modération dans le premier appel. Il suffit de faire décrire à la manette un seul demi-cercle.
Si vous n'obtenez pas de réponse immédiatement, ne vous emportez pas. Vous avez été signalé, votre numéro est indiqué; mais vous avez été devancés de quelques secondes, sur le même tableau, par trois, quatre et peut-être plus d'abonnés. Naturellement, comme à la fontaine, chacun son tour ! Ne vous avisez pas, par exemple, tout en tournant la manivelle avec fureur, d'accompagner votre mimique par une bordée de sottises. Dans ces conditions, la demoiselle est obligée d'attendre que soit épuisée la série des N. d. D. pour vous répondre que vous avez la communication ou que la ligne est occupée. Le premier, c'est-à-dire le seul coupable, c'est vous, monsieur l'abonné grincheux. Pendant que vous étiez en train de jurer et de sacrer vous eussiez obtenu le numéro tant et vous seriez déjà en train d'en demander un autre. Pour mémoire seulement, je citerai l'abonné nouveau qui se figure qu'après avoir simplement fait pivoter la manette de son appareil, sans avoir rien demandé, il se trouve déjà en communication et s'étonne de n'être pas compris. Il y a aussi celui qui, ayant été mis en contact avec le numéro demandé, sonne à tours de bras, sans obtenir de réponse, pour la seule raison qu'il n'y a personne là où il a appelé, s'imagine que le téléphone ne marche pas, raccroche le cornet avec humeur et maugrée: « Sale administration ! ». Vous repasserez plus tard, monsieur !
Souvent le cornet acoustique, malgré la communication établie, n'est pas décroché pour être tenu contre l'oreille; il y a des correspondants qui attendent même un appel ou causent avec d'autres personnes autour d'eux, ce qui provoque de la distraction à tel point que l'employée doit faire plusieurs appels.
D'autres, après avoir sonné et obtenu une réponse de l'
Amt, ne s'inquiètent pas de la nature de cette réponse. Cela est surtout fâcheux quand on leur dit que le fil est occupé.
Croyant être en communication, il sonne sans interruption et tout ce vacarme s'en va éreinter le tympan de la demoiselle qui n'en peut plus.
Il arrive aussi qu'on ne donne que le nom de l'abonné et non le numéro. Comme il est impossible à l'employée de connaître le numéro de chaque abonné, il est prévu qu'on doit aussi donner le numéro. Beaucoup d'abonnés supposent que cette exigence est un manque de complaisance, d'autres au lieu du numéro d'abonnement donnent le numéro du domicile, etc.
Il n'est pas rare non plus que l'un ou l'autre des correspondants ou même les deux à la fois abandonnent l'appareil, au milieu de la conversation, pour faire une recherche quelconque ou pour tout autre motif. Soit que l'absence se prolonge, soit que la communication soit demandée par un autre correspondant, l'employée venant à rappeler l'attention du premier correspondant et, ne recevant pas de réponse, coupe la communication, ce qui ne doit pas étonner.
Beaucoup d'abonnés ont de la peine à se faire comprendre. La plupart du temps cela provient de ce qu'ils se tiennent trop loin de l'appareil ou qu'étant trop près ils parlent trop fort.
Les appareils sont si sensibles que même à distance une voix très modérée arrive à être enregistrée avec toute la précision désirable.
On oublie souvent de donner le signal que la conversation est terminée ou on le donne de façon défectueuse, qui le fait confondre avec un nouvel appel. Trois demi-tours sont indiqués.
Après une conversation, si on en demande une autre, il arrive qu'on appelle sans attendre d'avoir interrompu la communication par les trois coups indiqués plus haut. De plus, on fera bien de laisser, entre le signal final et la demande d'une nouvelle communication, un intervalle de 30 secondes à une minute. Consciencieusement ce n'est pas trop exiger !
Tout ceci ne veut pas dire que l'administration a proclamé l'infaillibilité de son personnel et que toutes les plaintes sont uniformément jetées au panier. Bien au contraire, les plaintes qui arrivent sont examinées très attentivement et c'est pour l'administration un souci constant de donner satisfaction aux abonnés dans la mesure du possible.
En quittant la grande salle du téléphone, on nous fait entrer dans une petite pièce latérale où une seule demoiselle travaille comme en pénitence. Celle-ci est chargée des communications avec les petites localités sans abonnés et ne possédant que l'appareil public de l'agence locale des postes. C'est aussi cette demoiselle en pénitence qui reçoit et transmet des télégrammes par le téléphone.
Nous avons tout vu; et après avoir pris congé de l'aimable directeur qui nous reconduit, nous traversons encore une fois la grande salle aux appareils, nous longeons les épaisses boiseries qui dissimulent la toile d'araignée des fils, des faisceaux énigmatiques où des vibrations courent qu'on ne devine pas. Les demoiselles n'ont pas bougé de place; leurs doigts agiles manoeuvrent encore des navettes, le même bourdonnement règne dans la ruche.
La patience que nous te conseillons, ô Abonné au même titre que nous, nous en avons fait ample provision nous-mêmes après avoir vu à l'oeuvre ces martyrs du « Allô! Allô! ».
John. (LM)
Jeudi 8 septembre 1904
Chronique parisienne.
Le téléphone en 1827.
Une assez amusante rencontre, dans un lot de vieux papiers trouvés chez un bouquiniste. C'est une sorte de prospectus proposant le téléphone, en 1827. Seulement, c'était sous le nom plus modeste de « télégraphe acoustique ».
Avec quelle ingénuité s'exprimait, en ce temps-là, un inventeur cherchant des capitalistes prêts à l'aider! Et c'est sans doute par là que cette innocente brochure est le plus loin de nous.
Au lieu de crier au merveilleux, notre homme l'excusait presque. Il n'y avait rien, déclarait-il, d'extraordinaire dans son projet. Il était seulement fondé sur l'observation. Il ne fallait pas avoir peur d'une chose parce qu'elle était nouvelle. Et il invoquait des exemples : « Il n'y a pas trente ans que l'idée d'éclairer nos maisons par une substance invisible, produite quelquefois à deux lieux du point où nous nous trouvons aurait paru prodigieuse... »
Il mettait aussi en avant le télescope. « Il ne sera pas plus étonnant d'entendre à grande distance que de voir, au moyen d'un télescope, des objets placés dans un grand éloignement ».
On est là à tout l'opposé du puffisme, et ce ton insinuant est donc tout à fait touchant, par comparaison avec la façon contemporaine de lancer une affaire.
Tout se résumait à ceci : la nature a des lois. Une fois que l'homme a reconnu ces lois, il doit s'appliquer à en tirer parti, en les faisant servir à ses besoins. on ne peut vraiment parler plus raisonnablement.
Quant à l'invention elle même, elle était ingénieuse, sinon pratique. L'auteur en faisait un petit historique semé d'anecdotes, comme celle d'un « négociant de Clèves », nommé Joussen, qui était extrêmement sourd. un jour qu'il fumait une longue pipe, cette pipe se trouva par hasard un moment appuyée contre le piano sur lequel s'escrimait sa fille. A sa grande surprise, il perçut des sons, lui qui, depuis longtemps, n'entendait plus rien. Le tuyau de pipe avait donc été un bon conducteur acoustique.
Il rappelait aussi les expériences de M. Biot, sur la transmission du son dans les tuyaux des égouts de Paris.
Et, alors, fort de ces autorités, celle du « négociant de Cléves » et celle, meilleure, du célèbre Biot, il exposait son système. Il s'agissait de construire une série de petits tunnels rasant le sol, avec porte-voix à leurs extrémités. On calculait qu'ils pourraient établir des communications jusqu'à dix lieues « pourvu que les tunnels fussent construits convenablement ».
Il faut croire, puisqu'il n'y eut point commencement d'exécution, qu'il y avait des obstacles à la réalisation du projet. Cependant, les arguments que faisait valoir l'inventeur étaient bien tentants. « La nouvelle d'une maladie, d'un accident, d'une mort ou de tout autre événement important pourrait être transmise dans un instant. De sa chambre, tranquillement assis en son fauteuil, un ecclésiastique pourra faire entendre sa parole à une assemblée de fidèles, car rien n'empêchera de construire un appareil propre à augmenter le volume de la voix ».
Avec des postes de relais, l'initiateur de la téléphonie acoustique se faisait fort de lancer les nouvelles en une heure d'un bout à l'autre du pays.
Combien étaient suggestives aussi les raisons pour engager la dépense, encore qu'elle dut être assez élevée. « De grosses sommes ne sont considérées que comme bagatelles quand il s'agit d'équiper des flottes et des armées pour aller porter la désolation sur les mers et les continents. Quand ces manies guerrières cesseront-elles? Quand les hommes, las de détruire, emploieront-ils leur énergie et leurs capitaux à produire et à améliorer ? »
Ce voeu était d'ailleurs des plus louables, ce qui n'a pas empêché depuis le temps où ces lignes furent écrites une trentaine de guerres.
Mais cette façon de « faire l'article » n'était-elle pas d'une aimable candeur ? Ce prospectus a une bonhomie charmante, dont on a perdu le secret. Il était d'une naïve honnêteté qui cause une sorte d'étonnement en notre époque, où c'est avec un autre fracas qu'on développe des projets d'entreprises encore plus douteuses que n'était celle-là !
Paul Ginisty. (LM)
Dimanche et lundi 18 et 19 septembre 1904
Le service téléphonique a été ouvert entre Barr, Benfeld, Bischwiller, Brumath, Bouxwiller, Drusenheim, Erstein, Haguenau, Hatten, Hochfelden, La Petite-Pierre, Molsheim, Neuf-Bisach, Obernai, Rosheim, Schirmeck, Soufflenheim, Schlestadt, Soultz-sous-Forêts, Truchters-heim, Vendenheim, Wanzenau, d'une part, et Albersch-weiler, Avricourt-Allemand, Dieuze, Fénétrange, Lorquin, Morhange, Phalsbourg et Sarrebourg, d'autre part. (LM)
Vendredi 14 octobre 1904
Un bureau de télégraphe avec service téléphonique a été adjoint au bureau de poste auxiliaire de Fonteny (arr. de Château-Salins). (LM)
Jeudi 3 novembre 1904
Un bureau de télégraphe avec service téléphonique public a été adjoint au bureau de poste auxiliaire de Talange. Les communications téléphoniques sont les mêmes que pour le bureau de Hagondange. (LM)
Dimanche et lundi 6 et 7 novembre 1904
A partir du 10 novembre, les communications téléphoniques seront établies entre Metz et Liège. La taxe pour une conversation ordinaire de trois minutes est de deux marks cinquante. (LM)
Mardi 8 novembre 1904
Curieuse application du téléphone à la pêche. Le microphone, déjà employé sur certains navires de guerre pour déceler la présence de mines flottantes, pourra être ingénieusement appliqué à la pêche, grâce à un appareil dont l'invention vient d'être patentée en Allemagne. Cet appareil se compose d'un microphone placé dans un vase clos imperméable à l'eau et relié à une batterie électrique et un téléphone. Quand l'appareil est immergé, il ne se produit aucun son. Mais qu'un banc de poisson vienne le heurter coups sur coups de ses rangs pressés, aussitôt le microphone transmet téléphoniquement une série de sons qui trahit la présence des poissons et indique même la profondeur exacte à laquelle s'effectue la passage de la troupe de poissons, ce qui fournit ainsi une indication précise assurant le succès de la pêche. (LM)
Mardi 29 novembre 1904
Un bureau téléphonique vient d'être ouvert au bureau de poste de Suftgen. (LM)
Samedi 3 décembre 1904
Les abonnés réclament. Ce sont ceux du téléphone et très sincèrement, cette fois, leur réclamation est justifiée.
Ils se plaignent des changements de numéros que l'administration opère de temps en temps, sans pouvoir prévenir immédiatement tout le monde. Il s'en suit tous les désagréments des « falsch verbunden » agrémentés souvent de la mauvaise humeur des personnes dérangées inutilement.
Si, pour des besoins du service, ces changements sont indispensables pour son bon fonctionnement, que l'administration s'arrange pour ne les opérer qu'au moment où elle fait paraître son nouveau catalogue ou ses listes rectificatives périodiques.
Le mieux serait, dans tous les cas, de réduire ces modifications à leur plus simple expression. (LM)
Mercredi 7 décembre 1904
Les dangers du téléphone. Un américain, M. Masters, de Brockton (Etat de Massachusets), vient de trouver la mort dans des conditions extraordinaires. Il se disposait à téléphoner à sa femme et mettait la main sur le récepteur; de l'autre main, il touche involontairement une boule métallique qui faisait fonctionner la lumière électrique; il établit de cette façon un circuit électrique dont le courant, passant à travers son corps, l'a foudroyé. Le cadavre a été retrouvé avec les mains carbonisées. (LM)
Dimanche et lundi 11 et 12 décembre 1904
On vient d'installer à Rugy et à Buss, des bureaux télégraphiques combinés avec un service d'avertissement en cas d'incendie, reliés à Hagondange, ainsi que des cabines téléphoniques. (LM)
Vendredi 16 décembre 1904
Depuis hier 14 décembre, sont admis à communiquer avec des localités du Palatinat :
Les réseaux téléphoniques locaux de Bitche et de Rohrbach avec Kaiserslautern ; celui de Grossblittersdorf avec Neustadt (Haardt) et Lambrecht. La taxe est de 50 pf. En outre, le réseau de Faulquemont avec Hombourg (Palatinat), Kaiserslautern, Deux-Ponts. La taxe est de 50 pf. Avec Ludwigshafen, la taxe est de 1 mark et avec Saint-Ingbert, la taxe est de 25 pf. (LM)
Samedi 24 décembre 1904
Les bureaux téléphoniques publics de Barst, Buding, Freialtdorf, Grostenquin, Hellimer, Lixingen, Maxstadt et Putelange (Lorraine) ont été reliés au réseau téléphonique de la Lorraine, et ceux de Freialtdorf et de Grostenquin à celui de Strasbourg. Les bureaux de poste donnent de plus amples renseignements. (LM)
Vendredi 6 janvier 1905
Ordinairement, la direction des Postes fait parvenir, au début de chaque année, un catalogue général des abonnés. Aujourd'hui, les abonnés attendent encore. Cependant, avec les nombreux changements de numéros introduits tout le long de l'année dernière, il y aurait lieu de hâter la distribution. L'administration n'a pas l'air de s'en douter. Sur de nombreuses demandes, nous nous permettons de lui rafraîchir la mémoire. (LM)
Samedi 7 janvier 1905
A partir du 10 janvier, les réseaux téléphoniques locaux à Rombas et Moyeuvre-Grande sont reliés avec Anvers, Charleroi et autres localités de la Belgique. En outre, les abonnés du réseau de Moyeuvre-Grande sont admis à communiquer avec Bruxelles. La taxe est de 3 marks pour une conversation ordinaire. (LM)
Mardi 10 janvier 1905
L'inventeur du téléphone.
Quel est le véritable inventeur du téléphone? Ce n'est ni Bell, ni Edison qui, en 1877, ont doté l'humanité de ce moyen de communication rapide et directe à travers l'espace. Ils étaient les grands perfectionneurs de cette merveilleuse idée, comme Marconi a le mérite d'avoir réalisé l'idée française de télégraphe sans fil. Les compatriotes de Marconi réclament également pour eux aussi la priorité de l'invention du téléphone. Les visiteurs de la Cité d'Aoste peuvent voir sur une maison une plaque commémorative en l'honneur d'Innocenz Manzetti, « inventeur et constructeur du premier appareil téléphonique en 1864 ».
Mais les Allemands prétendent, eux aussi, posséder le premier inventeur. Ils ont, en effet, décidé d'élever, à Francfort-sur-le-Main, un monument à Philippe Reis qui, le 26 octobre 1861, dans une conférence tenue à la Société de physique de la ville de Francfort, développa, le premier, la théorie du téléphone, et les journaux allemands réclament pour leur compatriote la gloire de la priorité. (LM)
Dimanche et lundi 19 et 20 février 1905
La photographie appliquée au télégraphe.
Un nouvel appareil télégraphique vient d'être expérimenté à l'administration des Postes et Télégraphes à Paris, qui avait mis ses fils à la disposition des inventeurs.
Ce système, dans lequel on a cherché avant tout à réduire le durée des opérations de transmission, se différencie complètement des systèmes actuellement employés. Sa base est la photographie. Au départ, à l'aide d'une machine à écrire spéciale, le télégramme à expédier est traduit en signes conventionnels sur une étroite bande de papier. Cette bande établie, on la place sur un appareil nouveau où elle se déroule avec une plus grande rapidité. A l'arrivée, l'appareil récepteur, assez compliqué, et qu'il serait trop long de décrire, répète par un jeu de microphones et de glaces les signes inscrits sur la bande et les traduit en écriture claire sur une pellicule photographique, qui les enregistre. On peut ainsi, affirment les inventeurs, transmettre quarante mille mots à l'heure. Ce système, qui peut être appelé à rendre de grands services dans des conditions spéciales, quand il s'agit par exemple de « passer » une seule dépêche de vingt ou trente mille mots, n'a plus la même utilité pour le service télégraphique courant, le temps gagné en transmission étant en partie dépensé par la traduction primitive du télégramme à la machine à écrire. Mais il est probable que cette invention n'a pas dit son dernier mot. (LM)
Mardi 21 février 1905
Téléphone. Il est projeté d'étendre prochainement les installations téléphoniques dans le district de la Direction supérieure des postes de Metz. Les préparatifs nécessaires doivent être entrepris incessamment. Les personnes désirant des raccordements au réseau téléphonique devront en faire la demande d'ici au 1er mars au bureau de leur localité respective et à Metz, au bureau du télégraphe, où l'on pourra se procurer les formulaires et obtenir des renseignements plus détaillés. Il ne pourra être donné suite que plus tard aux déclarations qui se produiraient après cette date et seulement si les demandeurs s'engagent à supporter les dépenses supplémentaires qu'occasionnerait une installation spéciale. (LM)
Mercredi 22 février 1905
Modification des dispositions pour le service téléphonique de nuit.
Pour les communications téléphoniques, les abonnés seront désormais admis également de 7 à 8 heures du matin aux conditions d'usage. Les communications téléphoniques entre deux stations ayant un service de nuit, sont admises la nuit aussi bien contre taxe habituelle que par voie d'abonnement. Le service de nuit, à moins de dispositions locales spéciales, est compris entre 9 heures du soir et 8 heures du matin. (LM)
Samedi 25 février 1905
A partir de samedi 25 février, les localités de Emmendinsen, Endingen (Bade) et Erkelenz seront reliées au réseau téléphonique de Metz, et la localité de Erkelenz au réseau de Saint-Avold. La taxe est de 1 mark. (LM)
Vendredi 10 mars 1905
Le téléphone sans demoiselles.
Nos confrères de Paris parlent d'un petit appareil fort ingénieux qui fonctionne à Chicago et permet aux abonnés du téléphone de communiquer entre eux sans le recours des téléphonistes. C'est une sorte de cadran d'appel, comportant tous les chiffres de 0 à 9 ; le premier tour d'une manivelle sert à fixer un commutateur dans le trou correspondant au chiffre des centaines d'un numéro d'abonné; au deuxième tour, on fixe celui des dizaines, et au troisième celui des unités. On entre ainsi directement en communication avec le numéro demandé. C'est la suppression de l'intermédiaire et des pertes de temps. (LM)
Samedi 18 mars 1905
Concurrence et téléphone.
Pendant qu'en Europe, presque partout, l'Etat monopolise le téléphone, en Amérique, l'émulation se donne libre carrière, au grand bénéfice du progrès et du service.
Il y a aux Etats-Unis, 7000 compagnies indépendantes de téléphone. Elles représentent un capital d'un milliard 250 millions et comptent deux millions d'abonnés.
Cela n'empêche pas un grand mouvement de se créer pour obtenir le téléphone à meilleur marché encore. La concurrence est seconde. Et c'est ainsi qu'aux environs de New-York, plusieurs compagnies fournissent un bon service pour un chiffre variant de 30 à 60 marks.
Quand verront-nous ça à Metz ?
Il ne faut pas oublier non plus qu'en Suède et en Norvège, le téléphone est dans toutes les maisons, et se paie, comme l'eau 20 marks par an.
Mardi 28 mars 1905
Automates téléphoniques. Des appareils téléphoniques automatiques d'un nouveau système, à utiliser dans la zone du réseau local de Metz, ont été installés au bureau de poste de la rue de Paris et dans la salle d'attente de la gare de Devant-les-Ponts. Les autres appareils au bureau de poste de la place de la Comédie, au poste des pompiers de l'hôtel de ville et dans l'allée de l'hôtel du Cygne rue Mazelle, seront également remplacés par des appareils d'un nouveau modèle. Pour plus de renseignements, consulter les instructions près des appareils. Puisse cette installation rendre service au public. (LM)
Mardi 11 avril 1905
A partir du 8 courant, le réseau téléphonique de Saint-Avold est relié à celui de Kaiserslautern (taxe: 50 pf.) et à celui de Ludwigshaven (taxe: 1 mark); celui de Novéant-Corny est relié à celui de Deux-Ponts (taxe: 1 mark). (LM)
Mardi 16 mai 1905
Le téléphone pêcheur.
Le téléphone est aussi désormais un ustensile de pêche. C'est la dernière surprise de la science.
Un ingénieur norvégien vient, en effet, d'inventer un instrument composé d'un microphone hermétiquement enfermé dans une boîte d'acier et qui, jeté au fond de la mer, après avoir été relié par deux fils métalliques à un téléphone placé à bord d'une barque, permet au pêcheur d'être averti de l'approche des poissons.
Au tumulte que font dans le téléphone ces habitants des eaux, on peut reconnaître s'ils sont en plus ou moins grande quantité. Bien mieux, on devinera quelle est leur espèce, car les poissons ont une « voix ». Les harengs se signalent par un petit bruit sec; un léger grognement est le « langage » de la morue et le maquereau, à défaut de parole, a un sifflement très particulier. Des pêcheurs de la mer du Nord se sont, paraît-il, empressés de se servir de cet instrument.
On assure que l'invention de l'ingénieur norvégien leur rend de réels services. (LM)
Vendredi 26 mai 1905
Toutes les agences téléphoniques et les bureaux téléphoniques publics en Lorraine ont été reliés entre eux. (LM)
Dimanche et lundi 28 et 29 mai 1905
Des bureaux de poste auxiliaires seront ouverts le 1er juin à Ars-Laquenexy, Bronvaux, Rugy et Schemerich. (LM)
Dimanche, lundi et mardi 11, 12 et 13 juin 1905
Les demoiselles du téléphone.
Tandis que, chez nous, la demoiselle se plaint d'être surmenée et que, d'autre part, l'abonné se plaint de n'être pas bien servi, il y a, en Amérique, une petite ville qui porte le nom français de Belle-Plaine, de 3700 habitants, ayant une station centrale de téléphone avec 500 abonnés. Elle est reliée par le téléphone avec les villages voisins.
En Amérique, les paysans se servent beaucoup du téléphone, en toute occasion. Un jour, la demoiselle du bureau central reçoit l'ordre suivant : « Allô! Allô! j'ai placé l'appareil dans le berceau de mon baby. S'il s'éveille et crie, annoncez-le-moi! ». Une autre paysanne envoie ceci : « Allô! Allô! Bureau central! Appelez-moi dans un quart d'heure, afin que je n'oublie pas de retirer le pain du four ! ». Si un paysan doit prendre le train, la demoiselle reçoit cet ordre : « Central! Eveillez-moi demain de bonne heure, avant le départ du train de 6 heures du matin ». Trente abonnés se font réveiller ainsi tous les matins par le bureau central.
Que diraient nos demoiselles du téléphone, si on leur demandait de semblables communications et de pareils services ?
Il est vrai que l'administration, dans sa prévoyance paternelle, ferme le téléphone entre 9 heures du soir et 7 heures du matin.
Oui, mais il y a toujours, en ce monde, des compensations ! Une demoiselle du téléphone, qui, sans doute, s'était montrée complaisante et aimable, vient, à Montréal, d'être épousée par un riche entrepreneur, qui possède plus de 30 millions. Allons, mesdemoiselles, si vous voulez un jour épouser un gros entrepreneur ou un abonné riche... rappelez-vous bien son numéro. (LM)
Mardi 27 juin 1905
Transmission téléphonique de l'heure.
L'observatoire du Bureau des longitudes a mis à l'étude la transmission précise de l'heure par téléphone. Le procédé consiste dans la transmission directe du bruit des battements de la pendule au moyen d'un microphone spécial introduit dans la boîte de l'instrument. L'expéditeur se borne à numéroter à la voix deux ou trois battements et le destinataire continue à compter à l'oreille. Ce procédé a donné d'excellents résultats jusqu'aux points les plus éloignés du réseau. (LM)
Mercredi 5 juillet 1905
Les femmes dans le service des postes.
Les Nouvelles politiques de Berlin disent que l'administration des postes n'a pas à se louer d'employer des femmes dans les services postaux et qu'elle cherche actuellement les moyens d'alléger dans la mesure du possible le service des femmes. Plusieurs journaux répondent aux plaintes formulées par l'administration que, si les femmes ne s'acquittent pas très bien de leurs fonctions, c'est qu'on leur a confié le service le plus dur, celui des téléphones ; il n'est pas étonnant que dans ces conditions, elles aient plus de journées de maladie que les hommes. Mais la cause principale des mécomptes à l'administration, c'est la différence du traitement qu'elle a établi entre les femmes et les hommes. Ceux-ci reçoivent de l'avancement, des titres et des décorations, les femmes ne sont l'objet d'aucun avantage ou distinction de ce genre. Par suite, quel motif pourrait bien leur donner du coeur à l'ouvrage ? De plus, aucune suspension de travail n'a été prévue pour les femmes pour leur permettre de parfaire leur éducation professionnelle, et pour les hommes, au contraire, l'administration a su prendre à ce sujet les meilleures dispositions. (LM)
Vendredi 14 juillet 1905
Les personnes désireuses d'obtenir le raccordement au réseau téléphonique pour la seconde moitié de l'année en cours doivent transmettre leurs demandes au plus tard jusqu'au 1er août, au bureau de poste local, et à Metz au bureau central où, sur leur demande, on leur donnera de plus amples renseignements et où on leur remettra les formulaires de demande.
Les déclarations parvenues trop tard ne sont pas prises en considération; et si on en accepte quelques-unes par exception, le demandeur supporte les frais supplémentaires résultant du travail imprévu. (LM)
Mardi 22 août 1905
Des bureaux télégraphiques avec cabines téléphoniques ont été installés aux bureaux de poste auxiliaire de Kerling et Haute-Sierck. Ces agences téléphoniques ont été reliées au réseau général. (LM)
Mardi 5 septembre 1905
Nouveaux appareils téléphoniques.
L'administration des Postes allemandes a décidé de transformer de fond en comble le réseau téléphonique de Berlin, de le simplifier, de centraliser les services et de doter la capitale allemande d'appareils nouveaux, qui seront le dernier cri du perfectionnement.
Ces appareils ne seront plus munis de ces manivelles que nous continuons à tourner avec rage. Pour téléphoner, il suffira de soulever le récepteur qui se trouve à la droite de l'appareil. Aussitôt un courant s'établit qui allume électriquement, sur le tableau que la demoiselle du téléphone a devant les yeux, une lampe minuscule se trouvant au-dessus du numéro de l'abonné.
Une fois la communication demandée et établie, la petite lampe continue à brûler tant que dure la conversation, ce qui évite une énorme perte de temps à l'employée, qui n'a plus besoin de demander à chaque instant : « Vous avez fini de causer ? » et évite aussi aux abonnés le désagrément de se voir couper la communication quand ils ont à peine commencé leur entretien. Un coup d'oeil sur le tableau suffit pour renseigner l'employé.
Les travaux de réfection du réseau seront terminés dans un an, et ce n'est pas une mince besogne. (LM)
Mardi 3 octobre1905
L'agence postale de Gelucourt est reliée au réseau téléphonique général. La cabine téléphonique publique à Gelucourt dépend de la zone locale de Dieuze.
Des bureaux de télégraphe avec service téléphonique ont été installés auprès des bureaux de poste auxiliaires à Illange et à Rurange. Les cabines téléphoniques publiques de ces bureaux sont reliées au réseau téléphonique général. (LM)
Samedi 21 octobre 1905
L'administration admet à titre d'essai, pour les conversations qui se répètent journellement à la même heure, que l'abonné demande la communication une fois pour toutes. Les demandes n'auront cependant pas la priorité sur les autres demandes de communications qui seront faites avant l'heure indiquée. Les conversations en question seront ordinaires ou urgentes au gré de l'abonné, qui pourra aussi faire transformer en conversation urgente une conversation ordinaire et vice-versa, à la condition de prévenir le bureau d'avance. (LM)
Mercredi 25 octobre 1905
Depuis que le réseau téléphonique s'est considérablement développé à Metz, la rapidité des communications laisse parfois à désirer. Il arrive que, dans le courant d'une conversation, la communication est brusquement interrompue; de là, impatience des abonnés, récriminations contre le personnel qui, très souvent n'en est pas responsable. Des causes multiples, en effet, peuvent occasionner ces interruptions. L'administration est d'ailleurs occupée à remédier dans la mesure du possible à ces inconvénients. Actuellement, on est occupé à poser des câbles dans toutes la zone de la ville. Les conduites aériennes seront ainsi supprimées et du même coup, il sera mis fin aux courants d'induction qui avaient conséquence de faire entendre une conversation à plusieurs abonnés à la fois. Mais la principale amélioration sera réalisée par l'introduction de nouveaux appareils avertisseurs à la station centrale. Chaque appareil d'abonné sera en communication avec une petite lampe à incandescence qui s'allumera automatiquement dès que le récepteur sera décroché et qui s'éteindra après qu'il aura été remis en place à la fin de la conversation. De cette manière, le service s'effectuera d'une manière bien plus régulière. Cette réforme pourra être réalisée vers le mois d'avril prochain. Un peu de patience donc avec les demoiselles du téléphone. (LM)
Mercredi 8 novembre 1905
Une équipe d'ouvriers est occupée en ce moment à poser depuis la rue Neuve-Saint-Louis, jusqu'au coin de la rue du Grand-Cerf, un câble téléphonique. Ce câble est destiné à remplacer une partie de la ligne aérienne des fils téléphoniques. (LM)
Dimanche 31 décembre 1905, lundi et mardi 1er et 2 janvier 1906
La poste allemande.
Statistiques.
Nombre de communications téléphoniques en Allemagne :
1903 : 831 500 000. 1904 : 959 500 000. (LM)
Le téléphone.
Le téléphone a le tort de transformer la voix, et certaines personnes ont appris à leurs dépends à quoi elles s'exposent quand, causant au téléphone, les sons émis parviennent déformés au poste d'arrivée.
Ainsi il paraît que quelques-unes se livrent à des études spéciales pour acquérir une voix téléphonique, voix qui, au sortir des appareils, conserve toutes les qualités désirables: gracieusement insinuante, persuasive avec charme, etc. C'est une nouvelle branche à ajouter à l'éducation de nos filles pour faire suite au piano et au chant. Pourvu que la majorité réussisse mieux dans cette étude que dans celle des arts de la musique.