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(Républicain Lorrain)

Juillet 1977 (RL)

Le vieux château attend…

Un donjon, quatre tourelles et une symétrie partout présente.

Route de Briey à Woippy, dissimulé presque totalement par un rideau d'arbres, le vieux château attend. Cette ancienne demeure seigneuriale, construite au XIIe siècle, cherche un acquéreur.
Edifiée par le chapitre de la cathédrale de Metz, elle appartient depuis 1791 à la famille Sechehaye. Après la mort, il y a deux ans, de M. Paul Sechehaye, ses enfants, dont aucun ne désire revenir, en Lorraine, ont décidé de mettre en vente le château.

Solidement campé au milieu d'un parc de près d'un hectare, le château accueille ses visiteurs sous un porche noyé par la vigne vierge. Le château lui-même consiste en un donjon carré à quatre étages. Un mur d'enceinte, jadis crénelé, flanqué à ses quatre coins de tourelles, forme autour de lui un carré régulier. C'est sur cette surface, cette cour comprise entre le donjon et le mur d'enceinte, que M. Paul Sechehaye a fait construire la partie à proprement parler habitable du château. Toutes les pièces nouvelles ainsi construites sont accessibles depuis le hall d'entrée, situé dans le donjon, et qui se caractérise par la présence d'un pilier central et monumental soutenant, par un système de voûtes, tout l'ensemble de la construction !
Ces travaux furent réalisés en 1936 avec installation du chauffage central, d'abord au coke puis, depuis huit ans, au fuel.
Au retour de la famille Sechehave, après la Seconde Guerre mondiale, tout était éventré, « il y avait trente centimètres d'eau dans le piano à queue ! »
C'est Mme Anne-Marie Sechehaye qui nous confie ses souvenirs. Elle nous fait le tour du propriétaire, soit salon, salle à manger, cuisine, buanderie, quatre chambres et salle de bains en mas, trois chambres au premier étage, deux niveaux de grenier et deux garages.
- Et les tourelles ?
- L'une des tourelles contient le cachot dans lequel étaient enfermées les sorcières, au Moyen Age, puisque le château était une maison forte ; dans une autre, nous avons aménagé une chambre ; dans les deux dernières il y avait des poules et des lapins... à présent c'est vide !
Un petit regret pourtant dont Mme Sechehaye nous fait part : « Nous avions désiré, les enfants et moi que le château revienne à la commune de Woippy. Mon mari en avait été le maire pendant 17 ans. Malheureusement la somme qui nous fut offerte, il y a quinze jours, un an après notre proposition était trop nettement inférieure à l'estimation réalisée par les Domaines. De plus, dans le prix proposé, la municipalité voulait englober tout le mobilier lorrain du château. C'était impossible dans ces conditions... »
Le château est donc actuellement en vente pour la somme de 750.000 F par les soins de Me Remmel, notaire à Château-Salins.
« Depuis un an, j'ai mis gratuitement le jardin à la disposition de voisins qui viennent le cultiver ».
- Et après la vente, comptez-vous rester dans la région ?
- « Non, et c'est catégorique. Je n'aime que Woippy ! Puisque je ne peux y rester, je m'en vais... »

J.-P. J.

Mercredi 11 octobre 1978
LA MAIRIE COMMUNIQUE

« Dans l'affaire de la vente de la propriété Sechehaye, le maire rappelle qu'en date du 1er juillet 1977, après avoir fait une offre de prix qui n'a pas été retenue, la municipalité a confirmé aux héritiers qu'elle souhaitait être informée en dernier ressort d'une vente éventuelle ; en cas d'égalité d'offre avec un particulier, elle aurait la priorité d'achat.
La municipalité ne peut qu'attendre une nouvelle évolution de cette affaire ». (RL)

Samedi 14 octobre 1978
Vente du vieux château de Woippy
Une mise au point

Jean Sechehaye communique en réponse à M. le Maire de Woippy : « Les héritiers de M. Paul Sechehave ont proposé en priorité la vente du vieux château à la municipalité le 7 octobre 1976. Les Domaines ont fait une estimation pour la propriété. Les héritiers de M. Sechehaye ont dû attendre jusqu'au 6 juillet 1977 pour apprendre que le conseil municipal actuel avait décidé une offre maximum, pour la propriété plus les meubles de valeur et les souvenirs historiques, inférieure de 19,35 % à l’estimation des Domaines.
La municipalité demandait à être informée en cas de vente éventuelle et à bénéficier d'une priorité en cas d'égalité d'offre avec un autre acquéreur. L'évolution de la situation attendue par M. le Maire est donc la suivante : un acquéreur a offert plus que la municipalité et le vieux château lui est vendu. Le maire a été informé de cette vente par lettre du notaire en date du 26 septembre 1978 ». (RL)

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