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Le Bulletin paroissial de Woippy
Année 1954

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N° 12. Janvier 1954


En 1954, le problème n° 1 LES LOGEMENTS
Il ne s'agit pas de se lamenter, ni de faire l'examen de conscience des autres, mais le nôtre.
On gémit sur la désorganisation de la famille. On se scandalise devant l'immoralité, devant l'enfance délinquante, devant l'alcoolisme. Que valent ces gémissements ? Que vaut ce scandale ?
On est effrayé de l'inconscience de notre époque. La vie de famille est rendue pratiquement impossible pour beaucoup, parce qu'ils n'ont pas un logement convenable. Il faut assurer d'abord cela.
Devant des cataclysmes brutaux et soudains comme celui qui s'est abattu l'an passé sur la Hollande, on mobilise toutes les forces, toutes les énergies et un magnifique élan de solidarité internationale se manifeste spontanément.
Mais il y a des cataclysmes aussi dangereux que l'inondation ou le feu, qui submergent lentement les victimes, insensiblement. On s'y accoutume, on s'y résigne et à cause des taudis, la maladie tue, les misères physiques et morales gangrènent notre société.
IL FAUT QUE TOUS NOUS NOUS Y METTIONS
Voici deux bons vieux dans l'unique pièce habitable de la maison croulante. Tout le reste a été transformé en débarras et condamné.
Dans cette maison, les cabinets communs sont situés de telle sorte que, dans un logement, l'unique fenêtre doit toujours rester fermée.
Ici, les enfants se marient et logent ensemble, faute de pouvoir aller ailleurs : 11 dans trois pièces.
On construit des sana, des aériums, des prévents. Une journée d'un malade assuré social coûte a l'Etat 1.200 francs par jour ! Ne serait-ce pas moins coûteux de tuer le mal dans sa source, de tuer les taudis et de sauver tous ces enfants qui ont besoin d'air, d'espace, de lumière, de place ?
Combien de jeunes sortiront aigris, durcis de ces années sans joie, combien de ménages désunis parce qu'ils n'ont pas trouvé un vrai logement où allumer un vrai foyer, combien de misères morales qui sont nées d'autres misères dont nous sommes peut-être en partie responsables ?
Bien sûr, il revient à l'Etat en premier lieu, à l'heure actuelle, de construire pour tous ces mal logés.
Bien sûr, la prudence et d'amères expériences freinent nos élans, même sincères de charité.
Mais le mal est trop grand et la charité urge et nous presse. Chacun, pour notre part, nous aurons à coeur en ce début de travailler à faire disparaître les causes de tant de désordres, le grand scandale de notre époque.
Tous ces malheureux, ces pauvres modernes, sont de notre famille. Dans notre monde, il faut essayer de mettre un peu de bonté.

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N° 13. 1er février 1954

Mes chers Paroissiens,
Le Saint-Père nous demande de faire de cette Année Mariale, qui nous prépare à célébrer le centenaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception, une Année de Prière.
En rappelant ici ce grand devoir qui nous est demandé, comment ne pas évoquer la scène évangélique au cours de laquelle les Apôtres demandèrent à Notre-Seigneur de leur apprendre à prier.
S'il en est parmi vous qui ne prient point, qui prient rarement, qui ne sentent pas au fond de leur âme le besoin de prier, c'est sans doute parce qu'ils se font de la prière une idée fausse. Puissent-ils, au moins, murmurer du fond du caeur l'humble demande des Apôtres : « Seigneur, apprenez-nous à prier ! »
S'il en est parmi vous qui se découragent dans la prière, parce qu'il leur semble que leurs demandes ne sont pas exaucées, c'est qu'ils se font de la prière une idée étroite ou incomplète. Au lieu d'abandonner la prière, qu'ils répètent, eux aussi, l'invocation des disciples : « Seigneur, apprenez-nous à prier ! »
Que tous, pour apprendre à prier - ou à mieux prier - tentent l'expérience suivante : qu'ils relisent, avec des yeux nouveaux, le « Notre Père ».

Il nous faut redécouvrir le « Notre Père » et regarder avec des yeux nouveaux cette prière divine dont la splendeur est trop souvent obscurcie et voilée par des années d'indifférence et de routine, comme ces tableaux de maîtres égarés pendant des siècles dans un réduit obscur, et qui éblouissent les connaisseurs quand ils sont nettoyés et remis en pleine lumière.
Considérons, avec un respect mêlé de tendresse, cette prière que nous a léguée le Christ.
Nous y découvrirons que toute prière est avant tout une attitude filiale devant Celui qui est vraiment notre Père. Père, Dieu l'est encore davantage en ces heures mystérieuses qui nous purifient et nous jettent en pleurs dans ses bras.
Nous y apprendrons à demander d'abord que son règne arrive et que sa volonté soit faite.
Nous ne ferons pas seulement entendre le cri de notre détresse personnelle, mais la plainte de toute l'humanité souffrante : « Donnez-nous NOTRE pain de chaque jour » : Prière sociale qui fait de tous une même famille.
Nous y apprendrons le pardon chrétien des offenses qui est la condition du pardon divin. Nous y demanderons d'être délivrés du mal physique qui brise les corps, du mal moral : le péché et tout ce qui le cause.
Votre curé.

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N° 14. 1er mars 1954

Mes chers Paroissiens,
Dans notre monde devenu technique, savant, atomique, mais qui tend de plus en plus à se déshurnaniser, est-il de bon ton de parler de Jésus-Christ ? N'est-ce pas, pour le monde moderne, du radotage ?
Pourtant, plaise à Dieu que nous ayons tous le coeur de feu de saint Paul pour oser dire : « Je ne veux plus connaître que Jésus-Christ et même que Jésus crucifié ! »
Il y aurait plus d'amour entre les hommes, on se dirait davantage la vérité, on ne tuerait et on n'arrêterait pas la vie, on s'exciterait moins à la haine et on rechercherait moins fébrilement, dans les laboratoires, le moyen d'être plus fort et de dominer sauvagement les autres. Comme les hommes gagneraient à dire avec saint Paul : « Je ne veux plus connaître tout cela.... » qui fait notre malheur.
Aussi devons-nous tourner nos regards vers Celui qui nous offre la vérité et la vie avec le moyen d'y arriver, parce qu'Il est la Vérité et la Vie et la Voie.
« Je ne veux plus apprendre que Jésus-Christ. » Le reste, nous l'avons appris assez et nous n'avons pas le droit d'en apprendre davantage tant que nous n'aurons pas appris du Christ la manière de s'en servir, le « Chemin » vers la « Vie » et la « Vérité ». Car, dans la science du Christ, nous sommes très en retard. Aussi devons-nous nous décider à ne plus apprendre que le Christ, le temps qu'il sera nécessaire pour combler notre dangereux retard.
Mais, attention ! On peut savoir son catéchisme par cœur ; on peut parler sans cesse du Bon Dieu et même de la Sainte Vierge, on peut prêcher officiellement Jésus-Christ, sans le connaître comme saint Paul le connaissait, sans apprendre de Lui d'Amour.
Puisque, à travers le Carême, nous montons vers la Semaine Sainte, n'ayons pas peur de prononcer jusqu'au bout la parole de saint Paul :
« Je ne veux plus connaître que Jésus-Christ et même que Jésus Christ crucifié. »
Jésus-Christ ne serait pas le Chemin, la Voie dans le bonheur, s'Il ne s'était pas oublié toute sa vie pour les autres ; Il ne serait pas la Vie s'Il n'était pas descendu de la paix du Ciel, volontairement, pour nous sauver, en donnant sa « vie » pour nous ; son Message ne serait pas la Vérité si ce n'était un Message d'Amour, le Message de l'Amour en Croix, d'un innocent crucifié et payant vour nous, coupables.
C'est ce Jésus-là qu'il nous faut connaître, en l'imitant dans notre vie... Qu'à son exemple notre vie se rectifie durant ce Carême, que notre Foi augmente, que notre Charité s'intensifie. Qu'il soit en notre coeur, ce Christ, qui s'est immolé par amour. VOTRE CURE.

Rien où mettre sa tête
En janvier, on a enfin mis à l'étude des moyens de construire des logements économiques et habitables ; l'on a décidé que plusieurs milliers de logements de première urgence seraient construits à bref délai pour les plus infortunés des sans-logis.
Il a fallu qu'un petit enfant parisien meure de froid, un bébé de trois mois, dont les parents n'avaient trouvé pour se loger qu'un car délabré, pour que l'on réalise l'immense détresse des sans-logis et mal-logés. Cet enfant est mort à Neuilly-Plaisance : toute la misère derrière un si joli nom !
Le ministre de la Reconstruction a entendu le cri d'alarme de l'abbé Pierre et a été ému devant de telles détresses.
M. Grunebaum-Balin, président de l'Office des H.B M. de la Seine, a pu écrire 4.000 immeubles totalisant 15.000 logements sont toujours habités, bien que déclarés en état de péril.
400.000 logements reconnus insalubres ne peuvent être évacués faute de logements de remplacement.
A Paris, 500.000 personnes, soit 12% de la population, habitent à l'hôtel et dans quelles conditions, à quels prix !
411.000 logements de vi1les de plus de 50.000 habitants sont surpeuplés. 4.700.000 Français, soit 22% de la population urbaine, étaient mal logés en 1946... Qu'a-t-on fait depuis ?

M. Léo Hamon déclare : « Face à cet immense besoin, à cette menace perpétuelle pour la santé, pour les ménages, pour la vie de ceux dont un déshérité a pu dire que, morts, ils auraient plus de place dans leur cercueil que dans leur taudis ; il faut agir vite. »
Et il ne suffira pas de construire, car pour la plupart des déshérités, les prix et les loyers des constructions actuelles sont trop élevés et beaucoup ne pourront accéder à un logement définitif que lorsque le niveau de vie aura été amélioré.

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N° 15. 1er avril 1954

Mes Chers Paroissiens,
Quelle que soit la gravité des événements que trous vivons, la principale « actualité » de cette semaine va tenir, pour des millions d'êtres humains, aux quelques pages d'Evangile où sont contés la passion, la mort et la résurrection de notre unique Sauveur.
Nous voudrions seulement insister sur ce point la vérité humaine de ce récit, la ressemblance étonnamment profonde des portraits de tous ces personnages mêlés au drame, de Pierre à Joseph d'Arimathie, de Judas à Pilate, non seulement avec les modèles, avec ces hommes qui ont été réellement Pierre, Joseph, Judas et Pilate.., mais avec tous les hommes qui peuvent retrouver en eux des reflets de Pierre ou de Joseph, de Judas ou de Pilate, ou des autres...
Dans la Passion, il y a le Christ aux prises avec les hommes. Pour revivre cette Passion, il faut suivre les pas du Christ, bien sûr, mais il n'est pas inutile de méditer aussi sur les actes de ceux qui furent alors ses amis et ses ennemis, ou l'un et l'autre ensemble.
Plus on les observe, plus on est obligé d'admettre que ces peintures sont des miroirs.
Miroirs de nos lâchetés, de nos cupidités, de nos égoïsmes, de nos trahisons, miroirs de nos fidélités fragiles reniées au premier danger, et pas toujours retrouvées au chant du coq...
En ces quelques hommes, qui prirent part à ce terrible « jeu de l'enfer et du ciel », c'est aussi toute l'humanité qui, plus ou moins, s'incarne, puisqu'en somme l'essentiel de l'histoire humaine tient dans l'acceptation ou le refus du Christ et de sa Vérité.
Depuis deux mille ans, que de Judas ou de Pilate !
Que de Pilate surtout en notre temps d'orgueil où tous les abandons et les laisser-faire se couvrent d'une sorte d'intellectuelle et sereine indifférence.
Que de puissants du jour, que de « maîtres » encencés qui, volontiers, se penchent sur le cas « Jésus » et sur son message, comme le lit Pilate en essayant de sauver ce Juste, et qui, comme Pilate, finissent par renoncer et s'en laver les mains !
Parce qu'il y a trop d'obstacles, parce qu'Il a trop d'ennemis, parce qu'on ne veut pas d'histoires, parce qu'au fond on ne se soucie pas qu'il y ait une « Vérité », parce que, si l'on admettait cette Vérité, il faudrait trop lui sacrifier, choisir entre elle et tout le reste...
Oui, cette histoire de la Passion du Christ, elle date de deux mille ans et elle est d'aujourd'hui.
Nous connaissons la Victime, Victime d'hier et d'aujourd'hui.
Nous connaissons peut-être aussi ses meurtriers et leurs complices. Ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui...
Votre Curé.

STATISTIQUE PAROISSIALE
Mariage. Le 1-3 : André Klein et Odette Bouche.
Sépultures. Le 12-2 : Louis Lemiatte, rue du Rucher. Le 22-2 : Jean-Pierre Stauder, rue Saint-Eloy.

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N° 16. 1er mai 1954



( Suite en haut de page, colonne de droite )

 

N° 16 - Mai 1954 (Suite)

Les chiffoniers d'Emmaüs
« Sans moi, vous seriez des malheureux. Sans vous, je serais un bavard inefficace... » Ainsi parle l'Abbé pierre à ses chiffonniers.
A quoi comparer ces bizarres communautés ?
A Neuilly-Plaisance, le forçat libéré voisine avec l'ancien abbé mitré, le séminariste avec l'ex-notaire, le militant avec l'épave humaine. Sur la vingtaine de permanents qui composent la petite staff d'Emmaüs, un petit nombre d'entre eux seulement se sont constitués en une Fraternité spirituelle offrant, sur la base des règles évangéliques de travail, du don de soi et de vie intérieure, les possibilités d'une existence tout à la fois ouvrière et monastique. Mais tous, chrétiens ou non, luttent au coude à coude pour se sauver et en sauver d'autres.
Peut-être sommes-nous en train de recréer ce rouage essentiel qui manque à la société moderne la communauté monastique de base, aime à dire l'Abbé quand on l'interroge sur Emmaüs. La communauté d'hommes rassemblés, les uns parce qu'ils sont écrasés par la misère du monde ; les autres parce qu'ils y sont trop heureux et qu'ils veulent renoncer à leur vie, lui redonner un sens en la mettant au service des autres. Ça devait être ça, les communautés monastiques du Moyen-Age. »
TROIS PRINCIPES
+ Le travail. - « Jamais nous n'accepterons que notre substance dépende d'autre chose que de notre travail. » Les prêts ne sont affectés qu'à l'agrandissement des communautés et des cités.
+ La communauté. - Le travail de tous au service de tous. Emmaüs n'est pas une oeuvre, ni un asile. On n'y travaille pas non plus pour un patron. « Les bénéfices, m'a dit un compagnon, c'est 140 mamans logées et heureuses. »
+ Le service. - Car c'est cela le troisième principe. Le but du travail en commun, c'est de secourir quiconque est dans la détresse, et plus particulièrement les sans-logis.
« Il nous faudrait des hommes qui aient la vocation, qui soient capables d'organiser, de trouver à chacun l'endroit où il rendrait le mieux. Pas des types qui viennent pour commander, mais pour servir discrètement, intelligemment. Pour être le poteau sur lequel le malheureux s'appuie quand il a un coup de cafard, et que survient la tentation de suicide...
- Et pourquoi ce nom d'Emmaüs ? lui ai-je demandé pour terminer.
- Parce qu'Emmaüs c'est l'histoire de deux disciples qui avaient fui, désespérés, le soir de Pâques, loin de la ville et de la police. Tout s'était effondré. Ils ne croyaient plus à rien. Et un homme leur est apparu, a cheminé un bout de temps avec eux, a partagé leur repas. Ils l'ont reconnu. Le Christ était donc ressuscité ! Il avait vaincu la mort et le péché du monde. L'espoir à nouveau leur était permis. Ils sont partis en courant vers Jérusalem, au Cénacle, retrouver leurs compagnons. Ils allaient changer la face du monde...
Cette histoire, c'est celle de quelques-uns d'entre nous ici... »

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N° 17 - 1er juin 1954







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N° 18. 1er juillet 1954



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N° 20. 1er octobre 1954

BIEN CHERS AMIS,
Avec les classes de l'école reprennent aussi les cours de catéchisme. Permettez que j'attire votre attention sur vos devoirs concernant le catéchisme. Ne vous désintéressez pas de vos enfants, secondez le prêtre et apportez votre concours bienveillant et généreux. De plus en plus nous sommes amenés à reconnaître la profonde influence de tout ce qui touche à la première enfance. Chez les jeunes adolescents, tels comportements, inexplicables en apparence, résultent de chocs, d'émotions, de sentiments qui datent des premiers mois de l'enfance. On entend parfois dire d'un jeune enfant « Il ne comprend pas, il ne saisit pas. » On s'imagine que tout ce qui se passe et qui se dit autour de lui ne laisse aucune trace dans son petit être. Détrompons-nous. Les expériences scientifiques et pédagogiques accusent le contraire de nos affirmations. Parentss et tous les autres, sachez que la responsabilité est gravement engagée auprès des enfants.

Cette responsabilité demeure des années durant, tout le temps où l'enfant, le jeune homme, la jeune fille reste perméable à toute influence extérieure. Il ne suffit pas de protéger ces vies contre tout ce qui pourrait les flétrir, les empoisonner, il importe d'enrichir, de fortifier ces jeunes vies pour leur permettre de s'épanouir.
« Malheur, dit le Christ, à quiconque scandalise un jeune ». Bienheureux ceux qui les gardent purs, avec une conscience droite et chrétienne. Il ne suffit pas de les surveiller, ni même d'instruire, il faut s'efforcer de les former à acquérir une conscience chrétienne. Vivre et sentir avec le coeur du Christ. Cette formation chrétienne de la conscience des enfants sera l'oeuvre des catéchismes, avec la collaboration des parents. On a souvent insisté - et avec raison - sur l'influence décisive des mamans dans l'éducation. Nous recommanderons spécialement à Notre-Dame du Rosaire de nous, aider tous à obtenir ce renouveau chrétien indispensable. Bien à vous,
Votre curé.



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N° 21. 1er novembre 1954

Mes chers. Paroissiens,
En vous invitant à prier pour vos chers disparus, je voudrais cette année qu'à l'occasion de cette fête de la Toussaint nos regards s'élèvent vers le Ciel et que nos coeurs s'orientent plus résolument vers le Bon Dieu.
J'ai sous mes yeux les conseils que donnait un curé à ses paroissiens : « Si, écrivait-il, vous avez été largement pourvus par la Providence, vous êtes tenus d'en abandonner une bonne partie à vos .frères moins favorisés. Plus votre richesse monte, plus la part faite à la charité doit y tenir de place. Nous vous demandons, au fur et à mesure que les ans s'écoulent sur votre tête, de vous « libérer » peu à peu du luxe et de l'argent, pour finir les dernières années de votre vie dans un certain dépouillement. Parents et grandsparents, ne croyez-vous pas qu'il faut donner à vos enfants une partie de vos meubles assez tôt pour qu'ils puissent en jouir au début de leur vie familiale ? Ne pensez-vous que ce soit une belle manière d'agir que d'aider vos jeunes ménages à s'installer ? Vousmêmes, par esprit chrétien, sachez vous contenter d'une existence de plus en plus « détachée ». Jeunes foyers, si vous avez l'ambition de faire de vos enfants des hommes au service des autres, des hommes pour qui la vie n'aura d'autre sens et d'autre bonheur que de rendre les autres plus heureux, vous leur apprendrez à se méfier de l'argent. Vous leur répéterez la parole du P. Lyonnet : « Pauvre amour que l'amour du riche, triste amour que l'amour de ceux qui ne peuvent rester ensemble que si l'argent est avec eux. L'argent qui peu à peu fausse toutes les valeurs, défigure et souille des visages autrefois clairs et purs, détruit toute la jeunesse, l'argent qui n'a pas accès aux bases de l'amour... »
Peut-être vous semble-t-il que nous sommes loin de la Toussaint et de nos défunts. Et pourtant, non.
Quelle que soit notre situation, quels que soient nos jugements sur les conseils très précis de ce prêtre, il reste que notre regard doit être pur, purifié, en ce jour de Toussaint pour mieux comprendre Dieu et entendre son appel. Or c'est bien dans la voie du détachement de nos richesses et de nous-mêmes, dans une acceptation toujours plus grande du précepte d'amour que nous a enseigné Notre-Seigneur, que nous trouverons clarté et force.
Ainsi purifiés, rapprochés de Dieu, nous serons plus près de nos défunts, plus puissants dans notre intercession en leur faveur.
Si nos morts pouvaient parler, ils nous crieraient bien fort d'entrer généreusement dans cette voie royale de la Croix et de la Charité.
Votre curé.



QUELQUES CONSEILS DE VOTRE CURE !

Comment occuperez-vous les longues soirées d'hiver ?
Assurez-vous de belles et saines lectures ! Terminez chacune de vos journées par une fervente prière du soir en famille !
Avons-nous su profiter des grâces nombreuses de l'Année Mariale ?

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N° 22. 1er décembre 1954

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