Samedi 3 décembre 1910 (Le Lorrain) Rue de l'Esplanade, 24.
Théâtre cinématographique Hirdt.
Quelques jours seulement. Comme numéros extraordinaires : Napoléon Bonaparte. Sa vie et ses actions héroïques. Grand film artistique. Durée des représentations : 1 heure. Chef d'oeuvre de l'art cinématographe.
1) Napoléon au siège de Toulon, 1793.
2) Arcole, novembre 1796, juillet 1798 à mai 1799.
3) Campagne d'Egypte.
4) Bonaparte aux pyramides.
5) Bonaparte premier Consul.
6) Passage du Saint Bernard.
7) Fête d'été à Malmaison.
8) Bonaparte dans sa famille.
9) Napoléon à l'apogée de sa puissance.
10) L'Empire.
11) Couronnement à Notre-Dame.
12) Bataille d'Austerlitz.
13) La chute de l'Aiglon, septembre 1812.
14) Dans les terres glacées de Russie.
15) L'incendie de Moscou.
16) Retraite de Russie.
17) Fontainebleau.
18) Napoléon à l'île d'Elbe.

Les scènes superbes font le film historique le plus important qui existe et elles surpassent de beaucoup par la durée et l'art de la représentation tout ce qui a été fait jusqu'ici. Il est de l'intérêt de chaque visiteur d'utiliser autant que possible les heures de l'après-midi pour éviter l'affluence qui se produit aux représentations du soir.
La direction : A. Hirdt.

Samedi 12 février 1910 (Le Lorrain)
Le Palais de Cristal. - De nombreuses invitations avaient été lancées en vue de l’inauguration d’un établissement d'une installation luxueuse dans la rue de la Gare et qui se nomme le Palais de Cristal. L'ouverture était fixée au 5 février ; le propriétaire avait fait, assure-t-on, d'importants approvisionnements en vue des jours gras. Au dernier moment la permission d'ouvrir l’établissement fut refusée par la municipalité en vertu de la police sur les bâtiments. A la Mairie, la Metzer Zeitung a recueilli les explications suivantes sur les causes du refus.
Depuis 1908, la direction des travaux du Palais de Cristal a tout bonnement ignoré une série de prescriptions du bureau d'architecture de la Ville ; des installations prévues dans le plan de construction et qui avaient été approuvées, ont été modifiées à l'insu de l'administration. C'est ainsi, par exemple, que le bâtiment comprend aujourd'hui des cours recouvertes et des water-closets qui ne répondent pas aux prescriptions. Il n'a pas été procédé à une série d’épreuves de charge ; on n'a pu effectuer non plus la réception des travaux de canalisation et d'autres installations recouvertes d'une couche de maçonnerie. Toutefois l'administration municipale aurait encore passé sur ces infractions aux prescriptions concernant la police des constructions ; mais l'obstacle principal qui s'oppose à l'ouverture de l'établissement, c'est la fumée intense que dégage la cheminée du Palais de Cristal et qui incommode tout le quartier. La direction des travaux s'était engagée par écrit à installer un appareil fumivore dans la cheminée. Toutefois, sous ce rapport aussi, on ne s'en est pas tenu aux engagements et on a négligé de construire cet appareil. La Mairie ne cèdera pas sur ce point. Elle exige non seulement un appareil fumivore, mais elle demande encore une surélévation de la cheminée de 8 à 10 mètres. Un appareil fumivore, absorbe jusqu’à 60 p. 100 de fumée et prévient surtout la formation de la suie. Avec la surélévation de la cheminée, le voisinage ne serait plus incommodé. La situation actuelle a été déclarée intolérable. La direction des travaux du Palais de Cristal cherche à présenter la situation actuelle comme n'ayant qu'un caractère provisoire en promettant de brûler à l'avenir du charbon belge. Or la Mairie ne veut plus s'en rapporter à des promesses, et on ne saurait lui en vouloir.

Mardi 22 février 1910 (LL)
Le Palais de Cristal. – Telle est la dénomination d’un établissement luxueux érigé dans la nouvelle ville, rue de la Gare, et qui, après quelques accros que nous avons signalés, vient enfin d’ouvrir définitivement ses portes. Nous n’entreprendrons pas de décrire dans les menus détails ce palais somptueusement installé, préférant laisser au public le plaisir de juger par lui-même. Dison seulement qu’il est une curiosité de notre ville, telle qu’on en chercherait en vain une semblable dans une autre grande cité de l’Allemagne.

Tout particulièrement curieux est le « Zillerthal », qui occupe le rez-de-chaussée et qui est d’une conception architecturale des plus originales. Qu’on se figure un coin du Tyrol avec ses roches, ses anfractuosités et toute la sauvagerie de la nature, en réduction et fort habilement combiné en salle de brasserie. A citer encore le cinématographe moderne, le bar américain et l’établissement de bains proprement dit, avec son immense piscine qui occupe tout le second étage.
Le renom de cet établissement s’étendra au-delà des limites de notre cité et même de notre pays. Aucun visiteur ne voudra quitter Metz sans avoir vu le Palais de Cristal. Nous souhaitons à cette hardie entreprise tout le succès qu’elle est en droit d’espérer.

Vendredi 18 mars 1910 (LL)


Lundi 4 avril 1910 (LL)
La faillite du Palais de Cristal. – Samedi, le 2 avril à 10 heures du matin, la faillite du Palais de Cristal a été ouverte. M. J.-N. Ditsch, entrepreneur à Sarreinsming, propriétaire de cet établissement, a déposé son bilan. Le bâtiment seul est évalué à 1.200.000 M. Depuis quelque temps déjà M. Ditsch avait négocié avec ses créanciers afin d’obtenir un sursis pour ses payements. M. le Dr Kaiser, avocat-avoué, a été nommé syndic de la faillite. L’exploitation sera continuée.
Ainsi s’effondre cet établissement qui était ouvert depuis six semaines à peine, le 22 février.

Jeudi 28 avril 1910 (LL)
Le Palais de Cristal. – Le syndic de la faillite du Palais de Cristal a fait fermer cet établissement hier à midi, les recettes ne suffisant plus à couvrir les frais d’exploitation.

Jeudi 8 décembre 1910 (Le Lorrain)
Cinématographe rue Serpenoise. C'est hier qu'on a commencé les représentations de la Passion, un film d'art de la maison Pathé frères, qui ne dure pas moins d'une heure et quart. La mise en scène comporte 4 sections distinctes avec 39 tableaux, représente ce qui a été réalisé de plus parfait jusqu'ici dans la cinématographie. Tous les détails sont d'une clarté admirable et l'ensemble est la reproduction fidèle de cette œuvre unique appelée à faire sensation ici. Les scènes conviennent tout particulièrement à l'époque actuelle et méritent d'être vues par toute la jeunesse des écoles. Il est dans l'intérêt des spectateurs de choisir de préférence les heures de l'après-midi afin d'éviter l'affluence qui se produit chaque soir pendant la durée de ces représentations. La direction se prêterait volontiers à l'organisation de représentations à prix réduits pour les pensionnats. L'excellent programme de la semaine précédera chaque fois les représentations de la Passion. L'ouverture de l'établissement est fixé à 3 heures, les mercredis et samedis à 2 heures de l'après-midi. Malgré les grands sacrifices que s'est imposés la direction pour cette nouvelle attraction, les prix n'ont subi aucune augmentation.

Vendredi 9 décembre 1910 (LL)
Quelques jours seulement. Les représentations de la Passion ont commencé le mercredi 7 décembre au cinématographe, rue Serpenoise 43-45.
La Passion comprend la vie de Jésus en 4 parties de 39 tableaux. Cette œuvre remarquable est un film artistique coloré de la maison Pathé frères, de 1000 mètres de longueur. Durée de la représentation 1 heure 1/4. Jusqu'ici, cette reproduction est unique en ce qui concerne l'effet artistique et naturel. La scène se déroule avec accompagnement d'orgue.
Organiste : M. Paul Wagner. L'instrument est de la maison Stollewerk et fils.