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ANNUAIRE de la SOCIÉTÉ d'HISTOIRE et d'ARCHÉOLOGIE de la MOSELLE
Tome XVI - 1932
(Archives départementales de la Moselle)



1579, n. st. 12 janvier,
A Monsieur de Lorraine.
Monseigneur, nous avons reçeu par le sieur Bovet, vostre secrétaire, les lettres qu'il vous a pleu nous escripre, et de luy entendu la proposition qu'il nous a faicte de vostre part touschant le transport des vivres et le commerce libre accordé à la journée tenue à Nominy et l'arrest faict à Vappy, village de ce pays, sur certaines pièces de vin apartenantes au recepveur de Briy, sur quoy nous luy avons faict responce telle que desjà par ci devant nous vous avons faicte pour le reguard des deffences cy devant faictes par Monsieur de La Vairière, lieutenant général pour Sa Majesté en ceste ville, sur le transport des vins, assavoir que tout ce qui en a esté faict jusques à présent a esté sans préjudice du règlement donné par le recez dudict Nominy et autres concordatz et accords par avant faictz avec Messeigneurs voz prédécesseurs et les nostres.
N'ayant rien en plus grande recommandation que de les guarder et conserver de poinct en poinct et suivant ce, advions ordonné que main levée seroit faicte des vins arrestez audict Vappy purement et franchement sans caution avec restitution des frais et despens, telz que ledict recepveur avoit matière de se contanter sans retourner vers Vostre Excellence soubs ombre d'une prétandue caution qui ne luy a esté demandée, comme nous vous ferons entendre plus particulièrement par l'ung des nostres que délibérons vous envoyer à ceste fin.
Et cependant affin que pour l'advenir il soit couppé chemin à tous altercas que pouroient advenir à raison des deffences cy devant faictes par mondict sieur de La Vairière, nous l'avons supplyé voulloir faire deffence aux maires de ce pays de n'y plus contrevenir, ce qu'il nous a accordé, suppliant très humblement Vostre Excellence, Monseigneur, que pour sy peu d'occasion elle ne vueille se départir dudict départ et antiens concordatz, lesquelz de nostre part nous nous efforcerons tousjours de maintenir, sans qu'ils soit rien innové, et de vous demeurer très humble serviteur, priant Dieu, Monseigneur, vous donner en parfaicte sancté très heureuse et longue vye.
De Metz, ce 12e jour de janvier 1578.
Voz très humbles et obéyssantz les maistre eschevin et Treizes.
J. PRAILLON.
(Minute, Archives municipales Metz, liasse 33.)

61. 1579, n. st., 24 janvier.
A Messieurs les maistre eschevin et Treizes de la cité de Metz.
Messieurs, par les lettres que j’ay receues de Monsieur de la Verière et de vous, j’ay veu que la liberté n’est donné aux subjectz de Metz et pays messain de vendre leurs marchandises, sinon pour ung tiers, et que par là les enciens concordatz ne sont entièrement entretenuz, pour estre ceste liberté limitée, chose que je trouve nouvelle, encors que ledit sieur de La Verrière m'ait escript que de toute encienneté ses prédécesseurs en son gouvernement ont faict de mesme. Je désirerois bien que comme vous avés négotiés et traficqué jusques ad ceste heure avec mes subjectz et en mes pays pour le libre achapt et transport de toute sorte de danrées et marchandises, mesditz subjectz puissent aussy de mesme converser et traficquer avec vous sans aulcune limitation ny restriction (laquelle je ne veulx toutesfois empescher qu'elle n'ait lieu pour le regard des aultres pays et contrées qui vous sont voisins).
C'est pourquoy je vous priray d'adviser ad ce poinct, affin que je n'ay aulcune occasion désormais de me plaindre de la rupture desditz concordatz, et aussy qu'à l'advenir vous mectés telle ordre que voz officiers ne facent poinct de saisie tortionnaire, comme le mayeur de Wappy a faict mal à propos sur les vins qu'avoit achepté mon recepveur de Briey, auquel je veulx bien pour ce coup n'estre adjugés aulcuns intérestz qu'il a heu souffert par le moien de ladicte saisie, que la restitution des despens qui ont estés faitz au charoy de son vin qui avoit esté aresté audit Wappy, encors qu'à bonne et juste cause ledit mayeur deust supporter tous les dommaiges et intérestz que ledit recepveur a supporté et soustenu en divers lieux à l'occasion de ce.
Et comme je verray que de vostre part vous tiendrés la main ad ce que dessus, je ne fauldray de la myenne à faire effectuer ce que de tous temps a esté observé pour ladicte liberté des commerces. Il est vray que vous me mandés que ce qui a esté faict jusques ad ceste heure a esté à vostre insceu et contre vostre gré et consentement, ains par le lieutenant du roy au gouvernement de Metz ; mais vous debvés considérer que lesditz traictés et convenances ont esté faitz entre mes prédécesseurs et les vostres, et non avec les lieutenans de roy, et que vous ne pouriés pas soub ce prétexte vous attribuer plus de droict et aucthorité sur mes pays que mes subjectz en doibvent avoir au vostre, au moien de quoy vous adviserés de faire telle remonstrance audit sieur de La Verrière que vous trouverés estre expédient pour la conservation de ce que dessus. Et n'estant ceste à aultre fin, je prie Dieu vous donner, Messieurs, ses sainctes grâces.
De Nancy, le 24e janvier 1578, avant Pasques.
De sa main : Vostre bon amy
CHARLES.
(Orig., Archi. Munic. de Metz, liasse 33.)

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