Plesnois
Dimanche 13 mai 1906 Commune de Plesnois. Vente de bois. Jeudi, le 17 mai 1906, à 10 heures du matin, dans la coupe communale située près de Marengo, la commune de Plesnois procèdera à l’adjudication de : 7, 92 mètres cubes de chêne en grume, 232 stères de bois de chauffage, et 3000 fagots. Plesnois, 3 mai 1906. Le Maire, E. Leroy. (GdL) Dimanche 23 septembre 1906 Plesnois. On nous écrit le 20 septembre : « Monsieur le rédacteur, Par la présente, je viens un peu tard , il est vrai, relater à vos aimables lecteurs et lectrices une aventure de chasse qui s’est passée le jour de l’ouverture. Le fait est seulement parvenu à ma connaissance ces jours derniers. Donc voici : Une brave campagnarde d’une localité située non loin du fort de Saulny était occupée à ramasser de l’avoine dans les champs. Les chasseurs, au nombre de six à huit, traquent monts et vallées et arrivent tout à coup près de cette femme. Un lièvre part : « pan, pan, pan », et « pan, pan » et… la femme crie au secours. Elle est blessée assez grièvement. Lequel des chasseurs a tiré si maladroitement ? Reste à deviner ! On discute. Les soupçons vont leur train, lorsqu’un jeune chasseur tranquillise les autres en disant : « Je me charge des soins à donner à cette femme, j’en paierai tous les frais ». Là-dessus on fait transporter à domicile la blessée qui, pour comble de malheur, se trouve encore dans un état intéressant, et on téléphone au médecin de Maizières de venir. Celui-ci ordonne immédiatement le transport à l’hôpital, où la malade doit encore se trouver aujourd’hui. Très bien ! Maintenant on savait à quoi s’en tenir. Ce jeune tireur qui était, paraît-il, un peu énervé et fatigué -il avait déjà marché 5 ou 6 km pour arriver sur la chasse- avait tout bonnement pris une femme pour un lièvre, et il réparait son tord. Très beau de sa part ! Mais attendait ! La nuit apporte conseil et de nouvelles idées. Ce brave retire sa parole, dit que ce n’est pas lui qui a blessé la femme et envoie le lendemain une carte postale à chacun de ses collègues en leur disant à peu près ceci : « Monsieur, ce n’est pas moi qui ai blessé la femme ; je ne payerai que ma part des frais. Salut ! » Que devient alors la confraternité ? C’est à l’italienne cela ! Pas étonnant !!! Agréez, etc. » Jeudi 6 décembre 1906 Plesnois. (Meutre et incendie) Une tentative criminelle a été commise dans cette localité, dans la nuit du lundi au mardi. Vers deux heures, des flammes s’échappant de l’habitation d’un vieillard, M. Steff, mettaient la population en émoi. En un clin d’œil, tout le village fut sur pied, et comme personne n’avait aperçu le père Steff, les plus hardis pénétrèrent dans la maison en flammes. Le vieillard gisait inanimé dans son lit. On le transporta chez des voisin, et on releva des traces de strangulation au cou et un blessure semblant avoir été faite à l’aide d’un instrument contendant, au sommet de la tête. M. Leroy, fermier au Point-du-jour, était accouru un des premiers sur les lieux du sinistre. Sa tâche terminée, M. Leroy s’en retournait chez lui, lorsqu’il perçut des appels au secours semblant provenir de sa ferme. Comme M. Leroy entrait chez lui, trois individus surgirent de la maison et tirèrent sur lui cinq coups de revolver, heureusement sans l’atteindre, et disparurent dans la nuit. M. Leroy apprit que durant son absence , les bandits avaient tenté de pénétrer chez lui en cassant un carreau. Dans la pièce se trouvait Mme Leroy souffrante, qui appela au secours. On croit les mêmes individus auteurs de ces deux tentatives criminelles. P.S. Lorsque les habitants arrivèrent pour éteindre l’incendie, ils trouvèrent le corps de M. Steff couché dans le corridor. A l’intérieur de la chambre, tout était dans le plus grand désordre. Les malfaiteurs avaient déchiré le lit et fouillé l’armoire, évidemment dans le but de chercher de l’argent. Sur une table, il y avait plusieurs bouteilles vides et un jambon entamé, de sorte que l’on présume que les assassins auront encore fait ripaille, leur crime commis. On assure que trois individus suspects ont été aperçus mardi matin dans les environs de Semécourt. Le « Lorrain » a reçu mardi soir le correspondance suivante au sujet de ce crime. On a trouvé la nuit dernière, agonisant dans sa maison en feu, à Tournebride, paroisse de Norroy-le-Veneur, un vieillard de quatre-vingt-six ans, M. Steff, qui vivait seul, et malgré son âge, jouissait encore d’une odeur inaccoutumée. L’incendie a-t-il été allumé par une main criminelle? On le suppose, lorsque, deux cents mètres plus loin, quelques instants après des malfaiteurs essayaient de pénétrer dans la maison du maire de Plesnois, et tiraient contre lui quatre ou cinq coups de revolver, heureusement sans gravité. Samedi 8 décembre 1906 On n’a jusqu’ici retrouvé les traces des cambrioleurs-assassins que jusqu’à Semécourt, où ils ont commis un nouveau vol dans la maison d’une vielle femme. Après ce nouvel exploit, ils se sont rendus à l’auberge située sur la route de Metz à Clouange et faisant partie de la commune de Semécourt, où ils se sont servis à boire. On ignore de quel côté ils se sont dirigés ensuite. Le butin qu’ils ont enlevé chez M. Stef n’a pas été bien grand car la victime cachait son argent dans la hotte de la cheminée dont l’ouverture était cachée par une pierre. Cette cachette heureusement introuvable pour les voleurs n’était connue que du fils de la victime. De la maison, qui était assurée, il ne reste que les murs calcinés. Jeudi 13 décembre 1906 Le drame de Plesnois. Mardi 25 décembre 1906 Plesnois. On écrit au Lorrain le 21 décembre. Hier, dans la soirée un étranger vient frapper à la porte de M. l’adjoint de Norroy réclamant un gîte pour la nuit. Il lui est répondu poliment qu’il y a des auberges au village pour loger les passants, qu’on a point de lit disponible. Notre individu, mécontent de cette réponse se retire en maugréant et décharge en même temps un coup de revolver. J’aime à croire par bonté d’âme qu’il n’avait pas de dessein homicide, qu’il n’a visé personne, qu’il a tiré en l’air. Mais l’attitude et le procédé sont pour le moins singuliers. C’est une façon nouvelle de se présenter, et ce n’est pas cela qui décidera nos populations à pratiquer envers ces nomades l’hospitalité écossaise. Verrouillons nos portes! Ne soyons hospitaliers qu’à bon escient! Méfiance est mère de la sûreté.
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