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Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1926 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
 
  Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

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Année 1926

Vendredi 1 et samedi 2 janvier 1926
Registre du Commerce, inscriptions novembre 1925.
n°5040 - Marie Mangenot, née Chalté. Volailles, lapins et légumes. Woippy
n°5105 - Henri Wagner. Café-épicerie. 18, rue de Metz, Woippy. (LL)

Dimanche 3 janvier 1926
n°5206 - Veuve Pierre Hourt, née Catherine Koch. Débit de boissons. Maisons-Neuves, commune de Woippy. (LL)

Mardi 5 janvier 1926
La réunion d'Ancy-sur-Moselle (pour vivre de la terre du Pays messin) (Extrait)
"Pour sauver la Terre et les Terriens"
... 2° La fraise. Elle a été ces dernières années d'un bon rapport, mais sa culture s'étend très rapidement même dans les grosses terres de la Seille et l'on plante aussi de l'autre côté de la frontière, en sorte que le problème du débouché se pose d'autant plus qu'à l'intérieur il ne faut pas compter trouver les prix actuellement pratiqués ; cette année, les fraises se vendaient plus chères en gros à Woippy qu'au détail à Paris, et des courtiers parisiens qui avaient amené à Woippy leur matériel d'emballage ont préféré pourtant ne pas acheter. (LL)

Vendredi 8 janvier 1926
L'Union de Woippy donnera dimanche prochain 10 courant à 20 heures, dans la salle du Lion d'Or, son second concert qui, sans aucun doute, remportera le même succès que le précédent. L'entrée sera gratuite pour les membres de la Société et leurs familles. (LL)

Mercredi 20 janvier 1926
LES SPORTS.
Le dimanche sportif de l'Union de Woippy.
L'Union de Woippy I bat Sportive Thionvilloise I junior par 3 buts à 0.
Match exempt de jeu dur, vivement mené de part et d'autre, avec avantage en faveur de Woippy. Thionville fit quelques incursions dangereuses dans le camp de l'Union de Woippy, mais ses avants ne parvinrent point à tromper la défense de cette dernière équipe.

L'Union de Woippy II et Cercle St-Eucaire II : 3 buts à 3.
Partie disputée opiniâtrement de chaque côté et le match nul fut le juste résultat de cette rencontre.
Rencontre du dimanche 24 janvier.
A Novéant : U.W. I contre J.S. Novéant I
A Montigny : U.W. II contre Cercle St-Nicolas Montigny II
A Woippy : U.W. III contre Sportive La Maxe I (LL)

Jeudi 21 janvier 1926
Soirée récréative.
C'est devant une salle archicomble que les Enfants de Marie de Woippy ont donné dimanche soir leur première soirée récréative de la saison. Au premier rang des assistants, on remarquait M. Mangenot, maire, M. Sechehaye, président de l'Union, M. le Dr Chevalot, M. Boda, organiste, tenant le piano avec sa maîtrise habituelle. Les acteurs ont rendu parfaitement "Les Sabots du Diable", un gentil mystère de Noël et un autre drame en quatre actes "La Reine Atella". Les billets de la tombola furent enlevés en un clin d'oeil et, chose curieuse, ce sont les numéros vendus par le diable qui ont gagné les plus beaux lots. Merci à tous et au revoir pour le Carnaval. (LL)

Mercredi 3 février 1926
Championnat de l'Union Jeanne la Lorraine.
Résultats des rencontres du 31 janvier.
Groupe B.
Thionville : Union de Woippy I bat St-Louis Thionville par 8 buts à 0.
Au match aller, Woippy avait obtenu la victoire par 5 buts à 0. Le match retour, malgré le score susindiqué, vit pourtant de la part de Thionville un désir plus grand de vaincre et une défense plus opiniâtre qu'au match aller.
Après 20 mn de jeu, les Thionvillois menaient par 2 buts à 0, puis leur train se ralentit et la mi-temps se termina à l'égalité.
A la seconde mi-temps, Woippy, plus en souffle, prit nettement l'avantage sur les Thionvillois, fatigués de leur efforts du début de la partie.
L'Union de Woippy accentue son avance dans le championnat avec 4 matchs gagnés sur 4 disputés et un score total de 32 buts à 6.
Union de Woippy II bat la Jeanne d'Arc Hagondange I mixte par 4 buts à 3.
Ce match amical fut à peu de chose près pour l'Union de Woippy II la répétition du match disputé par leurs aînés à Thionville. A la première mi-temps, la Jeanne d'Arc menait par 3 buts à 0, mais les Hagondangeois essoufflés du train mené s'effondrèrent en seconde mi-temps. Woippy remontait le score et terminait avec un avantage de 4 buts à 3. (LL)

Mercredi 10 février 1926
Championnat le l'Union Jeanne la Lorraine.
Calendrier des rencontres du 14 février.
Deuxième série, groupe B.
A Woippy, U.W.I contre Cercle St-Eucaire I (LL)

Mardi 16 et 17 février 1926
Registre du Commerce de Décembre 1925.
n°5520 - Jean-Pierre Bohr, Café à Bellevue. (LL)

Jeudi 18 février 1926
Fillette ébouillantée.
Samedi soir, Mme Mangenot-Hugot avait fait quelques beignets pour le Carnaval et venait de placer l'huile encore bouillante sur le plancher, quand sa petite fille Anne, âgée de 4 ans, se précipita pour saisir un beignet et tomba dans le liquide. Grièvement brûlée, la pauvre petite a été transportée immédiatement à l'hôpital où elle est morte, après 24 heures de souffrances. Aux parents nos condoléances. (LL)

Samedi 20 février 1926
Service anniversaire.
Nous avons l'honneur d'informer nos amis et connaissances que le service anniversaire pour le repos de l'âme de notre cher défunt M. l'abbé Bigerel, ancien curé de Woippy, sera célébré jeudi 25 courant à 10 heures en l'église de Woippy.
De la part de la famille et du Conseil de Fabrique.

Remerciements.
Pour les obsèques d'Anne-Mary de la part de M. et Mme Mangenot, ses père et mère, leur fils Jean et toute la famille. (LL)

Vendredi 26 février 1926
Match amical Woippy III contre RSM junior à Woippy. (LL)

Samedi 27 février 1926
Oeuvre de St-Chrodegang.
Réunion pour les chorales de Metz-Campagne. Une réunion de l'Oeuvre aura lieu à Woippy le dimanche des Rameaux pour les choeurs et scolas des environs de Metz. Les vêpres fixées à 3 h 1/2 seront chantées intégralement par tous les groupes présents. Prière d'observer flexe et médiante rompue et de suivre exactement la direction. Les chants de salut seront exécutés par la scola de Woippy. Tous prendront part au cantique final "Au sang qu'un Dieu va répandre" (mélodie du recueil officiel). Après les vêpres, audition des différentes chorales, suivie du cantique "Pécheurs sur le Calvaire". Les chorales qui désirent prendre activement part à cette réunion sont priées de s'adresser à M. le curé de Woippy. La direction. (LL)

Dimanche 28 février 1926
Registre du Commerce de Décembre 1925.
n°5704 - Maurice Paulin. Epicerie. 32, rue de l'Eglise. Woippy. (LL)

Mercredi 3 mars 1926
* Etude de Me Charles ZIMMER, huissier à Metz, rue Serpenoise, 58. Téléphone 21-11.
Vente forcée.
Le samedi 6 mars 1926, à 2 heures de l’après-midi, à Woippy, devant la maison de Madame Veuve Fonbanck, je procéderai à la vente, par adjudication publique, des objets suivants : Environ 50 hl de vin rouge (dont 38 hl de vin de table), 18 bouteilles de vin mousseux, 7 hl de vin blanc, 13 fûts vides d’une contenance de 1 à 3 hl, 2 pompes à vin, 2 grands caoutchouc, 55 tonneaux vides, etc. Au comptant et 15% en sus. Charles ZIMMER, huissier. (LM)

* Le dimanche sportif de l'Union de Woippy.
Rencontres du dimanche 28 février.
Union de Woippy I bat US Pagny-sur-Moselle 7 buts à 1.
Union de Woippy III bat RS Maizières 4 buts à 1.
Rencontres du dimanche 7 mars.
A woippy, U.W. I contre CA messin I
U.W. III contre 28e Dragons I
A Longeville, U.W. II contre US Longeville II (LL)

Jeudi 4 mars 1926
Tartarin.
C'est dimanche prochain 7 courant que le célèbre Tartarin sera au milieu de nous. Vous viendrez tous le voir et l'applaudir dans la super-revue "Tartarin chez les fraisiers" qui sera jouée avec le vaudeville "Le docteur Oscar" à 20 heures sur la scène du Lion d'Or par la section théâtrale de l'Union de Woippy.
Nous conseillons à tous ceux que les temps durs que nous traversons ont quelque peu aigris ou rendu mélancoliques, de ne pas oublier ce jour-là. C'est deux heures de fou rire en perspective. Nul doute que de nombreux amis de la Société viendront applaudir les jeunes acteurs qui clôtureront leur saison théâtrale par ce programme de choix. (LL)

Mardi 9 mars 1926
LES SPORTS.
C.A.M. II (Black-cats) - U.Woippy I : 5 buts à 5.
Dimanche dernier les Black-cats, amputés de leur gardien de but, rencontrèrent les Unionistes sur leur terrain en un match amical. La partie rondement menée, vit plus souvent les Camistes au commandement. La présence d'un arbitre moins partial aurait certainement changé le résultat de la rencontre. Ensuite un conseil au public de Woippy : "Modérez vos ardeurs, vos cris empêchent toute rencontre normale". La revanche qui se jouera à l'Ile Saint-Symphorien permettra une appréciation juste et réelle. (LM)

Mardi 9 mars 1926
* Vendredi dernier aux Halles à Paris, les premières fraises ont fait leur apparition. Elles n'étaient pas à la portée de toutes les bourses : le tout petit panier coûtait 5 f. Les restaurateurs chics qui les ont achetées le revendront 15 fr. pièce ! (LL)

* Ne pourrait-on pas enlever la boue qui envahit la route de Woippy ? (à Devant-les-Ponts)
Une route dans un état lamentable, c'est sans contredit la route de Woippy, pourtant si fréquentée. Elle semble être absolument oubliée par l'administration des ponts et chaussées, qui doit l'entretenir. Par ces temps pluvieux, la boue atteint par endroit plusieurs centimètres d'épaisseur. Depuis longtemps déjà on n’a plus vu l’ombre d’un cantonnier chargé de racler la boue. Il existe bien un trottoir pour les piétons, mais celui-ci est dans un triste état également et sert de plus comme piste vélocipédique. A certains endroits, le trottoir est complètement barré par de gros tas de cailloux et de sable, appartenant à un entrepreneur. Cela est-il permis ?
Il fut un temps, autrefois, où la police passait quatre fois par jour sur la route et veillait au bon ordre, mais aujourd'hui, plus rien.
Pourtant les habitants, riverains de cette route, devraient jouir des mêmes avantages que les habitants de la ville, puisque Devant-les-Ponts fait partie de la ville.
Depuis plus de 15 ans on parle d'élargir la route, dont le trafic est de plus en plus considérable ; le plan d'alignement est d'ailleurs prêt depuis longtemps, mais jusqu'à ce jour, rien n'a été entrepris. Durant l'été, les habitants étouffaient dans la poussière soulevée par ces autos ; ce n'est que l'année dernière que la route a été goudronnée pour la première fois, alors que d'autres routes poins importantes l'étaient depuis longtemps. Puisse ces lignes tomber sous des yeux des personnes compétentes, afin qu'il soit remédié, dans la mesure du possible, à l'état lamentable de cette route. Un habitant de la route de Woippy. (LM)

Mercredi 10 mars 1926
Pèlerinage lorrain à Notre-Dame de Luxembourg, la "Consolatrice des Affligés" le mardi 27 avril 1926.
Horaire du train spécial : (heures pour Woippy) Aller : 8 h 03, retour : 18 h 21. Prix : 11 F 50. Aller/Retour en 3e classe, 40% de réduction. (LL)

Samedi 13 mars 1926
Rencontres du 14 mars, 2e série, groupe B.
A Uckange : Uckange contre Woippy à 14 h 30. (LL)

Mercredi 17 mars 1926
Union de Woippy I bat Cercle St-Louis Uckange I par 2 buts à 1.
Le match se jouait sur le terrain d'Uckange.
Dès le début, Woippy prend le commandement, mais Uckange joue la défense, voulant tenir en échec le leader de la série. Quelques buts sont arrêtés de justesse par le portier d'Uckange, mais l'intergauche de Woippy, par un heading (tête) superbe marque le premier but.
A la reprise, la nouvelle balle mise en jeu, trop légère, handicape la ligne d'attaque de Woippy habituée à des passes courtes. Une échappée des avants locaux qui marquent sur cafouillage. Uckange renforce sa défense et porte tous ses efforts à maintenir le score. Woippy bombarde le goal adverse et donne au keeper (gardien) Uckangeois l'occasion de se distinguer. La partie semble devoir se terminer à égalité quand le centre avant de Woippy rentre le deuxième but par un shoot imparable.
Jeu très correct et l'arbitrage de M. Desprez de Woippy fut mené à la satisfaction de tous.
Par ce match, Union de Woippy s'adjuge la première place de son groupe, avec 6 match gagnés sur 6 disputés. Espérons que cette équipe continuera ses succès dans les matchs intergroupes.
Union de Woippy II gat Guidon Ars II par forfait.
Rosselange III bat U. de Woippy III par 4 buts à 0. (LL)

Jeudi 18 mars 1926
L'émeute du tabac en 1628.
La soirée d'agrément local donnée à Woippy le 7 mars a-t-elle mentionné dans sa satire une émeute populaire dont le ban de cette commune a été témoin en 1628 ? Ce soulèvement est appelé par M. de Bouteiller (anc. Austrasie 1864) l'Emeute du tabac.
(...)
Cette émeute nous rappelle un mouvement analogue qui s'est déroulé vers 1890 lorsque , en nos villages viticoles, le gouvernement entrepris des mesures draconiennes pour enrayer les maladies du phylloxera. Un certain habitant de Woippy, sans être des nôtres... fut reçu à coups de fourches lorsqu'il recherchait la "petite bête" dans la région des vignes de Noisseville, et dut faire appel aux casques à pointe de sinistre mémoire. (LL)

Mercredi 24 mars 1926
Union de Woippy I bat U.S. Pagny-sur-Moselle par 2 buts à 0.
Au match aller à Woippy, l'Union de Woippy avait obtenu la victoire par 7 buts à 0. (LL)
Le Messin du mardi 23 mars fait le compte rendu du match dans sa page "Sports":
Au match aller à Woippy, l'U.W. avait obtenu la victoire par 7 buts à 1.
Le match retour disputé dimanche sur le terrain de Pagny, fut plus serré.
L'équipe des locaux est renforcée, mais la première mi-temps vit pourtant un net avantage de Woippy. La défense de Pagny est souvent à l'ouvrage, et de nombreux shoots au goal des avants de Woippy, déviés par un vent violent effleurent la cage des locaux. Sur hand (main) flagrant d'un arrière de l'U.S.P., un penalty est accordé à Woippy et transformé par l'avant centre. Dix minutes après, sur passe de l'extrème gauche, l'inter droit des visiteurs marque par un shoot imparable. Encore quelques efforts de Woippy et la mi-temps est sifflée sur le score de 2 à 0 en faveur des visiteurs.
A la seconde mi-temps, Pagny a l'avantage du vent et semble devoir en tirer parti, mais la défense de Woippy ne laisse rien passer et même ses avants font de nombreuses incursions dans le camp de Pagny, deux shoots à 3 mètres passent au-dessus des bois de l'U.S.P. et la fin est sifflée, tandis que le jeu est cantonné dans les 13 mètres des locaux.
Partie correcte et arbitrage impartial. L'animosité de 2 ou 3 spectateurs de Pagny n'a point fait varier la bonne impression de jeu des deux équipes qui sont à féliciter.

Vendredi 26 mars 1926
Crédit Agricole.
L'Assemblée Générale des sociétaires de la Caisse locale de Crédit Agricole de Woippy et environs, aura lieu le dimanche 28 mars à 17 heures dans la salle Wagner avec l'ordre du jour suivant :
Renouvellement par tiers du Conseil d'Adminis-tration, examen des comptes et du bilan pour 1925, admission de nouveaux membres, payement des intérêts pour part sociales. (LL)

Mercredi 31 mars 1926
Assemblée Régionale de St-Chrodegang à Woippy.
Tandis que le sport et d'autres attractions détournent, hélas! les fidèles des églises le dimanche, il est profondément édifiant de constater combien, même dans les environs immédiats de la ville, la vie chrétienne pratique est vivace. Je dis chrétienne, car le mouvement liturgique, tel que l'Eglise l'entend, est en relation intime et nécessaire avec la véritable vie paroissiale. Aussi, dimanche dernier, quel édifiant spectacle que celui de ces 12 chorales de Metz-Campagne se réunissant dans la belle église de Woippy pour y chanter d'abord, en un vaste unisson, les vêpres si graves du dimanche des Rameaux. Ah! qu'elle est donc magnifique, et surtout "catholique", cette forme de la louange de Dieu, fixée par l'Eglise elle-même, dans ses moindres détails et jusque dans son expression qui est le chant grégorien, c'est la prière qui unit le plus parfaitement nos voix à celles de tous les temps et de tous les pays, dans ce concert ininterrompu et unique, de l'Epouse du Christ.
Au salut, la chorale de Woippy interpréta, avec art, quelques motets polyphoniques de bon goût. Puis vint l'audition des chorales, présidée par M. le curé de Woippy, M. l'abbé Guénot, qui est un grégorianiste averti, entouré de MM. les curés de Lorry, Lessy, Amnéville, Longeville et d'un religieux de Vigneulles. M. l'abbé Viller et M. l'abbé Frankum, qui dirigeait l'exécution du chant, représentaient le bureau central de Metz. C'est ainsi que les 12 chorales présentes, de Woippy, Lorry, Vigneulles, Lessy, Châtel-St-Germain, Saulny, Hagondange-Cité, St-Nicolas, la "Scola Ste-Anne", se firent entendre à tour de rôle.
Mentionnons tout spécialement la chorale d'hommes de St-Maximin, venant seconder, pour les vêpres, le dévouement inlassable de son chef. Mais ce furent surtout deux chorales d'ouvriers, l'une d'Hagondange-Cité et l'autre d'Amnéville (elle comptait 26 hommes!) qui excitèrent une véritable admiration : d'une tenue impeccable et d'une discipline remarquable, ces groupes d'hommes firent preuve, en même temps, de connaissances artistiques peu communes. Dieu sait quels sacrifices ont dû faire la plupart de ces ouvriers pour se trouver si nombreux à Woippy, dimanche.
Les scolas de jeunes filles de la contrée, douées incontestablement toutes de voix riches et souples, interprétèrent différentes pièces de tous genres; certes, le "niveau grégorien" de cette région n'a rien à envier à d'autres parties de la Lorraine. Ces beaux résultats sont le fruit du travail persévérant des pasteurs de paroisses, secondés de dévoués instituteurs et chefs de choeur. Mais ne sont-il pas dus aussi, pour une grande part, aux efforts énergiques et méthodiques d'un musicien d'église émérite, M. Lauxtermann? A la fin de l'audition, M. le curé de Longeville adressa, à tous les chantres et chanteuses, les éloges mérités, redressant ici ou là quelques défectuosités, et les encourageant surtout à chanter toujours plus parfaitement l'incomparable louange divine. (LL)

Jeudi 1er avril 1926
Grand tournoi de football.
L'union de Woippy organise pendant les fêtes de Pâques un grand tournoi de football, doté d'un challenge.
Dans l'après-midi du dimanche, nous verrons s'affronter entre-eux le Cercle Notre-Dame de Metz et le cercle St-Eucaire de Metz, ainsi que la Jeunesse Sportive de Novéant et l'Union de Woippy.
Le lendemain seront aux prises, et les vaincus de la veille entre-eux, et les vainqueurs entre-eux.
A l'issue du match final de lundi, un vin d'honneur sera offert, dans la salle du café Jungling, aux équipes participantes et une breloque leur sera remise à titre de souvenir de la fête.
Pendant les matchs, les fanfares de l'Union de Woippy donnera un concert sur le terrain des Sports de St-Eloi, mis si gracieusement à la disposition de la Société par M. Keller.
Nous espérons que de nombreux spectateurs assisteront à cette belle manifestation sportive. Une buvette sera installée sur le terrain, et les supporters les plus exaltés des clubs en présence pourront y calmer leur soif.
Que le temps soit clément pendant ces deux jours et nous ne doutons point du succès. (LL)

Dimanche 4 avril 1926
Etude de Me CHAVET, notaire à Metz. Successeur de Me Bazin, notaire.
ADJUDICATION EN DETAIL OU PAR LOTS D’UNE PIECE DE TERRE plantée de fraises, d’une contenance de 1ha 96, lieu-dit « Les Gourm aux Prés », divisée en 12 lots, sise ban de Woippy, provenant des consorts Gusse. Le vendredi 16 avril 1926, à une heure de l'après-midi, au Café Humbert, à Woippy.
Pour tous renseignements, s'adresser à Me Jaumain, notaire à Conflans, ou à Me Chavet, notaire à Metz, et pour traiter à MM. Zivy et Cie, 12, rue de Serre, à Nancy (téléphone 692, R. C. Nancy 10728), ou à MM. Constant Lévy, Constant Vormus, 60, rue Serpenoise, à Metz (tél. 170). (LM)

Jeudi 8 avril 1926
Mme veuve Joseph Baugenez, née Mélanie Fenot, décédée le 7 avril 1926 à l'âge de 71 ans. 30, rue de Briey. (LL)

Vendredi 9 avril 1926
La vie sportive.
Tournoi de football à Woippy.
Le tournoi de football organisé par l'Union de Woippy pendant les fêtes de Pâques, gratifié d'un temps superbe, obtient un éclatant succès. Près de 400 spectateurs assistaient aux rencontres.
Le dimanche, le CND de Metz I infligea à l'équipe de St-Eucaire de Metz I incomplète, un score de 5 buts à 1. Le match opposant la Jeunesse Sportive de Novéant I à Union de Woippy, fut plus disputé. A valeur égale, la victoire revint à l'équipe de Novéant, qui montra plus de mordant et de volonté de vaincre.
Le lundi, le Cercle St-Eucaire amena une équipe plus homogène que la veille et fit meilleure impression ; mais elle dut s'incliner devant l'équipe de Woippy, qui assura l'avantage par 6 buts à 0.
Le CND de Metz ayant déclaré forfait, la Jeunesse Sportive de Novéant devenait détenteur du challenge.
Au vainqueur fut opposé en première mi-temps St-Eucaire, qui parvint à tenir tête, terminant avec un score de 2 buts à 2.
En seconde mi-temps, l'Union de Woippy opposée à Novéant, tint à coeur de se réhabiliter de son match de la veille et parvint à marquer 3 buts, Novéant sauva l'honneur par un but sur penalty.
La fanfare de l'Union de Woippy donna un concert et la buvette installée sur le terrain fit des affaires fructueuses.
A l'issue du match final, un vin d'honneur fut offert aux équipes participantes du tournoi, que le président de l'Union de Woippy, M. Sechehaye, remercia de leurs concours.
M. Desprez remit à la JS Novéant le challenge qu'elle avait équitablement gagné et aux équipes participantes une breloque-souvenir. Quelques chansons clôturèrent cette fête empreinte de la plus grande gaîté et du meilleur esprit sportif. (LL)

Samedi 10 avril 1926
Etude de Me L. TABARY, notaire à Metz, rue aux Ours, 0.
Mardi 20 avril 1926, à 15 heures, en l’étude, Me Tabary procédera à l’adjudication d’une belle et vaste propriété avec grand jardin d’agrément et potager, située à Woippy-lès-Metz, rue de Nachy, 20.
Pour tous renseignements, s’adresser en l’étude, et pour traiter, à la Maison Sylvain Morhange, Adolphe Moyse et Armand Lévy, négociants en immeubles, à Metz, 24, avenue Foch, téléphone 319. (LM)

Registre du Commerce. Décembre 1925
n° 6682 - Vve Bombardier, née Hensgen, café, St-Remy-Woippy.
n° 6709 - Epicerie-Mercerie Alfred Bonvier. Prop : Marie Richet, veuve Alfred Bonvier, 11, rue de l'Eglise, Woippy. (LL)

Samedi 24 avril 1926
L'emballage et les expéditions de fraises de Woippy.
En réponse à une démarche personnelle faite par M. le comte de Bertier, sénateur, le ministre des Travaux publics lui a adressé la lettre ci-dessous relative aux conditions d'expédition et au mode d'emballage des fraises de la région de Woippy.
Cette réponse ne manquera certainement pas d'intéresser bon nombre de nos lecteurs:
Paris le 18 avril 1926.
Monsieur le Sénateur et cher Collègue
Comme suite à ma dépêche du 25 novembre 1925, relative au vœu que vous avez bien voulu me signaler, émis par le Conseil Général de la Moselle, au sujet des conditions d'expédition et du mode d'emballage des fraises de la région de Woippy, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'à mon instigation et en raison de l'approche de la cueillette prochaine, le réseau d'Alsace et de Lorraine consentira encore, pour l'année 1926, à accepter les envois dont il s'agit, comme les années précédentes et aux mêmes conditions, pour tout le trafic intérieur de ce réseau, ainsi que pour le trafic international n'empruntant que des parcours d'AL.
Pour les années suivantes, les expéditions de la région de Woippy devront se pourvoir d'emballages permettant l'empilage, comme cela se pratique sans le moindre inconvénient sur les autres grands réseaux. Il est entendu d'ailleurs que pour les expéditions de fraises effectuées aux conditions du tarif GV 303 (exportations), les expéditeurs ont la faculté de remettre leurs envois en wagons des réseaux, aménagés aux frais et par les soins des expéditeurs, avec étagères et caches démontables.
Veuillez agréer, M. le Sénateur, etc...
Le Ministre de Travaux Publics. Signé De Monzié. (LM)

Jeudi 29 avril 1926
Registre du Commerce. Décembre 1925
n°7087 - Reimeringer Michel-Gustave. Café, 10, rue de Briey, Woippy. (LL)

Mardi 4 mai 1926
L'union de Woippy, champion de l'Union Jeanne-la-Lorraine (2e série).
Dimanche, l'Union de Woippy rencontrait à Metz sur le terrain de Chambière, l'équipe de la Sportive Française de Sarrebourg II, en match final de championnat.
Dès le début, Woippy prend l'avantage, mais Sarrebourg réagit fortement. La rencontre semble devoir être âprement disputée.
Après 20 minutes de jeu, Woippy marque son premier but, lequel est suivi d'un deuxième sur corner, puis trois autres se succèdent. Et la mi-temps se termine sur un résultat de 5 buts à 0 en faveur de l'Union de Woippy.
A la reprise, Woippy vit sur son avantage et Sarrebourg s'efforce de remonter le score, mais la défense de l'Union de Woippy ne laisse rien passer. Une descente de Woippy aboutit, mais les Sarrebourgeois veulent sauver l'honneur et y parviennent par un but imparable. Quelques descentes des avants de part et d'autre. Woippy marque encore sur corner, puis la fin est sifflée.
Par une victoire de 7 buts à 1 sur Sarrebourg, Woippy devient champion de la série.
Malgré l'importance de cette rencontre, le jeu fut correct. Les Sarrebourgeois sont à féliciter, tout particulièrement le goal-keeper et l'arrière gauche.
Faut-il rappeler que pour sa première année de formation, l'Union de Woippy a gagné tous les matchs aller et retour et de barrage dans la compétition où elle s'était engagée, et ce, avec un score total de 44 buts à 5.
D'autres commentaires seraient superflus et dirigeants et joueurs de cette valeureuse équipe sont tous à féliciter pour ce résultat magnifique et peu commun dans les annales sportives. (LL)

Mercredi 5 mai 1926
F.G.S.P.F.
Les championnats de l'Union Jeanne-la-Lorraine. Tableau de classement.
Deuxième série - Groupement B
Union de Woippy : Match gagnés : 6; perdus : 0; nuls : 0; joués : 6; forfais : 0. Points : 18.
Matchs de barrage :
11/4/26 : A Metz : U.W. bat St-Eucaire II par forfait
2/5/26 : A Metz : U.W. bat Sarrebourg II par 7 buts à 1.
Union de Woippy remporte le titre de champion de football de l'Union Jeanne la Lorraine pour la saison 1925/1926. (LL)

Jeudi 13 et Vendredi 14 mai 1926
Les gelées de lundi matin ont compromis les récoltes... (LL)

Samedi 29 mai 1926
Les fraises.
La cueillette des fraises a commencé. La récolte ne sera pas des meilleures, la floraison ayant souffert des gelées, mais surtout des pluies torrentielles des 16 et 17 mai. Tout n'est cependant pas perdu. Les producteurs désirent voir venir maintenant le bon soleil pour faire mûrir ce qui reste, et les Sarrois! pour acheter, alors on se tirerait encore d'affaire. Pour les premiers jours de la récolte, le rendement a été faible, mais le prix plutôt fort ; les paniers ont été enlevés à 5 fr. et 5 fr. 50 la livre.
On se demande ce qu'il restera pour les Messins. (LL)

Dimanche 30 mai 1926
La Banque Nationale de Crédit ( succursale de Metz) ouvrira, comme l'an dernier, un bureau à Woippy, pendant la saison des fraises du 1er juin au 15 juillet.
Ce bureau sera installé chez Madame Kieffer, 21, rue de l'Eglise. Toutes opérations de banque, changes et titres. (LM)

Vendredi 4 juin 1926
Les fraises de pays.
La récolte des fraises - et d'abord la maturation de ces fruits - est fort contrariée par les temps froids qui sévissent actuellement. Ce qui explique les prix offerts par des intermédiaires à la production: quatre francs la livre à Novéant, par exemple.
La situation, même dans le midi, où l'on produit la fraise, n'est d'ailleurs pas plus brillante. Notre confrère "L'Express du Midi" publiait hier l'information suivante : La récolte des fraises en Gironde est très inférieure à celle des années précédentes. On estime que la production 1926 ne dépassera pas la moitié d'une année normale. (LL)

Dimanche 13 juin 1926
Une nouvelle société.
Nous avons l'honneur d'informer la jeunesse sportive de la Moselle que la première équipe de football de l'Union de Woippy, qui a récolté que des succès cette dernière saison, vient de se séparer de l'Union de Woippy et porte dorénavant le nom d'Association de Woippy. Le Comité provisoire. (LM)

Mardi 15 juin 1926
La réponse des Producteurs.
Un autre son de cloche de Woippy.
Du syndicat des Producteurs de fraises :
Depuis un certain temps déjà, différents journaux de Metz et des villes voisines se sont émus des prix atteints par les denrées alimentaires en Moselle, et recherchent les causes de l'élévation de ces prix qu'ils affirment spéciaux à notre département, crurent avoir trouvé les deux grands responsables et probablement les seuls, puisqu'ils n'en désignaient pas d'autres : l'exportation en général, et plus spécialement la Sarre.
Des statistiques ont été dressées, des arguments ont été produits tendant à réduire les exportations, si ce n'est presque à fermer les frontières. Puis sont intervenus la Chambre syndicale des fabriques de conserves et confituriers de l'Est et le Syndicat des liquoristes d'Alsace et de Lorraine. Dans la campagne engagée, successivement les bataillons entrent en ligne.
Parfois les faits ont été présentés de telle façon que si le producteur n'est pas nommé, c'est souvent lui que l'on vise et même lorsqu'on ne le vise pas, c'est lui au demeurant et lui seul qui serait la victime.
Déjà le Syndicat des maraîchers de la Moselle a élevé la voix. Que l'on veuille bien à notre tour nous permettre de faire entendre la nôtre. Aussi bien nous y aura-t-on contraints. Trop d'erreurs ont été écrites ; le producteur est trop gravement menacé, peu à peu nous arrivent les doléances venant de la périphérie, nous remercions ceux qui nous les transmettent, leurs intérêts sont les nôtres et nous les prenons en main.
Que n'a-t-on pas écrit ? Les prix pratiqués dans notre département en sont-ils le triste apanage ? Sont-ils, comme l'affirme un article en langue allemande, de 300% plus élevés que les prix correspondants à Paris ? La livre de fraises se tient-elle à 6 francs, la culture en grand de ce fruit donne-t-elle, même en bonnes années, un revenu à l'are qui puisse atteindre mille francs et davantage ? Tout cela on l'a écrit, soit à Metz, soit à Nancy.
Ces points que nous reprenons, très nettement, nous allons les réfuter, confiants que la presse, quelle qu'elle soit, qui a déjà publié ou inséré des articles sur la question, voudra bien, en toute objectivité, agréer aussi notre réponse. D'avance nous l'en remercions.
Au cours de l'une de nos visites aux Halles centrales de la capitale faite le mois dernier, vers la mi-mai, nous avons pu constater - et nous demandons au Syndicat des maraîchers, sur les attributions duquel nous ne voulons pas empiéter, de nous permettre de confirmer sa récente réponse - que le cours des asperges était alors aux abords de 3 F. 50 la livre ; la portion de 6 à 8 asperges moyennes servies dans les "bouillons" modestes coûtait 2 F. à 2 F. 50 ; le 30 mai la portion d'une dizaine d'asperges coûtait de 4 à 8 F. dans les "bouillons' de catégorie supérieure. A Metz vers le 20 mai le cours des asperges variait de 3 à 3 F. 50 la livre. Nous n'avons pas choisi les dates, ce sont celles où nous avons pris nos informations.
Quant aux fraises, ce serait être gravement coupable en la circonstance que de vouloir présenter des prix de début de récolte comme s'ils devaient durer toujours et alors que le cours au centre de production de Woippy et qui fut de 3 F. 50 la livre le 28 mai, premier jour de récolte, alors qu'il n'y avait presque rien, devenait 3 F. les 3 et 4 juin, pour tomber à 2 F. à partir du 9 juin.
S'il est des intermédiaires qui abusent, nous ne saurions être tenus responsables. De toute façon, "les primeurs" ne sont pas à la portée de toutes les bourses en aucun pays, en aucune région. Mais disons que les cours aux Halles centrales le 28 mai variaient de 900 à 1200 F. les 100 kg selon la qualité.
Sur les asperges comme sur les fraises, nous le demandons : où donc est la hausse de 300% sur Paris ?
Nous ajoutons que nous étant renseignés sur place il y a 3 semaines, aux portes de la Tourraine, en Berry et en Anjou, nous avons pu constater que certains prix, en particulier celui des asperges (la fraise ne produisait pas encore en Moselle), n'étaient en rien inférieurs, parfois même supérieurs à ceux de Paris ou de Metz. Et cependant, nous étions en plein centre du pays dans "le jardin de la France" et loin de la Sarre !
Des chiffres pourraient être cités pour le lait et aboutissant aux mêmes conclusions.
Dans ces conditions, qui trompe-t-on ? A quel mobile obéit-on ? Nous objectera-t-on que l'on fut induit en erreur ?
En toute loyauté alors, une mise au point s'impose. Nous l'attendons.
Ceux qui en portent la responsabilité, songent-ils à celle qu'ils encourent devant le pays en lançant inconsidérément des nouvelles alarmistes dénuées de tout fondement et qui ne peuvent que surexciter les masses inexactement renseignées ? Au profit de qui ? Dans quel but ?
Que de tristesse ! Et faut-il encore accumuler les preuves ? Mais pour nous dérider un instant, n'oublions pas le rendement de 1 000 F. à l'are et qui serait même parfois dépassé !! Ou plutôt, passons et laissons cette histoire comme nous laissons la fameuse sardine de Marseille boucher l'entre de son port. Juste ciel ! Que vont devenir les canards d'Amérique, si de Nancy, allégrement déployant ses ailes, s'en envole de tel. Et disons pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, qu'une administration de l'Etat ayant eu à exproprier pour utilité publique en 1923 différents producteurs de fraises, d'excellents terrains situés en bordure de route, à proximité du centre de Woippy, et récemment plantés de fraisiers en plein rapport, leur donna pour indemnité de résiliation de 6 années de récolte restant à faire sur leur bail, une somme une fois payée de 1 200 à 1 300 F. par lot de 16 ares complantés de fraisiers.
Et lorsqu'on a insisté sur les ventes hors frontières, la présence de la douane, celle des banques, ah ! que de déductions inexactes ont dû se presser dans l'esprit de beaucoup. Hélas !
Se doutait-on alors que tandis que Paris nous demandait avec insistance - la lettre est entre nos mains - de la fraise dont le cours était alors de 900 à 1 200 francs les 100 kg, prix dans lequel l'exportateur ou la Sarre n'était pour rien, se doutait-on que nous ne pourrions expédier en raison des exigences des réseaux de chemins de fer qui n'acceptaient nos envois que soumis à des conditions d'emballage se traduisant par une dépense annuelle de plusieurs centaines de mille francs ? C'est la question des cageots, nous aurons à y revenir.
Et si les banques sont sur place au centre de production, c'est qu'elles l'ont choisi comme le centre de commerce pour y faciliter les transactions, justifier des garanties qu'offrent les destinataires, réduire la circulation fiduciaire et sauvegarder l'épargne. Mais les affaires marchent-elles ? Non ! c'est le marasme !
Quant à la douane, puisqu'on en parlait, il aurait fallu ajouter qu'elle était sur place, comme elle a un représentant dans tout centre important de production, traitant des affaires en dehors du pays et qu'elle veillait au paiement d'un droit d'entrée en Allemagne, grevant actuellement la fraise de 240 F. par 100 kg ; la Hollande ne paie que la moitié de ce tarif. Il est bon que tous soient instruits de ces choses et à ceux qui s'étonnent qu'aucune barrière ne soit élevée à la sortie par le gouvernement, nous répondons que lui est au courant. Nous ne doutons pas que ses représentants à tous les échelons, les mandataires à tous les degrés du département et des départements voisins, voudront bien se souvenir des éléments que nous avons apporté présentement.
Le public appréciera.
Chacun qui réfléchira s'étonnera peut-être avec nous que les groupements qui nettement demandèrent la restriction de sortie des fruits frais aux frontières, n'aient pas cru devoir indiquer en même temps les garanties qu'ils pouvaient apporter, que pas un de ces fruits ou légumes ne franchirait, après sa mise en conserve, les limites du territoire.
Et puisque les usines basent leur demande de restriction sur la crainte de ne pouvoir s'approvisionner suffisamment en raison d'une récolte réduite par les intempéries, nous croyons pour la fraise tout au moins, qu'il en restera assez pour leurs besoins s'ils veulent la payer au prix qu'entraîne sa culture, mais pas à des conditions que rappelait pour des produits analogues un article récemment paru.
La question est beaucoup plus vaste que certains se l'imaginent et son ampleur, qui s'étend sur plus d'un département dépasse - nous l'avons établi - l'étendue du nôtre, qui n'en a pas le triste privilège.
La Moselle ne peut échapper à la situation générale du pays, elle la partage et, parfois, moins lourdement que d'autres.
Et si de cet état de choses on nous demande la cause, nous répondrons, après plus d'un économiste: le change !
La dépréciation qui en résulte pour notre unité monétaire, qui serait plus affaiblie encore si l'exportation n'existait pas, nous vaut de payer 80 francs la voiture de fumier qui, avant la guerre ne coûtait pas 10 francs. Cette dépréciation nous frappe, nous comme tous, dans les articles que nous achetons ; nos produits, comme tous les autres, se ressentent de l'ambiance générale. Les conditions atmosphériques, bien que nos frais d'exploitation restent les mêmes, viennent en outre, cette année, rendre la récolte plus délicate.
Tel, qui préconise des mesures restrictives - sans garantie d'ailleurs qu'il ne ferait pas lui-même, ce qu'il ne veut pas que fasse autrui - a-t-il bien réfléchi ?
Il est des conséquences d'un geste qui dépassent parfois toute prévision !
Le bordereau de coupons, il y a un an, le carnet de coupons, il y quelques mois, devaient être, dans l'esprit du législateur, quelque panacée faisant entrer des millions par centaines ; et voici que, à l'expérience, et pour paradoxal que cela soit, les pertes qui devaient en résulter apparurent plus vastes encore. Le bordereau comme le carnet, ce dernier le 9 juin, ont été supprimés. Si l'erreur fut reconnue, les conséquences funestes en sont incalculables et subsisteront longtemps ; enfin la loi sur l'exportation des capitaux, dont les inconvénients apparaissent immenses, est à la veille d'être rapportée.
Nous demandons respectueusement aux Pouvoirs publics et à tous ceux qui auront à connaître de notre cause, que devant l'expérience du passé, comme aussi ne pouvant méconnaître les faits que nous venons d'exposer, aucune mesure inconsidérée ne soit prise, sans avoir, de plus près encore, écouté notre voix.
Le Syndicat des Producteurs de Fraises de Woippy. (LL)

Mercredi 16 juin 1926
La réponse des Producteurs.
Un autre son de cloche de Woippy.
On nous signale quelques erreurs à redresser dans l'article paru sous ce titre dans le Lorrain d'hier.
1) L'indemnité de résiliation de 6 années de récolte restant à faire sur le bail - somme une fois payée - est de 1 200 à 1 300 F. (et non de 12 à 13 F.) par lot de 16 ares complantés de fraises.
2) Le droit d'entrée en Allemagne grève actuellement la France de 240 F. (et non 24 F.) par 100 kg.
3) La voiture de fumier se paye actuellement 80 F. ; avant la guerre, elle ne coûtait que 10 F. (et non 1 F.).
(Ces erreurs sont rectifiées dans l'article ci-avant) (LL)

Mercredi 16 juin 1926
Fête des fraises.
Profitant de la réunion des Producteurs de fraises de la vallée de la Moselle, le Syndicat et la Société « Union » organisent, de concert, pour dimanche prochain, 20 juin, une fête à laquelle la présence de plusieurs parlementaires et des autorités administratives du département contribuera à en rehausser l'éclat.
Le programme de cette fête a été élaboré comme suit :
De 15 à 16 heures : Concert par la fanfare de l’« Union ». A partir de 17 heures : Grand bal champêtre sur la place Nationale.
Jeux de quilles, de tir, de dés ambulants dotés de nombreux prix, carrousels, balançoires, etc. Il y aura de l'amusement pour tous.
Une grande vente de fraises aura lieu au profit de la Caisse d'amortissement, les amateurs pourront donc s'en régaler tout en faisant une bonne action.
Favorisée par le beau temps, cette fête sans aucun doute, remportera le succès le plus complet et les visiteurs sont assurés de passer quelques heures le plus agréablement du monde, dans une des plus charmantes et accueillantes localités de la Moselle. (LM) (Article identique dans le Lorrain)

Vendredi 18 juin 1926
Les fraises.
Les premières fraises épargnées par la gelée atteignent la fin de leur période de vente. En attendant la récolte de la seconde poussée, quelques jours se passeront. Hier jeudi, les fraises, qui au marché de Woippy débutaient à 2 fr. 15 environ, devaient dans le courant de la soirée atteindre un prix supérieur. Dans la matinée, des marchands venus en auto, offraient jusqu'à 2 fr. 60 à Marange.
Le Syndicat de Woippy a fort à faire pour maintenir les prix à un niveau raisonnable. Evidemment, et hélas! il est de l'intérêt de certains marchands de contrecarrer l'oeuvre du Syndicat par une offre supérieure. Ce fait regrettable se rencontre dans toutes les localités où les syndicats locaux sont à la tête du marché local. S'il y avait abondance de fraises, l'effort syndical, absolument nécessaire serait d'une bienfaisance bien plus apparente. Comme mouvement de fonds, dans les agences locales des banques de Metz, il y a une différence sensible avec 1925. (LL)

Vendredi 18 juin 1926
Une fête des fraises à Woippy.
Profitant de la réunion des Producteurs de fraises de la vallée de la Moselle, le Syndicat et la Société « Union » organisent de concert pour dimanche prochain 20 du courant, une fête à laquelle la présence de plusieurs parlementaires et des autorités administratives du département contribuera à en rehausser l'éclat.
Le programme de cette fête a été élaboré comme suit : à 12 h. 30, banquet amical du Syndicat ; de 15 à 16 h., concert par la fanfare de l’« Union ». A partir de 17 heures, grand bal champêtre sur la place Nationale.
Jeux de quilles, de tir, de dés ambulants dotés de nombreux prix ; carrousels, balançoires, etc. Il y aura de l'amusement pour tous.
Une grande vente de fraises aura lieu au profit de la Caisse d'amortissement ; les amateurs pourront donc s'en régaler tout en faisant une bonne action.
Favorisée par le beau temps, cette fête sans aucun doute, remportera le succès le plus complet et les visiteurs sont assurés de passer quelques heures le plus agréablement du monde, dans une des plus charmantes et accueillantes localités de la Moselle.
Un service d’autobus fonctionnera entre Metz et Woippy. Départ place d’Armes toutes des 30 minutes à partir de 14 heures. (LM) (Article identique dans le Lorrain)

Lundi 21 juin 1926
La journée des Fraises à Woippy.
Du bon travail syndical - De la gaîté champêtre.
La journée du 20 juin 1926 sera, croyons-nous, de bon augure pour le val de Metz. D'abord, le bienvenu soleil chaud de juin mettait de la joie et des senteurs dans l'air. De vastes étendues de cultures fraisières vous arrivaient, portées par une brise matinale, des effluves embaumés du parfum des multiples variétés de plants chargés de leurs rouges fruits.
"Vous voyez tout en rouge", avait l'habitude de dire à ses paroissiens notre grand et regretté ami l'abbé Laurent.
Cette année, les producteurs de Woippy voulaient voir tout en gris ou en noir. Des paroles imprudentes avaient été lancées dans le public et dans la presse, qui avaient été interprétées comme si les "Woipppy" voulaient s'enrichir en jouant aux mercantis. Ils avaient répondu dans la presse par de solides arguments, - mais la blessure restait quelque peu ouverte encore. Un malentendu subsistait.
C'est là aussi l'écho qui retentit dans les petits discours de bienvenue, fleurant bon la fraise, que M. le Maire de Woippy et M. Marchal, délégué du Syndicat, prononcèrent devant une très belle assemblée de producteurs dans la salle de mairie. Etaient représentées toutes les communes du val de Metz, soit par leurs maires, soit par leurs présidents ou délégués syndicaux. Depuis Novéant jusqu'à Plappeville, Lorry, Marange et au-delà, tous étaient fidèles au poste. Tous furent salués par les deux orateurs indiqués qui exprimèrent le but de cette réunion : Rapprocher les producteurs et convaincre les personnalités présentes de la justesse de leurs revendications. M. le délégué en particulier souligna le triste état des récoltes après les gelées du 10 mai, le froid persistant, les ravages des insectes. Les prix de vente sont certes très raisonnables, mais il y a lieu de s'élever contre les attaques subies. C'est ce qui a déjà été fait par les producteurs eux-mêmes, soit dans la presse, soit par une démarche à la Préfecture. M. de Ladonchamps ayant parlé au nom de la délégation. Bien entendu, la question des cageots fit l'objet de la conclusion du discours de M. Marchal. Là encore, on tiendra bon.
Les parlementaires furent salués en la personne de M. Sérot, le dévoué député de Metz ; le Conseil général, en la personne de M. Bertrand, du canton de Metz-campagne, et du directeur de Lorrain.
M. de Ladonchamps prit ensuite la parole pour mettre en évidence les différents points qui avaient prêté à des malentendus, en particulier les généralisations concernant le rapport à l'hectare, les renseignements incomplets ou même faux que colportent certains journaux, même de Paris, enfin la situation vis à vis des confituriers.
Notre directeur séria, en les résumant, les conclusions à tirer de cette discussion :
1° Organiser d'avantage les Syndicats et leur donner un agent de liaison avec la presse qui ne demande pas mieux d'être bien documentée ou orientée, sachant bien que le producteur est l'enrichisseur du pays ;
2° Le public n'en veut pas tant au fait que le producteur mosellan vend ses produits en Allemagne, mais que ce soit l'intermédiaire sarrois qui s'enrichisse et enrichisse son pays par son exportation en Allemagne ;
3° Tout en envisageant dans la mesure du possible le débouché sur Paris - ce qui est très difficile - veiller cependant à ce que n'échappe pas à notre pays l'exportation vers l'Allemagne qui, de son côté, oriente déjà par Genève ses achats de fraises dans le Lyonnais.
Pour tout cela, et pour pouvoir concilier les intérêts du producteur et du consommateur, (intérêts qui doivent être conciliables dans l'unité nationale), il faut une meilleure organisation, avec forte personnalité et responsabilité.
Ici, la discussion reprit à nouveau. M. Klehr, inspecteur à l'exploitation, exposa la difficulté des transports, la question des cageots se posant pour l'intérieur, même le plus proche, avec une acuité incroyable qui pratiquement empêche le transport même sur l'Est.
M. le colonel Deville fit à son tour, en son langage pittoresque, un appel à l'organisation de tous les producteurs déjà syndiqués autour du Syndicat de Woippy. M. le Maire d'Ancy s'exprima dans le même sens, de même M. de Ladonchamps, et notre directeur demanda qu'on passât à la constitution immédiate du "Groupement des Syndicats de producteurs de fraises et de fruits du Val de Metz".
M. le député Sérot, venu, dit-il, pour écouter et s'instruire, reprend et résume les questions discutées. Il dit les efforts, souvent difficiles, pour arriver à faire harmoniser les commissions parlementaires de l'agriculture (producteurs) et les douanes (transformateurs) et développe l'idée d'une orientation bien définie de l'exportation qui ne doit pas échapper à nos producteurs.
M. le colonel Deville aborde la question des marchés de Metz, les difficultés qu'y rencontrent les producteurs-vendeurs, et ceci au détriment du consommateur. Voilà, conclut notre directeur, une belle étude à faire et des points à préciser par le groupement syndical et à présenter aux parlementaires et au maire de Metz. Avec sa belle ténacité, M. Bertrand, conseiller général, dit son inflexible volonté de revenir, à la prochaine session du Conseil général, avec son voeu, encore renforcé, sur le transport en cageots.
Il est 13 heures !! Les estomacs sont creux, la Café du Commerce a bien fait les choses, sa cuisine est succulente, le menu peint avec "couleur locale" par un artiste du crû, ...et les fraises, les fraises, en pyramides rouges, sont appétissantes, délicieuses.
L'heure des toasts venue, M. le Maire prend la parole, puis M. de Ladonchamps, pour excuser les absents et pour nous faire l'historique raccourci de la culture de la fraise à Woippy, vers 1868, et cite les vieux méritants : les frères Vion, les Sensen (Zennezenne), les Lapied, les Barrière-Braun, les Marchal, les Trinel, les Galleron, familles en partie disparues. Aux jeunes de poursuivre leur oeuvre et leur travail.
Puis avec humour, M. le colonel Deville en appelle aux faisceaux des producteurs ; M. Sechehaye y va d'un coup de clairon pour sa fanfare ; M. Bertrand parle en faveur de la contribution volontaire ; M. Sérot promet son aide et son travail aux producteurs du Val de Metz.
Finalement, le travail de la journée est condensé en deux voeux que lit notre directeur, l'un exposant les desiderata des producteurs quant aux marchés de Metz ; l'autre, aux parlementaires, concernant le renouvellement de l'accord commercial provisoire franco allemand... Et le toast se termine par l'éloge de la fraise.
On applaudit tous les orateurs. Dehors, la gaîté règne. Les jeux de quilles sont ouverts. Les balançoires, les carrousels, les orgues de barbarie, les cris des vendeurs et les appels des vendeuses de fraises pour la contribution volontaire, le soleil, les enfants qui courent et se bousculent, les vieilles au "couaroil" sur le pas de leur porte - tout est à la joie, à la vie, à l'espérance.
Vive Woippy et sa journée syndicale. Et que, la saison finie, le travail d'organisation se fasse en profondeur.
AGRICOLA.

Les fraises.
Hier matin, sur la place de la Cathédrale, les fraises des environs de Metz se vendaient à raison de 2 F. 30 à 2 F. 40 la livre.
A 11 heures, une voiture ornée de drapeaux et dont les chevaux avaient la crinière enrubannée, est arrivée de Woippy sur la place d'Armes, amenant une centaine de paniers de fraises de choix qui devaient être vendues au profil de la contribution volontaire. De gracieuses jeunes Lorraines servaient les clients, après qu'un tambour de la Fanfare de Woippy avait annoncé par un roulement l'ouverture de la vente. Il y eut beaucoup de curieux. Nous ignorons encore le produit de cette vente originale. Mais les dames et les promeneurs endimanchés hésitèrent quelque peu à transporter à travers les rues ces paniers qui se vendaient à raison de 15 F. (Au total 1 070 F.) (LL)

Lundi 21 juin 1926
LA FETE DES FRAISES A WOIPPY.
Des milliers de personnes ont assisté à la fête, mais les producteurs avaient tenu dans la matinée une importante réunion.
Le ciel, dans lequel perçait un soleil timide, engageait les Messins et les habitants de tous les villages environnants à se rendre à Woippy, la ville des fraises. Woippy est, en effet, le centre d'une région qui, chaque année s'agrandit et gagne de nouveaux villages. La culture des fraises couvre, pour la commune de Woippy seulement, une superficie de 250 à 260 hectares, c'est-à-dire l'indéniable importance de cette production régionale.
Or, la fête des fraises à Woippy se mesure à l'importance de la culture, et nous ne fûmes pas surpris en apercevant les autos, les camions, les voitures qui circulaient à vive allure, en dépit des prescriptions municipales qui obligent tout véhicule à ne point dépasser la vitesse de 15 kilomètres à l'heure.
Mais en arrivant dans le village, automobilistes consciencieux ou chauffards casse-cou étaient bien obligés de ralentir, car la place qui s'étend de l'église à la mairie et qui se prolonge vers la poste était encombrée de forains et d'une foule compacte, joyeuse, prête à s'amuser comme nos jeunes filles et nos jeunes gens de la campagne savent le faire, c'est-à-dire sainement.
Et pour bien commencer la journée, tout Woippy, les vieux comme les jeunes, assistèrent à la grand'messe que célébra M. l'abbé Guénot, curé de la paroisse, un de ces bons curés que tout le monde aime, parce qu'il aime tout le monde.
REUNION DES PRODUCTEURS
Il était presque midi lorsque, après l'office, on se réunit devant la nouvelle mairie, qui fait honneur à la commune. M. le député Sérot avait tenu, par sa présence, à prouver l'intérêt qu'il porte, ainsi que ses collègues des deux Chambres, aux agriculteurs.
M. Mangenot, le sympathique et dévoué maire de Woippy, fondateur du Syndicat des producteurs de fraises, ouvrit la séance par une allocution de bienvenue. Il le fit au nom du Syndicat, de la municipalité et de la population toute entière. Il émit l'espoir que cette manifestation se poursuivrait durant de longues années encore et qu'elle laisserait dans l'esprit de ceux qui y participaient la meilleure impression.
* * *
M. Marchal, délégué du Syndicat des producteurs de fraises, après des remerciements, fit part du triste état des récoltes ; non seulement il y eut la gelée du 10 mai, mais encore un froid durable et la pluie incessante, et les insectes de toutes sortes. Tenant compte de tout cela, c'est à un prix raisonnable que nous livrons notre marchandise, et il faut nous grouper pour défendre nos intérêts menacés.
Puis M. Marchal rend compte du voyage d'études que fit en Angleterre M. de Ladonchamps, et des questions très intéressantes qui en ont découlé. En terminant, il demande à tous de s'unir au cri de : "Vive le Syndicat de Woippy".
* * *
M. de Ladonchamps, producteur lui-même, était bien placé pour procéder à l'étude des différents points qui faisaient l'objet de cette réunion. Il les développa avec aisance et dans un style très clair.
Tout d'abord, il tint à préciser par un exemple : On a écrit dans un journal de Metz qu'une brave femme avait montré un petit champ de trois à quatre ares et avait déclaré y avoir récolté l'année dernière pour 2 000 francs de fraises. Mais ce prix, s'il est réel, ne peut être donné comme exemple, il ne faut jamais généraliser et l'on ne peut comparer ce petit jardin bien soigné, bien cultivé, avec des hectares plantés en fraisiers et le rapport de ces hectares.
Un journal de Paris a dit que le département de la Moselle était le département où la vie était la plus chère de toute la France. Or, ceci est absolument faux ; le lait, par exemple, vaut 1fr. rendu à domicile à Metz ; à Paris, il vaut 15 à 20 centimes de plus. Il en est de même pour d'autres denrées.
Semblables affirmations erronées font le plus grand mal à notre département, et M. de Ladonchamps rend hommage au travail du Syndicat d'initiative de Metz, qui, par tous les moyens, attire du monde et favorise le commerce.
En ce qui concerne plus spécialement les producteurs de fraises, l'orateur fait savoir qu'une réfutation a été faite dans la presse au sujet d'erreurs parues dans des articles de journaux. La fraise, dit-il, augmente comme tout parce que les prix de revient ont augmenté. Comme M. Marchal, il demande aux producteurs de s'unir.
* * *
M. l'abbé Ritz, conseiller général, après avoir déclaré qu'il était producteur, puisque comme chacun le sait, il a une vache, et fait partie du conseil d'administration de la coopérative laitière, dit aussi qu'il est journaliste.
Vous ne renseignez pas suffisamment la presse, dit-il aux producteurs, d'où une mauvaise interprétation ou des on-dit qui sont susceptibles de vous causer une mauvaise presse. Le public bien renseigné n'est pas contre l'exportation, mais il s'élève contre les intermédiaires sarrois. Soutenir qu'il faut arrêter l'exportation serait méconnaître l'esprit de nos agriculteurs, qui connaissent fort bien leur intérêt. Ils vous répondront à cela : "On arrêtera la production". Ils savent ce qu'un are de terrain doit rapporter, ils n'en cultiveront pas deux pour un même bénéfice.
Envisagez carrément l'exportation vers l'Allemagne, leur dit M. l'abbé Ritz, nous sommes patriotes, mais la guerre est finie et les affaires sont les affaires. Si vous n'exportez pas vos fraises vers le débouché qui s'offre à vous, ce sont celles du Lyonnais et du Vaucluse qui vont déjà en Suisse et iront en Allemagne.
Et en terminant, le conseiller général suggère au Syndicat d'imiter la coopérative laitière et de créer une "masse de manoeuvre" qui lui servira à faire la propagande pour écouler et faire connaître ses produits.
* * *
M. Claire, inspecteur au service commercial de la Compagnie des chemins de fer d'A.-L. répondant à une question qui lui a été posée au sujet des cageots, reconnaît que le règlement est formel. On ne peut expédier les fraises dans les autres départements français que si les paniers sont eux-même placés dans des cageots fermés. Et c'est ainsi que cette année les producteurs de la Moselle, qui ont trouvé cette prétention arbitraire, n'ont pas livré de fraises au chemin de fer à destination des autres départements, même pas pour Liverdun, fait-on remarquer.
D'ailleurs, précise M. Claire, le point de vue de la compagnie est bien connu, le système par cageots économise du temps et de la main-d'œuvre. Pour Paris, ce système évite le vol, car le transport de paniers aux halles n'est d'aucune garantie ; voler un cageot est beaucoup plus difficile. En ce qui concerne le transport, la Compagnie est prête à créer des trains directs sur Paris, comme elle le fait pour Berlin, à raison de 7 wagons au moins par jour; ainsi le train partant à 6 heures du soir pourrait arriver à 3 heures du matin à Paris, et la marchandise pourrait être, dans la même matinée, vendue aux halles.
* * *
M. le colonel Deville, maire de Plappeville et président de l'Association des maires de Metz-Campagne, demande au Syndicat de Woippy s'il ne pourrait envisager la création d'un groupement de syndicats de producteurs de fraises et de fruits pour renforcer cette union que l'on a demandé et qui est indispensable pour l'intérêt de tous.
* * *
M. Sérot, député de la Moselle, se déclare très sensible à l'invitation du Syndicat ; il est venu, dit-il, pour s'instruire, et non pour parler. Il se déclare d'accord avec ce qui a été dit jusqu'ici. Le sympathique député de la Moselle conseille aux producteurs de fraises de faire connaître leurs doléances, afin que soient dissipés certains malentendus et que le public soit mieux informé, ainsi d'ailleurs que ceux qui ont à régler certaines questions les concernant.
La commission des douanes, par exemple, a entendu les explications des industriels et des fabricants de conserves, mais les producteurs ne sont pas parvenus jusqu'à elle. Qui n'entend qu'un son est mal informé, estime avec juste raison M. Sérot, et dans beaucoup de cas la solution amiable n'est pas trouvée parce que certains arguments n'ont pu être exposés.
Le député de la Moselle est d'accord sur la nécessité de l'exportation vers l'Allemagne. En ce qui concerne la question des transports vers l'intérieur de la France, il se range à l'avis de M. Bertrand, conseiller général, qui est contre les cageots, et dit qu'à la résistance cordiale, mais très ferme des chemins de fer, les intéressés opposeront une résistance cordiale, mais très ferme aussi.
* * *
M. le colonel Deville parle ensuite de la situation désavantageuse qui est faite aux producteurs de fruits sur le marché de Metz. On oblige ceux-ci à ne vendre les pommes et les poires d'une même espèce que par minimum de dix kilos et de trois kilos pour les fraises, et que d'autres part les producteurs doivent avoir déblayé le terrain pour 9 heures.
Certains producteurs font savoir que devant ces exigences, ils ne viennent plus sur le marché de Metz, d'où vente plus restreinte et prix plus élevés.
M. Bertrand parle à nouveau des cageots et demande que les envois par paniers puissent s'effectuer comme jadis.
En fin de séance, les syndicats susceptibles d'adhérer au groupement se font inscrire.
LE BANQUET
Il est plus de 13 heures lorsque, quittant la salle de la mairie, les producteurs, les délégués des syndicats de producteurs, les maires de communes voisines, les conseillers généraux, la presse et les invités, parmi lesquels M. le docteur Chevalot, se rendent dans la grande salle du Café du Commerce, que tient Mme veuve Humbert. Un déjeuner exquis y fut servi par un personnel charmant et les mets furent arrosés de vins généreux du pays.
Au champagne, plusieurs discours furent prononcés et, après de nouveaux remerciements de M. Mangenot, la parole fut donnée à M. de Ladonchamps.
Après avoir présenté les excuses de plusieurs personnalités et remercié M. Sérot et les invités, M. de Ladonchamps fait l'historique de la culture des fraises dans la région messine. Elle remonterait à 1868 et aurait été lancée par les frères Vion et continuée par les familles Zengen (Zennezenne), Lapied, Barrière-Brône (Braun), Marchal, Trinel, Galleron, et bien d'autres encore. A tous ces anciens, il rend hommage.
L'orateur, qui s'exprime dans un langage littéraire, parle ensuite du syndicalisme, dont les producteurs doivent s'imprégner. Il est partisan de l'idée du groupement dont la fondation est décidée.
* * *
M. le colonel Deville, toujours spirituel, entretient à nouveau les producteurs de la question des marchés. M. Bertrand ajoute quelques précisions à ce qu'il a dit précédemment, et enfin la parole est à M. le député Sérot, qui explique l'esprit d'équité qu'il désirerait voir régner lorsqu'il s'agit de régler des questions importantes, et fait appel à l'esprit particulièrement éclairé de nos agriculteurs.
QUESTIONS DIVERSES
On règle ensuite la question du groupement des syndicats de producteurs de fraises et de fruits du département. La présidence en est confiée à M. de Ladonchamps, qui connaît admirablement la question.
On fait savoir ensuite que la vente de fraises sur le marché de Metz, devant la Cathédrale, vente au profit du franc, a rapporté 1 070 F. Une vente semblable eut lieu dans la soirée à Woippy.
* * *
Lorsque nous quittons Woippy pour rentrer à Metz, la fête bat son plein, la fanfare l'"Union" fait le bonheur des amateurs de musique, tandis que les manèges, avec leurs orchestres discordants, font la joie des bambins. Les marchands de sucreries feront une bonne journée. En un mot, tout le monde sera content.
Dans la soirée, les bals battront leur plein et gaiement les couples tourbillonneront sans souci des heures et des fatigues du lendemain. (LM)

Mardi 22 juin 1926
Après la journée des fraises.
Par une amusante coïncidence, ce même dimanche 20 juin, où Woippy fêtait la fraise; avec le succès qu'on a vu, une semblable cérémonie se déroulait aux portes de Paris, à Bièvre, qui est la-bas un centre réputé de production de fraises.
Bien entendu, la journée a fini par un cortège où des boeufs ont promené sur un char précédé de fanfare une reine des fraises. Ce qui est à retenir, c'est que fanfare et chanteurs avaient ressuscité pour la circonstance une vieille chanson française des inoffensifs cafés-concerts de 1880 :
"Ah ! qu'il fait donc bon !
Qu'il fait donc bon
Cueillir la fraise !"
Ce refrain d'une musique facile et accessible aux clairons - on le retrouve dans des refrains régimentaires et notamment dans la marche du 110° RI, où servent tant de nos jeunes gens - pourrait dans l'avenir rehausser également la fête de Woippy. (LL)

Vendredi 25 juin 1926
Baisse des fraises.
La baisse des fraises est très sensible. Elles se vendaient aujourd'hui 1 F. 50 la livre, prix assez modique, en comparaison de la dépréciation de notre monnaie. La récolte n'étant pas très brillante cette année, les ménagères qui désirent faire des confitures feront bien de ne pas trop tarder à faire leurs provisions.
Un producteur. (LL)

Pour le relèvement de franc.
Lors de la fête des fraises, organisée dimanche dernier, la commission locale de propagande en faveur de la contribution, a fait vendre, le matin, sur la place d'Armes, à Metz, l'après-midi, à la mairie de Woippy, des fraises, généreusement offertes par un bon nombre de producteurs, à titre de contribution volontaire. Le produit de cette vente s'élève à 2 489 F. qui seront versés à la Caisse d'amortissement. Nous remercions sincèrement tous ceux qui ont su s'imposer un petit sacrifice pour le salut du franc, ainsi que les personnes qui ont bien voulu se charger de recueillir les fraises et de les vendre. Un merci tout spécial à la manufacture de paniers et d'emballages en copeaux, de Woippy, qui a mis gratuitement à notre disposition 800 paniers d'emballage. Nous avons la ferme conviction que cette démonstration patriotique se renouvellera pendant la saison et que tous ceux qui auront été empêchés de donner la première fois, n'hésiteront pas à répondre à un deuxième appel. Une liste des donateurs est dressée à la mairie et sera publiée plus tard. Nous sommes persuadés que tous les bons Français se feront un devoir de profiter de la souscription, ouverte en permanence à la mairie, et que chacun s'efforcera, selon ses moyens, d'assurer le succès de cette oeuvre nationale. Nous apprenons que dans le même but, nos dévoués maîtres et maîtresses organisent dans leurs classes, une collecte, pour laquelle nous leur souhaitons bonne réussite.
Le Maire, Président de la commission locale de propagande. (LL)

Vendredi 25 juin 1926
LA QUESTION DES FRAISES - UNE BAISSE DES PRIX A WOIPPY.
Mercredi, une grande quantité de fraises est restée invendue à Bâle. Dix-huit wagons n'ont pas trouvé preneur.
Les fraises ont été vendues au détail à raison de 1 F. 20 à 1 F. 40 le panier de 6 livres (francs suisses). La Suisse regorge de fraises de provenance mosellane et lyonnaise.
Quant à l'Allemagne, elle ne peut acheter en raison de la concurrence hollandaise et de sa propre production.
En France, étant donné la production des autres régions plus favorisées par la température, il est impossible à la Moselle de placer ses fraises à l'intérieur à des prix plus élevés que ceux qui sont payés par les autres centres français.
Au cours des journées de mercredi et de jeudi, la lutte a été chaude entre les marchands et les producteurs. Si les premiers veulent des prix raisonnables, c'est-à-dire permettant le placement d'une partie de la récolte, aussitôt des discussions interminables s'élèvent, et parfois des violentes paroles sont échangées.
Le maire de Woippy a défendu à l'appariteur d'annoncer que les fraises seraient enlevées par les marchands en gros à 300 F. les 100 kilos. A-t-il le droit d'user de son autorité ? Car s'il est lui-même producteur de fraises, il ne doit pas oublier qu'il est avant tout le premier magistrat de la commune, et de ce fait ne doit favoriser personne au détriment de certains.
Une fabrique de conserves de la région voulant lutter contre la concurrence de l'intérieur : Midi, Lyonnais, Bretagne, a offert provisoirement la somme de 250 F. les 100 kilos de fraises, estimant ne pouvoir augmenter ce prix d'un centime. Ce prix semble rémunérateur pour le producteur qui, cependant hésite à livrer. (LM)

On nous écrit d'autre part :
La baisse des fraises est très sensible. Elles se vendaient hier 1F. 50 la livre, prix assez modique, en comparaison de la dépréciation de notre monnaie. La récolte n'étant pas très brillante cette année, les ménagères qui désirent faire des conserves feront bien de na pas trop tarder à faire leur provisions. Un producteur.

Samedi 3 juillet 1926
Allons à Domrémy!
Jeudi 8 juillet. Quel beau pèlerinage pour les patronages, les Enfants de Marie! Woippy, La Maxe, Servigny-lès-Sainte-Barbe, Gandrange, Burtoncourt, forment déjà de beaux groupes. Il reste encore des places. En avant! Vive Jeanne d'Arc, notre sainte patronne!
Départ de Metz, le 8 juillet à 7 h. 45; retour à Metz, le 8 juillet à 18 h. 37. Prix en 3e classe, 27 F., en 2e classe, 42 F.
S'adresser de suite à M. le chanoine Moy, 30, rue de Tivoli, Metz. Chèque postal: Strasbourg n° 6662. (LL)

LES FRAISES - La réalité des ventes.
Bien que le "Lorrain" n'ait pas eu à insérer l'article récemment paru le 25 juin dans un journal de Metz, et mettant en cause les producteurs de fraises, ceux-ci lui seraient reconnaissants de vouloir bien porter les faits suivants à la connaissance de ses lecteurs.
Il est exact qu'un arrivage de fraises de Woippy s'est difficilement vendu à Bâle il y a deux semaines ; cependant pour être impartial, il aurait fallu en donner le motif. Nous ne croyons pas être dans l'erreur en disant que cette mévente exceptionnelle résulta d'envois que firent les marchands en beaucoup plus grande importance qu'ils n'en avaient reçu la commande ; dans ces conditions l'embouteillage du marché était fatal, nous ajoutons qu'il était évitable.
Il n'est pas exact, à en juger par Bâle, que l'on prit en exemple, que la Suisse "regorge" de fraises de provenance mosellane et lyonnaise ; disons que les arrivages sont abondants, mais pas en excès jusqu'à présent et ils trouvent facilement preneurs.
Les cours de vente en gros de la fraise de Woippy par les marchands suisses sur le marché de Bâle ont été en moyenne du 22 au 28 juin de 0 F. 90 et 1 F. suisse par kilo, le 17 juin un wagon de fraises de Lyon a été vendu entièrement à raison de 0 F. 98 par kilo en monnaie suisse, le 23 juin une maison de Bâle ayant organisé une grande journée de la fraise, vendit à elle seule plus de 25 000 kilos, le 28 juin la fraise de Woippy arrivait superbe de conservation sur le marché de Bâle et était enlevée au fur et à mesure que l'amenaient les camions.
Nous avons d'autres précisions.
Nous parlons sans paroles violentes ; si nous savions dans quelles circonstances auraient été prononcées celles que l'on nous attribue, nous rechercherions quelles attitudes vis-à-vis du producteur les déterminèrent.
Nous retenons la constatation faite dans l'article du 25 juin que "l'Allemagne ne peut acheter". Puisqu'il en est ainsi, nous espérons que plus personne ne dira que la Germanie fait monter les prix par des achats massifs, comme il doit être entendu aussi que les Sarrois ne peuvent, dans ces conditions, réexpédier outre-Rhin la fraise achetée en Moselle.
Nous constatons que l'embouteillage d'il y a 15 jours, est singulièrement probant pour établir qu'une seule catégorie de marchands ne peut assurer le commerce d'exportation, nous pensons donc que plus personne ne demandera que celui-ci soit confié à un seul groupe à l'exclusion d'autres, nous espérons que toute facilité sera donne à ces derniers pour se mettre en règle avec la loi, comme sont prêts à le faire ceux auxquels il pourrait encore manquer quelques papiers.
L'article du 25 juin mentionnait enfin que pour lutter contre la concurrence de l'intérieur, une fabrique de conserves de la région avait offert d'acheter alors les 100 kilos de fraises à raison de 250 F. et estimait ne pouvoir augmenter d'un centime ce prix auquel le producteur ne se décidait pas à livrer.
Nous avons eu l'occasion de voir le 28 juin une expédition de fraises de Lyon faite à une fabrique de conserves du département et qui pensait sans doute pouvoir se fournir ainsi à de meilleures conditions qu'à Woippy ; l'envoi était fait dans des conditions absolument "réglementaires" : panier muni de papier qui le recouvrait, le tout soigneusement placé en d'authentiques "cageots".
Hélas! le chargement arriva dans un tel état d'altération qu'il n'était plus utilisable.
Nous déplorons sincèrement cet arrivage malheureux et prévenons ceux qui voudraient renouveler la tentative que ce n'est pas là la première expérience qui échoua. L'achat de la fraise de Woippy à son cours actuel eût été certainement beaucoup plus économique.
Terminons.
Nous souhaitons que cette réponse vienne clôre pour 1926 et à l'avenir la série d'attaques massives et de lourdes manoeuvres dirigées contre les producteurs de fraises et qu'ils sont lassés maintenant de voir se reproduire presque chaque année et sous des formes différentes lorsque la récolte bat son plein.
Nous avons la polémique commerciale en profonde aversion, elle énerve inutilement l'opinion publique, elle atteint rarement le but que se propose celui qui la déclenche et ne sert jamais sa cause.
Nous ajoutons que quiconque est sûr de soi et veut réellement l'intérêt de la collectivité pour laquelle nous devons travailler les uns et les autres, n'a pas à craindre de se faire connaître et d'agit à découvert.
Si telle est aussi l'opinion de l'auteur de l'article du 25 juin, si notre réponse ne l'a pas convaincu, nous l'invitons présentement à prendre rendez-vous sans retard avec le président de notre groupement et notre vice-président.
Que chacun puisse travailler en paix ! C'est notre voeu.
Que chacun reçoive selon ses peines et selon ses oeuvres ! Nous ne demandons pas autre chose. Nous y veillerons.
Le Syndicat des producteurs de fraises de Woippy. (LL)

Dimanche 4 juillet 1926
Etude de Me Tabary - Adjudication volontaire en détail ou par lots à Woippy d'une belle pièce de terre en nature de pré, d'une contenance d'environ 4 hectares aboutissant à la grande route de Woippy à Lorry-lès-Metz et se prétant à la plantation de fraises. Le lundi 12 juillet à 5 heures du soir au café le Lion d'Or chez M. Henri Wagner. (LL)

Mercredi 7 juillet 1926 1926
La vente des fraises et autres fruits à Metz par les producteurs.
On nous communique :
"D'après le compte rendu sur la fête des fraises à Woippy, des producteurs ou leur porte-parole auraient déclaré que devant la situation désa-vantageuse qui leur est faite sur le marché de Metz concernant les quantités minima mises en vente, ils s'abstiendraient de fréquenter le marché de Metz.
Peut-être certains producteurs ne sont-ils pas encore au courant des améliorations que l'administration envisage d'introduire. C'est ainsi que, en accord avec les représentants des producteurs, les quantités minima à vendre sur le marché place de la Cathédrale, seront réduites de 12 à 10 kg (pommes, poires, prunes, etc.), de 4 1/2 à 3 kg (fraises, cerises, raisins, etc.), et à 2 kg pour framboises, groseilles et pêches de pays.
Si toutefois la vente en gros ne peut se faire par les producteurs, ceux-ci auraient alors toute facilité de vendre leur production en petits paniers au marché mixte sur la place Saint-Etienne où les producteurs pourraient aussi y apporter des légumes. Ce marché qui se tiendrait de 9 à 11 heures serait donc à l'avantage tant des petits producteurs que des consommateurs. Jamais l'administration n'a envisagé la fermeture des marchés à partir de 9 heures. Et elle a toujours tenu le plus grand compte de leurs desiderata quand ils étaient exposés de façon compréhensible et conciliable avec les intérêts légitimes des contribuables messins et des consommateurs en général.
Les producteurs pourraient donc vendre en gros (limite de poids réduite) jusqu'à la fermeture du marché sur la place de la Cathédrale et quitter celui-ci pour vendre en de plus petites quantités sur la place Saint-Etienne de 9 à 11 heures. (LM)

Samedi 10 juillet 1926
La fin des fraises.
La récolte est à sa fin, d'autant plus que la marchandise devenait difficilement transportable, elle ne tente plus le commerce éloigné. Les prix sont de 80 à 75 cts à la production. La petite groseille laisse quelques beaux bénéfices. Revenons une fois de plus à notre conseil : ne pas se contenter d'une seule source de produits. (LL)

Vendredi 16 juillet 1926
Tentative de cambriolage.
Dans la nuit de lundi à mardi, des malfaiteurs, brisant une fenêtre, ont pénétré dans la salle du patronage. Puis, ayant élevé une sorte d'écha-faudage avec des bancs, ils ont brisé un carreau de la cuisine du presbytère, mais voyant de la lumière, ils se sont enfuis, abandonnant un pic de maçon, des clés et deux paniers de fraises volées ailleurs. (LL)

Dimanche 18 juillet 1926
Bellevue (Woippy). Fête patronale.
Le hameau de Bellevue est en liesse. La fête patronale a lieu aujourd'hui. C'est une belle petite fête comme on n'en voit qu'à la campagne. Ce qui rehausse son éclat, c'est le cadre magnifique dans lequel elle a lieu. la belle fôret, les prés verdoyants, cela suffit pour faire sortir les citadins de leur rues sombres et poussiéreuses. Aussi, tout le monde est-il le bien venu aujourd'hui à Bellevue. Allez-donc tous à Bellevue, vous ne le regretterez pas, vous y retournerez toujours à de pareilles occasions. Un ami de la fête campagnarde et de la nature. (LL)

Vendredi 27 août 1926
Registre du Commerce. Juillet 1926.
Catherine Remiatte, née Opfermann. Fruits. 18 rue de Metz. (LL)

Fièvre aphteuse : concours de Woippy annulé.

Dimanche 12 septembre 1926
Concours du Syndicat d'élevage du cheval de trait ardennais. (LL)
Acquittement.
M. Didier, poursuivi devant le tribunal correc-tionnel de Metz pour avoir renversé un enfant de cinq ans qui folâtrait place Chambière a été acquitté. Il a été établi que l'enfant jouant loin de toute surveillance s'était lui-même jeté contre le véhicule. ( LL)

Mardi 14 septembre 1926
CS Courcelles-sur-Nied bat Union de Woippy par 6 à 2. A la mi-temps 3 à 2. Belle partie pour un début de saison. (LL)

Dimanche 19 septembre 1926
Etude de Me Tabary. Le mercredi 20 septembre à 15 heures, au café Wagner, adjudication publique d'une belle maison située à Woippy avec tout le confort moderne, faisant anciennement partie de la propriété de M. Paul Sechehaye, avec jardins potager et d'agrément ainsi qu'une pièce d'eau y attenant. (LL)

Mercredi 22 septembre 1926
Souvenir Français.
Le comité de la section de Woippy du Souvenir Français a l'honneur d'inviter ses adhérents ainsi que ceux des sections voisines et toutes les personnes qui le pourront, a vouloir bien assister à la cérémonie commémorative annuelle qui sera célébrée le dimanche 26 courant à 15 heures en l'église de Woippy, en mémoire aux enfants de la localité et des militaires tombés au cours de la dernière guerre et dans les combats livrés en 1870 sur le territoire de la commune. (LL)

Mardi 28 septembre 1926
Le Souvenir Français en Moselle.
Woippy. A l'inverse de bien des gens, j'aime le recueillement de tout un village : La paix ambiante de toute la nature est plus propice que le brouhaha des villes pour se souvenir. Et les morts eux-même semblent préférer le silence aux marques de reconnaissance trop bruyantes et trop vite englouties, hélas! par l'éternel recommencement des réjouissances.
Tout se tait, tout s'harmonise, et l'oeil a l'espace infini des grands horizons de chez nous, pour se remémorer les sanglants combats de notre Histoire du terroir.
Hier, à Woippy, la cloche de l'harmonieuse église a longuement, tristement, lugubrement jeté le son grave de son appel. Dans chaque maison, dans chaque famille, cette cloche fut entendue. A 15 heures, l'église était pleine. De chaque côté du catafalque avaient pris place les drapeaux du S. F. de Woippy et Longeville. Après le chant des vêpres, M. l'abbé Barlier, aumônier militaire, monta en chaire. L'éminent orateur, avant de parler des morts, parla des vivants, et ce pour recommander à la générosité de tous les oeuvres militaires. Il fit un saisissant tableau du jeune homme jeté dans la fournaise des villes à un âge critique et sans expérience. Et comme un mendiant - oh! un digne mendiant ! - l'abbé Barlier passera tout à l'heure dans les rangs pour recueillir l'obole destinée à ses grands gosses.
Nous voudrions pouvoir donner ici "in extenso" le vibrant sermon du prêtre-soldat. Oh! comme sa voix chaude, persuasive et prenante fit pleurer bien des yeux. Des yeux de mères, d'épouses, d'enfants... et même de ces yeux un peu faibles maintenant qui virent jadis le feu des batailles... les yeux des vieux. Le sermon fut saisissant tant par le patriotisme généreux qui s'en dégagea que par la réalité troublante et poignante des scènes de guerre que dépeignit l'éloquent prédicateur. "Les croix blan-ches ont un langage bien éloquent", certes, et leur éloquence est profonde et va droit au coeur, puisque depuis des années, le peuple de Lorraine les fleurit des gerbes de ses champs et des prières de son âme. Oh! quel bel exemple que celui de Mme de Castelnau que cita l'orateur sacré. Voyant le curé de sa paroisse extraordinairement troublé et devinant - grâce à ce don superbe qu'ont les mères - qu'une affreuse nouvelle allait lui être annoncée, elle comprit et murmura seulement : - Lequel est-ce, Monsieur le curé?
L'abbé Barlier termina en rappelant qu'à côté de ces combats sanglants, il y a l'autre combat, où la victoire sera pleine, entière et éternelle. "La vie de l'homme, ici-bas, n'est qu'un combat".
Après un cantique très bien exécuté, M. le Curé de Woippy donna l'absoute.
Enfin le pèlerinage, ce pieux pèlerinage du souvenir que l'on trouve encore dans nos campagnes, où hommes , femmes, enfants, tout le village au grand complet, gravit lentement et en silence le chemin qui conduit au cimetière.
M. Mangenot, maire, accompagnait M. de Ladonchamps. Suivent la croix, les enfants des écoles, les deux drapeaux du S.F., l'"Union", de Woippy, qui exécuta de brillants morceaux, le clergé, les hommes et les femmes. Et tout ce monde marcha posément, silencieusement, jusqu'au cimetière. Dans le ciel perça quelques nuages et jeta sur cette foule fidèle au souvenir ses transparents rayons, semblant apporter un merci de ceux qui ne sont plus.
Au cimetière, M. de Ladonchamps, après avoir remercié M. l'abbé Barlier, M. le Curé, les jeunes gens de l'"Union" et toute la foule massée avec un pieux respect dans le champ des morts, prononça l'allocution suivante :
"Souvenez-vous, il y a 56 ans, en Lorraine et sur le territoire de notre commune, bien du sang a coulé au cours de ces combats et engagements des 27 septembre, 1er, 2 et 7 octobre 1870, époque qui semble peut-être lointaine pour les plus jeunes, mais où tombèrent sous Metz les soldats en si grand nombre que plus de 8000 succombèrent dans les ambulances de la Ville, tandis que soit en ce cimetière, soit dans les tombes éparses dans nos champs, reposent actuellement encore près de 450 combattants.
Et si au cours de la dernière guerre, notre région fut parmi celles les moins éprouvées, n'oublions pas les épreuves de 1870, où à Saint-Remy même, bien peu de maisons furent épargnées, où à La Maxe la localité fut presque anéantie par le feu.
C'est ainsi qu'à bien regarder les choses, l'existence des nations comme celles des individus est une suite de longs efforts et de pénibles épreuves. Il ne peut y avoir pour les peuples aucun moment d'abandon et surtout d'égarement qui n'entraîne les plus graves conséquences. Seules vivent et prospèrent les nations qui savent travailler et se souvenir fidèles à leurs morts dans le culte qu'elles leur rendent.
Et c'est pourquoi, au milieu des tombes de 1870 comme près du monument élevé aux combattants tombés pendant la dernière guerre et qui perpétuent leur mémoire à laquelle nous venons rendre hommage en même temps que nous rappeler notre devoir, nous devons avoir à coeur, nous qui passons, de prendre un plus fidèle engagement de mieux comprendre, de mieux nous souvenir, d'oublier nos préférences personnelles et de devenir toujours plus unis face à la frontière et pour notre France, afin qu'elle demeure libre et respectée."
Et dans ce cimetière, troublant le repos, la "Marseillaise" retentit.
Ce fut tout. Simple, intime comme doit l'être le souvenir aux morts, cette commémoration annuelle honore grandement les habitants de Woippy. (LL)

Samedi 2 octobre 1926
Demande de match.
Par suite de forfait tardif, l'Union de Woippy demande match pour dimanche prochain 3 octobre, terrain au choix. Télégraphier de suite à M. M. Gérard, Woippy. (LL)

Dimanche 10 octobre 1926
Fièvre aphteuse.
Les mesures d'interdiction sont levées à ... Woippy, Ste-Adèle, Ste-Agathe, et à l'exception des parcs de St-Eloy, St-Remy, et la ferme de Ladonchamps. (LL)

Mardi 12 octobre 1926
Espérance Metz Sablon bat Union de Woippy 2 à 1.
L'Espérance de Metz Sablon profitant de quelques dimanches libres qui lui restent avant les championnats de l'UJLL pour essayer ses joueurs, s'était rendu dimanche dernier à Woippy avec une équipe où figuraient pas mal de jeunes éléments. L'Union de Woippy alignait une équipe qui serait digne de figurer dans la première série de l'UJLL. Malgré ses jeunes équipiers, l'Espérance après une partie assez équilibrée réussit néanmoins à s'assurer la victoire. (LL)

Dimanche 17 octobre 1926
Union de Woippy I contre CAM (a) (Cercle Athlétique Messin) à Woippy à 15 heures. Ce match attirera sur le terrain de Woippy tous les sportifs de la région. (LL)

Samedi 20 novembre 1926
Vol de bicyclette.
M. Eugène Breneur, 52 ans, charron à St-remy, commune de Woippy, était entré au café Bombardier à St-remy vers 17 h 30 laissant sa bécane devant l'auberge. Pendant les quelques instants qu'il passa à se désaltérer, une petite auto quadrillette vint se ranger au bord de la route et les occupants de la voiture chargèrent le vélo et disparurent à toute vitesse. Il a été impossible de prendre le numéro de la voiture et les auteurs du larcin sont inconnus. La bicyclette était à l'état neuf d'une valeur de 300 F., porte la marque "Internationale", elle est peinte en noir, selle cuir jaune, guidon redressé, poignées en bois, plaque d'identité au nom de M. Breneur. (LL)

Mardi 30 novembre 1926
Ecrasé sur la voie.
Dans la matinée du 28 novembre vers 7 h 15, le cadavre du sieur Auguste Etienne, né le 10 novembre 1895 à Trois-Fontaines a été trouvé écrasé sur la voie de marchandises non loin de la gare de Woippy. D'après les papiers trouvés auprès du cadavre, il y aurait eu suicide. Le désespéré était domicilié à Rombas, 31a, rue Wilson. (LL)

Dimanche 5 décembre 1926
Le progrès.
Depuis hier samedi, les cloches de l'église sont actionnées à l'électricité. C'est un progrès dont se félicite la population.

Usine de Hagondange.
Samedi vers 13 h 30, à l'atelier central mécanique, un bassin contenant de la laque liquide servant à isoler les câbles a fait explosion. Trois jeunes ouvriers qui travaillaient à proximité ont été atteints par les jets du liquide en ébullition. Leurs vêtements ont pris feu. Ils ont été transportés à l'hôpital. L'état de l'un d'eux est extrêmement grave. (LL)

Mardi 7 décembre 1926
Lucien Munier qui avait été transformé au moment de l'explosion en une torche vivante, vient de succomber à l'hôpital de l'usine de Hagondange après d'atroces souffrances. Munier était âgé de 18 ans et habitait chez ses parents à Woippy. (LL)

Jeudi 9 décembre 1926
Machine à boxer.
Au cours de son travail dans une entreprise de la route de Woippy, l'ouvrier Georges Pfaff a reçu d'une machine-outil un terrible "crochet à la mâchoire" qui a nécessité son admission à l'hôpital. (LL)

Samedi 18 décembre 1926
La soirée de l'Union de Woippy.
La phalange artistique de l'Union de Woippy qui clôtura l'an dernier sa saison théâtrale par la célèbre revue "Tartarin chez les fraisiers" qui fut un triomphal succès, offrira dimanche prochain 19 courant à 20 heures dans la salle Wagner, a ses membres, amis et bienfaiteurs, sa première séance récréative de la saison d'hiver.
Judicieusement établi par la commission des fêtes, le programme comprend la gentille comédie "Ni fleurs, ni couronnes", et la folle-vaudeville "Le secret de Pardhaillan". Ces deux pièces ne manqueront pas de mettre en relief la valeur des jeunes artistes qui ont fait tous leurs efforts pour interpréter leur rôle d'une façon impeccable, et l'assistance, qui, nous n'en doutons pas, sera très nombreuse, ne leur ménagera pas ses applaudissements.
La fanfare de la Société, sous la direction de son dévoué chef, contribuera à rehausser l'éclat de cette soirée en faisant entendre les plus jolis morceaux de son répertoire.
Aux entractes, le sympathique propriétaire du "Lion d'Or" ne demandera pas mieux que de rafraîchir les gosiers altérés, en leur servant d'excellentes consommations à des prix raisonnables. (LL)

Dimanche 19 décembre 1926
LES AUTEURS LORRAINS.
Bibliographie analytique de l'histoire de Metz pendant la Révolution.
M. René Paquet d'Hauteroche vient de publier son ouvrage si impatiemment attendu, intitulé : Bibliographie analytique de l'Histoire de Metz pendant la Révolution (1789-1809), imprimés et manuscrits.
Depuis vingt ans et plus, ceux qui chez nous, ont le culte de l'histoire locale, savaient que l'auteur travaillait à cet ouvrage. Les habitués de notre Bibliothèque et de nos Archives municipales et départementales, l'ont vu à l'oeuvre, compulsant des centaines et des centaines de dossiers, prenant des notes en silence, lentement, méthodiquement. Ils s'attendaient à quelque chose de bien, de très bien, mais M. René Paquet d'Hauteroche a donné mieux encore. Son travail est présenté en deux forts volumes in-4°, comportant plus de 1 500 pages de textes très fin. La Révolution française a été à Metz, comme ailleurs, une période de vie intense, étrange, variée. Vouloir en décrire l'histoire serait une entreprise chimérique ; les éléments sont trop disparates pour qu'il soit possible d'en établir une impartiale synthèse.
M. René Paquet d'Hauteroche a un sens trop profond de l'histoire pour ne l'avoir point compris. Ce n'est donc pas une histoire de la Révolution que l'auteur nous présente, mais la description de tous les documents imprimés ou manuscrits de cette époque, qu'il a rassemblés, au prix d'un long et patient labeur. Il en fait une analyse souvent fort détaillée, quand les documents cités présentent quelque intérêt, et , par ce procédé, il évite aux chercheurs de l'histoire, la peine de poursuivre plus avant leurs investigations.
Les matières sont groupées en 90 chapitres dont la table (pages 1502-04) facilite grandement les recherches.
Ajoutons encore que l'auteur a eu la patience, son oeuvre terminée, d'établir l'index alphabétique des noms propres cités : cet index, à lui seul, occupe les 118 dernières pages.
M. René Paquet a abandonné, pour cette importante publication, le pseudonyme de "Nérée Quépat", sous lequel il avait écrit jusqu'ici. Grand chasseur devant l'Eternel, M. René Paquet publiait, dès 1871, une brochure intitulée : "Le chasseur d'alouettes au miroir et au fusil", chez Goin, à Paris. Chez le même éditeur, il faisait paraître, en 1873, une "Monographie du Chardonneret", puis une "Monographie du Cini", en 1875, et l'"Ornithologie au Salon de peinture de 1876" à Paris, chez Baillière, où avait paru, en 1874, son "Ornithologie parisienne ou Catalogue des oiseaux sédentaires et de passage qui vivent à l'état sauvage dans l'enceinte de la ville de Paris".
Enfin, dans ce même ordre d'idées, M. René Paquet a publié deux brochures sur "La chasse au filet" ; puis, chez Baillière, à Paris, et Vanière-Sidot, à Metz, en 1899, une "Ornithologie du Val-de-Metz, catalogue des oiseaux sédentaires et de passage, qui vivent à l'état sauvage sur le territoire de Woippy et d'autres localités voisines". Tous ceux qui s'intéressent à la Faune de notre région ont recours à ce travail critique très savant et très complet. Les folkloristes lisent aussi les "Chants populaires messins recueillis dans le Val-de-Metz en 1877, par Nérée Quépat" (Champion, Paris, 1878). La même année, l'auteur publiait à Metz chez Sidot l'"Histoire du village de Woippy, près Metz", "localité où se sont écoulées les plus heureuses années de ma vie", écrit-il, et, dans ce travail, il fait preuve des qualités essentielles du véritable historien : recherche directe des sources, groupement des faits, presque pas de commentaires.
C'est dans cet esprit que l'auteur a également écrit, en 1880, ses "Recherches historiques sur la grande Thury, près Metz", et c'est ce même esprit qui a présidé à l'important travail qu'il fit paraître, en 1887, à Paris chez Picard, et à Metz chez Sidot, et qui a pour titre : "Dictionnaire biographique de l'ancien département de la Moselle". L'auteur déclare modestement n'avoir voulu que compléter la "Biographie de la Moselle" de A. Bégin (1829-32). Or, celui-ci n'a donné qu'un nombre très restreint de biographies, alors que M. Nérée Quépat a donné un travail d'ensemble fort étendu, avec des indications bibliographiques aussi complètes que possible. Cet ouvrage est un des livres de chevet indispensable à quiconque s'occupe de notre histoire locale, et je n'hésite pas à reconnaître que c'est le "Dictionnaire biographique" de M. Nérée Quépat que j'ai été appelé à consulter le plus souvent jusqu'ici parmi les livres de notre Bibliothèque municipale.
La "Bibliographie analytique de l'histoire de Metz pendant la Révolution" présente les mêmes caractères, les mêmes qualités, la même utilité.
Par un labeur méthodique, poursuivi sans faiblesse pendant près d'un quart de siècle, M. Paquet d'Hauteroche a rassemblé la plus grande partie des sources de l'histoire de Metz pendant la Révolution et il s'est mérité, par là, non seulement la gratitude des savants et des chercheurs, mais aussi celle de sa chère ville de Metz et de la France.
Par son importance, sa méthode rigoureusement scientifique et la richesse de sa documentation, l'oeuvre historique de M. René Paquet d'Hauteroche ne peut être comparée qu'à celle des Bénédictins, auteurs de "l'Histoire de Metz", et à celle d'Auguste Prost.
Dans l'oeuvre de M. Paquet d'Hauteroche, il convient encore de signaler une particularité qui en accroît la valeur :
Les travaux qu'il a publié, et dont nous avons énuméré les plus marquants, ont été écrits depuis l'annexion, et ils l'ont été aux portes de Metz, à Woippy, dans un domaine familial modestement appelé "Le Rucher".
Dans ce Rucher, une abeille laborieuse a accumulé ses richesses historiques, en butinant, un peu partout, avec ardeur, et le bourdonnement de ses ailes a toujours chanté, ici, la chanson française. Cette chanson a eu le don de ne point choquer les maîtres étrangers de ce pays pendant près d'un demi-siècle. On ne dérange pas une abeille dans sa ruche, on se borne à l'admirer.
Et c'est ainsi que "Le Rucher" de Woippy est resté, malgré l'annexion, ce que Barrès eût appelé un "bastion de l'Est".
Roger Clément, Conservateur de la Bibliothèque et des Musées de Metz. (LL)

Jeudi 30 décembre 1926
Voleur puni.
Au mois de juin dernier, un certain Jean Holder, âgé de 27 ans, s'était approprié à Devant-les-Ponts, huit accessoires en plomb et bronze appartenant à la fabrique de conserves Vogel. Il y avait pour 80 kg de métal. Le vol qui était lourd a entraîné une condamnation lourde aussi et, Holder comparaissant hier devant le tribunal correctionnel de Metz a été condamné à un an de prison ferme. (LL)

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