Mardi 27 août 1991
Après deux ans d'études et de travaux
Woippy : un tir « au but » qui compte double
Les investissements réalisés par la SNCF sur le poste de débranchement de la gare de triage de Woippy ont vocation à rajeunir un équipement dont la performance commençait à s'essouffler. Un outil moderne, entièrement automatisé, qui vient conforter la stratégie de qualité totale sur laquelle se fonde aujourd'hui la société nationale.
Le triage de Woippy joue un rôle essentiel dans le trafic intérieur et international : près de 3 000 wagons y transitent chaque jour.
METZ. - « Si le T.G.V. est porteur d'espoir et de développement, il n'est pas, et de loin, le seul produit d'avenir de notre entreprise », a souligné d'emblée M. Robert Fiehrer. Le directeur de la région Metz-Nancy de la SNCF était venu inaugurer les nouvelles installations du « tir au but » du triage de Woippy, aujourd'hui livrées au trafic après deux ans d'études et de travaux. Enveloppe totale : plus de 25 millions de francs.
Comme un voyageur ferait correspondance, les wagons, avant d'être acheminés, doivent être dirigés sur les triages, pour y être regroupés selon leur destination géographique. Par l'importance de son activité, Woippy, qui se situe aujourd'hui en tête de l'ensemble des triages, joue un rôle essentiel en trafic intérieur comme en trafic international. Depuis deux ans, un centre douanier a été implanté sur le site, afin de traiter les formalités douanières en même temps que les opérations de tri, évitant ainsi bon nombre d'arrêts en frontière. Au total, 170 trains sont actuellement expédiés et reçus quotidiennement à Woippy, soit un transit total de 2.500 à 3.000 wagons par 24 heures.
Le parti-pris de la qualité
Le procédé inauguré hier concerne le chantier de débranchement, où s'effectue, de façon entièrement automatisée et avant d'être reformés, le tri des wagons. « La méthode « Tir au but » consiste à amener les coupes de wagons à l'entrée de la voie de classement, avec une énergie cinétique résiduelle suffisante pour leur permettre de venir mourir sur le dernier wagon arrêté, à une vitesse très faible », a expliqué M. Fiehrer. But de l'opération : obtenir une rame homogène et un remplissage régulier. Différents paramètres doivent être pris en compte pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues, à partir d'informations traitées en temps réel et par ordinateur : reliquat de la distance à parcourir, résistance au roulement des coupes, tracé de la voie, force et direction du vent, poids des coupes... Il s'agit donc avant tout de contrôler l'énergie développée, par une action sur les freins de voie, action reconsidérée en permanence.
Ordinateur à bout de souffle, cartes électroniques endommagées, radars et pesées obsolètes, réglage des pentes des voies désuet... Mis en place en 1977, ce dispositif de tir au but devait, après quatorze ans de bons et loyaux services, singulièrement perdre de sa performance. C'est pour rendre au système une efficacité en phase avec la demande, notamment au regard des délais et de la qualité des acheminements, que la SNCF a lancé, il y a deux ans, une étude aussitôt suivie d'une proposition de modernisation. Les travaux devaient débuter un an plus tard.
Deux ans de travaux
10.000 traverses ont été remplacées, certaines voies ont été assainies et mises à un nouveau profil théorique, mieux adapté aux contingences actuelles. Parallèlement étaient réalisés les travaux de génie civil électrique et, surtout, la construction de la nouvelle partie informatique. Enfin, les travaux de raccordements électriques et de paramétrage informatique ont été conduits cette année. Coût total de ce nouveau dispositif: 25 Millions de francs. Un équipement inauguré hier par le directeur régional de la SNCF, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles MM. Cansell et Demange, maires de Woippy et de Maizières-lès-Metz, Laurain, député de la Moselle et Hubsch, directeur de la protection civile. De nombreux clients et responsables des entreprises ayant pris part au chantier étaient également représentés à cette réception, au cours de laquelle ont été lancés les premiers nouveaux tirs en service commercial.
Samedi 15 octobre 1994
Fuite de gaz dans un wagon de styrène au triage de Woippy
Un cheminot du triage de Woippy a eu fin nez de passer, hier matin, près d'une rame de wagons-citernes ! Humant une odeur suspecte, il a donné l'alerte.
Chaque jour, le triage SNCF de Woippy, le premier de France, traite 2 500 wagons dont 100 de matières dangereuses. « Les employés du triage sont formés, par des stages répétés, des manœuvres d'alertes, à réagir à ce genre de situation. Ils disposent en outre de vademecum très explicites, complémentaires des livrets de consignes mis à la disposition de nos postes de contrôle. », ajoute le chef d'exploitation transport du triage, Jean-Marie Marque.
La rame de wagons, en provenance du Havre et à destination d'Atochem, était située dans la
zone dite de « formation », au nord du triage. La moyenne de transit des wagons à Woippy est de l'ordre de neuf heures.
L'alerte donnée, le Plan Matières Dangereuses (PMD) se mettait en place. L'informatique permettait dans un premier temps de connaître exactement la provenance, la destination et surtout le contenu du wagon citerne. En second, une zone était neutralisée dans le secteur F, au nord du triage de Woippy, et la wagon conduit sur une voie d'isolement. Par haut parleur, il avait été demandé aux employés de ne pas s'approcher. Des mesures qui peuvent paraître extrêmes, mais à la SNCF, on préfère ne pas minimiser ce genre d'« incident » et suivre la stricte procédure « accident ». On ne sait jamais !
Arrivés sur place, les pompiers messins, leurs fourgons pompes-tonnes à mousse et la cellule anti-pollution ont été accueillis par les responsables du triage. Ils ont appris que le wagon était vide mais non dégazé et qu'un peu de gaz s'était échappé d'une fermeture pas totalement étanche. L'intervention a duré une heure - bloquant toute activité dans le secteur « formation » du triage - et le wagon a pu quitter sa quarantaine pour rejoindre sa rame et sa destination définitive.
Jeudi 2 novembre 1995
Délicate opération hier matin, à la gare de triage de Metz-Woippy, pour neutraliser un wagon-container de fûts refermant un produit dangereux, le chlorure de thionyle. Une fuite avait été détectée au wagon lors de son passage au triage de Metz-Sablon. Prévenue, la société `suisse expéditrice de la cargaison a dépêché sur les lieux des équipes spécialisées. Les autorités avaient pris d'importantes précautions pour prévenir tout dommage lors de l'opération de transbordement
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FUITE DE PRODUIT TOXIQUE
Mobilisation générale à la gare de triage de Woippy
Quelque 30 heures de travail auront été nécessaires à une quarantaine de sapeurs-pompiers et une équipe spécialisée de chimistes suisses pour venir à bout d'une fuite de produit hautement toxique détectée dans un wagon.
METZ. - Tout avait commencé mardi matin à la gare de triage de Metz-Sablon, au moment où des agents de la SNCF détectent fortuitement une fuite de produit s'échappant d'un wagon-container en provenance de Bâle. En raison de la dangerosité du produit chimique concerné, le Chlorure de Thionyle (lire par ailleurs), et du nombre de fûts (63 au total) dans le container, les autorités régionales de la SNCF décident aussitôt d'isoler le wagon à quelques kilomètres de là, en gare de triage de Metz-Woippy, sur le ban de la commune de Maizières-lès-Metz, dans une zone spécifiquement réservée en cas de problèmes de ce type.
Placés en état d'alerte générale, les pompiers du centre districal de Metz se rendent compte très rapidement du danger potentiel de pollution. La SNCF n'a alors pas d'autre alternative que de prévenir la société chimique expéditrice afin que celle-ci prenne les mesures nécessaires, en mandatant experts et matériels dans les meilleurs délais en Lorraine. Tandis que pompiers et gendarmes assurent une mission d'observation et de surveillance autour du wagon tout au long de la journée, d'importants moyens arrivent à Metz vers 21 h.
Périmètre de sécurité
Commence alors une longue nuit pour la vingtaine de spécialistes suisses, une quarantaine de
pompiers spécialisés dans les pollutions chimiques et quelque 28 gendarmes mobilisés dans tout le département pour assurer la surveillance du site. Bientôt, une cellule de crise de la sécurité civile placée sous la haute autorité du préfet Roger Benmebarek et de son chef de cabinet Franck Robine, décide d'instaurer dans un premier temps, un périmètre de sécurité de 400 mètres autour du wagon suspect, périmètre qui allait être élargi par la suite à 800 mètres, s'étendant de la sortie Sud de Maizières-lès-Metz, de la route de St-Rémy jusqu'au au rond point de l'hypermarché Auchan.
« Pour savoir combien de fûts fuyaient et quelle quantité de liquide s'était échappée »,
révèle le colonel Bernard Franoz, directeur départementale des Services d'Incendie et de Secours, « nous n'avions pas d'autre alternative que de tenter de pénétrer dans le wagon... » Une intervention très difficile. En effet, vers 3 h du matin, lorsque les services d'intervention s'apprêtent - après avoir pris toutes le mesures de sécurité adéquates - à ouvrir la porte de ce wagon théoriquement hermétique, c'est la surprise.. « Un nuage de fumée s'est échappé du wagon », témoigne Gérard Terrier, le maire de Maizières-lès-Metz. « La cellule de crise se réunit pour définir la marche à suivre. »
La décision ne tarde pas à tomber. « Nous avons alors décidé », raconte le colonel, « de procéder au levage du container au moyen d'une grue géante spécialement acheminée pour la circonstance. » Cette manœuvre spectaculaire, exécutée vers 6 heures, permettra en fait de vidanger 400 litres de produit toxique amassés au fond de la cuve de rétention supportant les fûts.
Ce, sans que le seuil de toxicité -sinon olfactif à proximité- critique ne soit atteint et ne nécessite la mise en œuvre de la phase ultime (programmée et prête) de confinement, voire d'évacuation des populations résidant aux alentours.
Le container a ensuite pu être replacé sur le wagon et ouvert sans plus aucun risque. Les 63 fûts ont ainsi été extraits un à un.
Après examen, deux seulement, pour des raisons encore indéterminées (à chaque voyage de ce type, les fûts utilisés sont neufs et ne servent qu'une fois), s'étaient vidés de leur contenu. Ils ont immédiatement été confinés dans des « overpacks », sortes d'enveloppes métalliques protectrices.
Cette opération terminée, le dispositif de sécurité a pu être définitivement levé aux environs de 7 h, aux termes de 30 h de travail pour les toutes premières équipes d'intervention... Didier ROMAND
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Une nuit très longue pour les services de secours qui s'interrogent sur le meilleur moyen de maîtriser cette fuite.
Opération spectaculaire hier matin à 6 heures : le levage du container par une grue géante. |
Un produit toxique et volatile
Le wagon-container expédié par la société chimique Universel Express-De Wries contenait 63 fûts de 330 kg chacun, soit l'équivalent de 12 600 litres de Chlorure de Thionyle (200 par fût). Ce produit hautement toxique, solide à l'état normal, est en réalité extrêmement instable et volatile. Au contact de l'air et de l'humidité, il a la particularité de se transformer pour partie en acide chlorhydrique et en dioxyde de souffre. D'où la nécessité de le transporter dans des fûts métalliques spécifiques qui ne servent qu'une fois. |
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Une cellule de crise
Compte tenu des dangers pouvant naître d'une pollution au gaz chlorhydrique, le Préfet Roger Benmebarek a décidé, mardi soir, de mettre sur pied une cellule de crise et des mesures tout à fait exceptionnelles dans le cadre du plan départemental de sécurité civile. C'est ainsi que neuf heures durant, pendant que les spécialistes s'activaient sur une voie de la gare de triage, un large périmètre de sécurité de plusieurs hectares a été établi. Tout autour, des barrages routiers étaient installés. Le trafic ferroviaire entre Thionville et Metz, important à cet endroit, a également été dévié.
Présent toute la nuit sur les lieux dans le cadre de la cellule de crise, Gérard Terrier, le maire de Maizières-lès-Metz, a même dû mettre sur pied une logistique susceptible d'accueillir, en cas de besoin, la population résidant dans le périmètre de sécurité. Deux salles communales avaient été réquisitionnées.
« Dans ces cas là », soulignait le Préfet, hier matin, « il convient de ne prendre aucun risque. Il faut au contraire déployer des moyens importants nous permettant d'être vigilant tout au long de l'opération. Quitte à exagérer ... »
Jeudi 2 mai 1996
Feux de wagon à Novéant et Woippy
Les sapeurs-pompiers sont intervenus hier à deux reprises pour éteindre des incendies qui ont pris
naissance dans des wagons de marchandises remplis l'un et l'autre de charbon de bois. La première intervention s'est déroulée vers 8 h, le wagon se trouvant dans la gare de Novéant. Les hommes du feu du district aidés par ceux de Novéant ont maîtrisé les flammes avec un fourgon pompe tonne. La seconde intervention a eu lieu vers 17 h et a concerné un wagon à la gare de triage de Woippy. Les moyens mis en œuvre pour éteindre l'incendie ont été similaires.
Un wagon de charbon de bois en feu au triage de Woippy
Ne vous y trompez pas, la SNCF n'a pas renoué avec la vapeur. Donc même si vous avez vu un panache de fumée s'élever au dessus du triage de Woippy, n'y cherchez pas trace d'une locomotive. En réalité c'est un tombereau chargé de 18 tonnes de charbon de bois qui a commencé à se consumer. Sans doute chargé encore chaud dans son wagon, le produit, en provenance de Prémery près de Nevers, était destiné à Bocking (Allemagne). Le feu y a couvé pendant le voyage, et parvenu au triage de Woippy, le charbon de bois a dégagé de la fumée. Par mesure de précaution, la SNCF a immédiatement fait déplacer le tombereau sur la voie spéciale réservée aux matières dangereuses. Une fois à l'écart, les personnels ont tenté d'arroser le wagon, sans grand succès. Ils ont fait appel aux pompiers, et après avoir dégagé une partie de la cargaison, ils ont permis aux soldats du feu d'attaquer le sinistre au cœur. La période a beau être aux barbecues, 18 tonnes de combustible cela fait beaucoup pour un grill.
Lundi 6 mai 1996
EN GARE DE WOIPPY
Transports dangereux : les Verts de Lorraine manifestent
METZ. - Opération aussi symbolique que spectaculaire, menée hier, peu avant midi, par une poignée de sympathisants des Verts de Lorraine, en gare de triage de Metz-Woippy. Il s'agissait en fait, pour les écologiques, d'épingler affichettes et banderoles de protestation sur l'un des nombreux convois ferroviaires de produits dangereux qui traversent le département de la Moselle et s'arrêtent à cet endroit spécifiquement aménagé, entre Maizières et Woippy.
« Par cette action », explique un écologiste, « nous souhaitons attirer l'attention des pouvoirs publics sur les problèmes de sécurité relatifs à ces trop nombreux convois de produits dangereux, souvent stockés plusieurs heures durant, dans un bassin de population
de plus de 400 000 habitants. Nous souhaitons clairement interpeller le préfet sur la nécessité de mettre en œuvre un plan de sécurité spécifique. »
Les Verts de Lorraine ont mené cette action « coup de poing » alors que la presse allemande fait état d'un possible transit, ce mercredi, en gare de triage de Woippy, d'un convoi de déchets radioactifs en provenance de La Hague et destiné vraisemblablement à l'usine de retraitement de Gorieben (Basse-Saxe). Un convoi placé sous très haute surveillance -dont on ne connaît pas, qui plus est, l'itinéraire précis- du fait des manifestations annoncées outre-Rhin pour bloquer le wagon à la frontière.
Jeudi 27 mars 1997
Une trentaine de passionnés à la découverte de la gare de triage
L'association pour la défense du patrimoine ferroviaire lorrain (ADPLF) a organisé une visite commentée et fort complète de la gare de triage de Woippy. Une trentaine de passionnés du rail se sont donc donnés rendez-vous afin de mieux se familiariser avec cet univers ferroviaire, particulièrement complexe pour un néophyte. La visite guidée a permis, entre autres, de découvrir le système de tri automatisé et l'acheminement des wagons. Les visiteurs ont été agréablement surpris d'apprendre que le triage de Woippy voit transiter sur ses rails quelques 2 500 wagons chaque jour, ce qui fait de lui le plus important centre de tri de la SNCF de l'Est de la France.
Une visite de découverte intéressante et passionnante
suivie par une trentaine de passionnés.
Vendredi 23 mai 1997
Grève au triage SNCF de Woippy
La vingtaine de conducteurs de manœuvre rattachés au dépôt de la gare de triage de Woippy étaient en grève, hier. Après avoir déposé un préavis, hier matin, les conducteurs dont la mission est de conduire et de débrancher chaque jour les trains de passage sur le réseau de la gare de triage la plus importante de France, ont complètement bloqué le trafic. De source syndicale, le mouvement de grève fait suite en réalité à un mécontentement qui puise son origine dans « des conditions de travail qui se dégradent et des insuffisances salariales en regard de la quantité de travail accomplie par rapport aux autres gares de triage de France ». La gare de triage de Woippy, avec ses 2 600 trains par jour, traite 1 000 trains de plus que la seconde gare de France...
Les négociations sont en cours avec la direction régionale de la SNCF.
Mardi 27 mai 1997
Triage SNCF de Woippy : une prime de traction fait monter la pression
Les revendications des vingt conducteurs de manœuvre du triage SNCF de Woippy avancent doucement.
Une rencontre avec la direction, hier soir, a permis de pointer le seul point qui demeure toujours litigieux, une prime de traction d'un montant de 1 500 F. Ne pouvant s'engager sur cette revendication, la direction a décidé d'en référer à ses supérieurs parisiens. Les discussions reprendront lundi prochain. En attendant ce dénouement les cheminots de Woippy qui avaient observé une journée de grève la semaine dernière ont décidé de reprendre leur travail mais de déposer un nouveau préavis de grève pour le 3 juin, histoire de faire monter la pression. La gare de triage SNCF de Woippy est la plus grande de son espèce et ces conducteurs espèrent bien faire entendre leur spécificité.
Mardi 21 juillet 1998
Woippy : périlleux transvasement
Impressionnant dispositif de sécurité, hier, au triage ferroviaire de Woippy.
Sous la surveillance des pompiers de Metz, les spécialistes de la Société Tecniruta, de Barcelone, ont procédé au transvasement de 22 tonnes de disulfure de carbone de leur wagon défectueux à deux autres citernes venues d'Espagne par la route. Une fuite avait été détectée, dimanche, au triage du Sablon. Les opérations de dépotage de ce produit toxique et inflammable se sont déroulées sans encombre jusqu'en début de soirée.
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Triage de Woippy : le dépotage de la citerne a duré quatre heures
Les opérations de dépotage, de transvasement de 22 tonnes de disulfure de carbone, d'une citerne espagnole défectueuse vers deux autres (voir R.L. d'hier), n'ont pas eu lieu au triage du Sablon, du fait de la proximité d'habitations, mais à celui de Woippy. Sous la haute surveillance des pompiers messins, qui n'ont cessé d'arroser, l'opération a duré de 15 h 30 à 19 h 30.
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FUITE DE DISULFURE DE CARBONE
Citerne défectueuse : délicat transvasement au triage de Woippy
22 tonnes de disulfure de carbone ont été transvasés sur une voie d’isolement spécialisée du triage de Woippy. Avec d'infimes précautions.
METZ. - Le disulfure de carbone est un liquide suffisamment toxique et inflammable pour que le sous-préfet François Perain décide, dimanche soir, que le transvasement du wagon citerne espagnol, placé en isolement au Sablon, non loin d'habitations, ait lieu, lundi après-midi, sur une voie spécialisée du triage de Woippy.
Lors d'une inspection des conteneurs, qui transitent par le triage de Metz-Sablon, les personnels spécialisés de la SNCF décelèrent une fuite sur un wagon-citerne jaune espagnol, de la S.A. Tecniruta, de Barcelone, transportant 22 tonnes de disulfure de carbone à destination de Milan. Après une inspection du wagon par les pompiers spécialisés du Service départemental d'incendie et de secours de la Moselle, il fut décidé de conduire la citerne espagnole sur une voie d'isolement du triage, proche des dernières habitations la rue de Blory à Montigny-lès-Metz.
Un premier dispositif d'arrosage permanent du wagon, au niveau de la soudure défectueuse, fut installé et une surveillance mise en place.
Circulation déviée
Mis au courant des caractéristiques à haut risque du produit, surtout dans une période de retour de la canicule -le point d'ébullition du disulfure de carbone se situe à 46° à la pression atmosphérique- le sous-préfet de permanence François Perain décida fort logiquement de faire transférer la citerne incriminée sur une voie d'isolement spécialisée du triage de Woippy, sur la commune de Maizières-lès-Metz. Et ce, pas seulement du fait de l'absence d'habitations dans un rayon suffisant, mais de conditions optimales de sécurité pour traiter le problème. Cette voie d'isolement dispose en effet d'un système d'arrosage très étudié et de récupération dans un bac des liquides toxiques.
Le transvasement du disulfure de carbone a commencé au triage de Woippy, sous le contrôle des pompiers messins qui continuent d'arroser la citerne défectueuse. |
La journée dite de « transvasement » débuta, hier, par une réunion de travail, présidée par le Préfet délégué à la sécurité et à la défense, Didier Petetin, à la gare de triage de Woippy, véritable conseil de crise rassemblant le député maire de Maizières-lès-Metz, Gérard Terrier, les responsables de la SNCF, du Service interministériel régional des affaires civiles et économiques (SIRACEDPC), de la Direction départementale de l'équipement (DDE), du Service départemental d'incendie et de secours, des services techniques de Woippy, de la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE), de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers. En face d'eux se trouvait le directeur de la société espagnole de transport Tecniruta. Il fut décidé de couper, à partir de 14 h et jusqu'à 18 h, la départementale 953, de Saint-Rémy à Maizières-lès-Metz, et de dévier la circulation vers la départementale 112, la « Voie Romaine », ce qui provoqua une perturbation monstre sur cette route et ses accès.
Un rayon de sécurité de 100 mètres fut mis en place autour du wagon-citerne et, bien sûr, la SNCF s'occupa de la déviation de son propre trafic dans le secteur.
La « voie d'écart » reste au Sablon
Il était 15 h 30, le dépotage pouvait commencer. Dans un dispositif de sécurité et de protection important déployé par les pompiers messins, très au fait de ces problèmes de transports à risques avec les deux grands triages du Sablon et de Woippy, les nœuds routiers et autoroutiers. Les opérations furent effectuées notamment par les représentants de la société de transport de Barcelone et la société chimique, qui a fabriqué le disulfure de carbone. Tecniruta avait fait venir par la route deux nouvelles citernes. L'opération de transvasement est simple : on injecte de l'eau dans la citerne à vider et sa pression chasse le liquide toxique vers l'une, puis l'autre citerne de remplacement, selon le bon principe des vases communicants. L'opération s'est déroulée sans coup férir et s'est terminée à 19 h 30. La libre circulation a alors été rétablie.
Délicat, s'il en est, le transfert -plus de deux heures- s'est passé sans problème. Les riverains de la rue de Blory seront certainement moins heureux d'apprendre que pour lors il n'est pas d'actualité de déplacer la voie d'écart, d'isolement du triage du Sablon. Mais les cas les plus délicats continueront d'être traités au triage de Woippy. Richard BANCE
Toxique et inflammable
METZ. - Utilisé dans la fabrication de cellulose régénérée, comme les fibres de viscose, les films Cellophane, intermédiaire de synthèse dans la fabrication de composés organiques du soufre, solvant, le disulfure de carbone est classé toxique et facilement inflammable.
A cause des impuretés soufrées qu'il contient, ce liquide très volatil prend une couleur jaunâtre et un odeur peu agréable. Il est peu soluble dans l'eau.
Son point de fusion est à -110/112°C et son point d'ébullition à 46°C à la pression atmosphérique. Sa température d'auto-inflammation est à 100°C.
Sa décomposition à la chaleur libère du monoxyde et du dioxyde de carbone ainsi que des oxydes de soufre.
Ce liquide toxique et inflammable est irritant pour les yeux et il existe de gros risques pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation.
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Dimanche 26 juillet 1998
PAS DE DANGER
Metz-Sablon : nouvelle fuite sur un wagon-citerne
Le wagon a été transféré à la gare de triage de Woippy où se sont déroulées les opérations de transvasement. |
METZ.- Après le wagon-citerne de sulfate de carbone qui fuyait et qui a été mis en voie d'isolement, dimanche, au triage de Metz-Sablon avant de faire l'objet de mesures adéquates, c'est un autre wagon-citerne transportant cette fois un alcool liquide non toxique, du mosstanol, qui a retenu hier l'attention.
C'est dès 5 h 55, hier, que les sapeurs-pompiers de Metz ont été prévenus d'une fuite qui affectait un wagon stationné au triage de Metz-Sablon. Selon les autorités préfectorales, les premières constatations ont permis de définir la nature du produit, du mosstanol donc, sa quantité, soit près de 25 tonnes, et surtout les caractéristiques de la fuite de ce liquide non
toxique mais inflammable, fuite en l'occurrence limitée à un simple goutte à goutte non colmatable cependant.
Ce wagon a été transféré, dès 9 h, et à la demande des sapeurs-pompiers pour des commodités d'intervention, à la gare de triage de Woippy où les opérations de transvasement ont finalement débuté à 10 h 45.
L'opération conduite par une société spécialisée s'est achevée aux environs de 13 h. Le produit a été transvasé dans un camion. Les sapeurs-pompiers avaient dépêché sur place un véhicule de secours et un fourgon-mousse.
Vendredi 23 avril 1999
Triage de Woippy : opération à haut risque
Manœuvre délicate, hier, à la gare de triage de Woippy où les agents de la SNCF avaient constaté une défectuosité sur un wagon-citerne contenant de l'éther éthylique. Une fissure apparaissait au niveau de l'accroche des amortisseurs.
Il a fallu isoler le wagon et mobiliser un imposant dispositif de pompiers pour transvaser le produit, tout en arrosant les citernes. Lire en « Région ».
Woippy : transvasement sous haute surveillance
Effervescence au triage de Woippy, où il a été procédé, hier après-midi, au transvasement d'un liquide dangereux, de l'éther éthylique, d'un wagon à la suspension défectueuse, à un autre. Tout s'est parfaitement passé.
METZ. - Des dizaines de milliers de wagons-citernes passent, chaque année, par le triage SNCF de Woippy. Beaucoup transportent des produits à haut risque, d’où la bonne habitude prise par les équipes spécialisées des triages de Metz-Woippy ou de Metz-Sablon de vérifier systématiquement les wagons, les citernes.
Les visites ont lieu dès l'arrivée du wagon au triage. Les problèmes les plus courants rencontrés sont des petites fuites au niveau de soudures, d'ouvertures, de joints, etc.
Cette fois, c'est la structure même du wagon qui était en cause. « Une défectuosité a été détectée à l'infrastructure même du wagon, au niveau d'un ressort de suspension dont le support est apparu fissuré » déclare-t-on à la SNCF. « Il était impensable que le wagon continue son voyage dans ces conditions ».
Si l'anomalie s'était aggravée, l’équilibre même du wagon-citerne aurait été remis en question. On imagine le danger.
Première opération, après le passage de l'équipe spécialisée : conduire le wagon à la suspension défectueuse vers une voie spécialisée, la plus isolée possible, du triage de Woippy. Ce tronçon de voie est entouré de portiques métalliques, qui facilitent les opérations de vérification et de transbordement sous un système d'arrosage.
Cellule de crise
Les pompiers n'ont cessé d'arroser les deux wagons-citernes pour éviter tout échauffement
Il était 14 h, hier, quand le wagon-citerne provenant de Lillebonne (Seine-Maritime) a été conduit vers cette voie spécialisée. Une « cellule de crise » s'était déjà mise en place, réunissant des représentants de la SNCF, du triage, des pompiers et services de secours concernés, ainsi que de la société Sotrameuse.
Dans un second temps, un autre wagon-citerne vide a été rangé sur la voie spécialisée, à l'extrémité de la citerne incriminée. Les pompiers se sont mis en place avec les fourgons-pompes-tonnes et un canon à mousse pour étouffer dans l’œuf tout risque d'explosion.
Réalisé par les spécialistes de Sotrameuse, le transvasement de l’éther éthylique pouvait commencer, pendant que les pompiers ne cessaient d'arroser les citernes pour éviter tout échauffement pendant la manœuvre. Car l'éther éthylique, comme tous les liquides classés dangereux, a un point éclair à certaine température.
Les opérations terminées, le nouveau wagon-citerne et son contenu ont pu reprendre leur voyage en train vers leur destination finale, Karlskoga en Suède.
R. B.
Dimanche 2 mai 1999
ACTE CRIMINEL
Train en feu à Woippy : 16 voitures détruites
En transit forcé à la gare de triage de Woippy-Maizières, un convoi en partance pour l'Allemagne s'est enflammé, vendredi vers 22 h. Seize Peugeot 406 sont parties enfumée.
METZ. - Il est un peu plus de 22 h, vendredi, à la gare de triage de Woippy, lorsque l'un des véhicules remisés sur un train de marchandise à deux étages s'enflamme brusquement. Depuis plusieurs heures le convoi est immobilisé, victime des perturbations occasionnées par la grève des cheminots. En partance pour l'Allemagne, les wagons et leur marchandise - des dizaines de Peugeot 406 - attendent. Parti de l'étage inférieur, dans une rame située au milieu du convoi, le feu ne tardera pas à se propager au niveau supérieur avant de s'étendre au wagon voisin. Seize véhicules, au total, partiront en fumée. Les flammes ont endommagé le circuit électrique des voies ferrées, provoquant de spectaculaires arcs électriques, visibles selon certains témoins jusqu'à la Voie Romaine. Pour des raisons bien comprises de sécurité, les secours devront attendre que le réseau soit neutralisé avant de pouvoir mettre leurs lances à eau en batterie. Mobilisés en nombre, les pompiers viendront rapidement à bout du sinistre.
Trains déviés
L'incendie a quelque peu perturbé le trafic, la ligne Metz-Luxembourg ayant dû, en particulier, être déviée.
Les gendarmes ont sollicité une expertise et les premières auditions, en particulier celle d'un cheminot présent sur le site au moment des faits, semblent confirmer ce que pressentaient les premiers enquêteurs dépêchés sur place pour qui l'origine criminelle du sinistre ne fait pas de doute. L'un des véhicules chargés sur le convoi a bien servi de torche. Plus significatif : les premières constatations ont montré que la voiture en question avait été forcée.
Vu les circonstances et l'étendue des dégâts, la gendarmerie a décidé d'employer les grands moyens : outre les militaires de la brigade de Hagondange et leurs collègues du peloton d'intervention spécialisée (PSIG), les officiers de police judiciaire de la BR de Metz ont été saisis de l'enquête.
N. B.
Jeudi 6 mai 1999
Recherche de témoins
L'enquête sur l'incendie, qui a endommagé vendredi soir un convoi arrêté à la gare de triage de Woippy-Maizières suit son cours. L'expert s'est transporté sur place en début de semaine, afin de déterminer l'origine du feu. Seize Peugeot 406 ont été calcinées dans le sinistre, qui pourrait être d'origine volontaire.
Les témoins qui auraient aperçu un rôdeur sur les lieux, de même que toutes les personnes susceptibles d'éclairer d'une façon ou d'une autre les enquêteurs, sont invités à entrer en contact avec les gendarmes de la brigade de Maizières-lès-Metz. Tél. 03 87 80 56 03
Mercredi 7 juin 2000
Opération sécurité à la gare de triage
Pour sécuriser les transports ferroviaires, l'État et les élus se sont associés avec la SNCF. Histoire d'établir un périmètre de protection autour de la gare de triage de Woippy.
Le transport de matières ou substances dangereuses constitue environ 15 % de l'activité fret de la SNCF. La sécurité de ces transports fait l'objet de mesures de prévention et de protection spécifique, telles des restrictions de manœuvre, des normes de construction des wagons et des prescriptions relatives aux incompatibilités entre marchandises.
Les services de l'État, la SNCF, les maires des communes de Woippy, Maizières-lès-Metz, La Maxe, Semécourt, Fèves, Norry-le-Veneur et le président du district de Maizières-lès-Metz ont été associés à la réalisation d'un projet définissant un périmètre de protection autour de la gare de triage de Woippy, une des plus importantes de France.
Ce périmètre offre la réponse aux préoccupations de protection des populations riveraines des gares de triages. En effet, celles-ci constituent des zones spécifiques dans lesquelles apparaissent des risques différents de ceux du réseau de transport. En particulier, les zones où se déroulent les opérations de pousse ou de freinage, ainsi que celles des aiguillages.
Projet d'intérêt général
Deux zones ont été définies à l'intérieur de ce périmètre. Une zone de 350 mètres, à partir des secteurs sensibles où la survenance d'un accident majeur pourrait mettre en cause la vie des personnes ; une zone comprise entre 350 mètres et 500 mètres, à partir des mêmes secteurs où des effets sérieux sur la santé des personnes pourraient être constatés en cas d'accident majeur.
La mise en place de ce périmètre de protection aura pour effet d'entraîner des restrictions en ce qui concerne les règles d'urbanismes, comme l'extension des installations industrielles ou commerciales présentes sur le site ou constructions nouvelles. A titre d'exemple, dans la zone de 350 mètres sont interdites la création de locaux habités, la transformation d'un immeuble existant en établissement recevant du public, les aires de camping. Dans la zone des 500 mètres, les interdictions portent sur l'extension ou la construction d'établissements recevant du public, les immeubles de grande hauteur et les campings.
Ces prescriptions ont fait l'objet d'un arrêté du 23 juillet 1999, définissant le projet de périmètre de protection.
Cet arrêté a été mis à disposition du public dans les mairies concernées et mentionné dans la presse. En l'absence d'opposition, ce projet vient d'être qualifié d'intérêt général par un nouvel arrêté préfectoral du 23 mai 2000.
Tous les documents d'urbanisme délivrés dans les communes concernées devront tenir compte des prescriptions relatives au périmètre et les plans d'occupation des sols de ces mêmes communes devront les inclure.
Les arrêtés et le plan du périmètre peuvent être consultés dans les mairies, à la sous-préfecture de Metz-campagne et à la préfecture de la Moselle.
Dimanche 1er juillet 2001
FAITS DIVERS
Deux adolescents blessés au triage SNCF de Woippy
Hier matin, vers 2 h 30, deux adolescents, une fille et un garçon âgé de 15 ans, ont été blessés après être montés sur un wagon porte-autos garé à hauteur des voies ferrées contournant le triage de Woippy.
Un amorçage électrique s'est produit entre les jeunes et la caténaire. Ils ont été victimes de brûlures sans perte de connaissance, au mains, concernant le jeune homme et au tronc, concernant la demoiselle. Alertés par un riverain, les secours sont intervenus rapidement et ont évacué les blessés sur l'hôpital Bon-Secours. L'alimentation électrique de tout le secteur a été coupée jusqu'à 5 h 30, générant quelques retards pour une dizaine de trains.
A l'heure des vacances scolaires, la SNCF rappelle que tout accès dans les emprises ferroviaires est strictement interdit. « Ce ne sont ni des terrains de jeux, ni des lieux de promenade » souligne un responsable.
Vendredi 6 juin 2003
Triage de Woippy : accès bloqués par des grévistes
L'assemblée générale qui a réuni, hier matin, une cinquantaine d'agents des services du triage SNCF de Woippy (dépôt, matériel, équipement, exploitation) a décidé « à l'unanimité » de reconduire pour 24 heures le mouvement de grève qui affecte actuellement ces installations.
Les cheminots en grève ont fait part de leurs « inquiétudes concernant la réforme des retraites qui risque de nous toucher un jour ». « Le régime spécifique des cheminots sera concerné, la mobilisation doit être à la hauteur de l'enjeu », soulignent les agents qui lancent ainsi une sorte de grève préventive.
A l'issue de l'assemblée générale d'hier matin au triage de Woippy (41 % de grévistes si l'on ne tient pas compte des agents administratifs), des cheminots ont décidé sinon de bloquer du moins d'exercer une « présence dissuasive », empêchant du coup le libre accès au site du triage de Woippy. Aux quatre entrées, des agents SNCF en grève étaient là, prêts à rester jusqu'à ce matin, 11 h 30, heure à laquelle est prévue une nouvelle assemblée générale. Il convient par ailleurs de noter que les agents occupant des postes de sécurité étaient sur leurs lieux de travail.
Hier, un huissier de justice mandaté par la direction est venu constater les faits sur le terrain. Ce mouvement n'a pas perturbé la circulation des trains, aussi bien les convois de marchandises que ceux de voyageurs.
Mercredi 27 août 2003
Fuite de gaz à Woippy : des trains déviés
Une conduite de gaz (d'un diamètre de 60 mm) accrochée sur le côté du pont routier qui enjambe la voie ferrée, à hauteur de la gare de triage de Woippy, s'est détachée et s'est fissurée hier vers 21 h. Alertés, à la suite d'une détection d'odeur suspecte, les sapeurs-pompiers de Metz ont établi un périmètre de sécurité. A leur arrivée, GdF a coupé le gaz de ville avant de procéder aux réparations. L'accès au pont a été interdit par les gendarmes. De son côté, la SNCF a fait dévier les trains de voyageurs et bloquer les wagons de marchandises.
Mardi 31 août 2004
Le centre de triage au cœur des échanges ferroviaires européens
En prévision de la journée portes ouvertes organisée par la SNCF le dimanche 26 septembre prochain, François Grosdidier a visité le centre de triage de Woippy. Impressionné et rassuré.
Si le centre de triage de Woippy, premier de France, occupe un espace foncier important dans la commune, il n'en demeure pas moins discret voire confidentiel. Hormis les cheminots, nul
ne sait ce qui s y passe. Des questions auxquelles la SNCF répondra en ouvrant grand ses portes au public, le dimanche 26 septembre, pour marquer le 40e anniversaire de la création du site. Invités en avant-première à visiter les installations, le député-maire François Grosdidier, Alain Mertz, son adjoint à la sécurité, par ailleurs chargé de communication au siège de la police ferroviaire de Metz-Nancy, Nancy, et Charles Holder, le directeur général des services adjoint de la mairie de Woippy, ont été accueillis par Denis Lorrain, chef de l'unité opérationnelle et ses collaborateurs.
45 000 wagons par mois
Un exposé sur les données économiques (triage dans l'activité fret, dans le tissu régional, organisation de la production), la sécurité ferroviaire (maîtrise des risques ferroviaire et industriel liés en particulier au transport des marchandises dangereuses, plan de prévention) et l'actualité du triage (nouvelles infrastructures, inter-opérabilité franco-allemande) a permis aux visiteurs de se rendre rapidement compte de son importance. Les chiffres sont éloquents : un millier de cheminots, une emprise de 1,850 ha (5 km de long sur 370 m de large) s'étendant en partie sur la commune voisine de Maizières-lès-Metz, 45 000 wagons expédiés chaque mois dont 2 800 de marchandises dites « dangereuses ».
Un autre aspect a particulièrement retenu l'attention de François Grosdidier qui, en sa qualité de premier magistrat, est responsable de la sécurité des personnes et des biens dans sa commune : « Outre l'intérêt de découvrir une activité importante de Woippy qui s'inscrit dans la tradition ferroviaire très forte présente dans la commune, j'étais d'abord préoccupé par le souci de voir comment sont traités les problèmes de sécurité. J'en ressors impressionné et rassuré par la rigueur et l'omniprésence du souci de sécurité pour les personnels mais aussi pour l'environnement et la population alentour. Il est rassurant de savoir que cette préoccupation est constante et que les mesures préventives sont parfaitement adaptées à tous les risques ».
Quarantième anniversaire
La direction régionale de la SNCF organise le 26 septembre de 13 h à 18 h 30, une journée portes ouvertes pour fêter le 40e anniversaire du triage de Woippy. Huit points d'exposition répartis sur quatre sites montreront l'envers du décor et le travail quotidien de toutes les fonctions de la SNCF travaillant pour l'activité fret. On découvrira l'histoire du triage, des soudures par aluminothermie, des locomotives grandeur nature ainsi que du modélisme ferroviaire. Entrée libre...
Mercredi 8 septembre 2004
Le goulot d'étranglement du triage de Woippy n'est plus qu'un souvenir
Le conseil régional de Lorraine vient de consacrer 25 millions d'euros aux travaux de réalisation d'une quatrième voie afin d'améliorer le fonctionnement de la gare de triage de Woippy, la plus importante de France en terme d'activité.
La gare de triage de Woippy reste la plus importante de France en terme d'activité, avec une moyenne de 2 500 wagons triés par jour, sur un faisceau de 48 voies développant une longueur cumulée de soixante kilomètres. Elle accueille une moyenne « de 100 000 tonnes de fret par vingt-quatre heures, en provenance et à destination de l'Europe entière » ainsi que le résume pour la SNCF Frédéric Sartelet, dirigeant de l'unité opérationnelle infrastructure d'Hagondange. Les huit kilomètres du secteur contrôlé par le poste d'aiguillage du triage relient la gare de Metz à celle de Maizières-lès-Metz et ce secteur voit circuler « cinq cents trains toutes les 24 heures. Quatre-vingt-dix de ces convois entrent sur la zone de triage et quatre-vingt-dix en sortent » dans un incessant ballet marqué jusqu'au 29 août dernier par « les problèmes d'engorgement » issus de la configuration initiale des voies à la sortie de Metz en direction de Hagondange. « Nous avions deux voies dites rapides pour les trains de voyageurs, et les deux autres voies se rassemblaient en une ligne unique sur une distance de 1,5 kilomètres. Ce tronçon était devenu un véritable goulot d'étranglement. Il fallait faire passer le fret sur les voies rapides, avant de le remettre sur les bons rails, ce qui perturbait forcément le trafic au moment du passage des voies. La situation engendrait des retards dans la régularité des trains et était préjudiciable à la qualité du service que nous devons à nos clients ».
25 millions d'euros
Après deux ans d'études et de travaux préparatoires, le chantier de construction de la quatrième voie sur le tronçon concerné s'est déroulé durant tout le mois d'août. Il a occupé « deux cents personnes dont cent agents SNCF » et il a été accompagné par la création en parallèle d'un nouveau poste d'aiguillage. La facture de 25 millions d'euros a été réglée « par le conseil régional de Lorraine, dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006. Cet investissement nous permet d'assurer la fluidité du trafic, notamment aux périodes de pointe du matin entre 6 h et 9 h, et du soir entre 18 h et 21 h. Il nous permet de préparer sereinement l'avenir qui passe par l'arrivée du TGV en 2007 » rappelle Frédéric Sartelet qui insiste sur les correspondances entre le TGV et « les TER qui seront nettement plus nombreux à circuler ».
La nouvelle voie « offre trente-six itinéraires supplémentaires » et elle a la vertu de distinguer nettement les deux lignes rapides et les deux lignes plus spécialement réservées au fret. Le tout est commandé en temps réel par les 20 agents qui se relaient nuit et jour aux manettes du poste principal d'aiguillage.
Le triage à portes ouvertes le dimanche 26 septembre
La gare de triage de Woippy invite le grand public à son quarantième anniversaire, en organisant des portes ouvertes le dimanche 26 septembre. De 13 h à 18 h 30, les visiteurs seront accueillis sur le parking de l'hypermarché Auchan de Sémécourt et uniquement à cet endroit. C'est de là que partiront les navettes d'autobus permettant d'accéder aux sites ouverts aux visites. Le premier est le poste central d'aiguillage. Le second est le poste de débranchement, cet endroit où les wagons sont poussés puis triés par gravité. Le troisième est le dépôt, ce vaste garage à locomotives où six machines seront présentées. Le quatrième est l'atelier de maintenance et de réparation.
Il sera également possible d'assister à des démonstrations de soudure alumino-thermique sur des rails. Cette technique permet d'assembler des voies ininterrompues de plusieurs centaines de kilomètres, la dilatation étant absorbée par l'ensemble formé par le rail, les traverses et le ballast.
Lundi 27 septembre 2004
1964 : construction du barrage d'Assouan et du centre de triage de Woippy. Un chantier pharaonique lui aussi. Quarante ans plus tard, Woippy est la capitale du wagon. 2300 sont triés chaque jour, soit près de 100 convois, dans le plus grand triage de France !
Un 40e anniversaire mérite bien des portes ouvertes. Bienvenue dans une ville dans la ville. Un endroit unique. Imaginez 114 hectares, un site de 5,2 km de long, 370 mètres de large qui accueille au total 160 kilomètres de voies, un faisceau de 17 voies de réception, un faisceau de tri et de relais de 56 voies à Woippy ainsi qu'un faisceau départ de 14 voies à Maizières-lès-Metz. Alain Declercq, directeur régional de la SNCF, a accueilli hier matin un véritable convoi d'invités à la découverte de ce lieu un peu secret : « Ici sont triés chaque jour 2 300 wagons. Ce sont près de 100 convois à destination de Mannheim, Cologne, Hambourg, Nuremberg, Sarrebruck, Anvers, Bâle, Bettembourg, mais aussi à destinations de 10 grandes villes françaises et 14 villes régionales qui sont expédiés chaque jour ».
Personnalités le matin et grand public l'après-midi ont été guidés entre les voies de cette usine à ciel ouvert où 650 cheminots « fabriquent » chaque année 24 000 trains à partir de 600 000 wagons.
Évoquant le contexte difficile du fret, « avec la fermeture du triage de Metz-Sablon au 15 décembre 2004 », Alain Declercq s'est réjoui des projets d'envergure entre la SNCF et la DB, Deutsche Bahn, comme « l'interopérabilité » qui va permettre, dès janvier prochain, de relier les 250 km entre Woippy et Mannheim et les 350 entre Gremberg et Woippy,
via Apach, sans changement de machine ni de mécaniciens.
Dans le cadre du plan État-Région, l'amélioration de la fluidité du sillon mosellan entre Nancy et le Luxembourg passe par l'aménagement de la bifurcation vers Toul à Frouard et de celui des accès de la gare de Thionville, mais aussi par la création d'une quatrième voie principale à Woippy.
Avec le nouveau poste d'aiguillage et ce prolongement d'une nouvelle voie de 1 500 mètres, auquel le conseil régional de Lorraine a consacré 25 m€, « c'est un bouchon ferroviaire qui vient de sauter à Woippy. Mieux rythmer le balai des trains TER et grandes lignes empruntant les voies principales à 160 km/h et recaler l’insertion des trains fret sont maintenant possibles. La fluidité du trafic sera améliorée et on peut préparer sereinement l’avenir qui passe par l’arrivée du TGV en 2007 ».
J. D.
La même année que le lancement de la fusée Saturne V, le plus grand triage de France était mis en orbite à Woippy. C'était en 1964. Les « ouagons » de fraises ont été remplacés par 2 300 wagons à trier chaque jour ! Le 40ème anniversaire a permis, hier, de cheminer entre les voies d'une cité mystérieuse.
Que connaît-on du triage de Woippy : des kilomètres de rails entre Woippy et Maizières, des forêts de poteaux, de mats, de signaux, une toile d'araignée de fils, « le crissement de la ferraille, des monstres métalliques de plus de 100 m qui se déplacent tout seuls (ou presque !) ». Hier, bien des souvenirs ont été rappelés à l'occasion des 40 ans de ce centre de triage fret. Il fut aménagé en 1964, la même année que le barrage d'Assouan. Un chantier pharaonique lui aussi. 1,2 million de m3 de matériaux, extraits d'un crassier de Maizières-lès-Metz, ont été étalés pour relever le plateau d'assises des voies en raison du sol saturé d'eau. La route nationale de Metz-Luxembourg fut déviée sur 2 km. Il fallut construire 4 ponts et 11 aqueducs et même déplacer, grâce à une voie provisoire, une maison sur plus de 100 m sans la démonter.
A Woippy, les seuls « ouagons » qu'ont avait vu de mémoire de Graouilly étaient des « ouagons » de fraises. En juin 1964, la coopération fruitière du Val de Metz remettait encore 147 wagons au transport. « Le petit village de Woippy sortait de sa ruralité en devenant la capitale du wagon. » Alain Declercq, directeur régional de la SNCF a rappelé cette tranche d'histoire devant François Grosdidier, député-maire de Woippy, Jean-Claude Théobald, vice-président du conseil général, Patrick Abate, vice-président du conseil régional et de nombreuses autres personnalités.
Hommage aux cheminots
Il a également rappelé l'importance de cette gare de triage (Lire en page Région). Cette gare qui a suscité des vocations industrielles et commerciales. « Nos clients nous rejoignirent sur le site et vinrent s'embrancher au chantier de tri. Ce fut Davum, Nozal, Prafer, Longométal puis KDI, Rolanfer, Claas, la centrale thermique EDF de La Maxe, la raffinerie puis le dépôt d'hydrocarbures d'Hauconcourt. »
Le paradoxe avec la SNCF est que « dès qu'elle s'installe à la campagne, elle crée des villes et qu'ensuite elle se voit jugée bruyante, parfois dangereuse et mangeuse d'espace. »
Le directeur a également souligné : « Plus encore que les technologies développées, ce sont les hommes, leur faculté d’adaptation, leur farouche détermination et leur attachement à construire inlassablement ces trains qui irriguent le tissu économique régional, national et international, méritent d’être mis en lumière. »
Le triage de Woippy est désormais opérationnel pour accueillir le TGV, en 2007.
Propos recueillis par Jacky DENGER.
En quelques chiffres
Près de 650 personnes, réparties entre les différents services travaillent jour et nuit, 365 jours par an.
La circulation dans la gare de Woippy s'effectue sur 92 itinéraires différents.
600 000 wagons passent en visite chaque année.
Chaque jour 200 trains entrent ou sortent du triage et quelque 2 300 wagons sont triés chaque jour.
Une usine à ciel ouvert
A bord de bus, les personnalités le matin, le grand public l'après-midi, ont été guidés dans les coulisses de cette usine à ciel ouvert. On a pu découvrir le travail de la circulation, de la manœuvre et de l'aiguillage de 200 convois quotidiens, dans un local flambant neuf, mis en service le 29 août dernier.
Sur le second site, les mécaniciens en charge de la conduite des locomotives (de ligne ou de manœuvre) ont fait découvrir plusieurs types d'engins. Au troisième site, démonstrations de tri selon la technique du « tir au but » : une technique qui à partir d'un pilotage informatique, permet d'envoyer chaque wagon sur sa voie de destination en maîtrisant un accostage à moins d'1,5 mètre par seconde. Elle permet ainsi de trier un train toutes les 12 minutes. Enfin sur le dernier site, l'atelier de maintenance a présenté ses installations de réparations de wagons qui font appel à des techniques très particulières. Tout le parcours est balisé et fléché. Un beau travail des cheminots qui se sont investis dans cette opération depuis six mois.
La fin du triage du Sablon ?
Mardi dernier, Alain Declercq avait annoncé que cent emplois seraient supprimés, mais sans licenciement, au triage du Sablon. Soit la moitié du personnel. Une mesure qui fait suite au désengagement de la société Intercontainer.(Voir RL du mercredi 22 septembre). Hier, dans son discours, le directeur régional a précisé la fermeture du triage du Sablon, après le retrait d'Intercontainer au 15 décembre 2004.
Mercredi 15 décembre 2004
Dernier mouvement au triage
Dans la grande tradition de la famille des cheminots, nul ne saurait partir à la retraite sans recevoir un confraternel salut de ses pairs. Chef de secteur mouvement, Bernard Antoine n'y a pas échappé. Près de trente ans passés à Woippy, si l'on excepte le court séjour qu'une promotion l'amena à effectuer à Thionville. Une carrière entièrement consacrée à la SNCF depuis le ler juin 1975 et particulièrement riche en anecdotes comme n'a pas manqué de le souligner M. Muller, adjoint au dirigeant du triage. Agé de 56 ans, celui que l'on surnommait Pépone, va retrouver ses Vosges natales où il pourra s'adonner à ses loisirs favoris.
Le verre de l'amitié a clôturé cette cérémonie au cours de laquelle ses nombreux collègues et amis du centre de triage de Woippy avaient tenu à lui manifester leur sympathie.
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