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Woippy et les Hobus-Werke pendant la période 1941 - 1944
Source :
Journal du Docteur Schrod, archiviste à Metz (1940-1944)
Transcription d'après original par M. Mutelet (juillet 1973)
Traduit de l'allemand par Me Wolff (mars 1983)
Revu, corrigé et mis en page par J. Barthel (juillet 1983)
(Archives municipales de Metz - CB 1185)
Mardi 25 mars 1941
En vertu d'une ordonnance du chef de la C.D.L., à partir de ce jour, les communes de Borny, Magny, Moulins-les-Metz, Plappeville, Ste-Ruffine, Scy, Woippy, et une partie de Lessy, Châtel-St-Germain, Rozerieulles, Augny, Marly feront partie de la ville de Metz. Le territoire de la ville de Metz de 2150 ha le 10 septembre 1940 aura aujourd'hui à 9 500 ha (exactement 9 414 ha).
Vendredi 28 août 1942
Alerte aérienne vers 23 h 45 et dura 4 heures. Ce n'est qu'aux premières heures de la matinée du 29 août que la fin de l'alarme pût être annoncée vers 3 h 35. Peu après minuit, deux explosions eurent lieu, elles provenaient de bombes lancées. Comme on l'apprit par la suite celles-ci tombèrent dans un jardin de la région de Lorry-lès-Metz. Il apparaît que les Anglais cherchaient à atteindre les usines Hobus (à Woippy). Les bombes occasionnèrent que peu de dégâts dans les jardins de M. Grunewald au 147 route de Woippy.
Dimanche 13 juin 1943
Pentecôte. Un heureux évènement avait été annoncé : la récolte de fraises ayant été importante dans les journées précédant les fêtes, un ticket de distribution de 2 kg de fraises par habitant fut délivré. On vit des habitants et des soldats acquérir des fraises par paniers, spécialement à Woippy et à Moulins.
Samedi 27 mai 1944
Cet après-midi vers 14 heures eut lieu une nouvelle attaque aérienne sur Metz, qui toucha surtout le quartier de Devant-les-Ponts et St-Julien.
L'attaque de ce jour a causé beaucoup de dégâts. C'est ainsi que deux hangars des V.D.M., entreprise d'armement, furent sérieusement endommagés ; la gare de banlieue de Devant-les-Ponts détruite, les hangars de dépôt du tramway, 15 tramways, 3 voitures et une voiture personnelle furent sérieusement endommagés. Les installations du port subirent des dégâts par des bombes incendiaires. Plusieurs bâtiments industriels furent atteints, et plus ou moins endommagés, ainsi que la manufacture des tabacs légèrement atteinte par un incendie. Le dépôt des anciens moulins de Metz-Devant-les-Ponts fut complètement détruit par un incendie. La maison Pouder (ravitaillement) a subit par un incendie 50% de dégâts au bâtiment. En outre la brasserie Lorraine a subit pour 30% de dégâts aux bâtiments et à l'installation, l'abattoir Mootz à la toiture, et la société Gillet et Nauth des dégâts moyens par incendie.
15 maisons furent totalement détruites, 15 sérieusement, 30 moyennement, 66 légèrement. Furent atteints quelques immeubles industriels et des bâtiments officiels, parmi lesquels une école (école moyenne) et l'église de St Julien légèrement.
Les avions ennemis ne bombardèrent pas seulement avec des bombes explosives, mais lancèrent également des bombes au phosphore. La gare de Devant-les-Ponts fut totalement détruite, entièrement brûlé fut le dépôt d'alimentation Pouder où se trouvaient d'importantes provisions en vue du ravitaillement.
A l'usine Hobus de Woippy furent atteints deux hangars qui seraient détruits ou en tous cas gravement touchés.
Vendredi 18 août 1944
Cet après-midi entre 15 h 25 et 15 h 40, il y eut une nouvelle attaque aérienne importante sur Metz. Suivant les premières impressions après la fin de l'alerte, furent touchés : Montigny, Frescaty et un terrain industriel au nord de Metz (les usines Hobus).
Encore longtemps après la fin de l'alerte, on entendait continuellement des détonations qui étaient dues à des bombes à retardement ou à un dépôt de munitions qui devait se trouver là-bas. D'après une autre version ce serait un train de munitions qui aurait été atteint.
Comme il en résulte d'un rapport final de la direction de police du 22 août, Metz-Frescaty et Woippy étaient les objectifs de cette attaque. L'attaque fut effectuée d'une hauteur de 3500 à 4000 mètres et en particulier les ateliers V.D.M.-Werke et N.G.A.G. (Hobus), le terrain d'aviation de Frescaty et des installations de chemin de fer. 300 bombes de taille moyenne, 2500 bombes incendiaires de 1,7 kg et 250 bombes incendiaires liquides de 30 kg furent lancées.
Deux immeubles d'habitation furent totalement détruits, 9 assez sérieusement, 5 modérément, 30 ne seraient que des dégâts de vitres.
Aux usines V.D.M., deux ateliers furent totalement détruits, un fut grandement touché, deux légèrement ; la perte de production est faible. par contre, en ce qui concerne la partie des charnières et des pas de vis des usines Hobus, la production sera arrêtée à 100% pendant 4 semaines. Un hangar est totalement détruit et un autre très endommagé. Egalement les provisions de récoltes (100 gerbes de seigle) brûlèrent dans les champs. Les bâtiments de l'armée, notamment un hangar de réparations et d'autres bâtiments furent totalement détruits par des bombes explosives et incendiaires. En outre, un train de munitions et un train pour l'armée brûlèrent sur le trajet entre les gares de Metz-Nord et de Woippy.
Heureusement les pertes de personnes furent minimes : 7 personnes furent tuées, dont 3 membres de l'armée et 1 ouvrier de l'Est. 23 personnes furent blessées dont 18 membres de l'armée ; 50 personnes sont sans abris ; un grand incendie eut lieu sur le terrain de Frescaty, plus un incendie de moyenne importance et deux petits incendies. Sur le terrain d'aviation de Frescaty, 17 avions furent en partie détruits, en partie sérieusement endommagés.