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  Dernière mise à jour : 6 février 2016

Fête des Fraises 1959

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Journal "Le Républicain Lorrain", lundi 22 juin 1959
LA FÊTE DES FRAISES À WOIPPY
• Sous un chaud soleil d'été, Woippy a connu, dans une ambiance de kermesse, la plus belle peut-être de ses fêtes des fraises. Avec son corso fleuri, la renommée du fruit qu'elle a pour but de célébrer, la foule innombrable qu'elle attire, elle est bien le digne pendant de la fête messine de la Mirabelle.
• Placée sous le patronage du « Républicain Lorrain », cette 29e fête des fraises a donc bénéficié d'un temps exceptionnellement chaud, annonciateur de l'orage qui devait éclater plus tard. Trop tard, heureusement, car la plus grosse partie de la fête était passée à ce moment. Venus de toute la région, de Metz surtout, les visiteurs se pressaient à tel point que dans les rues le cortège des chars et des sociétés de musique eut bien du mal à se frayer un passage. Le service d'ordre était bien fait cependant et, en définitive, tout se passa très bien...
• L'ordre des manifestations, tel que le prévoyait le programme, se déroula sans heurt : réception des sociétés de musique, des invités d'honneur, dépôt de gerbe au monument aux morts, etc. Mais le clou en était sans conteste le défilé. Dans la rue principale de la cité des fraises, boutiques et manèges s'étaient installés à grand renfort de disques hurlant les derniers succès à la mode. Les chalands s'agglutinaient, attirés par le bagout des crieurs des loteries.
• M. Debs, le nouveau maire, entouré de son conseil municipal, accueillit les personnalités invitées MM. Mondon, député-maire de Metz ; Gustave Barthélemy, conseiller général, maire de Maizières-lès-Metz ; le capitaine Taupenot et l'adjudant-chef Hombourger, de la gendarmerie ; d'autres maires de communes amies MM. Wiltzius, de Semécourt ; Arnould, de Norroy ; Gircourt, de Plesnois ; Hulo, adjoint au maire de Lorry-lès-Metz et président de la Coopérative des producteurs de fruits de cette localité. Au monument aux morts, on notait également la présence de M. l'abbé Bémer, curé de Woippy, et son vicaire, M. l'abbé Fristot.
• Conduit par le corps des sapeurs-pompiers sous les ordres du sous-lieutenant Hubsch, précédés de voitures à haut-parleur (dont celle de la brigade routière de la gendarmerie), le cortège s'ébranla entre une double haie ininterrompue de curieux applaudissant les chars, séparés par les sociétés musicales : l'Harmonie Ste-Barbe, de Novéant ; la Jeune Lorraine, de Saulny ; la Renaissance, de Devant-les-Ponts ; l'Union de Woippy, bien entendu, et la Renaissance, de Moyeuvre.
• Quatre chars seulement, mais combien réussis ! celui de la société d'aviculture « Le Progrès » : un puits fleuri de géraniums et duquel, un peu plus tard, devait partir l'envol des pigeons émergeant de la margelle, telle la Vérité ; celui du Football-Club, avec les sept nains de Blanche-Neige, celle-ci étant personnifiée par la reine du F.C.W., Mlle Marianne Tura ; celui de la section locale des A. C. « Malgré-Nous » et réfractaires, sur lequel la Marianne républicaine, coiffée du bonnet phrygien et deux fillettes costumées l'une en Lorraine, l'autre en Alsacienne, entouraient deux énormes « francs lourds » ; celui de la Reine des Fraises, enfin, avec Sa Majesté, Mlle Michèle Dartevelle, et ses accortes suivantes, Mlles Monique et Colette Gnad, souriantes jumelles qu'il doit être bien difficile de reconnaître l'une de l'autre. Ce dernier char représentait une fusée pointée vers la Lune et constellée de cadrans, sur laquelle avait été installé un petit chien bien intimidé de s'identifier ainsi à la célèbre « Laïka ».
• Les personnalités, après le cortège, furent les hôtes de la municipalité au cours d'un vin d'honneur auquel assistèrent aussi les gracieuses reines du Football et des Fraises. Pendant ce temps, au stade municipal, plusieurs équipes (Mondorf-les-Bains, Châtel-Saint-Gerrnain, Entente Fleury-Orny et F. C. Woippy) se disputaient un tournoi dont le coup d'envoi avait été donné par Mlle Dartevelle, qui ouvrit également le bal en fin d'après-midi. Et lorsque l'orage éclata, la fête était finie... Pour son succès on ne peut que féliciter ses organisateurs, le Syndicat d'Initiative et la Coopérative agricole des producteurs de fruits de Woippy, MM. Jean et Pierre Kopp.

La Reine des Fraises, Mlle Michèle Dartevelle,
entourée de ses demoiselles d'honneur, Mlles Colette et Monique Gnad


Le char « Franc lourd » des Anciens Combattants, Malgré-Nous et Réfractaires.


Le char du Football-Club de Woippy.


Le char de la société d'aviculture « Le Progrès », le lâcher de pigeons.

Journal "Le Lorrain", lundi 22 juin 1959

La reine et ses demoiselles d'honneur déposent une gerbe devant le monuments aux morts (Photos E. M.)


Les autorités étaient assemblées sur le parvis de l'église, lors de la cérémonie du souvenir.


La foule s'était massée autour du char des aviculteurs, espérant en un pittoresque lâcher de pigeons. Las, pourtant ! Les élégants voyageurs ailés s'évadèrent un à un, rompant le charme du spectacle.


Le char de la reine.
WOIPPY en liesse a fêté les fraises avec le faste retrouvé d’antan

Le ciel, qui n’en finissait pas de rouler sa menace d’orage au-dessus de la foule promenant se paresseuse curiosité dans l’atmosphère surchauffée de ce dimanche de juin, s’est contenu le temps qu’il fallait à la fête pour dérouler le plus riche de ses rubans chamarrés. La fraise, reine de cette journée, s’était prudemment retranchée dans les coins d’ombre et de fraîcheur et rougissait d’aise aux honneurs qui lui étaient faits.
Woippy s’était sentie submergée dès les premières heures de l’après-midi par le flot des visiteurs, qui ne voulaient rien perdre du spectacle que le Syndicat d’Initiative local leur avait préparé.
Ils ont tout de suite été conscients que les choses allaient connaître le faste retrouvé des heureuses années d’antan, tant il y avait de couleurs, de gaîté, d’animation bruyante dans les différents quartiers de la cité, tant également les organisateurs des réjouissances avaient mis de sérieux dans l’élaboration du programme de cette fête des fraises 1959.

PRELUDE AU VERITABLE DIVERTISSEMENT

Les rues grouillaient de monde depuis longtemps déjà lorsque les premières sociétés de musique invitées parvinrent au lieu de la réception. Il y avait là l’Harmonie Sainte-Barbe de Novéant, la Jeune Lorraine de Saulny, la Renaissance de Metz-Devant-les-Ponts et la Renaissance de Moyeuvre-Grande, qui furent accueillies par les musiciens de l’Union de Woippy.
Un moment plus tard, c’était au tour des personnalités conviées à participer à la manifestation de recevoir les souhaits de bienvenue de la part de M. Debs, maire de Woippy ; des membres de son conseil municipal ; de M. Jean Kopp, président de l’Union des Coopératives agricoles et de tous les membres de l’Union.
Dans le groupe qui devisait amicalement on reconnaissait MM. Mondon, député-maire de Metz ; Barthélemy, maire de Maizières-lès-Metz ; Wiltzius, maire de Semécourt ; Arnould, maire de Norroy ; Gircourt, maire de Plesnois ; Hulo, adjoint au maire de Lorry-lès-Metz ; le capitaine Taupenot, commandant la compagnie de gendarmerie de la Moselle ; l'adjudant-chef Hombourger et plusieurs présidents d'associations du val messin.
C'est alors qu'un remous se produisit au sein de l'aimable assemblée, car approchait le charmant trio que constituaient Mlles Michèle Dartevelle, Colette et Monique Gnad, la reine des fraises et ses demoiselles d'honneur.
Toutes trois récurent l'hommage qui était dû à leur rang et prirent la place d'honneur dans le cortège qui les mena vers le monument aux morts, où allait se dérouler une brève cérémonie du souvenir, en présence de M. l'abbé Bémer, curé de Woippy ; de M. l'abbé Fristot, vicaire, et du corps des sapeurs-pompiers local, sous les ordres du lieutenant Hubsch.
Après la sonnerie aux morts exécutée par la Renaissance de Moyeuvre, la reine et ses demoiselles déposèrent une gerbe. La minute de silence de circonstance précéda « La Marseillaise ».
Il s'agissait des actes officiels de la manifestation, du prélude au véritable divertissement qui allait suivre : le défilé des sociétés et des chars tout au long d'un itinéraire judicieusement tracé.

Sautes d'humeur des pigeons et du…temps.
Le cortège se dessina rue Leclerc. En tête, les sapeurs-pompiers et leur drapeau, suivis de l'Harmonie Ste-Barbe de Novéant, du char du « Progrès » composé par les aviculteurs, de la Jeune Lorraine de Saulny, du char du FC Woippy, sur lequel sept petits lutins menaient une sarabande effrénée autour de la reine du FCW, Mlle Marianne Tura, de la Renaissance de Devant-les-Ponts, du char des AC Malgré-Nous et Réfractaires, symbolisant l'époque du « Franc lourd », l'Union de Woippy et la Renaissance de Moyeuvre, enfin, annonçant le char de la reine des fraises.
Le défilé recueillit les applaudissements et les éloges des curieux qui lui composèrent une double haie d'honneur sur le périple dont le dernier méandre se terminait à l'hôtel de ville.
Le dernier acte de ce spectacle populaire s'accomplit devant la mairie. Les aviculteurs avaient prévu un lâcher de pigeons, en apothéose. Le pittoresque de cet envol fut un tantinet nuancé par le regret que mirent les élégants voyageurs ailés à quitter leur cage, en l'occurrence une margelle de puits délicieusement décorée. Ils prirent en effet, un malin plaisir à s'évader un à un, ce qui eut pour effet de rompre le charme d'un essor que l'on aurait désiré groupé. Mais n'est-ce pas l'intention qui compte ?
Une réception suivi dans les salons de l'hôtel de ville, réception au cours de laquelle des toasts furent portés à la « prospérité » de la fraise dans le val messin et au succès toujours plus grand de la fête traditionnelle.
Le sport, pour certain la danse pour d'autres fut l'occasion de conclure selon les convenances. Encore faut-il émettre une réserve en ce qui concerne la part de plaisir des amateurs de football qui furent dans l'obligation de mettre prématurément un terme a leurs enthousiasmes sportifs, les écluses célestes s'étant brusquement ouvertes pour arroser d'abondance le théâtre des exploits des équipes en présence.
La déception fut cependant de courte durée et, dans la soirée, tout le monde avait oublié cette petite saute d'humeur du temps.


Le char du "Progrès" (photographie prise en bas de Nachy)

Programme de la Fête des Fraises 1959




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