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Woippy du fond des livres...
Lundi 22 juillet 1861 :
Promenade du côté de Woippy, Fèves et Norroy

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Bulletin de la Société d’Archéologie de d’Histoire de la Moselle.
(Extrait ) 1862 - page 99.


M. Paul Purnot ravive, par son charmant compte rendu, les souvenirs agréables qu'a laissés chez tous ceux qui l'ont faite, la promenade que la Société a dirigée, l'an dernier, du côté de Woippy, Fèves et Norroy.

Le 22 juillet fut le jour choisi pour une seconde promenade de notre Société en 1861. La sérénité de l'atmosphère, qui présageait une belle journée, fit que nous nous trouvâmes ce jour-là plus nombreux que d'ordinaire au lieu du rendez-vous ; aussi les charmes d'une aimable et joyeuse compagnie, un beau soleil d'été et surtout l'intérêt des localités que nous devions visiter, nous promettaient une agréable promenade ; cette attente ne devait pas être trompée.
Notre but était de nous diriger d'abord sur Woippy, de jeter un coup d'œil rapide sur son vieux château, puis de gagner, par Semécourt, Fèves dont la charmante église devait fixer notre attention ; de Fèves nous devions nous rendre à Norroy-le-Veneur pour y visiter sa curieuse église fortifiée. On se proposait, pour compléter la promenade, de se rendre aux carrières de Jaumont, que leurs vastes proportions et leur situation pittoresque au milieu des bois rendent dignes d'une visite.
La distance qui sépare Metz de Woippy est rapidement franchie ; en entrant dans le village nous ne pouvons nous empêcher de jeter lui coup d'œil sur ce don magnifique d'une âme pieuse, cette gracieuse église qu'on est étonné de rencontrer dans une aussi modeste commune. Non loin de l'église ou peut voir une maison-forte, nommée dans la localité la haute maison ; un puissant contrefort qui monte jusqu’aux deux tiers de l'édifice, des créneaux, des fenêtres ornées de trèfles, une porte garnie de trois écussons attirent les regards. Nous donnons un regret à cet édifice, que le temps ne nous permettait pas d'examiner en détail, et nous continuos notre route. A l'autre extrémité du village nous mettons pied à terre devant une épaisse muraille de peupliers qui nous laisse à peine entrevoir une construction élevée, noircie par le temps et les toits coniques de tourelles isolées. Nous franchissons d'anciens fossés et une porte étroite nous donne accès dans la cour du château. Les braves paysans qui y demeurent s'empressent de nous faire les honneurs de leur domicile. Notre curiosité est en peu d'instants satisfaite, car le château a fort peu d'importance et n'offre rien de bien remarquable. Il se compose d'un édifice presque carré, assez élevé, qui ne porte aucune trace d'un système quelconque de défense ; un mur d'enceinte, dont les murailles sont parallèles à celles du château, forme autour de lui une cour régulière et peu spacieuse ; aux quatre angles de ce mur s'élèvent des tourelles fort basses recouverte de toits coniques en ardoises ; tout autour du mur d'enceinte règnent encore les anciens fossés. L'intérieur du château n’offre de curieux que la salle du rez-de-chaussée, qui est voûtée et soutenue par un pilier unique placé au centre; elle est actuellement divisée par des cloisons. En sortant, nous remarquons à la porte du mur d'enceinte les traces du pont-levis qui s'y trouvait autrefois.
Rien ne pouvait nous retenir plus longtemps à Woippy ; ce village est aussi pauvre en monuments qu'en souvenirs archéologiques, et quand on parle de son histoire, on ne cite guère que certains procès de sorcellerie qui y firent grand bruit autrefois et se terminèrent par le bûcher, tristes et sanglants témoignages de la crédulité naïve de nos ancêtres. Nous nous empressons donc d'aller à des objets plus dignes de notre étude et nous nous dirigeons vers Semécourt. Chemin faisant notre Président, toujours soigneux de signaler ce qui pourrait échapper à l'attention de ses compagnons de route, nous indique la direction de la grande voie romaine qui, par la rive gauche de la Moselle, conduisait de Metz à Trèves ; le sol est loin d'en avoir enfoui les dernières traces ; on peut même dire que des six grandes routes romaines qui desservaient notre pays, c'est la mieux conservée ; à la hauteur de Semécourt, elle est placée à peu de distance de la ligne ferrée de Thionville et suit assez longtemps une direction parallèle a cette voie. (...)

( Collection Bibliothèque-Médiathèque de Metz )


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