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Charles GAUTIEZ, Architecte
1809 - 1856

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Journal "Le Vœu National", mercredi 13 août 1856

- Un triste événement a péniblement impressionné dimanche une partie des nombreux promeneurs de l’Esplanade. Un homme, honorablement connu par son caractère et son talent comme architecte, M. Gautiez écoutait avec sa famille le concert du soir, lorsque tout à coup il pâlit et chancela en se plaignant d’une vive douleur au côté gauche. Aussitôt on s’empressa autour de lui, et l’on conduisit le malade dans la plus proche pharmacie ; mais tous les secours de l’art étaient impuissants contre le coup cruel qui venait de frapper notre concitoyen. Avant d’être arrivé dans son domicile, M. Gautiez succombait à la rupture d’un anévrisme. Sa mort est pour tous les siens - il était père de cinq enfants -, pour notre ville, pour l’art, une perte profondément douloureuse.
Le convoi funèbre et la messe d’enterrement de M. Charles Gautiez, mort subitement sur l’Esplanade de cette ville, avant-hier dimanche, auront lieu demain mercredi à dix heures du matin, dans l’église Sainte-Ségolène, sa paroisse.
Les personnes qui l’ont connu et qui, par omission n’auraient point reçu de billet d’invitation, sont priées, de la part de la famille de vouloir bien se considérer comme invitées par cet avis.


NOTICE SUR FEU CHARLES GAUTIEZ, ARCHITECTE,
PAR M. F. BLANC,
Lue à la Séance publique du 10 mai 1857 de l'Acédémie Impériale de Metz.

Messieurs,

Charles Gautiez est né à Metz en 1809. II fit ses études au collège, et après avoir suivi avec fruit les cours de l’Ecole municipale de Dessin, il se rendit en 1828 à Paris, près de son frère aîné, pour y étudier l'architecture. Il fut attaché à l'administration de la construction de la Madeleine, sous M. Alary. Les détails de ce grand monument l'initiaient aux beautés d'un art difficile ; la construction de divers hôtels et bâtiments particuliers était, en même temps, soumise à sa surveillance : ainsi, par une éducation heureusement combinée, il se livrait, à la fois, à l’étude esthétique et aux applications matérielles de l'art auquel il se destinait.
Après trois ans passés dans les rudes labeurs du cabinet et des chantiers, Charles Gautiez revint à Metz en 1831 et s'associa avec son frère aîné. Ils exerçaient alors ensemble, la profession d'architectes. Charles se faisait déjà remarquer par son habileté à distribuer l'intérieur d'une maison. Un esprit d'arrangement, de prévoyance, de bon goût, semblait lui dicter tous ses projets ; mais à cette époque il n'avait point encore abordé l'architecture extérieure ou monumentale et rien même ne semblait indiquer qu’elle dût devenir un jour sa spécialité.
Jusqu’à présent l'artiste ne s'est pas encore révélé et je me hâte de passer sur ces détails. En 1838, les frères Gautiez, envisageant une autre direction d’un œil sûr, réunissent leur fortune, délaissent leurs travaux pour l'industrie métallurgique et fondent, dans l'arrondissement de Briey, les forges de Sainte-Claire. Charles ne contribua pas peu à la création de ce groupe de quatre hauts-fourneaux et d’une forge, dont l'agglomération bien raisonnée, aida puissamment au succès de l'entreprise. Mais une fois l'établissement en voie de formation et fourneaux mis à feu, Charles Gautiez fit retour à ses idées de prédilection, et laissant à son frère, dont il resta l’associé, la conduite de l’usine, il revint se fixer à Metz pour se livrer entièrement à l'architecture. Ceci se passait en 1842.
Ce retour de Ch. Gautiez à sa direction première semble justifier ces observateurs qui ont avancé que, dans les familles, les facultés spéciales se transmettent moins par filiation continue qu'intermittente. Son père, en effet, ne s'était jamais occupé d'architecture ; mais deux de ses ancêtres maternels avaient exercé à Metz la profession d'architecte avec une grande distinction : ils portaient le nom de Louis, et ce nom reste attaché, non seulement aux souvenirs de la construction du château de Frescati, dont les derniers vestiges ont disparu vers 1800, mais encore à deux des plus remarquables édifices de notre ville, le portail de Saint-Clément et celui de Saint-Vincent (1).
Quoi qu'il en soit de la valeur de cette théorie, Ch. Gautiez, en entant en lice, pouvait produire d'honorables titres héréditaires en attendant qu'il eût conquis lui-même, ce qui vaut mieux, ses titres personnels.
Son premier travail, celui qui attira sur lui l'attention publique, fut la construction de l'hôtel d'Hunolstein, rue des Parmentiers, qu'occupa depuis la recette générale des finances. L'éloge de l'architecte se trouva, dés lors, dans toutes les bouches ; et je crois que c'est de là que datent les rapports de Ch. Gauliez avec notre honorable collègue M. Lucy (2), homme de beaucoup de goût et de talent, qui le poussa vers l'architecture monumentale, et dont les excitations ne furent pas sans influence sur la suite des travaux.
Bientôt la communauté des sœurs de Sainte-Chrétienne lui confia l’exécution de la chapelle de la rue de l'Évêché : voilà enfin une voie nouvelle ouverte aux spéculations de son esprit et aux élans de son cœur naturellement pieux ! Jamais encore il n'a étudié sérieusement le style affecté aux édifices de ce caractère ; les documents, les ouvrages estimés, qui depuis ont paru sur cette matière, lui manquent ; les ouvriers exercés a ce genre de travail vont aussi lui faire défaut : rien ne l'arrête. Il choisit le style ogival du quinzième siècle, l'ogival fleuri, et se lance résolument dans cette architecture religieuse, à laquelle il va devoir tout à l'heure sa réputation.
Ce coup d'essai fut généralement trouvé remarquable. Le style il est vrai manque d'unité, et quelques parties de l'édifice accusent de l'inexpérience : mais on admira la richesse d'ornementation de l'ensemble et surtout l'extrême élégance de la composition.
L'église de Woippy, due à la libéralité de Mlle Marcus, signala un progrès dans l’œuvre de l'artiste. Exécutée en style du quatorzième siècle, ogival rayonnant, on y rencontre peut-être bien encore quelques lourdeurs de détails, quelques parties d'un goût douteux, mais en somme, elle est plus pure de style que la chapelle de Sainte-Chrétienne, et c'est en cela qu'est le progrès.
Il va se manifester mieux encore. Avant même que l'église de Woippy fût terminée, Ch. Gautiez jetait les fondations de l'Asile de Sainte- Constance, dans la conception duquel l'architecte semble s'être inspiré du fondateur. C'est que rien de ce qu'il y a d'élevé dans l'âme humaine n'est stérile : la sainte et généreuse douleur du père a fécondé la pensée de l'artiste, et l'art a dignement répondu à la charité !
Sainte-Constance, construite dans le plus pur style roman du douzième siècle, est un chef-d'œuvre et on apprendra sans étonnement que les dessins en figurent dans les cartons de modèles à l'école des Beaux-Arts de Paris. C'est un honneur assez rare, et qui n'est dispensé que de loin en loin aux architectes contemporains. D'ailleurs Ch. Gautiez comprenait ce que valait cet édifice, et, dans sa modestie , il le croyait supérieur à tout ce qu’il avait fait jusque-là. Un soir, par un clair de lune magnifique, il voulut lui-même me le faire visiter. Nous en parcourûmes le cloître, la jolie chapelle et jusqu'à la crypte destinée à la sépulture des fondateurs ; puis revenant à l'extrémité opposée, près de la tourelle des Baudoche, conservée là comme un délicieux spécimen de l’architecture du quinzième siècle, nous embrassâmes d’un seul regard cet ensemble si élégant, si simple et si calme, auquel la nuit et le silence ajoutaient un charme de plus. « Hé bien me dit-il qu’en pensez-vous ? – Je pense que Jean Paul, ce rêveur allemand qui a défini l'architecture une harmonie glacée, a eu raison. - Je ne sais pas, me répondit-il, si la définition est bien bonne ; mais je vous remercie d'avoir prononcé le mot d'harmonie. C’est en effet à l’harmonie que j’ai visé : maintenant que je sais où elle se trouve, j'espère faire mieux. Il tint bientôt parole : le petit séminaire de Montigny-lès-Metz lui en fournit l'occasion. La façade et l'ensemble des constructions appartiennent au style roman du commencement du douzième siècle : l'élégance et la sobriété des lignes en sont remarquables. La chapelle, de proportions plus grandes que celle de Sainte-Constance, de style ogival plus récent d'un siècle, ne le cède en rien à celle-ci pour la pureté et l'harmonie du dessin. On sent que l'artiste est maître de lui, qu' il marche dans sa force ; et cette force se révèle non seulement par le grandiose de l'ordonnance extérieure, mais encore par la distribution générale de l’édifice qui, dans toutes ses parties, unit la commodité à la simplicité.
Mais c'est surtout dans sa dernière œuvre qu'il a été donné à Ch. Gautiez de se surpasser lui-même et de faire oublier, pour ainsi parler, tout ce qu'il avait produit jusque-là. Le couvent, à peine achevé aujourd'hui, des dames du Sacré-Cœur, à la Basse-Montigny, laisse bien loin derrière lui tout ce que l'architecte avait fait auparavant. En visitant cette construction on ne sait ce que l'on doit le plus admirer, ou l’élégante simplicité des formes de l'ensemble, ou la hardiesse pleine de grâce et de légèreté de la chapelle. Celle-ci peut être comparée, sans désavantage, à tout ce que l'art du treizième siècle a produit de plus parfait.
L'artiste eût été plus loin encore, à en juger par le projet d'église qu'il avait étudié pour Charleville. Les dessins nous sont restés : ils sont des plus remarquables. Ce magnifique projet a été, à grand regret, abandonné par le conseil municipal de Charleville, dans la crainte qu'il n'entraînât à une trop forte dépense. Cette décision fut prise huit jours avant la mort de Ch. Gautiez : elle l'affecta profondément. Le maire la lui fit connaître dans les termes les plus flatteurs, en le chargeant d'établir aussitôt un nouveau projet qui rentrât dans les ressources dont la municipalité pouvait disposer. Ch. Gautiez n’y put mettre la main : mais ce projet, aujourd'hui définitivement adopté, a été dressé par M. Racine, son beau-frère et depuis longtemps son collaborateur. M. Racine a puisé comme lui aux sources les plus pures de l'art : il soutiendra et continuera dignement, pour l'honneur de notre ville, la réputation artistique que Ch. Gantiez s'était acquise.
Les grands travaux que je viens de rappeler n'occupaient pas assez exclusivement l'architecte pour qu'il ne pût consacrer une partie de son temps à d'autres constructions, moins importantes, il est vrai, mais dans lesquelles l’art ne fut jamais oublié. Tels sont le petit lycée ; la chapelle des Jésuites de la rue des Trinitaires ; plusieurs monuments funèbres du cimetière de l'Est, entre autres celui de la famille Michels-Maire qui est un véritable chef d’œuvre ; et, enfin, de nombreuses églises rurales remarquables à la fois par leur élégantes simplicité et par la modicité du chiffre de leurs devis. Elles s’élèvent et se font remarquer à Noisseville, Einchwiller, Villers-stoncourt, Helstroff, Longwy-Bas, Styring : ce sont autant de modèles pour les autres communes du département.
Telle est dans son ensemble l'œuvre artistique de Charles Gautiez. Quatorze ans lui ont suffi pour l'accomplir. Ce temps est bien court, comparé à tout ce que l'artiste a produit : néanmoins ne croyait-il pas lui-même que sa carrière dût se terminer si tôt. Il rêvait un plus long avenir, un avenir plus glorieux encore ; et souvent , à ceux de ses anis qui le complimentaient sur quelqu'une de ses constructions récentes, il répondait en souriant doucement, comme Molière : »Vous verrez plus tard : j'ai bien d'autres projets en tête ! »
La mort ne leur a pas permis d'éclore. Elle est venue le surprendre, le 10 août dernier, à peine âgé de 47 ans. Architecte diocésain, et membre du Conseil des bâtiments civils, Ch. Gautiez avait été élu, en 1848, membre titulaire de cette compagnie, sur le rapport de M. Le Joindre. J'ai parlé de l'artiste ; qu'il me soit permis maintenant, Messieurs, de parler de l'homme et de ses qualités morales, plus rares encore peut-être que ses facultés intellectuelles. Charles Gautiez était un noble type de l'homme de bien. Un caractère égal et modéré en toutes choses, un esprit juste, parce qu'il était toujours contenu, une modestie qui ne laissait jamais dominer l'estime individuelle, une mesure parfaite dans toutes ses relations, une bienveillance extrême envers les personnes, l'avaient rendu cher à sa famille et à tous ceux qui l'approchaient. Il écoutait tous les avis et savait profiter de tous. Sans se mettre jamais en évidence il laissait ses travaux parler pour lui. Il se taisait devant la critique ; non qu'il la dédaignât, mais parce qu'il avait la conscience vraie de sa valeur et que, sans l'exagérer jamais, il pouvait, comme les forts, avoir la patience du temps qui rend toujours justice.
Un jour, il descendait la Moselle, sur le pont d'un bateau à vapeur, se rendant à Trèves. Un peu au delà d’Apach, on voit poindre au milieu des bois qui couronnent la rive prussienne, le campanille d'une petite église rurale. On en vante l'élégance, on l'exalte, et un des voyageurs - un de ces hommes dont l'admiration ne se manifeste jamais qu'au delà de la frontière - se prend même à dire très-haut : « Voilà ce que font les Allemands, à deux pas de chez nous ; et nous autres français, nous ne trouvons seulement pas un architecte d'assez de goût, pour élever une pareille église de village ! » Un autre passager intervenant lui dit : « Monsieur, j'ai l'honneur de vous présenter M. Ch. Gautiez, architecte diocésain ! »
C'était dire, en un mot, avec un des critiques les plus éclairés de notre Moselle : « Voici artiste sérieux qui aura rendu à notre pays un grand service en y laissant de salutaires exemples. De nos jours on construit beaucoup d'églises : on en restaure davantage. A l'école de Ch. Gautiez, on apprendra à faire les neuves moins laides et à ne plus mutiler les anciennes. Les monuments que nous a légués l'art de nos pères deviennent fort rares ; de toutes parts les gens de goût se plaignent qu'on les démolisse avec si peu de scrupule et qu'on les dégrade si souvent par des restaurations inintelligentes : les constructions de Ch. Gautiez sont de nature à éclairer les vandales par ignorance, et à faire rougir les vandales de parti pris (3). »
Le nom seul de l’architecte disait, en effet, tout cela. A ce nom l’enthousiaste comprit et s'excusa. Quant à Gautiez il se leva, salua en souriant et se rassit : ce fut toute sa réponse. Vous savez si, moins modeste, il eût pu la faire victorieuse.
Mais il poussait si loin cet effacement de lui-même que le silence était mieux dans son caractère. On l'a vu, certaines fois, oser à peine signer ses projets. Il ne s'est jamais produit dans vos expositions artistiques ; et une fois seulement, en 1842, il a brigué les suffrages publics en vous adressant, sur la question du défrichement des forêts, un mémoire de concours que vous avez jugé digne d’une mention honorable, le prix n'ayant pas été décerné.
J'ai dit que sa bienveillance était extrême. Pour les personnes qu’il aimait elle revêtait même des délicatesses infinies. J'avais été son professeur, il y a trente ans. Cette circonstance excuse, en l'expliquant, le rôle personnel qui m’échoit dans cette notice. Je lui avais appris les grands noms de Vitruve, d’Erwin de Steinbach, de Palladio, et pourquoi ils étaient devenus grands. Il se le rappelait et me le rappelait avec une affection qui ne s'est jamais démentie. Comme il achevait la construction du petit collège, il voulut m’en montrer l'ensemble et les détails. En les visitant, j'approuvai fort l'exécution ; il m'interrompit : « Mais, me dit-il, ce que vous ne savez pas c'est que tous ceux qui ont dirigé ces travaux, ont étudié sous vous? Gautiez l'architecte, Petit l’entrepreneur, Pantz le serrurier, Sartor le menuisier, Huibratte le plâtrier, etc., tous nous sommes vos élèves d'autrefois. Voilà ce que je voulais vous apprendre en vous montrant leurs travaux et les miens. »
Ah ! quelque faible qu'ait été ma part dans l'avenir artistique ou industriel des noms que je viens de citer, je ne me la rappelai pas alors sans une douce émotion ; et cette émotion, que Gautiez avait si délicatement fait naître, il la partagea.
Son cœur était ainsi fait : il s'ouvrait à tous les sentiments doux et bons ; sa piété même, sa piété si pure, n'était que douceur et bonté. Souvent il en faisait une passion, il s'en exaltait, et c'est dans ces moments qu'il étudiait le plus heureusement les projets de ses monuments religieux. Cette passion venait compléter en lui l'artiste chrétien : il en avait déjà la foi, la dignité, le désintéressement (4), elle lui soufflait l'inspiration.
Le seul auteur de l'antiquité qui nous ait laissé un traité complet d'architecture, voulait que l'architecte « eût une âme sensible et forte, assez flexible pour recevoir les émotions qui la pénètrent, assez fière pour résister à l'entraînement d'une imitation servile. Fidèle observateur de la philosophie et de la morale, sa conduite sera basée sur l'équité et le désintéressement : seule elle lui méritera l'estime et la confiance de ses concitoyens. Prémuni contre l'avarice et ses spéculations sordides, il ne devra avoir d'autre but que les intérêts d'autrui et sa propre réputation. » Le maître célèbre qui traçait il y a deux mille ans ces éloquents préceptes ne semble-t-il pas avoir été le guide préféré de Charles Gautiez ?
Il a suivi constamment cette ligne de conduite : elle lui a valu la réputation qu'il laisse, la confiance (5), l'estime et l'affection qu'il inspirait.
Le 10 août dernier, Ch. Gautiez, se promenant en famille sur l'Esplanade, frappé au cœur par la rupture d'un anévrisme, tomba mort au milieu de la foule. Rappelez-vous, Messieurs, quelle douloureuse impression produisit, sur nous, d'abord, et sur la population entière, cette triste nouvelle ? Le regret fut général, unanime : c'est que chacun comprenait que l'art venait de perdre un de ses représentants les plus distingués, et la cité un de ces rares enfants qui l'honorent pendant leur vie, et lui laissent, à leur mort, un héritage glorieux et dont elle peut toujours se montrer fière.

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Source : MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE METZ
XXXVIIIe ANNÉE - 1856-1857
METZ. ROUSSEAU-PALLEZ, LIBRAIRIE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE. Rue de Clercs, 14.
 

(1) « Le château de Frescati a esté bâtis sous lapareil de sieur Louis père ; l’orangerie et la basse-cour par Louis fils. »
(Mémoires sur Metz, Seb. Dieudonné. Bibliothèque de la ville.)

« Le portail de Saint-Clément fut commencé en 1715…. Deux architectes messins, Barlet et Louis, ont été chargés de l'exécution.
Ce sont eux qui, avec un autre architecte nommé Lhuilier, ont suivi les travaux de construction du portail de l'église Saint-Vincent.... » Emm. MICHEL.
A cette famille des Louis, appartient aussi Louis (Antoine), un des plus illustres chirurgiens du siècle dernier. Né à Metz en 1723, mort à Paris en 1792, il avait été secrétaire de l'Académie de Chirurgie, et avait rédigé la partie de l'Encyclopédie relative à cet art.

(2) Membre de l'Académie impériale de Metz, receveur général des finances à Marseille.
 

(3) M. Eug. Gandar : Union des Arts, 1852, vol. II, page 331.


(4) Lettre de M. A. Bompard (l6 février 1853), par laquelle la Commission administrative du Bureau de Bienfaisance de Metz remercie Ch. Gautier de la remise qu'il a faite, au profit des pauvres, d'honoraires qui lui étaient dus. On y lit : « La ville de Metz doit être fière de compter dans son sein des hommes de bien comme vous, Monsieur, en qui un charitable désintéressement ne le cède en rien aux qualités de l'esprit et de l’intelligence. »
Lettre de M. Rollin, président du conseil de fabrique de la paroisse Notre-Dame de Metz (12 avril 1847), constatant le refus, fait par l'architecte, d'accepter des honoraires qui lui étaient dus, et l'offre de son concours gratuit quand la fabrique en aura besoin.
Lettre de M. Hippolyte Mennessier, secrétaire du Conseil d'administration de l'Œuvre des Écoles chrétiennes libres de Metz. Remerciements au nom de l’Œuvre pour un travail gratuit (28 décembre 1862).
Etc., etc., etc.


(5) A la date du 9 novembre 1853, M. le Préfet de la Moselle (comte Malher) écrivait à Ch. Gautiez, pour réclamer son concours le plus actif au sujet des réparations à exécuter dans la cathédrale de Metz. Cette lettre, qui témoigne d'une louable sollicitude pour la conservation du plus remarquable de nos monuments, honore autant le magistrat qui l'a écrite que l’artiste auquel elle était adressée. On y lit : « Je serai heureux d'associer mes efforts aux vôtres pour obtenir du gouvernement de l'Empereur que notre magnifique monument soit aussi bien subventionné que les églises cathédrales des villes qui nous avoisinent.
Je compte, Monsieur et cher concitoyen, sur votre actif concours. Il y a bien de l'honneur à glaner, en consacrant son temps, ses forces et ses facultés, à la réparation d'un édifice qui fait la gloire de notre ville de Metz. »
Le 4 mars 1843, M. le Maire de Metz lui annonce qu'il vient d’être nommé par le préfet, commissaire répartiteur, et il ajoute : « J'ai pensé, Monsieur, que vous consentiriez à prêter votre concours à l'administration pour arriver à la répartition des contributions de la manière la plus équitable possible. Je vous en fais la prière ; et je conserve l'espoir que vous voudrez bien accepter la mission qui vous est confiée. »
Le 30 mai 1845, le Conseil de gouvernement du grand-duché de Luxembourg, le déléguait officiellement à Ettelbruck pour juger des travaux de construction de l'église de cette commune.
En novembre 1845, M. Germeau, préfet de la Moselle, l'appelait à faire partie du Conseil des bâtiments civils et lui écrivait : « Vos connaissances en architecture et le zèle dont vous avez si souvent donné des preuves, me font espérer que vous accepterez ces fonctions, qui sont gratuites.
Etc., etc., etc.

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