Dimanche 5 janvier 1930
Woippy. Pour une cornette. On nous écrit :
« Nous avons l’insigne bonheur de posséder dans notre commune une garde-malade religieuse chargée de veiller à la santé publique et de prodiguer les soins indispensables aux malades et aux infirmes. Cette Sœur, qui habite parmi nous depuis bientôt 3 ans, est d’une dévouement admirable et aucun sacrifice ne semble dépasser ses forces lorsqu’il s’agit de sauver la vie d’une personne ou de soulager une souffrance. L’hiver dernier surtout, lorsque le froid rigoureux sévissait et que la grippe avait terrassé à la fois 45 habitants, cette servante de la charité se dépensa sans compter, visitant jour et nuit ses malades, leur prodiguant comme une mère les soins du corps et de l’âme. Si bien qu’elle-même, épuisée par son œuvre bienfaisante, fut prise après la guérison des autres, par une maladie bien douloureuse. Aussi la population lui sait gré de ses sacrifices et les marques de reconnaissance qu’elle lui témoigna sont souvent bien touchantes.
Quelques-uns cependant, peu nombreux, du reste, ne sont pas de cet avis et ne se gênent nullement de l’afficher avec beaucoup de bruit. D’ailleurs ils se rendent bien compte, ces pauvres radicaux, qu’ils ne sont qu’une poignée, dont l’amour pour la calotte et la cornette sont de notoriété publique. Par tous les moyens, ces excellents messieurs essaient de dénigrer notre Sœur, croyant ainsi pouvoir la faire partir et alors attribuer le poste à un des leurs, connu par sa trop grande amabilité et son dévouement vraiment illimité.
Ainsi ils accusent notre garde-malade d’enlever la clientèle à nos médecins, d'empiéter sur le domaine de la sage-femme et même de faire mourir les malades. Sainte simplicité! Mais là ne s'arrête pas leur ingéniosité cabalistique. Ils s'enflamment bien trop souvent les méninges pour écrire des lettres anonymes et rédiger des plaintes adressées aux autorités, espérant que par suite de ce chantage notre bonne Sœur sera priée de prendre le chemin de l'exil.
Eh bien! non, radicaux, de nos cœurs, nous avons pris la ferme résolution de démasquer à temps votre jeu trop naïf. Notre sœur ne partira pas, ne vous en déplaise, et permettez qu'on vous dise que votre honteuse campagne est vouée d'avance à l'insuccès et à la dérision. Capitulez, et n'attendez pas la fin de la lutte pour laquelle nous sommes prêts. Méditez plutôt, durant ces longues soirées d'hiver, sur la charité chrétienne et dites-vous, que les catholiques de Woippy, malgré la mauvaise récolte, ne sont pas encore disposés à accepter ce que quelques esprits rouges aimeraient leur imposer.
Si, contre toute attente, telle ne devait être votre décision, nous relèverons sans hésiter le gant et nous ne craindrons pas la lumière. Mais d'avance nous vous répétons que notre Sœur restera parmi nous et d'ores et déjà nous prions tous les membres du conseil municipal de se mettre en garde et de veiller, pour qu'ils ne soient pas un jour mis devant le fait accompli. Ceci pour aujourd'hui. Un groupe d'hommes catholiques. » (LL)
Jeudi 9 janvier 1930
U.N.C. – L’assemblée générale annuelle de la section d’Union nationale du combattant aura lieu dimanche prochain, à 15 h. 30, chez Flérès, café de la Gare.
A l’ordre du jour : Compte-rendu moral par le secrétaire, compte-rendu financier par le trésorier, élection du comité qui sera porté à 12 membres, formation des commissions de secours et des fêtes.
Vu l’importance de la réunion on compte sur la présence de tous les anciens combattants qui désireraient encore se faire inscrire. (LL)
Jeudi 16 janvier 1930
U.N.C. – L’assemblée générale annuelle de la jeune section de Woippy a eu lieu dimanche dernier. Inutile de dire que ce fut un plein succès pour ceux qui ont créé cette section, malgré quelques détracteurs. M. Sechehaye, président de la section, ouvrit la séance devant une assistance d’environ 180 personnes. Le compte-rendu moral du secrétaire fut apprécié de tous, car il fit ressortir que dans notre section toute politique, soit générale, soit politique de patelin, était exclue.
Notre très dévoué trésorier, M. Joseph Weber, donna lecture du compte-rendu financier ; ce compte-rendu nous fait entrevoir que quelques efforts financiers de la part de nos camarades, et surtout de la part de quelques zélés souscripteurs, seront nécessaires pour que notre commission de secours puisse venir en aide à nos camarades nécessiteux. Puis on procède à l’élection du comité, ainsi constitué : Sechehaye, Mangenot Alfred, maire, Desprez, Weber Joseph, Bombardier, Lecomte, Kieffer, Schmeiser, Lurion Auguste, Pette Emile, Mangenot Augustin, Galleron Georges.
En attendant que la section de La Maxe soit autonome, deux membres de cette commune sont adjoints au comité. Pour le Comité. (LL)
Mercredi 29 janvier 1930
Avertissement d’enquête. – L’administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d’une ligne téléphonique à Woippy. Un tracé de cette ligne, indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé, conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant 3 jours consécutifs à partir du 30 courant, à la mairie de Woippy, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.
Un agent de l’administration des télégraphes se tiendra à la mairie, les 30, 31 janvier et 1er février prochains, de 9 à 10 heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés. (LL)
Vendredi 28 février 1930
Vol. – M. Charles Keller, propriétaire de la ferme Saint-Eloi, s’est plaint à la gendarmerie d’un vol commis chez lui dans la nuit de mardi. Ses soupçons se portent sur un nommé T. Jean. (LL)
Samedi 1er mars 1930
U.N.C. – Le comité de la section de Woippy invite tous les camarades à assister au congrès de dimanche à Metz ; les camarades qui voudront s'instruire pourront assister aux différentes réunions du matin, tandis que la majorité est priée de se trouver à 14 heures précises sur la place de la République, en face de l’entrée de la caserne du génie. La réunion du comité aura lieu comme il avait été décidé samedi, à 20 heures, chez Bader. Le trésorier se tiendra à la disposition des camarades qui auraient besoin d’insignes pour la journée du 2 mars. Le Comité. (LL)
Vendredi 7 mars 1930
« Woippy dans les astres ! ».
C’est le titre de la revue 1930, de sir Harry, qui sera jouée dimanche prochain, 9 mars, à 20 heures, dans la salle du Lion d’Or, au cours de la grande soirée de gala que donne l'Union de Woippy, comme tous les ans, pour la clôture de la saison théâtrale.
L'expédition interplanétaire woippycienne, dans un obus spécial, parcourt l’immensité céleste, visitant la lune, Vénus et Mars, avant d'atterrir à nouveau au pays des fraises. Ses membres rencontrent sur les astres visités des personnages fort intéressants... car ils y sont accueillis par les meilleurs acteurs et les plus charmantes actrices (une nouveauté sensationnelle !) de 1'Union ! Telle est résumée, en deux mots, la fable de « Woippy dans les astres ! »
Après avoir entendu l'excellente harmonie de l'Union, « La Chambre n° 13 », comédie en un acte, et admiré les décors somptueux, les costumes, les ballets et jeux de lumière de la revue, les spectateurs ne regretteront pas, le 9 mars prochain, leur soirée passé à Woippy. Ouverture de la salle à 19 h. 30. (LL)
Vendredi 21 mars 1930
Inscriptions au registre du Commerce du Tribunal cantonal de Metz pendant le mois de janvier 1930 :
– Raison de commerce : Entreprise de Plâtrerie Pierre Schneider.
Propriétaire : Schneider Pierre.
Objet : Entreprise de plâtrerie.
Siège : Woippy, rue de la Gare.
– Raison de commerce : Gérard Maurice.
Propriétaire : Gérard Maurice.
Objet : Boucherie.
Siège : Woippy.
Jeudi 3 avril 1930
Un beau geste. – Lundi dernier eut lieu la dernière leçon des cours d’adultes, que dirige le sympathique directeur d’école, M. Walter, et qui durant tout l’hiver fut régulièrement fréquenté par une quinzaine de jeunes gens de la localité.
A cette occasion, les élèves ne manquèrent pas de témoigner leur profonde reconnaissance au dévoué maître, dont l’enseignement est si pratique et si utile. Le jeune Bott Pierre se fit l’interprète de leurs sentiments et, après une allocution bien sentie, lui remit un bel encrier de bureau comme souvenir, en promettant que l’année prochaine ils reviendraient encore plus nombreux pour assister à ces cours de perfectionnement. (LL)
Vendredi 11 avril 1930
U.N.C. – La section de Woippy, qui s’est proposée de faire dans le courant de l’année différentes conférences d’intérêt général, invite tous ses adhérents à assister à la première de cette série, qui aura lieu vendredi soir, au café Fréling, à 20 heures. M. le professeur Remy traitera la question de l’entretien et du soin à apporter aux arbres fruitiers. Vu l’importance de la réunion, nous comptons sur la présence de tous les membres. Les anciens combattants des villages voisins, ainsi que tous les arboriculteurs sont cordialement invités. Pour terminer la séance, différentes questions très importantes, concernant spécialement les anciens combattants, seront soumises à l’assemblée. (LL)
Mardi 22 avril 1930
Police des cimetières. – Le maire de la commune de Woippy porte à la connaissance publique que par application du décret du 23 prairial, an 12, les fosses dites « fosses communes » (c'est-à-dire celles dont l'emplacement n'a pas été payé), dans lesquelles des corps ont été inhumés au cimetière communal avant le 1er janvier 1924, seront désaffectées à la date du 1er août 1930.
Les familles intéressées sont priées d'enlever d'ici au 31 juillet 1930 les pierres tombales et autres décorations funéraires qu'elles y ont fait placer.
Aux termes de 1a circulaire ministérielle du 30 décembre 1843, ces objets seront tenus à la disposition des familles pendant une année, à compter de la date du présent avis, c'est-à-dire jusqu'au 18 avril 1931.
Les monuments et objets mis ainsi en dépôt ne seront rendus aux familles que jusqu'à la date précitée et contre versement à la commune du prix de démontage et d'un droit de dépôt se montant à 30 fr. Ils deviendront la propriété de la commune après le 18 avril 1931.
Exceptionnellement, les familles ayant des fosses dites communes dans l'ancien cimetière pourront en acheter l'emplacement en payant le montant prévu. Les demandes d'achat de fosses dans ces conditions devront être adressées par écrit à la mairie avant le 1er août 1930.
L'attention est spécialement attirée sur le fait qu'à l'avenir les fosses communes ne pourront plus être établies que dans l'agrandissement du cimetière, et qu'à l'expiration du délai de 5 ans les familles qui voudraient conserver les corps devront acheter une concession temporaire ou à perpétuité en dehors du terrain réservé aux fosses communes. (LL)
Mercredi 7 mai 1930
UN GRAND PARC DES SPORTS À METZ
Une initiative excellente - Un exemple à suivre
Les parcs... en projet de Prost... et le parc réalisé de St-Eloy
Qui dit journaliste, dit curieux par profession, et il est difficile dans le métier de ne pas voir partout matière à copie ; une fois de plus cette déformation professionnelle aura été utile, car elle va nous permettre de mettre nos lecteurs au courant d'une découverte faite pendant une promenade qui ne devait être à l'origine que de simple agrément et de dévoiler à leur profit les indiscrétions commises, l'indiscrétion autre défaut ou… qualité… dans le reportage.
UNE SITUATION MERVEILLEUSE
Visitant les travaux du canal derrière la centrale électrique, l'idée nous vint par cet engageant printemps de pousser jusqu'à la Grange-aux-Dames. Là, il nous fut donné d'apprendre que les vastes terrains récemment acquis par la ville pour les travaux du futur port avaient préalablement été destinés à un parc des sports par le grand établissement d'enseignement qui rétrocéda à Metz lesdits terrains.
Or, ce collège n'avait pas, nous dit-on, abandonné son projet ; restait à identifier les lieux, point vite acquis ; quant à les visiter, c'est autre chose, car une consigne plus sévère semble avoir été donnée à la fourmilière qui s'y affaire qui sur un terrain militaire même ; mais quelles consignes ne force-t-on ?
Et c'est ainsi que sur le chemin de Saint-Eloy, près de la poudrière que veut posséder la ville (quelle propriété militaire ne désire-t-elle pas ?) nous découvrîmes et visitâmes clandestinement… le plus vaste stade de toute l’Est de la France.
Sur le terrain, d'une superficie de 10 hectares, les travaux d'aménagement, nous avons été surpris de le constater, sont déjà très avancés ; des travaux aussi considérables absorberont certes un budget d'un million et demi à deux millions. Le but cherché ne mérite-t-il pas amplement une telle, dépensé ?
Le lieu est admirablement situé, non loin de la Moselle, 1a vue y est superbe sur 1es coteaux et l'air est vif et vivifiant ; indépendamment du sport qu'ils pratiqueront, les jeunes qui fréquenteront ce stade bénéficieront d'une cure d'air de premier ordre ; le grand apôtre du sport, l'enseigne de vaisseau Hébert, serait enthousiasmé de ce « collège d'athlètes » messin.
UN AGENCEMENT PARFAIT
Sur une grande partie plane, complètement nivelée et ensemencée d'un gazon qui lève déjà ses tendres pousses vertes, seront établis des terrains de football, d'une superficie totale de plusieurs hectares.
Ils sont entourés d'une piste d'un kilomètre de pourtour sur 8 à 10 mètres de large ; c'est sans conteste une des plus grandes de France, car on dépasse bien rarement les 400 mètres pour les pistes d'entraînement.
À côté, voici un emplacement empierré qui recevra 5 ou 6 courts de tennis, près d'eux des jeux de basket et de volleyball. À côté encore a été aménagée une très vaste cour, de plusieurs milliers de mètres carrés, déjà recouverte de mâchefer menu et terminée sur un de ses côtés par un grand préau couvert de 120 mètres de long environ sur 7 à 8 mètres de large, ainsi que nous pûmes l'évaluer à l'œil.
Une route privée en construction, qui sera, dit-on, bordée d'arbres fruitiers, part du chemin de Saint-Eloy et permettra l'accès du stade.
Des emplacements pour le lancer, lancer de boule, de javelot, du disque complèteront l'ensemble et feront de ce parc un des mieux équipés de toute la France.
AUTRE RÉALISATION
À Metz, on parle beaucoup de favoriser les sports, les fameux plans Prost prévoient des terrains spéciaux ; nos arrière-neveux les inaugureront peut-être... On parle aussi de creuser une piscine, on en discute... depuis 10 ans !
Eh bien ! cette initiative privée qui, en quelques semaines, sut créer un stade formidable, l'a aussi doté d'une piscine ; une excavation de plusieurs ares de superficie et de deux mètres de profondeur est prête pour être bétonnée ; tout autour, une plage de 15 à 20 mètres de large permettra de joindre l'hélio à l'hydrothérapie.
Toute une ruche de terrassiers s'affaire sur le stade, des camions le sillonnent, déversant là du mâchefer, là de la terre, cependant que des géomètres arpentent et placent des témoins ; enfin, partout des jardiniers parachèvent, en plantant des petits arbres des résineux notamment. Il y aura là, paraît-il, une grande maison de repos, avec infirmerie et tout le confort exigé par l'hygiène moderne, un pré-verger, dont les pensionnaires apprécieront fort les produits. Des plantations importantes compléteront l'ensemble, joignant au terrain de sport un parc d'agrément d'un merveilleux effet.
Les travaux, commencés depuis deux mois environ, sont à peu près ignorés de Metz ; leur état nous prouve que l'aménagement a été mené avec méthode et activité.
Nous croyons savoir qu’il est confié à un bon architecte paysagiste, M. Degand, qui n'est pas inconnu de nos lecteurs, qui n'ont pas oublié ses projets de parc et ses meubles rustiques aux expositions de Metz. On nous confia, au cours de nos questions indiscrètes aux abeilles de cette ruche sportive, que M. Navel, le distingué directeur des jardins et promenades, a donné ses judicieux conseils techniques à ceux qui ont entrepris ce travail important et si hautement utile.
Ces installations seront accueillies avec joie par les parents d'élèves de Saint-Clément, car c'est de Saint-Clément qu'il s'agit. Puisse Mgr Muller, le vénéré Supérieur, nous absoudre de cette indiscrétion et ne pas nous en vouloir de la publicité ainsi donné à cette belle œuvre en faveur des disciples du réputé Collège, qui s'honore d'avoir compté en ses rangs le Maréchal Foch.
Cet exemple est à méditer par nos édiles, qui feraient bien de ne pas attendre plusieurs lustres pour mettre à la disposition du publie messin les parcs de ce genre, prévus aux fameux plans Prost.
Avec les facilités dont dispose l'Administration municipale, un stade bien équipé coûterait 500.000 fr. ; les terrains ? on les a au centuple ; la main-d'œuvre ? les services de voirie n'ont pas leurs équipes sans cesse urgence, qu'on paye contremaîtres et manœuvres pour cette tâche ou une occupées à des travaux d’extrême autre, le tarif est le même. Alors ? Il suffit de le vouloir ! Quand on trouve 25.000 francs pour un seul tennis… ne saurait-on trouver vingt fois plus pour un stade complet, profitant non au petit nombre, mais à la population tout entière. Loin de nous de jalouser mesdemoiselles les institutrices d'avoir obtenu un si onéreux tennis, mais un terrain capable de fortifier les jeunes générations vaut aussi, il nous semble, un effort !
Laissons nos édiles méditer l'exemple fécond de Saint-Clément...
R. F. (LM)
Vendredi 9 mai 1930
Un bravo à notre Conseil. – Dans sa séance de mercredi soir, le Conseil municipal a pris une décision qui prouve une fois de plus le bon sens et l'esprit de justice dont il est animé, et qui démontre à son plus grand honneur qu'il n'est nullement prêt à abandonner son indépendance, que certains voudraient voir disparaître à leur profit.
Suivant l'exemple de la commune de La Maxe, le Conseil a, par 12 voix et 3 abstentions, déclaré, que Mme Muller, chargée depuis l'armistice de la gérance de la poste, a toujours donné entière satisfaction à la population. Cette décision doit aller compléter le dossier qui, d'ici quelques jours, sera soumis à la Direction des P. T. T. pour obtenir la titularisation du poste de gérante que Mme Muller, en raison de ses bons services, est en droit d'espérer.
Souhaitons que ceux qui ont fait des démarches dans un sens contraire, soient enfin convaincus que notre Conseil municipal a des problèmes plus urgents à résoudre et qu'il n'est nullement décidé à placer l'intérêt général à l'arrière-plan. (LL)
Dimanche 11 mai 1930
Rectification officielle. – Contrairement aux termes de l’article paru dans le « Lorrain » du 9 mai, sous la rubrique « Woippy. Un bravo à notre Conseil », nous nous voyons dans l’obligation de rectifier que le Conseil municipal, qui d’ailleurs, n’a pas coutume de marcher à la remorque du Conseil d’une autre commune, n’a nullement déclaré que Mme M., qui assure le service du bureau de poste de Woippy , avait toujours donné entière satisfaction à la population. Le Conseil a, sans prendre aucune délibération, simplement, sur la demande réitérée de Mme M., qui préalablement s’était adressée directement à chaque conseiller, émis un avis favorable à son maintien au bureau de poste de Woippy. Les voix ne se sont pas partagées à raison de 12 pour et 3 abstentions, mais il y a ou 12 pour et 3 « contre » l'avis favorable.
Le maire de Woippy. Nous considérons cette affaire comme close. (La Rédaction.) (LL)
Etude de Me L. Tabary, notaire à Metz, 0, Rue aux Ours.
ETABLISSEMENTS VOGEL, WOIPPY-METZ.
Société anonyme au capital de 3 000 000 de francs divisés en 6 000 actions de 500 francs, avec siège à Woippy-lès-Metz.
Suivant acte sous signatures privées en date à Metz, le 2 avril 1930 dont l’un des originaux est annexé à la minute d’un acte de déclaration de souscription et de versement reçu par Me Tabary, notaire soussigné, le 3 avril 1930.
M. Achille VOGEL, industriel, demeurant au Château de Lorry-lès-Metz,
Et M. Gaston HERTZ, industriel, demeurant à Metz, 109, route de Thionville,
ont établi les statuts d’une société anonyme, desquels statuts il a été extrait littéralement ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Il est formé par les présentes, entre les souscripteurs et futurs propriétaires, des actions ci-après créées et de celles qui pourront l’être ultérieurement, une société anonyme qui sera régie tant par les présents statuts que par les lois françaises et usages du commerce.
ARTICLE 2
La Société prend la dénomination : « ETABLISSEMENTS VOGEL – WOIPPY – METZ »
ARTICLE 3
La Société a pour objet :
La fabrication, l’achat et la vente de conserves de fruits et de légumes, ou de conserves d’alimentaires de toutes natures ;
L’exploitation de l’établissement industriel et commercial ci-après apporté ;
La création, l’acquisition ou l’exploitation de tous établissements se rapportant à ce genre de commerce ou d’industrie ;
La participation ou la prise d’intérêts, sous une forme quelconque, dans toutes entreprises ou sociétés ;
Et généralement toutes opérations commerciales, industrielles, financières, mobilières et immobilières se rattachant directement ou indirectement aux objets ci-dessus ou pouvant favoriser le développement de la Société.
ARTICLE 4
Le siège de la Société est à Woippy-lès-Metz, route de Thionville ;
Le Conseil d’administration aura la faculté de créer en tous pays des succursales, bureaux ou agences, partout où il en reconnaîtra l’utilité, sans qu’il puisse en résulter aucune dérogation à l’attribution de juridiction établie par l’article 54 ci-après.
ARTICLE 5
La Société aura une durée renouvelable de 99 ans, à compter du jour de sa constitution.
ARTICLE 6
Monsieur Achille Vogel, industriel, demeurant au Château de Lorry-lès-Metz, et Monsieur Gaston Hertz, industriel, demeurant à Metz, 100, route de Thionville, agissant tous deux comme gérants et seuls associés de la Société « VOGEL et Cie », fabrique de conserves alimentaires, Société à responsabilité limitée, au capital de 1 800 000 francs, dont le siège est à Woippy, font apport au nom de ladite Société, des biens ci-après désignés, savoir :
Le fonds de commerce que la Société possède et exploite à Woippy, route de Thionville, lieudit Maison-Rouge, avec usine et bureaux à Metz-Devant-les-Ponts, 104, route de Thionville, comprenant :
1° Le nom commercial, la clientèle et l’achalandage y attachés ;
2° Le matériel, les machines, installations et objets de nature mobilière servant à l’exploitation dudit fonds ;
3° Le mobilier de bureau, les prospectus, catalogues et archives ;
Le tout évalué ensemble à la somme de 1 000 000 francs.
4° Diverses matières premières et marchandises fabriquées et en cours de fabrication, évaluées à 1 038 902 francs 95.
CHARGES ET CONDITIONS DES APPORTS ...
REMUNERATION DES APPORTS ...
ARTICLE 7 ...
(etc.)
Pour extrait et mention : TABARY, notaire. (LM)
Mercredi 14 mai 1930
Obsèques. – Le doyen des habitants de Woippy, M. François Mangenot, âgé de 87 ans, a été conduit, hier, à sa dernière demeure. L’église de Woippy, pourtant très spacieuse, pouvait à peine contenir la foule de parents et d’amis, qui avaient tenu à rendre hommage à la mémoire de cet excellent homme, père de famille exemplaire, et parfait chrétien.
38 enfants et petits-enfants -chiffre vraiment impressionnant pour la postérité d’un homme- suivaient la dépouille. Il leur reste l’exemple d’une vie longue de travail, de droiture et de bonté.
Le défunt était apparenté au général Matha, originaire de Woippy, et qui a reçu, à Metz, le 14 juillet de l’année dernière, la cravate de la Légion d’honneur.
A Mme Mangenot, à ses enfants et petits-enfants, au maire de Woippy, M. Alfred Mangenot, nous présentons l’expression de nos condoléances émues. (LL)
Vendredi 13 juin 1930
La fête des fraises. – La fête d’été de l’Union de Woippy, dite « Fête des Fraises », aura lieu dimanche prochain, 15 juin. A cet effet, et pour rehausser l’éclat de son organisation annuelle, l’U.W. s’est assurée la participation de six sociétés musicales, représentant un effectif de 180 à 200 musiciens. Le défilé, à l’issue duquel un vin d’honneur sera servi au Café de la Gare, est prévu pour 15 heures. Concerts par les différentes sociétés à partir de 16 heures, et grand jeu de quilles, au café du Commerce, doté de plusieurs prix, dont deux moutons. Une vente de fleurs sera faite par les jeunes filles, au profit de la société. Les personne désirant acheter des fraises pourront s’adresser au Syndicat des Producteurs (à côté de l’église). (LL)
Lundi 16 juin 1930
Une richesse lorraine : La fraise du Pays messin.
Voici donc revenu le temps des fraises, et le fruit si savoureux et bien soigné dans les champs qui, autour de Metz, furent jadis défrichés par les moines de Saint-Eloi et de Saint-Pierremont, met partout sa rouge joliesse.
C’est une richesse mosellane que l'on oublie trop souvent quand on fait le bilan des productions de notre terre, la plus variée des terres. Pourtant, elle fait vivre nombre d'agriculteurs du Val de Metz et notre département arrive, et de loin, en tête de tous les départements français pour la récolte de ce fruit. On peut l'estimer bon an mal an à 40 000 quintaux contre 15 000 pour le département français le plus avantagé. L'histoire de cette culture est simple. Elle a débuté, voici quelque soixante ans, dans la paroisse de Woippy, qui en eut longtemps le monopole. De là, elle s'est étendue peu à peu vers le sud : Novéant, puis Moulins, Ars-sur-Moselle, Plappeville puis vers le nord vers les vieilles terres barroises de Norroy, de Saulny, et même sur la rive droite de la Moselle, au pied des pitons du vieux pays de l'Isle. Aujourd’hui, vingt-cinq communes, au moins se livrent à la culture des fraises.
En somme, il se produit dans le vignoble mosellan le même phénomène que dans le vignoble bourguignon avec le cassis. La culture de la fraise, qui a d'abord été un appoint pour les viticulteurs tend à se substituer à la culture de la vigne. Toutefois, il faut tenir compte de deux différences essentielles : la culture du cassis demande relativement peu de soins, peu de main-d'œuvre, la cueillette s'opère une seule fois sur les mêmes plants, et elle est à coup sûr beaucoup moins aléatoire ; en second lieu elle est restée un appoint.
La culture de la fraise demande au contraire des soins assidus, une véritable culture, elle exige du travail, elle demande de la main-d’œuvre particulièrement importante au moment de la cueillette. Enfin, elle n'est pas un appoint, mais ce qui est toujours un danger le seul gagne-pain d'une population ; elle finit par devenir une monoculture.
Il faut donc que l’économiste qui étudie la question songe à tout cela. Une population particulièrement intéressante, qui nous tient à cœur parce que très proche de nous, peut souffrir d'une situation déterminée. La question vaut la peine qu'on l'étudie, au-dessus des intéressés.
Il ne faut pas oublier que, pour courte que soit la saison de la récolte, avec vente obligatoire immédiate sans attente possible, cette saison doit donner au cultivateur la récupération des frais qui, eux, se répartissent sur toute une année, le loyer de la terre, le salaire du travail, le bénéfice légitime enfin. Nous avons affaire à une denrée essentiellement périssable.
Que font, dans de pareilles circonstances d'autres pays ? En Amérique, la Californie qui est aussi le pays des fraises, a aménagé des wagons spécialement construits pour le transport des paniers de fraises, avec un système réfrigérant qui permet, après quatre jours et cinq nuits de voyage, de livrer le fruit aussi frais que s’il venait d'être cueilli, sur le marché de New-York ; dans un autre ordre et sur une plus vaste échelle, le Guatemala a équipé toute une flotte pour le transport des régimes de bananes.
La France, qui est le pays du fruit, n’est pas encore organisée pour de pareils transports, sauf sur certaine ligne privilégiées. On vient cependant de constituer à Paris un office du fruit qui va justement s'efforcer d'étudier la production et les possibilités d’écoulement du fruit français. Nos cultivateurs du Pays messin feront bien de s'en préoccuper et de s'y faire représenter.
Mais pour cela, il est nécessaire qu'ils se constituent en puissantes corporations. Le Syndicat de Woippy existe, d'autres doivent se créer, s'affilier les uns aux autres, former un faisceau qui pourra faire entendre sa voix et sortir de difficultés qui se répètent chaque année et auxquelles les plaintes, les doléances n'apportent aucun remède. La question des transports, insoluble pour des particuliers, pour de petites Sociétés, ne peut être résolue que dans un organisme national.
Enfin, il faudrait traiter davantage de fruits sur place; les fabriques de conserves de Metz ont une vieille et légitime réputation, mais elles sont loin de pouvoir absorber toutes les possibilités. Pourquoi ne pas rechercher su place une extension de cette industrie qui serait le débouché naturel des produits maraîchers du Pays messin ?
Enfin, il semble bien que les producteurs continuent de regarder vers l'Allemagne. Les acheteurs allemands restent trop leur suprême ressource, et ceux-ci ne le savent que trop. Sans doute demandent-ils moins de soins, sont-ils moins difficiles, mais, est-ce une raison suffisante ? Le fruit messin se trouve ainsi handicapé par les droits de douane, payés non par l'acheteur, mais sous forme de moindre prix par le producteur lui-même, d'autant que depuis la guerre, l'Allemagne cultive davantage de fruit.
C'est donc vers la recherche de nouveaux débouchés que doivent tendre les efforts des cultivateurs de fruits du Pays messin. Ici encore, les associations puissantes sont nécessaires ; elles seules peuvent faire les recherches, expédier à temps voulu les échantillons, s'informer rapidement des prix et des demandes des grands marchés et surtout faire toute la publicité nécessaire. On ne vend rien sans publicité.
Or, si l'on parle beaucoup de fraises, à Metz, aucune revue économique n'a encore signalé cette richesse, aucune étude, pourtant intéressante, de la transformation de cette contrée, n'a été tentée. La mirabelle, moins abondante, a eu plus de chance.
Si les syndicats voulaient bien, en temps voulu, se mettre en rapport avec quelques-uns d'entre nous et nous fournir les statistiques, nous serions volontiers à leur disposition pour les faire mieux connaître.
Et cependant, cette population du Val de Metz qui, sur les champs ancestraux, remue avec amour une terre dont elle est en droit d'attendre, après une année de peines, un légitime gagne-pain, mérite qu'on lui vienne en aide, à condition que, par 1'association, elle consente à s’aider elle-même.
Et cependant, la façon de cultiver, le soin précieux apporté à la récolte, font de la fraise messine un fruit de choix, d’une belle grosseur, d'une belle couleur, savoureuse, digne de figurer sur toutes les tables, et facile à confire. Certes, aucune ne peut lui être comparée. Chez nous, la nature elle-même, en aidant les hommes, aime les choses finies.
Voilà pourquoi, quand nous chantons notre Lorraine, il ne faut séparer aucune des couleurs de son blason et si, en septembre, la mirabelle y met son or rutilant, plus précoce la fraise y met la bande rouge en plein cœur, symbole de Metz, cœur du pays Lorrain.
Marcel Grosdidier de Matons.
Jeudi 19 juin 1930
Woippy. Conseil municipal du 27 mai. Conseil municipal du 13 juin.
Voir en fin de page.
Vendredi 20 juin 1930
La récolte des fraises au Pays messin s’est poursuivie hier avec intensité.
Malgré ce qu’il a déjà écrit, précisément parce qu’il a déjà écrit sur les fraises du pays messin, le « Lorrain » se réserve de revenir, plus tard, la récolte finie, sur la campagne 1930. Les conclusions seront, hélas, une fois de plus, celles que nous tirons tous les ans !…
Contentons-nous pour aujourd’hui d’une rapide chronique. Dans le centre de Woippy, les marchandises destinées à la confiture ont été payées, selon qualité, 1 fr. 60 le kilo et aux environs. La fraise de consommation a été payée 2 fr. 10 le kilo, la tomate, les autres un rien moins cher.
On a énormément travaillé hier, nous déclarait M. de Ladonchamps, le dévoué président du Syndicat des producteurs de Woippy ; plusieurs wagons ont été refusés, les demandes affluent. Les prix semblent se raffermir, avec tendance probable à monter. La baisse des prix de ces derniers jours provient qu’en Allemagne, principal acheteur, la chaleur tropicale empêchait, d’un côté, les fraises de Metz d’arriver en parfait état, de l’autre faisait mûrir rapidement la récolte de ce pays qui a alors inondé les marchés. Comme la récolte en Allemagne sera terminée rapidement, il est à prévoir que le prix d’ici iront plutôt en s‘affermissant. (LL)
Samedi 21 juin 1930
Au pays des fraises. Amélioration dans la journée d’hier.
Ainsi que le
Lorrain d’hier le laissait prévoir, la situation du marché de la fraise s’est nettement améliorée dans la journée d’hier. Les prix qui, ces jours derniers, en Allemagne, étaient tombés à 30 et 25 pf., sont remontés hier matin à 60 pf. la livre, aux Halles de Berlin, prix auquel 13 wagons de Metz ont été très vite vendus. La fraise allemande s’est traitée de 55 à 65 pf.
Vraiment, c’est là un beau succès pour l’organisation syndicale des producteurs du pays Mosellan, en particulier pour le président de l’Union des Syndicats, M. de Ladonchamps.
Ajoutons que les prix payés hier à la production ont été, pour les fraises de fabrique, 90 centimes la livre ; pour les fraises de consommation , la tomate, 1 fr. 20 ; les autres variétés, 1 fr. 10. (LL)
Vendredi 27 juin 1930
Clôture de la saison des fraises. – Les jeunes gens de Woippy se font un plaisir d’inviter leurs amis et connaissances à venir se divertir à la grande soirée dansante qu’ils donneront le dimanche 29 juin, à partir de 17 heures, dans la salle du Lion d’Or. L’orchestre sera dirigé par le jazz Ba-Bi-Wil, donc en avant pour Woippy. (LM)
Mercredi 2 juillet 1930
Les fraises de Bretagne à Paris.
La fraise de Bretagne, qui était expédiée précédemment en totalité sur l’Angleterre, vient de faire sa réapparition sur le marché de Paris pour la première fois depuis cinq ans.
Un premier wagon, expédié il y a huit jours, fut vendu dans de mauvaises conditions, par suite de son arrivée tardive, à 10 heures du matin.
Les arrivages viennent de reprendre à raison d’un wagon vendredi et six wagons de 3 000 kilos chacun samedi.
Le départ de Brest a lieu à 16 heures et l’arrivée le lendemain matin à 4 heures à Paris.
Les représentants de la production fraisière de la Moselle peuvent se souvenir qu’au cours de réunions qui eurent lieu l’hiver, ils avaient été prévenus que la récolte bretonne n’ayant été placée l’an dernier, en Angleterre, qu’avec beaucoup de difficultés, il était presque certain qu’elle serait expédiée à Paris cette année.
C’est chose faite.
La fraise de Bretagne est actuellement très belle. Elle se vendait dimanche, aux halles de Paris, 5 à 6 francs le kilo. Les plantations bretonnes ne sont conservées que de trois à quatre ans au maximum.
Le producteur de la Moselle doit de plus en plus faire tous ses efforts pour obtenir de beaux fruits et cueillir de façon irréprochable. C’est là une condition rigoureuse d’où dépend son avenir.
H. de Ladonchamps, Président de l’Union des Syndicats des producteurs de fraises et fruits de la Moselle. (LL)
Mercredi 9 juillet 1930
Avertissement d’enquête. – L’administration des Télégraphes fera procéder prochainement à la construction d’une ligne téléphonique à Woippy. Un tracé de cette ligne, indiquant les propriétés privées sur lesquelles devront être placés des supports, sera déposé, conformément à la loi du 28 juillet 1885, pendant 3 jours consécutifs à partir du 15 juin, à la mairie de Woippy, où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.
Un agent de l’administration des télégraphes se tiendra à la mairie, les 15, 16 et 17 juillet prochain, de 9 heures à dix heures, pour donner verbalement les renseignements et explications qui lui seraient demandés. (LL)
Jeudi 17 juillet 1930
Bellevue-Woippy.
Fête patronale. – Les jeunes gens invitent leurs amis et connaissances des environs à venir se divertir avec eux à l’occasion de la fête patronale qui aura lieu les dimanche 20 et lundi 21 courant. Les amateurs de quilles pourront essayer leurs chances en gagnant les beaux prix offerts, tels qu’un mouton et divers. De nombreux divertissements amuseront petits et grands. On dégustera chez les débitants des boissons de premier choix. (LL)
Mercredi 23 juillet 1930
Inscription au Registre du Commerce du tribunal cantonal de Metz pendant le mois de mai 1930.
N° 13107. Raison de commerce : Bertrand Raymond.
Propriétaire : Bertrand Raymond .
Objets : Légumes, fromage, beurre et œufs.
Siège : Woippy, 32 bis, route de Briey.
Dimanche 27 juillet 1930
Une hécatombe de chiens. – Depuis un an, 40 chiens sont morts empoisonnés et le nouveau Landru des chiens n’a pas encore été repéré, malgré les recherches de la police locale et des enquêtes de la gendarmerie.
Chiens de garde, chiens de race, vulgaires cabots, tout y passe, même le chat de nos braves sœurs et le coq d’un brave conseiller municipal – le coq, par gourmandise, vola la boulette au chien enchaîné, et périt sous les yeux de son maître.
Toutes les bêtes périssent de la même façon, en dix minutes de temps ; leurs membres se raidissent, et elles tombent foudroyées.
D’après l’autopsie, pratiquée sur plusieurs bêtes, par un vétérinaire, il s’agirait de boulettes à base de strychnine.
Devant ces faits, plusieurs questions se posent. Quel peut être cet homme ? Quel est son but ? Pourquoi s’acharne-t-il sur Woippy et pas sur les localités voisines ? Comment se procure-t-il ce poison ?
Bien plus fort que le vampire de Dusseldorf, son digne émule, il laisse le soin d’enterrer sa victime au propriétaire de l’animal, ou à la commission d’hygiène.
Et le trou dans le budget municipal (taxes des chiens) ? 40 fois 20 francs.
Voici qui est plus dangereux encore. Les boulettes étant toujours jetées dans les rues, ne voyez-vous pas le danger auquel nos enfants sont exposés, à la campagne surtout, où les petites ramassent tout ce qu’ils trouvent, se le jette pour s’amuser et ensuite portent leurs mains à la bouche ?
Il serait utile de recommander aux enfants la prudence. C’est déjà assez que nos bêtes périssent.
J’estime qu’une sévère enquête s’impose, afin de mettre fin à cette pénible situation.
Il ne faut pas qu’il soit dit que la loi Grammont n’existe pas pour les pauvres toutous d Woippy. Un ami des enfants et des animaux. (LL)
Mardi 5 août 1930
Le Collège St-Clément aura le plus grand et le plus moderne terrain de sports de l’Est : Le parc des sports de Saint-Eloy.
Quand on parle de l'amélioration des sports, on oublie également une chose essentielle et qui est à la base du problème : nous manquons de terrains, et parmi ceux que nous possédons, tous ne sont pas irréprochables.
Plusieurs de nos lecteurs le savent déjà : le collège Saint-Clément de Metz, va posséder son terrain de sports, et quel terrain! le mieux agencé, le plus grand, le plus vaste, le plus beau que nous connaissons dans tout l'Est, hormis Paris... peut-être.
Connaissez-vous un terrain de sports possédant une excellente piste en cendrée de 1 000 mètres, quatre grands terrains de football un à côté de l'autre, quatre emplacements de basket-ball, trois emplacements de volley-ball, six courts de tennis, une piscine à eau courante, une tribune de 100 mètres, etc... enfin toutes les commodités possibles et imaginables ?
A quelques minutes de la gare du Nord, entre la poudrière de Saint-Eloy et la ferme du même nom, il est un immense emplacement, autrefois des champs. La terre en a été complètement retournée, et le paysage transformé. Un mécène aurait acheté les terres de M. Bidon, commandé des ouvriers, des terrassiers, des spécialistes, fait venir des trains de matériaux, etc...
Accompagné de M. Pinck, le distingué professeur d'éducation physique des écoles de la ville et de Saint-Clément, ainsi que de notre ami Gangloff, reporter-photographe, nous sommes allés jeter un coup d'œil sur cet Eden sportif. Arrivant par la nouvelle route en construction qui reliera le stade à la route de Thionville, nous sommes saisis de surprise par l'immensité de l'entreprise. D'innombrables poteaux blancs ont poussé comme des champignons au milieu de cette vaste étendue de terrain, recouvert d’herbe fraîche. Une tribune de 100 mètres de long, servant à la fois de hallier et de vestiaire, domine le terrain.
Au loin : des sautoirs, quatre emplacements de basket, trois autres de voley-ball, une vaste place de jeux divers environnent six terrains spécialement aménagés pour le Lawn-Tennis.
Comment décrire ces quatre grounds de football, entourés d'une piste cendrée unique en France, parce que d'une longueur d'un kilomètre. La ligne droite de la piste est de 250 mètres de long sur 10 mètres de large. Cela ne vous dit rien ?
Mais ce n'est pas tout. Parcourons encore plusieurs centaines de mètres d'emplacements de jeux, et voici la piscine. Une piscine en plein air, un bassin modèle atteignant progressivement jusqu'à trois mètres de fond.
Voilà qui va aider considérablement à l'étude de la natation. Le ruisseau de Woippy, tout proche, sera détourné par ce bassin en béton armé. Si l'eau ne suffisait pas, l'on employerait la conduite d'eau venant de Metz-Nord. Cette même conduite d'eau servira d'ailleurs à arroser au besoin les terrains du parc des sports.
A gauche, en venant vers la piscine, on procède aux travaux de fondation d'une maison de retraite. Elle sera bien placée là, au milieu des ébats de la jeunesse, et dans un cadre idéal de verdure. Des arbres et des sapins viennent d'y être plantés, et en face de ce terrain, on aperçoit les arbres touffus de la poudrière de Saint-Eloy. Derrière, c'est la ferme de Saint-Eloy qui arrêté nos regards et qui semble donner un peu de vie à ce grand coin de terre ignoré jusqu'alors. De chaque côté se dessinent, à l'arrière plan, les monts de Saint-Quentin et de Plappeville, opposés au fort de Saint-Julien. Décor majestueux qui nous laisse rêveur, et l'on envie ces collégiens privilégiés de Saint-Clément, qui vont bientôt pouvoir s'en donner à cœur joie.
De nombreux terrassiers et ouvriers s'efforcent de terminer les travaux le plus rapidement possible, et nos lecteurs ont la primeur des premières photographies prises sur le vif. Il nous est impossible de donner une vue d'ensemble, tellement c'est grand. Commencé au mois de mars, le tout sera praticable dès la rentrée des classes. N'est-ce pas un record ?
Il y aura, bien entendu, également une maison de garde et de jardinier. Rien n'a été laissé au hasard, et tout le confort a été prévu.
Mais ne nous attardons pas sur le terrain. Quelqu'un pourrait venir et nous gronder d'explorer ainsi dans les détails ce joli parc des sports, unique en son genre, et nous avons peur que l'on nous demande de ne rien dire.
Maintenant, tant pis, nous préférons, comme de coutume, être les premiers à vous informer des nouveautés. AUBE. (LL)
Vendredi 22 août 1930
Woippy. La fête patronale.
C’est les dimanche 24, lundi 25 et mardi 26 août qu’a lieu la belle fête patronale de Woippy. A cette occasion, les jeunes gens invitent cordialement leurs amis et connaissances à venir se divertir avec eux. La fête de Woippy, une des mieux fréquentées de la région, sera, cette année encore, n’en doutons pas, le rendez-vous de nombreux Messins. Il y aura des divertissements, des jeux et des attractions pour petits et grands. Les consommations seront de premier choix chez tous les débitants. (LL)
Lundi 8 septembre 1930 Journal Le Lorrain.
Au Pays des Fraises.
Bénédiction et remise du Drapeau des Anciens Combattants à la Section de Woippy.
Les manifestations patriotiques qui se poursuivent chaque dimanche dans le Pays messin et lorrain, les unes ayant pour but d’honorer les Morts de la guerre de 1870 -comme la cérémonie de Noisseville-, les autres, celui de resserrer les liens d’amitié et de camaraderie qui unissent les anciens combattants. Au nom de cette union, tout un peuple s’enrôle sous le même drapeau, tendu vers une commune volonté : la désir de la paix. Mais les anciens combattants savent trop bien que cette paix ne peut être, sans une force, une cohésion de tous les esprits, pour en jeter les bases solides et durables.
Comme les autres villages naguère, Woippy était hier en fête et en rumeur. Des drapeaux flottaient devant les demeures ; les arcs de triomphe, décorés de verdure et pavoisés aux couleurs nationales, étaient dressés à l’entrée du village ; des jeux de toutes sortes, cirque, lapinodrome, concours de tir et de quilles, avaient été prévus pour le plaisir des invités et des amateurs. Bref, rien ne manquait pour rehausser l’éclat de cette cérémonie patriotique qu’était la remise du drapeau des Anciens Combattants à la section de Woippy.
LA CÉRÉMONIE RELIGIEUSE
A la grand’messe, chanté par M. l’abbé Guénot, curé de Woippy, la belle église gothique était remplie de monde. Les chants et les motets grégoriens, chantés par le groupe des hommes et de jeunes filles, firent l’édification des fidèles, en particulier les cantiques à deux voix, exécutés par ces dernières. Le chœur de l’église était amplement fleuri, illuminé et pavoisé de drapeaux. A l’avant-chœur, le drapeau de l’U.N.C. reposait sur une crédence, encadrée de fleurs.
M. le curé de Semécourt, chargé du sermon de circonstance, alla droit au cœur des combattants, en leur rappelant la nécessité de l’union de tous les patriotes, pour la défense et la grandeur de la France. Evoquant les grandes vertus d’ordre spirituel et matériel que symbolise notre drapeau à travers les âges, il exhorte les anciens combattants de la section de Woippy à la servir avec amour et fidélité.
A l’issue de la messe, M. le curé de Woippy procède à la bénédiction de l’emblème, selon la cérémonial d’usage, tenu par quatre jeunes filles habillées en Lorraines, et portant écharpes tricolores. Le chant triomphal du cantique « marchons au combat » termina cette cérémonie.
RÉCÉPTION DES AUTORITÉS
Dès 14 heures, une nombreuse population se concentre à l’entrée du village, dans l’attente des autorités. Arrivent successivement des délégations avec leurs drapeaux du Souvenir Français et des Anciens Combattants, venant des quatre coins du département. Ce sont celles de Lorry, Woippy, Hauconcourt, Maizières, Saulny, Châtel, Amanvillers, Hagondange, Scy-Chazelles, Longeville, Algrange, Courcelles, Clouange, Moulins, Norroy, Gravelotte, Devant-les-Ponts, Plappeville, Corny. Ajoutons a celles-ci : la fanfare du 8e bataillon de chasseurs, les sapeurs-pompiers de Woippy, les Sociétés de musique « La Lorraine », de Rosselange, et la « Jeanne d’Arc », de Saulny.
La fanfare du 8e bataillon de chasseurs annonce l’arrivée des autorités par la sonnerie « Au Drapeau » : MM. le général Brion, chargé de présider la cérémonie ; le lieutenant-colonel du 2e génie, représentant le général gouverneur ; Moncelle, député de la Moselle ; Bertrand, conseiller général ; Castin, délégué de l’U.N.C. ; Sechehaye, le sympathique président de la section de Woippy, etc…
Aussitôt le cortège se forme, en tête duquel prennent place les porte-drapeau, et les délégations des différentes sociétés, pour se rendre sur la place de l’église.
LA CÉRÉMONIE DE LA REMISE DU DRAPEAU
Le général Brion résume, en quelques mots, le sens de cette cérémonie qu'est la remise du drapeau. Cérémonie toujours émouvante quand elle s'adresse à des anciens combattants, et quand cet emblème représente toute la somme des souffrances et de gloires de tout un peuple. Il exhorte les anciens combattants de Woippy à rester unis sous ses plis, comme jadis au front, à continuer d'aimer la France et à avoir foi en l'avenir. En remettant ce drapeau, il espère qu'il sera honoré, respecté et bien gardé.
La « Marseillaise » jouée, M. Castille, au nom de l'U.N.C., développe, en présence de cette belle couronne de drapeaux, le rôle et le but de l'association. L'union de tous les citoyens d'une même patrie a été comprise dès la première heure. C'est pourquoi, que ce soient ceux du Souvenir Français, qui furent les apôtres de la cause française pendant les années de l'annexion, que ce soient ceux des « Malgré Nous », obligés de porter l'uniforme allemand avec un cœur français, tous ont compris la nécessité de s'allier, de s'unir dans un bel élan de patriotisme, pour mieux travailler à la grandeur de la France.
A la suite des applaudissements que récoltèrent ces discours et sur le désir de M. Sechehaye, président de la section de Woippy, le cortège se rendit auprès du monument aux Morts, au pied duquel une magnifique gerbe de fleurs est déposée par une Lorraine, au nom des A. C. de Woippy.
Là, M. Moncelle, remercie les autorités de l'avoir invité à cette cérémonie, à laquelle il s'est fait un plaisir de prendre part. Après avoir insisté sur la. nécessité d'une cohésion, d'une union de tous les cœurs pour la défense du drapeau, s'il se trouvait un jour en danger, il s'incline, en signe de reconnaissance et de respect, devant les cendres des soldats morts.
Et la cérémonie se termine par le défilé, au son des cuivres, des sociétés, à travers le village, et un vin d'honneur, offert par la section de Woippy, pendant lequel de vieux souvenirs sont évoqués par les anciens combattants, réunis en famille.
Journal Le Messin
La remise du drapeau de l’U. N. C. de Woippy
Avec un éclat splendide, Woippy, la cite des Fraises, a fêté hier la remise du drapeau à la section locale de l'U.N.C. Non seulement la population tout entière partagea la joie des Anciens Combattants de Woippy, braves défenseurs de notre sol mais nombreux sont leurs camarades venus de près et de loin assister à la fête. Et nombreux sont ceux qui fouillent de leurs yeux le ciel nuageux, car le drapeau flottant fièrement sur la vieille forteresse du Saint-Quentin disparaît dans un voile noir de nuages, et chacun craint que la pluie vienne gâter la cérémonie. Phébus paraît ne pas vouloir être de la partie, mais il ne boude pas longtemps ; bientôt quelques rayons de soleil traversent les nuées, et soudain le soleil brille radieux, souriant du haut du ciel aux organisateurs de cette belle manifestation patriotique. Quel air de fête partout, des drapeaux, des guirlandes et des fleurs, et la masse des hommes que nous rencontrons dans les rues du coquet village. Ce ne sont pas les figures et les mines froides des commerçants et revendeurs de fruits, discutant le prix des fraises des temps ordinaires. Gaîté et joie nous accueillent dès notre arrivée...
LA BÉNÉDICTION
Une imposante foule de fidèles, composée en grande partie d'anciens combattants, assista le matin à la bénédiction du drapeau, qui eut lieu à l'église paroissiale. Le sermon de circonstance fut prononcé par M. le curé de Semécourt, qui mit toute sa foi patriotique dans ses chaudes et vibrantes paroles.
LA RÉCEPTION
Un bel arc de triomphe est dressé à l'entrée du village, orné de fleurs et de drapeaux tricolores. Vers 13 h. 30 arrivent les premières délégations des sections de l'U. N. C. et du Souvenir Français, parmi lesquelles nous notons : les sections de l'U.N.C. de Metz, Moulins, Hagondange, Gravelotte, Courcelles-sur-Nied, Courcelle-sur-Chaussy, Corny, Peltre, Pange, Richemont, Gorze, Plesnoy, Saulny, Herny, Pierrevillers, Norroy-le-Veneur, Hauconcourt, Maizières-lès-Metz, Clouange, Rosselange, Algrange, Longeville-lès-Metz, Ancy-sur-Moselle, avec drapeaux et conduites par leurs présidents ; les délégations du Souvenir Français de Rosselange, Hagondange, Woippy, ainsi que le drapeau du groupement de la Moselle de l'U.N.C., la fanfare du 8e bataillon de chasseurs à pied, les Jeunes Ouvriers de Metz, l'Harmonie de Rosselange, la musique de Saulny.
A 14 heures arrivent le général Brion, qui remettra le drapeau à la jeune section ; le lieutenant-colonel Percond, du 2e régiment du génie, représentant le général Lacapelle ; M. le député Moncelle, vice-président de la Chambre des députés ; Me Castin, président d'honneur du groupe de la Moselle de l' U.N.C. ; M. Desprez, vice-président du groupement, salués par MM. Sechehaye, président, Mangenot, maire et vice-président, Callerin, secrétaire, et Weber, trésorier de la section de Woippy, et par un groupe de jeunes filles en costume lorrain.
LE CORTÈGE
Un cortège se forme alors dans l'ordre suivant : la compagnie des sapeurs-pompiers, la fanfare du 8e B.C.P., quatre jeunes Lorraines portant, lié de rubans, le nouveau drapeau, les autorités, la fanfare des Jeunes Ouvriers, le groupe des drapeaux des sections de l'U.N.C, et du Souvenir Français, l'Harmonie de Rosselange, les Anciens Combattants et la musique de Saulny. A travers le village richement pavoisé, on gagna la place de l'Eglise, où allait être remis le drapeau par le général Brion.
LA REMISE
Une foule immense se presse sur la place devant l'église à l'arrivée du cortège et applaudit les autorités qui prennent place sur l'estrade officielle. Dès que chacun est placé, les jeunes Lorraines avancent au pied de l'estrade, et l'une d'elles remet l'emblème national au général Brion.
Celui-ci déclare que ce lui est une grande joie de remettre un drapeau aux A.C. de Woippy, qui durant un demi-siècle furent séparés de la mère-patrie. Ceci dit, d'une voix forte il commande d'ouvrir le ban et remet au porte-drapeau le nouvel emblème, certain qu'il sera en bonnes mains. La fanfare sonne au drapeau, ferme le ban et exécute « La Marseillaise », qui est écoutée dans un religieux silence.
LES DISCOURS
Lorsque ces mâles accents sont éteints, Me Castin, président-fondateur de l'U.N.C., prend la parole pour saluer ses camarades de la section de Woippy, et il réclame pour les « Malgré-Nous », forcés d'endosser le feldgrau abhorré et le casque inesthétique, les mêmes droits que leurs camarades kaki ou bleu horizon, car il n'y a pas deux sortes de Lorrains ni de Français, et les peuples ne sont pas responsables des dénis de justice des chefs d'Etat.
Ce discours est très applaudi.
DISCOURS DE M. BOUCHEREZ
Le drapeau, on vit, on meurt pour lui, débute le président de la section de Clouange, et de ce symbole, il trace une poétique paraphrase.
« Pour comprendre le drapeau, dit-il, il faut avoir été soldat, il faut avoir passé la frontière et marché sur des chemins qui ne sont pas ceux de la France ! Il faut s'être dit, pendant les journées d'étapes et de fatigues, que tout ce qui reste de la Patrie absente, c'est le lambeau de soie aux trois couleurs françaises qui flotte au centre du bataillon, pour comprendre, pour sentir ce que renferme dans ses plis cette chose sacrée qu'on appelle le drapeau.
« Le drapeau, c'est tout ce qui fut, tout ce qui est la vie de chacun de nous, le foyer où l'on naquit, le coin de terre où l'on grandit, le premier sourire d'enfant, la mère qui nous berce, le père qui gronde, la première larme, les espoirs, les souvenirs.
« Le drapeau, c'est aussi l'honneur du régiment, ses gloires et ses titres flamboyant en lettres d'or sur ses couleurs fanées, avec les noms des victoires. C'est enfin le devoir dans ce qu'il a de plus sérieux et de plus fier, représenté dans ce qu'il a de plus grand (une idée flottant dans un étendard).
Et ce drapeau, il nous le montre faisant le tour du monde, des légions de la 1ère République aux poilus de la Grande Guerre, et il termine :
« Quand vous verrez passer nos trois couleurs, saluez-les et inclinez-vous bien bas devant leurs plis majestueux, pour lesquels 1.500.000 Français sont tombés, pour que vous restiez Français, et vous, Lorrains, pour vous avoir délivrés du joug teuton. « Vive la France! » « Vive la France! ».
Ce cri est repris par tous.
AU CIMETIÈRE
Là, M. Sechehaye prend à son tour la parole pour rendre hommage à nos morts et invite la population à se recueillir sur leurs tombes.
Puis, M. le député Moncelle, en quelques mots pessimistes, déclare la situation grave, mais il espère que le nation italienne, hier à nos côtés, ne se laissera pas entraîner dans des revendications sacrilèges inspirées par Treviranus.
Cette brève allocution terminée, il dépose au pied du monument aux Morts une gerbe de fleurs naturelles.
La « Marseillaise » clôt la pieuse cérémonie, puis le cortège se reforme et l’on se rend salle Wagner, où au cours d’un vin d’honneur, les Anciens Combattants rappelèrent les heures de gloire et de souffrance vécues côte à côte. W.P. (LM)
Vendredi 12 septembre 1930
Saint-Remy près Woippy. Fête patronale.
Les jeunes gens de Saint-Remy se font un plaisir d’inviter tous leurs amis et connaissances des environs à venir se divertir avec eux à l’occasion d la fête patronale qui aura lieu les dimanche 14 et lundi 15 septembre.
Une grande sauterie sera organisée avec le concours de l’orchestre Max à l’ombre du grand noyer. Il y aura des divertissements pour tous, tels que jeu de mouton, oie, etc. On dégustera chez les débitants des consommations de premier choix.
Donc tous dimanche à Saint-Remy. (LL)
Samedi 13 septembre 1930
Administration des Domaines. Vente aux enchères publiques.
Le jeudi 18 septembre 1930, (…) à 11 heures, au Fort Gambetta (1 200 mètres Est de Woippy) : 1 baraque en bois, 1 clôture en planches de 2 mètres de hauteur. (LL)
Jeudi 18 septembre 1930
Woippy. Relève-Selle.
Les jeunes gens de Woippy invitent la jeunesse de Metz et des environs à venir célébrer avec eux le relève-selle, qui aura lieu dimanche prochain, le 21 septembre.
A partir de 16 heures, divertissements divers et grand concert dans la salle du « Café du Commerce » (Mme veuve Natier).
En avant les jeunes. Rendez-vous tous, dimanche, dans la cité des fraises, vous vous y amuserez. (LL)
Vendredi 26 septembre 1930
Carnet blanc.
– Mardi dernier a eu lieu dans notre église paroissiale le mariage de Mlle Yvonne Mangenot et de M. Robert Schlupp, employé aux Contributions directes. L’église avait reçu à cette occasion sa parure de grande fête et c’est au milieu d’ornements et de fleurs aménagées par les « Enfants de Marie » que M. l’abbé Guénot unit pour la vie les deux jeunes gens. Aux heureux époux et à leur famille, nous adressons nos meilleurs vœux de bonheur.
Préparation militaire supérieure. – C’est avec un vif plaisir que nous venons d’apprendre le beau succès remporté au Brevet de P.M.S. par le fils de notre sympathique directeur d’école, Me Walter, jeune avocat, à Metz. Sur 860 candidats reçus comme élève officier à St-Cyr, notre jeune compatriote s’est classé avec le n° 98. Nous lui adressons nos meilleures et nos plus cordiales félicitations. (LL)
Samedi 27 septembre 1930
Woippy. Pauvre homme.
Le nommé Marcel Webert, né en 1883, à Conflans, avait depuis trois semaines élu domicile dans le bois de Woippy, où il couchait à la belle étoile, sur un lit fait avec des gerbes de blé et matelassé avec du regain.
Il vivait de carottes et de fruits.
L’actif chef de brigade de Maizières-lès-Metz, est venu mettre un terme à sa villégiature et l’a remis à l’autorité locale, car le pauvre diable ne paraît pas jouir de toutes des facultés mentales.
U.N.C. Les camarades de la section sont priés de se joindre à la délégation qui accompagnera le drapeau, dimanche prochain, à Norroy-le-Veneur. Rendez-vous à 13 h. 30, devant la maison du camarade Bassompierre. (LL)
Mercredi 8 octobre 1930
Souvenir français. – La cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les combattants français tombés au cours de la dernière guerre et de 1870 dans les combats livrés à Ladonchamps et sous Metz, aura lieu le dimanche 12 octobre, à 14 h. 30, en l’église de Woippy.
Les membres de la section de Woippy et ceux des sections voisines, ainsi que toutes les personnes qui pourront se joindre à eux, sont priés de vouloir bien assister à cette cérémonie du Souvenir. (LL)
Lundi 13 octobre 1930
Le Souvenir Français à Woippy. – C’est en présence d'une foule relativement grande qu'eut lieu hier la fête commémorative des morts de la bataille de Ladonchamps de 1870-1871.
A 14 heures 30 eut lieu un office liturgie, où M. le Cure d'Ennery fit un éloquent sermon. Après l’office l’on se rendit au monument aux morts où, avec son talent et éloquence habituels M. Henri de Ladonchamps fit un grand discours dont, ci-dessous, nous donnons les principaux passages :
« C’est l’irrésistible désir de toute vie qui s'éteint, que de revivre au moins dans la pensée de ceux qui restent, et l'un des derniers mots qui frémit sur les lèvres que va glacer la mort : « Souvenez-vous de moi ».
N’est-ce pas cette phrase que, bien souvent, nous avons entendu prononcer par nos frères d'armes ?
Pour nous, en ce grand jour de commémoration de ces chers disparus, lors de la bataille de 1870-71 et plus spécialement de celle de 1914-1918, où les yeux se baissent plus alourdis de larmes vers les tombes, quel réconfort au cours de la cérémonie religieuse ; quel réconfort aussi d'avoir entendu M. le Curé d'Ennery.
Mais cette année où un nouveau drapeau accompagne pour la première fois le nôtre et que la section des anciens combattants a elle aussi son emblème tricolore, je le salue profondément comme je salue celui de l'Union, et remercie tous les membres de ces deux sociétés, ainsi que nos amis des villages limitrophes qui se sont associés à notre démarche.
En même temps qu'un monument perpétue le souvenir, il est un témoignage de reconnaissance. Ne rappelle-t-il pas aussi les dangers courus et qui peuvent revenir ? et affirme la nécessité de certaines vertus qui ont sauvé le pays.
Nous n'avons pas le droit, en effet, de considérer uniquement comme un souvenir glorieux, mais stérile, l'admirable héritage de nos aînés. Il faut servir et vous suivrez leur digne exemple : il faut surtout servir quand c'est pour défendre son pays, sa patrie : la France.
Nous devons être unis. « Unis ! Nous savons l'être dans les moments de grand danger », disait à Brest, il y a trois jours, le représentant de la France. Et, ajoutait-il, il n'est pas déraisonnable de penser que si nous savions pratiquer en tout temps cette union bienfaisante, périls graves et dangers momentanés seraient le plus souvent évités. R.8. (LM)
Jeudi 23 octobre 1930
U.N.C. – Une réunion général aura lieu samedi soir, à 20 heures, au café Flérès. Tous les camarades de la section sont priés d’assister à la réunion, où il sera parlé de la tombola en cours, et où ils seront priés d’émettre un vœu aux services d’Alsace-Lorraine, concernant l’attribution de la retraite gratuite. (LL)
Dimanche 9 novembre 1930
Etude de M
e Jules Allard, notaire à Metz, place Saint-Martin, n° 1. Successeur de M
es Kerckhoff, Hamm et Jager.
Le mardi 25 novembre 1930, à 3 heures de l’après-midi, à Woippy, au café du Commerce, par le ministère de M
e Allard, notaire, Adjudication volontaire d’une maison d’habitation sise au village de Woippy, rue de Metz, n° 20 bis et de divers terrains dont plusieurs plantés de fraises en plein rapport, situés sur le ban de Woippy.
Dépendant de la succession de M. Nicolas Boutter. Pour tous renseignements, s’adresser en l’étude, et pour traiter, à MM. Zivy et Cie, négociants en immeubles, 12, rue de Serre, à Nancy, tél. 692, ou à leurs bureaux de Metz, M. Constant Vormus, 60, rue Serpenoise, tél. 170. (LL)
Dimanche 16 novembre 1930
La fête de « l'Espérance ».
Samedi 8 novembre, il y avait grande animation chez les membres du Club « L'Espérance ». Vers 19 h. 30, tous les membres se donnaient rendez-vous au Café Bader, siège du Club, répondant à l'invitation de leur Comité pour le banquet amical de clôture de la saison des jeux de quilles qui, cette année, était le cinquième. La musique du Club accueillit les membres par des marches entraînantes ; la soirée s'annonçait des plus brillantes.
Notons, en premier lieu, que la salle du banquet avait été ornée avec un goût parfait aux couleurs nationales. Nous remarquons parmi les invités : MM. Mangenot, maire de Woippy ; Fabert et Lamort, adjoints ; tous membres d'honneur du Club. Ces messieurs avaient pris place aux côtes de M. Ch. Lahaire, président. Les mets succulents, préparés par un excellent cordon bleu, ainsi que les vins choisis de la Maison Bader, furent appréciés comme il convenait par tous les membres, animés de franche gaîté. Au dessert, le président prit la parole pour remercier les invités, ainsi que les membres du Club pour leur belle tenue observée pendant toute la saison des jeux.
Par la même occasion, il épingla l'insigne à M. Lamort, adjoint, et le nomma membre d'honneur du Club, geste qui fut accueilli par un tonnerre d'applaudissements.
M. Lamort, tout ému par ce beau geste, remercia le président et toute la Société pour l'honneur qui lui était fait. Il promit de faire tout ce qui était en son pouvoir pour prêter aide et assistance au Club et cela dans toutes les circonstances.
Puis le sympathique et infatigable secrétaire, M. Léon Henry, dans un discours fort applaudi, retraça la vie du Club en incitant ses camarades à conserver cette camaraderie qui ne cesse de régner au sein du Club. Paix, travail, amour et concorde, dit-il, c'est la devise que chacun de nous doit choisir pour aboutir à des résultats tangibles.
« Vive le Club! » « Vive Woippy! » et « Vive la France », dit-il, pour terminer son discours, qui fut suivi de « La Marseillaise » chantée en chœur par toute l'assistance.
Ensuite M. le Maire remercia la Société en des termes émus, trouvant à chaque banquet du Club, dit-il, la même harmonie ; il souhaita longue vie et prospérité au Club dont il est fier d'être membre d'honneur.
Au champagne, plusieurs toasts furent portés, notamment par MM. F. Jungling et Galleron.
La fête se prolongea bien avant dans la nuit avec le concours bénévole de plusieurs membres qui épuisèrent leur répertoire de chansons anciennes et modernes. C'est avec le cœur gros que l'on se sépara en emportant le meilleur souvenir de cette belle soirée passée entre amis et en se donnant rendez-vous pour l'année prochaine.
Un assistant dont le souvenir de cette fête restera vivace. (LM)
Lundi 17 novembre 1930
Conseil municipal du 30 octobre. Voir en fin de page.
Dimanche 23 novembre 1930
Carnet rose.
Nos apprenons la naissance du petit François-Georges, fils de M. Alphonse Ladaique. Nos sincères félicitations. (LL)
Mercredi 26 novembre 1930
L’assemblée des riverains. – L’assemblée publique des propriétaires et locataires fonciers des communes de Woippy et Devant-les-Ponts, réunie le 23 novembre à la salle Flérès, à Woippy, sous la présidence de M. Stef J. fils, qui, après avoir entendu les doléances exposées nettement par le orateurs intéressés, affirme que par une omission ou défaillance regrettable de la part des facteurs responsables tant de la surveillance que de l’entretien des cours d’eau, il y a lieu de réparer ou de reconstituer sur une nouvelle base, et ce dans un sens donnant entièrement satisfaction tant aux riverains qu’à la commune, l’ensemble des cours d’eau de la commune et notamment le « Ruisseau de Woippy », compte tenu du renforcement du débit de ce cours d’eau depuis les travaux de canalisation effectués avant-guerre au Fort de Saulny, et a associé à …, conseiller général de Metz, concernant la régularisation du cours du « Ruisseau de la Bonne-Fontaine », au lieu-dit « Trente fauchées », et demande que l’exécution desdits travaux s’opère dans le plus bref délai, afin d’éviter de plus grands dégâts. (LM)
Vendredi 28 novembre 1930
U.N.C. – L’assemblée générale de la section aura lieu le dimanche 7 décembre. De plus amples renseignements seront donnés à tous les membres ultérieurement. Toutefois, nous rappelons que le comité sera élargi de six membres. Les camarades qui désireraient poser leur candidature, ou qui désireraient présenter un ou plusieurs membres de la section, sont priés d’en aviser le secrétaire avant le 6 décembre. Pour faciliter le travail, nous prions également les camarades qui désireraient poser des questions exigeant un vote à l’assemblée générale, d’en aviser un membre quelconque du comité. Le secrétaire. (LL)
Jeudi 18 décembre 1930
Théâtre de l’Union. – Dimanche prochain, 21 décembre, dans la salle du « Lion d’Or », l’Union de Woippy, continuant une tradition inaugurée depuis de nombreuses années déjà et encouragée par le succès que remporte près du public ses représentations théâtrales, donnera la première de ses soirées d’hiver, à laquelle elle convie tous les membres et amis de la Société.
Au programme figure, outre les intermèdes toujours goûtés de la fanfare et des chanteurs, une bouffonnerie en 3 actes, une comédie et un petit drame.
Chaque sociétaire recevra deux billets d’entrée gratuits. Rideau : 20 heures.
La présente insertion tient lieu d’invitation. (LL)
Jeudi 25 / Vendredi 26 décembre 1930
Retraite du combattant. – Afin de faciliter aux anciens combattants l’établissement de leur dossier pour l’obtention de la retraite gratuite du combattant, la section de l’U.N.C. de Woippy assure une permanence à la mairie, le samedi 27 courant, de 20 à 22 heures.
Les postulants sont priés de se présenter munis du formulaire de dossier, qu’ils trouveront chez le camarade Charles Kieffer, ainsi que de toutes les pièces militaires en leur possession. (LL)
Dimanche 28 décembre 1930
Nécrologie.
Mme Pierre Mangenot. C’est un véritable calvaire qu’a achevé, dans la nuit de la fête de Noël, une excellente et très digne chrétienne, Mme Pierre Mangenot. Epouse et mère dévouée, pleine de vie et de bonté, d’une rare intelligence et d’un cœur charitable, la défunte s’en va après près de douze années de souffrance supportées avec résignation et courage, entourée de l’affection de son époux, de ses deux filles et de leurs familles, ainsi que de l’estime de tous ceux qui l’ont connue et hautement appréciée. A ceux et celles qu’elle laisse dans les regrets et dans la douleur, le « Lorrain » offre ses chrétiennes condoléances. R.I.P. (LL)
Jeudi 19 juin 1930 |
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Lundi 17 novembre 1930 |
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