Mercredi 15 octobre 1919
Quoiqu’avertis la veille seulement de la réunion du Souvenir Français, les habitants de notre localité n'en ont pas moins bien fait les choses. A 3 h 1/4, l'église paroissiale était comble pour assister à l'office des morts. Le chœur de l'église était drapé de noir; le catafalque avait été décoré avec goût par les mains bien patriotes des dames de la Croix-Rouge du camp de permissionnaires. Après la cérémonie à l'église, tout le monde s'est rendu en procession au cimetière. Deux poilus et deux jeunes filles, habillées en Lorraines, portaient les croix et couronnes destinées aux soldats tombés, tandis que MM. les délégués portaient la couronne destinée à la tombe du général Gibon. Les paroles entendues au cimetière, ainsi que les discours prononcés au retour ont ranimé les sentiments patriotiques, et bon nombre d'adhésions ont récompensé les efforts des infatigables porte-voix du Souvenir Français. (
Le Lorrain)
Mercredi 20 octobre 1920
Les anniversaires de 1870
Lundi 25 octobre, à 10 heures, sera célébré en l'église paroissiale de Woippy, un service solennel commémoratif pour le 50ème anniversaire des combats de Ladonchamps et ceux livrés aux environs, ainsi que pour tous les morts de 1870 et de la dernière guerre. M. le chanoine Etienne, de Lorry, prononcera un discours après l'office religieux.
Toutes les personnes qui le pourront et particulièrement les membres des différentes sections de la région sont priés de bien vouloir assister à cette cérémonie à l'issue de laquelle un cortège se formera pour se rendre sur la tombe du général Gibon. Le Comité du S.F., section de Woippy. (LL)
Vendredi 29 octobre 1920
Les anniversaires de 1870. On nous écrit :
« Lundi dernier, on célébrait dans l’église de Woippy un service religieux à l’occasion du 50ème anniversaire de la bataille de Ladonchamps.
L’église était comble comme aux jours de grande fête. Une délégation du Souvenir Français de Norroy avec son drapeau, quelques membres du Souvenir Français de Devant-les-Ponts s’étaient fait un honneur de répondre à l’invitation du zélé président de la section de Woippy.
Après l’office, M. le chanoine Etienne, curé de Lorry, monte en chaire et redit en termes émus le but de la cérémonie. Il nous rappelle d’une façon saisissante comme quelqu’un qui l’a vécu, l’épisode de la bataille et nous montre l’utilité du souvenir envers ces victimes glorieuses dans leur malheur. En se souvenant, dit-il, on s’incline, on pleure, on prie : et ces larmes et ces prières répandues pour les victimes du devoir sont des moyens de leur procurer la vraie immortalité.
Après l’office on se rendit en procession au cimetière sur la tombe du général Gibon. Les prières liturgiques terminées, M. François, le sympathique maire de Moyeuvre-Grande, prend la parole, et c’est un vrai régal pour nous tous d’entendre cette voix toute vibrante de patriotisme et de foi chrétienne. A maintes reprises, malgré l’austère majesté du champ des morts, on ne peut se défendre de souligner certaines phrases par son assentiment.
Un cordial merci à tous ceux qui ont aidé à la réussite de cette touchante cérémonie et nos sincères félicitations au chœur de chant qui a exécuté des morceaux qui nous ont profondément émus. » (LL)
Dimanche 24 et Lundi 25 avril 1921
Woippy. A la mémoire des victimes de la guerre
Dimanche 1er mai, vers 15 heures, aura lieu l’inauguration d’un monument, érigé à l’entrée de la coquette église, à la mémoire des enfants de Woippy, morts victimes de la grande guerre 1914-1918.
A cette occasion nous croyons être de notre devoir d’inviter cordialement les parents, amis et connaissances de nos chers défunts à participer en grand nombre à cette touchante cérémonie. Le Maire. (LL)
Samedi 14 mai 1921
Touchante cérémonie. On nous écrit :
« Dimanche, 1er mai, notre coquette localité s'était mise en fête pour célébrer, avec tout le recueillement dû à pareille circonstance, l'inauguration d'un monument, érigé grâce à une généreuse souscription, à la mémoire de ses enfants, tombés durant la grande guerre.
Vers 2 h 1/2 eut lieu à l'église l'office religieux, suivi d'un émouvant sermon, dans lequel M. le curé retraça la gloire et l'héroïsme des uns, tout le poids du sacrifice et les innombrables souffrances des autres. Pour terminer, M. le curé recommanda les glorieux morts au bon souvenir et aux prières de tous, en invitant les jeunes à suivre l'exemple de leurs devanciers, à prendre comme eux pour devise : « Bons chrétiens et bons Français ».
A l'issue des vêpres, devant un monument simple, mais de bon goût et empreint de sentiments de foi, flanqué de deux canons allemands, comme trophées, orné de guirlandes et de drapeaux tricolores, une foule nombreuse s'était réunie : Parents, amis des victimes, les autorités municipales, le clergé, le « Souvenir Français », la société de musique « La Lyre », la société de gymnastique « Saint-Etienne » en armes, nos braves sapeurs-pompiers, avec leur présidents et chefs, les enfants des écoles accompagnés de leurs dévoués maîtres et maîtresses, tous s'unissaient en pensée pour commémorer les chers morts.
M. le maire remercia en termes venus du cœur tous ceux qui par leur présence et leur dévoué concours avaient contribué à rehausser l'éclat de la cérémonie. La société de musique exécuta un morceau de circonstance, puis M. de Ladonchamps, président du « Souvenir Français », prononça un discours vibrant que nous regrettons bien de ne pouvoir reproduire. Les accents de la « Marseillaise » clôtu-rèrent cette touchante cérémonie. » (LL)
Jeudi 22 septembre 1921
Le service commémoratif pour les enfants de la localité et les soldats français tombés sous Metz et au cours de la dernière guerre sera célébré en l'église de Woippy le dimanche 25 septembre à 14 h 30.
Les membres du Souvenir Français et tous ceux qui pourront se joindre à eux sont invités cordialement à assister à cette patriotique cérémonie perpétuant la mémoire de nos morts. (LL)
Mercredi 28 juin 1922
Le dimanche 2 juillet, à 15 heures, aura lieu, à Woippy, sous la présidence de M. Geay, sous-préfet de Metz-campagne, la cérémonie solennelle d'inauguration et de remise du drapeau à la section locale du Souvenir Français. Woippy et ses abords ont vu se dérouler les glorieux épisodes des derniers combats sous Metz en 1870. Nombreuses y sont restées dans les sillons, les petites croix abritant ceux qui tombèrent pour nous, et les commandant toujours par delà la mort, c'est aussi la tombe du général Gibon, qui repose sur le territoire de la commune. Dès lors, la cérémonie ne doit-elle pas se développer avec une ampleur particulière ? Les souvenirs évoqués seront, sans aucun doute, un motif très spécial à tous ceux qui le pourront, de vouloir bien prendre part à cette fête patriotique, à laquelle très cordialement ils sont invités et à laquelle aussi, de nombreuses sections du Souvenir Français et Sociétés de musique ont bien voulu assurer leur concours. (Grandes facilités de communication assurées dans toutes les directions par la gare de Woippy et le terminus du tramway). (LL)
Mardi 4 juillet 1922
Bénédiction et remise du drapeau au Souvenir Français de Woippy
Dimanche, à Woippy, avait lieu la remise solennelle du drapeau à la section locale du S. F. Dès midi, dans les rues joliment décorées et pavoisées, se pressait une foule nombreuse pendant que débarquaient de la gare, venues par Metz et Thionville, les Sociétés invitées à prendre part à la fête. Et sur les routes de Devant-les-Ponts, Lorry et Norroy, drapeaux déployés, musiques en tête, les sections du S. F. des pays voisins se hâtaient pour répondre à l'appel de la section de Woippy.
A 14 heures 15, l'auto de M. le sous-préfet de Metz-campagne stoppe à l'entrée du village, où M. Lavezzari, instructeur à l'escadron « Jeanne-la-Lorraine », lui présente aussitôt le peloton d'escorte. Encadrée des jeunes cavaliers, au grand trot, l'auto repart ensuite pour s'arrêter devant la mairie, où, M. le Maire et les conseillers municipaux, M. de Ladonchamps, capitaine de réserve et président du S. F. de Woippy, et M. François, maire de Moyeuvre et conseiller général, lui souhaitent la bienvenue. De part et d'autre de la Mairie, les sapeurs-pompiers, sous le commandement de M. Hennequin, et « La Lyre » de Woippy, dont M. Ladaique est le distingué président, rendent les honneurs, cependant que l'Union Saint-Etienne de Woippy, dans une tenue impeccable, présentaient les armes au commandement de M. Sechehaye, chargé des réceptions et des cortèges.
M. Geay remercie la municipalité et félicite tous ceux qui ont organisé la journée. Puis, de la Mairie, enroulé dans sa gaine et porté par six jeunes filles habillées de blanc avec des rubans et des cocardes tricolores, le drapeau est ensuite conduit au-devant des Sociétés invitées par les Sociétés locales de P. M., précédées des cavaliers et des pompiers, et, musique en tête, tout le monde se rend à l'église, trop petite pour contenir les gens qui se pressent sur les marches pour entendre la parole éloquente de M. le chanoine Muller dont l'allocution vibrante trouve un écho chaleureux dans le cœur de tous les assistants. Puis M. l'abbé Bigerel, curé de Woippy, bénit d'un geste large le nouveau drapeau, pendant que s'inclinent les emblèmes des Sociétés présentes, massées à droite et à gauche du chœur.
A la sortie, malgré le zèle des organisateurs, des commissaires et des pompiers, la foule met une telle ardeur à s'approcher de la tribune adossée à la Mairie, que c'est à peine si la place nécessaire peut être dégagée pour les porte-drapeaux présents et pour les membres du S. F. M. le capitaine de Ladonchamps, dans une allocution admirablement composée, remercie tous ceux qui sont venus assister à cette belle fête et tout particulièrement M. Geay, le si sympathique sous-préfet de Metz-campagne, dont le nom est acclamé chaudement par tous les spectateurs. Il termine en saluant au nom du S. F. de Woippy tous les drapeaux dont les jolies couleurs flottent gaiement au vent. Après cette allocution, la musique de Maizières exécute le Salut au drapeau et la Marseillaise; puis M. François monte à la tribune et en sa qualité de délégué du S. F. rappelle à tous l’œuvre du S. F. en Moselle; il parle de tout ce que doit représenter le drapeau aux yeux de chacun et fait appel au patriotisme de tous et à l'union indispensable qui doit régner entre tous pour le plus grand bien de la France. Applaudi vigoureusement, M. François cède la place à M. Geay.
Celui-ci sait, dès les premiers mots, conquérir le cœur de tous et tenir sous le charme ses auditeurs qui l'interrompent à chaque instant par leurs applaudissements, surtout quand il rappelle quelques souvenirs d'après la guerre de 70, parlant de l'ironie narquoise des Lorrains têtus, qui se moquaient des ordonnances allemandes les plus sévères et pavoisaient de leur mieux aux couleurs françaises, au grand désespoir de leurs oppresseurs. M. Geay saisit ensuite le drapeau et le remet à M. de Ladonchamp qui le donne aussitôt à M. Félix Lapied, à qui incombe désormais la tâche honorifique de le porter, entouré de MM. Demoncel et A. Munier. Après une reprise de la Marseillaise, les enfants des écoles chantent un chœur très réussi et, sous la menace d'un gros orage, les Sociétés s'apprêtent pour le cortège dans le village. Celui-ci se déroule dans un ordre parfait et défile devant la Mairie où ont pris place, à côté des personnalités déjà désignées, M. Vogel, du S. F. de Woippy, M. le commandant Guénot, de Lorry, MM. les Maires des communes voisines, M. Bertrand, conseiller général, etc, etc.
En tête les cavaliers ouvrent la marche, bien en selle, dans leur jolie tenue bleue, sur leurs chevaux très vifs, piaffants et énervés par le bruit des musiques. Puis viennent les pompiers, souvent à la peine et ce jour-là à l'honneur ; derrière le nouveau drapeau tous ceux des sections des musiques invitées et, successivement, la musique de Devant-les-Ponts, celle de Maizières, celle de Vitry-sur-Orne, celle de Plappeville, les cliques sonores de Saint-Julien et de Châtel-Saint-Germain, les sections du S. F. de Devant-les-ponts, Lorry, Maizières, Norroy, Rombas, Saint-Julien, Saint-Privat, Châtel-Saint-Germain, Vitry-sur-Orne, Plappeville, Longeville, Moyeuvre-Grande, Vallières, etc, etc, et, fermant la marche, La Lyre de Woippy et l'union Saint-Étienne, dont la belle tenue fait l'admiration de tous et dont les armes étincellent au soleil.
Après avoir parcouru les rues, le cortège s'arrête face à la Mairie et, au commandement de M. de Ladonchamps, les Sociétés saluent les drapeaux et se rendent aux cafés qui leur ont été désignés. A la Mairie, un vin d'honneur pour tous les présidents et directeurs ; puis tombola très réussie où une foule de gagnants a vu récompenser leur obole généreusement donnée sans grand espoir de gain! Cette belle journée se termina par un banquet magnifique, servi à l'hôtel du Commerce par Mme Humbert et auquel prennent part plus de 100 convives. M. Jean, député, arrive à temps pour assister avec M. Geay, revenu en hâte d'un autre coin de l'arrondissement. A leurs côtés prennent place à la table d'honneur : MM. François, Mangenot, maire de Woippy, le curé de Woippy, Vogel, président du S. F., M. Sechehaye, le toujours dévoué président de l'Union Jeanne-la-Lorraine et de l'Union Saint-Étienne ; Ladaique, président de La Lyre ; M. Lavezzari, instructeur à l'escadron Jeanne la Lorraine ; M. Dubar, ingénieur, cependant que tous les membres du S. F. de Woippy s'empressent de placer au mieux leurs invités autour des tables. Et, au champagne, après M. François et M. Jean, le dernier toast est porté par M. Geay, qui lève son verre à la santé des jeunes filles de Woippy, porteuses du drapeau, et à tous les habitants de la commune -au moment où l'un des plus anciens membres du Souvenir Français de Woippy entonne un refrain patriotique et que tous les assistants écoutent avec plaisir avant de se séparer. (LL)
Lundi 3 juillet 1922
La journée du Souvenir Français de Woippy
La journée d'hier restera inoubliable dans le cœur des habitants de Woippy et de tous ceux qui ont pris part à cette fête patriotique, au cours de laquelle l'amour de la France a été proclamé hautement par une foule délirante d’enthousiasme, et sur laquelle un demi-siècle d'oppression n'a pas laissé de trace. En 1870-71, les habitants de Woippy ont lutté vaillamment et les champs de bataille de cette région sont restés célèbres.
Les préparatifs
Dès la pointe du jour, les habitants, avec un art bien français, pavoisent leurs demeures. Les drapeaux tricolores garnissent les fenêtres, les uns sont frangés d'or, les autres sont seulement ourlés, mais, les uns et les autres expriment les mêmes sentiments. Des guirlandes multicolores courent çà et là sur les façades, rompant la monotonie de la décoration. Toute la matinée se passe en préparatifs, chacun voulant fêter de son mieux cette inoubliable journée. Les rues sont soigneusement entretenues, et la moindre critique ne pourrait être adressée à la municipalité.
Le cortège
A 11 heures, le Café de la Gare, tenu par M. Flérès, est envahi par une foule joyeuse de garçons et de jeunes filles, qui vont prendre une part active à la fête qui commence.
Les différentes Sociétés de musique et les divers groupements du « Souvenir Français » se rangent en bordure de la route, attendant l'arrivée du Sous-Préfet de Metz-Campagne . Sa venue ne tarde pas, et à 15 heures 15, l'auto qui le conduit et signalée par les cavaliers de l'escadron « Jeanne-la-Lorraine », qui l'escortent de l'entrée de la commune jusqu'à la Mairie. Le cortège se forme aussitôt et en un ordre parfait se dirige vers la Grande Place.
La réception
A sa descente de voiture, M. Geay est acclamé par de nombreux vivats ; M. Mangenot, le sympathique et dévoué maire de Woippy, vient, entouré de son Conseil municipal, recevoir le représentant officiel du Gouvernement de la République. C'est d'une voix émue que M. Mangenot adresse quelques mots de bienvenue :
« Monsieur le Sous-Préfet,
Au nom de la population de Woippy toute entière représentée ici par Messieurs les Conseillers, je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue, d'autant plus que nous avons aujourd'hui l'honneur de recevoir votre visite officielle pour la première fois. J'ai la certitude, M. le Sous-Préfet, que la fête de ce jour vous fournira un éclatant témoignage de reconnaissance et d'amour envers la « Mère-Patrie » de la part des habitants de Woippy, et que vous nous quitterez édifié et pleinement satisfait. »
M. Geay a répondu par quelques mots aimables, laissant percevoir l'émotion qu'il a ressentie de l'accueil chaleureux qui lui est fait.
La cérémonie religieuse
Le cortège ne s'arrête que quelques instants devant la Mairie pour prendre les autorités. Il est ainsi composé : L'escadron « Jeanne-la-Lorraine », les sapeurs-pompiers avec leur chef M. le lieutenant Hennequin, six jeunes filles portant sur des brassières tricolores le « drapeau » renfermé dans sa gaine de moleskine, les autorités, les drapeaux des sections du « Souvenir Français » et des différentes Sociétés sportives ou de musique, les délégués de ces divers groupements, et enfin, une foule compacte et enthousiaste.
La bénédiction du drapeau a été faite par M. le curé Bigerel, de Woippy, et le sermon a été tenu par l'abbé Muller, du Collège St-Clément. La cérémonie a été suivie dans un profond silence. La nef et le chœur étaient décorés avec beaucoup de goût, de plantes vertes, de fleurs et de panoplies de drapeaux lorrains et français.
La remise du drapeau
A la sortie de l'église, le cortège se reforme et se dirige vers la Mairie, devant laquelle une tribune a été dressée pour les orateurs.
M. le capitaine de Ladonchamps, président de la section du « Souvenir Français » de Woippy, ouvre la série des discours :
Monsieur le Sous-Préfet, Mesdames, Messieurs,
Ce m'est un bien agréable devoir que celui dont je désire m'acquitter en ce moment en venant remercier au nom du Souvenir Français de Woippy l'immense concours de ceux qui, répondant à notre appel, ont bien voulu se joindre à nous aujourd'hui pour commémorer ensemble, d'un seul et même cœur, dans l'emblème du drapeau, le souvenir de tous ceux qui tombèrent en soldats et dont, nous a dit le poète Lamartine, la cendre créa la Patrie.
Vous voudrez bien me permettre, M. le sous-préfet, me tournant vers vous le premier, comme vers le représentant du gouvernement de la république française, dont ce demeurera la gloire prestigieuse dans les siècles, d'avoir arraché la Lorraine et l'Alsace des serres de l'aigle prussien, vous voudrez bien me permettre de vous témoigner ici notre indéfectible confiance en l'énergie et la sagacité de ceux qui ont assumé la tâche de présider aux destinées de notre pays.
Et à vous-même, M. le sous-préfet, dont les instants sont précieux, nous le savons, mais dont nous savons aussi les multiples occupations, loin d'entraver un inlassable dévouement, semblent au contraire décupler une rare activité, je le permets de dire, au nom de la population toute entière, la joie que nous éprouvons de votre présence parmi nous et la respectueuse gratitude que nous vous conserverons d'avoir bien voulu nous l'accorder.
Je ne saurais séparer ensuite dans mes remerciements M. le chanoine Muller, le prédicateur de talent, toujours prêt à venir à nos cérémonies patriotiques nous apporter le réconfort de son ardente parole, et M. Lucien François, délégué général du Souvenir en Lorraine, dont je suis à me reprocher de priver plus longtemps cet auditoire du bonheur de l'entendre.
Tous deux, dès les origines, étaient tout au Souvenir Français, tous deux, depuis 4 ans qu'enfin la parole nous est rendue, se multiplient à l'envi, répondant à tous les appels ; et c'est pourquoi, au prêtre-citoyen, au citoyen-apôtre, tous deux intrépides soldats de la cause de la France, je dis notre plus sincère, notre plus vive reconnaissance.
Et Messieurs, devant ce concours de tant et tant de Sociétés, devant cette imposante réunion de drapeaux assemblés, c'est à chacun que je voudrais pouvoir dire un plus spécial merci.»
Après avoir adressé à chaque groupement un cordial merci, l'orateur rappelle l'amour du peuple lorrain pour la France, et salue le Drapeau, emblème de la Victoire du Droit sur la barbarie.
De nombreux applaudissements remercient l'orateur.
M. Lucien François, délégué général du « Souvenir Français », s'excuse de prendre la parole après le beau discours de son prédécesseur à la tribune, mais il tient à redire que le cœur de Woippy bat à l'unisson de celui de la France. Il remercie tout particulièrement M. Geay, de son dévouement inlassable. Parlant ensuite de M. le capitaine de Ladonchamps, il vante sa valeur et lui adresse un remerciement public.
Avant de terminer, il parle longuement du Drapeau, de cet emblème sacré, qui a conduit les armées françaises à la Victoire, et qui restera toujours l'emblème du courage et de la vaillance.
M. Geay prend le dernier la parole pour remettre entre les mains de M. de Ladonchamps le drapeau du « Souvenir Français » de Woippy. Cette cérémonie est courte, mais poignante, et les assistants en ont été très impressionnés. La président remercie, et passe à son tour le drapeau à celui qui aura l'honneur de la porter, à M. Félix Lapied.
On sonne « Au Drapeau », puis les fanfares exécutent la « Marseillaise ».
Pour finir, les enfants des écoles chantent quelques poésies patriotiques ; ils sont très chaudement applaudis.
Le défilé - Le vin d'honneur
Le cortège se reforme, à l'exception des personnalités, et fait un imposant défilé dans toutes des rues, pendant que les musiques font entendre des airs patriotiques.
Un vin d'honneur est servi dans la salle de la Mairie, et les vins des coteaux de Plappeville sont appréciés hautement.
Le banquet
A 18 heures 30, un banquet est servi au Café du Commerce. M. Jean, député de la Moselle, empêché d'assister à la cérémonie, avait réussi à prendre part à ce banquet. Il fut des plus cordiaux et les mets délectables firent les délices des convives ; des vins généreux mirent la gaîté dans tous les cœurs. (LM)
| Voir le reportage de la cérémonie du 2 juillet 1922 : clic |
Samedi 13 octobre 1923
A la mémoire des morts de 1870 et de la Grande guerre
La cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les militaires tombés tant au cours de la dernière guerre que dans les combats livrés en 1870 sur le territoire de la commune aura lieu en l'église de Woippy le dimanche 14 courant à 14 h. 30. Le comité de la Section locale du Souvenir Français invite ses membres ainsi que ceux des Sections voisines et tous ceux qui le pourront, à s'associer à cette patriotique démarche ainsi qu'à prendre part à la réunion qui suivra et au cours de laquelle seront remises les médailles qui ont été décernées. (LL)
Vendredi 14 novembre 1924
Souvenir Français. Le service commémoratif annuel du Souvenir Français pour les militaires tombés en 1870 et au cours de la dernière guerre, aura lieu le dimanche 16 courant, à 14 heures. Les sections voisines et les habitants de la localité sont invités à vouloir bien y prendre part. La date de l’assemblée générale qui aura lieu sous peu, sera fixée ultérieurement. (LL)
Jeudi 8 octobre 1925
Souvenir Français. - Le comité de la section locale du Souvenir Français a l'honneur d'inviter ses adhérents ainsi que ceux des sections voisines et toutes les personnes qui le pourront, à vouloir bien assister à la cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les militaires tombés tant au cours de la dernière guerre que dans les combats et engagements livrés en 1870 à Ladonchamps et sur le territoire de la commune, et qui aura lieu le dimanche 11 courant, à 14 h 30 en l'église de Woippy. (LL) (LM)
Dimanche 11 octobre 1925
WOIPPY. – 14 h. 30, cérémonie commémorative du S.F. (LM)
Mercredi 22 septembre 1926
Souvenir Français. Le comité de la section de Woippy du Souvenir Français a l'honneur d'inviter ses adhérents ainsi que ceux des sections voisines et toutes les personnes qui le pourront, a vouloir bien assister à la cérémonie commémorative annuelle qui sera célébrée le dimanche 26 courant à 15 heures en l'église de Woippy, en mémoire aux enfants de la localité et des militaires tombés au cours de la dernière guerre et dans les combats livrés en 1870 sur le territoire de la commune. (LL)
Mardi 28 septembre 1926
Le Souvenir Français en Moselle
Woippy. A l'inverse de bien des gens, j'aime le recueillement de tout un village : La paix ambiante de toute la nature est plus propice que le brouhaha des villes pour se souvenir. Et les morts eux-mêmes semblent préférer le silence aux marques de reconnaissance trop bruyantes et trop vite englouties, hélas! par l'éternel recommencement des réjouissances.
Tout se tait, tout s'harmonise, et l'œil a l'espace infini des grands horizons de chez nous, pour se remémorer les sanglants combats de notre Histoire du terroir.
Hier, à Woippy, la cloche de l'harmonieuse église a longuement, tristement, lugubrement jeté le son grave de son appel. Dans chaque maison, dans chaque famille, cette cloche fut entendue. A 15 heures, l'église était pleine. De chaque côté du catafalque avaient pris place les drapeaux du S. F. de Woippy et Longeville. Après le chant des vêpres, M. l'abbé Barlier, aumônier militaire, monta en chaire. L'éminent orateur, avant de parler des morts, parla des vivants, et ce pour recommander à la générosité de tous les œuvres militaires. Il fit un saisissant tableau du jeune homme jeté dans la fournaise des villes à un âge critique et sans expérience. Et comme un mendiant - oh! un digne mendiant ! - l'abbé Barlier passera tout à l'heure dans les rangs pour recueillir l'obole destinée à ses grands gosses.
Nous voudrions pouvoir donner ici « in extenso » le vibrant sermon du prêtre-soldat. Oh! comme sa voix chaude, persuasive et prenante fit pleurer bien des yeux. Des yeux de mères, d'épouses, d'enfants... et même de ces yeux un peu faibles maintenant qui virent jadis le feu des batailles... les yeux des vieux. Le sermon fut saisissant tant par le patriotisme généreux qui s'en dégagea que par la réalité troublante et poignante des scènes de guerre que dépeignit l'éloquent prédicateur. « Les croix blanches ont un langage bien éloquent », certes, et leur éloquence est profonde et va droit au cœur, puisque depuis des années, le peuple de Lorraine les fleurit des gerbes de ses champs et des prières de son âme. Oh! quel bel exemple que celui de Mme de Castelnau que cita l'orateur sacré. Voyant le curé de sa paroisse extraordinairement troublé et devinant - grâce à ce don superbe qu'ont les mères - qu'une affreuse nouvelle allait lui être annoncée, elle comprit et murmura seulement : - Lequel est-ce, Monsieur le curé ?
L'abbé Barlier termina en rappelant qu'à côté de ces combats sanglants, il y a l'autre combat, où la victoire sera pleine, entière et éternelle. « La vie de l'homme, ici-bas, n'est qu'un combat ».
Après un cantique très bien exécuté, M. le Curé de Woippy donna l'absoute.
Enfin le pèlerinage, ce pieux pèlerinage du souvenir que l'on trouve encore dans nos campagnes, où hommes, femmes, enfants, tout le village au grand complet, gravit lentement et en silence le chemin qui conduit au cimetière.
M. Mangenot, maire, accompagnait M. de Ladonchamps. Suivent la croix, les enfants des écoles, les deux drapeaux du S.F., l' « Union », de Woippy, qui exécuta de brillants morceaux, le clergé, les hommes et les femmes. Et tout ce monde marcha posément, silencieusement, jusqu'au cimetière. Dans le ciel perça quelques nuages et jeta sur cette foule fidèle au souvenir ses transparents rayons, semblant apporter un merci de ceux qui ne sont plus.
Au cimetière, M. de Ladonchamps, après avoir remercié M. l'abbé Barlier, M. le Curé, les jeunes gens de l' « Union » et toute la foule massée avec un pieux respect dans le champ des morts, prononça l'allocution suivante :
« Souvenez-vous, il y a 56 ans, en Lorraine et sur le territoire de notre commune, bien du sang a coulé au cours de ces combats et engagements des 27 septembre, 1er, 2 et 7 octobre 1870, époque qui semble peut-être lointaine pour les plus jeunes, mais où tombèrent sous Metz les soldats en si grand nombre que plus de 8000 succombèrent dans les ambulances de la Ville, tandis que soit en ce cimetière, soit dans les tombes éparses dans nos champs, reposent actuellement encore près de 450 combattants.
Et si au cours de la dernière guerre, notre région fut parmi celles les moins éprouvées, n'oublions pas les épreuves de 1870, où à Saint-Rémy même, bien peu de maisons furent épargnées, où à La Maxe la localité fut presque anéantie par le feu.
C'est ainsi qu'à bien regarder les choses, l'existence des nations comme celles des individus est une suite de longs efforts et de pénibles épreuves. Il ne peut y avoir pour les peuples aucun moment d'abandon et surtout d'égarement qui n'entraîne les plus graves conséquences. Seules vivent et prospèrent les nations qui savent travailler et se souvenir fidèles à leurs morts dans le culte qu'elles leur rendent.
Et c'est pourquoi, au milieu des tombes de 1870 comme près du monument élevé aux combattants tombés pendant la dernière guerre et qui perpétuent leur mémoire à laquelle nous venons rendre hommage en même temps que nous rappeler notre devoir, nous devons avoir à cœur, nous qui passons, de prendre un plus fidèle engagement de mieux comprendre, de mieux nous souvenir, d'oublier nos préférences personnelles et de devenir toujours plus unis face à la frontière et pour notre France, afin qu'elle demeure libre et respectée. »
Et dans ce cimetière, troublant le repos, la « Marseillaise » retentit.
Ce fut tout. Simple, intime comme doit l'être le souvenir aux morts, cette commémoration annuelle honore grandement les habitants de Woippy. (LL)
Vendredi 23 septembre 1927
Souvenir Français. Le comité de la section locale du Souvenir Français à l’honneur d’inviter ses adhérents, ainsi que ceux des sections voisines, et toutes les personnes qui le pourront, à vouloir bien assister à la cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les militaires tombés, tant au cours de la dernière guerre que dans les combats livrés en 1870 sur le territoire de la commune, et qui aura lieu en l’église de Woippy, le dimanche 25 courant, à 15 heures.
Il ne sera pas envoyé d’invitation particulière. (LL)
Vendredi 12 octobre 1928
Souvenir Français. La cérémonie commémorative annuelle du Souvenir Français pour les enfants de la localité et les militaires tombés au cours de la dernière guerre, ainsi que dans les combats livrés en 1870 sur le territoire de la commune, aura lieu en l’église de Woippy, le dimanche 14 courant à 11 h. 30. Le comité de la section locale a l’honneur d’inviter ses adhérents ainsi que les sections voisines et toutes les personnes qui le pourront, à assister à cette patriotique commémoration. (LL)
Jeudi 26 septembre 1929
Souvenir Français. La cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les combattants tombés au cours de la dernière guerre et en 1870, aura lieu le dimanche 29 courant, à 14 h. 30, en l’église de Woippy.
Les membres de la section de Woippy et ceux des sections voisines, ainsi que toutes les personnes qui pourront se joindre à eux, sont priés de vouloir bien assister à cette cérémonie du Souvenir. (LL)
Lundi 30 septembre 1929
Journée du Souvenir à Woippy
Woippy a rendu hier un pieux hommage aux morts de 1870 et de la Grande Guerre. Cérémonie simple, mais émouvante. Que de pensées évoque ce geste se s’incliner et de prier au moins une fois par an devant nos morts de la guerre ! On se retrempe dans la foi, on s’imprègne davantage de cette idée de Patrie et du Devoir. Quelle émotion profonde et bienfaisante empoignait l’âme croyante, hier, dans le cimetière de Woippy, devant la tombe du général Gibon, pendant que M. le général Hirschauer évoquait les deuils d’un chacun. On se sentait si peu de chose sur terre devant le récit de ces glorieuses victimes, devant ces multiples exemples de sacrifice et de dévouement, qu’un trouble secret se mêlait à l’estime de nos héros.
LES VÊPRES.
Après s’être rassemblé devant la mairie, le cortège se rend vers l’église sous la conduite de la musique de l’« Union de Woippy ». Et c’est dans le recueillement le plus profond que M. l’abbé Guénot, curé de Woippy, préside l’office funèbre. Plus une place de libre dans l’église. Le catafalque, recouvert de rubans et d’un drapeau tricolore, se dresse à l’avant-chœur tout illuminé. Les fidèles se joignent aux chants de la Chorale. La quête est faite par Mlle Bassompierre.
Après le Magnificat, M. l’abbé Barlier, aumônier militaire, monte en chaire pour rappeler en termes émouvants les affres de la grande tourmente. Toutes chose s’effacent et semblent disparaître. Il est doux de voir la Religion et la Patrie s’unir sur nos tombes pour y déposer le tribut de leur reconnaissance. Aujourd’hui, Woippy à son tour, vient prouver qu’il n’oublie pas ses enfants tombés au champ d’honneur. Que la jeunesse réfléchisse sur la valeur du sacrifice de leurs aînés. Outre les idées généreuses du jour, nous ne devons pas oublier que nous sommes Français. Nous pouvons pardonner, mais nous ne devons pas oublier et nous confier trop follement à l’avenir. Et le prédicateur exhorte les jeunes à méditer ces paroles du maréchal Foch : « Gardez votre épée fermement à la main, pour n’avoir jamais à vous en servir. »
Honneur à tous ces vaillants enfants de la commune ; dont les yeux, fermés par la mort, n’ont pu voir la lumière de la liberté et l’aurore de la victoire.
Après les vêpres, le cortège se formez pour se rendre avec le clergé au cimetière. On fait un court arrêt devant l’église au monument aux morts de la Grande Guerre. Le S. F. local dépose une couronne. L’Union de Woippy joue la « Marseillaise » et le cortège, telle une majestueuse procession, se dirige vers la tombe du général de brigade Gibon.
AU CIMETIÈRE
Outre l’Union de Woippy, sous l’habile direction de M. Gabriel Didier, et la section locale du S. F. avec son drapeau, nous remarquons les enfants des écoles, les enfants de Marie, les chanteuses, le clergé, M. Le général Hirschauer, sénateur, M. de Ladonchamps, président du S. F., M. Mangenot Alfred, maire, entouré de son conseil municipal, suivi d’une foule évaluée à près de 1 500 personnes.
M. de Ladonchamps, président local du S. F., remercie toutes les personnes accourues pour rendre hommage à la mémoire de nos chers disparus. Notre devoir est de travailler de toutes nos forces pour que leur sacrifice n’ait pas été vain. Unissons-nous pour continuer à lutter, chacun dans notre sphère, et achever l’œuvre de gloire.
M. le général Hirschauer, dans une longue improvisation, dit que c’est nos vaillants combattants, qui ont enduré pendant des mois et des années des souffrances surhumaines, que nous devons être maintenant des citoyens d’un pays libre et glorieux. Ressentant d’autant mieux le souvenir que l’on doit à nos morts, par la perte récente et cruelle d’un de ses fils, le général demande à la génération actuelle d’élever ses enfants dans les mêmes sentiments et les mêmes vertus que nos vaillants défenseurs. Nous rappelant tout ce que la guerre a d’atroce, l’orateur dit que si l’on veut éviter pareil retour de calamité, il faut être prêt et baser les mesures de sécurité avec des points solides. Les forces morales doivent prévaloir contre les forces matérielles, inspirons-nous tous de cette devise : « L’union de tous les cœurs dans le sentiment français ».
La cérémonie se clôture par une minute de recueillement en mémoire de nos chers disparus, puis la foule se disperse.
Toute la population gardera un profond souvenir de cette cérémonie émouvante qui fait grandement honneur à la section du Souvenir Français de Woippy. AUDE.
Jeudi 3 octobre 1929
Exhumations. Les autorités compétentes viennent d’être prévenues que l’on va procéder à l’exhumation des combattants français et allemands de 1870, enterrés sur le territoire de la commune, après le combat de Ladonchamps. Il est fort probable que les corps des soldats français seront déposés dans une grande tombe, qui se trouve près de la ferme des Tapes. On ignore le sort réservé aux combattants allemands.
Il y a encore actuellement 54 tombes disséminées dans les champs, contenant 437 corps. Cette exhumation exigera donc un travail important et, on croit, bien utile ; puisque ces pauvres soldats ont pu dormir en paix, durant 59 ans, dans leur petites tombes, pourquoi venir les déranger maintenant ?
Mercredi 8 octobre 1930
Souvenir français. La cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les combattants français tombés au cours de la dernière guerre et de 1870 dans les combats livrés à Ladonchamps et sous Metz, aura lieu le dimanche 12 octobre, à 14 h. 30, en l’église de Woippy.
Les membres de la section de Woippy et ceux des sections voisines, ainsi que toutes les personnes qui pourront se joindre à eux, sont priés de vouloir bien assister à cette cérémonie du Souvenir. (LL)
Lundi 13 octobre 1930
Le Souvenir Français à Woippy. C’est en présence d'une foule relativement grande qu'eut lieu hier la fête commémorative des morts de la bataille de Ladonchamps de 1870-1871.
A 14 heures 30 eut lieu un office liturgie, où M. le Cure d'Ennery fit un éloquent sermon. Après l’office l’on se rendit au monument aux morts où, avec son talent et éloquence habituels M. Henri de Ladonchamps fit un grand discours dont, ci-dessous, nous donnons les principaux passages :
« C’est l’irrésistible désir de toute vie qui s'éteint, que de revivre au moins dans la pensée de ceux qui restent, et l'un des derniers mots qui frémit sur les lèvres que va glacer la mort : « Souvenez-vous de moi ».
N’est-ce pas cette phrase que, bien souvent, nous avons entendu prononcer par nos frères d'armes ?
Pour nous, en ce grand jour de commémoration de ces chers disparus, lors de la bataille de 1870-71 et plus spécialement de celle de 1914-1918, où les yeux se baissent plus alourdis de larmes vers les tombes, quel réconfort au cours de la cérémonie religieuse ; quel réconfort aussi d'avoir entendu M. le Curé d'Ennery.
Mais cette année où un nouveau drapeau accompagne pour la première fois le nôtre et que la section des anciens combattants a elle aussi son emblème tricolore, je le salue profondément comme je salue celui de l'Union, et remercie tous les membres de ces deux sociétés, ainsi que nos amis des villages limitrophes qui se sont associés à notre démarche.
En même temps qu'un monument perpétue le souvenir, il est un témoignage de reconnaissance. Ne rappelle-t-il pas aussi les dangers courus et qui peuvent revenir ? et affirme la nécessité de certaines vertus qui ont sauvé le pays.
Nous n'avons pas le droit, en effet, de considérer uniquement comme un souvenir glorieux, mais stérile, l'admirable héritage de nos aînés. Il faut servir et vous suivrez leur digne exemple, il faut surtout servir quand c'est pour défendre son pays, sa patrie : la France.
Nous devons être unis. « Unis ! Nous savons l'être dans les moments de grand danger », disait à Brest, il y a trois jours, le représentant de la France. Et, ajoutait-il, il n'est pas déraisonnable de penser que si nous savions pratiquer en tout temps cette union bienfaisante, périls graves et dangers momentanés seraient le plus souvent évités. R.8. (LM)
Samedi 3 octobre 1931
Souvenir Français. Le comité de la section locale du Souvenir Français a l'honneur d'inviter ses adhérents, ainsi que ceux des sections voisines et tous ceux qui le pourront, à vouloir bien assister à la cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les militaires tombés, tant au cours de la dernière guerre que dans les combats et engagements livrés en 1870 à Ladonchamps et sur le territoire de 1a commune.
La cérémonie aura lieu le dimanche 4 octobre à 14 h. 30 en l'église de Woippy. (LM)
Mardi 27 décembre 1932
Entretien des tombes de 1870-71.
Le général Hirschauer, sénateur, a reçu la lettre ci-dessous du ministre des pensions :
« M. le Sénateur,
Vous avez bien voulu me signaler la situation des tombes de la guerre de 1870-1871, existant sur les terrains où se sont déroulés des combats et situés dans le département de la Moselle.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que cette question a fait l'objet d'une minutieuse étude.
Primitivement, le regroupement des tombes de 1870-1871 sur le territoire de la commune de Woippy avait été envisagé. En présence des oppositions qui se sont manifestées tant de la part des autorités locales, que du comité régional du « Souvenir Français. » et des propriétaires des terrains, occupés par les sépultures en question, j'ai décidé que ces dernières seraient maintenues à leurs emplacements actuels.
L'attribution d'une indemnité annuelle d'occupation de terrain aux propriétaires a été décidée. Seule, une question de procédure a jusqu'ici empêché de donner à cette affaire la solution qui ne saurait tarder d'intervenir.
Dès qu'une décision sera prise à ce sujet, je m'empresserai de vous la communiquer. Veuillez agréer, etc.... » (LL)
Lundi 16 janvier 1933
M. J.-P. JEAN, Délégué général du Souvenir Français de la Moselle, à Woippy.
Hier dimanche, la population de Woippy rendait un émouvant hommage aux glorieux soldats français tombés sur son territoire, en 1870, au cours de mémorables combats de Ladonchamps et de la défense de Metz.
La section locale du Souvenir Français avait en effet convié ses adhérents et leurs familles à un service funèbre célébré à leur mémoire à l'église paroissiale de Woippy.
A 14 h. 30, précédés de la société de musique de Woippy, les pèlerins du Souvenir se rendirent en foule à l'office. L'église était merveilleusement décorée pour la circonstance.
Dans l’assemblée on pouvait remarquer la présence de M. J.-P. Jean, ancien député, président et délégué général du Souvenir Français de la Moselle ; M. Sechehaye, maire de Woippy ; M. Mangenot, ancien maire ; M. Desprez, président des Anciens Combattants ; M. René Petitjean, délégué régional du Souvenir Français ; M. de Ladonchamps, ancien président du Souvenir Français de Woippy ; M. Lapointe, M. Mangenot, M. Lapied, des membres du Souvenir d'avant-guerre, etc.
L'office était célébré par M. l'abbé Guénot, le sympathique curé de Woippy. C'est M. l'abbé Lacroix, l'ardent patriote et curé de Norroy-le-Veneur, qui prononça le sermon. Sa vibrante allocution, toute remplie de paroles d'amour et d'affection envers la France, produisit une profonde impression. L'éminent prédicateur fit un vif éloge du soldat français de la dernière guerre, et convia les fidèles présents à adhérer et aider le Souvenir Français à poursuivre le bon combat qu’il mène dans le département pour la cause française.
A la sortie de l'église, un cortège se forma, ayant la société de musique à sa tête et les étendards du Souvenir Français et des Anciens Combattants et se rendit au cimetière, aux sons de marches funèbres, sur la tombe du général Gibon, tué aux combats de Ladonchamps et celles des soldats français qui reposent dans cette nécropole.
Après les prières traditionnelles, la fanfare sonna « Aux Champs ! », puis exécuta « La Marseillaise ».
Après ce pieux recueillement, le cortège se reforma pour se rendre à l'assemblée générale de la section du Souvenir Français de Woippy.
La séance était présidée par M. J.-P. Jean. Les rapports moraux et financiers qui révélèrent la situation satisfaisante de la section, furent approuvés.
Une discussion ouverte par M. Sechehaye, l'aimable et distingué maire de Woippy, s'engagea ensuite sur la question toujours brûlante et pendante, de l’entretien des tombes de soldats de 1870, éparses sur le ban de Woippy. M. de Ladonchamps, ancien président du S. F., fournit à ce sujet toutes les explications désirables, desquelles il ressort que l'administration responsable du regrettable état de choses, n'a pas encore pris de décision, ni même répondu à ses lettres depuis plusieurs années. Inutile de souligner combien l'assistance blâma les procédés des pouvoirs administratifs.
Après cet échange de vues, M. J.-P. Jean procéda à la remise de médailles du Souvenir Français, à MM. Édouard Mangenot, ancien meunier ; Joseph Boda, Jules Zenzenne et Louis Thiébaut, vétérans du Souvenir Français d'avant-guerre, et de diplômes aux membres ayant cinq années d'ancienneté à la section.
Au renouvellement des pouvoirs du Comité, M. l'abbé Guénot, curé de Woippy, et M. Sechehaye, furent désignés comme présidents d'honneur. M. Jules Lapointe, un des fervents de l'œuvre au temps de la domination allemande se vit placé à la tête du groupement en qualité de président et M. Desprez comme membre du Comité actif. Cette belle réunion se termina dans une atmosphère de cordialité et de sympathie. Ch. D. (LM)
Mardi 24 octobre 1933
Anciens combattants et Souvenir Français.
Comme chaque année, les anciens combattants auxquels se joindra le Souvenir Français, donneront à la journée du 11 novembre, anniversaire de la victoire des armées alliées, l’éclat qui lui convient.
A 10 heures, un service religieux sera célébré en l’église de Woippy, lequel sera suivi d’un pèlerinage au monument aux morts et à celui du général Gibon.
A midi, un banquet chez le camarade Charles Flérès, auquel les anciens combattants invitent également toutes les personnes qui voudraient se joindre à eux. Nous rappelons que les inscriptions pour le baquet seront reçues au Café Flérès jusqu’au 5 novembre, dernier délai. Le prix du couvert est fixé à 20 francs, tout compris. (LL)
Dimanche 20 / Lundi 21 mai 1934
Souvenir Français. – Les membres de la section de Woippy sont invités à assister à l’assemblée générale qui se tiendra dimanche 27 mai, à 15 h. 30, au café Vve Natier, à Woippy.
Cette assemblée sera présidée par M. Petitjean, délégué du Souvenir Français de la Moselle, qui remettra des diplômes à plusieurs membres de la section.
Vu l’importance de l’ordre du jour nous comptons sur la présence de tous. Le comité. (LL)
Lundi 28 mai 1934
Belle manifestation du Souvenir Français à Woippy.
C’est dans la salle toute décorée du Café Natier, et devant une assistance nombreuse que M. Lapointe ouvre la séance. Nous notons la présence de MM. Sechehaye, maire de Woippy, Desprez, président de l'U. N. C., Simon, inspecteur du Foyer Français, Gardeux, et des présidents des Sociétés locales.
Tout d'abord, M. Lapointe remercie les membres du comité qui au cours de l'année passée ont bien voulu l'aider en sa tâche, puis au nom des 137 membres de la section demande une minute de silence en honneur et en hommage de nos morts de 1870 et plus particulièrement de ceux qui ont donné leur vie à la patrie, en laissant leur dépouille mortelle sur nos terres.
Il est procédé à l'élection du comité ; celui-ci est le suivant : président et membres d'honneur : MM. Vogel, industriel ; Sechehaye, maire de Woippy ; l'abbé Guénot ; président actif, M. Lapointe ; vice-présidents, MM. Mangenot Alfred et Faber Joseph ; trésoriers, MM, Mangenot Édouard et Schwingt Ch.; sécrétaires, MM. Gardeux et Bombardier ; assesseurs, MM. Bémer, Boda J., Demange A., Lapied F., Paulin F., Kohl Jean, Zenzenne J. et Munier A.
Après un court aperçu financier donné par M. Mangenot Édouard, où i1 est rappelé que le Souvenir Français de Woippy possède 1500 fr. sur un livret de Caisse d'épargne, plus un don de 292 francs de M. Jaeger ; M. Sechehaye explique pourquoi et contre la volonté de la municipalité l'exhumation des tombes n'est que partielle. Après la quatrième exhumation, le Ministre des Pensions a fait arrêter les opérations sur la demande d'un intéressé. Mais, souligne M. Sechehaye, je m'efforcerai pour que l'an prochain ait lieu aux endroits où l'autorité militaire et civile érigera des monuments, c'est-à-dire aux Petites Tapes, Grandes Tapes, St-Rémy et Bellevue, une grande fête religieuse et Patriotique, pour que jamais ne soit oublié chez nous le culte des morts de 1870, des morts glorieux tombés pour la France.
M. Petitjean, délégué du Souvenir Français, prend la parole et prie l'assistance d'excuser l'absence de M. Jean, retenu aux manifestations d'Alsace, mais qui de cœur se trouve avec nous. M. Petitjean demande de perpétuer le souvenir et rappelle le but moral du Souvenir Français, ce groupement qui s'étend sur toute la France et a planté son drapeau national.
M. Petitjean déplore l'oubli du sentiment patriotique chez beaucoup de jeunes ; il faut, grâce à l'action des anciens, rappeler les jeunes, car un peuple qui renie ses morts, qui perd le respect pour eux, disparaît et il ne faut pas que la Lorraine et la France sombrent mais vivent glorieusement. II faut chercher à mettre dans les cœurs le vrai, le bon patriotisme, il faut que les cœurs des jeunes et des anciens battent à l'unisson pour le plus grand bien de notre cher pays qui a déjà tant connu de jours sombres et qui veut vivre dans le culte du souvenir.
A la fin du discours, très applaudi, de M. Petitjean, il est décerné des diplômes à Mme Demange, M. Blaise E., M. Simon Etienne, M. Mangenot Auguste. (LM)
Mardi 29 mai 1934
Le Souvenir Français. La section locale a tenu sa réunion annuelle dimanche dernier sous la présidence de M. Lapointe.
M. Lapointe salue l'assistance et remercie tous les membres qui ont bien voulu lui confier la présidence.
Puis a lieu l'élection du comité pour l'année 1934-35. M. Desprez, qui a offert sa démission de secrétaire en raison de son regretté départ, sera remplacé dans ce nouveau comité dont la composition est la suivante :
Comité d'honneur : M. Vogel, président, et M. Sechehaye, maire de Woippy, ainsi que M. l'abbé Guénot, curé de Woippy, membres.
Comité actif : Président : M. Lapointe ; secrétaires : MM. Gardeux et Bombardier ; trésoriers : MM. Mangenot Edouard et Schwingt L. ; assesseurs : M. Bémer E., Paulin F ., Kohl Jean, Zenzenne Jules et Munier Adelin.
L'état financier est le suivant : 292 fr., don de M. Tager, ingénieur, sont caisse ; en plus la section possède 1 500 fr. placés à la Caisse d'épargne. M. Sechehaye prend ensuite la parole et explique la situation dans laquelle se trouvent le « Souvenir Français » et la municipalité en ce qui concerne exhumation des corps des soldats tomés en 1870 sur les champs de bataille des Petites Tapes, Bellevue et Ladonchamps ; il a été interdit de continuer les opérations commencées l’automne dernier, par décision ministérielle. M. Sechehaye promet de travailler activement et la salle lui réserve alors ses applaudissements.
M. Petitjean prend la parole, il ne nous fera pas un exposé des situations politique et financière du pays, mais restera dans le cadre du Souvenir Français et en un vibrant discours rappellera l’œuvre morale du S.F. qui est allé planter le drapeau jusqu’aux colonies pour y parler du culte des morts et porter bien haut l’idéal national.
En fin de séance, des diplômes sont décernés à Mme Demange, MM. Blaise E., Simon Etienne, Mangenot Auguste. (LL)
Samedi 9 novembre 1935
Souvenir Français. – Les membres de la section sont invités à assister le 11 novembre à l’anniversaire de l’armistice, à 10 h., au service commémoratif pour les soldats de 1870 tombés à la bataille de Bellevue-Ladonchamps et ceux de 1914-1918. (LL)
Mardi 31 mars 1936
Souvenir Français. – Les membres du Souvenir Français (section de Woippy) sont invités à assister à l’assemblée générale de la section qui aura lieu dimanche prochain, 5 avril, dans la salle du café veuve Natier, à 15 heures.
Ordre du jour : Compte rendu financier, remise de médailles et diplômes, élections du comité.
Le président : Lapointe. (LL)
Dimanche 28 juin 1936
LA FÊTE COMMÉMORATIVE DU SOUVENIR FRANÇAIS
Hier dimanche, le Souvenir Français de Woippy a commémoré la mémoire de ses morts en 1870 et de la Grande Guerre de 1914-1918.
Devant le café Veuve Natier, à 14 h. 30, eut lieu la réception des délégués des diverses sociétés ainsi que les porte-drapeaux du Souvenir Français, notamment le corps des sapeurs-pompiers de Metz, Ban-Saint-Martin, Devant-les-Ponts, les pompiers de Woippy, l’Union Jeanne-la-Lorraine, les pupilles de l’Union de Woippy, etc.
M. Charles Gény, le sympathique président du Souvenir Français de notre localité, souhaita la bienvenue à tous. Etaient présents MM. René Petitjean, délégué régional du Souvenir Français ; Sechehaye, le distingué maire de notre commune, la plupart des membres du Conseil municipal ; Pierre, maire de Norroy-le-Veneur ; les membres de l’enseignement ; Mangenot Alfred, ancien maire de Woippy ; Demange, instituteur retraité, et de nombreux anciens combattants de Woippy et des environs.
Encadré du corps des sapeurs-pompiers de Woippy, gantés en blanc et drapeaux en tête, sous la conduite de M. Alfred Remiatte, lieutenant, le cortège se dirigea, sous une pluie battante, vers l’église, dont les cloches sonnaient le glas. Là, une cérémonie funèbre eut lieu en souvenir de ceux qui tombèrent au champ d’honneur aux environs de Woippy, notamment à Ladonchamps. Dans une belle éloquence, l’aumônier de Saint-Clément développa le thème suivant : « Aimez-vous les uns, les autres » qui fut écouté par une assistance nombreuse et recueillie. Après l’absoute, le cortège se dirigea devant le monument érigé à la mémoire des enfants de Woippy tombés pendant la grande tourmente, où fut déposée une belle gerbe de fleurs naturelles.
Après une minute de silence, M. René Petitjean, délégué régional du S.F., prit la parole pour remercier d’abord la nombreuse assistance et, dans une brève allocution, exprima le vœu de voir se resserrer davantage l’union de tous les Français surtout aux heures angoissantes que traversent le monde actuellement ; d’être frères dans la paix, comme sur les champs de batailles, et rappela les paroles de l’éloquent aumônier de Saint-Clément : rejetons la discorde et aimons-nous les uns les autres. Et, en terminant, il ajouta :
« Nous n’avons pas combattu durant la grande épreuve sous les plis d’un drapeau rouge, ni sous ceux du drapeau blanc, mais sous l’emblème de la France : le drapeau tricolore ». M. René Petitjean invita les membres et les personnalités présentes à se rendre au Café Natier où une salle était réservée au Comité.
Là eut lieu une remise de décorations. Nous avons eu le plaisir de voir M. Petitjean remettre la médaille du Souvenir Français à notre sympathique président, M. Charles Gény ; ensuite la remise d’un diplôme de reconnaissance à Mme Pizzighini, pour le bon entretien des tombes de nos glorieux soldats inhumés dans le territoire de notre commune.
La fête prit fin vers 16 h. 30 par un vin d’honneur offert par le Comité. (Républicain Lorrain)
Vendredi 25 septembre 1936
Souvenir français. – Les membres du Souvenir Français sont cordialement invités à assister, dimanche prochain, 27 septembre, à 14 h. 30, à la cérémonie commémorative. (RL)
Samedi 26 septembre 1936
Souvenir Français. – La cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les combattants français tombés au cours de la dernière guerre et de 1870 dans les combats livrés à Ladonchamps et sous Metz aura lieu demain 27 septembre, à 14 h. 30, en l’église de Woippy.
Les membres de la section de Woippy, et ceux des sections voisines ainsi que toutes les personnes qui pourront se joindre à eux, sont priés de vouloir bien assister à cette cérémonie du Souvenir. (LL)
Lundi 28 septembre 1936
LA CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE DU SOUVENIR FRANÇAIS
Hier, dimanche 27 septembre, s'est déroulé une belle manifestation patriotique à 1'occasion de la cérémonie commémorative annuelle du Souvenir Français.
A 14 heures 30, a lieu, à l'église, le service religieux pour les enfants de la localité et les soldats français morts pour la Patrie au cours des guerres de 1870 et 1914-1918. L'église est parée aux couleurs nationales ; devant le maître-autel se dresse un catafalque impressionnant dans sa simplicité. La cérémonie commence au milieu d’un vrombissement sourd des orgues qu’accompagne la chorale des hommes et des jeunes filles.
Le Révérend Père jésuite Vandenburghe monte en chaire et retrace avec une ardeur toute patriotique les douloureuses années de 1870 et de 1914-1918. Il prêche à tous l'union et surtout l'amour du prochain et termine en rappelant que les héros qui sont morts pendant ces dernières guerres sont morts pour que la France vive.
La bénédiction est donnée et, dans un ordre et un silence parfaits, tout le monde se rend dans la cour de l’église, devant le monument élevé à la mémoire des soldats tombés au cours de la dernière guerre. Un membre du Souvenir Français dépose une gerbe de fleurs au pied du monument.
Nous remarquons la présence du drapeau du S. F. de Woippy, du Souvenir Français de Devant-les-Ponts, du Souvenir Français du Ban-St-Martin, des Anciens Combattants de Woippy, des Pompiers de Woippy et le fanion des Pupilles de l'Union Jeanne-1a-Lorraine. Nous notons, aussi, la présence de M. Sechehaye, maire de Woippy, et président de l'Union de Woippy, et de M. Copeaux, président de la Relève de Woippy.
M. Petitjean, délégué général du Souvenir Français, prononce un discours de toute beauté et où il dit notamment : « Il nous faut l'union pour être forts, il nous faut l'union pour avoir la paix, il nous faut l'union pour avoir la liberté. Venez souvent et nombreux aux belles cérémonies du Souvenir Français, où il n'y a ni drapeau blanc ni drapeau rouge ; mais qu’un seul et unique drapeau, le drapeau bleu blanc rouge, le drapeau de la France ».
Toutes les personnes présentes lui font une chaleureuse ovation et on se rend au Café Natier où a lieu une petite réunion. M. Petitjean prend la parole et remercie les organisateurs de cette belle cérémonie. Il remet un diplôme à Mme Pizzighini Amélie pour la remercier du soin qu’elle apporte à l’entretien d’une tombe groupant plusieurs soldats français. Puis c’est M. Gény, l’actif président du Souvenir Français, qui reçoit la médaille de Souvenir Français. M. Gény prend la parole pour exprimer ses remerciements à M. Petitjean et à toutes les personnes présentes et la séance est levée.
Cette magnifique journée patriotique a permis de constater, une fois de plus, les nobles sentiments qui animent le cœur de notre population qui gardera longtemps le souvenir de cette manifestation. (LM)
LA FÊTE COMMÉMORATIVE DU SOUVENIR FRANÇAIS
Hier dimanche, le Souvenir Français de Woippy a commémoré la mémoire de ses morts en 1870 et de la Grande Guerre de 1914-1918. Devant le café Veuve Natier, à 14 h. 30, eut lieu la réception des délégués des diverses sociétés ainsi que les porte-drapeaux du Souvenir Français, notamment le corps des sapeurs-pompiers de Metz, Ban-Saint-Martin, Devant-les-Ponts, les pompiers de Woippy, l’Union Jeanne-la-Lorraine, les pupilles de l’Union de Woippy, etc.
M. Charles Gény, le sympathique président du Souvenir Français de notre localité, souhaita la bienvenue à tous. Etaient présents MM. René Petitjean, délégué régional du Souvenir Français ; Sechehaye, le distingué maire de notre commune, la plupart des membres du Conseil municipal ; Pierre, maire de Norroy-le-Veneur ; les membres de l’enseignement ; Mangenot Alfred, ancien maire de Woippy ; Demange, instituteur retraité, et de nombreux anciens combattants de Woippy et des environs.
Encadré du corps des sapeurs-pompiers de Woippy, gantés en blanc et drapeaux en tête, sous la conduite de M. Alfred Remiatte, lieutenant, le cortège se dirigea, sous une pluie battante, vers l’église, dont les cloches sonnaient le glas. Là, une cérémonie funèbre eut lieu en souvenir de ceux qui tombèrent au champ d’honneur aux environs de Woippy, notamment à Ladonchamps. Dans une belle éloquence, l’aumônier de Saint-Clément développa le thème suivant : « Aimez-vous les uns, les autres » qui fut écouté par une assistance nombreuse et recueillie. Après l’absoute, le cortège se dirigea devant le monument érigé à la mémoire des enfants de Woippy tombés pendant la grande tourmente, où fut déposée une belle gerbe de fleurs naturelles.
Après une minute de silence, M. René Petitjean, délégué régional du S.F., prit la parole pour remercier d’abord la nombreuse assistance et, dans une brève allocution, exprima le vœu de voir se resserrer davantage l’union de tous les Français surtout aux heures angoissantes que traversent le monde actuellement ; d’être frères dans la paix, comme sur les champs de batailles, et rappela les paroles de l’éloquent aumônier de Saint-Clément : rejetons la discorde et aimons-nous les uns les autres. Et, en terminant, il ajouta :
« Nous n’avons pas combattu durant la grande épreuve sous les plis d’un drapeau rouge, ni sous ceux du drapeau blanc, mais sous l’emblème de la France : le drapeau tricolore ». M. René Petitjean invita les membres et les personnalités présentes à se rendre au Café Natier où une salle était réservée au Comité.
Là eut lieu une remise de décorations. Nous avons eu le plaisir de voir M. Petitjean remettre la médaille du Souvenir Français à notre sympathique président, M. Charles Gény ; ensuite la remise d’un diplôme de reconnaissance à Mme Pizzighini, pour le bon entretien des tombes de nos glorieux soldats inhumés dans le territoire de notre commune.
La fête prit fin vers 16 h. 30 par un vin d’honneur offert par le Comité. (RL)
Mercredi 2 juin 1937
Souvenir Français. – Dimanche prochain aura lieu au café de la Gare (Fléres), la réunion générale annuelle de la section du Souvenir Français de Woippy. Tous les membres sont priés d’y assister. (LL)
Mardi 8 juin 1937
L’assemblée générale du « Souvenir Français »
C’est au Café de la Gare, à Woippy, que s’est tenue dimanche après-midi, l’assemblée générale du Souvenir Français, sous la présidence de M. Charles Gény.
Ce dernier ouvrit la séance par une allocution au cours de laquelle il remercia ses collègues de leur présence et rappela le nom des membres décédés en cours d’année : MM. Boucher et Auguste Clément.
Après observation d’une minute de silence, M. Mangenot, secrétaire-trésorier de la section, exposa la situation morale et financière. L’une et l’autre sont excellentes.
Le délégué régional, après avoir constaté l’heureux développement de la section de Woippy, adressa un appel aux jeunes. Puis il remit la médaille d’honneur du Souvenir Français à MM. Alfred Germain et Auguste Stref.
Une vibrante « Marseillaise » clôtura la réunion. (RL)
Jeudi 30 septembre 1937
Souvenir Français. – La cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les combattants français tombés au cours de la dernière guerre et de celle de 1870 dans les combats livrés à Ladonchamps et sous Metz, aura lieu le dimanche 3 octobre à 15 heures, en l’église de Woippy.
Les membres de la section de Woippy et ceux des sections voisines, ainsi que toutes les personnes qui pourront se joindre à eux sont priés de vouloir bien assister à cette cérémonie du souvenir. (LL)
Souvenir Français. – Comme toutes les années, la section du Souvenir Français de Woippy commémorera le souvenir aux morts des guerres de 1870 et 1914-1918, dimanche prochain 3 octobre. Aucun cortège ne sera formé.
Rassemblement des sociétés locales et sections voisines devant la mairie, à 14 heures.
Réception du général Brion et des autorités du Souvenir Français à 14 h. 30.
Départ pour l’église à 14 h. 50. Office des morts et sermon par l’abbé Bouchy, curé de Semécourt.
Après l’office, une gerbe de fleurs sera déposée au monument des enfants de Woippy tombés pendant la grande guerre et, au cimetière, une couronne sur la tombe du général Gibon, tombé à Ladonchamps. Un discours de circonstance, prononcé sur la tombe du général, clôturera la cérémonie. (RL)
Lundi 4 octobre 1937
Cérémonie commémorative du Souvenir Français
Le Souvenir Français de Woippy a commémoré hier le souvenir aux morts des guerres de 1870 et de 1914 à 1918.
A 14 h. 30, réception devant la Mairie des délégués et porte-drapeaux de diverses Sociétés des environs. Parmi les délégués, on peut citer M. Sechehaye, maire de notre commune, président de l’Union de Woippy et de l’Union Jeanne-la-Lorraine et de la Section des Anciens Combattants ; M. René Petitjean, délégué régional du S.F. ; Gény, président de la section du S.F. de Woippy ; De Bonnegarde, maire de Maizières-lès-Metz ; Mangenot, ancien maire ; les maires des villages environnants ; les membres de l’Enseignement primaire ; M. le Dr Chevalot ; les conseillers municipaux ; les porte-drapeaux des sections de Woippy, La Maxe, Lorry, Vallières, Ban-St-Martin, Devant-les-Ponts, Maizières-lès-Metz, Semécourt ; l’U.N.C. de Woippy, la « Relève », l’Union Jeanne-la-Lorraine, la Section des Pupilles de Woippy.
A 15 heures : Service de Requiem en l’église de Woippy.
L’absoute fut donnée par M. le Curé de Woippy, devant le Monument aux Morts, et dépôt d’une gerbe de fleurs par M. Gény.
Comme un ordre de la Préfecture avait interdit tout cortège, en raison de la période électorale, les assistants par petits groupes s’en allèrent au cimetière, où une couronne fut déposée sur la tombe du général Gibon, décédé à Ladonchamps.
Là, M. René Petitjean prit la parole.
Puis la foule se dispersa, tandis que les divers délégués et porte-drapeaux de rendaient au vin d’honneur. (RL)
Mardi 5 octobre 1937
Le Souvenir Français honore ses Morts. – Dimanche dernier, le Souvenir Français avait convoqué ses membres ainsi que toute la population de Woippy à honorer la mémoire de ceux qui avaient donné leur vie pour la défense de notre sol.
Et c’est en groupes compacts que les Woippyciens assistèrent aux vêpres des morts à l’église, qui avait revêtu une pare de circonstance.
Dans le chœur nous remarquons les drapeaux des Sociétés dont nous notons les noms au hasard de la plume : S.F. et U.N.C. de La Maxe, S.F. et U.NC. de Norroy, S.F. et U.N.C. de Woippy, les drapeaux des sections du S.F. de Lorry, Ban-Saint-Martin, Vallières, Sainte-Marie-aux-Chênes, Devant-les-Ponts, Maizières, Semécourt, le fanion des pupilles de l’Union Jeanne-la-Lorraine, le fanion de la Relève de Woippy et les drapeaux des pompiers et de l’Union de Woippy.
Parmi les personnalités présentes, notons : MM. Gény, président de la section locale ; Sechehaye, maire ; Petitjean, délégué du S.F. ; de Bonnegarde, maire de Maizières ; Duval, maire de La Maxe ; Alfred Mangenot, ancien maire de Woippy, etc.
Le sermon de circonstance fut prononcé par M. le directeur du collège de Scy-Chazelles qui, en une belle envolée oratoire, sut signifier la belle œuvre que fut et est toujours le Souvenir Français dans les provinces recouvrées.
A l’issue des vêpres, l’on se réunit autour du monument aux morts de la grande guerre où M. Gény déposa une gerbe et, où à la …tion générale, M. Petitjean rappela que les discours et cortèges étant interdits, il fallait se rendre individuellement sur les tombes de ceux qui avaient défendu notre sol au prix de leur vie.
Nous regrettons qu’une administration ait cru … appliquer ces mesures de rigueur à l’égard de groupements dont l’unique but est le culte du souvenir et d’organiser des manifestations traditionnelles bien ancrées dans nos cœurs de Lorrains, alors que, dans plusieurs villes de France, la C.G.T. organise des cortèges qui n’avaient pas été interdits.
Un vin d’honneur clôtura cette journée du souvenir, MM. Gény et Petitjean y prirent la parole pour remercier les personnalités et sections présentes. Une vibrante « Marseillaise » chantée par tous prouva qu’à Woippy l’on cultive les belles traditions à nous léguées par nos pères. (LL)
Mercredi 6 octobre 1937
Souvenir Français. – Dimanche dernier s’est déroulée, à Woippy, la cérémonie commémorative annuelle du Souvenir Français.
A 15 h., eut lieu le service religieux pour les enfants de la localité et les soldats français morts pour la patrie au cours des guerres de 1870 et 1914-18. L’église était pavoisée aux couleurs nationales ; devant le maître autel se dressait un catafalque autour duquel les sapeurs-pompiers formaient une garde d’honneur. C’est un R.P. supérieur des Assomptionnistes qui prononça le sermon de circonstance et l’absoute fut donnée pendant que les drapeaux s’inclinaient. Une gerbe de fleurs fut ensuite déposée au pied du monument aux morts situé dans la cour de l’église et tout le monde se rendit au cimetière sur la tombe du général Gibon, où eut lieu une sonnerie de clairons en présence des drapeaux des différentes sections. (LL)