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  Dernière mise à jour : 9 mars 2017

La gare de Metz
(Le parking aérien - 1974-1975)

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Dimanche 28 juillet 1974 (Républicain Lorrain)
En gare de Metz, le futur a déjà commencé. On y vit à l'heure de l'avenir et des réalisations qu'il impose. Un schéma directeur d'aménagement de l'ensemble du quartier est notamment à l'étude. Il doit faire de lui, dans un délai d'une décennie environ, un centre directionnel de « commandement » des affaires régionales et urbaines, tant industrielles que d'échanges. C'est une option futuriste.
Plus rapprochée dans le temps puisqu'elle doit connaître un début de concrétisation avant la fin de cette année, une initiative de la direction régionale de la S.N.C.F., que dirige à Metz M. Roger Forray, marquera très prochainement le démarrage de l'aménagement d'ensemble prévu pour tout ce secteur.
Une première opération qui ne manquera d'ailleurs pas de surprendre tous les Messins et leurs nombreux visiteurs puisqu'il ne s'agit rien moins que d'abattre les deux immenses halles qui abritent les quais et voies de la gare de Metz et de les remplacer par une couverture portante en béton sur laquelle sera aménagé un parking en plein air de près de 650 places !...
Et ce n'est pas qu'une idée puisque le projet est si avancé que les travaux débuteront avant la fin de cette année. Ils dureront un an. Ainsi le voyageur qui, après quelques années d'absence, retrouvera Metz en 1976 ne reconnaîtra-t-il plus tout à fait la gare. Elle aura perdu ses halles monumentales et sera utilisée comme parking ! Ce sera la première opération de ce genre réalisée en France.
Ce sont d'ailleurs ces deux halles, construites avec la gare peu après 1900, qui sont à l'origine du proiet mis au point par la direction régionale de la SNCF.
Septuagénaires dans deux ans, toutes deux donnaient, depuis un certain temps, d'évidents signes de fatigue. D'importantes réparations étaient de toute évidence indispensables. Mais on n'entreprend pas de restaurer 20.000 mètres carrés de verrière sans se poser quelques questions.
Fallait-il, en effet, les conforter ou les démolir ? Il nous a paru, explique M. Roger Forray, directeur régional de la SNCF à Metz, qu'on pouvait trouver une solution plus « efficace » que celle de la restauration. Et surtout qu'on pouvait peut-être utiliser toute cette surface... »
« Nous avons alors pensé à un parking. De quoi une gare comme celle de Metz peut-elle en effet avoir besoin si ce n'est de places de stationnement pour les voitures de ceux qui s'adressent à elle... »
« A l'heure actuelle, en effet, la gare de Metz ne dispose que de 106 places dans le garage-consigne ainsi que d'une quarantaine de parcmètres, ce qui est nettement insuffisant. »

PLUS DE 20 000 m2 DE BÉTON AU-DESSUS DE LA GARE !

Lancée il y a une année environ, l'idée a pris rapidement corps. Des négociations furent entreprises avec la municipalité. « Elles se sont déroulées, assure M. Forray, dans un climat d'excellente compréhension ».
Un projet enfin a été établi. Il prévoit à la fois, la destruction des halles existantes ainsi que la réalisation, à une hauteur de cinq mètres au-dessus des quais, d'une couverture en béton pouvant supporter un parking pour voitures...
Cette couverture aura une longueur de 214 mètres et une largeur de 108 mètres, soit une superficie de plus de 22.000 mètres carrés. Elle ne sera pas d'une seule pièce. Sur le parking, qui sera aménagé sur cette dalle pourront trouver place entre 600 et 650 voitures. Enfin, des ouvertures longitudinales laisseront filtrer la lumière du iour sur les quais.
La couverture sera supportée à partir de ces mêmes quais par 78 colonnes qui seront espacées de 18 mètres.
L'accès au parking se fera par une rampe hélicoïdale de 25,70 mètres de diamètre qui sera réalisée entre la gare et le tri postal et qui se doublera d'un escalier. Deux ascenseurs et un escalier seront d'autre part créés dans l'axe de la galerie marchande de la gare.
En prévision de la réalisation d'une double rampe entre la gare et le centre de tri postal, l'organisation de la circulation dans la cour d'arrivée de la gare sera revue au mois de septembre prochain. On se penchera sans doute de nouveau à cette occasion sur le schéma de circulation concernant l'ensemble de ce secteur de la gare.

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Mercredi 2 octobre 1974 (RL)
   Le Palais du gouverneur (1902-1905) de style néo-gothique, la gare de Metz (1908) de style néo-roman et l'hôtel des Postes (1911) de style néo-roman, ont été retenus, dans le cadre de la conservation régionale des bâtiments de France pour être proposés pour une inscription sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
   Il s'agit d'une décision qui répond essentiellement au souci de sauvegarder à Metz trois ensembles particulièrement représentatifs d'une époque.
   Elle constitue d'ailleurs la suite logique d'une circulaire qui avait été adressée aux différents services régionaux des affaires culturelles afin qu'ils établissent une liste des édifices construits de 1830 à nos jours, dont la qualité pouvait paraître représentative de leur époque et dont l'architecture justifierait une mesure de protection éventuelle.
   A Metz, trois ensembles furent retenus par le service régional des affaires culturelles : le palais du gouverneur, la gare et l'hôtel de la poste, jugés tous trois représentatifs d'une époque. Une sélection identique fut effectuée dans toute la France et concerna de nombreux édifices des XIXe et XXe siècles.
Pas de modification sans autorisation
   Tous ces édifices dont le palais du gouverneur, la gare et l'hôtel de la poste seront prochainement soumis à la commission supérieure des monuments historiques pour être inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mais leur choix devra auparavant avoir reçu l'approbation des municipalités.
   L'inventaire supplémentaire, précisons-le, est actuellement en cours d'établissement. Il concerne les édifices des XIXe et XXe siècles.
   Ajoutons également que l'inscription sur cet inventaire des monuments historiques n'entraine aucune charge pour l'Etat mais elle impose par contre aux propriétaires de ne pas modifier les parties inscrites sans l'autorisation des Monuments historiques.
   Enfin, il est permis de se demander si le choix de la gare de Metz ne risque pas de contrarier la réalisation du projet de création, au-dessus des voies, d'un parking de 650 places. Un projet que nous avons présenté dans le détail (R.L. du 28 juillet 1974) et qui consistera à abattre les deux immenses balles qui abritent les voies et quais de la gare et à les remplacer par une couverture portante en béton sur laquelle sera aménagé un parking en plein air de près de 650 places.
   Le pojet est au point et devrait recevoir une première concrétisation avant la fin de l'année. Ne risque-t-il pas d'être remis en question à la suite de la proposition d'inscription de la gare sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques ?
   Affaire à suivre.    G.S.
70 ans d'histoire
   On qualifie de « Folie démolitionnaire » l'ambition des urbanistes des années 1960 qui remodelèrent la ville en détruisant les vieilles portes, les remparts dont certains dataient de Vauban et l'amphithéâtre construit sous le règne de Dioclétien. Par contre, ils ont édifié certains bâtiments qui embellissent prestidigieusement la cité.
   Parmi ces entités figure le Palais du Gouverneur de militaire de Metz, construit entre 1902 et 1905 dans le style néo-gothique. Cette superbe demeure, noyée dans la verdure, fut implantée dans un quartier à vocation militaire, à proximité de la caserne Ney, du magasin d'habillement, de la caserne de Lattre-de-Tassigny.
   Dans la partie méridionale de la ville fut édifiée, en 1911, dans un style néo-roman, la Poste toute en pierre rouge des Vosges. Occupant l'emplacement de tout un quartier, la Poste fut, comme sa voisine la gare, construite sur un terrain vague où les garçons de l'époque aimaient à se battre contre « ceux du Sablon » entre écoles ou entre paroisses.
   Inaugurée solennellement le 17 août 1908, la gare était en fait la quatrième construite dans la cité. La première, entièrement en bois, fut édifiée en 1830 et détruite par un incendie en 1873. Elle fut remplacée, au même endroit - l'actuelle place du Roi-George - par un bâtiment provisoire auquel succéda en 1878, ce que les Messins appellent « l'Ancienne-Gare ».
   Alors qu'en 1870 la ville était encore ceinturée d'anciens remparts, des fortifications furent arasées à 200 m de la vieille gare, de même que le théâtre romain, fleuron de la ville. Sur le terrain ainsi récupéré fut construite en pierre de taille, cette gare nécessaire à l'empire allemand en raison de l'accroissement du trafic, du développement industriel et par le fait que Metz était devenue la ville de garnison la plus importante de tout le Reich après Strasbourg et Berlin.
   La réalisation technique de cet ouvrage fut très difficile en raison du terrain marécageux et pas moins de 3.054 piliers en béton armé furent nécessaires pour servir d'assise à cette masse de pierre et aux quinze voies ferrées, chiffre très élevé en ce début de siècle.
   Outre le gigantisme de ce bâtiment, la gare bénéficiait déjà à l'époque du confort et des commodités qu'on lui connaît : vastes salles d'attente, buffet bien connu des gastronomes, commerces, vitrines d'expositions... et un salon d'honneur enluminé de vitraux où furent d'ailleurs reçus un empereur d'Allemagne et plusieurs présidents de la République.
 
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Mardi 28 janvier 1975 (RL)
MONUMENTS HISTORIQUES

LA GARE DE METZ EST CLASSÉE

La gare de Metz est classée...
Réunie à Paris, la commission supérieure des Monuments historiques a examiné, à la demande de M. Michel Guy, secrétaire d'Etat à la culture, deux cents propositions concernant des bâtiments consid6rés comme d'importants témoignages d'architecture de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. La commission a donc approuvé la protection de la gare de Metz, exemple de taille du style néo-roman germanique, au même titre que le « Familistère Godin » à Guise (Aisne).
Dans un précédent article, (« R-L. » du 2 octobre 74) nous avions annoncé, que dans le cadre de la conservation régionale des bâtiments de France, le Palais du gouverneur (1902-1905), l'hôtel des Postes (1911) et bien sûr la gare, avaient été proposés pour une inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Apparemment seule la gare a été retenue. Mais il faut noter que jusque-là, la commission supérieure de classement a suivi à près de 80 % les propositions ministérielles, demandant des enquêtes complémentaires pour 10 % des cas réservés (Sainte-Clotilde à Paris) ou refusés, au nombre desquels doivent figurer l'hôtel des Postes et le palais du Gouverneur.
Si l'inscription d'un monument sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques m'entraîne aucune charge pour l'Etat, elle impose la protection des parties inscrites, à moins d'une dérogation des monuments historiques. Ce classement de la gare de Metz pourrait contrarier la réalisation du parking de 650 places, sur dalle de béton coulée au-dessus des quais. (Ce qui revient à abattre les immenses marquises surplombant les voies).
Mais il est fort probable que ce classement n'intéressera que le bâtiment de la gare proprement dit, ce qui obligerait à reconsidérer certains projets de rénovation, d'aménagement du buffet ou de la galerie marchande.
Quatrième du nom, la gare de Metz fut inaugurée le 17 août 1908. Après arasement des fortifications, les Allemands durent planter plus de 3.000 piliers de béton pour asseoir cette construction colossale sur un terrain très marécageux.
Mis à part, la gare, l'hôtel des Postes et le palais du Gouverneur, les Allemands édifièrent en ce début de XXe siècle l'avenue Foch (sur les anciennes douves), le Temple-Neuf (place de la Comédie), le bâtiment de la Chambre de commerce et d`industrie de la Moselle, nombre d'édifices rue Gambetta, place Mondon, le temple de garnison, dont il ne reste plus que la tour devant la piscine, etc.
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Vendreedi 14 février 1975
Sur le chantier de la gare centrale :
Une voyageuse sérieusement blessée par la chute d'une conduite à béton

Un grave accident s'est produit hier matin sur le quai 2 de la gare centrale où sont actuellement entrepris d'importants travaux de couverture.
En effet, pour couler du béton dans les coffrages, l'entreprise « Nord-France » emploie une pompe à béton qui pousse ce matériau à travers une canalisation jusque dans les coffrages.
Or la fatalité a voulu qu'à l'arrivée du train omnibus venant de Thionville et arrivant en gare à 7 h 25, un tuyau insuffleur, c'est-à-dire une conduite d'acier de 3 mètres de long et ayant 10 centimètres de diamètre, tombe sur une barrière de protection et heurte, en ricochant, une voyageuse.
La victime, Mme Marie-Claire Schaeffer, 33 ans, employée S.N.C.F., demeurant 3, allée de la Libération à Thionville, qui allait prendre son service, a été atteinte a la hanche par cette conduite et s'est affaissée sur le quai.
Souffrant de fractures du bassin et du crâne, la malheureuse a été transportée d'urgence au centre hospitalier.
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Informés de cet accident, le chef de gare M. Jaugey et le chef d'établissement M. Grosse ont immédiatement décidé de faire procéder à une enquête minutieuse sur les circonstances de la rupture du tuyau insuffleur.
« Quelles que soient les précautions prises », nous ont-ils déclaré, on ne peut être à l'abri d'un accident fortuit. Le chantier a pourtant été délimité par la pose de barrières fixées au sol. Nous avions étudié la possibilité d'installer des quais provisoires au faisceau 3, mais l'idée a été repoussée parce qu'elle représentait trop d'inconvénients pour la sécurité des voyageurs qui auraient dû se rendre du quai 4 au quai provisoire sans pouvoir bénéficier du passage souterrain ».
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Il est certain, selon les premiers éléments d'enquête, que le collier de fixation du conduit de béton s'est détaché, provoquant la chute du coude.
Les deux chefs de chantier de « Nord-France » entendus sont formels :
« C'est là le côté imprévisible de tout accident. Il faut dire que nous travaillons dans des conditions difficiles et chaque jour se posent des problèmes supplémentaires qui n'existeraient pas sur un chantier normal ».
« Une fatalité, bien sûr, car si l'accident était survenu quelques minutes avant ou après l'arrivée de l'omnibus, il n'y aurait eu personne sur le quai. Pourtant nous sommes conscients de tous les dangers pouvant survenir et c'est pourquoi toutes les protections ont été établies. Mais on ne peut être à l'abri d'un marteau qui tombe ou d'un collier qui lâche ».
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De leur côté, les bureaux syndicaux CGT des personnels exécution, maîtrise et cadres ont rédigé un communiqué dans lequel il est dit notamment :
« A la question 31 du comité mixte de septembre posée par la délégation CGT, à savoir quelles seraient les mesures de protection et de sécurité qui seront prises pendant la durée des travaux, il fut répondu que les modalités pratiques ne pourront être étudiées que lorsque l'entreprise adjudicataire aura fait connaître son processus de construction ( ...).
Alors que les travaux importants se déroulent sur le quai 2, celui-ci n'a pas été ferme au trafic et la voie 3 est toujours en circulation, une dérisoire barrière canalisant les voyageurs.
Et pourtant des quais provisoires auraient pu être installes au faisceau 3, peut-être pas a l'abri des intempéries mais au moins à l'abri d'accidents regrettables comme celui qui vient de se produire.
Après la chute de l'auvent et l'accident de ce jour, la direction SNCF va-t-elle prendre les mesures immédiates qui s'imposent pour protéger les cheminots et les usagers du rail ? (...).
Dans cette période de travaux, à la régularité de le circulation nous préférons la sécurité du personnel et des voyageurs ».
 
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Jeudi 20 février 1975 (RL)
S.N.C.F.
650 places de parking au-dessus des quais de la gare centrale
Un regrettable accident survenu la semaine dernière a attiré l'attention de nombreux usagers de la gare de Metz sur les importants travaux actuellement en cours de réalisation à la hauteur des quais 1 et 2, qui nécessitérent la mise en place de tout un réseau d'échafaudages et l'interdiction d'accès au public d'une partie des aires d'attente habituelles.
Disons tout de suite que ces travaux ont pour objet la construction d'une dalle couvrant l'ensemble des quais, sur la quelle sera aménagé un parking de 650 places, et qu'ils se poursuivront jusqu au début de l'année prochaine.

La gare centrale de METZ, tout en étant relativement récente, puisqu'elle datte de 1907, alors que bien d'autres sont beaucoup plus anciennes, ne correspondait plus exactement à ce qu'on voudrait qu'elle soit en 1975. Les conditions d'exploitation et d'utilisation du chemin de fer ont changé durant trois quarts de siècle, ainsi d'ailleurs que les modes de traction, puisque depuis une quinzaine d'années les anciens trains à vapeur ont tous été remplacés dans notre région par les motrices électriques ou diesel. Par ailleurs, diverses parties des anciens bâtiments étaient vétustes et nécessitaient des travaux de réparation et d'aménagement plus ou moins importants.
C'est donc à tout un programme de rénovation de la gare centrale de Metz que la SNCF s'est attaquée depuis dix ans, pour l'adapter aux besoins actuels des usagers, dont on peut dire, sans que cela soit péjoratif, qu'ils sont de plus en plus exigeants, demandant au vieux « chemin de fer » qu'il leur offre les éléments de confort et les commodités correspondant à notre époque.
Les premiers travaux ont donc porté sur l'accueil des voyageurs dès leur entrée dans la gare. La salle des pas perdus a été entièrement réaménagée, ainsi que les salles d'attente, le buffet, les services de consigne et de distribution des billets qui furent modernisés. Des remplacements de stationnement et une consigne automatique furent mis à la disposition des voyageurs dans les aires de circulation et la cour intérieure qui appartiennent au domaine de la SNCF, alors qu'une nouvelle salle de réception était aménagée dans les locaux autrefois réservés à une cantine du personnel. Cette salle à laquelle fut donné le nom de « FRANÇOIS DE CUREL » est maintenant d'une grande utilité pour y tenir diverses réunions et assemblées. Actuellement encore, des travaux d'aménagement sont en cours au buffet de 1a gare dont les installations ont été rénovées.

APRES SOIXANTE DIX ANS D'USAGE
Dans ce programme, le « gros morceau » était l'aménagement des quais d'attente des voyageurs et des halles couvrant les voies, dont la conception découlait au début du siècle de l'utilisation des locomotives à vapeur, grandes productrices de nuages de fumée et de vapeur d'eau. Pour résorber ces nuisances, les halles étaient très hautes, entretenant un gigantesque et glacial courant d'air favorable à leur évacuation. Mais, après soixante-dix années d'utilisation et de résistance aux intempéries, sans parier de quelques séquelles de la dernière guerre, ces halles et les verrières qui les recouvraient étaient en piteux état. Une expertise mit en évidence la nécessité d'intevenir rapidement, soit en les démolissant, soit en entreprenant d'importants travaux de réfection. Sur un quai fort heureusement inutilisé à ce moment, une voûte s'était d'ailleurs effondrée il y a un peu plus d'un un, rappelant ainsi l'urgence d'intervenir pour sauvegarder la sécurité des voyageurs.
Une première solution avait été envisagée et consistait à remplacer les halles voûtées par des « parapluies » couvrant seulement les quais, comme on en voit dans beaucoup de gares actuelles. Mais cela impliquait la destruction préalable des halles, et une suppression d'une partie du trafic par mesure de sécurité, et il n'était pas possible d'envisager de supprimer des trains et de réduire leur fréquence.
C'est pourquoi les services d'équipement de la SNCF adoptèrent une seconde solution, celle qui est en cours de réalisation et consiste à recouvrir les quais par une dalle définitive qui servira en outre de protection au moment de la démolition des halles.

18.000 METRES CARRÉS COUVERTS
Les travaux entrepris il y a quelques mois à la hauteur du quai 1 se poursuivront quai par quai et permettront de réaliser deux dalles d'environ 210 mètres de long et de 37 mètres de large pour l'une et 48 mètres pour l'autre, totalisant une superficie d'environ 18.000 mètres carrés. Sur ces dalles, 650 boxes de parking seront réalisés à une hauteur de onze mètres, par rapport au niveau de la place de la Gare, qui nécessite, pour y accéder, la construction d'une rampe hélicoïdale à deux spires, qui prendra naissance à l'estrémité de la gare, à la hauteur des bâtiments administratifs situés près du bureau de tri postal. Ce parking s'ajoutant à la consigne automobile permettra à la SNCF de disposer de 760 places, dont une partie seront concédées à des usagers du quartier.
La mise en service est prévue pour le début de l'année 1976.
D'ici là, les services d'exploitation de la SNCF seront obligés d'imposer quelques contraintes aux voyageurs et leur demandent toute leur compréhension. Le processus de construction impose un chevauchement inévitable des travaux d'un quai sur l'autre, et des changements de voies pour les arrivées et les départs, afin de les faire en dehors des zones de travaux. Pour en atténuer les inconvénients, une salle d'attente provisoire a été construite et la SNCF s'efforce de concilier le confort et les commodités des voyageurs avec les nécessités de la sécurité. Il est donc recommandé à ceux-ci d'apporter une attention particulière aux affiches indiquant les numéros des voies et quais de trafic, ainsi qu'aux indications données par haut-parleurs et de respecter scrupuleusement les consignes de sécurité et les interdictions de passage indiquées au public.   VICTOR RAMET

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Samedi 23 août 1975
GARE DE METZ
Le parking aérien mis en service à la fin de l'année

Avant la fin de l'année, il sera possible de faire stationner sa voiture au-dessus de la gare de Metz. Une partie de la couverture en béton, destinée à succéder aux deux halles qui recouvraient entièrement les quais, sera mise en service, ce qui permettra d'accueillir environ trois cents voitures. La première partie de l'opération d'ensemble, entreprise par la S.N.C.F., aura été menée à bien. La seconde suivra l'année prochaine.
I1 y a un an environ qu'en gare de Metz, le futur a déjà commencé (voir R.L. du 28 juillet 1974). On y vit, depuis, à l'heure de l'avenir et des réalisations qu'il impose. Un schéma d'aménagement de l'ensemble du quartier est, en effet, à l'étude et doit faire de lui, dans un délai d'une décennie environ, un centre directionnel de « commandement » des affaires régionales et urbaines tant industrielles que d'échanges.
En attendant, une première opération a été entreprise. Elle est d'ailleurs la première du genre réalisée en France. Il ne s'agit d'abattre les deux immenses halles qui abritent les quais et les voies et de les remplacer par une couverture portante sur laquelle sera aménagé un parking en plein air.
Les travaux ont démarré au mois de novembre 1974 et ont contribué à transformer la gare en un immense chantier.
La couverture de béton, qui est actuellement réalisée au-dessus de la gare, aura une longueur de 214 mètres et une largeur de 108 mètres, soit une superficie totale de 21.000 mètres carrés. Sur le parking qui sera aménagé sur cette dalle pourront trouver place entre 600 et 650 voitures. L'accès à ce parking se fera par une rampe hélicoïdale de 27,50 m de diamètre qui est en voie d'achèvement entre la gare et le tri postal et qui se doublera d'un escalier.
Pour l'heure, près de la moitié de ce programme d'ensemble a été menée à bien. Deux quais, 1 et 2, sont désormais couverts d'une dalle de béton et la rampe d'accès prend forme. De plus, on a commencé à démonter l'une des deux halles dont il ne reste plus, pour l'une, que l'armature métallique. Cette démolition se poursuivra durant plusieurs semaines.
Dans le même temps, on a entrepris, à l'abri de la halle n" 2, autre témoin du passé et de l'évolution ferroviaire de Metz, la couverture des quais 3 et 4. Lorsque cette couverture sera achevée, c'est-à-dire l'année prochaine, on s'attaquera à la deuxième halle, condamnée, elle aussi, à disparaitre. Enfin, on procédera prochainement au démontage de l'imposante charpente métallique qui, en bordure du premier quai, servait à soutenir l'une des deux halles.
Sauf imprévu, répétons-le, une première tranche pourrait être achevée cette année, ce qui permettrait de mettre à la disposition des automobilistes messins près de trois cents places de stationnement en plein centre de la cité.   G. S.

• Le coût de la réalisation de ce parking de 650 places au-dessus da la gare de Metz e été estimé à 10 millions de francs qui sont entièrement financée par la S.N.C.F.
• Durant toute la durée des travaux, une seule voie sur les neuf que comporte la gare, a été neutralisée à la fois. Mais on a pris, en permanence, toute une série de mesures de sécurité.
On ne célébrera jamais leur soixante-dixième anniversaire. Construites avec la gare, témoin du développement ferroviaire de Metz, les deux halles qui recouvraient les quais disparaîtront bientôt de l'horizon messin. La première, déjà, n'existe plus qu'à l'état de squelette...

C'est par cette rampe hélicoïdale, située entre la gare et le tri postal, que l'on accédera au parking aérien. Elle devrait accueillir les premiers automobilistes à la fin de cette année.

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Jeudi 13 novembre 1975
Le quartier de la Gare, dont la physionomie n'a guère changé, depuis 1914 - si ce n'est qu'il connaît, aujourd'hui, une circulation toujours plus dense - devrait à l'avenir présenter un nouveau visage. L'attrait d'une grande ville ne se mesure-t-il pas pour le voyageur à ce quartier, véritable vitrine de l'animation de sa cité ? A l'initiative de M. Gérard Schmitt, une poignée de commerçantr a décidé de prendre à bras-le-corps l'aménagement de la place Charles-de-Gaulle. Une association d'une dizaine de commerçants, en cours de constitution, étudie les possibilités de création d'un centre commercial sous la place de la Gare.
En effet, avec l'ouverture du parking de 650 places sur les quais de la gare d'ici à 1976, et celui de la place Saint-Thiébault d'une capacité d'accueil de 400 places, il est apparu que la place De-Gaulle ne devait pas être réservée au stationnement, mais à une amélioration de la circulation.
« Notre projet vise à régler trois problèmes. Assurer une différenciation des trafics piétons et véhicules. Ramener sur cette place l'arrêt de tous les transports en commun (TCRM et cars départementaux des lignes régulières). Renforcer l'équipement commercial de ce quartier en prolongeant la salle des pas perdus de la gare sous la place De-Gaulle », explique M. Gérard Schmitt, qui a établi le dialogue avec la municipalité et la S.N.C.F.
Améliorer la circulation
Ce centre commercial aurait une superficie de 2.000 mètres carrés, c'est-à-dire l'équivalent de celle du centre commercial souterrain en projet place Saint-Jacques. Il offrirait une qualité de services adaptée aux besoins des voyageurs : agences de voyages, de change, de location de voitures, boutiques de voyages, pressing-minute, salle de cinéma permanent, etc.
L'accès piétonnier à ce centre commercial se ferait par escalators ou escaliers, soit dans le hall d'accueil de la gare, soit par la place De-Gaulle, où des abris et bancs seraient installés, soit encore à hauteur de la rue Gambetta et de la rue François-de-Curel. En outre, les piétons pourraient avoir accès aux quais d'arrêt des T.C.R.M. (à hauteur de la poste) et des Rapides de Lorraine et cars départementaux (à l'opposé).
Parallèlement, la fluidité de la circulation serait améliorée par la réalisation d'un tunnel à hauteur du buffet de la gare, afin d'éviter que le flot des véhicules venant de la rue Vauban et se dirigeant vers le Sablon ou Montigny-lès-Metz par la rue Lafayette ne croise celui venant de la rue Gambetta.
Ce projet, à l'image de celui réalisé à Zurich, s'inscrit dans le cadre du plan de circulation de la ville de Metz.

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Dimanche 30 novembre 1975
Les automobilistes messins disposeront à partir de demain, lundi, de 260 places de parking supplémentaires. Une possibilité de stationnement qui sortira de l'ordinaire puisqu'elle leur permettra de garer leur voiture... au-dessus de la gare de Metz.
Plusieurs mois d'importants travaux trouveront, en effet demain, une première conclusion avec la mise en service partielle du nouveau parking SNCF. On inaugurera une nouvelle aire de parking de quelque 260 places sur la partie de la dalle couvrant les voies 1, 2 et 3. La mise en service de la seconde partie du parking sur la dalle couvrant les voies 6, 7 et 8 interviendra au cours du deuxième trimestre de 1976, portant la capacité totale du nouveau garage-consigne à 670 places.
En attendant, spectacle quelque peu insolite auquel les Messins devront s'habituer, les premières voitures vont pouvoir prendre place sur le toit de la gare. Une rampe hélicoïdale (notre cliché) leur en permettra l'accès.
 
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Mardi 2 décembre 1975
« Stationnez donc votre voiture sur le toit ! » Ce conseil quelque peu insolite, les automobilistes messins - et avec eux tous ceux qui entendent garer leur voiture à Metz - peuvent désormais le suivre en toute quiétude. Il leur est, en effet, donné depuis hier par la direction régionale de la S.N.C.F, qui les convie à utiliser la partie terminée du vaste parking prévu pour 668 voitures au-dessus des quais et des voies de la gare de Metz-Centre.
Une opération unique en France pour sa conceptfon originale, son importance et sa participation non négligeable à la solution du difficile problème du stationnement au centre-ville et plus particulièrement aux abords de la gare. « Nous nous sommes efforcés, explique M. Laurain, directeur régional de la S.N.C.F., de donner de nouvelles facilités aux voyageurs. » Elles seront, n'en doutons pas, très appréciées.
Il y a très exactement un an que la gare de Metz a entrepris, dans ce domaine, la mutation qui l'a fait entrer dans le futur.
Le premier coup de pioche fut donné au mois de novembre 1974. Objectif de la direction régionale de la S.N.C.F. : profiter de la nécessaire modernisation et rénovation de la gare centrale pour faire disparaître les anciennes halles métalliques vieilles de près de soixante-dix ans et leur substituer une dalle de béton d'une superficie de 18.600 mètres carrés qui recouvrirait les quais et les voies et sur laquelle serait aménagé un parking de 650 places !
Un an après, cet objectif est partiellement atteint puisqu'un parking de 260 places est, depuis hier, officiellement en service. Garer sa voiture sur... le toit de la gare ne relève plus ainsi du domaine de l'utopie. C'est le mariage du rail et de la route pour la plus grande satisfaction des automobilistes.
8.000 m2 pour 260 voitures
Même incomplet, le nouveau parking comble des besoins urgents et répond à une attente évidente. Ainsi son premier client s'est présenté hier à 6 h 10 pour garer sa voiture. Il prenait le train de Paris quelques minutes plus tard. Et la S.N.C.F. dénombre déjà plus d'une centaine d'abonnés... Le parking a ainsi pris, c'est certain, un excellent départ. Dans l'attente de la mise en service de la deuxième partie (408 places) prévue pour le printemps prochain, il permettra de répondre à de nombreuses demandes.
« C'est une phase transitoire » a expliqué, hier, M. Laurain, au cours de la visite du parking. Il avait à ses côtés MM. Chabot et Cauty, chefs des divisions « Equipement » et « Commerciale » de la S.N.C.F. ; Gross, chef des gares de Metz, et Mora, responsable des services « voyageurs » à la division commerciale.
L'aire de stationnement mise en service hier matin s'élève à 7,44 m du sol. D'une superficie de près de 8.000 m2, elle recouvre les quais et voies 1, 2 et 3 de la gare centrale et occupe l'emplacement de l'une des deux anciennes « marquises ». Cette première dalle a une longueur de 218 m pour une largeur de 36 m. Elle comprend de vastes aires de stationnement délimitées par des hauts-jours permettant l'éclairage et l'aération des quais.
Les voitures accèdent à cette première dalle, d'où l'on jouit d'un spectacle panoramique intéressant, par une rampe hélicoïdale à deux spires prenant naissance entre l'extrémité de la gare arrivée et le tri postal. Devenus piétons, les automobilistes disposent, quant à eux, de deux ascenseurs et d'un escalier débouchant directement dans la galerie marchante ainsi que d'un escalier extérieur installé au centre de l'hélicoïde. Deux escaliers de secours ont, d'autre part, été prévus.
668 places au printemps
Ce nouveau parking est, bien sûr, avant tout, destiné à la clientèle S.N.C.F. Mais les autres utilisateurs y sont également admis moyennant le paiement d'une surtaxe.
Les voyageurs S.N.C.F. doivent, eux, faire valider leur ticket de parking au contrôle d'entrée des quais, ce qui leur permettra de bénéficier d'un tarif réduit. Pour récupérer leur véhicule, ils devront récupérer leur ticket de parking au guichet des bagages, où un jeton de sortie leur sera remis. Ceci dans un premier temps car ultérieurement, la gestion du parc sera assurée d'une façon entièrement automatique par la S.N.C.F. Enfin, un système de télévision permettra une surveillance de la dalle ainsi que de la voie d'accès.
Bien que partiellement mis en service, le nouveau parc n'affichera pratiquement jamais complet car le nombre des abonnements sera limité de façon à pouvoir disposer de suffisammentt de places pour les voyageurs.
En cours de construction au-dessus des voies 6. 7, 8 et 9, la deuxième aire de stationnement sera plus large que la première : 48 m au lieu de 36 m pour une longueur identique de 218 m.
Les deux aires seront constituées par une dalle non couverte en béton armé d'une superficie totale de 18.600 m2, supportée par 156 poteaux.
L'ensemble de l'opération aura un coût de plus de 15 millions de francs. Elle permettra, au total, de stationner au-dessus de la gare 668 voitures. A ces possibilités s'ajouteront les possibilités offertes par les 112 places du garage-consigne dont la capacité sera réduite, l'année prochaine à un peu moins d'une centaine de places.
Près de huit cents voitures pourront ainsi trouver place, en 1976, à la gare centrale de Metz. Dans l'intérêt bien compris des automobilistes, on ne pouvait souhaiter une association plus fructueuse du rail et de la route.   G. S.

HORAIRES et TARIFS
Les tarifs applicables dans le cadre de cette première tranche du parking sont les suivants :
VOYAGEURS
La journée de 24 heures est divisée en 16 périodes d'importance inégale. On décompte une période entre chaque tiret : 6 h - 7 h- 8 h - 9 h - 10 h - 11 h - 12 h 14 h - 15 h - 16 h - 1 7h - 18 h - 19 h - 20 h - 22 h - 24 h - 6 h.
Le tarif de base est dégressif en fonction du nombre de périodes de stationnementt, de 0,75 F pour la première période jusqu'à un maximum de 6,00 F par 24 heures.
USAGERS NON-VOYAGEURS
Cette catégorie de clientèle sera admise moyennant le paiement d'une surtaxe qui doublera le prix « voyageurs ».
QUELQUES EXEMPLES DE PRIX
a) TARIF VOYAGEURS
- 1/2 journée (voyage à Nancy) de 7 h à 12 h ... 3,50 F
- 1 journée (voyage à Paris) de 6 h à 20 h ... 5,50 F
b ) TARIF NON-VOYAGEURS
- 1 heure (de 9 h à 10 h) : 1,50 F.
ABONNÉS
- abonnements mensuels : 75,00 F.
- abonnements annuels :
paiement en une fois : 825,00 F(soit 11 x 75,00 F)
paiement trimestriel : 500,00 F (soit 12 x 75,00 F)
Chaque abonné recevra une carte magnétique donnant libre accès au parking.

*   *   *   *

N° 1548 - 20 juin 1976

LA GARE DE METZ :
UN MONUMENT
HISTORIQUE
QUI SE MET
AU GOUT DU JOUR

 
 

   « VOTRE VOITURE SUR LE TOIT », quand on connaît les problèmes de stationnement, cela ressemble à une boutade.
   Et pourtant c'est là un slogan que l'on peut lancer déjà à Metz depuis que la gare s'est dotée d'un vaste parking installé au-dessus des voies. En effet, depuis le 1er décembre 1975, les voyageurs peuvent se rendre en voiture à la gare de Metz, sans devoir affronter l'épineux problème du stationnement.
   C'est là une étape dans le vaste plan de modernisation que va connaître cette gare imposante de la Lorraine, imposante tant par son architecture que par son trafic, sans oublier sa situation privilégiée au carrefour de lignes internationales telles que Sarrebruck-Paris, Luxembourg-Nancy-Dijon, Bruxelles-Zurich et Milan.
 
BREF RAPPEL HISTORIQUE
   Cette situation privilégiée de carrefour ferroviaire international ne fut acquise que progressivement. Les études préliminaires pour le tracé de la ligne ferroviaire de Paris à la frontière allemande conclurent tout d'abord, pour des considérations de profil de ligne, à un. tracé via Nancy, Metz n'étant reliée que par un embranchement greffé sur cet axe à Frouard. La loi du 15 juillet 1845 autorisait cependant la concession d'une ligne de Metz à Sarrebruck.
   C'est en 1850 que fut achevée la construction de la ligne de Metz à Frouard, y compris l'installation des stations... sauf celle de Metz où fut créé un embarcadère provisoire.
   La première station de voyageurs fut installée en 1852 à l'extérieur des remparts de la ville, entre Metz et Montigny et, pour des raisons militaires, les premiers bâtiments furent réalisés en bois... afin de pouvoir être abattus très rapidement !
   C'est le 20 juin 1850 que fut ouverte à l'exploitation la ligne de Nancy à Metz et c'est le 25 du même mois que débutait le premier service voyageurs : les 57 km étaient couverts en 1 h 45 par trois trains dans chaque sens et par jour. A titre indicatif, il en coûtait 4,50 F en première classe, 4,00 F en deuxième classe et 3,00 F en troisième classe pour effectuer le trajet.
   La vocation internationale de la gare de Metz se concrétisait le 15 novembre 1852 par la prolongation de la ligne vers Sarrebruck, ouvrant ainsi la voie vers Mannheim et Berlin, une des premières liaisons directes entre capitales européennes. C'est ensuite vers Luxembourg que se tourna Metz, le 11 août 1859, avec l'ouverture de la ligne de Metz à Thionville (1854) et Thionville à Luxembourg (1859).
   Durant la guerre de 1870, les installations ferroviaires de Metz furent préservées et même un faisceau de voies à l'Esplanade accueillit des wagons transformés en hôpital militaire où étaient soignés les blessés recueillis sur les champs de bataille de Gravelotte, Mars-la-Tour, et Saint-Privat.
   Mais le traité de Francfort enlevait à la France une partie du département de la Moselle ainsi que ceux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et ce sont 740 kilomètres de lignes qui passèrent sous la tutelle de la « Kaiserlische Generaldirektion der Eisenbahnen in ElsassLothringen ».
   Mais qu'advint-il de la gare de Metz ?
   Les bâtiments de 1852 furent détruits par un incendie en 1872 et remplacés en 1874 par un bâtiment en pierre, bien connu des Messins comme « l'ancienne gare » située placedu Roi Georges.
   La carrière de cette gare fut brève puisqu'elle fut désaffectée en 1908 et remplacée par un nouveau bâtiment à passage direct, l'actuelle gare inaugurée le 17 août 1908.

LA GARE AVANT SA RÉNOVATION

   La gare de Metz constitue un édifice monumental, exemple de style rhéno-roman, dont les lignes extérieures sont très lourdes. Mais cette gare, avec la poste centrale bâtie dans le même style, a marqué de son empreinte tout un quartier de la ville nouvelle édifiée à l'époque.
   Elle faisait partie d'un vaste ensemble ferroviaire compris entre le pont Amos et la Porte des Allemands et sa conception est le témoignage d'une rare largeur de vue : dix voies desservies par des quais hauts à voyageurs et des quais bas distincts pour les bagages, des voies de garage convenables tant au nord qu'au sud.
   L'ensemble de l'édifice a une longueur de 290 mètres et une largeur de 45 mètres. Le corps du bâtiment voyageurs offre une façade de 155 mètres flanquée, côté Thionville, d'une aile de 55 mètres et, côté Nancy, d'une aile de 75 mètres. Ces deux ailes, légèrement en retrait, offrent deux cours de gare distinctes départ et arrivée.
   La couverture des quais était assurée par trois halles dont les caractéristiques étaient les suivantes :
 Halle n° 1Halle n° 2Halle n° 3
Longueur
Portée des voûtes
Hauteur sous clé
Nombre d'appuis
205 m
33 m
17 m
30
165 m
43 m
22 m
36
165 m
fut détruite
en 1945
   Leur construction releva d'une véritable prouesse technique pour l'époque, car la gare était érigée à l'emplacement des fossés inondables des fortifications sud de la ville, fossés qui furent remblayés au début du siècle. Les fermes en arc, sans arbalétriers durent être encastrées dans des massifs de béton sur pieux foncés à dix-huit mètres sous le niveau des voies, la stabilité étant assurée par une articulation aux reins.
   La couverture proprement dite était constituée par un voile mince de béton ponce, armé par un entrelacs de fers plats, encastrant les membrures supérieures des pannes métalliques assemblées aux fermes parallèlement aux voies.
   Malheureusement, la structure de ces halles a beaucoup souffert durant les années 1939 à 1950, en raison d'un entretien difficile ; les infiltrations d'eau et les acides sulfuriques des fumées de locomotives à vapeur ont entraîné une corrosion profonde des pannes e des armatures de fer plat provoquant le décollement de la maçonnerie de l'intrados.

L'IDÉE D'UNE DALLE...
 
   Devant une telle situation, il devenait urgent d'entreprendre une révision profonde de la structure, comportant, au minimum, la démolition du voile mince de béton, la dépose des pannes et la reprise des sections en mauvais état des fermes.

Le bâtiment de l'ancienne gare, place du Roi Georges, en 1900.
Au premier plan, les anciens fossés des remparts.

(Photos Schontz)



La gare, inaugurée le 17 août 1908, avec les trois halles d'origine.
 

La gare de Metz telle qu'elle se présentait jusqu'en novembre 1974. Vue côté Thionville.
 

La dalle-parking en cours d'achèvement avec le démontage du deuxième hall. On remarque les quatre passerelles au-dessus des voies 4 et 5.
 

L'installation de la dalle et le démontage de la première halle en mai 1975. Au premier plan on remarque les locaux de service provisoires.
 

Coffrage des poutres longitudinales.
On aperçoit un support caténaire provisoire.
   Cette opération, d'une importance indéniable, nécessitait la mise hors service successive de chacun des deux faisceaux de la gare pendant plusieurs mois.
   Afin de causer la moindre gêne à la poursuite de l'exploitation de la gare, il paraissait nécessaire de réaliser soit des quais provisoires à l'extérieur, soit un plancher de protection provisoire isolant le chantier au-dessus des voyageurs. Ensuite il faudrait installer des abris-parapluies de grande largeur sur les vastes quais à voyageurs. D'un plancher provisoire aux vastes abris-parapluies, l'idée chemina jusqu'à la réalisation d'un plancher à demeure, et, après tout, pourquoi ne pas utiliser ce plancher pour y garer des véhicules ?
   C'est, en définitive, la solution qui a été adoptée. Ainsi, fut-il décidé de construire une dalle légère en béton armé à 5,80 m au-dessus du rail, qui reposerait sur des poutres longitudinales, elles-mêmes supportées par des piliers sur semelles (153 au total), espacés de 18 m, à raison de deux files sur les larges quais à voyageurs, et d'une seule sur les quais à bagages, disposition conduisant à la neutralisation simultanée de deux voies seulement pendant l'avancement du chantier.
   Dans le courant de l'année 1974 commencèrent les travaux de préparation dont les plus visibles furent le déplacement des locaux de service et salles d'attente situés sur les quais ainsi que l'implantation de supports caténaires provisoires sur les quais mêmes.
   En fait, il convient de préciser que ce parking est réalisé en deux dalles reliées par quatre passerelles au-dessus des voies 4 et 5, voies de circulation sans arrêt qui ne reçoivent pas de trains de voyageurs.

Vue actuelle de la gare.

(Photos Schontz)

 

La première partie du parking est exploitée depuis le 1er décembre 1975 avec un succès certain.
   La surface totale couvre 20 900 m2 en deux rectangles de 218 m de long sur 36,6 m de large pour le premier, et 48,5 m pour le second, séparés donc par un espace de 11 m environ.
   Des hauts jours (espaces transversaux) ont été laissés dans chacune des dalles et, équipés d'une couverture de verre armé au-dessus des quais, ils offre l'apport d'un éclairage naturel tout en assurant la protection des voyageurs contre les intempéries. Bien entendu, un éclairage artificiel approprié complète l'ambiance des salles d'attente et locaux de service qui sont en cours de rénovation.
   Vue côté parking, la dalle est recouverte d'un revêtement en asphalte et protégée sur son pourtour et au niveau des hauts jours par un garde-corps de 1,55 m assurant la protection électrique. La liaison entre la dalle et le bâtiment de la gare au-dessus du quai 1 est réalisée à l'aide d'un écran translucide en verre armé.
   Vue côté quai, la dalle supporte, d'une part, les caténaires audessus des voies et, d'autre part, des rampes d'éclairage fluorescent linéaires complétant l'éclairage naturel. La signalisation voyageurs a été également modernisée par l'installation de caissons lumineux présentant les informations nécessaires à la clientèle.
   Enfin, il est intéressant de préciser que la construction de cette dalle-parking a été réalisée avec le constant souci de ne pas modifier l'aspect général de la gare. Le résultat le plus frappant est que cette installation n'est absolument pas visible depuis la place de la gare. Même la rampe hélicoïdale a été encastrée le plus possible dans le quai n° 1 pour qu'elle s'intègre au mieux dans la cour arrivée.
   L'accès à la dalle se fait, pour les piétons, par deux ascenseurs débouchant directement soit sur le quai 1, soit dans la galerie marchande du bâtiment voyageurs. Quatre escaliers (un de service et trois de secours) permettent également d'accéder au parking.
   Pour les véhicules, une rampe hélicoïdale de 27,5 m de diamètre a été aménagée, côté Nancy, entre l'aile sud du bâtiment de la gare et le centre de tri postal. Cette rampe comporte deux voies séparées (montante et descendante) et, en deux tours et demi elle amène les voitures à 12,50 m au-dessus du niveau de la cour de la gare.
   Après la construction de chacune de ces deux dalles, ont été entrepris les travaux de démolition et démontage des anciennes halles.
   L'ensemble des travaux a débuté en novembre 1974 et, dès le 1" décembre 1975, la première partie du parking était ouverte au public, offrant 250 places de stationnement aux voyageurs et également aux utilisateurs occasionnels. La deuxième partie devrait pouvoir être ouverte dès le mois de juillet 1976 et ce sont alors 650 places qui seront offertes aux automobilistes, voyageurs ou autres.
   Faisant appel aux techniques les plus modernes, l'exploitation du parking est entièrement automatique. L'accès est commandé par une barrière automatique délivrant un ticket magnétique. Avant de reprendre son véhicule, l'automobiliste présente son ticket à une calculatrice électronique qui calcule, affiche et perçoit la somme nécessaire, puis lui restitue le ticket magnétique qui permettra de faire fonctionner la barrière de sortie située en haut de la rampe hélicoïdale.
   Depuis l'ouverture de la première tranche de 250 places, l'occupation est allée en croissant avec un volant moyen journalier en semaine de 150 voitures. Il faut remarquer également que la tarification prévoit une possibilité d'abonnement mensuel ou annuel et que, depuis son ouverture, le parking compte déjà 150 abonnés au mois ou à l'année sur les 250 places offertes.

LA MODERNISATION
A L'INTÉRIEUR DU BÂTIMENT VOYAGEURS

 
   Mais cette opération du « parking sur le toit » n'est en fait que la première phase d'un ensemble de travaux de modernisation de la gare de Metz. D'ores et déjà, on peut dire que, lorsque le chantier parking sera terminé, c'est dans le hall départ que commenceront les importants travaux de réaménagement des services voyageurs.
   Le bâtiment de la gare présente un schéma fonctionnel remarquable et parfaitement adapté au trafic actuel. En effet, les voyageurs au départ et à l'arrivée, les bagages, les sacs postaux ne se croisent jamais autrement qu'à deux niveaux différents. Les passages souterrains (deux pour les voyageurs, deux pour les bagages et un pour la poste) utilisent rationnellement la différence de niveau entre la plate-forme ferroviaire et la ville. Ils ont accès sur un vestibule départ et un vestibule arrivée accessibles de près grâce à une cour en retrait et reliés par une galerie marchande abritant les services annexes du transport (banque, agence de tourisme, buffet, bibliothèque, etc.).
   Mais si le gros oeuvre ne nécessite pas de remaniement profond, la modernisation des installations du vestibule départ permettrait de donner à la gare, point d'attraction d'un quartier important, l'aspect et le « confort » que l'on peut attendre des édifices plus modernes.
   Ainsi, l'accès au vestibule, qui se fait actuellement par trois doubles portes monumentales et massives en bois, sera facilité par l'installation de portes vitrées automatiques. Les portes d'origine seront toutefois conservées, mais maintenues ouvertes, pour ne pas modifier l'esthétique de la façade.
   Les services voyageurs dans ce vestibule, guichets, billets, réservation des places, informations, trains autos couchettes, bagages départ ont été installés et se sont développés au fil des années au point que leur homogénéité n'est plus évidente.

Les quais sont éclairés par les hauts-jours laissés dans la dalle qui supporte un éclairage linéaire fluorescent.

(Photos Schontz)

 

Les deux calculatrices électroniques installées au pied des ascenseurs dans la galerie marchande. Elles sont complétées au centre par deux appareils changeurs de billets et de pièces.
 

La rampe hélicoïdale en cours de construction entre l'aile sud de la gare et le centre de tri postal. Elle corrige une différence de niveau de 12,5 m.
 

Le vestibule départ dans son état actuel. Tout ce côté sera transformé en un ensemble commercial voyageurs (billets, réservations, TAC, renseignements, etc...) ainsi que le montre la maquette ci-dessous.
   Le plan de modernisation prévoit le regroupement de tous ces services en un vaste ensemble commercial voyageurs situé sur la gauche du vestibule et comprennent les points de vente des billets, des installations de réservation des places, les ventes de transports TAC et un service de renseignements dans un module semi-circulaire.
   Ces installations entraîneront le déplacement du service des bagages départ vers l'extrémité nord du bâtiment principal permettant de créer une galerie plus longue que l'actuelle et qui sera bordée de vitrines contenant les affiches du type continu, à commande électrique.
   Devront être supprimés également l'actuelle librairie et le comptoir buvette qui seront reportés sur la partie droite laissée par les guichets voyageurs et où sera aménagé un ensemble de services annexes.
   L'accès aux quais se fera par le souterrain départ dont l'entrée est commandée par des portes vitrées à ouverture automatique (qui sont déjà en place) et par trois escaliers mécaniques (sauf pour le quai n° 1).
   L'affichage des horaires, tant dans le vestibule départ que dans le souterrain et sur les quais sera réalisé par télépancartage commandé depuis le poste d'aiguillage (PRS) de la gare.
   L'ensemble des services voyageurs bénéficiera d'une climatisation complète et d'un éclairage d'ambiance approprié. Ces installations entraîneront, pour les agents, la réalisation de locaux de services plus modernes et plus fonctionnels.
   L'ensemble de ces travaux réalisés grâce aux efforts consentis par la municipalité et la S.N.C.F. devraient permettre de rendre plus agréable et plus « fonctionnelle » encore aux quelque 1 500 000 voyageurs qui l'empruntent chaque année, cette monumentale gare, carrefour ferroviaire international, et édifice caractéristique de la ville de Metz.

P. CHANAUX.
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